2 > A L A U N ELE LIENMassinissa BoudaoudMytheet souv<strong>en</strong>irsLe 20 avril 1980 est une datefortem<strong>en</strong>t symbolique. C’est toutsimplem<strong>en</strong>t le premier prin-tempsde l’Algérie post-indép<strong>en</strong>dancequi a devancé les autresprintemps du monde arabe, bi<strong>en</strong>qu’il n’y ait point de similitudes, niapproches comparées.Les événem<strong>en</strong>ts, ayant suivil’interdiction de la confér<strong>en</strong>ce surles poèmes kabyles anci<strong>en</strong>sdevant être animée parl’anthropologue et écrivainMouloud Mammeri, ont marquédes générations. La rev<strong>en</strong>dicationde la reconnaissance de l’id<strong>en</strong>titéberbère, <strong>en</strong> tant que partieintégrante du socle national, a étéaussi un prélude au multipartismeofficiellem<strong>en</strong>t reconnu, neuf ansplus tard. Cep<strong>en</strong>dant au rythmedes vicissitudes de la mémoire, ladate risque de virer au mythe.L’actuelle génération perçoit larévolte de leurs aînés comme unconte pour <strong>en</strong>fants. Pourtant sesacteurs sont toujours vivants.L’<strong>en</strong>cre des plumes d’écrivains etauteurs d’ouvrages relatantsuccinctem<strong>en</strong>t et aux moindresdétails les circonstances n’est pas<strong>en</strong>core séchée. Votre humbleserviteur a été surpris d’appr<strong>en</strong>drela flagrante méconnaissance de lasymbolique par des collégi<strong>en</strong>s etdes lycé<strong>en</strong>s dans une région qui aété de surcroît le théâtre desévènem<strong>en</strong>ts. Certains collégi<strong>en</strong>sont tout simplem<strong>en</strong>t liél’événem<strong>en</strong>t à celui de la 32 edynastie berbéro-pharaonique deChachnaq, quoiqu’ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpart aux festivitéscommémoratives. Une fois <strong>en</strong>core,la réécriture de l’Histoire, sansdémagogie, s’impose comme uneaction irréversible à <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dreurgemm<strong>en</strong>t. Le sort réservé àl’histoire du mouvem<strong>en</strong>t nationalet de la guerre de Libération <strong>en</strong>est une preuve édifiante, si besoinest. Voilà une rev<strong>en</strong>dicationnationale inaboutie ! Que reste-t-ilde l’esprit d’avril ? De l’ambianceet de la fiesta ! Des activités !Oui… à satiété. Elles sontorganisées par des associationsculturelles pour valider les bilansde fin d’années auprès descommissaires aux comptes. Desorchestres à produire l’air demélodies musicales usées dontles sonorités frôl<strong>en</strong>t le tintamarre.Des programmes festifs servantplus à meubler les journéesmoroses de jeunes errants, <strong>en</strong>quête d’une stabilité, d’un statutsocial et de la connaissance desoi. Et surtout des galas dans lesrésid<strong>en</strong>ces universitaires pourfaire oublier la galère etl’indigestion des pâtes dudéjeuner. Les prestations desMaisons de la culture s’inscriv<strong>en</strong>tsur le regis-tre du service public.Face à la démission des partis et àl’indiffér<strong>en</strong>ce citoy<strong>en</strong>ne, uneinstitution républicaine se voitforcée de s’approprier unerev<strong>en</strong>dication politique. Portée parle départem<strong>en</strong>t de la culture,l’officialisation de la langueberbère s’appar<strong>en</strong>te plus à unerequête conjoncturelle qui obéit àun ag<strong>en</strong>da politique. Pour léguer àla postérité le flambeau et lefardeau, il importe d’introduirel’action pédagogique. Un axeimportant pour que les prochainsmouvem<strong>en</strong>ts de protestations nepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t exclusivem<strong>en</strong>t un aspectrev<strong>en</strong>dicatif social qui risque deprovoquer le désordre.Le ministre deL'Enseignem<strong>en</strong>tSupérieur s’adressantaux étudiants.32 e anniversaire duLa disparition absurdeQue reste-t-il du Printemps berbère tr<strong>en</strong>te annéeaprès l’éclosion des premiers bourgeons ? C’estune question à laquelle les réponses diverg<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre ceux qui ont vécu les événem<strong>en</strong>ts etgard<strong>en</strong>t des souv<strong>en</strong>irs indélébiles et unegénération qui perçoit la révolte de leurs aînéscomme un conte à narrer.Il a fallu faire un détour par lawilaya de Tizi Ouzou, la routereliant Draa-B<strong>en</strong> Khedda àTirmitine, 20 km au sud-ouestdu chef-lieu, fermée par descitoy<strong>en</strong>s qui protest<strong>en</strong>t l’ext<strong>en</strong>sionillégale du cimetière des véhicules,plus connu sous le nom de la«casse». L’image est frappante : Aumom<strong>en</strong>t où nous nous interrogeonssur la première protestationkabyle dévouée à la liberté d’expressionet à une reconnaissanceid<strong>en</strong>titaire, le premier indice faitson apparition : cet <strong>en</strong>clin descitoy<strong>en</strong>s de la région à <strong>en</strong> découdreà tout bout de champs avec lesautorités. Mais les mœurs ontchangé, le caractère des rev<strong>en</strong>dicationsaussi. On n’est plus sur leregistre politique, le social a pris ledessus.Loin du fracas électoraliste,nous mettons le cap versTirmitine. Le choix de l’école lesfrères Slamani dans le villaged’Azemmour Oumeriem n’est pasfortuit. L’édifice, qui a toujourspignon sur rue, a prodigué, <strong>en</strong>1989, quasi-clandestinem<strong>en</strong>t, lespremiers cours de langue berbère.Une mission délicate qu’il faillepartager avec l’école Ameur Saïdde Draa B<strong>en</strong> Khedda, dira d’embléeHadj Mohand Mourad. Lesvicissitudes de temps n’ont pasaltéré l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de cet <strong>en</strong>seignantayant à son actif un quart desiècle d’expéri<strong>en</strong>ce. La mêmedétermination l’anime pour léguerà la postérité le fardeau et… leflambeau. La chorale Tarwa n DdaLmouloud, qui porte le nom decelui par qui tous les événem<strong>en</strong>tssont arrivés, s’attèl<strong>en</strong>t aux dernierspréparatifs avant de monter surscène est de prés<strong>en</strong>ter un florilègede chansons patriotiques et despièces théâtrales. Cette kyrielle debambins, âgés de 13 à 16 ans,repr<strong>en</strong>d magistralem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> chœurles mêmes refrains à chaque occasionmais pro-bablem<strong>en</strong>t sanscompr<strong>en</strong>dre la portée. Presqueaucun de ces collégi<strong>en</strong>s n’est parv<strong>en</strong>uà répondre à la question desavoir ce que représ<strong>en</strong>te lePrintemps berbère, excepté une fillett<strong>en</strong>e dépassant pas trois pommes! Labadi Celia a , <strong>en</strong> effet, lemérite de définir au moins l’arrestationde l’écrivain et l’anthropologueMouloud Mammeri commeélém<strong>en</strong>t décl<strong>en</strong>cheur des événem<strong>en</strong>ts.Et pourtant, ce ne sont pasles activités et les journées commémorativesqui font défaut.Pourquoi cette méconnaissanced’un événem<strong>en</strong>t majeur de l’histoire? Le constat est plus alarmantALGERIE NEWS Samedi 21 avril 2012au niveau du palier supérieur. Surune dizaine de lycé<strong>en</strong>s de Draa B<strong>en</strong>Khedda, interrogés sur les causesayant décl<strong>en</strong>chées les événem<strong>en</strong>tsdu Printemps berbère, deux uniquem<strong>en</strong>tont id<strong>en</strong>tifié, commeCélia de 14 ans, l’élém<strong>en</strong>t décl<strong>en</strong>cheurdes manifestations d’avril1980. Pis <strong>en</strong>core, un lycé<strong>en</strong>, <strong>en</strong>toute confiance, nous a mêmeaffirmé que Mammeri est un martyrtombé sur le champs d’honneurdurant la guerre deLibération ! Et pourtant ce nesont pas les édifices baptisés aunom de cet écrivain qui manque !De l’université à la maison qui port<strong>en</strong>tle nom de Mammeri, le macadamqui le relie a vu défiler desmilliers de marches ! Plusieursassociations port<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t sonnom. Farid Y. un anci<strong>en</strong> universitaire<strong>en</strong> électro-technique, converti<strong>en</strong> gérant de cybercafé, a excellédans une métaphore, <strong>en</strong> ironisantque « la ville de Tizi-Ouzou est unmoteur de recherche sur la toile,Mammeri <strong>en</strong> serait le terme le motrecherché ».Quand la Cultures ’ approprie l’actionpolitiqueQuelques heures avant le lancem<strong>en</strong>tofficiel de la quinzaine culturelleà la Maison de culture, la courde l’édifice, le plus <strong>en</strong> vue du cheflieude la wilaya, est bondée decitoy<strong>en</strong>s. Souv<strong>en</strong>t, ce sont les habituésdes lieux qui se font remarquer.Jeunes artistes, musici<strong>en</strong>s,poètes et anonymes sont <strong>en</strong> forcecette fois-ci à lire et à relire les différ<strong>en</strong>tsprogrammes affichés. Deuxbanderoles annonciatrices de l’événem<strong>en</strong>tattir<strong>en</strong>t notre att<strong>en</strong>tion. Entête est écrit le départem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>charge d’organiser, une institutionrépublicaine, le ministère de laCulture. Au pied et <strong>en</strong> gros caractèrele slogan de la 32 e édition :Tamazight langue nationale et officielleet Algérie Une est indivisible».Une institution républicainepeut-elle faire si<strong>en</strong>ne une rev<strong>en</strong>dicationpopulaire, populiste et politique!? La démobilisation et l’indiffér<strong>en</strong>cecitoy<strong>en</strong>ne, contrairem<strong>en</strong>taux années 1980 et1990,sont-elles arrivées au pointoù ce sont des institutions étatiquesqui ont pris la relève.Interrogé, le directeur de la culturede la Maison, Ould Ali ElHadi,usant de ses deux casquettes,répondra d’une manière ambiguë.Celle d’anci<strong>en</strong> animateur du MCBpour déclarer que la lutte id<strong>en</strong>titaireest une longue chaîne qui n’apas été altérée par le temps. «Nousportons toujours cette rev<strong>en</strong>dicationdans nos cœurs », a-t-ilrépondu et d’ajouter que « lesportes de la maison de la Cultureétai<strong>en</strong>t et sont toujours ouvertesaux anci<strong>en</strong>s animateurs du mouvem<strong>en</strong>tberbère». Pour la casquettedu commis de l’Etat, il mettra <strong>en</strong>exergue les efforts cons<strong>en</strong>tis par ledépartem<strong>en</strong>t de Khalida Toumipour le développem<strong>en</strong>t, la promotionet la protection de la culture.Pour cette édition, un riche programmeest concocté. Des part<strong>en</strong>airessont conviés pour animerces journées à l’instar duMouvem<strong>en</strong>t associatif amazigh, lethéâtre régional Kateb-Yacine etl’école régionale des Beaux artsd’Azazga. Des journées d’étude,des tables-rondes, des pièces théâtralesainsi qu’une exposition per
A L A U N E3AG Fac c<strong>en</strong>tralesouti<strong>en</strong> aux dét<strong>en</strong>us.printemps berbèrede l’esprit d’avrilman<strong>en</strong>te sur le patrimoine culturelamazigh sont aussi au programme.Les activités se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la maisonde la Culture Mouloud-Mammeri.Le Théâtre régional Kateb-Yacineabritera par ailleurs des piècesthéâtrales et spectacles divers. Desuniversitaires et des chercheursvont se relayer, durant cet événem<strong>en</strong>tculturel, pour animer desconfér<strong>en</strong>ces dans le cadre des journéesd’étude qui traiteront de la« littérature amazighe : édition etproduction », des « us et coutumeskabyles, un patrimoine immatériel», du «cinéma amazigh» et «desstèles à inscriptions libyques». Desproductions cinématographiquesdont «La Colline oubliée»d’Abderrahmane Bouguermouhseront projetées. Les étudiants del’École des Beaux arts d’Azazga,quant à eux, réaliseront des fresquesdans plusieurs localités de lawilaya. L’objectif étant d’immortaliserune portée politique. Commede coutume, l’ambiance est à lafiesta.De la protestationid<strong>en</strong>titaire au socialComme dans le reste du pays,les émeutes et les actions radicalessont légion dans la région. Nousn’avons pas été surpris d’appr<strong>en</strong>dreque les citoy<strong>en</strong>s sont sortisdans la rue pour fermer la route. ATizi Ouzou, cela fait partie du quotidi<strong>en</strong>.L’exception, dira Ahmed A,maint<strong>en</strong>ancier exerçant à Alger, estde trouver la ville calme l’espaced’une journée. Lors d’un séminaireorganisé à l’université Mouloud-Mammeri, ayant pour thème «lacitoy<strong>en</strong>neté et la gouvernancelocale dans les pays nord-africains»,les statistiques fournies parl’universitaire Fadhila Akkache surle nombre d’actions de protestation<strong>en</strong> Algérie sont hallucinantes !Une moy<strong>en</strong>ne de 1000 actions deprotestation par mois a été <strong>en</strong>registrée<strong>en</strong> 2011, à l’échelle nationale.La wilaya de Tizi Ouzou vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tête, elle <strong>en</strong>registre, quasi-quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t,des actions de contestations.Les services de sécurité ontavancé le chiffre de 10 910 protestationsdans pas moins de 32wilayas. Dans son intitulé«Mouvem<strong>en</strong>ts de protestation etincompatibi-lité <strong>en</strong>tre Etat r<strong>en</strong>tieret gouvernance locale», l’universitairea relevé le caractère social desrev<strong>en</strong>dications.«La rue grognepour dénoncer la détérioration desconditions sociales des citoy<strong>en</strong>salors qu’au même mom<strong>en</strong>t, lescais-ses de l’Etat algéri<strong>en</strong> sont pleinesavec des réserves de 188 milliardsde dollars», a-t-elle expliqué.Paradoxalem<strong>en</strong>t, au mom<strong>en</strong>t oùl’Etat, ayant mis la main dans lapoche pour dép<strong>en</strong>ser 200 milliardsde dollars pour le développem<strong>en</strong>tlocal, la période, allant de 2004 à2009, a gagné une int<strong>en</strong>sité <strong>en</strong>matière de protestation. Il a étéprécisé que56 % des actions de protestationétai<strong>en</strong>t l’œuvre de citoy<strong>en</strong>svoulant dénoncer justem<strong>en</strong>t lesmauvaises conditions de vie. Prèsde 32 % se sont élevés contre labureaucratie et le manque detranspar<strong>en</strong>ce dans la gestion desaffaires de la cité. Depuis une vingtained’années, les mouvem<strong>en</strong>ts deprotestation ont pris une autre t<strong>en</strong>dance.Des rev<strong>en</strong>dications id<strong>en</strong>titaireset politiques à celles typiquem<strong>en</strong>tsociales, réclamant un meilleurcadre de vie, le constat estfrappant. Cep<strong>en</strong>dant, aucuneétude n’est faite pour décortiquerce changem<strong>en</strong>t de fond qui s’estproduit dans la société. Si politiquem<strong>en</strong>t,la presse évoque sobrem<strong>en</strong>tune normalisation de larégion, cela n’explique pas la disparitionabsurde de l’esprit d’avril !2001…l’autre printempsLes Abrika et autres YidirMaamar n’ont plus la cote <strong>en</strong>Kabylie, qui veut manifestem<strong>en</strong>tmettre un trait sur les sanglantsévénem<strong>en</strong>ts de 2001. 126 jeunesont péri dans les affrontem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>tre les services de sécurité et lapopulation. Une quinzaine de personness’est recueillie, ce 18 avril,sur la tombe de MassinissaGuermah, le premier jeune mortdans les locaux de la g<strong>en</strong>darmeriede B<strong>en</strong>i Douala. Ce printemps,baptisé « noir » n’est pas à se faireoublié de sitôt bi<strong>en</strong> que les citoy<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t décidé depuis longtemps demettre un terme au deuil.Cep<strong>en</strong>dant, la douleur n’est pasaussi synonyme de l’oubli. EnKabylie, on vous répondra fièrem<strong>en</strong>tque si dans les autres paysvoisins, on découvre pour la premièrefois la rue, la région a connudeux printemps ! Le premier, pacifiqueet politique, et le second, faitde sang et de viol<strong>en</strong>ce. La commémorationdu Printemps noir, cettefois-ci passe inaperçue. Les portraitsdes défunts, qui ornai<strong>en</strong>tdignem<strong>en</strong>t les murs et les devantures<strong>en</strong> 2001, ont été substitués parceux des candidats aux électionslégislatives de 2012.Massinissa BoudaoudENTRETIENDocteur Mouloud Lounaouci«Construireun peuple kabylerelève du mythe»Doctorat <strong>en</strong>sociolinguistique,titulaire d'un magistère<strong>en</strong> langue et cultureamazighes et d'un DEA<strong>en</strong> langues, littérature etsociété, MouloudLounaouci nous livredans cet <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> savision sur la lutteid<strong>en</strong>titaire et les luttespour la démocratie.L'un des 24 dét<strong>en</strong>usestime que l'esprit quiporte les valeurs d'avrildemeure intact. Ilaffirme que toute velléitéd'autonomie autrem<strong>en</strong>tque par la régionalisation<strong>en</strong> tant que systèmed'organisation de lanation relève d'unprocessus de scission.Algérie News : Comm<strong>en</strong>çonsd'une manière classique. Tr<strong>en</strong>tedeuxans après les événem<strong>en</strong>ts de80, que reste-t-il de l'esprit duprintemps berbère ?Mouloud Lounaouci : Le printempsamazigh est le résultat desluttes m<strong>en</strong>ées par plusieurs générations.Ce long mouvem<strong>en</strong>t decontestation/rev<strong>en</strong>dication s'esttoujours astreint à refuser touteidée de viol<strong>en</strong>ce. Empreint devaleurs humanistes, il a toujoursprôné les actions pacifiques faceaux pouvoirs autoritaristes etoppresseurs. Moderniste et progressiste,il se veut universaliste ettolérant. Il condamne, <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>cetoute idée fasciste et xénophobeet a toujours inscrit soncombat dans la lutte universellecontre l'obscurantisme, le népotismeet l'intolérance. Prônant unedémocratie qui ne soit pas la«tyrannie de la majorité», ce mouvem<strong>en</strong>test porteur de laïcité, synonymede progrès et d'inter-tolérance.Il sépare le domaine de laraison de celui de la spiritualitéqu'il respecte mais qui demeurel'affaire de l'individu. Loin desvaleurs rétrogrades et fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>tprogressistes, le mouvem<strong>en</strong>tne peut que prôner des idéeset des comportem<strong>en</strong>ts rationnels.Il ne fait donc pas si<strong>en</strong>nes les traditionsqui pouss<strong>en</strong>t à la régression.Il croit fermem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> l'évolutionpositive de l'homme et adhère àtoute idée de progrès dont le savoirsci<strong>en</strong>tifique est la pierre angulaire.Toutes ces valeurs représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leprisme au travers duquel se perçoitun monde partagé par toutes lesgénérations depuis les années quaranteà ce jour. Si les moy<strong>en</strong>s et lesméthodes de luttes ont changé,l'esprit qui porte les valeurs dontnous v<strong>en</strong>ons de parler a traversé lesannées <strong>en</strong> demeurant intact.> Suite <strong>en</strong> <strong>page</strong> 4ALGERIE NEWS Samedi 21 avril 2012