Point Pressedu 20 juin 2012Les risques pathogènesContaminations microbiologiques liées à <strong>la</strong> qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>eaux</strong>Certaines personnes ma<strong>la</strong><strong><strong>de</strong>s</strong> ou porteurs sains émettent <strong><strong>de</strong>s</strong> germes dits pathogènes que l'on pourraretrouver dans les <strong>eaux</strong> usées rejetées au milieu récepteur. Par ailleurs, les baigneurs eux-mêmesapportent <strong><strong>de</strong>s</strong> germes dans l'eau. Le contact du baigneur avec <strong><strong>de</strong>s</strong> germes pathogènes en quantitéimportante peut entraîner <strong><strong>de</strong>s</strong> ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong> <strong>la</strong> sphère oto-rhino <strong>la</strong>ryngée (O.R.L.) ou <strong>de</strong> l'appareildigestif.Une eau <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>, dans <strong>la</strong>quelle les limites <strong>de</strong> qualitédéfinies par <strong>la</strong> directive sont respectées, présente peu <strong>de</strong>risques pour <strong>la</strong> santé du baigneur. A contrario, il est difficiled'i<strong>de</strong>ntifier précisément le risque encouru par une personnequi se baigne dans une eau dite <strong>de</strong> mauvaise qualité. Cerisque dépend <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> santé du baigneur lui-même.Toutefois, pour une popu<strong>la</strong>tion prise dans son ensemble, <strong>la</strong>baigna<strong>de</strong> en eau polluée correspond à une augmentation durisque d'apparition <strong>de</strong> troubles <strong>de</strong> santé.Dans l'eau, les germes pathogènes sontassez difficiles à détecter. Onrecherche donc <strong><strong>de</strong>s</strong> microbes peupathogènes, dits « germes témoins <strong>de</strong>contamination fécale » mais simples àdétecter et dont <strong>la</strong> présence permet <strong>de</strong>penser qu’il y a une contamination par<strong><strong>de</strong>s</strong> germes plus dangereux. Pour cesgermes, <strong>la</strong> directive européenne du8 décembre 1975 a fixé <strong><strong>de</strong>s</strong> normes <strong>de</strong>qualité.Le cas particulier <strong>de</strong> <strong>la</strong> leptospiroseDe nombreuses variétés <strong>de</strong> leptospires, bactériesresponsables <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, sontprésentes dans l'environnement. Beaucoup <strong>de</strong>mammifères sauvages ou domestiques (rats,bétail, chiens) peuvent être infectés et constituent lesprincipaux disséminateurs. La leptospirose setransmet essentiellement selon <strong>de</strong>ux mo<strong><strong>de</strong>s</strong>, parvoie digestive (absorption d'aliments souillés parl'urine d'animaux ma<strong>la</strong><strong><strong>de</strong>s</strong>) et par contact cutanéavec le milieu extérieur (en particulier l'eau). Il estutile <strong>de</strong> désinfecter les coupures et les éraflures afin<strong>de</strong> s’en prémunir.Pour limiter les risques <strong>de</strong> contamination,il est recommandé <strong>de</strong> se baigner que surles sites <strong>de</strong> baigna<strong><strong>de</strong>s</strong> surveillées etdéc<strong>la</strong>rées.Par ailleurs, il est important <strong>de</strong> ne pas sebaigner en eau stagnante ou si l’on porte<strong><strong>de</strong>s</strong> blessures.Cette ma<strong>la</strong>die infectieuse était, à l'origine, surtout connue comme ma<strong>la</strong>die professionnelle(égoutiers, agriculteurs, vétérinaires...). Elle <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus une ma<strong>la</strong>die liée aux loisirsaquatiques.Dans l'eau douce, un grand nombre <strong>de</strong> leptospires peuvent être présentes mais toutes ne sont paspathogènes. Ainsi, lors d'une recherche <strong>de</strong> leptospires dans l'eau <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>, l'interprétation <strong><strong>de</strong>s</strong>résultats en terme <strong>de</strong> risque sanitaire est difficile.20
Point Pressedu 20 juin 2012Les algues toxiques pour l'hommeDepuis quelques années, on observe <strong><strong>de</strong>s</strong> proliférations d'algues p<strong>la</strong>nctoniques ayant lieu toutspécialement en été car les conditions d'ensoleillement et <strong>de</strong> température sont favorables à leurdéveloppement. Ces algues sont responsables du phénomène "d'<strong>eaux</strong> colorées" vertes, rouges oubrunes, encore appelées "fleurs d'eau". Parmi ces algues, certaines peuvent poser <strong><strong>de</strong>s</strong> problèmes<strong>de</strong> santé publique.En eau douce, l'état <strong>de</strong> connaissance est beaucoup moinsavancé. Les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont montré que les cas d'intoxicationétaient dus à <strong><strong>de</strong>s</strong> toxines rencontrées uniquement dans legroupe <strong><strong>de</strong>s</strong> algues bleues (c<strong>la</strong>sse <strong><strong>de</strong>s</strong> Cyanophycées)notamment du genre microsystis 1 .Chez l'homme, <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes allergiques ont étéobservés à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong> en eau douce mais il n'apas été établi <strong>de</strong> causalité directe entre <strong>la</strong> présenced'algues et l'allergie en question.En matière <strong>de</strong> prévention, leministère chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santérecomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas sebaigner dans une eauprésentant une fleur d'eauimportante.Les services locaux sont chargésd'assurer l'information <strong><strong>de</strong>s</strong>baigneurs.Les toxines produites par les cyanobactéries sont extrêmement nombreuses. Elles sont c<strong>la</strong>sséesselon leur type d’action toxique et en fonction <strong>de</strong> leur structure molécu<strong>la</strong>ire :• Hépatotoxines : microcystines, nodu<strong>la</strong>rines, cylindrospermopsines ;• Neurotoxines : anatoxines, saxitoxines, et récemment <strong>la</strong> BMAA.1En eau <strong>de</strong> mer, quelques-unes d'entre elles produisent <strong><strong>de</strong>s</strong> toxines pouvant provoquer <strong><strong>de</strong>s</strong> sensations <strong>de</strong> brûlures ou <strong><strong>de</strong>s</strong>démangeaisons. Ces symptômes apparaissent en général très rapi<strong>de</strong>ment dès <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> l'eau ou, plus rarement, dans lesheures suivantes.21