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« QUI CHERCHE, TROUVE ». OPPORTUNITÉS, DÉFIS ET ...

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200 L’AFRIQUE DES GRANDS LACS. ANNUAIRE 2008-2009<strong>«</strong> capitaliste indigène <strong>»</strong> comme71Entrepreneurs and parasites .4.1.4. Qui cherche, trouveJanet MacGaffey en a décrits dansDans le travail dont nous parlons ici, on compte seulement sur lecourage et l’endurance alimentés par un espoir aveugle. <strong>«</strong> Nous creusons notrepuits jusqu’à ce que nous atteignons la roche et si Dieu nous aide nousdeviendrons riches comme Kyabinya <strong>»</strong> nous disent les creuseurs dansdifférentes carrières d’exploitation artisanale à Kamituga 72 . Le travail dépenddu facteur chance (bahati) et on ne sait jamais quels seront les revenus :<strong>«</strong> Franka yenye haujue siku utapata ao hautapata hauzi ipangia <strong>»</strong> 73 . Lavariabilité des revenus est une des principales caractéristiques du secteurartisanal. Les PDG ainsi que leurs employés sont tous convaincus qu’ilsdeviendront riches quand la roche sera atteinte. Un des puits qu’on a visité toutprès de Mobale était nommé : <strong>«</strong> Organisation minière d’héritage : Qui cherche,trouve <strong>»</strong>.Les creuseurs employés aux puits n’ont pas de contrats de travail. Bienque souvent il y ait des conventions orales il n’y a pas de contrat formel.<strong>«</strong> Nous nous lançons tous dans l’aventure, il n’y a pas d’employés nid’employeur parmi nous ; c’est seulement ce puits qui est pour nous tous unemployeur <strong>»</strong> 74 , affirme un creuseur. Le flou entretenu au départ par les PDGpose souvent problème lorsque l’équipe arrive au résultat : ils modifient alorstoute la structure organisationnelle convenue au départ. Cette manière de faireest source de nombreux conflits : les PDG opposent aux creuseurs desarguments justifiant leurs moyens investis au début des travaux, lesquels leurdonnent le pouvoir de décider de la manière dont la production sera répartie. Lagrosse partie de la production leur est attribuée : 1/3 de la production pourcompenser les dépenses et 1/3 comme salaire, soit 2/3 de la production totale.Le reste (1/3) sera distribué aux autres creuseurs. Cependant comme larémunération se fait en nature, c'est-à-dire en une certaine quantité de pierres,on soutire chaque jour une couche des pierres sur une épaisseur de 1 à 3 m pourle PDG et 1 m pour les creuseurs. Cette répartition de la production suscitebeaucoup d’inquiétudes dans le camp des creuseurs, ces derniers se plaignentdu comportement du PDG qu’ils qualifient de gourmand. Les PDG s’appuientsur le seul argument qu’ils ont investi beaucoup et que par conséquent ilsdoivent récolter le fruit de leurs efforts. Pour résoudre ce genre de conflits, lesorganisations syndicales des creuseurs interviennent. Comme on l’a dit,l’activité principale de COKA et CPACAM est de résoudre les conflits autour71 MACGAFFEY, J., Entrepreneurs and Parasites. The Struggle for Indigenous Capitalism inZaire, Cambridge, Cambridge University Press, 1987.72 <strong>«</strong> Tutachimba mpkavile tutafika ku jiwe, Mungu akitusaidia tunaeza pata or na shie tuakuwawa tajiri sawa Kyabinya. <strong>»</strong> Interviews à Kamituga, avril et août 2008.73 <strong>«</strong> Avec cet argent, on ne sait pas si un jour on a quelque chose ou on n’a rien à vendre. <strong>»</strong>Interviews à Kamituga, 7 avril et août 2008.74 Interview à Kamituga avril 2008.

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