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Numéro HS - Le libraire

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ARTICLESolutions littérairesEn lançant le recueil De quoi le Québec a-t-il besoin? Fragments d’un dialogue essentiel, Jean Barbe, Marie-France Bazzo et Vincent Marissalpoursuivent la discussion amorcée, il y a quelques années déjà, dans le cadre de l’émission Bazzo.TV. Cette question – « De quoi le Québeca-t-il besoin? » –, posée chaque semaine aux invités présents sur le plateau, est devenue, par la force des choses, LA question.Certains s’y attendent et s’y préparent, d’autres sont pris au dépourvu. Mais tous finissent par y répondre.Par Anne-Marie Genest, de la librairie PantouteDe quoi le Québec a-t-il besoin? (<strong>Le</strong>méac) recense ainsi lesréponses de personnalités de tous horizons – artistes,politiciens, athlètes, scientifiques, entrepreneurs, etc. – quiexposent, chacune à leur manière, les carences du Québec.Certains d’entre eux défendent des valeurs primordiales,comme « l’amour » ou « la compassion »; d’autres mettentl’accent sur des notions plus concrètes: considérations socioéconomiques,affirmation de l’identité québécoise...Comme dans tous les arts, on peut trouver dans la littérature un échoaux questionnements qui sont dans l’air du temps. Pour le simpleplaisir de l’exercice, je vous propose des extraits de réponse à LAquestion, tirés de l’essai de Barbe, Bazzo et Marissal, suivis de mespropres suggestions d’œuvres littéraires qui viennent corroborer cesréflexions.Yannick Nézet-Séguin, chef d’orchestre : « On aurait besoin parfoisde se souvenir un peu plus d’où on vient [...] de construire sur ce qu’on a bâti. »<strong>Le</strong> livre : Arvida (<strong>Le</strong> Quartanier) • Arvida, ville industrielle modèledu Saguenay, doit son nom au président de la compagnie d’aluminiumqui l’a créée en 1925. De cette ville qui l’a vu naître, Samuel Archibaldtire le titre de son recueil et l’inspiration des nouvelles qui lecomposent. À travers les récits de petites gens, de souvenirs oud’anecdotes familiales, d’histoires de pêche, de chasse, de hockey, defantômes ou d’horreur – toutes « à moitié fausses et à moitié inventées »– on se laisse emporter dans un univers familier déguisé en contréelointaine. <strong>Le</strong> ton résolument québécois de l’auteur se goûte comme unmets du terroir revisité. Arvida vient nous chatouiller les racines.René-Daniel Dubois, écrivain, dramaturge : « <strong>Le</strong> Québec abesoin de réfléchir [...] de remettre les regards à zéro, de peser sur reset. »<strong>Le</strong> livre : Voyage léger (La Peuplade) • Dans Voyage léger,Ariane décide de prendre le premier vol, quelle que soit ladestination, pour fuir son présent. Mais, à l’aéroport, ellerebrousse chemin sans le dire à personne. Pendant les semainesqui vont suivre, à l’insu de tous, elle habitera sa propre ville commeune étrangère, dormant à l’hôtel, marchant des kilomètres,voyageant dans les rues qu’elle croyait connaître, posant un regard neufsur ce qui l’entoure comme sur elle-même et ce qui l’a façonnée. MélissaVerreault nous offre un roman sous forme de quête identitaire, dans lequelle retour à l’essentiel apparaît comme la seule planche de salut.Pascale Bussières, actrice: «On a tout ce qu’il faut ici [...] On atellement tout qu’on gaspille.»<strong>Le</strong> livre : Bashir Lazhar (<strong>Le</strong>méac) • Originaire d’Algérie, BashirLazhar a immigré à Montréal dans l’espoir d’y faire venir sa famille etde s’inventer une vie meilleure. Aujourd’hui remplaçant dans uneclasse de 6 e , il constate, impuissant, que la rigueur a fait place à uneindulgence molle. Dans sa pièce Bashir Lazhar, Evelyne de la Chenelièrenous présente crûment un homme qui a tout perdu, mais qui se débatpour inculquer des notions essentielles à des élèves habitués à recevoirbeaucoup, sans qu’on exige véritablement d’eux un effort. Par le biaisd’un (quasi-)monologue, l’auteure nous met face à nous-mêmes.Elle nous force à comparer notre situation à celle de Lazhar et àconstater que nous vivons dans une telle opulence que nous devenonsdes enfants gâtés.LE LIBRAIRE • HORS SÉRIE • DÉCEMBRE 2011 • 35

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