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Le rhyton au poulpeLe hasard des fouilles fait que de la céramique mycénienne futmise au jour à Rhodes dix ans avant les fouilles de Schliemann àMycènes. Datée du 16 juin 1868, une lettre de Biliotti mentionne ladécouverte à Ialysos d’une céramique encore inconnue. Peu detemps auparavant, des chambres sépulcrales contenant unecéramique identique avaient été trouvées à Camiros au cours defouilles effectuées par Salzmann et financées par le mécèneAuguste Parent. Ces collections destinées au Musée Parent furent,après la dislocation du musée parisien en 1869, acquises trèspartiellement par le Louvre. Une des œuvres les plusimpressionnantes de cette série est le rhyton au poulpe, représentésur les affiches et la bannière de l’exposition. La ligne épurée duvase qui séduit nos sensibilités modernes, le caractère intrigant decet objet insolite, la familiarité du poulpe en pays grec associée à lapuissance d’un regard qui interpelle en font un passeur culturelvers le monde grec antique.Rhyton conique - poulpeArgile, h. 37,5 / d. max. 11 cmDécouverte : Camiros/ production : ArgolideHelladique récentAcquisition Parent, 1879 (fouilles Salzmann)Paris, musée du Louvre, dép. des AGER© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / HervéLewandowskiPlaquetteMaîtresse des animaux flanquée de deux lionsAlliage d’argent et d’or /h.4,5 ; l.2,8 cmDécouverte : Camiros/ production : Rhodes, 2 ndemoitié du VII ème siècle avant J.-C.Don Saulcy, 1862 (fouilles Salzmann)© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / StéphaneMaréchallePlaquette : Maîtresse des animaux flanquée de deux lionsCette plaque [décorée d’une Potnia Thérôn], dont l’alliage présenteune dominante d’argent, se distingue de la majorité des plaquesrhodiennes, plus chargées en or, même si l’utilisation d’un or pâleest la règle dans l’atelier. Le thème central de la Potnia Thérôn aété exécuté à l’aide de trois poinçons-matrices, un pour la figureféminine et un pour chaque lion. Le style et les proportions de latête indiquent que cette plaque est une des plus anciennes del’orfèvrerie rhodienne. Nous ne savons rien du contexte de sadécouverte. Cette plaque en électrum […] a été donnée parAuguste Salzmann à l’académicien Félix de Saulcy, qui la légua enjuillet 1862 au Louvre, avec sa jumelle moins bien conservée. Ellea été vue par Gustave Flaubert, qui s’en inspira pour l’un descostumes de Salammbô, comme il l’indique dans une lettre àSaulcy : « Vous rappelez-vous m’avoir montré, il y a deux ou troisans, une plaquette d’or repoussé qui avait été rapportée de Kamirospar Salzmann ? Cette plaquette représentait une femme qui m’aservi pour un des costumes de Salammbô. J’aurais besoin de larevoir. Où est-elle ? En avez-vous un dessin ou une descriptionminutieuse ? On m’a demandé, en très haut lieu, pour une grandedame de votre connaissance, les costumes de Salammbô (il y en aquatre dans mon livre, celui de la plaquette en est un)». Le bijou duLouvre correspond au deuxième costume de Salammbô, décrit parFlaubert au chapitre VII : « Sa chevelure était crêpée de façon àsimuler un nuage. Elle portait autour du cou de petites plaques d’orquadrangulaires représentant une femme entre deux lions cabrés, etson costume représentait en entier l’accoutrement de la déesse. Sarobe d’hyacinthe, à manches larges, lui serrait la taille en s’évasantpar le bas. […]. Ses sandales, coupées dans un plumage d’oiseau,avaient des talons très hauts. » Ce costume est reproduit dansL’Illustrateur des dames et des demoiselles.15

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