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en France et dans le monde… - Saint-Priest

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SociétéMalgré la multiplication desmoy<strong>en</strong>s de contraception,<strong>le</strong> nombre d’interruptionsvolontaires de grossesse<strong>et</strong> de recours à la pilu<strong>le</strong> dul<strong>en</strong>demain est <strong>en</strong> hausse.Méconnaissance, tabous,barrières financières oureligieuses, <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s àla contraception sont <strong>en</strong>cor<strong>en</strong>ombreux. Cou<strong>le</strong>urs <strong>en</strong>quête.Par Fanny Thénardcontraception,<strong>et</strong> si on <strong>en</strong> parlait ?La contraception ne date pas d’hier : déjà,à l’Antiquité, il existait des méthodes pourne pas concevoir <strong>et</strong> se protéger des maladies.Plus ou moins efficaces, parfois farfelues(comme se confectionner une ceinture avec despoils de mul<strong>et</strong>), ces pratiques ont évolué pourlaisser place au XX e sièc<strong>le</strong> à de véritab<strong>le</strong>s avancéessci<strong>en</strong>tifiques. Préservatif, pilu<strong>le</strong>, stéril<strong>et</strong>, implant,spermicide, <strong>le</strong>s options sont aujourd’hui nombreusespour <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s qui désir<strong>en</strong>t profiterd’un plaisir sans conséqu<strong>en</strong>ces. Aux côtés de lasci<strong>en</strong>ce, la loi a el<strong>le</strong> aussi progressé : interdite<strong>en</strong> 1920, la contraception a été légalisée <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sannées 60 grâce aux combats des féministes. Lasexualité <strong>et</strong> la contraception ont même fait <strong>le</strong>ur<strong>en</strong>trée officiel<strong>le</strong> à l’éco<strong>le</strong>, investie depuis 10 ansd’une mission d’éducation <strong>en</strong> la matière. En complém<strong>en</strong>t,plusieurs campagnes de s<strong>en</strong>sibilisationpublique ont vu <strong>le</strong> jour, sur l’air de « la contraceptionconcerne tout <strong>le</strong> monde ». Des avancées quiont <strong>en</strong> partie porté <strong>le</strong>urs fruits : <strong>en</strong> 2005, <strong>le</strong>s troisquarts des Français déclarai<strong>en</strong>t « faire quelquechose pour éviter une grossesse »*. Mais <strong>en</strong>partie seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Car à l’ombre de ces progrès,certains chiffres ne présag<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> de bon. Depuis30 ans, <strong>le</strong> nombre d’interruptions volontaires degrossesse ne diminue pas, <strong>et</strong> est même <strong>en</strong> haussechez <strong>le</strong>s jeunes fil<strong>le</strong>s (7,3 % <strong>en</strong> 2005 contre 4,5 %<strong>en</strong> 2000 <strong>en</strong> Rhône-Alpes.) Quant à la pilu<strong>le</strong> dul<strong>en</strong>demain, contraceptif d’urg<strong>en</strong>ce, son utilisationa quasim<strong>en</strong>t doublé <strong>en</strong> 10 ans. Alors comm<strong>en</strong>texpliquer ces t<strong>en</strong>dances paradoxa<strong>le</strong>s ?Des idées reçues qui ont la vie durePlusieurs causes peuv<strong>en</strong>t expliquer <strong>le</strong>s « ratés »de la contraception. En premier lieu, il fautpointer du doigt <strong>le</strong>s idées reçues qui ont la viedure <strong>et</strong> résist<strong>en</strong>t aux campagnes d’information <strong>et</strong>d’éducation. Ainsi, 22 % des Français p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t quela pilu<strong>le</strong> peut r<strong>en</strong>dre stéri<strong>le</strong>, alors que 50 % considèr<strong>en</strong>tqu’il faut déjà avoir eu un <strong>en</strong>fant pourporter un stéril<strong>et</strong>. Un autre facteur de complicationest lié à l’id<strong>en</strong>tité personnel<strong>le</strong> de chaqueindividu : <strong>le</strong> milieu familial, culturel <strong>et</strong> religieuxinflu<strong>en</strong>ce la perception que l’on a des relationsamoureuses, <strong>et</strong> peut compliquer l’accès à lacontraception. Ensuite intervi<strong>en</strong>t la question financière; certains contraceptifs coût<strong>en</strong>t cher, <strong>et</strong> serévèl<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>t hors de portée pour desfemmes n’ayant pas de couverture socia<strong>le</strong> (sauf àse <strong>le</strong>s procurer <strong>dans</strong> un c<strong>en</strong>tre de planning familial).Ajoutons à tout cela <strong>le</strong> fait que personne n’està l’abri d’un oubli de pilu<strong>le</strong> ou d’un accid<strong>en</strong>t depréservatif, <strong>et</strong> on obti<strong>en</strong>t une liste d’obstac<strong>le</strong>s quine connaiss<strong>en</strong>tt pas de solution mirac<strong>le</strong>. Pourtantdes initiatives se développ<strong>en</strong>t pour offrir à tousl’accès à une contraception efficace, à l’image dela concertation lancée par la Région Rhône-Alpesauprès des jeunes (voir page suivante). Tout <strong>en</strong>gardant <strong>en</strong> tête que, <strong>en</strong> matière de prév<strong>en</strong>tion,l’éducation <strong>et</strong> la discussion rest<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s premiersfacteurs de progrès. Alors, parlons-<strong>en</strong> !* Chiffres tirés de l’étude INPES 2007.18

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