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« QUI CHERCHE, TROUVE ». OPPORTUNITÉS, DÉFIS ET ...

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<strong>«</strong> <strong>QUI</strong> <strong>CHERCHE</strong>, <strong>TROUVE</strong> <strong>»</strong> 197Division des Mines. Selon le Code minier, chaque creuseur devrait payer lacarte, annuellement renouvelable, au prix de 40 USD. Néanmoins, l’État serend compte du fait qu’un simple creuseur n’est pas en mesure de la payer ;<strong>«</strong> pour ça, nous ne les poursuivons pas jusqu’au fond, <strong>»</strong> comme le dit leresponsable de la Division de Mines à Kamituga 58 . En général, le PDG paieune carte par puits. La stratégie la plus importante pour sécuriser les droits depropriété, est de se faire membre d’un syndicat. À Kamituga, il y a deuxsyndicats principaux : COKA, Comité des Orpailleurs de Kamituga, etCPACAM, Coopérative Principale des Associations des Creuseurs Artisanauxde Mwenga. L’activité principale de ces syndicats est de gérer les conflitsfonciers autour des puits. Quand par exemple deux puits se rencontrent sous lesol, les PDG demandent l’intervention des syndicats pour négocier et fixer larépartition des pierres. Selon les creuseurs interviewés, de semblables conflitsse produisent souvent 59 . On y reviendra ci-dessous.4.1.2. Exploitation à ciel ouvertLes creuseurs choisissent l’exploitation à ciel ouvert ou l’exploitationsouterraine, chacun suivant son expérience et les particularités du terrain. Lapremière exploitation n’exige pas beaucoup de moyens tandis que la secondeest pénible et coûteuse. L’exploitation à ciel ouvert dite <strong>«</strong> débordage <strong>»</strong> 60 est lacatégorie d’exploitation où on retrouve des femmes communément appeléesbizalu 61 , des enfants et des hommes qui ne cherchent que la ration journalière.Cette exploitation consiste à laver la terre jusqu’à la séparer du sable qu’ellecontient. L’eau, qui joue un rôle très important dans cette exploitation, obligeles exploitants à l’amener jusqu’au chantier où son utilisation est conditionnéepar un paiement auprès des fournisseurs, qui sont aussi des creuseurs. Une foisla terre lavée et séparée du sable et d’autres cailloux, le sable sera soumis à sontour au lavage grâce aux équipements (tronc d’arbre creusé à l’intérieur enforme de pirogue et écorces des bananiers appelés biporo 62 ) fabriqués à cettefin. À la fin de la journée, le sable recueilli par ces biporo sera vanné enfin d’yrécupérer les poussières d’or qu’il contiendrait. Cette catégorie d’exploitantsest organisée souvent en équipe de quatre ou six personnes selon la quantité dusable à laver. Leur production moyenne par jour est estimée aux environs de 3à 10 mishale 63 , soit environ 9 à 30 USD par jour pour quatre ou six personnes.Les femmes interviennent dans cette exploitation en achetant les déchets dusable laissés par les hommes, qu’elles obtiennent moyennant un paiement de 258 Interview à Kamituga, 10 avril 2008.59 Interviews à Kamituga, avril 2008.60 Terme employé par les creuseurs pour signifier des mines à ciel ouvert où ils utilisent l’eauirriguée pour laver le sol ou le sable.61 Jargon pour désigner les femmes impliquées dans le lavage du sable.62 Écorce de bananier dont les pores retiennent le sable.63 Mesure équivalent à 1/10 du renge (un renge = 1,26 ou 1,41 gramme, selon des sourcesdifférentes).

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