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en France et dans le monde… - Saint-Priest

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s a i n t - p r i e s tToute l’actualité loca<strong>le</strong>, nationa<strong>le</strong> <strong>et</strong> internationa<strong>le</strong>de l’année. Pages 24 à 49Et de trois ! Après Dominique Jam<strong>et</strong> <strong>en</strong> 2008, Bernard Maris <strong>en</strong>2009, c’est Jean-Marie Colombani, journaliste <strong>et</strong> anci<strong>en</strong> directeurdu journal Le Monde, qui est l’invité de la rédaction c<strong>et</strong>te année. Ilapporte son regard sur <strong>le</strong>s événem<strong>en</strong>ts qui ont marqué l’actualitéde 2010 : la crise de la zone euro, l’expulsion de Roms par<strong>le</strong> gouvernem<strong>en</strong>t français ou <strong>en</strong>core la mobilisation contre laréforme des r<strong>et</strong>raites.Cou<strong>le</strong>urs : Quels sont <strong>le</strong>s événem<strong>en</strong>tsqui vous ont <strong>le</strong> plusmarqué c<strong>et</strong>te année sur <strong>le</strong> planinternational?J.-M. C. : Le plus marquant estpour moi la batail<strong>le</strong> de l’euro.Ce qui devait rester un élém<strong>en</strong>td’une crise dont nous ne sommesmalheureusem<strong>en</strong>t pas sortis, estaggravé par c<strong>et</strong>te sorte de guerrequi est livrée à l’euro.La première grande conséqu<strong>en</strong>cequ’on peut tirer de la crise économique<strong>et</strong> financière qui s’estdécl<strong>en</strong>chée <strong>en</strong> 2008, est que<strong>le</strong>s États-Unis ne sont plus <strong>le</strong>sgarants de la stabilité économiquemondia<strong>le</strong>. La deuxième,c’est évidemm<strong>en</strong>t la montée despuissances dites émerg<strong>en</strong>tes,Brésil, Inde, Chine. La troisièmeest la mise <strong>en</strong> lumière de nosfaib<strong>le</strong>sses structurel<strong>le</strong>s, c’est-àdirel’abs<strong>en</strong>ce d’intégration auniveau de l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>et</strong>plus particulièrem<strong>en</strong>t de la zoneeuro. Quand l’euro est attaqué, ill’est d’autant plus qu’il n’y a pasde réponse politique pour rappe<strong>le</strong>rc<strong>et</strong>te vérité : la zone euron’est pas <strong>en</strong> déséquilibre vis-à-visdu reste du monde, el<strong>le</strong> est unfacteur de stabilité, une zone deprospérité très forte, mais <strong>dans</strong> unmonde <strong>en</strong> compl<strong>et</strong> déséquilibre,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s États-Unis<strong>et</strong> la Chine. El<strong>le</strong> devrait donc êtr<strong>et</strong>héoriquem<strong>en</strong>t à l’abri de toutesces attaques. El<strong>le</strong> ne l’est pas,parce que nos gouvernem<strong>en</strong>tsmanqu<strong>en</strong>t de cohésion, de cohér<strong>en</strong>ce,agissant uniquem<strong>en</strong>t avecun souci de <strong>le</strong>ur étroit intérêtnational, sans pr<strong>en</strong>dre garde que<strong>le</strong>ur destin dép<strong>en</strong>d très largem<strong>en</strong>tde celui de l’Union europé<strong>en</strong>ne.Aussi sûrem<strong>en</strong>t que lacommunauté europé<strong>en</strong>ne des toutdébuts s’est construite par peurde l’Union soviétique, peut-êtrefaut-il espérer qu’aussi sûrem<strong>en</strong>tla peur de l’effondrem<strong>en</strong>t monétaire<strong>et</strong> financier fera que l’onfranchira une étape décisive <strong>dans</strong>l’intégration, d’abord des paysde la zone euro, <strong>et</strong> puis év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tautour de l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong>de l’Union europé<strong>en</strong>ne. L’av<strong>en</strong>irne nous sera défavorab<strong>le</strong> que sil’Europe se défait <strong>et</strong> que chacunà son échel<strong>le</strong> ne pèse plus ri<strong>en</strong>.Cou<strong>le</strong>urs : Sur <strong>le</strong> plan national,2010 révè<strong>le</strong> une véritab<strong>le</strong> crisede confiance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s Français<strong>et</strong> <strong>le</strong> gouvernem<strong>en</strong>t. Quel<strong>le</strong> estvotre analyse ?J.-M. C. : La particularité nationa<strong>le</strong>que nous avons vécue <strong>en</strong>2010, c’est la grande rupture<strong>en</strong>tre <strong>le</strong> présid<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>le</strong>s Français.Ce sont des niveaux d’impopularitérarem<strong>en</strong>t atteints, c’est unrej<strong>et</strong>, une critique très forte duprésid<strong>en</strong>t, de son action. DeuxFrançais sur trois souhait<strong>en</strong>t sondépart ou ne souhait<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong>reconduire. Giscard affirmait àson époque que pour être bi<strong>en</strong>gouverné il fallait rechercher l’ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tde deux Français surtrois. Là, c’est l’inverse. Un épisodeque je trouve extrêmem<strong>en</strong>tdommageab<strong>le</strong> est celui des Roms.Tout d’un coup, on a vu un présid<strong>en</strong>tde la République, qui estc<strong>en</strong>sé être garant de la cohésionnationa<strong>le</strong>, catégoriser une partiede nos concitoy<strong>en</strong>s, <strong>et</strong> cela n’estpas admissib<strong>le</strong> <strong>dans</strong> une société.2010 a été aussi l’année du passagede l’âge de la r<strong>et</strong>raite de 60à 62 ans. En même temps, <strong>dans</strong>tout autre pays que la <strong>France</strong>,c’est un événem<strong>en</strong>t banal parceque c’est une adaptation pure <strong>et</strong>simp<strong>le</strong> au nouvel âge démographique.En <strong>France</strong>, cela a pris un<strong>et</strong>ournure particulière parce qu’onaime bi<strong>en</strong> se battre à coups desymbo<strong>le</strong>s. La gauche avait fait dela r<strong>et</strong>raite à 60 ans un grand symbo<strong>le</strong><strong>et</strong> la droite a voulu refairedu passage de 60 à 62 ans uncontre-symbo<strong>le</strong>. Dans la réalité,tout <strong>le</strong> monde compr<strong>en</strong>d qu’il ya un problème de financem<strong>en</strong>t <strong>et</strong>qu’il fallait bouger, c’est pourquoila contestation a tourné court.Cou<strong>le</strong>urs : Pour rev<strong>en</strong>ir à vous,quels sont vos proj<strong>et</strong>s, vos perspectives?J.-M. C. : Les perspectives sont deprouver que <strong>le</strong> site slate.fr peut22

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