VERS LA MOBILITÉ 58 Histoire-Géographie et découverte des métiers Des cultures de la mobilité .................................. 59 Les migrations internes en France ...................... 62 En europe : vers une harmonisation des politiques ................ 65 Les fl ux migratoires de travail dans le monde ..... 68 MISE EN PERSPECTIVE ............................. 71
DES CULTURES DE LA MOBILITÉ 1 ÉTATS-UNIS : UNE MOBILITÉ CULTURELLE Environ 43 millions de personnes déménagent chaque année. Et 8,3 millions ont changé d’État. 65 % des 20-30 ans déménagent chaque année pour leurs études ou pour trouver un emploi. La culture américaine encourage la mobilité, le changement. Les espaces à forte croissance et dont la population se renouvelle rapidement sont ceux des nouvelles technologies (Texas, Virginie) ; mais d’autres tendances se dessinent. Les migrations des retraités s’intensifient avec le vieillissement des baby-boomers. Les villes de retraités marquent la géographie de la Floride et de l’Arizona. La qualité de vie (climat, cadre physique, offre culturelle, qualité des soins, universités, loisirs) favorise les agglomérations classées « villes où il fait bon vivre » dans les magazines. Seattle et Austin (Texas) arrivent en tête. 2 JAPON : UNE MOBILITÉ CONTRAINTE ? a) b) [...] Pour des millions de jeunes japonais, l’avenir n’apparaît pas assuré. Des milliers de jeunes connaissent des difficultés car les offres d’emploi se sont fortement réduites, même si les données publiées en avril semblent plus favorables : pour la première fois depuis 1995, les nouveaux contrats à durée indéterminée (CDI) sont plus nombreux que ceux à durée déterminée (CDD). Selon les données officielles, le Japon comptait en 2004 (dernière statistique connue) quelques 4 millions de freeters parmi les 15-34 ans. Le mot freeter, néologisme formé à partir du terme anglais free (liberté) et du mot allemand Arbeiter (travailleur), désignait, à l’origine, des jeunes refusant de rentrer dans les normes habituelles du travail (l’emploi à vie) et optant pour des CDD. Avec la crise, le choix n’existe presque plus, et les petits boulots sont le plus souvent subis. Les freeters représentent désormais un jeune actif de 15 à 34 ans sur cinq. Leurs revenus se situent entre 100 000 et 200 000 yens par mois, soit environ un tiers de ce que gagne un salarié ordinaire. [...] Le « système 2005 » (2005 nen taisei) a commencé dans les années 1980. Les autorités ont alors entamé un programme de réformes structurelles et de déréglementations – favorisant le chômage et remettant en cause le fonctionnement de l’ensemble de la société elle-même. Au cours de la première moitié des années 1990, bon nombre d’entreprises sont restructurées. Celles qui jouaient un rôle-clé pour l’intégration des jeunes diplômés dans la vie sociale ont commencé à réduire de façon considérable leur recrutement (lire « les recettes inattendues de la reprise japonaise »). Pour toute une classe d’âge qui avait étudié d’arrache-pied afin d’entrer dans les meilleurs établissements scolaires, lesquels leur garantiraient une embauche dans les plus grandes entreprises et son corollaire d’emploi à vie et de salaire à l’ancienneté, le choc fut difficile à surmonter. Les salariés les plus âgés n’ont pas été épargnés. Ceux qui s’étaient donné corps et âme au développement de leur entreprise et qu’on avait souvent présentés comme des « petits soldats » ont, eux aussi, été sacrifiés lors de la vague de licenciements. Faute de pouvoir s’en sortir, certains de ces laisséspour-compte choisissent la mort volontaire. Ils étaient un peu plus de vingt mille en 1978. En 2005, ils sont environ trente-deux mille. D’après un texte de Odeira Namihei paru dans Le Monde diplomatique, mai 2006. D’après Y. Boquet, Les États-Unis, 2003 EXPLOITATION 1. Les États-Unis comptent 301 millions d’habitants. Calculez le pourcentage de personnes qui déménagent chaque année. 2. Faites le même calcul pour ceux qui ont changé d’État. 3. Quelle catégorie de la population américaine s’avère très mobile ? Justifi ez. 4. D’après l’auteur, cette mobilité est-elle vécue comme une contrainte ? Justifi ez. 5. Quelles sont les deux causes de migration ? EXPLOITATION 1. Décrivez la photographie en dissociant l’homme à droite de celui de gauche et en relevant les éléments signifi catifs (vêtements, attitude). Que peut-on penser de la société japonaise ? 2. Quelles étaient, d’après cet article du Monde diplomatique, les normes habituelles du travail au Japon ? 3. Que signifi e cette expression ? 4. Ce modèle n’est plus garanti aujourd’hui. Montrez-le. 5. Cette crise ne touche-t-elle que les jeunes ? 6. Montrer que cet emploi à vie était un modèle promu par l’État et les entreprises. 7. Peut-on parler, pour le Japon, d’une mobilité choisie ? Histoire-Géographie et découverte des métiers 59