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8SportsFraternitéMatin / Vendredi <strong>25</strong> <strong>mars</strong> <strong>2011</strong>Can et JO 2012 Ce week-end, les Eléphants seniors disputeront un match essentiel dans leur marche vers la phase finale de la Can 2012.Quant aux Olympiques, ils en découdront avec leurs homologues du Liberia . A48 h de ces oppositions, Jacques Anouma, le président de la Fif, se prononce.“Le football a la magie de réconcilierles peuples”M. Le président, la Côte d’Ivoireest obligée, pour des raisons desécurité, d’aller à ses frais, organiser,à l’étranger, deux rencontrescruciales dans le cadre deséliminatoires de la Can et desJ.O 2012. Comment vous sentezvousface à une telle situation ?Je suis un peu amer parce qu’onva priver les Ivoiriens de voir leuréquipe nationale, équipe qui estaujourd’hui le socle de notreunité. C’est vraiment à mon corpsdéfendant que j’ai accepté que laCôte d’Ivoire se produise à l’étranger.Compte tenu de la situationet malgré les garanties donnéesici et là par les responsablesque nous sommes, la Caf et laFifa ont décidé que nous jouions,soit les deux matchs dans les paysde nos adversaires, ou que nouschoisissions un pays neutre. Nousavons donc retenu le Ghana pourabriter nos deux rencontres. Lefait que nous ayons adhéré volontairementà la Caf et à la Fifa nouscontraint de respecter les statutsde ces institutions.C’est une décision qui s’imposeà vous...C’est une décision non négociablequi s’impose à nous. Ma tâcheest d’autant plus difficile que jesuis membre des instances dedécisions de ces institutions. Jesuis donc solidaire de mes collèguesqui ont pris une telle décision.Même si je suis minoritairesur la question, je suis obligé del’appliquer.Que disent les textes de ces institutions?Les textes disent qu’en cas d’impossibilitéde jouer dans un paysà la suite d’une guerre ou de problèmesd’insécurité, lorsqu’il s’agitdes clubs, les matches sejouent en une partie unique chezl’adversaire, et en ce qui concerneles équipes nationales, étantdonné que ce sont des matchs depoule, dans un pays neutre. En cequi nous concerne, nous avonschoisi le Ghana.Pourquoi ce pays?Nous avions le choix entre leGhana, le Togo ou le Bénin.Mais, nous avons choisi le Ghanapour des problèmes de proximité;ce qui permet aux supporters d’yaller.Quand s’impose ce genre desituation, à laquelle des partiesincombent les frais des matchs?Même si le match se jouait enCôte d’Ivoire, le Bénin et leLiberia seraient à notre charge.Dans ce cas de figure, nous prenons,non seulement, en chargeles deux équipes ivoiriennes;mais également celles du Bénin etdu Liberia en ce qui concerne leurhébergement et tous les fraisd’organisation qui en découlent.C’est donc dans ce cadre quenous avons déplacé, depuis vendredidernier, une équipe à Accra.Nous sommes fixé sur les coûts.Les Ghanéens nous apportent unappui logistique, mais qui a uncoût qu’il nous faut intégrer dansnotre budget. Nous avons laresponsabilité de gérer 300 personnesdans un pays étranger.A combien de francs s’élève lebudget global de cette organisation?Il faut tenir compte du fait que90% des éléments de l’équipenationale viennent de l’Europe.Le coût du transport internationalest à prendre en compte. Avec lesfrais d’organisation, nous ne sommespas loin de 400 millions denos francs.C’est un montant non négligeablepour un pays comme la Côted’Ivoire, dans un contextepareil…Oui, c’est vrai. Et je ne vouscache pas que tout le monde faitdes pieds et des mains pour réunircette somme. Nous répondronsprésent pour honorer nos engagementsdans le cadre de ces deuxrencontres.M. le président, une questions’impose forcément à toutIvoirien qui s’intéresse au football: que vaut l’équipe nationaleaujourd’hui ? Question d’autantplus importante que lesEléphants, malgré leur participationà de grands rendez-vous(Can et Mondial) ont, à chaqueédition des grandes compétitionsinternationales, donné à voir desprestations peu mémorables. Etpourtant, cette équipe rassembledes joueurs de renommée internationale.En sélection A, nous sommesconsidérés comme la deuxièmeéquipe africaine au classementFifa. Nous sommes égalementdans le top <strong>25</strong> mondial. Nousavons un rang à défendre et notreobjectif aujourd’hui est la qualificationpour les J.O de 2012 àLondres. On aurait préféré jouernotre premier match de qualificationici, mais on fera tout pourêtre à Londres en 2012, surtoutque nous y étions déjà en 2008.Les Ivoiriens ont tant besoind’argent pour des raisons plusvitales en ce moment… Quegagne la Côte d’Ivoire en organisantde telles rencontres,quand on sait les besoins essentielspays qui n’arrête pas decompter ses morts?Le dimanche, quand les équipesseront en train de jouer, le pays vaarrêter de tourner. ChaqueIvoirien sera devant sa télévision.Ce que nous faisons n’a pas deprix. Tous les pays du monde fonten sorte d’être présents auxgrands rendez-vous. C’est vraique 400 millions, c’est beaucoupen cette période; mais vous savez,quand le peuple traverse desmoments tourmentés, il faut pouvoirlui ouvrir des parenthèses derépit en lui offrant des momentsde respiration. Le football a lamagie nécessaire pour aider àcela, pour réconcilier les peuples.Je ne souhaite pas qu’on déclareforfait à ce niveau-là parce qu’ona des problèmes financiers. Unetelle situation sera mal perçue etmal acceptée par les Ivoirienseux-mêmes.M. Jacques Anouma, sincèrementque valent les Eléphantsaujourd’hui?Il suffit de regarder tout ce qui sepasse les week-ends en Europe,dans les pays du Golfe poursavoir qu’ils tiennent leur rang.De ce côté, je crois que lesIvoiriens devraient être fiers deleur équipe. Il nous manque seulementle trophée de la couped’Afrique que tout le monde souhaitevoir revenir en Côted’Ivoire. Sur ce point, je resteconstant sur ma position en affirmantque cela ne dépend pas demoi. Je peux mettre tout en œuvrepour que l’équipe se prépare dansles meilleures conditions. Mais,la décision de gagner une Candépend des joueurs et de l’environnement.Même si je restequinze ans à la tête de la fédération,je n’ai aucune garantie quece trophée-là vienne en Côted’Ivoire. Ma conviction est quecette coupe reviendra dans notrepays, que ce soit avec moi oumon successeur. Nous sommesune nation de football. L’équipede la Côte d’Ivoire est bien cotéeet a encore de la valeur.Vous parlez de votre successioncomme si vous étiez en train departir…Je ne dis pas que je suis en trainde partir. Mais je suis réaliste, carmon mandat finit fin <strong>mars</strong>. Etmême si je suis encore candidat,je peux être battu.Etes-vous candidat à votre succession?Pour l’instant, je n’y pense mêmepas. Ma priorité, c’est Accra.Ensuite, nous allons travailler surles textes de la Fédération ivoiriennede football (Fif) parce quenous sommes complètement enretard à ce niveau. Lorsque toutsera fait, il va falloir fixer unedate pour les élections à la Fif.Beaucoup de candidats se manifestentdéjà, mais il appartiendraaux clubs de décider de l’avenir.Pour le moment, on ne parle pasdu tout de remettre ma candidatureen jeu. Avec la situation danslaquelle nous vivons, ce n’est pasune priorité.La Côte d’Ivoire, dites-vous, estune nation de football. Commentun pays peut-il être une « nationde football » avec un footballnational qui n’existe pas?Dans des pays comme le Liberia,la Somalie, il y a des équipesnationales qui existent…Pourquoi cherchez-vous vosréférences dans des pays qui,eux-mêmes, cherchent leursmarques?J’ai pris l’exemple de ces paysparce qu’ils étaient dans unesituation où le championnatnational n’était pas possible.Certes, nous ne sommes pas enguerre comme ces Etats le furent,mais je fais référence à ces payspour dire qu’ils ont toujours sumaintenir allumée la flamme deleurs équipes nationales, alorsque le championnat ne se jouaitplus. Il faut peut-être préciser quedans le cas de notre pays, lesclubs qui animent le championnat,ont souhaité, dans leur grandemajorité, qu’il soit reportéparce qu’ils n’arrivent pas àréunir tous leurs joueurs pourreprendre les entraînements. Or,s’il n’y a pas d’entraînement, iln’y a pas de match. Quand vousêtes au niveau qui est le mien,vous avez une grosse responsabilitévis-à-vis de ces clubs, 80 autotal, qui sont engagés dans lechampionnat de D1, D2, D3. Celafait près de 2.000 personnes àdiriger. Je crois qu’il faut êtreprudent. Ce n’est pas la premièrefois que le championnat nationalse jouera au mois de <strong>mars</strong> ouavril. L’Asec nous a récemmentdonné l’exemple que même sanschampionnat, une équipe bienpréparée peut avoir un bon résultat.Mais nous faisons tout afinqu’au moment de l’accalmie, lechampionnat puisse rapidementreprendre.Vous avez été récemment élu aucomité exécutif de la Fifa. Votreprésence au sein de cette institutioninflue-t-elle sur le footballivoirien?Je n’ai pas été élu pour le footballivoirien. La Fifa est une sorte degouvernement mondial du football.Blatter a l’habitude de direque «c’est un gouvernement danslequel vous siégez pour prendreles grandes décisions du footballmondial ». Nous sommes quatreAfricains à représenter le footballafricain. Il nous appartient dedéfendre ce continent. Nous sommestrès occupés parce qu’il y aune vingtaine de commissions àanimer. Il y a les réunions ducomité exécutif de la Fifa et vousêtes en même temps membre ducomité exécutif de la Caf. Celafait beaucoup. Je ne connaissaispas ce milieu mais je le trouveexaltant parce que vous y débattezde sujets et même de chosesdont on parle dans les foyers. Jen’y défends pas seulement lefootball ivoirien, mais si ma positionpeut permettre au footballafricain d’avoir des retombées surson environnement, il est de mondevoir de faire ce que je dois.Et la Caf alors...C’est pareil. De par ma positionau comité exécutif de la Fifa, jesuis aussi membre du comité exécutifde la Caf. A ce niveau, nousdéfendons le football africain. Jene suis pas élu au comité exécutifde la Caf, mais en tant que membrede l’exécutif de la Fifa, jesiège à la Caf avec le collègueuniquement à la Caf.Que peut-on attendre des compétitionsdu week-end?Nous sommes déjà à la troisièmejournée des éliminatoires de laCan. Une troisième victoire signifieraitun très bon parcours parceque nous avons deux victoires. Etsi nous gagnons le dernier matchdes compétitions aller, cela nouspositionne pour le Gabon et laGuinée Equatoriale. Mais il fauttenir compte du fait que le Béninsouhaite être aussi présent à cettecompétition. Le match desOlympiques est tout aussi importantparce que je souhaite quepour la deuxième fois consécutive,la Côte d’Ivoire soit présenteaux J.O. Nous nous sommesdonné les moyens d’y être, et larelève est assurée. C’estd’ailleurs cela ma satisfaction.Les Ivoiriens vivront-ilsun week-end radieux?Je souhaite justement que ceweek-end, nos footballeursapportent de la gaieté dans lecœur des Ivoiriens comme ilssavent le faire. Dans ce matchdirect d’élimination, je ne suispas inquiet. C’est toujours dansles phases finales que la déceptionarrive. Pour la plupart desjoueurs, ce sera leur dernièrechance de gagner un trophée. Jepense qu’ils en sont conscients. Jecrois qu’ils feront tout pour honorernotre rang.INTERVIEW REALISÉEPAR AGNES KRAIDY

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