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Acacia senegal au Burkina Faso - Bois et forêts des tropiques

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40B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 0 , N ° 3 0 4 ( 2 )FOCUS / GENETIC IMPROVEMENTRésultats <strong>et</strong> discussionHéritabilité génotypiqueL’analyse <strong>des</strong> tests de provenances de Djomga <strong>et</strong> deGonsé fournit <strong>des</strong> résultats très contrastés. Pour le site deDjomga regroupant quatre peuplements originaires du Sénégal,les résultats de l’analyse de la variance apparaissent trèsh<strong>au</strong>tement significatifs <strong>et</strong> l’héritabilité génotypique qui enest dérivée atteint 0,89, traduisant un très grand eff<strong>et</strong> génétiquesur la production de gomme. À l’opposé, l’analyse <strong>des</strong>données du test de provenance de Gonsé ne montre pas d’eff<strong>et</strong>« provenance » significatif. Ce second résultat contrasteavec celui obtenu, pour ce même essai, par Ouedraogo en2001 qui fait état d’une héritabilité génotypique de 0,56. Laplus grande puissance du test suite <strong>au</strong> nombre plus importantde données collectées (n = 362) ainsi que l’âge moins avancé<strong>des</strong> plantes lors de c<strong>et</strong>te précédente évaluation pourraientexpliquer c<strong>et</strong>te différence d’héritabilité. La faible productionmoyenne pourrait <strong>au</strong>ssi avoir limité l’expression de la variabilitéréelle de ces différentes provenances.Sur la base de ces résultats, il est donc difficile d’évalueravec précision le nive<strong>au</strong> d’héritabilité potentiel <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> interpeuplementspour c<strong>et</strong>te caractéristique. Cependant, les résultatsenregistrés jusqu’à présent <strong>au</strong> <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong> tendent à montrerl’existence d’un eff<strong>et</strong> génétique significatif sur la production degomme <strong>et</strong> confortent ceux repris dans les rares références recenséesdans la littérature sur ce suj<strong>et</strong> (Kananji, 1993).Variabilité de la production de gommeVariabilité inter-peuplementsTant les données récoltées dans les peuplements naturelsque celles issues <strong>des</strong> deux essais de provenances indiquentune grande variabilité de la production de gomme arabiqueentre les peuplements testés (table<strong>au</strong> III).Sur ces trois groupes évalués, les coefficients de variationsont relativement proches <strong>et</strong> compris entre 50 <strong>et</strong> 60 %,que ce soit pour les peuplements naturels ou pour les deuxtests de comparaison de provenances. Dans les peuplementsin situ, les conditions de site ainsi que les différences d’âge<strong>des</strong> arbres soumis <strong>au</strong>x tests de production de gomme nesemblent pas constituer <strong>des</strong> sources essentielles de variabilitéde la production.Table<strong>au</strong> III.Évaluation de la variabilité inter-peuplements de la production individuellemoyenne annuelle de gomme (en g) dans différents sites <strong>au</strong> <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong><strong>et</strong> estimation de la différentielle de sélection métrique (en g)pour une intensité de sélection de 25 %.Site Nombre de Moyenne CV Min Max Différentielle depeuplements (g) (%) sélection métrique (g)Djomga 4 123,6 54 39 168 52Gonsé 8 17,3 57 5 33 14Peuplements 8 116,4 50 46 226 81Variabilité intra-peuplementLes coefficients de variation calculés <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> individuels’avèrent encore plus élevés qu’<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>des</strong> peuplements(table<strong>au</strong> IV).En moyenne, le coefficient de variation dans les huitpeuplements naturels est de l’ordre de 85 % <strong>et</strong> compris entre54 % <strong>et</strong> 112 %. L’amplitude <strong>des</strong> résultats observée pour cespeuplements est également très importante ; dans les troispeuplements les plus productifs, c<strong>et</strong>te amplitude de productionmoyenne calculée sur deux ou trois ans atteint environ750 g <strong>et</strong>, si l’on s’intéresse à la production d’une seule année,elle culmine à près de 1 300 g.C<strong>et</strong> ensemble de données confirme l’existence d’unegrande variabilité de c<strong>et</strong>te caractéristique <strong>au</strong> <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong>, situationqui semble également exister dans les populationsd’<strong>au</strong>tres pays (Ballal <strong>et</strong> al., 2005 ; Raddad <strong>et</strong> Luukkanen,2006). Le calcul de ces coefficients de variation dans l’essaide provenances de Djomga (table<strong>au</strong> V) donne <strong>des</strong> chiffres variantentre 38 % <strong>et</strong> 112 % pour les quatre populations provenantdu Sénégal, mais ces données doivent être interprétéesavec préc<strong>au</strong>tion étant donné le faible nombre d’arbres parprovenance pris en compte. Le coefficient de variation atteint174 % pour la provenance du Tchad installée à Gonsé, pourlaquelle 30 arbres ont été étudiés. Il f<strong>au</strong>t cependant noter que,probablement, ces deux derniers résultats obtenus sur uneseule saison de récolte de gomme sont légèrement surestiméspar rapport à ceux obtenus dans les huit peuplements naturelspuisque, dans ce dernier cas, les coefficients sont calculés àpartir <strong>des</strong> moyennes de production de gomme établies surdeux ou trois ans. C<strong>et</strong>te grande variabilité est <strong>au</strong>ssi observéepar Raebild <strong>et</strong> al. (2003), dans <strong>des</strong> essais de provenancesétablis <strong>au</strong> <strong>Burkina</strong> <strong>Faso</strong>, pour les caractéristiques de croissance.Ce constat perm<strong>et</strong> par ailleurs d’envisager un programmed’amélioration génétique combinant plusieurs caractéristiques.Gains potentiels par sélection génétiqueÀ partir <strong>des</strong> données collectées, il est possible d’évaluerles gains génotypiques qui pourraient être obtenus par sélectiond’une partie <strong>des</strong> peuplements étudiés <strong>et</strong> par sélectionindividuelle <strong>au</strong> travers de différents scénarios fixant, d’unepart, une intensité de sélection <strong>des</strong> éléments génétiques <strong>et</strong>,d’<strong>au</strong>tre part, différents nive<strong>au</strong>x d’héritabilité.Sélection <strong>des</strong> peuplementsConnaissant le coefficient de variationphénotypique, il est possible d’évaluer le gaingénotypique de production en gomme quipourrait être obtenu par l’utilisation d’une partie<strong>des</strong> peuplements les plus performantspour la récolte de graines.Ce gain dépend du nive<strong>au</strong> d’héritabilité génotypiquede c<strong>et</strong>te caractéristique ainsi que del’intensité de sélection r<strong>et</strong>enue pour effectuer c<strong>et</strong>tesélection. Sur la base d’un coefficient de variationphénotypique de 50 %, estimé à partir de l’analysede la variance du test de Djomga <strong>et</strong> <strong>des</strong> valeursobservées pour les différents sites naturels,la figure 1 présente la gamme de gains possibles.

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