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ÉCONOMIEScoots toujours !Après 36 ans de concession MBK, Jeanine et Jean Pierrard passent le relais à un p’tit jeune.Cyril Berdah reprend la maison, bleu de travail et sourire à l’appui : y’aura donc toujoursmoyen de faire réparer son clou ou sa bécane avenue Roosevelt… chez Scootevo.Beaux joueurs les Pierrard, vraiment.Depuis 1975 qu’ils officiaient auxbicyclettes, mobs et – O tempora,O mores – aux scooters, Jeanine et Jeanauraient pu se contenter de vendre la boutique,encaisser le chèque, bon vent le successeuret puis marre. Ben non.« On ne pouvait pas ne pas prendre le tempsd’accompagner Cyril, le présenter auxclients, avant qu’il ne se lance », expliqueJeanine. Et puis le métier, la science deJeannot en matière de carbus, cylindres etmalédictions électriques c’était au moinsaussi précieux que le stock du magasin pourle jeune patron. Ainsi, ces deux derniersmois, se voyait-on accueillir par un trio au15 de l’avenue du Président Roosevelt.Discret le Cyril, trentenaire souriant et efficaceà la fois, se mettant rapidement audiapason des jeunes du cru venus lui soumettreleurs machines souvent éreintées :« Je viens de La Courneuve, je parle le mêmelangage. J’écoute, j’ai de la mémoire et jedis toujours les choses. Si on peut réparerou pas et quand tu pourras repasser », résume-t-il.La méthode force le respect etsemble rouler, les mômes paraissant mettreles formes.« Il sait y faire. Il est patient et puis il estplus près de leur âge que nous du leur »,apprécie Jeanine en connaisseuse. Ça devraitl’faire pour la relation client…Passionné de mécaniquePoint de hasard dans cette affaire. Depuisplus d’un an qu’il se positionnait dans lesstarting-blocks, le nouveau patron des lieuxpeut se targuer d’une réelle passion pour lamécanique en même temps que d’une expérienceédifiante dans la filière : « La mécaniquegénérale, je suis dedans depuis toutpetit. Après un CAP, j’ai travaillé dans plusieursgarages avant d’atterrir sur la concessionNissan-Suzuki-Renault de Saint-Denis. De laveur de voiture, je suis devenuchef d’atelier mécanique. » Pas mal, mais làtu nous parles surtout de bagnoles hein ?« Pour moi, la mécaniquec’est la mécanique. Deplus, j’aime le deux-roueset pratique la moto etle scooter au quotidien.Lorsque j’ai su que madameet monsieur Pierrardse décidaient à partir,je me suis dit qu’il fallaitsaisir l’opportunité devoler de mes propres ailesen faisant vraiment ce quej’aime faire. Et puis, jeconnaissais le magasinparce que je venais souventy acheter des pièces. »Rassuré sur l’entrain dugarçon, on se détend parsurcroît lorsqu’il préciseque les réparations devélos seront égalementassurées, que la maisonMBK perdurera.Dans ce bel état d’esprit, letarif de la main d’œuvre,40 euros de l’heure, nebouge pas à une époqueoù de malins mécanosvous font les poches…. Par ailleurs, Cyrilpropose du scooter, de l’équipement (casques,top case…) à la vente et, peut-être, dela réparation moto d’ici quelque temps.Tranquille, bonnes gens, vous viendrezchez Scootevo comme vous vîntes chezJeanine et Jeannot. Laissons-lui le mot de lafin au maestro, à l’aplomb de la quille.L’homme au bleu distillait là ses ultimestours de mains avant de se retirer avec madame,mi-juin :« Une bécane qui s’éteint ?Les galets. Ça n’accélère pas ? Les galets.Les galets, c’est un peu comme le poumondans le Malade imaginaire ! »Vrai que les trucs et raccourcis du maestroPierrard, faudrait les consigner dans uneanthologie. Elle se rangerait tout contre celledévolue à Francis Blanche.Eric GuignetWilly VainqueurSCOOTEVODu mardi au samedi, de 9 h à 19 h• 15 avenue du Président Roosevelt.Tél. : 01.44.02.14.2310