Et si j’ose proposer mes pensées en un point si secret, je dirai volontiers que cet ange est leplus grand absolument après saint Michel. Ces <strong>de</strong>ux anges sont les premiers du Paradis… : l’un al’Église <strong>de</strong> Jésus et l’autre a <strong>la</strong> mère <strong>de</strong> Jésus en partage ».Que dire <strong>de</strong> plus sur saint Gabriel ? Simplement qu’il est « ange » ce qui désigne sa fonctiond’envoyé. Quant à sa nature, elle relève <strong>de</strong> cet univers « invisible », car non corporel, dont notreCredo affirme <strong>la</strong> création avec celle du mon<strong>de</strong> visible. Nous savons en effet que <strong>la</strong> plénitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’êtrerepose en Dieu que nos yeux <strong>de</strong> chair ne peuvent voir. L’être angélique, non perceptible à l’instar <strong>de</strong>Dieu, est donc plus accompli que le nôtre : l’ange est pur esprit, son intelligence est plus pénétranteque <strong>la</strong> nôtre, elle connaît tous les êtres par leur raison : les hiérarchies angéliques les plus élevéesperçoivent <strong>la</strong> raison <strong>de</strong>s êtres directement en Dieu, les hiérarchies intermédiaires discernent <strong>la</strong> raison<strong>de</strong>s êtres dans les causes universelles et les hiérarchies proches <strong>de</strong>s hommes voient <strong>la</strong> raison <strong>de</strong>s êtresdans les causes particulières, alors que l’intelligence hu<strong>mai</strong>ne regar<strong>de</strong> souvent <strong>la</strong> conséquence à <strong>la</strong>p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause. La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> l’ange est proportionnée à son enten<strong>de</strong>ment etdépasse donc infiniment <strong>la</strong> nôtre.Mais tout ce<strong>la</strong>, direz-vous, semble fort éloigné <strong>de</strong> notre temps. Eh bien, détrompez-vous ! LeMalin ne cesse <strong>de</strong> vouloir envahir <strong>la</strong> chrétienté. Prenons l’exemple concret <strong>de</strong> notre France : en 1947(beaucoup <strong>de</strong> pèlerins et organisateurs actuels étaient déjà nés) une subversion communiste menaçaitd’emporter le régime. Le ministère <strong>de</strong> l’Intérieur note alors qu’il ne dispose d’aucun moyen pours’opposer au coup <strong>de</strong> force en préparation. Le 8 décembre, trois fillettes entrent dans l’église Saint-Gilles <strong>de</strong> l’Ile Bouchard en Touraine pour prier, selon <strong>la</strong> recommandation <strong>de</strong> leur directrice d’école,« pour <strong>la</strong> France ». « Une belle <strong>Dame</strong> ayant un ange à sa droite » leur apparaît et leur déc<strong>la</strong>re :«-Dites aux petits enfants <strong>de</strong> prier pour <strong>la</strong> France, car elle en a grand besoin ». « - Oh, le beauange ! » s’écrie <strong>la</strong> plus jeune (7 ans). « - Je suis l’ange Gabriel » répond en souriant celui quicontemple <strong>la</strong> sainte Vierge. Du 8 au <strong>14</strong> décembre 1947 se déroulent les apparitions ; les enfants puisles adultes prient. Les révolutionnaires ajournent au <strong>de</strong>rnier moment leur insurrection. Les services <strong>de</strong>Police ne parviennent pas à en déterminer <strong>la</strong> raison.Monseigneur l’Archevêque <strong>de</strong> Tours ouvre et ferme solennellement l’année sainte <strong>de</strong> l’an2000 <strong>de</strong>puis le sanctuaire <strong>de</strong> l’Ile Bouchard, d’où s’est répandue <strong>la</strong> dévotion à « <strong>Notre</strong> <strong>Dame</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>Prière ». Ce même pré<strong>la</strong>t est désigné par le saint Père en février <strong>2005</strong> comme successeur <strong>de</strong>l’Archevêque <strong>de</strong> Paris.Aujourd’hui comme hier, et même en France, <strong>Notre</strong> <strong>Dame</strong> et saint Gabriel <strong>de</strong>meurent le<strong>rempart</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chrétienté, c’est-à-dire <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> Jésus répandue et communiquée. Mais encore fautil,à l’exemple <strong>de</strong> l’Archange, contempler <strong>la</strong> Mère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grâce et répondre à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en priant,comme les enfants, « pour <strong>la</strong> France car elle en a grand besoin ».1 – ceci (expression en usage au 17 ème siècle).30Association <strong>Notre</strong> <strong>Dame</strong> <strong>de</strong> Chrétienté
La NativitéLorenzo COSTA La NativitéDans sa lettre apostolique le Rosaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vierge Marie, Jean-Paul II nous rappelle <strong>la</strong>parole <strong>de</strong> Saint-Paul : "Nous reflétons tous <strong>la</strong> gloire du Seigneur et nous sommes transfigurés enson image, avec une gloire <strong>de</strong> plus en plus gran<strong>de</strong>, par l'action du Seigneur qui est Esprit"(2Co3,18 - in Rosarium Virginis Mariae).Si nous reflétons tous <strong>la</strong> gloire du Seigneur, considérons à quel point <strong>la</strong> Sainte Vierge <strong>la</strong>refléta au moment où après avoir mis au mon<strong>de</strong> son Enfant qui est Dieu, elle le regarda pour <strong>la</strong>première fois non plus en esprit, <strong>mai</strong>s avec ses yeux hu<strong>mai</strong>ns. Jean-Paul II poursuit : "Lacontemp<strong>la</strong>tion du Christ trouve en Marie son modèle indépassable. Le visage du Fils luiappartient à un titre spécial. C'est dans son sein qu'il s'est formé, prenant aussi d'elle uneressemb<strong>la</strong>nce hu<strong>mai</strong>ne qui évoque une intimité spirituelle assurément encore plus gran<strong>de</strong>." (ibid)Après 9 mois <strong>de</strong> préparation spirituelle, Marie découvre le visage hu<strong>mai</strong>n <strong>de</strong> Jésus. Elle est lepremier être hu<strong>mai</strong>n à voir Dieu fait homme. Quel dût être ce regard, emprunt d'amour maternelet d'adoration ! Autour d'elle, rien ne semble adapté pour accueillir le Roi du Ciel : une établepour chambre, une pauvre mangeoire pour berceau, l'âne et le boeuf pour comité d'accueil. Etpourtant Marie voit en Jésus qui vient <strong>de</strong> sortir d'elle le Christ sauveur, son Dieu.Le regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sainte Vierge absorbé par <strong>la</strong> contemp<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'Enfant Jésus est unelumière qui doit nous gui<strong>de</strong>r sur le chemin <strong>de</strong> l'oraison. P<strong>la</strong>çons-nous aux côtés <strong>de</strong> Marie dans <strong>la</strong>crèche. Tout près <strong>de</strong> Saint Joseph. Dans ce premier instant <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sainte Famille, commelui, nous restons en retrait, <strong>mai</strong>s nous profitons pleinement <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène qui se présente à nosyeux.Association <strong>Notre</strong> <strong>Dame</strong> <strong>de</strong> Chrétienté
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