L E L I B R A I R E C R A Q U E !littérature québécoise | poésie14 • LE LIBRAIRE • HORS SÉRIE • DÉCEMBRE 2011Dépoussiérezvos idées surle féminisme…www.editions-rm.caL’équipe de la librairie <strong>Le</strong> Fureteurvous souhaite un merveilleuxtemps des fêtes!Choix de qualitéService de commandesEmballages-cadeauxEncouragez la <strong>Le</strong>cture en cadeauDécouvrez notre site : www.librairielefureteur.caet visitez-nous sur450-465-5597ROUGES« Sans poésie je suisimpossible » : d’emblée lerecueil de Jean-François <strong>Le</strong>blanc nous amène aucœur de l’avènement d’un moi qui se révèle àlui-même et à la poésie, qui se redéfinit sanscesse dans un désir de clarté immense, infini.À travers un discours qui se veut à la fois intimeet vaste, on sent la nécessité d’une parolemouvante, de dire et de redire la mort, larupture. C’est véritablement ce besoin de poésie,d’une poésie, qui confère toute sa lucidité aux vers, criant unevérité à ne plus taire. Rouges est le témoignage épars d’un verbe àl’aube de sa puissance. Raphaëlle Beauregard AlireLE ROMAN DELA RÉALITÉJean-François <strong>Le</strong>blanc, Du Noroît, 64 p., 16,95$N’eut été que le titreexiste déjà, ce recueilde poésie de Michel Gayaurait pu s’appeler <strong>Le</strong> livre des questions. Engrand sceptique, l’auteur sonde les mots et leur(la) réalité. Ils sont étudiés, retournés, délités,mais le doute subsiste toujours. Et pourtant ilressort de cette poésie un souffle de luciditéqui pacifie le chaos. Du « silence, qui est lebruit de la nuit » sourd l’intuition qu’il y aautre chose que la raison pour saisir le monde.<strong>Le</strong> roman est imagination, l’imagination est invention. C’est eninventant sa réalité que le poète avance en posant quelques pierressur son chemin. Guy Marchamps Clément MorinMichel Gay, L’Hexagone, 104 p., 19,95$QUAI 31<strong>Le</strong>ur île inondée, descentaines de personness’entassent sur un bateau et accostent auquai 31. <strong>Le</strong> destin de ces réfugiés reposedésormais entre les mains des autorités. Échinecomprendra peu à peu les lois tacites et lestravers du monde dans lequel il a débarqué.Vite étiqueté comme un « sans terre », lependant de nos immigrés, il devra sedébrouiller pour avancer et interagir avec leshabitants de son pays d’adoption malgré toutce qui les divise. La sublime écriture de Marisol Drouin renforce leclimat malsain de cet univers où l’amour, la maladie et la famillene correspondent en rien à nos repères habituels.Sylvianne Blanchette VaugeoisMarisol Drouin, La Peuplade, 120 p., 19,95$
75P R I X D U G O U V E R N E U R G É N É R A Lans de distinction littéraireARTICLEEn 1936, lorsque la Canadian Authors Association remet le premier Prix du Gouverneur général (GG) à l’écrivain Bertram Brooker, elle est loinde se douter que, 75 ans plus tard, cette récompense deviendra la distinction littéraire la plus importante au Canada. Aujourd’hui, plus de621 ouvrages portent le prestigieux sceau doré et plusieurs grands noms de notre littérature sont titulaires d’un, sinon de plusieurs, GG.Or, saviez-vous qu’à ses débuts, le Prix littéraire du Gouverneurgénéral ne récompensait que les auteurs anglophones? Et qu’il n’étaitpas accompagné d’une bourse? Il a fallu attendre 1959 pour que leConseil des Arts du Canada (fondé en 1957) prenne les rênes et décidede créer de nouvelles catégories, au sein desquelles les ouvragesfrancophones ont trouvé leur place. Cette année-là, André Girouxdevient le premier auteur de fiction francophone à recevoir le Prix duGouverneur général avec son recueil de nouvelles Malgré tout, la joie.Toujours en 1959, Félix-Antoine Savard (l’auteur de Menaud, maîtredraveur)remporte un GG dans la catégorie essais francophones pour<strong>Le</strong> barachois.Désormais, à chaque édition du prix, des centaines d’ouvrages sontacheminés aux sept comités chargés de sélectionner les finalistes et lesgagnants francophones (un comité par catégorie : romans et nouvelles,poésie, théâtre, essais, littérature jeunesse-texte, littérature jeunesseillustrationset traduction). Pour les GG 2011, ce sont 682 ouvrages enfrançais qui ont été examinés par les jurés (et 1002en anglais).SAVIEZ-VOUS QUE…Marie-Claire Blais a remportéle Prix du Gouverneur généralà quatre reprises: en 1968, pourManuscrits de Pauline Archange, en1979, pour <strong>Le</strong> sourd dans la ville,en 1996, pour Soifs, et finalement,en 2008, pour Naissancede Rebecca à l’èredes tourments.Par Cynthia BrissonCôté bourse aussi, les choses ontbien changé depuis 1936. En 2011,la valeur annuelle des prix s’élèveà 450 000$. <strong>Le</strong>s gagnants desquatorze catégories repartent ainsiavec une bourse de 25000$, tandisque leur éditeur reçoit 3000$ pourpromouvoir l’ouvrage primé. <strong>Le</strong>s finalistesne sont pas en reste, puisqu’ils obtiennent unprix de consolation de 1000$.SAVIEZ-VOUS QUE…En 1969, Hubert Aquin estsélectionné comme lauréatpour Trou de mémoire, maisl’écrivain refuse le prix pourdes raisons politiques. Il seraimité l’année suivante parFernand Ouellette.Pour l’organisme fédéral qui chapeaute les GG, il s’agit d’un soutienfinancier plus que justifié : « Notre investissement a pour but desoutenir un développement durable de la littérature, dans toute sadiversité et ses réalités », explique Arash Mohtashami-Maali, chef duService des lettres et de l’édition du Conseil des Arts du Canada.« Nous pensons que les écrivains contribuent à l’avancement de laculture collective et nous les soutenons, car nous savonsqu’ils sont les ambassadeurs de la pensée de leur milieu,de leur communauté, de leur époque, de leur province,de leur pays… et notre mandat est de les aider à établirun lien avec les communautés, leur époque, leurpays… », ajoute-t-il.LE LIBRAIRE • HORS SÉRIE • DÉCEMBRE 2011 • 15