39Agronomie et modélisation du couvert végétal300Cultivar R570y = 0,6271x + 16,413R 2 = 0,4862n = 473300Cultivar R579y = 0,6271x + 16,413R 2 = 0,4862n = 473y = 0,4901x + 25,94R 2 = 0,5583n = 207y = 0,6678x + 17,873R 2 = 0,4849n = 266Rendement observé (t/ha)200100Rendement observé (t/ha)20010000 100 200 300Rendement simulé (t/ha)Figure 1. Rendements observés et simulés pour les variétés R570 et R579 (canne usinable, t/ha).00 100 200 300Rendement simulé (t/ha)Amélioration des systèmes de cultureen GuadeloupeC. POSER, A. NDEMAPOUDans le nord de la Grande-Terre en Guadeloupe, sur les communes de Petit Canal,Port Louis et Anse Bertrand, les rendements sont très éloignés des rendements potentiels.Le CIRAD, en collaboration avec la SICADEG (Société d’intérêt collectif agricole etde développement économique de la Guadeloupe) et ses adhérents, a mené une enquêtepour expliquer les écarts de rendements et proposer des solutions.Dans cette région, la pluviométrie est faible, variable selon les années, et très localisée.L’accès à l’irrigation concerne néanmoins 12 % de la SAU en canne. Les sols,en général compactés dans les interlignes et peu profonds, peuvent devenir unecontrainte en cas de sécheresse.Plantation de bouturestrop longues, qui nuiraà la poussée apicale.© C. PoserPour les 31 parcelles suivies dans 18 exploitations, le rendement moyen en canne aété de 57 t/ha, avec une forte disparité (10 à 86 t/ha). Quant à la richesse en sucre,elle dépendait davantage du mode de récolte (coupe mécanique, brûlage) et de lapériode de récolte (pluviosité) que des pratiques culturales.Les résultats de l’enquête ont montré que trois facteurs essentiels ont expliqué la variabilitédes rendements :– la date trop tardive et les conditions peu optimales de plantation de la canne vierge,notamment l’absence d’accès à l’eau pour de nombreuses parcelles, l’analyse de solavant plantation faite très rarement, le décompactage entre les ligne et les amendementspeu effectués, les distances entre les sillons supérieure aux recommandations,Sol pauvre et compacté du nordde la Grande-Terre en Guadeloupe.© C. PoserCirad, programme Canne à sucre, 2004
Agronomie et modélisation du couvert végétal 40les boutures provenant de cannes de plus de 10 mois, mises en terre sans être tronçonnées,avec un recouvrement tardif, et le recourage (remplacement des plantsmanquants) peu pratiqué ;– la mauvaise gestion de l’enherbement sur les parcelles « délaissées » à caused’un mauvais démarrage, du report de la récolte à la campagne suivante, de l’impossibilitéd’irriguer, ou du manque d’entretien dans des exploitations irrigués maistrès diversifiées ;– pour les parcelles irriguées, la gestion de l’eau mal maîtrisée et des apports constituantplutôt une irrigation d’appoint. Pas de sonde Théresa, débits à la parcelle trèsvariables, apports instantanés hétérogènes et parfois incompatibles avec le typede sol.Les solutions proposées ont été les suivantes :– la sensibilisation des entreprises de travaux agricoles au respect des cahiers des charges,notamment pour la plantation ;– un meilleur calage de cycle (date de plantation) ;– la capacité de la profession à répondre aux contraintes de mise en place d’une variétéprécoce, résistante à la sécheresse sur des sols peu profonds ;– le bon contrôle de l’enherbement, quelles que soient les parcelles ;– le maintien du suivi sanitaire des parcelles ;– la gestion raisonnée de l’irrigation compte tenu des caractéristiques du réseau etdu débit limité disponible.L’analyse des modèles d’action des planteurs fait en outre ressortir l’écart entre lesexploitations équipées en matériel de préparation de sol ou de transport et les exploitationspeu équipées, ces dernières étant par ailleurs les plus nombreuses. Les exploitationséquipées maîtrisent l’entretien de leurs parcelles, elles ont un certain niveaude rendement et dégage du temps pour la diversification. Les exploitations peu équipéesdépendent de tiers (comme les entrepreneurs de travaux agricoles, l’entraide)et elles ne maîtrisent pas l’exécution du calendrier des travaux agricoles, d’oùdes plantations réalisées en retard ou dans de mauvaises conditions.OSIRI-R+ PILOTELE RATIONNEMENTEn 2004, après avoir finaliséOSIRI-RUN, un logiciel dérivé aété élaboré, OSIRI-R+.OSIRI-RUN calcule desirrigations pour maintenir laconsommation en eau de laculture (évapotranspiration réelle,ETR) à l’évapotranspirationmaximale (ETM). OSIRI-R+permet de piloter l’irrigation avecun taux de satisfactiondes besoins en eau (ETR/ETM)qui peut être inférieur à 1,c’est-à-dire en situationde rationnement plus ou moinsfort ; ce taux est maintenu, saufen cas de pluie. Actuellement,OSIRI-R+ est expérimenté pourle pilotage de l’irrigation surdes dispositifs d’étudedu rationnement hydrique.Amélioration de la gestion de l’eau à La RéunionEffet du rationnement de l’eau pendant le premier tiers du cycleJ.L. CHOPART, L. LE MEZO, R. NATIVEL, B. MOUNY, J.L. BROSSIER, M. MEZINO, J.P. D’EXPORTL’essai mis en place depuis 2000 à Saint-Pierre a permis d’étudier les effets d’un arrêtou d’une forte réduction des irrigations pendant le premier tiers du cycle (entre40 et 120 jours après repousse). Les résultats de 2003-2004 confirment que laréduction raisonnée des irrigations au premier tiers du cycle, par rapport aux dosespréconisées, est envisageable. En 2003-2004, la pluviosité a été élevée pendant laphase initiale du cycle : 243 mm jusqu’au 51 e jour après repousse. Le traitement derationnement précoce entre le 52 e et le 79 e jour n’a pas subi de stress hydrique. Letraitement avec un rationnement plus tardif (du 80 e au 130 e jour après repousse) asubi un stress hydrique avec réduction de croissance mais sans effet significatif surle rendement en canne (moyenne de l’essai : 133 t/ha, CV : 6,5 %).Cirad, programme Canne à sucre, 2004