Vivre Ensemble -Octobre 2007 - Créteil

RAPPORTRAITDe son Cameroun natal, Layone, de son vrai nomMichel Mvondo, a gardé la nonchalance apparenteet le sourire généreux. Son pseudonyme,transcription phonétique anglaise de “lion” estun clin d’œil aux “Lions indomptables”, l’équipe nationalede football du Cameroun. Arrivé à Créteil à l’âge de 11 ans,scolarisé au collège Schweitzer puis au lycée Léon-Blum,Layone, 28 ans aujourd’hui, a fait ses débuts dans le rap,par le biais de la danse : “Je faisais partie de l’AJC, l’Associationdes jeunes de Créteil. On se retrouvait dans un local prèsdu lac pour danser, écouter de la musique, échanger… A cetteépoque je composais des textes, mais le rap est venu un peu plustard. Je devais être en cinquième au collège Schweitzer. Monprof m’a surpris en train d’écrire un texte et m’a demandé de lelire devant toute la classe. Ça a dû lui plaire puisque j’ai étéinvité à participer à la fête de fin d’année du collège !”Quinze ans ont passé,“mais Layone n’a oubliéni ses débuts, ni Créteil.“En tant qu’artiste nousavons ce devoir de pousserles autres, explique-t-il.Moi-même j’ai eu besoin dusoutien de mes aînés, les gens de l’AJC, puis plus tard Frédo etle K.Fear de la Brigade qui ont produit mes premiers disques.Aujourd’hui, je suis compositeur, interprète, producteur,manager. Je veux encourager les plus jeunes, et surtout lesinfluencer positivement.”Ainsi, cet été, Layone a participé à un atelier d’écritureavec des adolescents des Bleuets-Bordières. Uneexpérience enrichissante, pour les jeunes comme pourl’artiste, qu’il espère bien renouveler. Conscient de l’importancequ’ils accordent à la musique et de l’influencequ’elle peut avoir sur eux, à l’heure où certains artistesrap prônent une violence de paroles et d’actes extrême,Layone aborde le rap avec sagesse. Ses écrits défendentdes valeurs telles que le respect, la tolérance, la sincérité,la solidarité, la famille, l’amitié. “La mode est à la violencereconnaît-il. Mais un artiste a un rôle social à jouer. Il fautapporter des idées constructives à ceux qui écoutent cette musiqueet évoluer par rapport au rap revendicatif. Je suis persuadéque le rap peut être un moteur de la vie de tous lesjours si l’on aborde, à travers lui, les bons sujets.”Le jeune rappeur, après un disque hip-hop original,Les écrits restent, concrétise actuellement unprojet sur lequel il travaille depuis deux ans, synthèsede sa démarche artistique : Les Indomptables.Un album musical à vocation humanitaire qui réunirades artistes tels que Manu Dibango, PrincesseErika, Yannick Noah, tous d’origineLe rap peut êtreun moteur de la viede tous les jourscamerounaise, et dont les recettes permettront definancer l’hospitalisation de malades au Camerounet de construire, en fonction des fonds récoltés,un dispensaire et une antenne médicale. ■”Layone, le jeune rappeurcristolien, s’est fait un nom dansla musique. Entre deux albums et des projetshumanitaires, il prend le temps de transmettreson art à la nouvelle génération.Positives vibrationsVIVRE ENSEMBLE N° 275 • 37