1 L'influence de la méthode pédagogique entrepreneuriale sur les ...
1 L'influence de la méthode pédagogique entrepreneuriale sur les ...
1 L'influence de la méthode pédagogique entrepreneuriale sur les ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Vincent Beauséjour, M.B.A.<br />
Doctorant en administration <strong>de</strong>s affaires<br />
ESG - UQAM<br />
Jocelyn J.-Y. Desroches, Ph.D., M.B.A.<br />
Professeur titu<strong>la</strong>ire<br />
ESG - UQAM<br />
L’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong> <strong>entrepreneuriale</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> apprentissages <strong>de</strong>s<br />
étudiants : le cas d’un cours – stage en commerce international<br />
Résumé<br />
Cette étu<strong>de</strong> s’intéresse à l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> et du processus d’enseignement <strong>sur</strong> <strong>les</strong> acquis cognitifs,<br />
affectifs et comportementaux <strong>de</strong>s étudiants en gestion. Cette recherche porte spécifiquement <strong>sur</strong> l’analyse<br />
d’un cours – stage en commerce international offert à <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> premier cycle en administration à<br />
l’UQAM <strong>de</strong>puis l’hiver 1999.<br />
Introduction<br />
Dans un premier temps, <strong>les</strong> objectifs et <strong>la</strong> structure du cours seront exposés. Puis, il sera question,<br />
brièvement <strong>de</strong> <strong>la</strong> genèse <strong>de</strong> l’entrepreneurship pour ensuite abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> formule et <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><br />
<strong>pédagogique</strong> <strong>entrepreneuriale</strong> employées dans ce cours, <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> constituent le cadre <strong>de</strong> référence<br />
théorique qui permet d’expliquer le processus d’apprentissage et <strong>les</strong> performances obtenues par <strong>les</strong><br />
participants. Les différentes analyses statistiques employées dans cette recherche et <strong>les</strong> résultats montrent<br />
que cette métho<strong>de</strong> favorise <strong>les</strong> apprentissages et que <strong>les</strong> facteurs d’influençant ces apprentissages sont le<br />
stage, plus spécifiquement <strong>les</strong> nombreuses rencontres avec <strong>de</strong>s intervenants du milieu <strong>de</strong>s affaires et<br />
l’encadrement <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong> type coaching.<br />
1. L’esprit d’entreprendre dans le contexte universitaire<br />
Dans un contexte mondial caractérisé <strong>de</strong> plus en plus par <strong>la</strong> complexité, l’incertitu<strong>de</strong> et <strong>la</strong> compétitivité, <strong>les</strong><br />
entreprises ont davantage besoin d’innover pour <strong>sur</strong>vivre. En effet, <strong>les</strong> changements qui <strong>sur</strong>viennent dans<br />
l’environnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> firme font pression <strong>sur</strong> celle-ci et incitent <strong>les</strong> gestionnaires à développer une attitu<strong>de</strong><br />
et <strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux et <strong>de</strong>s solutions créatives aux différents problèmes qu’ils<br />
engendrent (Gibb, 2001).<br />
Dans un tel contexte, une nouvelle approche est adoptée par un nombre croissant d’experts pour qui<br />
l’entrepreneurship ne se limite plus au cadre traditionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’entreprises, mais porte également<br />
<strong>sur</strong> <strong>la</strong> création d’une culture <strong>entrepreneuriale</strong> et le développement d’habiletés <strong>entrepreneuriale</strong>s chez <strong>les</strong><br />
individus au sein <strong>de</strong>s organisations ou à l’extérieur <strong>de</strong> cel<strong>les</strong>-ci (Gibb, 2001; Jack & An<strong>de</strong>rson, 1999). Une<br />
distinction nette peut donc être faite entre l’esprit d’entreprise et l’esprit d’entreprendre.<br />
[…] l’esprit d’entreprise semble renvoyer à un ensemble d’attitu<strong>de</strong>s généra<strong>les</strong> positives vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> notion<br />
d’entreprise et <strong>de</strong> celle d’entrepreneur alors que l’esprit d’entreprendre est davantage relié à <strong>la</strong> prise<br />
d’initiative et à l’action (Léger-Jarniou, 2001 : 5).<br />
L’esprit d’entreprendre se traduit chez <strong>les</strong> individus par une ouverture au changement non pas dans le but<br />
<strong>de</strong> démarrer une entreprise mais plutôt dans celui d’expérimenter <strong>de</strong>s idées nouvel<strong>les</strong> et <strong>de</strong> développer <strong>la</strong><br />
flexibilité nécessaire pour créer le changement (Block et Stumpf, 1992; Brockhaus, 1992).<br />
En éducation, le rôle c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong>s universités comme agent <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance<br />
doit tendre davantage vers un rôle d’entrepreneur selon lequel <strong>la</strong> formation dispensée aux étudiants ne doit<br />
pas <strong>de</strong>meurer strictement liée à <strong>la</strong> connaissance, mais doit également conduire à l’expérience.<br />
Dans cette optique, le développement d’attitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> comportements entrepreneuriaux et l’application <strong>de</strong><br />
ceux-ci par <strong>les</strong> étudiants universitaires <strong>de</strong>viennent cruciaux puisqu’ils répon<strong>de</strong>nt directement aux besoins<br />
suscités non seulement par <strong>les</strong> entreprises, mais <strong>de</strong> manière beaucoup plus <strong>la</strong>rge, par <strong>la</strong> mondialisation<br />
(Gibb, 2001).<br />
La mise en œuvre, dans <strong>les</strong> universités, <strong>de</strong> programmes qui répon<strong>de</strong>nt à l’impératif entrepreneurial soulevé<br />
par le contexte <strong>de</strong> globalisation en est encore au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance. En effet, on ne dénombre actuellement<br />
que peu d’établissements universitaires, particulièrement au sein <strong>de</strong>s facultés <strong>de</strong> gestion, dans <strong>les</strong>quels une<br />
1
approche dite <strong>entrepreneuriale</strong> <strong>de</strong> l’enseignement soit présentement appliquée. 1 Au Québec, l’École <strong>de</strong>s<br />
Sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gestion (ESG) <strong>de</strong> l’Université du Québec à Montréal (UQAM) offre <strong>de</strong>puis 1999 le cours<br />
« Stage pratique en commerce international à New York » 2 dans lequel une telle approche <strong>pédagogique</strong> est<br />
présentement employée et c’est précisément <strong>sur</strong> celui-ci que <strong>la</strong> présente recherche s’est penchée afin <strong>de</strong><br />
déterminer l’influence re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong> <strong>entrepreneuriale</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> apprentissages <strong>de</strong>s<br />
étudiants.<br />
2. Objectifs du cours<br />
Depuis trois ans c’est un total d’environ 240 étudiants qui ont participé au cours. 3 À chaque année <strong>de</strong><br />
nombreux changements ont été apportés à son déroulement. Bien que le cours ait passablement évolué dans<br />
sa forme, <strong>les</strong> objectifs visés sont toutefois <strong>de</strong>meurés sensiblement <strong>les</strong> mêmes. En effet, l’objet du cours est<br />
toujours <strong>de</strong><br />
[…] préparer <strong>les</strong> étudiants à s’insérer dans le mon<strong>de</strong> du travail tant québécois qu’étranger en leur<br />
permettant d’exécuter, grâce à un encadrement <strong>pédagogique</strong> adapté à leurs besoins, <strong>de</strong>s travaux pratiques<br />
<strong>de</strong>mandant l’application <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> gestion acquises en cours <strong>de</strong> formation universitaire. 4<br />
Les étudiants sont donc amenés à consoli<strong>de</strong>r leurs habiletés et leurs connaissances en ce qui a trait, entre<br />
autres, à l’entrepreneurship, au travail d’équipe, à l’innovation et à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong> même<br />
qu’à <strong>la</strong> commercialisation au niveau international. À <strong>la</strong> base, il est reconnu comme un fait que <strong>les</strong> étudiants<br />
inscrits au cours – stage ont suivi <strong>de</strong> nombreux autres cours qui leur ont permis d’acquérir <strong>de</strong>s<br />
connaissances dans nombre <strong>de</strong> domaines re<strong>la</strong>tifs à l’administration. Cependant, seulement quelques uns <strong>de</strong><br />
ces cours leur ont permis d’appliquer concrètement et en situation réelle <strong>les</strong> connaissances apprises et<br />
ainsi as<strong>sur</strong>er leur intégration.<br />
3. La structure du cours<br />
Les étudiants, regroupés aléatoirement en équipes <strong>de</strong> cinq à sept individus, sont appelés à solliciter un<br />
mandat auprès d’une entreprise et à le réaliser <strong>sur</strong> le marché new-yorkais. Le mandat et <strong>la</strong> nature du travail<br />
à accomplir à Manhattan sont différents pour chaque équipe puisqu’ils varient en fonction <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong>s<br />
entreprises mandantes. Il est essentiel <strong>de</strong> mentionner que <strong>les</strong> étudiants sont rémunérés par <strong>les</strong> entreprises<br />
pour réaliser leur mandat. Ainsi, il est <strong>de</strong>mandé que chaque équipe se fasse payer un minimum <strong>de</strong> 2500$ <strong>de</strong><br />
manière à as<strong>sur</strong>er <strong>les</strong> frais <strong>de</strong> transport et d’hébergement <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s étudiants. Il est toutefois permis et<br />
même souhaité que <strong>les</strong> équipes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt une rémunération supérieure à <strong>la</strong> limite minimale exigée et<br />
conserver pour eux <strong>les</strong> sommes excé<strong>de</strong>ntaires. La valeur moyenne <strong>de</strong>s contrats obtenus par <strong>les</strong> équipes s’est<br />
toutefois élevée à 3000$.<br />
Pour mener à bien ce projet, le cours a été structuré en trois gran<strong>de</strong>s parties complémentaires étalées <strong>sur</strong><br />
<strong>de</strong>ux sessions consécutives : une première à l’automne et une secon<strong>de</strong> à l’hiver. Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> première partie,<br />
<strong>les</strong> étudiants doivent se pencher <strong>sur</strong> <strong>les</strong> défis <strong>de</strong>s futurs gestionnaires et <strong>sur</strong> <strong>les</strong> outils et techniques <strong>de</strong><br />
gestion essentiels à leur succès professionnel. Ceci dit, l’élément le plus important <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> consiste<br />
à trouver une entreprise mandante. Cette tâche, souvent ardue, nécessite l’application <strong>de</strong> nombreux acquis.<br />
Cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation incite <strong>les</strong> étudiants à mettre en pratique nombre <strong>de</strong> leurs acquis universitaires.<br />
Considérée comme cruciale dans le processus d’apprentissage <strong>de</strong>s étudiants, cette formation constitue une<br />
condition préa<strong>la</strong>ble sine qua non à <strong>la</strong> réalisation du stage <strong>sur</strong> le marché new-yorkais. Ce stage, qui a lieu<br />
durant <strong>la</strong> semaine <strong>de</strong> lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> session académique d’hiver, constitue <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie du cours. La<br />
troisième porte finalement <strong>sur</strong> une formation basée <strong>sur</strong> l’approche conseil dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction et<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> présentation <strong>de</strong>s rapports finaux auprès <strong>de</strong>s entreprises mandantes.<br />
1<br />
Parmi <strong>les</strong> universités offrant actuellement un programme, ou plus spécifiquement <strong>de</strong>s cours, employant <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong><br />
<strong>entrepreneuriale</strong>, mentionnons notamment l’École <strong>de</strong> Management <strong>de</strong> Lyon (Fayolle, 1998) et le Sloan School of Management du<br />
MIT (Schein, 1994).<br />
2<br />
ESG 600F/G.<br />
3<br />
Notez que le cours – stage est toujours offert aux étudiants. Il en est présentement à sa sixième année et le nombre d’étudiants y<br />
ayant participé est davantage <strong>de</strong> 450.<br />
4<br />
Raison d’être et orientation. P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> cours du « Stage pratique en commerce international I et II ».<br />
2
En plus <strong>de</strong> réaliser certains travaux obligatoires, individuels ou d’équipe, <strong>de</strong>s travaux optionnels leurs sont<br />
proposés et leur permettant ainsi d’augmenter leur note globale. De plus, rien n’empêche <strong>les</strong> étudiants <strong>de</strong><br />
soumettre <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> travaux individuels ou d’équipe pour <strong>les</strong>quels ils désirent être rétribués.<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s points obtenus pour <strong>de</strong>s travaux individuels est inscrit au dossier <strong>de</strong> l’étudiant. Cependant,<br />
<strong>les</strong> notes attribuées pour <strong>les</strong> travaux d’équipe sont réparties entre <strong>les</strong> membres selon le cadre légal <strong>de</strong><br />
l’équipe. En effet, chaque équipe est considérée comme un bureau <strong>de</strong> consultants et trois types<br />
d’enregistrement comportant <strong>de</strong>s implications différentes leur sont proposés. Les équipes ont donc le choix<br />
entre <strong>la</strong> coopérative, <strong>la</strong> corporation et l’association limitée. L’influence <strong>de</strong> ce choix est majeure puisqu’il<br />
détermine, partiellement, le fonctionnement interne <strong>de</strong> l’équipe.<br />
4. Genèse <strong>de</strong> l’entrepreneurship<br />
La métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong> <strong>entrepreneuriale</strong> mise en application dans le cadre du cours – stage à l’étu<strong>de</strong> se<br />
rapporte directement au développement <strong>de</strong> l’esprit d’entreprendre. En d’autres termes, cette métho<strong>de</strong><br />
s’appuie <strong>sur</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s comportements propres à un entrepreneur mais aussi à <strong>de</strong>s<br />
individus qui ne cherchent pas nécessairement à <strong>de</strong>venir eux aussi <strong>de</strong>s entrepreneurs.<br />
Pour bien saisir <strong>la</strong> portée <strong>de</strong> l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong>, il importe tout d’abord <strong>de</strong> définir<br />
l’entrepreneurship en tant que tel. En effet, <strong>la</strong> connaissance du champ <strong>de</strong> l’entrepreneurship permettra <strong>de</strong><br />
mieux comprendre l’inci<strong>de</strong>nce d’un enseignement <strong>de</strong> type entrepreneurial chez <strong>les</strong> étudiants.<br />
De prime abord, il peut être difficile <strong>de</strong> caractériser l’entrepreneurship dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où il s’agit à <strong>la</strong> fois<br />
d’un art et d’une science (Jack & An<strong>de</strong>rson, 1999). De plus, cette discipline, plus que toute autre en<br />
gestion, tire ses fon<strong>de</strong>ments théoriques <strong>de</strong> plusieurs autres disciplines tel<strong>les</strong> que <strong>la</strong> psychologie, <strong>la</strong><br />
sociologie, l’économie et <strong>les</strong> mathématiques<br />
Le premier usage du mot « entrepreneur » se rapporte à l’histoire militaire française du XVII e siècle et<br />
référait à une personne qui dirigeait une expédition militaire. Il faut attendre le siècle suivant avant que le<br />
terme « entrepreneur » soit employé dans un contexte d’affaires. L’économiste français Richard Cantillon<br />
avait alors défini l’entrepreneur comme une personne qui achetait <strong>de</strong>s biens à un prix connu pour <strong>les</strong><br />
revendre ultérieurement à un prix inconnu, supportant ainsi un risque économique. Peu <strong>de</strong> temps plus tard,<br />
un économiste ang<strong>la</strong>is du nom <strong>de</strong> J.B. Say ajoutait à <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> Cantillon l’idée que l’entrepreneur<br />
<strong>de</strong>vait également être un lea<strong>de</strong>r. Pour Say, l’entrepreneur <strong>de</strong>vait être une force motrice et, conséquemment,<br />
avoir <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> s’allier d’autres personnes afin <strong>de</strong> construire une organisation productive.<br />
Le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> définition d’entrepreneur et <strong>de</strong> l’entrepreneurship en soi progressera peu pendant<br />
une bonne partie du XVIII e et du XIX e siècle. L’importance accordée à <strong>la</strong> révolution industrielle <strong>la</strong>isse<br />
effectivement peu <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce au rôle <strong>de</strong> l’entrepreneur, particulièrement en Angleterre. Malgré tout, <strong>les</strong> Adam<br />
Smith, David Ricardo et John Stuart Mill s’intéressent brièvement à <strong>la</strong> notion d’entrepreneurship en<br />
référant toutefois au concept plus vaste du business management.<br />
En 1890, Alfred Marshall, dans son traité « Princip<strong>les</strong> of Economics », soutient l’existence <strong>de</strong> quatre<br />
facteurs <strong>de</strong> production : <strong>la</strong> terre, le travail, le capital et l’organisation. Selon lui, l’organisation est le facteur<br />
qui réunit <strong>les</strong> autres et <strong>les</strong> coordonne et <strong>de</strong>rrière l’organisation se trouve toujours un entrepreneur pour<br />
mener l’organisation à ses fins (Burnett, 2000).<br />
5. Une vision mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> l’entrepreneurship<br />
Il faudra attendre le début du XX e siècle pour que Schumpeter, dans son écrit « The Theory of Economic<br />
Development » rompe avec l’économie traditionnelle et considère plutôt l’entrepreneur comme un acteur<br />
central au changement et responsable <strong>de</strong>s innovations (Drucker, 1985).<br />
Schumpeter (1934) viewed the entrepreneur as an individual who creates disequilibrium. […] The<br />
entrepreneur is the creator of a dynamic that creates market « creative <strong>de</strong>struction » and resulting<br />
« entrepreneurial profits » exist because the entrepreneur can recognize and capitalize on market<br />
opportunities before others. (Fiore et Lussier, 2002 :2)<br />
3
Avec le temps et le développement socioéconomique, <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> l’entrepreneurship a <strong>la</strong>rgement<br />
évolué. Nous pouvons aujourd’hui définir l’entrepreneurship ainsi :<br />
[…] entrepreneurship is the process of creating or seizing an opportunity and pursuing it regard<strong>les</strong>s of the<br />
resources currently controlled. Entrepreneurship involves the <strong>de</strong>finition, creation, and distribution of value<br />
[…] Entrepreneurship is a human creative act. (Timmons, 1994 :7)<br />
L’entrepreneurship peut se définir <strong>de</strong> manière plus succincte encore.<br />
Entrepreneurship is the process by which individuals pursue opportunities without regard to resources they<br />
currently control. (Stevenson et Jarillo, 1990 cités dans Hart, Stevenson et Dial, 1995 :1)<br />
Toutefois, il n’y a toujours pas <strong>de</strong> consensus <strong>sur</strong> une théorie <strong>de</strong> l’entrepreneurship et il existe encore<br />
moins une définition univoque, soutenue par tous (Verstraete, 2001).<br />
6. L’éducation <strong>entrepreneuriale</strong><br />
Puisque l’entrepreneurship et l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneurship constituent encore <strong>de</strong> récents sujets <strong>de</strong><br />
recherches (Brown, 2000; Mahlberg, 1995) et qu’il n’existe toujours pas « […] <strong>de</strong> théories ou <strong>de</strong><br />
paradigmes mobilisab<strong>les</strong> […] » (Léger-Jarniou, 2001 : 2), il convient, avant tout, <strong>de</strong> définir ce champ et <strong>de</strong><br />
s’interroger <strong>sur</strong> <strong>la</strong> possibilité et <strong>la</strong> faisabilité d’enseigner l’entrepreneurship (Gibb, 2001; 1998; 1992;<br />
Duchéneaut, 1997; Mahlberg, 1995; K<strong>la</strong>ndt, 1993; Brockhaus, 1993).<br />
Le champ <strong>de</strong> l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong> comporte <strong>de</strong>s spécificités qui lui sont distinctes.<br />
Entrepreneurial education is a collection of formalized teachings that informs, trains, and educates anyone<br />
interested in participating in socioeconomic <strong>de</strong>velopment through a project to promote entrepreneurship<br />
awareness, business creation, or small business <strong>de</strong>velopment (Béchard et Toulouse, 1998: 320).<br />
L’évolution <strong>de</strong> l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong> s’est réalisée en trois étapes définies par trois approches<br />
distinctes. Elle a d’abord été caractérisée comme partie intégrante <strong>de</strong> l’éducation managériale (Filion,<br />
1991). Puis, au fur et à me<strong>sur</strong>e que s’est développé ce champ particulier qu’est l’éducation<br />
<strong>entrepreneuriale</strong>, <strong>de</strong> nombreux auteurs ont affirmé leur désaccord avec <strong>la</strong> première approche en soutenant<br />
que l’éducation managériale, <strong>la</strong>quelle se rapporte <strong>sur</strong>tout aux gran<strong>de</strong>s entreprises, diffère <strong>la</strong>rgement <strong>de</strong><br />
l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong> qui focalise bien davantage <strong>sur</strong> <strong>les</strong> PME (Filion, 1991). La troisième approche<br />
tend à réconcilier <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premières avec l’intérêt renouvelé que constitue le rôle du lea<strong>de</strong>rship dans le<br />
changement organisationnel et le changement <strong>de</strong>s structures organisationnel<strong>les</strong> (Leitch et Harrison, 1999 ;<br />
Filion, 1991).<br />
Parallèlement au débat entourant l’éducation managériale et <strong>entrepreneuriale</strong>, <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s processus<br />
d’apprentissage <strong>de</strong>s individus et <strong>de</strong>s organisations a <strong>la</strong>rgement influencé <strong>la</strong> littérature portant <strong>sur</strong><br />
l’entrepreneurship (Gibb, 1997). C’est précisément en liant avec cet élément qu’une nouvelle approche <strong>de</strong><br />
l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong>, visant le développement d’attitu<strong>de</strong>s, d’habiletés et <strong>de</strong> comportements<br />
entrepreneuriaux chez <strong>les</strong> individus à l’intérieur et à l’extérieur <strong>de</strong>s organisations, a été adoptée (Gibb,<br />
2001; Jack & An<strong>de</strong>rson, 1999).<br />
Entrepreneurship education, then, should be viewed broadly in terms of the skills that can be taught and<br />
characteristics that can be engen<strong>de</strong>red in stu<strong>de</strong>nts that can help them <strong>de</strong>velop innovation and creativity<br />
(Brown, 2000: 1).<br />
Jack et An<strong>de</strong>rson (1999) traitent spécifiquement du rôle <strong>de</strong>s universités dans l’apprentissage <strong>de</strong><br />
l’entrepreneurship et <strong>de</strong>s objectifs qui <strong>de</strong>vraient être poursuivis par l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong> autres que<br />
ceux qui visent le développement <strong>de</strong> PME.<br />
Our strengths, as universities, lie in <strong>de</strong>veloping higher level skills and nurturing analytic ability. In short, the<br />
production of reflective practitioners. We consi<strong>de</strong>r reflective practitioners to be individuals who, through<br />
their knowledge and critical ability, are capable not only of starting new businesses but also of en<strong>sur</strong>ing the<br />
4
continuing viability of businesses by enhancing the capacity for them to <strong>de</strong>velop through a richer<br />
un<strong>de</strong>rstanding of the entrepreneurial process. In addition to small business <strong>de</strong>velopment, these abilities will<br />
be transferable to new project creation and intrapreneurship within <strong>la</strong>rger existing businesses (Jack et<br />
An<strong>de</strong>rson, (1999: 111).<br />
Leitch et Harrison (1999) poursuivent <strong>la</strong> réflexion <strong>de</strong> Gibb en soulignant l’importance <strong>de</strong> différents<br />
apprentissages re<strong>la</strong>tifs aux besoins <strong>de</strong>s entrepreneurs, au travail en équipe, à l’échec et à l’expérimentation.<br />
[…] Guth et al. (1991) address specifically the relevance of mo<strong>de</strong>ls of experiential learning, and of the<br />
learning from failure in particu<strong>la</strong>r (Brehmer, 1980; Janoff-Bulman and Brickman, 1982; Levitt and March,<br />
1988; Sterman, 1989), to entrepreneurial cognition and enactment (Leitch & Harrison, 1999:84).<br />
À <strong>la</strong> question: « Peut-on enseigner l’entrepreneurship? », Léger-Jarniou (2001) rappelle <strong>les</strong> notions<br />
fondamenta<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’inné et <strong>de</strong> l’acquis en ces propos:<br />
Cette question renvoie à celle qui sépare l’inné <strong>de</strong> l’acquis. Les partisans <strong>de</strong> l’inné pensent que l’on possè<strong>de</strong> –<br />
le plus souvent par héritage culturel au sens <strong>de</strong> Bourdieu – <strong>la</strong> fibre <strong>entrepreneuriale</strong> et qu’il ne sert à rien<br />
d’apprendre <strong>de</strong>s techniques particulières. Les tenants <strong>de</strong> l’acquis défen<strong>de</strong>nt au contraire l’idée que<br />
l’acquisition est possible, du moment qu’elle est adaptée et cohérente. […]La juste réalité doit se situer entre<br />
ces <strong>de</strong>ux extrêmes. Un peu « d’inné » ne nuit pas, mais l’acquisition <strong>de</strong> connaissances n’est par ailleurs<br />
jamais superflue (Léger-Jarniou, 2001: 3).<br />
Une réponse positive peut être donnée, mais à certaines conditions propres au développement <strong>de</strong> l’esprit<br />
entrepreneurial. En effet, l’apprentissage d’une attitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> comportements entrepreneuriaux, <strong>de</strong><br />
l’ouverture au changement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> idées nécessite un contexte <strong>pédagogique</strong><br />
particulier, favorable à l’expérimentation par <strong>les</strong> étudiants (Neunreuther, 1979 cité dans Léger-Jarniou,<br />
2001; Gibb, 1992). « L’un <strong>de</strong>s principaux défis <strong>de</strong> l’enseignement entrepreneurial consiste à intégrer <strong>les</strong><br />
besoins <strong>de</strong> l’étudiant à <strong>de</strong>s stratégies d’enseignement efficaces afin d’accroître chez celui-ci sa capacité <strong>de</strong><br />
s’adapter aux réalités <strong>de</strong> l’entrepreneurship » (At<strong>la</strong>ntic Canada Opportunities Agency – Agence <strong>de</strong><br />
Promotion Économique du Canada At<strong>la</strong>ntique, (ACOA), 2000 : 4).<br />
Tableau 1<br />
Objectifs <strong>de</strong> l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong><br />
Auteurs Objectifs <strong>de</strong> l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong><br />
Block &<br />
Stumpf<br />
(1992)<br />
Hills (1998)<br />
Fayolle (1999)<br />
Éléments favorab<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’entrepreneurship chez <strong>les</strong> étudiants :<br />
- <strong>la</strong> découverte et <strong>la</strong> structuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> conduite <strong>entrepreneuriale</strong>;<br />
- l’i<strong>de</strong>ntification et <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>s barrières à l’initiative <strong>entrepreneuriale</strong> (aversion au risque);<br />
- le développement <strong>de</strong> l’empathie <strong>entrepreneuriale</strong> et l’évolution <strong>de</strong>s perceptions et attitu<strong>de</strong>s<br />
re<strong>la</strong>tives au changement.<br />
Éléments fondamentaux dans le processus éducationnel en entrepreneurship :<br />
- <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong>s liens entre <strong>les</strong> différentes disciplines <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion;<br />
- <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s qualités <strong>entrepreneuriale</strong>s.<br />
Trois famil<strong>les</strong> d’objectifs reliés à trois situations distinctes susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> concerner <strong>de</strong>s<br />
étudiants :<br />
- éveiller <strong>les</strong> étudiants à l’entrepreneurship et développer leur esprit entrepreneurial;<br />
- favoriser l’acquisition d’outils, techniques et habiletés spécifiques à l’entrepreneurship;<br />
- proposer un appui et une formation appropriée aux étudiants.<br />
(Léger-Jarniou, 2001 : 5)<br />
Les objectifs <strong>de</strong> l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong> sont multip<strong>les</strong>, mais peuvent se résumer par <strong>les</strong> énoncés<br />
présentés au tableau suivant.<br />
5
Maintenant qu’il est établi que l’entrepreneurship, plus particulièrement l’esprit d’entreprendre, peut être<br />
enseigné nous <strong>de</strong>vons traiter <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> suivie par <strong>les</strong> enseignants du cours – stage afin d’atteindre <strong>les</strong><br />
objectifs fixés par l’éducation <strong>entrepreneuriale</strong>.<br />
7. Métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong> <strong>entrepreneuriale</strong><br />
La question <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneurship constitue un élément primordial au développement <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> culture et <strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux chez <strong>les</strong> étudiants. Sur ce point, plusieurs auteurs<br />
s'accor<strong>de</strong>nt pour reconnaître qu'il n'y a pas <strong>de</strong> contenu idéal et que <strong>les</strong> connaissances, habiletés et attitu<strong>de</strong>s<br />
varient en fonction <strong>de</strong>s besoins d'apprentissage <strong>de</strong> l'étudiant. Pour certains, ces besoins ne peuvent<br />
s'incarner que dans un contexte d'entreprise et non dans un contexte d'école (Schied-Bienfait, 1999).<br />
Certains autres défen<strong>de</strong>nt cependant une autre conception selon <strong>la</strong>quelle l’apprentissage <strong>de</strong><br />
l’entrepreneurship est possible et même profitable lorsque réalisé à l’intérieur du cadre universitaire selon<br />
une métho<strong>de</strong> dite <strong>entrepreneuriale</strong> par opposition à une métho<strong>de</strong> plus traditionnelle dite didactique<br />
(Duchéneaut, 1997) tel que le présente le tableau 2.<br />
Ces métho<strong>de</strong>s représentent <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux extrémités du continuum. Il convient donc <strong>de</strong> souligner que :<br />
[…] le partenariat d’apprentissage entre l’enseignant et l’élève [établi dans le cadre <strong>de</strong> programmes<br />
d’enseignement où l’enseignant tend davantage à jouer un rôle <strong>de</strong> moniteur <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong> facilitateur<br />
auprès <strong>de</strong>s étudiants] est souvent dynamique et harmonieux et suppose l’établissement d’un juste équilibre<br />
entre <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s d’enseignement conventionnel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’enseignement entrepreneurial<br />
(ACOA, 2000 : 5).<br />
Tableau 2<br />
Métho<strong>de</strong>s d’enseignement : caractéristiques <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong> didactique et entrepreneurial<br />
Métho<strong>de</strong>s d’enseignement<br />
Modèle didactique Modèle entrepreneurial<br />
Apprendre <strong>de</strong> l’enseignant Apprendre <strong>les</strong> uns <strong>de</strong>s autres<br />
Rôle passif : écouter Apprendre en faisant<br />
Apprendre <strong>de</strong> textes écrits Apprendre <strong>de</strong>s échanges interpersonnels et <strong>de</strong>s débats<br />
Apprendre <strong>de</strong> l’expertise <strong>de</strong> l’enseignant Apprendre en découvrant, l’enseignant étant un gui<strong>de</strong><br />
Apprendre <strong>de</strong> <strong>la</strong> rétroaction donnée par l’enseignant Apprendre <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong>s autres<br />
Apprendre dans un environnement organisé et cédulé Apprendre dans un environnement flexible et informel<br />
Apprendre sans <strong>la</strong> pression <strong>de</strong>s objectifs immédiats Apprendre sous <strong>la</strong> pression <strong>de</strong>s objectifs immédiats<br />
Interdiction <strong>de</strong> copier <strong>sur</strong> <strong>les</strong> autres Apprendre en empruntant aux autres<br />
Ne pas faire d’erreurs Apprendre <strong>de</strong> ses erreurs<br />
Apprendre par <strong>les</strong> notes Apprendre en résolvant <strong>de</strong>s problèmes<br />
(Gibb, 1992 cité dans Duchéneaut, 1997 : 6)<br />
L’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> dans le processus d’apprentissage constitue ainsi un élément crucial. Sur ce<br />
point, Carrier (2001) rappelle <strong>les</strong> propos <strong>de</strong> Vesa<strong>la</strong>in et Strömmer (1998) en soulignant que l’enseignement<br />
<strong>de</strong> l’entrepreneurship dans <strong>les</strong> universités est davantage une affaire <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> plutôt que <strong>de</strong> contenu, ce<br />
qui soulève <strong>la</strong> négligence <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne au profit <strong>de</strong> l’emphase <strong>sur</strong> <strong>la</strong> matière.<br />
Si l’entrepreneurship, en tant que champ d’étu<strong>de</strong>s en gestion, a commencé à être étudié vers le milieu <strong>de</strong>s<br />
années 1960 (Fayolle, 1998; Vesper 1982), <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong> <strong>entrepreneuriale</strong> constitue sans aucun<br />
doute une façon re<strong>la</strong>tivement nouvelle d’enseigner cette discipline (Gibb, 1992). Actuellement, un certain<br />
nombre d’universités, américaines mais <strong>sur</strong>tout européennes, ont adopté une vision plus <strong>entrepreneuriale</strong> <strong>de</strong><br />
l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneurship. Cette métho<strong>de</strong> suggère le passage du « teaching for » au « teaching<br />
6
about » dans le cadre <strong>de</strong> l’apprentissage par expérience lequel touche aux dimensions affective, conative et<br />
cognitive <strong>de</strong> l’éducation (Gibb, 1998).<br />
En d’autres termes, l’adoption d’un paradigme <strong>pédagogique</strong> innovateur doit porter non seulement <strong>sur</strong><br />
l’acquisition <strong>de</strong> connaissances intellectuel<strong>les</strong> ou cognitives mais, <strong>de</strong> manière plus importante encore, en <strong>la</strong><br />
reliant à <strong>de</strong>s habiletés et comportements spécifiques rattachés au développement personnel <strong>de</strong> chaque<br />
étudiant (Carrier, 2001).<br />
In fine, il apparaît c<strong>la</strong>ir que l’approche d’enseignement didactique traditionnelle essentiellement basée <strong>sur</strong><br />
l’aspect cognitif n’a qu’un impact mineur <strong>sur</strong> le développement <strong>de</strong>s habiletés <strong>entrepreneuriale</strong>s. De ce fait,<br />
le développement personnel et <strong>la</strong> pratique doivent être considérés comme fondamentaux dans le processus<br />
d’apprentissage (Carrier, 2001; Filion, 1996). Le tableau 3 5 démontre bien le taux <strong>de</strong> rétention moyen en<br />
fonction <strong>de</strong>s différents mo<strong>de</strong>s d’apprentissages. Il est c<strong>la</strong>irement établi que l’enseignement <strong>de</strong> type<br />
magistral, favorisé par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> didactique, permet un taux <strong>de</strong> rétention plus faible que l’essai pratique,<br />
par exemple, qui est <strong>sur</strong>tout employé dans <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>entrepreneuriale</strong>.<br />
Tableau 3<br />
Taux <strong>de</strong> rétention moyen selon <strong>les</strong> mo<strong>de</strong>s d’apprentissage<br />
Mo<strong>de</strong>s d’apprentissages Taux moyen <strong>de</strong> rétention<br />
Enseignement magistral 5%<br />
Lecture 10%<br />
Utilisation <strong>de</strong> l’audiovisuel 20%<br />
Démonstration 30%<br />
Discussion en groupe 50%<br />
Essai pratique 75%<br />
Enseignement aux autres /<br />
Utilisation et application immédiate <strong>de</strong> l’apprentissage<br />
90%<br />
(U.S. National Learning Laboratory, 1994 cité dans ACOA, 2000: 3)<br />
8. Aspects méthodologiques<br />
La finalité <strong>de</strong> cette recherche correspond aux intentions d’une démarche exploratoire.<br />
La recherche <strong>de</strong> type exploratoire est rarement terminale. Elle oriente généralement le chercheur pour une<br />
recherche plus poussée. […] Quoiqu’elle introduise souvent une certaine subjectivité, elle permet à tout le<br />
moins <strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s jalons pour une étu<strong>de</strong> subséquente, plus importante (Perrin et. al., 1983 : 37).<br />
Dans cette optique, le modèle conceptuel, présenté dans <strong>la</strong> figure suivante, expose <strong>les</strong> interre<strong>la</strong>tions entre<br />
<strong>les</strong> diverses variab<strong>les</strong> pouvant expliquer <strong>les</strong> apprentissages <strong>de</strong>s étudiants. Cependant, seul <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre<br />
l’enseignement et <strong>les</strong> apprentissages a fait l’objet <strong>de</strong> cette recherche.<br />
5 Voir tableau 3, p. 7.<br />
Type <strong>de</strong> mandat<br />
Enseignement (métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong>)<br />
Figure 2<br />
Modèle conceptuel<br />
Secteur commercial <strong>de</strong> l’entreprise mandante<br />
Apprentissages <strong>de</strong>s étudiants<br />
7
8.1. Définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable dépendante<br />
Il importe ici <strong>de</strong> s’intéresser <strong>de</strong> manière plus globale à l’application <strong>de</strong>s techniques et outils <strong>de</strong> gestion<br />
enseignés dans le cadre du cours – stage. En effet, il est primordial <strong>de</strong> comprendre <strong>la</strong> dynamique soutenue<br />
par le cours qui veut que <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong>s étudiants passe d’abord par l’acquisition et l’application<br />
d’apprentissages.<br />
On entend par apprentissage « […] un processus d'acquisition, par un animal ou un être humain, <strong>de</strong><br />
connaissances ou <strong>de</strong> comportements nouveaux, sous l'effet <strong>de</strong>s interactions avec l'environnement. » 6 Dans<br />
un contexte sco<strong>la</strong>ire, l’apprentissage se rapporte aux activités « […] qui permettent à une personne<br />
d'acquérir ou d'approfondir <strong>de</strong>s connaissances, ou <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s. » 7 C’est donc par le biais<br />
d’un ensemble d’activités incluses dans le cours, qu’el<strong>les</strong> soient d’ordre cognitif, conatif ou affectif, que <strong>les</strong><br />
étudiants peuvent réaliser <strong>de</strong>s apprentissages et ainsi acquérir <strong>de</strong>s connaissances et <strong>de</strong>s comportements et<br />
développer du même coup une attitu<strong>de</strong> <strong>entrepreneuriale</strong>.<br />
8.2. Définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable indépendante<br />
Le terme enseignement se réfère à :<br />
[…] l’ensemble <strong>de</strong>s actions et <strong>de</strong>s influences dont le but est <strong>de</strong> développer et <strong>de</strong> cultiver chez l'individu <strong>de</strong>s<br />
aptitu<strong>de</strong>s intellectuel<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s connaissances, <strong>de</strong>s compétences, <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s et un comportement visant le plus<br />
complet épanouissement possible <strong>de</strong> sa personnalité, <strong>de</strong> manière à ce que ce<strong>la</strong> soit d'une valeur certaine<br />
pour <strong>la</strong> société dans <strong>la</strong>quelle il vit. 8<br />
L’enseignement traduit en apprentissages concrets, par le biais <strong>de</strong>s thèmes abordés et <strong>de</strong>s activités réalisées,<br />
<strong>les</strong> impératifs établis par <strong>la</strong> raison d’être et <strong>les</strong> objectifs du cours. Il détermine ainsi le déroulement global<br />
du cours – stage, à savoir le rythme et <strong>la</strong> chronologie <strong>de</strong>s étapes à suivre. La métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong> adoptée<br />
par <strong>les</strong> enseignants constitue cependant le cœur <strong>de</strong> l’enseignement puisqu’elle définit <strong>la</strong> dynamique du<br />
cours et, conséquemment, <strong>la</strong> façon dont l’enseignement est prodigué.<br />
Il importe également <strong>de</strong> mentionner que l’encadrement <strong>de</strong>s étudiants par <strong>les</strong> enseignants constitue aussi une<br />
forme d’enseignement dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où cet encadrement incite l’étudiant à développer son savoir, et/ou<br />
son savoir-faire et/ou son savoir-être. En ce sens, tout le coaching qui a été réalisé par <strong>les</strong> enseignants, que<br />
ce soit lors <strong>de</strong>s rencontres individuel<strong>les</strong> avec <strong>les</strong> étudiants 9 ou <strong>de</strong>s travaux d’équipe en c<strong>la</strong>sse, constitue<br />
également <strong>de</strong>s enseignements. Ce qui rejoint <strong>la</strong> pensée <strong>de</strong> Handy (1998) pour qui le travail d’un professeur<br />
est d’amener l’étudiant à savoir quoi faire avec ses connaissances et comment <strong>les</strong> utiliser.<br />
9. Instrument <strong>de</strong> recherche<br />
La plupart <strong>de</strong>s tests que l’on retrouve dans <strong>la</strong> littérature qui portent <strong>sur</strong> l’entrepreneurship s’intéressent<br />
davantage au potentiel entrepreneurial <strong>de</strong>s individus, c’est-à-dire à leur capacité <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir un bon<br />
entrepreneur, plutôt qu’à leurs habiletés et leurs comportements entrepreneuriaux <strong>les</strong>quels ne sont pas<br />
nécessairement liés <strong>la</strong> création d’entreprise en tant que telle (Gasse, 1995; Robinson, Hunt & Huefner,<br />
1991; Olson et Bosserman, 1984).<br />
Seul le modèle <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> en entrepreneurship traite <strong>de</strong>s aspects cognitif, conatif et affectif. Cependant, le<br />
test issu <strong>de</strong> ce modèle, l’Entrepreneurial Attitu<strong>de</strong> Observation (EAO) (Robinson, Hunt & Huefner, 1991),<br />
s’intéresse exclusivement à l’étu<strong>de</strong> du potentiel <strong>de</strong>s individus à <strong>de</strong>venir entrepreneurs. La littérature offre<br />
donc très peu <strong>de</strong> ressources méthodologiques ne liant pas l’entrepreneurship à l’entrepreneur alors que dans<br />
<strong>les</strong> faits, il conviendrait d’étendre cette liaison à tous <strong>les</strong> gestionnaires.<br />
6 Apprentissage, Bibliorom Larousse, 1999. CD-ROM.<br />
7 Apprentissage, Grand dictionnaire terminologique, Office <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française du Québec.<br />
http://www.granddictionnaire.com<br />
8 Enseignement, Grand dictionnaire terminologique, Office <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française du Québec.<br />
http://www.granddictionnaire.com<br />
9 Tous <strong>les</strong> étudiants ont été rencontrés, par l’un ou l’autre <strong>de</strong>s enseignants, à <strong>de</strong>ux reprises (<strong>de</strong>ux fois une <strong>de</strong>mi heure) durant l’année.<br />
Chaque étudiant s’est fixé un objectif personnel et ces rencontres faisaient office <strong>de</strong> suivi.<br />
8
La cueillette <strong>de</strong> données a donc été réalisée par le biais d’un questionnaire qui a été développé pour <strong>les</strong><br />
besoins <strong>de</strong> cette recherche. 10 Le questionnaire a été passé aux étudiants lors du 28 e cours lequel a été, en<br />
pratique, l’avant-<strong>de</strong>rnier cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> session d’hiver 2002 et, du même coup, <strong>de</strong> l’année académique 2001 –<br />
2002. Les énoncés du questionnaire portaient <strong>sur</strong> plusieurs aspects. Les items <strong>de</strong>vaient plutôt représenter<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s acquis et activités réalisés dans le cours – stage. Le questionnaire a ainsi été composé <strong>de</strong> 47<br />
questions divisées en 5 gran<strong>de</strong>s parties :<br />
- Partie 1 : questions sociodémographiques<br />
- Partie 2 : questions ouvertes portant <strong>sur</strong> l’appréciation globale du cours et <strong>les</strong> motivations <strong>de</strong>s<br />
étudiants.<br />
- Partie 3 : questions semi-ouvertes portant <strong>les</strong> apprentissages réalisés, <strong>les</strong> intérêts généraux, <strong>les</strong><br />
perceptions <strong>de</strong>s étudiants ainsi que <strong>sur</strong> <strong>les</strong> activités du cours.<br />
- Partie 4 : questions fermées s’intéressant <strong>de</strong> manière précise à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong>, au<br />
déroulement du stage, aux recommandations et à l’appréciation du cours.<br />
- Partie 5 : possibilité pour le répondant <strong>de</strong> mentionner tout autre commentaire pertinent.<br />
Les questions <strong>de</strong>s parties 3 et 4 étaient basées <strong>sur</strong> une échelle <strong>de</strong> Likert à 7 points. Les questions semiouvertes<br />
donnaient aux répondants <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> répondre par « autre » et <strong>de</strong> définir cet élément autre à<br />
chaque question posée. Le taux <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>s étudiants au questionnaire final a été très élevé. En effet, 54<br />
<strong>de</strong>s 57 étudiants y ont répondu ce qui représente un pourcentage <strong>de</strong> 95% et permet, conséquemment, <strong>de</strong><br />
pouvoir inférer <strong>les</strong> résultats à l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, c’est-à-dire à tous <strong>les</strong> étudiants du cours ESG<br />
600 F/G durant l’année académique 2001 – 2002.<br />
Nous <strong>de</strong>vons mentionner que le questionnaire a fait suite à un pré-test. En effet, afin d’accroître <strong>la</strong> validité<br />
du questionnaire près d’une vingtaine <strong>de</strong> personnes 11 ont répondu à une première version <strong>de</strong> ce<br />
questionnaire en plus d’être interviewées. Des modifications ont été apportées au questionnaire suite à ce<br />
pré-test ce qui, selon T.P. Cook, L.F. Cook et Mark (1982), constitue le meilleur moyen d’augmenter le lien<br />
entre un construit et son opérationnalisation.<br />
10. Analyse <strong>de</strong>scriptive<br />
L’analyse <strong>de</strong>scriptive consiste à réaliser un certain nombre d’analyses, entre autres statistiques, et à<br />
présenter <strong>les</strong> résultats qui seront subséquemment débattus dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s résultats.<br />
Corré<strong>la</strong>tions et régressions<br />
10.1. Analyses factoriel<strong>les</strong><br />
Figure 3<br />
Techniques <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>e utilisées<br />
Enseignement Apprentissages réalisés par <strong>les</strong> étudiants<br />
Analyse factorielle<br />
Variab<strong>les</strong> influençant <strong>les</strong> apprentissages réalisés<br />
Les analyses factoriel<strong>les</strong> exploratoires ont fait l’objet <strong>de</strong>s premières analyses statistiques auxquel<strong>les</strong> nous<br />
avons procédées. Cette métho<strong>de</strong> statistique permet <strong>de</strong> déterminer quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> variab<strong>les</strong> qui peuvent se<br />
joindre en groupes homogènes et re<strong>la</strong>tivement indépendants et exprimer <strong>de</strong>s facteurs. L’analyse factorielle<br />
a donc l’avantage <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong> réduire un nombre élevé <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> à seulement quelques facteurs qui<br />
10<br />
Bien que d’autres instruments <strong>de</strong> recherche aient été utilisées dans le cadre <strong>de</strong> cette recherche, seule le questionnaire a été retenu<br />
comme objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente communication.<br />
11<br />
Les personnes interviewées sont toutes <strong>de</strong>s anciens étudiants qui ont suivi le cours – stage ESG 600 F/G lors <strong>de</strong> l’une ou l’autre <strong>de</strong>s<br />
années précé<strong>de</strong>ntes, i.e. entre 1999 et 2001.<br />
9
eprésentent du coup <strong>de</strong>s construits distincts captant chacun une partie importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance expliquée<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> variable dépendante. En d’autres termes, nous avons cherché à i<strong>de</strong>ntifier et à regrouper <strong>les</strong> principaux<br />
apprentissages réalisés par <strong>les</strong> étudiants dans ce cours suite à l’enseignement qui leur a été donné et au<br />
stage à New York. Pour toutes <strong>les</strong> analyses factoriel<strong>les</strong> exécutées dans le cadre <strong>de</strong> cette recherche, nous<br />
avons utilisé <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’extraction par composante principale avec rotation orthogonale afin d’évaluer<br />
<strong>les</strong> énoncés qui correspon<strong>de</strong>nt aux apprentissages réalisés. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kaiser a également été utilisée<br />
afin <strong>de</strong> déterminer le nombre <strong>de</strong> facteurs présents. Au total, nous en avons retenu trois avec une valeur<br />
propre égale ou supérieure à 1. Seuls <strong>les</strong> énoncés présentant un coefficient <strong>de</strong> concentration (factor<br />
loadings) supérieur ou égal à 0,45 ont été retenus tel que le recomman<strong>de</strong> Comrey (1973).<br />
L’objectif poursuivi par cette analyse est d’i<strong>de</strong>ntifier certains facteurs ayant une influence <strong>sur</strong> <strong>la</strong> cohésion<br />
interne <strong>de</strong>s équipes et <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> force <strong>de</strong> cette re<strong>la</strong>tion. Nous avons donc réduit le nombre <strong>de</strong><br />
variab<strong>les</strong> à quelques facteurs par le biais d’une analyse factorielle dont <strong>les</strong> résultats sont présentés au<br />
tableau 4 12 .<br />
Le premier facteur (savoir-faire New York) est composé d’énoncés d’ordre conatif. Autrement dit, il<br />
englobe <strong>sur</strong>tout <strong>de</strong>s énoncés liés au savoir-faire. Ce qui différencie <strong>les</strong> énoncés <strong>de</strong> ce facteur <strong>de</strong>s énoncés du<br />
facteur suivant (savoir-faire pré/post New York), c’est le contexte d’application <strong>de</strong> ces savoir-faire. En<br />
effet, l’é<strong>la</strong>rgissement du réseau <strong>de</strong> contacts <strong>de</strong> l’étudiant, le travail d’équipe, <strong>la</strong> réalisation du mandat à<br />
proprement dit, l’application <strong>de</strong> savoir-faire au sens <strong>la</strong>rge, <strong>la</strong> prise d’initiatives et <strong>la</strong> proactivité ont tous été<br />
<strong>sur</strong>tout et particulièrement appliqués lors du stage, en l’occurrence à New York. Ce facteur compte pour<br />
25,8% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance expliquée <strong>de</strong>s apprentissages réalisés dans le cours – stage et <strong>les</strong> énoncés qui le<br />
composent présentent un coefficient <strong>de</strong> consistance interne 13 <strong>de</strong> 0,88.<br />
Tableau 4<br />
Analyse factorielle <strong>de</strong>s apprentissages réalisés suite dans le cours – stage ESG 600 F/G<br />
Énoncés<br />
Savoir-faire<br />
New York<br />
Ce cours m’a permis <strong>de</strong> développer mon réseau <strong>de</strong> contacts. ,511<br />
Ce cours m’a permis d’apprendre à travailler en complémentarité dans une<br />
équipe.<br />
,776<br />
J’ai eu <strong>de</strong> l’intérêt <strong>sur</strong>tout pour <strong>la</strong> réalisation du mandat à New York. ,722<br />
Ce cours favorise l’apprentissage <strong>de</strong> savoir-faire. ,695<br />
Facteurs<br />
Savoir-faire<br />
pré/post New<br />
York<br />
Ce cours favorise <strong>la</strong> prise d’initiatives. ,794<br />
Ce cours permet <strong>de</strong> développer l’autonomie et/ou <strong>la</strong> responsabilisation<br />
et/ou <strong>la</strong> proactivité<br />
,840<br />
Ce cours m’a permis <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> gestion portant <strong>sur</strong> le<br />
développement <strong>de</strong> gril<strong>les</strong> d’analyse.<br />
,717<br />
Ce cours m’a permis <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> gestion portant <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />
recherche et/ou l’innovation et/ou <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s connaissances.<br />
,592<br />
Les activités réalisées dans le cadre du cours étaient pertinentes. ,820<br />
J’ai acquis et mis en pratique une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail. ,893<br />
J’ai acquis et mis en pratique <strong>de</strong>s outils et <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> gestion. ,848<br />
10<br />
Savoir-être<br />
Ce cours m’a permis <strong>de</strong> développer mon sens <strong>de</strong>s responsabilités ,598<br />
Ce cours m’a permis <strong>de</strong> développer mon initiative. ,920<br />
Ce cours m’a permis <strong>de</strong> développer mon lea<strong>de</strong>rship. ,875<br />
Ce cours m’a permis <strong>de</strong> développer mon as<strong>sur</strong>ance. ,618<br />
12 Voir tableau 4,p. 10.<br />
13 Le coefficient <strong>de</strong> consistance interne utilisé est l’alpha <strong>de</strong> Cronbach.
% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance expliquée 25,8% 25,7% 18,4%<br />
Consistance interne (alpha <strong>de</strong> Cronbach) 0,88 0,89 0,83<br />
Le <strong>de</strong>uxième facteur (savoir-faire pré/post New York) est également composé d’énoncés d’ordre conatif.<br />
Toutefois, l’application <strong>de</strong> ceux-ci s’est davantage faite avant et après <strong>la</strong> semaine <strong>de</strong> stage à New York. Les<br />
énoncés suivants sont compris dans ce facteur: le développement <strong>de</strong> gril<strong>les</strong> d’analyse, d’outils <strong>de</strong> gestion<br />
portant <strong>sur</strong> l’innovation et <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s connaissances, <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s activités pratiques<br />
du cours, l’acquisition et l’application d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> gestion. Ce facteur<br />
compte pour 25,7% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance expliquée <strong>de</strong>s apprentissages réalisés dans le cours – stage et <strong>les</strong> énoncés<br />
qui le composent présentent un coefficient <strong>de</strong> consistance interne <strong>de</strong> 0,89.<br />
Le <strong>de</strong>rnier facteur (savoir-être) est composé d’énoncés d’ordre affectif. En effet, le développement du sens<br />
<strong>de</strong>s responsabilités, <strong>de</strong> l’initiative, du lea<strong>de</strong>rship et <strong>de</strong> l’as<strong>sur</strong>ance personnelle sont tous <strong>de</strong>s éléments reliés<br />
à l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’assignées. Ce facteur compte pour 18,4% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance expliquée <strong>de</strong>s apprentissages<br />
réalisés dans le cours – stage et <strong>les</strong> énoncés qui le composent présentent un coefficient <strong>de</strong> consistance<br />
interne <strong>de</strong> 0,83.<br />
À partir <strong>de</strong>s trois facteurs obtenus par le biais <strong>de</strong> l’analyse factorielle, nous avons créé trois variab<strong>les</strong><br />
composites représentant chacun d’eux, comme dans le cas <strong>de</strong>s questionnaires bi<strong>la</strong>n. Chaque variable<br />
composite regroupe donc l’ensemble <strong>de</strong>s énoncés qui ont construit le facteur qui lui correspond et à partir<br />
<strong>de</strong>squel<strong>les</strong> nous avons pu réaliser d’autres analyses statistiques.<br />
10.2. Analyses <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion et <strong>de</strong> régression<br />
Une fois <strong>les</strong> facteurs savoir-faire New York, savoir-faire pré/post New York et savoir-être i<strong>de</strong>ntifiés, nous<br />
avons voulu connaître, dans cette <strong>de</strong>uxième démarche statistique, quel<strong>les</strong> étaient <strong>les</strong> différentes variab<strong>les</strong><br />
(variab<strong>les</strong> indépendantes) pouvant avoir une influence <strong>sur</strong> ces trois groupes d’apprentissages que<br />
représentent <strong>les</strong> facteurs susmentionnés (variab<strong>les</strong> dépendantes).<br />
Avant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’analyse <strong>de</strong> régression, nous avons cru bon, compte tenu du nombre élevés d’énoncés<br />
dans ce questionnaire, d’effectuer une analyse <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion afin que tous <strong>les</strong> éléments inclus dans <strong>la</strong><br />
régression soient mutuellement exclusifs. Comme il s’agit d’une démarche exploratoire, nous avons<br />
d’abord inséré dans <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tions l’ensemble <strong>de</strong>s énoncés <strong>de</strong> notre questionnaire 14 qui ne<br />
composaient pas <strong>les</strong> facteurs obtenus par l’analyse factorielle et nos variab<strong>les</strong> contrô<strong>les</strong> (âge, sexe et<br />
nationalité) puisque nous ne pouvions présumer du niveau d’influence <strong>de</strong> l’un ou l’autre <strong>de</strong>s énoncés et<br />
ainsi risquer d’en éliminer certains qui auraient eu une valeur prédictive importante. Évi<strong>de</strong>mment, <strong>les</strong><br />
énoncés composant <strong>les</strong> facteurs savoir-faire New York, savoir-faire pré/post New York et savoir-être n’ont<br />
pas été insérés dans l’analyse <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tions. Le tableau 5 15 présente <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tions finale<br />
réalisée à partir <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s énoncés du questionnaire final qui ont été retenus. Au total, 15 énoncés<br />
ont été conservés. Nous <strong>les</strong> avons ensuite regroupés en cinq blocs distincts <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> tel que le présente<br />
le tableau 6.<br />
Tableau 6<br />
Blocs <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> issus <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tions<br />
Blocs <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> Variab<strong>les</strong><br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong> contrôle<br />
• Âge<br />
• Sexe<br />
• Nationalité<br />
14<br />
Seuls <strong>les</strong> énoncés <strong>de</strong> <strong>la</strong> troisième partie ont été retenus pour l’analyse <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tions compte tenu <strong>de</strong> leur type (échelle <strong>de</strong> Likert à 7<br />
points).<br />
15<br />
Voir tableau 5, p. 12.<br />
11
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong> motivation<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong> perception<br />
Variab<strong>les</strong> d’activités<br />
Variab<strong>les</strong> d’attitu<strong>de</strong><br />
• J’ai suivi le cours – stage … pour être avec <strong>de</strong>s amis.<br />
• … pour aller à New York.<br />
• … parce que n’avait pas d’autres choix.<br />
• Le cours – stage est … un cours facile.<br />
• … un cours comme <strong>les</strong> autres.<br />
• L’encadrement professoral était adéquat.<br />
• Être <strong>sur</strong> le terrain et rencontrer <strong>de</strong>s intervenants.<br />
• Trouver une entreprise et signer un contrat avec elle.<br />
• Réaliser l’audit <strong>de</strong> l’entreprise mandante.<br />
• Faire <strong>de</strong>s apprentissages d’ordre affectif (personnel).<br />
• Apprendre à faire face à l’incertitu<strong>de</strong>.<br />
• Être flexible.<br />
À partir <strong>de</strong> ces cinq blocs <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> il a été possible <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> régression et ainsi<br />
déterminer quels sont <strong>les</strong> blocs <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> qui ont une influence <strong>sur</strong> <strong>les</strong> trois facteurs obtenus par l’analyse<br />
factorielle. Les tableaux suivants présentent <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> régression qui ont été effectuées.<br />
Le tableau 7 16 cherche à déterminer quels sont <strong>les</strong> blocs <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> ayant un impact <strong>sur</strong> <strong>les</strong> apprentissages<br />
<strong>de</strong>s étudiants quant à l’application <strong>de</strong> savoir-faire en situation réelle, en l’occurrence à New York. Les<br />
résultats permettent d’affirmer que l’ensemble <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> expliquent 54,6% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance du<br />
facteur savoir-faire New York. Toutefois, seuls <strong>les</strong> blocs <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> d’activités (F=10,128, p
Tableau 7<br />
Résultats <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> régression en fonction du facteur « Savoir-faire New York »<br />
Blocs <strong>de</strong><br />
variab<strong>les</strong><br />
Variab<strong>les</strong> β t R 2 R 2<br />
ajusté<br />
R 2<br />
change<br />
F<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
contrôle<br />
Âge<br />
Sexe<br />
Nationalité<br />
-,098<br />
,084<br />
,260*<br />
-,934<br />
,697<br />
2,119<br />
,021 -,037 bêta ,365<br />
J’ai suivi le cours – stage pour être<br />
avec <strong>de</strong>s amis.<br />
-,133 -1,090<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
motivation<br />
J’ai suivi le cours – stage pour aller<br />
à New York.<br />
,104 ,970 ,105 ,-009 ,084 1,468<br />
J’ai suivi le cours – stage parce que<br />
n’avait pas d’autres choix.<br />
,058 ,482<br />
Être <strong>sur</strong> le terrain et rencontrer <strong>de</strong>s<br />
intervenants.<br />
,462*** 4,359<br />
Variab<strong>les</strong><br />
d’activités<br />
Trouver une entreprise et signer un<br />
contrat avec elle.<br />
,071 ,595 ,471 ,362 ,365 10,128***<br />
Réaliser l’audit <strong>de</strong> l’entreprise<br />
mandante.<br />
-,007 -,067<br />
Variab<strong>les</strong><br />
d’attitu<strong>de</strong><br />
Faire <strong>de</strong>s apprentissages d’ordre<br />
affectif (personnel).<br />
Apprendre à faire face à<br />
l’incertitu<strong>de</strong>.<br />
,194<br />
,219<br />
1,716<br />
1,859<br />
,613 ,500 ,143 5,037**<br />
Être flexible. ,119 1,131<br />
Le cours – stage est un cours facile. ,081 ,755<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
perception<br />
Le cours – stage est un cours<br />
comme <strong>les</strong> autres.<br />
L’encadrement professoral était<br />
adéquat.<br />
-,030<br />
,318*<br />
-,277<br />
2,534<br />
,674 ,546 ,061 2,372<br />
* = p < ,05 ** = p < ,01 *** = p < ,001<br />
Les résultats démontrent également que seulement trois variab<strong>les</strong> ont un impact significatif <strong>sur</strong> le facteur<br />
analysé :<br />
- Nationalité (β =,260, p
Tableau 8<br />
Résultats <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> régression en fonction du facteur « Savoir-faire pré/post New York »<br />
Blocs <strong>de</strong><br />
variab<strong>les</strong><br />
Variab<strong>les</strong> β t R 2 R 2<br />
ajusté<br />
R 2<br />
change<br />
F<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
contrôle<br />
Âge<br />
Sexe<br />
Nationalité<br />
-,042<br />
,065<br />
,131<br />
-,489<br />
,651<br />
1,310<br />
,191 ,142 ,191 3,934*<br />
J’ai suivi le cours – stage pour être<br />
avec <strong>de</strong>s amis.<br />
,070 ,703<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
motivation<br />
J’ai suivi le cours – stage pour aller<br />
à New York.<br />
-,119 -1,354 ,204 ,102 ,013 ,248<br />
J’ai suivi le cours – stage parce que<br />
n’avait pas d’autres choix.<br />
-,016 -,163<br />
Être <strong>sur</strong> le terrain et rencontrer <strong>de</strong>s<br />
intervenants.<br />
,457*** 5,275<br />
Variab<strong>les</strong><br />
d’activités<br />
Trouver une entreprise et signer un<br />
contrat avec elle.<br />
,255* 2,606 ,515 ,416 ,312 9,437***<br />
Réaliser l’audit <strong>de</strong> l’entreprise<br />
mandante.<br />
,055 ,615<br />
Le cours – stage est un cours facile. ,023 ,263<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
perception<br />
Le cours – stage est un cours<br />
comme <strong>les</strong> autres.<br />
L’encadrement professoral était<br />
adéquat.<br />
,130<br />
,556***<br />
1,472<br />
5,423<br />
,724 ,643 ,209 10,326***<br />
Variab<strong>les</strong><br />
d’attitu<strong>de</strong><br />
Faire <strong>de</strong>s apprentissages d’ordre<br />
affectif (personnel).<br />
Apprendre à faire face à<br />
l’incertitu<strong>de</strong>.<br />
-,033<br />
,220*<br />
-,352<br />
2,280<br />
,782 ,696 ,058 3,399*<br />
Être flexible. -,196* -2,287<br />
* = p < ,05 ** = p < ,01 *** = p < ,001<br />
Le tableau 9 18 cherche à déterminer quels sont <strong>les</strong> blocs <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> ayant un impact <strong>sur</strong> <strong>les</strong> apprentissages<br />
<strong>de</strong>s étudiants quant au développement <strong>de</strong> leur savoir-être. Les résultats permettent d’affirmer que<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> expliquent 23% <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance du facteur savoir-être. Seulement le bloc<br />
<strong>de</strong> variab<strong>les</strong> <strong>de</strong> perception (F=7,344, p
Nous avons également voulu vérifier dans quelle proportion est-ce que <strong>les</strong> travaux individuels influaient <strong>sur</strong><br />
<strong>les</strong> apprentissages. Nous avons aussi voulu connaître l’impact <strong>de</strong>s rencontres individuel<strong>les</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong><br />
apprentissages. Pour ce faire, nous avons procédé à une analyse <strong>de</strong> régression hiérarchique. Comme dans le<br />
cas <strong>de</strong>s régressions effectuées précé<strong>de</strong>mment, nous présentons ici <strong>les</strong> résultats <strong>les</strong> plus concluants suite aux<br />
tests d’utilité.<br />
Tableau 9<br />
Résultats <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> régression en fonction du facteur « Savoir-être »<br />
Blocs <strong>de</strong><br />
variab<strong>les</strong><br />
Variab<strong>les</strong> β t R 2 R 2<br />
ajusté<br />
R 2<br />
change<br />
F<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
contrôle<br />
Âge<br />
Sexe<br />
Nationalité<br />
-,161<br />
-,041<br />
,451**<br />
-1,182<br />
-,262<br />
2,826<br />
,030 -,028 ,030 ,520<br />
J’ai suivi le cours – stage pour être<br />
avec <strong>de</strong>s amis.<br />
-,007 -,044<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
motivation<br />
J’ai suivi le cours – stage pour aller<br />
à New York.<br />
J’ai suivi le cours – stage<br />
-,124 -,886<br />
,047 -,074 ,017 ,279<br />
parcéquipesn’avait pas d’autres<br />
choix.<br />
-,012 -,076<br />
Le cours – stage est un cours facile. ,233 1,672<br />
Variab<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
perception<br />
Le cours – stage est un cours comme<br />
<strong>les</strong> autres.<br />
L’encadrement professoral était<br />
adéquat.<br />
-,153<br />
,508**<br />
-1,082<br />
3,107<br />
,365 ,235 ,318 7,344***<br />
Être <strong>sur</strong> le terrain et rencontrer <strong>de</strong>s<br />
intervenants.<br />
,259 1,876<br />
Variab<strong>les</strong><br />
d’activités<br />
Trouver une entreprise et signer un<br />
contrat avec elle.<br />
-,026 -,170 ,440 ,277 ,075 1,840<br />
Réaliser l’audit <strong>de</strong> l’entreprise<br />
mandante.<br />
,083 ,583<br />
Variab<strong>les</strong><br />
d’attitu<strong>de</strong><br />
Faire <strong>de</strong>s apprentissages d’ordre<br />
affectif (personnel).<br />
Apprendre à faire face à<br />
l’incertitu<strong>de</strong>.<br />
,089<br />
,039<br />
,605<br />
,257<br />
,448 ,230 ,007 ,165<br />
Être flexible. ,018 ,134<br />
* = p < ,05 ** = p < ,01 *** = p < ,001<br />
Tableau 10<br />
Matrice <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s aspects cognitif, conatif et affectif en fonction <strong>de</strong>s facteurs « savoir-faire<br />
New York », « savoir-faire pré/post – New York » et « savoir-être »<br />
Variab<strong>les</strong> σ 1 2 3 4 5 6<br />
1. Ce cours favorise l’acquisition<br />
<strong>de</strong> connaissances. (cognitif)<br />
2. Ce cours favorise l’acquisition<br />
<strong>de</strong> savoir-faire. (conatif)<br />
3. Ce cours favorise<br />
l’apprentissage d’ordre affectif et<br />
personnel. (affectif)<br />
4,65 1,544 1<br />
5,46 1,463 ,625** 1<br />
4,93 1,600 ,234 ,353** 1<br />
4. Savoir-faire New York 5,645 1,105 ,679** ,808** ,492** 1<br />
5. Savoir-faire pré/post NY 4,193 1,369 ,599** ,603** ,268** ,626** 1<br />
16
6. Savoir-être 5,111 1,264 ,557** ,438** ,265 ,539** ,476** 1<br />
* = p < ,05 ** = p < ,01 *** = p < ,001<br />
Note : N=54 Le coefficient <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Pearson a été utilisé dans cette matrice.<br />
11. Discussion <strong>de</strong>s résultats<br />
En tenant compte <strong>de</strong>s résultats obtenus par ces analyses, il est important <strong>de</strong> souligner l’apport fondamental<br />
<strong>de</strong> l’encadrement professoral (coaching) dans le processus d’apprentissage <strong>de</strong>s étudiants. Caractéristique <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>pédagogique</strong> <strong>entrepreneuriale</strong>, le coaching a permis <strong>de</strong> donner aux étudiants <strong>la</strong> <strong>la</strong>titu<strong>de</strong><br />
nécessaire à l’acquisition et au développement <strong>de</strong> nombreuses qualités <strong>entrepreneuriale</strong>s tout en as<strong>sur</strong>ant le<br />
contrôle nécessaire au bon fonctionnement du cours – stage.<br />
Les activités réalisées, particulièrement <strong>les</strong> activités d’équipe, ont fourni aux étudiants un cadre favorable<br />
aux apprentissages et au travail. À ce niveau, le stage constitue <strong>la</strong> pierre angu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
activités du cours. Effectivement, plus du tiers <strong>de</strong>s apprentissages significatifs réalisés dans le cours par <strong>les</strong><br />
étudiants ont été faits et/ou mis en application à New York. Cependant, il importe <strong>de</strong> ne pas négliger <strong>les</strong><br />
autres apprentissages réalisés avant et après le stage <strong>les</strong>quels ont permis aux équipes, et aux étudiants,<br />
d’accomplir toutes <strong>les</strong> autres tâches préa<strong>la</strong>b<strong>les</strong> au stage.<br />
La nationalité a également eu une influence significative <strong>sur</strong> <strong>les</strong> apprentissages réalisés à New York et <strong>sur</strong><br />
<strong>les</strong> savoir-être acquis. La dynamique particulière du cours, le rapport avec <strong>les</strong> enseignants et l’intérêt porté<br />
au développement individuel <strong>de</strong>s étudiants sont <strong>de</strong>s éléments qui ont pu contribuer à différencier ce cours<br />
<strong>de</strong>s autres cours dispensés dans l’université, mais qui plus est, <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> gestion dispensés dans d’autres<br />
universités, particulièrement étrangères. Ceci expliquerait l’influence spécifique <strong>de</strong> ce cours – stage <strong>sur</strong> <strong>les</strong><br />
étudiants étrangers.<br />
Nous avons également me<strong>sur</strong>é l’influence <strong>de</strong>s travaux individuels <strong>sur</strong> <strong>les</strong> construits <strong>de</strong> l’analyse factorielle.<br />
Contrairement à l’encadrement professoral, aux activités et, dans une moindre proportion à <strong>la</strong> nationalité,<br />
<strong>les</strong> travaux individuels n’ont eu aucune influence <strong>sur</strong> <strong>les</strong> apprentissages réalisés par <strong>les</strong> étudiants peu<br />
importe qu’ils aient été d’ordre cognitif, conatif ou affectif. Nous avons donc préconisé un changement<br />
complet <strong>de</strong> l’éventail <strong>de</strong>s travaux individuels actuellement proposés aux étudiants.<br />
L’analyse <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion a finalement démontré que l’apprentissage du savoir-être n’était pas associé<br />
significativement avec l’énoncé stipu<strong>la</strong>nt que le cours favorise l’apprentissage <strong>de</strong> savoir-être. Nous avons<br />
avancé <strong>sur</strong> ce point que <strong>la</strong> perception du coaching par <strong>les</strong> étudiants pouvait expliquer cette absence <strong>de</strong><br />
re<strong>la</strong>tion.<br />
12. Les <strong>de</strong>rnières années<br />
Le cours –stage ayant fait l’objet <strong>de</strong> cette recherche est toujours offert par l’École <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Gestion <strong>de</strong> l’UQAM. Certains changements ont toutefois été apportés suite aux résultats <strong>de</strong> cette recherche.<br />
Par exemple, <strong>les</strong> équipes sont maintenant formées <strong>de</strong> quatre individus maximum, le nombre <strong>de</strong> travaux<br />
individuels a été réduit, certaines activités d’équipe comporte une note pour l’équipe et une note<br />
individuelle.<br />
Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières années c’est donc 26 nouvel<strong>les</strong> entreprises qui ont participé au cours en<br />
mandatant <strong>de</strong>s équipes et près <strong>de</strong> 120 étudiants <strong>de</strong> plus qui ont suivi le cours. Alors que <strong>la</strong> valeur moyenne<br />
<strong>de</strong>s contrats obtenus par <strong>les</strong> équipes lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche était d’environ 3000$, elle est maintenant d’un peu<br />
plus <strong>de</strong> 5000$.<br />
La même étu<strong>de</strong> est actuellement en cours <strong>de</strong> manière à pouvoir établir un comparatif entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux<br />
cohortes et s’as<strong>sur</strong>er que <strong>les</strong> divers changements qui ont été adoptés favorisent davantage <strong>les</strong> apprentissages<br />
<strong>de</strong>s étudiants.<br />
17
Bibliographie<br />
BÉCHARD, J.-P. et TOULOUSE, J.-M. 1998. « Validation of a didactic mo<strong>de</strong>l for the analysis of training<br />
objectives in entrepreneurship ». Journal of Business Venturing, vol. 13, no. 4, p. 317-332.<br />
BLOCK, Z. et STUMPF, S.A., 1992. « Entrepreneurship Education Research : Experience and challenge ».<br />
In The State of the Art of Entrepreneurship, SEXTON, D.L. et KASARDA, J.D., Boston, PWS-<br />
Kent, p. 17-42.<br />
BROCKHAUS, R.H. 1992. « Entrepreneurship Education: A Research Agenda ». In<br />
Internationalizing Entrepreneurship Education And Training (INTENT), 2 e conférence annuelle,<br />
Dortmund, Allemagne, 23-26 juin 1992, 5 p.<br />
BROWN, C. 2000. « Entrepreneurial Education Teaching Gui<strong>de</strong> ». Kauffman Center for Entrepreneurial<br />
Lea<strong>de</strong>rship Clearinghouse on Entrepreneurship Education, décembre 2000, Digest no. 00-7.<br />
CARRIER, C. 2001. « Is It Possible to Teach Creativity, Innovation and Entrepreneurship? ». Cahier <strong>de</strong><br />
recherche, UQTR, CR-00-06, 2001. 12 p.<br />
COMREY, A.L. 1973. A first course in factor analysis. New York, Aca<strong>de</strong>mic Press.<br />
COOK, T.P., COOK, L.F. et MARK, M.M. 1982. « Modè<strong>les</strong> expérimentaux et quasiexpérimentaux<br />
en recherché évaluative ». In Introduction aux Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recherche<br />
évaluative LECONTE, R et RUTMAN, L., Université <strong>de</strong> Carleton, Ottawa, p. 105-141.<br />
DRUCKER, P.F. 1985. Innovation and Entrepreneurship. New York. Harper Business, 207 p.<br />
DUCHÉNEAUT, B. 1997. « Entrepreneurship and Higher Education : From Real-Life Context to<br />
Pedagogical Challenge ». In Conference Internationalizing Entrepreneurship Education and<br />
Training (INTENT). 7 e conférence annuelle, Monterey Bay, Californie, Mai 1997, 21 p.<br />
FAYOLLE, A. 1999. « L’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat dans <strong>les</strong> universités françaises : analyse <strong>de</strong><br />
l’existant et propositions pour en faciliter le développement », Rapport pour le Ministère <strong>de</strong><br />
l’Education Nationale, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Recherche et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Technologie, 102 p.<br />
FAYOLLE, A. 1998. « Teaching of Entrepreneurship: Outcomes From An Innovative Experience ». In<br />
Internationalizing Entrepreneurship Education And Training (INTENT), 8 e conférence annuelle,<br />
Schloß Reicharthausen Oestereich-Winkel, Allemagne. 25-28 juillet, 1998. 15 p.<br />
FILION, L.-J. 1991, « Vision and re<strong>la</strong>tions: elements for an entrepreneurial metamo<strong>de</strong>l ». International<br />
Small Business Journal, vol. 9, p. 26-40.<br />
FIORE, R.A. & LUSSIER, R.N. 2002. « A C<strong>la</strong>ssification System For Entrepreneurship ». In<br />
Conférence annuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> SBIDA, San Diego, Californie, 7-9 février 2002, 7 p.<br />
18
GASSE, Y. et. al. 1995. Évaluation <strong>de</strong> mes caractéristiques <strong>entrepreneuriale</strong>s, Char<strong>les</strong>bourg, Fondation <strong>de</strong><br />
l’entrepreneurship, 33 p.<br />
GIBB, A.A. 2001. « Creative Destruction, New Values, New Ways Of Doing Things And New<br />
Combinations Of Knowledge ». In Annual Conference Of The Administrative Sciences Association<br />
Of Canada, London, Ontario, mai 2001. 43 p.<br />
GIBB, A.A. 1998. « Entrepreneurial Core Capacities, Competitiveness And Management Development In<br />
The 21 st Centaury ». In Internationalizing Entrepreneurship Education And Training (INTENT), 8 e<br />
conférence annuelle, Schloß Reicharthausen Oestereich-Winkel, Allemagne. 25-28 juillet, 1998. 33<br />
p.<br />
GIBB, A.A. 1997. « Small firms training and competitiveness: building upon the small business as a<br />
learning organisation ». International Small Business Journal, vol. 15 no. 3, p. 13-29.<br />
GIBB A.A., 1992. « The enterprise culture and education. Un<strong>de</strong>rstanding enterprise education and its links<br />
with small business, entrepreneuriat and wi<strong>de</strong>r educational goals ». International Small Business<br />
Journal, vol. 11, no. 3, p. 11-34.<br />
HANDY, C. 1998. « Finding Sense in Uncertainty ». In Rethinking The Future sous <strong>la</strong> dir. <strong>de</strong> Rowan<br />
Gibson, p. Nicho<strong>la</strong>s Brealey Publishing, Londres.<br />
HART, M.M., STEVENSON, H.H. et DIAL, J. 1995. « Entrepreneurship : a Definition Revisited ».<br />
Frontiers of Entrepreneurship Research, Babson College.<br />
http://www.babson.edu/entrep/fer/papers95/hart.htm<br />
HILLS G.E. 1998. « Variations On University Entrepreneurship Education : An Empirical Study Of An<br />
Evolving Field ». Journal of Business Venturing, vol. 3, p .109-122.<br />
JACK, S.L. et ANDERSON, A.R. 1999. « Entrepreneurship Education Within The Enterprise Culture:<br />
Producing Reflective Practionners ». International Journal of Entrepreneurial Behaviour &<br />
Research, Bradford, vol.5 no. 3, p. 110-125.<br />
KLANDT, H. 1993. « Methods of Teaching : What Is Useful For Entrepreneurship Education ? ».<br />
In Internationalizing Entrepreneurship Education And Training (INTENT), 3 e conférence annuelle,<br />
Vienne, Autriche, 5-7 juillet, 1993, 10 p.<br />
LÉGER-JARNIOU, C. 2001. « À propos <strong>de</strong> promotion auprès <strong>de</strong>s jeunes : esprit d’entreprise ou esprit<br />
d’entreprendre ». In Forum <strong>sur</strong> l’entrepreneuriat dans <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Région, 9 p., mai 2001,<br />
Luxembourg.<br />
LEITCH, C. et HARRISON, R. 1999. « A process mo<strong>de</strong>l for entrepreneurship education and<br />
<strong>de</strong>veloppement ». International Journal of Entrepreneurial Behaviour & Research, Bradford, vol. 5,<br />
no. 3, p. 83-109.<br />
MAHLBERG, T. 1995. « Team Venture As A New Teaching And Learning Method In Entrepreneurial<br />
Educations ». In Internationalizing Entrepreneurship Education And Training (INTENT), 5 e<br />
conférence annuelle, Bunbury, Australie, 25-28 juin, 1995. 29 p.<br />
OLSON, P.D. et BOSSERMAN, D.A. 1984. « Attributes of The Entrepreneurial Type ». Business<br />
Horizons, Mai – Juin 1984, p. 53-56.<br />
PERRIN, J., et al., Recherche en marketing: métho<strong>de</strong>s et décisions, Chicoutimi, Gaétan Morin, 1983, 71 p.<br />
ROBINSON, P.B., HUNT, K.H. et HUEFNER, J.C. 1991. « Entrepreneurial Research On Stu<strong>de</strong>nt Subjects<br />
Does Not Generalize To Real World Entrepreneurs ». Journal Of Small Business Management, avril<br />
1991, p. 42-50.<br />
19
SCHEIN, E. 1994. « Organizational and Managerial Culture as a Facilitator or Inhibitor of<br />
Organizational Learning ». It-Consultancy – The Society Of Organizational Learning.<br />
http://www.it-consultancy.com/extern/culture.html<br />
SCHIED-BIENFAIT, N. 1999. « Du projet <strong>de</strong> création comme pratique <strong>pédagogique</strong> : témoignage autour<br />
d’une expérience ». 1 er Congrès <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong> l'Entrepreneuriat, Lille, 15-16 novembre 1999. 12<br />
p.<br />
TIMMONS, J. 1994. New venture creation: entrepreneurship for the 21st century. Irwin, 4 e édition,<br />
Chicago, 796 p.<br />
VERSTRAETE, T. 2001. « Entrepreneuriat: modélisation du phénomène ». Revue <strong>de</strong> l’entrepreneuriat,<br />
vol. 1, no.1, p. 5-24.<br />
VESALAIN, J. et STRÖMMER, R. 1998. « Teaching entrepreneurship in the university: methods rather<br />
than contents ». In International Conference Higher Education and SME’s, p. 150-174, Rennes,<br />
mars 1998.<br />
VESPER, K.H. 1982. « Research on education for entrepreneurship ». In Encyclopedia of<br />
Entrepreneurship. Englewood Cliffs, Prentice Hall, p. 321.<br />
L’enseignement entrepreneurial, Agence <strong>de</strong> promotion économique du Canada at<strong>la</strong>ntique, 10 p.<br />
http://www.acoa.ca/f/business/educator/gui<strong>de</strong>2_section2.shtml<br />
En coll., Performance. Grand dictionnaire terminologique. Office <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française du Québec.<br />
www.granddictionnaire.com<br />
En coll., Métho<strong>de</strong>. Grand dictionnaire terminologique. Office <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française du Québec.<br />
www.granddictionnaire.com<br />
20