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14 dclgé a a eKiosque internationalAnalyses &DécryptagesExposition :sous le voile...Sylvie St-Jacques, La Presse / CanadaPolitique, religieux, culturel... La chargesymbolique du hijab dépasse souv<strong>en</strong>t, àtort et à travers, les int<strong>en</strong>tions de cellesqui s'<strong>en</strong> couvr<strong>en</strong>t. Une expo se p<strong>en</strong>che surcelles qui se cach<strong>en</strong>t derrière le voile. Consci<strong>en</strong>tedu nuage gris de préjugés planant au-dessus destêtes voilées, l'anthropologue Andréanne Pâquet avoulu démystifier un bout de tissu qui fait bi<strong>en</strong> desremous et soulève des passions. L'exposition Ce quinous voile est le fruit d'une r<strong>en</strong>contre avec une cinquantainede femmes musulmanes, immortaliséesavec leur foulard, leurs habits de tous les jours et,surtout, leur plus radieux sourire. «Le voile, je leporte depuis que j'ai 13 ans. Au départ, je l'aiL'anthropologue, par son travail à laFondation de la tolérance, a donné desateliers de s<strong>en</strong>sibilisation contre les préjugéset la discrimination dans les écolessecondaires du Québec.adopté parce que les autres femmes de ma famillele portai<strong>en</strong>t. C'était aussi pour faire partie de lagang, pour ressembler aux autres. À l'adolesc<strong>en</strong>ce,j'ai comm<strong>en</strong>cé à me demander si j'avais vraim<strong>en</strong>t legoût de porter le voile pour le reste de ma vie. À cemom<strong>en</strong>t, j'ai réalisé que ça faisait partie de moi,que j'adhérais à certaines valeurs, comme lapudeur, la modestie. J'ai décidé de le garder... pourun temps. Mais dans dix ans, je ne sais pas ce qui vaarriver», affirme Dalila Awada, jeune étudiante <strong>en</strong>sociologie à l'UQAM d'origine libanaise, qui poseavec sa mère sur l'un 20 des portraits réalisés par lephotographe Éric Piché.Dalila, le jour du vernissagede ce qui nous voile, à la Compagnie F, portaitde façon fort coquette un foulard aux couleursvives qui s'ag<strong>en</strong>çait avantageusem<strong>en</strong>t avec sa t<strong>en</strong>ueconforme à la mode du mom<strong>en</strong>t. Dans la salle, lessujets de l'exposition parlai<strong>en</strong>t de toutes sortes dechoses, mais surtout de la perception sociale duvoile au Québec, <strong>en</strong> 2012.«Dans les médias, on associe le voile à des femmesapeurées, asociales, vêtues de noir, des clichésqui provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de banques d'images. Il y a unegrande distorsion <strong>en</strong>tre cette image presque exotiquede la femme qui porte le voile et la réalitémontréalaise», croit Andréanne Pâquet.L'anthropologue, par son travail à la Fondation dela tolérance, a donné des ateliers de s<strong>en</strong>sibilisationcontre les préjugés et la discrimination dans lesécoles secondaires du Québec. Cette expéri<strong>en</strong>ce l'amise au fait de la progression de l'islamophobie.«J'ai voulu briser cette image et montrer ladiversité des femmes musulmanes, faire la preuveque chaque parcours est différ<strong>en</strong>t, que chaquefemme est unique», raconte Andréanne Pâquet, quis'est servie de Facebook pour <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> contactavec ces femmes - <strong>en</strong> majorité des étudiantes aubaccalauréat ou à la maîtrise - qui allai<strong>en</strong>t être lesvisages de son projet pour briser les préjugés.Pourquoi le Niger a été épargné par unerébellionVal<strong>en</strong>tin Hodonou,Slate Afrique / NigerAlors que sous les coups de boutoirconjugués des rebelles touareg, desislamistes d’Ansar Dine et des salafistesd’Al Qaïda au Maghreb islamique , leMali est coupé <strong>en</strong> deux, le Niger quicompte aussi une importante communautétouareg dans sa partie sept<strong>en</strong>trionale estépargné.Le contraste est à la fois saisissantet cruel pour le Mali comparé au Niger.Non seulem<strong>en</strong>t les Touareg du Niger,contrairem<strong>en</strong>t à leurs «frères» du Mali,n’ont pas pris les armes contre les autoritésde leur pays, mais dans un communiquér<strong>en</strong>du public le 6 avril, leurs responsables,parmi lesquels d’anci<strong>en</strong>s rebelles ont rejeté«totalem<strong>en</strong>t et de façon énergique» cettedéclaration d’indép<strong>en</strong>dance. «Nous disonsnon à cette dérive et nous lançons un appelà nos frères du Mali à garder la sérénité, seressaisir et trouver une solution dans lecadre d’un Etat unitaire du Mali», ont-ilsmême pris le soin de préciser. Le Mali et leNiger compt<strong>en</strong>t une importante populationtouareg dans leur partie sept<strong>en</strong>trionale.Région qu’ils partag<strong>en</strong>t avec les Peuls,comme eux, éleveurs et nomades. Maisaussi avec les Sonraï. Au Niger, les Touaregsont majoritairem<strong>en</strong>t établis dans l’Aïr (undes cinq grands massifs montagneux duSahara) situé dans l’imm<strong>en</strong>se désert duTénéré. C’est dans l’Aïr qu’est exploitél’uranium, la principale pourvoyeuse dedevises de cet imm<strong>en</strong>se pays de 1 267 000km 2 . Les Touareg nigéri<strong>en</strong>s n’ont pas toujoursété aussi accommodants avec leurgouvernem<strong>en</strong>t.Comme ceux du Mali, ils se sont soulevésà plusieurs reprises. Parfois pour réclamerl’autonomie voire l’indép<strong>en</strong>dance deleur région. La dernière fois qu’ils l’ont fait,c’était <strong>en</strong> février 2007. Regroupés au seindu Mouvem<strong>en</strong>t des Nigéri<strong>en</strong>s pour la justice(MNJ), ils avai<strong>en</strong>t pris les armes pourselon eux, obt<strong>en</strong>ir un meilleur partage desparts des bénéfices de l’uranium et desemplois pour les populations locales qu’ilsestimai<strong>en</strong>t marginalisées.Autre point communavec les Touareg du Mali, nombreuxparmi eux s’étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>rôlés comme supplétifsdans l’armée liby<strong>en</strong>ne. Comme eux, ilssont r<strong>en</strong>trés au Niger après la mort de l’anci<strong>en</strong>guide liby<strong>en</strong> et la chute de son régime.Pourtant, leur retour au pays n’a pas eules mêmes conséqu<strong>en</strong>ces désastreusesqu’au pays de Salif Keita. Et ce n’est pas lefruit du hasard. Le Niger touche <strong>en</strong> fait lesdivid<strong>en</strong>des d’une politique mise <strong>en</strong> placeALGERIE NEWS Samedi 21 avril 2012depuis plus d’une déc<strong>en</strong>nie et dont les deuxmamelles sont: fermeté et intégration.Autrem<strong>en</strong>t dit, la carotte et le bâton. Ledésormais anci<strong>en</strong> chef de l’Etat mali<strong>en</strong>Amadou Toumani Touré a commis l’erreurde laisser les anci<strong>en</strong>s merc<strong>en</strong>aires Touaregd’origine mali<strong>en</strong>ne au service de Kadhafi,r<strong>en</strong>trer au pays avec armes et bagages. Pasle Niger qui a obligé les si<strong>en</strong>s à déposerleurs <strong>en</strong>gins de mort avant de remettre lepied sur le sol de leur pays. L’exercice n’apas été de tout de repos. Il a parfois nécessitél’emploi de la manière forte pour faireplier les récalcitrants. Des affrontem<strong>en</strong>tsont même opposé certains d’<strong>en</strong>tre eux àl’armée nigéri<strong>en</strong>ne, provoquant la mort decinq à six soldats. Mais celle-ci a t<strong>en</strong>u bon.Selon le journaliste nigéri<strong>en</strong> Seidik Abba,même si Mamadou Tandja <strong>en</strong> voulantcoûte que coûte s’accrocher au pouvoir, estsorti par la petite porte <strong>en</strong> février 2010,c’est à lui que le Niger doit cette approchedu problème touareg qui s’avèreaujourd’hui payante.«Priés de déposer leurs<strong>en</strong>gins de mort»«Lors de la rébellion touareg de janvier2007, Mamadou Tandja, a considéré lesinsurgés comme des bandits de grand cheminet des trafiquants de drogue, et refuséd’ouvrir le dialogue avec eux, comme lesouhaitait le MNJ». «Et», confie-t-il àSlateAfrique, «pour les combattre, il adoté l’armée nigéri<strong>en</strong>ne de gros moy<strong>en</strong>s:hélicoptères de combats, moy<strong>en</strong>s aéri<strong>en</strong>s detransport de troupes et de surveillance duterritoire». Et le correspondant de la PANAà Paris, d’ajouter : «dans le même temps,Tandja a initié une vraie politique dedéc<strong>en</strong>tralisation, histoire de confier à descadres locaux, la gestion de leurs diversescollectivités. Une politique qui a eu, <strong>en</strong>treautres pour conséqu<strong>en</strong>ce, l’élection d<strong>en</strong>otables touareg comme maires, conseillersmunicipaux et régionaux dans leurslocalités. De sorte qu’ils ont été directem<strong>en</strong>timpliqués dans la gestion des affairesde leur communes, départem<strong>en</strong>ts etrégions». Le Niger a adopté une loi dedéc<strong>en</strong>tralisation <strong>en</strong> 1996. Mais ce n’esteffectivem<strong>en</strong>t qu’à partir de l’élection deMamadou Tandja <strong>en</strong> 2000 que le processusa réellem<strong>en</strong>t été mis <strong>en</strong> application. En2002, 213 communes rurales et 52 communesurbaines ont été créées à partir de 131cantons existant, les communes ruralesregroupant de nombreux villages.

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