UM2-Magazine-decembre-2012-Numero4
UM2-Magazine-decembre-2012-Numero4
UM2-Magazine-decembre-2012-Numero4
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Numéro 4<br />
Décembre <strong>2012</strong><br />
Le magazine universitaire au cœur de science<br />
Des masters-ingénieurs<br />
experts formés à la<br />
faculté des sciences<br />
La quête du boson<br />
de Higgs enfi n<br />
récompensée<br />
Les pratiques<br />
culturelles au cœur<br />
de l'université<br />
DISPONIBLE EN TÉLÉCHARGEMENT SUR<br />
www.univ-montp2.fr<br />
Ensemble<br />
vers la nouvelle<br />
université<br />
1<br />
Université Montpellier 2 SCIENCES ET TECHNIQUES<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
MONTPELLIER | LANGUEDOC-ROUSSILLON | SUD DE FRANCE
2<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
Sommaire<br />
4 Dossier<br />
Ensemble vers la nouvelle université<br />
8 Au cœur du campus<br />
� Le son à fl eur de peau grâce à l’audio-tactile<br />
� Les pratiques culturelles au cœur de l'université<br />
� La tablette numérique au service de la pédagogie<br />
� Handicap : mieux vivre à l'<strong>UM2</strong><br />
12 À l’honneur à l’<strong>UM2</strong><br />
� Trois chercheurs de l’<strong>UM2</strong> nommés membres<br />
de l’Institut Universitaire de France<br />
� Yacine Benyoucef, un étudiant entreprenant<br />
� Sara Cavaliere, une subvention d'excellence<br />
� Clément Bessaguet, un étudiant qui vise juste<br />
14 Vie des labos<br />
� La quête du boson de Higgs enfi n récompensée<br />
� Les physiciens planchent sur le comportement de la matière<br />
<strong>UM2</strong> N°4 - DÉCEMBRE <strong>2012</strong><br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Michel Robert<br />
RÉDACTRICE EN CHEF<br />
Aline Périault,<br />
aline.periault@univ-montp2.fr<br />
Tél. +33 (0)4 67 14 92 87<br />
A COLLABORÉ À CE NUMÉRO<br />
Philippe Raymond<br />
CONCEPTION & MISE EN PAGE<br />
Olivier Piau, Agropolis Productions<br />
IMPRESSION<br />
Offset Deux Mille (France)<br />
UNIVERSITÉ MONTPELLIER 2<br />
Sciences et Techniques<br />
Place Eugène Bataillon<br />
34095 Montpellier CEDEX 5<br />
Tél. +33 (0)4 67 14 30 30<br />
communication@univ-montp2.fr<br />
www.univ-montp2.fr<br />
Tirage : 2.500 ex.<br />
Dépôt légal : décembre <strong>2012</strong><br />
ISSN : 2259-874X<br />
Toute représentation ou reproduction<br />
intégrale ou partielle faite sans le<br />
consentement de l’auteur ou de ses<br />
représentants est illicite (art. A du Code<br />
de la Propriété Intellectuelle).<br />
16 International<br />
� Le Programme Erasmus fête ses 25 ans<br />
18 Innovation<br />
� Avec AxLR, la recherche en Languedoc-Roussillon passe<br />
à la vitesse supérieure<br />
20 Formation<br />
� Inventer les objets intelligents de demain<br />
� Des masters-ingénieurs experts formés à la Faculté<br />
des sciences<br />
22 Composantes<br />
� Polytech Montpellier vous offre la mer à boire<br />
23 Publications
1, 2, 3... taguez !<br />
Le QR code, vous connaissez ?<br />
Ce drôle de carré permet, à partir<br />
de votre téléphone, d'accéder<br />
directement à du contenu<br />
électronique (page Internet, vidéo,<br />
contenu multimédia...) sans<br />
avoir besoin de saisir l'adresse<br />
correspondante.<br />
Muni de votre téléphone équipé<br />
d’un appareil photo et d’une<br />
application (gratuite) de lecture<br />
(QR Reader en anglais), Qrafter<br />
(iPhone), Goggles (Android),<br />
QR Code Scanner Pro<br />
(Blackberry), Bing (Windows<br />
Phone), trois étapes suffi sent :<br />
1. lancer l'application,<br />
2. photographier le Qrcode,<br />
3. lire le contenu. �<br />
Édito<br />
De grands enjeux<br />
pour la communauté universitaire<br />
En ce début d’année universitaire, des défi s majeurs<br />
animent notre communauté.<br />
Le premier concerne les Assises de l’Enseignement Supérieur<br />
et de la Recherche. Lancées par notre Ministère, elles<br />
se déroulent aux échelles nationale, régionale et locale, avec<br />
notamment la mise en place d’ateliers-débats et d’un congrès<br />
au sein de l’Université Montpellier 2.<br />
Centrées autour des trois thèmes de la formation, la recherche et la structuration des<br />
universités, ces assises sont l’occasion de rappeler que de telles questions sont indissociables<br />
d’une mission de Service Public.<br />
Le second évènement, auquel ce numéro d’<strong>UM2</strong>, le magazine universitaire au cœur de<br />
science consacre son dossier, constitue un acte majeur pour notre avenir : il concerne<br />
la fusion de l’Université Montpellier 1 et de l’Université Montpellier 2, avec la création<br />
d’une nouvelle université début 2015.<br />
Les objectifs sont d’abord ceux d’une meilleure visibilité et d’une attractivité renforcée<br />
pour cet établissement. Ils sont aussi ceux d’une cohésion accrue de son offre de<br />
formation, de la mise en place de passerelles plus nombreuses pour les étudiants et<br />
d’une plus grande synergie entre ses laboratoires de recherche. Il s’agit également<br />
d’avoir une meilleure effi cacité et réactivité des structures de pilotage.<br />
Ce projet est celui des deux universités partenaires ; leurs équipes de direction travaillent<br />
de façon conjointe et rapprochée pour sa mise en place progressive, avec des<br />
groupes de travail thématiques et des réunions communes de leurs conseils centraux.<br />
Bien au delà des logiques comptables et fi nancières, cette fusion devra susciter l’adhésion<br />
du plus grand nombre, aussi bien au sein de notre communauté qu’à l’extérieur.<br />
Les questions qui peuvent en résulter feront ainsi l’objet d’échanges avec l’ensemble<br />
des acteurs, personnels et étudiants.<br />
Cette nouvelle université de Montpellier permettra, nous en sommes certains, de<br />
mieux répondre aux enjeux universitaires de notre région.<br />
Michel Robert,<br />
Président de l’Université Montpellier 2 - Sciences et Techniques<br />
3<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
4<br />
Dossier<br />
À<br />
PARTIR du premier janvier 2015,<br />
l'UM1 et l'<strong>UM2</strong> formeront une<br />
seule et même université.<br />
Nous nous sommes engagés dans<br />
cette fusion avant tout afi n de simplifi er<br />
la vie des étudiants et des personnels,<br />
et le fonctionnement des laboratoires.<br />
La fusion devrait également faciliter les<br />
relations que nous entretenons avec des<br />
partenaires extérieurs qui, malgré leur<br />
désir de tisser des liens avec l'université,<br />
sont parfois découragés par l'existence<br />
de deux établissements intervenant sur<br />
les mêmes secteurs disciplinaires et qui<br />
ne savent pas à qui s'adresser. Elle nous<br />
permettra d'expliquer plus simplement<br />
notre offre de formation en sciences de<br />
la vie, santé ou chimie aux lycéens et<br />
aux étudiants et de mettre en place des<br />
initiatives cohérentes pour lutter contre<br />
l'échec. Enfin, elle rendra plus aisé le<br />
développement de thématiques transversales.<br />
Pour réussir cette fusion, nous veillerons<br />
à associer tous les acteurs. L'objectif<br />
n'est pas de faire des économies<br />
mais au contraire d'améliorer la qualité<br />
des services et les conditions de travail<br />
des personnels. Les différents services<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
Ensemble<br />
vers la nouvelle université<br />
Construisons<br />
une nouvelle université<br />
centraux ont déjà commencé à s'expliquer<br />
mutuellement leurs pratiques. Des<br />
groupes de travail font actuellement<br />
l'inventaire des procédures et des outils<br />
utilisés. Nous préparons ainsi nos<br />
administrations pour qu'elles abordent<br />
en toute sérénité les différentes étapes<br />
du processus. Nous saurons profiter<br />
des expériences des autres universités<br />
et nous rendrons compte régulièrement<br />
de l'évolution du projet : nous organiserons<br />
un congrès dans quelques mois<br />
pour présenter l'avancement du projet.<br />
Les équipes de direction des deux universités<br />
sont prêtes pour la fusion politique :<br />
une grande partie de l'offre de formation<br />
fait déjà l'objet de cohabilitations et nos<br />
laboratoires et écoles doctorales ont<br />
pris l’habitude de raisonner à l’échelle<br />
du site. Les structures de gouvernance<br />
respecteront les principes de collégialité<br />
et de subsidiarité auxquels nous tenons et<br />
s'appuieront sur les collegium et pôles de<br />
site pour définir une politique commune<br />
notamment en matière d'emploi.<br />
Nous devons aussi accélérer les chantiers<br />
de rénovation de nos campus. Les<br />
constructions et réhabilitations trop longtemps<br />
attendues devront accompagner<br />
la structuration de la nouvelle université.<br />
Celle-ci se déclinera en un réseau de campus<br />
accueillant les composantes de formation<br />
et les laboratoires de recherche.<br />
Ces campus devront avoir les moyens<br />
de développer une politique de vie étudiante<br />
en concertation avec les autres<br />
établissements présents sur ces sites<br />
pour contribuer à créer une dynamique<br />
commune.<br />
Enfin nous serons particulièrement attentifs<br />
aux engagements de l'État sur les<br />
moyens dotant cette nouvelle université<br />
qui devra être un phare en région au<br />
service des étudiants et de la formation<br />
tout au long de la vie, une université où<br />
tous les personnels trouverons leur place<br />
avec des conditions de travail améliorées.<br />
Ensemble nous pourrons ainsi continuer<br />
à défendre les missions de Service Public<br />
d'enseignement et de recherche. �<br />
Gilles Halbout,<br />
1 er Vice-président<br />
en charge de la<br />
nouvelle université
L’Université Montpellier 1<br />
vers la fusion<br />
� L'UM1 est parfois vue comme une<br />
université forte de ses traditions ;<br />
comment vit elle la perspective d'une<br />
fusion avec l'<strong>UM2</strong> ?<br />
Côté UM1, l’idée d’une fusion des trois<br />
universités de Montpellier est ancienne.<br />
Nous avons toutefois pris acte du souhait<br />
de l’UM3 de ne pas se joindre à un<br />
tel processus. L’UM1 est effectivement<br />
présentée comme une université attachée<br />
à ses traditions. C’est sans doute le poids<br />
de l’histoire, dans le sens où la plupart<br />
de ses UFR se dénomment « Facultés »<br />
en raison de leur existence antérieure à<br />
l’université. Les directeurs de ses composantes<br />
bénéfi cient ainsi d’une large<br />
autonomie pour faire fonctionner leur<br />
structure, même si les questions les plus<br />
stratégiques sont gérées au niveau central.<br />
Je ne pense toutefois pas que le poids<br />
des composantes soit un frein à la fusion<br />
car elles sont aussi au centre de l’<strong>UM2</strong>.<br />
La nouvelle université devra s’appuyer<br />
sur la renommée des composantes qui<br />
constitueront sa colonne vertébrale.<br />
� Quelles avancées attendez- vous de la<br />
fusion ?<br />
Cette fusion doit en premier lieu permettre<br />
la « recomposition » de domaines aujourd’hui<br />
divisés entre nos établissements<br />
afi n d’asseoir une politique scientifi que<br />
plus réactive. C’est le cas de la biologie<br />
santé, de la chimie et de la gestion, même<br />
si, pour ces deux derniers domaines,<br />
d’autres structures continueront à exister<br />
sur le site après 2015. La fusion doit<br />
aussi permettre d’améliorer l’image de<br />
notre ville universitaire et, côté visibilité,<br />
conduire à créer une des cinq plus grandes<br />
universités de province pour renforcer son<br />
attractivité, d’abord au niveau national<br />
mais également à l’international.<br />
� Quelles seront les étapes clefs du<br />
processus ?<br />
Une fusion constitue le « toit » sur le plan<br />
juridique, mais il faut aussi construire les<br />
« murs ». Ainsi 2013 sera l’année d’élaboration<br />
du contrat quinquennal défi nissant<br />
notre stratégie. Avant cela, il faudra adopter<br />
une « Charte commune » des valeurs<br />
et principes que cette université devra<br />
respecter et, durant 2013, les murs se<br />
construiront par un rapprochement progressif<br />
des services et des outils de gestion<br />
avec une harmonisation des procédures.<br />
L’université qui verra le jour début<br />
2015 doit fonctionner dès sa naissance.<br />
� Voyez-vous des obstacles potentiels ?<br />
Il est évidemment plus facile de mobiliser<br />
une communauté lorsque le contexte<br />
fi nancier est favorable. À l’inverse, avec<br />
des dotations qui ne permettent pas de<br />
conduire de manière satisfaisante l’ensemble<br />
de nos missions, le processus<br />
de fusion peut susciter des craintes. Ce<br />
n’est pas l’objectif poursuivi. Nous devons<br />
tout abord expliquer et communiquer sur<br />
les étapes et les processus suivis. Mais,<br />
surtout, nous devons être accompagnés<br />
par le ministère et les collectivités territoriales<br />
qui tireront aussi un bénéfi ce de<br />
cette fusion en terme d’image de marque<br />
du site. �<br />
Philippe Augé,<br />
Président de<br />
l’Université<br />
Montpellier 1<br />
5<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
6<br />
Dossier<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
Les grands axes<br />
de la nouvelle université<br />
L'université fusionnée : une véritable synergie<br />
� À quoi ressemblera l’université fusionnée ?<br />
Une université ancrée sur le territoire et constituée<br />
d’un réseau de campus qui auront leur identité<br />
et vie interne ; ils rendront aux étudiants et aux<br />
personnels tous les services de proximité indispensables.<br />
� Comment réussir cette fusion ?<br />
Il nous faut apprendre d’abord à mieux nous<br />
connaître à tous les niveaux (équipes de direction,<br />
La formation<br />
La recherche<br />
Jean-Patrick<br />
Respaut,<br />
Vice-président du<br />
Conseil des Études et<br />
de la Vie Universitaire<br />
La fusion de nos deux universités est une<br />
chance pour notre recherche. Elle simplifi<br />
era la vie de nos chercheurs et clarifi era<br />
les stratégies de nos laboratoires qui ont<br />
souvent pour tutelles les deux établissements.<br />
Au niveau du site académique, la<br />
création imminente d'un collège doctoral<br />
unique, positionné au niveau du PRES,<br />
permettra une coordination et une harmonisation<br />
des formations doctorales et<br />
constitue une étape importante dans le<br />
personnels administratifs et techniques, enseignants,<br />
enseignants chercheurs et chercheurs,<br />
étudiants, composantes, laboratoires), puis travailler<br />
ensemble, en partageant nos méthodes et<br />
en pensant aux nouvelles procédures de l’université<br />
unique. Chacun en a la forte volonté ; il<br />
nous faut la transformer en une véritable synergie<br />
sur la base d’un enrichissement mutuel. La<br />
réussite de la fusion se prépare ensemble et dès<br />
maintenant. �<br />
Cette fusion constitue un enjeu fort pour<br />
l’avenir de la formation universitaire et<br />
du développement économique par le<br />
biais de l’insertion professionnelle des<br />
étudiants, tant du point de vue local que<br />
régional. Le nombre de formations cohabilitées<br />
entre les deux universités est<br />
déjà conséquent aux niveaux Master et<br />
Licence, notamment dans les domaines de<br />
la biologie, de la biochimie ou de la santé.<br />
rapprochement des différentes universités<br />
et écoles. Toujours au niveau du site académique,<br />
des pôles thématiques sont en<br />
train de se structurer entre les différents<br />
acteurs que sont les universités, écoles,<br />
organismes de recherche... (pôle MIPS,<br />
pôle Agro, pôle Chimie Balard, pôle Biologie<br />
Santé...). Au niveau interne de l'<strong>UM2</strong>,<br />
et sans présager de la structuration interne<br />
de la future université fusionnée, ces pôles<br />
d établissement sont les intermédiaires<br />
Christophe Iung,<br />
Vice-président<br />
du Conseil d’Administration<br />
Ces bases vont permettre aux équipes<br />
pédagogiques de se rapprocher afi n de<br />
préparer la future offre de formation de<br />
l’établissement commun. L’objectif est<br />
celui d’un enrichissement mutuel, sur la<br />
base du respect de la diversité et des<br />
identités des composantes d’enseignement<br />
ainsi que des acteurs en formation<br />
initiale, continue ou par apprentissage. Un<br />
beau et grand chantier en perspective. �<br />
naturels entre les communautés et la présidence.<br />
�<br />
Bernard Godelle,<br />
Vice-Président du<br />
Conseil Scientifi que
Les étudiants<br />
L’innovation<br />
Olivier Ourmières-<br />
Montel,<br />
Vice-président Étudiant<br />
Indéfectiblement attachées à soutenir la<br />
recherche libre et en quête de connaissances,<br />
l’Université Montpellier 2 et l’Université<br />
Montpellier 1 sont aujourd’hui également<br />
très actives dans les travaux qui<br />
visent à répondre à des besoins directs de<br />
la société. On peut ainsi trouver au sein<br />
d’un même laboratoire des chercheurs<br />
passionnés par une question théorique et<br />
d’autres très impliqués dans le transfert<br />
entre universités et entreprises.<br />
L’international<br />
Le personnel<br />
François Henn,<br />
Vice-président<br />
délégué aux relations<br />
internationales<br />
Les équipes administratives et techniques<br />
sont au cœur de nos missions<br />
principales (formation, recherche, insertion,<br />
etc.). Elles opèrent sur la base de<br />
méthodes communes mais aussi selon<br />
des processus plus individualisés, liés à<br />
l’identité de chacun et à une culture de<br />
travail développée au fil des années en<br />
fonction des spécificités.<br />
Les étudiants sont la principale richesse<br />
des universités montpelliéraines. Au delà<br />
de leur investissement au sein de leurs<br />
formations, ils portent de nombreuses<br />
actions, associatives ou autres, qui<br />
contribuent au rayonnement des établissements.<br />
Cette fusion représente une véritable<br />
opportunité pour eux, aussi bien en<br />
termes de complémentarité de l’offre de<br />
formation que de son enrichissement par<br />
l’interdisciplinarité, au cœur des métiers<br />
Partenaires dans de nombreux laboratoires<br />
qui ont tissé des liens de recherche<br />
fructueux avec des industriels, partenaires<br />
dans la Société d’Accélération du Transfert<br />
de Technologies AxLR qui vient juste<br />
de voir le jour, nos établissements ont<br />
plus que jamais vocation à développer<br />
un service effi cace, en appui et à l’écoute<br />
des chercheurs et de leurs collaborateurs<br />
industriels. �<br />
Aujourd’hui encore plus qu’hier, l’internationalisation<br />
de l’enseignement supérieur<br />
et de la recherche s’impose comme une<br />
nécessité. C’est une véritable opportunité<br />
pour nos établissements qui se nourrissent<br />
tout autant d’ouverture et de confrontations<br />
que de ressources et de compétences.<br />
Comme pour toute forme d’action<br />
géopolitique, les relations internationales<br />
des universités obéissent à l’adage qui<br />
veut que l’union fait la force.<br />
La fusion entre nos deux établissements<br />
fera se rencontrer ces équipes pour aller<br />
vers une mise en commun maitrisée et<br />
respectant les prérogatives de chacun.<br />
Ce principe de collégialité et de subsidiarité<br />
constitue le socle du processus de<br />
fusion, qui se fera nécessairement avec<br />
la participation de tous. Cela nécessite<br />
d’y mettre les moyens nécessaires et d’y<br />
consacrer le temps de l’explication et de<br />
de demain, que du développement de la<br />
vie étudiante « territoriale » avec une mise<br />
en réseau des campus et sites affi liés à<br />
l’UM1 et à l’<strong>UM2</strong>. Les étudiants seront<br />
des acteurs majeurs sur ces aspects et<br />
lors du processus de fusion, en mettant<br />
en place un comité de pilotage qui défi nira<br />
la structuration de cette université, entre<br />
autres autour d’un bureau et d’assemblées<br />
de la vie étudiante. �<br />
François Pierrot,<br />
Vice-président<br />
délégué à l’innovation<br />
et aux relations avec<br />
les entreprises<br />
La fusion de nos établissements nous<br />
rendra plus visible. Elle nous permettra<br />
d’accroitre notre représentation dans les<br />
pays étrangers, de mutualiser nos moyens<br />
et ainsi de démultiplier l’impact de nos<br />
actions et, enfi n, de mieux coordonner<br />
l’accueil des étudiants, enseignants et<br />
chercheurs étrangers, éléments essentiels<br />
de notre rayonnement international. �<br />
la consultation. C’est sous ces conditions<br />
que le fonctionnement de la nouvelle université<br />
sera une réussite. �<br />
Jacques Soëte,<br />
Chargé de mission aux<br />
personnels BIATSS de<br />
la nouvelle université<br />
7<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
8<br />
Au cœur du campus<br />
Le son à fl eur de peau<br />
grâce à l’audio-tactile<br />
APPRENEZ à écouter avec votre<br />
corps grâce à l’artiste Lynn<br />
Pook, accueillie en résidence à<br />
l’Université Montpellier 2, qui invite son<br />
public à une expérience immersive hors<br />
du commun.<br />
« Sensible, inouï, surprenant et difficilement<br />
descriptible ». Les spectateurs<br />
qui ont fait l’expérience de l’audio-tactile<br />
ne manquent pas d’enthousiasme.<br />
L’audio-tactile ? C’est un travail artistique<br />
développé par la plasticienne Lynn<br />
Pook qui explore la dimension vibratoire<br />
du son. Principe : un dispositif d’écoute<br />
qui permet à l’auditeur/spectateur de<br />
percevoir le son par conduction osseuse<br />
et d'en ressentir la dimension vibratoire<br />
tactile sur la peau. Une quinzaine de<br />
haut-parleurs sont disposés sur la peau<br />
des participants pour faire circuler des<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
stimulations sonores et musicales à<br />
la surface de leur corps. Ces derniers<br />
sont par ailleurs équipés de bouchons<br />
d’oreille pour les priver de leur mode<br />
d’écoute classique. « Parce que moins<br />
on entend avec les oreilles, plus on<br />
entend par conduction osseuse », souligne<br />
Lynn Pook qui a toujours intégré<br />
dans son travail artistique le rapport avec<br />
le corps et les perceptions. Résultat :<br />
« une œuvre in situ, sur et dans le corps<br />
du spectateur ».<br />
Le Pôle Culture de l’Université Montpellier<br />
2 a invité l’artiste et son projet<br />
« Substance son » pendant 2 mois pour<br />
permettre de faire partager l’audio-tactile<br />
à un public élargi et notamment se<br />
rapprocher de la communauté scientifique.<br />
« Je n’ai pas de formation spécifiquement<br />
scientifique, mon travail<br />
repose sur une approche purement<br />
intuitive », précise Lynn Pook. L’artiste<br />
souhaite échanger avec des spécialistes<br />
en physiologie et en neurosciences pour<br />
améliorer sa compréhension des phénomènes<br />
mis en jeu. « J’espère également<br />
pouvoir rencontrer des informaticiens,<br />
des roboticiens ou tout autre scientifique<br />
se sentant concerné dans sa pratique<br />
par ce qui est mis en œuvre avec l’audio-tactile<br />
et qui pourront apporter leur<br />
contribution pour faire évoluer aussi bien<br />
les interfaces de musique assistée par<br />
ordinateur que les prototypes d'écoute »,<br />
souligne l’artiste.<br />
Pendant 2 semaines, les étudiants et les<br />
chercheurs auront la possibilité de découvrir<br />
l’audio-tactile grâce à un hamac<br />
installé à la bibliothèque universitaire où<br />
chacun pourra venir tenter l’expérience<br />
immersive. Une rencontre entre l’univers<br />
scientifique et l’univers artistique qui va<br />
permettre au projet « Substance son » de<br />
se transformer et de s’ouvrir à un plus<br />
large public. « Je souhaite également<br />
travailler avec des personnes en situation<br />
de handicap, notamment autistes<br />
ou malentendantes, et pourquoi pas<br />
voir des applications thérapeutiques<br />
découler de l’audio-tactile », envisage<br />
Lynn Pook. À bon entendeur… �<br />
Où : Pôle Culture<br />
Bâtiment 34<br />
Tél. +33 (0)4 67 14 48 34<br />
culture@univ-montp2.fr<br />
…www.lynnpook.de
Curiosité, éveil et<br />
développement personnel<br />
LE PÔLE Culture de l’Université<br />
Montpellier 2 organise des<br />
ateliers de pratique artistique<br />
pour le personnel et les étudiants.<br />
Objectif : ouvrir une fenêtre sur l’art et<br />
créer du lien. Au menu : photo, création<br />
sonore ou encore théâtre.<br />
Comment sensibiliser les étudiants et<br />
personnels de l’Université Montpellier<br />
2 à l’art ? « Rien ne vaut la pratique »,<br />
répondent Eléonore Mercier et Caroline<br />
Dat. Les deux médiatrices culturelles organisent<br />
des ateliers de pratique artistique<br />
amateur proposés gratuitement aux étudiants<br />
et à tous les membres du personnel<br />
de l’université. « Au-delà de la dimension<br />
artistique, ces ateliers représentent des<br />
lieux et moment de rencontre, d’échange<br />
d’expérience, de création de lien intergénérationnel<br />
: ils participent réellement au<br />
bien-être des personnels et étudiants »,<br />
explique Eléonore Mercier.<br />
Parmi les nombreuses activités artistiques<br />
proposées, le pôle culture développe les<br />
ateliers numériques et technologiques,<br />
mettant ainsi les sciences au cœur de la<br />
pratique. Les usagers peuvent par exemple<br />
s’initier à la photo numérique grâce à un<br />
atelier qui couvre toutes les étapes du processus<br />
de création, de la prise de vue à<br />
la retouche sur ordinateur jusqu’au tirage<br />
photo et à la mise en place de l’exposition.<br />
Les passionnés de photo peuvent également<br />
participer à l’atelier sténopé qui<br />
propose une initiation au maniement de la<br />
boîe noire, remontant ainsi aux origines de<br />
la photographie. Les amateurs de nouvelles<br />
technologies seront également comblés par<br />
l’atelier musique assistée par ordinateur<br />
qui leur permettra de s’initier à la création<br />
sonore ou encore par l’atelier circuit-bending<br />
qui propose de détourner les jeux<br />
d’enfant pour en faire de la musique. Le<br />
service met également en place un atelier<br />
Ciné-Mix, en partenariat avec le Crous,<br />
qui propose de mélanger son et image.<br />
« Il ne s’agit cependant pas d’ateliers techniques,<br />
ces technologies sont toujours<br />
utilisées dans une démarche de création<br />
� Les Fais(lés) de l'impro à l'<strong>UM2</strong>.<br />
les pratiques culturelles<br />
au cœur de l'université<br />
artistique», précise Eléonore Mercier.<br />
Chaque atelier est en effet encadré par<br />
un artiste professionnel qui bien au-delà<br />
de la compétence technique va amener<br />
son point de vue et sa sensibilité.<br />
Le pôle culture propose également des ateliers<br />
création de meubles en carton, chorale<br />
ou encore théâtre d’impro, en partenariat<br />
avec le comité d’action sociale de l’<strong>UM2</strong>.<br />
« Ces activités sont également de bonnes<br />
occasions pour les personnels de rencontrer<br />
des gens qui travaillent dans d’autres<br />
services et qu’ils ne sont pas amenés à<br />
côtoyer autrement », souligne Eléonore<br />
Mercier. Créer du lien grâce à l’art : pari<br />
réussi pour le Pôle Culture. �<br />
Où : Pôle Culture<br />
Bâtiment 34<br />
Tél. +33 (0)4 67 14 48 34<br />
culture@univ-montp2.fr<br />
… www.facebook.com/pages/Pôle-Culture-<br />
<strong>UM2</strong>/134421229994403<br />
9<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
10<br />
Au cœur du campus<br />
La<br />
LA RENTRÉE se décline<br />
en numérique à Polytech<br />
Montpellier : l’école va équiper<br />
d’une tablette numérique chacun de<br />
ses 300 nouveaux étudiants. Mission<br />
assignée à la petite fenêtre : ouvrir de<br />
nouveaux horizons pédagogiques.<br />
La tablette numérique, un cadeau de<br />
bienvenue ? « Absolument pas, assure<br />
Serge Pravossoudovitch, directeur de<br />
Polytech Montpellier. C’est un nouvel<br />
outil de travail qui répond aux besoins<br />
pédagogiques modernes. L’évaluation<br />
des différentes solutions numériques a<br />
fait l’objet d’une analyse approfondie par<br />
l’équipe pédagogique, en concertation<br />
avec les étudiants. La solution retenue,<br />
la tablette tactile, a plus d’un avantage<br />
sur l’ordinateur portable. Elle est moins<br />
chère. Elle est moins perturbante pour<br />
les enseignants, qui gardent mieux le<br />
contact avec les étudiants que face à<br />
une forêt d’écrans levés. Et elle est plus<br />
prometteuse en termes de développement<br />
de nouvelles approches pédagogiques ».<br />
Ressources au bout des doigts<br />
Autres avantages : l’accès permanent<br />
aux ressources pédagogiques et une<br />
interaction plus participative. On peut<br />
désormais, pendant le cours, échanger<br />
des données et obtenir les résultats en<br />
temps réel, répondre à un QCM, annoter<br />
les supports pédagogiques, intégrer le<br />
multimédia dans une présentation modifiable<br />
par chacun… « C’est un outil adapté<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
tablette numérique<br />
au service de la pédagogie<br />
aux étudiants d’aujourd’hui,<br />
donc un<br />
facteur de motivation<br />
et de réussite dans<br />
les études », poursuit<br />
le directeur de Polytech<br />
Montpellier.<br />
Si l’opération peut paraitre<br />
spectaculaire, elle<br />
se fera à terme à coût<br />
réduit en engendrant une<br />
nouvelle façon de penser<br />
l’informatique à l’école :<br />
il fallait de toute façon<br />
remplacer le parc des ordinateurs.<br />
« On a préféré<br />
équiper les étudiants plutôt<br />
que l’école, explique Serge<br />
Pravossoudovitch. Cela permettra de disposer<br />
de ressources informatiques dans<br />
toutes les salles de l’école et de donner<br />
aux apprenants un outil plus performant ».<br />
Cette année, le financement est assuré<br />
pour moitié par les ressources propres<br />
de l’école et pour moitié par l’Université<br />
Montpellier 2, dans le cadre du Contrat<br />
Objectifs Moyens.<br />
Nouveaux usages pédagogiques<br />
Ancien directeur adjoint de Polytech<br />
Montpellier, aujourd’hui vice-président<br />
délégué aux Ressources - Personnels,<br />
Pilotage, Numérique à l’<strong>UM2</strong>, Christophe<br />
Fiorio a mené de bout en bout l’opération<br />
« tablettes numériques ». S’il compte<br />
sur la dimension ludique de ce matériel<br />
pour aider les<br />
étudiants à se réapproprier<br />
les contenus pédagogiques, ses attentes<br />
vont bien au-delà.<br />
« L’arrivée de la tablette fait partie de<br />
notre démarche globale de rénovation<br />
pédagogique, qui consiste par exemple<br />
à intégrer de plus en plus les TD dans<br />
les cours pour réconcilier théorie et pratique,<br />
et à apporter un accès direct aux<br />
ressources ». Du côté des enseignants<br />
comme des étudiants, il s’agit aussi de<br />
stimuler l’imagination et « d’inciter à de<br />
nouveaux usages ».<br />
Premier bilan ? « À la fin du semestre,<br />
avec les étudiants et les enseignants ».<br />
Ces derniers se sont mobilisés : une<br />
vingtaine d’entre eux est volontaire pour<br />
l’opération. �
Handicap<br />
mieux vivre à l'<strong>UM2</strong><br />
LE SERVICE d'Accompagnement<br />
des Étudiants et Personnels<br />
Handicapés (SAEPH)<br />
accompagne au quotidien toutes les<br />
personnes en situation de handicap.<br />
Avec un projet commun : permettre à<br />
chacun de mieux vivre son travail ou<br />
ses études.<br />
Il est né de la loi du 12 février 2005,<br />
qui pose « l’égalité des droits et des<br />
chances » des personnes handicapées.<br />
La mission du SAEPH ? Aider à compenser<br />
les conséquences d’un handicap.<br />
Si la démarche reste la même pour les<br />
personnels et les étudiants, « chaque<br />
situation est unique » explique Véronique<br />
Desbois, responsable d’un service qui<br />
se veut d’abord « un espace de parole et<br />
d’écoute ». Où avant d’obtenir une aide<br />
concrète, l’on vient d’abord s’exprimer,<br />
s’informer sur ses droits, demander<br />
conseil.<br />
LE SAEPH EN CHIFFRES<br />
� 3 permanents, 1 chargé de mission et 5 assistants pédagogiques<br />
� 5 à 10 contrats passés chaque année avec des étudiants<br />
ou des enseignants<br />
� 46 agents de l’<strong>UM2</strong> sont suivis par le SAEPH.<br />
20 d’entre eux bénéfi cient d’un aménagement de poste<br />
� 200 étudiants sont en situation de handicap à l’<strong>UM2</strong>.<br />
100 d’entre eux bénéfi cient d’un aménagement des examens,<br />
50 sont suivis au quotidien par le SAEPH.<br />
Accompagnement sur mesure<br />
� Une équipe au service de l'accueil<br />
et de l'accompagnement des personnes handicapées<br />
Aménagement de son poste de travail,<br />
réorientation professionnelle, mise en<br />
place du télétravail… Le SAEPH est là<br />
pour trouver des solutions adaptées.<br />
Les services destinés aux étudiants ?<br />
Ils sont nombreux : documents pédagogiques<br />
adaptés (copies en braille,<br />
podcasts sous-titrés…), prêt de matériel<br />
(ordinateurs, logiciels spécialisés…), ou<br />
même accompagnement au quotidien<br />
(tutorat, interprétariat…).<br />
Assistante pédagogique, Charline<br />
Artières se veut avant tout un « outil<br />
au service de l’étudiant ». Comment ?<br />
En lui apportant une aide à la prise<br />
de note, à l’organisation, ou encore<br />
à la méthodologie de travail. Mais<br />
aussi en faisant le lien avec l’équipe<br />
pédagogique et avec l’environnement<br />
de l’étudiant.<br />
Ateliers de sensibilisation<br />
Aider les personnes en situation de<br />
handicap, c’est aussi aider leur entourage.<br />
« Pas toujours facile d’accepter<br />
la différence, dit Isabelle Pecquenard,<br />
référente handicap des étudiants. Il faut<br />
parfois apaiser des situations de tensions<br />
et de non-dits. D’autant que le handicap<br />
n’est pas toujours visible, ce qui est<br />
source d’incompréhension ».<br />
En matière de sensibilisation, le SAEPH<br />
innove en proposant des initiations ludiques<br />
au braille ou à la langue des signes<br />
française. Des ateliers qui permettent<br />
de vivre de nouvelles expériences sensorielles,<br />
et qui rencontrent un énorme<br />
succès. Même s’il reste encore beaucoup<br />
de chemin à accomplir… �<br />
11<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
12<br />
À l’honneur à l’<strong>UM2</strong><br />
Trois chercheurs de l’<strong>UM2</strong><br />
nommés membres de<br />
l’Institut Universitaire de France<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
ÉRIC Tournié, professeur<br />
d’électronique, Guillaume<br />
Cassabois, professeur de<br />
physique et Frédéric Wrobel, maître<br />
de conférence en électronique ont<br />
été nommés membres de l’IUF, pour<br />
une durée de cinq ans, par le ministre<br />
de l’enseignement supérieur et de la<br />
recherche.<br />
Éric Tournié,<br />
nommé membre senior<br />
Éric Tournié est responsable du groupe<br />
« Composants à nanostructures pour le<br />
moyen infra-rouge » (nanoMIR) de l’Institut<br />
d’Electronique du Sud.<br />
Il est nommé à l’IUF pour développer de<br />
nouvelles approches permettant de faire<br />
converger les technologies – a priori incompatibles<br />
– de l’optoélectronique (émission/détection<br />
de lumière) et de la micro/<br />
nano-électronique, étape clé pour le développement<br />
futur des Technologies de l’Information<br />
et de la Communication. �<br />
Guillaume Cassabois,<br />
nommé membre junior<br />
Guillaume Cassabois est professeur de<br />
physique au laboratoire Charles Coulomb.<br />
Ses activités de recherche s'inscrivent<br />
dans le contexte général de l'interaction<br />
lumière-matière en physique<br />
du solide.<br />
Son projet de recherche pour l'IUF a pour<br />
objectif d'explorer les propriétés optiques<br />
et quantiques de nouveaux dispositifs semi-conducteurs<br />
de taille nanométrique. Ce<br />
projet sera réalisé avec un théoricien et un<br />
expérimentateur, récemment recrutés au<br />
laboratoire Charles Coulomb, afi n de créer<br />
un nouveau groupe à l'interface des activités<br />
locales existant en théorie de l'électromagnétisme<br />
et spectroscopie optique de<br />
l'état solide, et avec l'ambition de réaliser<br />
des travaux pionniers en physique de la<br />
plasmonique et des métamatériaux. �<br />
Frédéric Wrobel,<br />
nommé membre junior<br />
Frédéric Wrobel est maître de conférences<br />
à l’Institut d’électronique du Sud<br />
(IES).<br />
Son projet de recherche pour les cinq<br />
années à venir concerne la caractérisation<br />
de l’environnement radiatif naturel (spatial,<br />
avionique, terrestre). Il s’attachera en<br />
particulier à évaluer la contrainte radiative<br />
naturelle dans des environnements réels<br />
(notamment dans les véhicules spatiaux).<br />
À terme une modélisation multi-physique<br />
et multi-échelle permettra d’évaluer la fi abilité<br />
des composants électroniques très<br />
intégrés soumis aux radiations. �
Yacine Benyoucef,<br />
un étudiant entreprenant<br />
Ils répondent à des appels d’offres, participent<br />
à des concours ou des salons,<br />
s’engagent dans des projets collectifs,<br />
s’investissent dans la vie associative…<br />
La Faculté des sciences a décidé de<br />
récompenser les plus entreprenants de<br />
ses étudiants grâce à un concours qui<br />
valorise le travail extra-universitaire effectué<br />
en lien avec la formation initiale.<br />
Yacine Benyoucef, diplômé d’un Master<br />
2 spécialisé en recherche biomédicale,<br />
est un des lauréats de cette première édition<br />
intitulée « Les étudiants de la Faculté<br />
des sciences sont entreprenants ». Ce prix<br />
récompense sa participation au concours<br />
de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) en<br />
2011. « J’ai proposé une méthode de réanimation<br />
cardiopulmonaire en hypogravité »,<br />
explique Yacine. Le projet a séduit l’ESA,<br />
qui a invité le jeune homme au dernier symposium<br />
de la station spatiale internationale<br />
qui s’est déroulé à Berlin en mai <strong>2012</strong>.<br />
« Une distinction importante », pour Yacine.<br />
Mais le label décerné par la faculté<br />
des sciences constitue aussi un atout<br />
non négligeable pour la poursuite de ses<br />
études : « de plus en plus de recruteurs<br />
s’intéressent au moins autant aux activités<br />
extra-universitaires qu’aux résultats scolaires.<br />
J’ai déjà obtenu plusieurs entretiens<br />
grâce à ce prix qui fait une vraie différence<br />
sur mon CV ». Et qui l’aidera certainement<br />
à décrocher la thèse qu’il recherche. �<br />
Clément Bessaguet,<br />
un étudiant qui vise juste<br />
Étudiant en Génie Electrique Informatique<br />
Industrielle à l'IUT de Montpellier,<br />
Clément est devenu triple<br />
champion du monde universitaire<br />
de tir au pistolet en individuel et<br />
par équipe en septembre à Kazan<br />
(Russie).<br />
Sara Cavaliere,<br />
une subvention d’excellence<br />
Sara Cavaliere, maître de conférences au<br />
Laboratoire AIME (Agrégats, Interfaces,<br />
Matériaux pour l'Énergie) de l'Institut<br />
Charles Gerhardt a obtenu une subvention<br />
de l’European Research Council<br />
(ERC) pour ses projets de recherche. Cet<br />
organisme a pour vocation d'encourager<br />
la recherche de haut niveau en Europe à<br />
travers le fi nancement de projets compétitifs,<br />
et ce dans toutes les disciplines.<br />
Dotée de 1,3 M€ sur 5 ans, cette subvention<br />
permettra à Sara Cavaliere de mettre<br />
en place sa propre structure de recherche,<br />
grâce au recrutement d’une équipe et à<br />
l'achat d'équipement. « Ma recherche<br />
porte sur le développement de nouveaux<br />
matériaux d’électrolyte et d’électrodes<br />
pour piles à combustible à membrane »,<br />
explique Sara Cavaliere.<br />
Face à l’augmentation de la demande<br />
énergétique mondiale, à la diminution des<br />
ressources d’énergie fossile et à l’augmentation<br />
de la pollution, ces dernières<br />
années la recherche s’est orientée vers le<br />
développement de nouveaux moyens de<br />
production d’énergie. L’une des voies prometteuses<br />
pour la production d’électricité<br />
est représentée par les piles à combustible<br />
à membrane échangeuse de protons. En<br />
effet ces générateurs ont des rendements<br />
élevés et présentent des avantages importants<br />
sur le plan environnemental, émettant<br />
une quantité très faible de polluants.<br />
« Le projet SPINAM (Electrospinning: a<br />
method to elaborate membrane-electrode<br />
materials for energy devices) se propose de<br />
préparer des nouveaux matériaux pour les<br />
piles à combustible à base de nanofi bres<br />
issues de la méthode de l’electrospinning<br />
ou électrofi lage », explique Sara Cavaliere.<br />
« La stabilité et la performance de ces nanomatériaux<br />
sont désormais démontrées,<br />
notamment par les travaux effectués au<br />
sein de notre laboratoire. Les retombées à<br />
attendre de ces travaux sont importantes,<br />
autant sur le plan environnemental que sur<br />
le plan économique. » �<br />
13<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
Vie des labos<br />
La quête du<br />
boson de Higgs<br />
enfi n récompensée<br />
LES PHYSICIENS auraient<br />
découvert une particule qu’ils<br />
traquent depuis des années :<br />
le boson de Higgs. Explications avec<br />
les chercheurs de l’équipe Interactions<br />
Fondamentales, Astroparticules et<br />
Cosmologie (IFAC) de l’Université<br />
Montpellier 2 qui participent à ces<br />
recherches.<br />
Voilà bientôt 50 ans que les chercheurs<br />
tentaient de mettre la main dessus : le<br />
boson de Higgs aurait enfin été identifié.<br />
« C’est la clé de voûte du modèle standard<br />
de la physique des particules », explique<br />
Cyril Hugonie, chercheur au Laboratoire<br />
Univers et Particules de Montpellier<br />
(LUPM). Le modèle standard est le cadre<br />
théorique qui décrit les particules élémentaires<br />
et leurs interactions.<br />
Problème : il n’explique pas<br />
pourquoi les particules ont une<br />
masse. Pour résoudre ce problème,<br />
il fallait introduire dans ce<br />
modèle un mécanisme qui implique<br />
l’existence d’une nouvelle particule :<br />
le boson de Higgs. Son existence a été<br />
postulée par Peter Higgs et d’autres<br />
physiciens dès 1964 mais le fameux<br />
boson n’avait encore jamais été<br />
détecté jusque là. « C’est la dernière<br />
particule fondamentale du<br />
14<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
modèle standard, celle-là même qui est<br />
responsable de la masse de toutes les<br />
autres particules », souligne Jean-Loïc<br />
Kneur du laboratoire Charles Coulomb<br />
(L2C).<br />
Pourquoi ce boson a-t-il été si difficile à<br />
débusquer ? « Parce que d’une part la<br />
théorie ne prédit pas sa masse et d’autre<br />
part il faut augmenter notablement<br />
l’énergie et la luminosité de la machine<br />
pour le discerner d’un gigantesque bruit<br />
de fond », répond Gilbert Moultaka du<br />
L2C. Sa découverte annoncée le 4 juillet<br />
<strong>2012</strong> a été réalisée au LHC, le grand<br />
accélérateur de particules situé près de<br />
Genève. D’ailleurs les chercheurs n’ont<br />
pas observé directement le boson de<br />
Higgs. Impossible : une fois produit il se<br />
désintègre immédiatement pour donner<br />
d’autres particules connues. « Ce qu’ont<br />
observé les expérimentateurs, ce sont justement<br />
les<br />
particules issues de la désintégration du<br />
boson », explique le chercheur.<br />
Cette découverte représente une avancée<br />
majeure de la physique du 21 e siècle, pour<br />
autant il reste de nombreuses questions<br />
auxquelles les physiciens ne peuvent pas<br />
encore répondre. Ce boson correspond-il<br />
exactement à la particule imaginée par<br />
Peter Higgs ? « Nous pouvons affirmer<br />
que nous avons observé une particule<br />
qui a des caractéristiques de boson de<br />
Higgs, répond Cyril Hugonie. Mais nous<br />
aimerions qu’elle ait quelques différences<br />
par rapport au boson standard ». Le<br />
modèle standard comporte en effet de<br />
nombreuses lacunes que les chercheurs<br />
tentent de combler. « La masse du boson<br />
de Higgs dans le modèle standard est très<br />
instable », précise Gilbert Moultaka. Les<br />
théoriciens de l’Université Montpellier<br />
2 continuent à plancher sur la question<br />
: « Nous travaillons sur l’extension<br />
supersymétrique du modèle standard<br />
qui pourrait résoudre le problème<br />
de stabilité de la masse du<br />
boson de Higgs ». Le boson<br />
a peut-être été identifié,<br />
mais l’histoire n’est pas<br />
terminée. �<br />
© ATLAS Collaboration
Les physiciens planchent sur le<br />
comportement de la matière<br />
SOLIDE, poudre, mousse,<br />
fl uide… La matière est dans<br />
tous ses états. Quelles sont les<br />
règles qui régissent son comportement,<br />
beaucoup plus complexe qu’il n’y<br />
paraît ? Près de 650 physiciens se sont<br />
réunis autour de cette question lors des<br />
« Journées de la Matière Condensée »<br />
à l’Université Montpellier 2.<br />
Quelles sont les règles qui régissent le<br />
comportement surprenant de la matière ?<br />
Pourquoi le sable coule-t-il entre les<br />
doigts ? Comment l’eau passe-t-elle du<br />
flocon à la goutte quand la température<br />
s’élève ? Ce sont quelques-unes des<br />
interrogations qui occupent les physiciens<br />
de la matière condensée qui se<br />
sont réunis à l’Université Montpellier 2 fin<br />
août à l’occasion des 13 e Journées de la<br />
Matière Condensée (JMC13) organisées<br />
avec la Société Française de Physique et<br />
coordonnées par le Laboratoire Charles<br />
Coulomb. Avec près de 650 participants,<br />
ce congrès est l’un des plus importants<br />
rassemblements de physiciens en France.<br />
Objectif : comprendre, prédire et ainsi<br />
maîtriser les propriétés physiques d’une<br />
très grande variété de matériaux.<br />
« Les physiciens se penchent de plus en<br />
plus sur des matériaux qui sont considérés<br />
comme des systèmes complexes, composés<br />
de constituants élémentaires qui<br />
ne sont pas aussi "simples" que l’atome<br />
ou l’électron », explique Ludovic Berthier,<br />
chercheur au Laboratoire Charles<br />
Coulomb, qui a été invité à présenter<br />
ses travaux lors des JMC13 et illustre<br />
un des axes de recherche abordés au<br />
congrès. Un exemple : un tas de sable<br />
peut être considéré comme un ensemble<br />
de particules en interactions, chaque<br />
particule étant un grain de sable. Mais ces<br />
� Dispositif expérimental pour l'étude d'un billard à photons - © L2C<br />
grains eux-mêmes constituent des entités<br />
complexes formées d’un grand nombre<br />
de molécules. « Des matériaux tels que<br />
sables, poudres ou mousses nous sont<br />
familiers mais la connaissance que nous<br />
avons de leurs propriétés mécaniques<br />
est encore rudimentaire et empirique,<br />
malgré des enjeux majeurs pour l’industrie<br />
pharmaceutique ou agro-alimentaire<br />
qui doivent concevoir et manipuler ces<br />
matériaux », souligne le chercheur.<br />
De la matière aux systèmes vivants<br />
Autre terrain de recherche pour les physiciens<br />
de la matière condensée : les<br />
systèmes vivants. « Ils constituent eux<br />
aussi une classe de matériaux encore<br />
plus complexes », explique Ludovic Berthier.<br />
Exemple : un tissu biologique est<br />
composé d’un ensemble de cellules capables<br />
de se mouvoir de façon autonome.<br />
« On peut pousser plus loin l’analogie<br />
avec les systèmes vivants : par exemple<br />
les mouvements collectifs au sein des<br />
bancs de poisson ou des nuées d’oiseaux<br />
rentrent aussi dans le cadre d’étude des<br />
systèmes complexes puisqu’il s’agit de<br />
mieux comprendre et caractériser les<br />
comportements collectifs qui résultent<br />
de l’interaction entre un grand nombre<br />
d’entités, précise le chercheur. La différence<br />
c’est qu’ici il ne s’agit plus de grains<br />
de sable ou de bulles, mais d’oiseaux<br />
ou de poissons ». Autant de matière à<br />
réflexion pour les physiciens… �<br />
…www.jmc13.univ-montp2.fr<br />
…www.coulomb.univ-montp2.fr<br />
15<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
16<br />
International<br />
GRÂCE au programme<br />
d’échange européen Erasmus,<br />
les étudiants de l’Université<br />
Montpellier 2 ont la possibilité d’aller<br />
passer un ou deux semestres dans une<br />
université étrangère. Un programme<br />
qui favorise également la mobilité<br />
des enseignants et du personnel<br />
administratif.<br />
Comment faire rimer études et séjour à<br />
l’étranger ? Grâce à Erasmus. Ce programme<br />
européen de mobilité qui fête<br />
ses 25 ans en <strong>2012</strong> rencontre un succès<br />
grandissant. « Erasmus propose aux étudiants<br />
de partir un semestre ou une année<br />
faire des études dans un autre pays participant<br />
au programme », explique Mar Roig<br />
Ripoll, coordinatrice du pôle relations<br />
internationales et mobilité à l’Université<br />
Montpellier 2. La grande majorité des<br />
universités européennes prennent part<br />
au programme Erasmus et plus de 2,2<br />
millions d'étudiants y ont participé depuis<br />
son lancement en 1987.<br />
Objectif affiché : permettre aux étudiants<br />
de profiter des avantages que procure<br />
l’expérience des études dans d’autres<br />
pays européens aux niveaux éducatif,<br />
linguistique et culturel. Mais Erasmus<br />
représente également un atout pour les<br />
universités car il permet de promouvoir<br />
la coopération entre les établissements<br />
et d’enrichir leur environnement éducatif.<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
Le Programme<br />
Erasmus 25 ans<br />
fête ses<br />
� Accueil Erasmus<br />
à la maison des Relations Internationales<br />
© PRES Sud de France<br />
Ce programme phare contribue enfin à la<br />
création d’un réservoir de jeunes diplômés<br />
possédant une expérience internationale.<br />
Augmenter l’employabilité<br />
Fondé par 11 États européens, le programme<br />
Erasmus intègre désormais 33<br />
États dont les 27 membres de l'Union<br />
européenne, l'Islande, le Liechtenstein,<br />
la Norvège, la Suisse, la Croatie et la<br />
Turquie.<br />
L’Université Montpellier 2 propose des<br />
échanges avec 25 pays. Chaque année<br />
environ 200 étudiants de l’<strong>UM2</strong> béné-<br />
ficient de ce programme. Destinations<br />
les plus prisées : Royaume-Uni, Irlande<br />
et Danemark. « Dans ces trois pays, les<br />
cours sont en anglais ce qui confirme que<br />
les étudiants partent pour améliorer leurs<br />
connaissances en langues et surtout en<br />
anglais », analyse la coordinatrice du pôle<br />
relations internationales. « L’<strong>UM2</strong> propose<br />
également des échanges avec la Croatie,<br />
la Pologne et la République Tchèque,<br />
pays moins prisés mais qui présentent<br />
eux aussi l’avantage de dispenser leurs<br />
enseignements en anglais ».<br />
Tout est mis en place pour faciliter le<br />
départ et l’intégration des étudiants.
Ces derniers bénéficient d’une bourse<br />
Erasmus d’environ 160 euros par mois<br />
qu’ils peuvent cumuler avec les bourses<br />
sur critères sociaux et d’autres financements<br />
comme des bourses de la Région<br />
Languedoc-Roussillon ou des chèques<br />
mobilité. Autre avantage : les étudiants<br />
Erasmus n’ont pas à payer les frais d’inscription<br />
dans l’université qui les accueille<br />
puisqu’ils s’en sont déjà acquittés dans<br />
leur université d’origine. « Les étudiants<br />
bénéficient également d’une prise en<br />
charge à leur arrivée notamment pour les<br />
aider à trouver un logement ou leur proposer<br />
des cours de langue », complète<br />
Mar Roig Ripoll.<br />
Côté cours, les étudiants bénéficient<br />
d’un contrat pédagogique : des professeurs<br />
référents de l’université d’origine<br />
et de l’université de destination<br />
s’assurent que les enseignements des<br />
deux établissements sont cohérents<br />
avec la filière choisie par l’étudiant. « Au<br />
final les étudiants décrochent un diplôme<br />
de leur université d’origine, grâce aux<br />
examens qu’ils ont passé à l’étranger »,<br />
explique Mar Roig Ripoll. Par ailleurs les<br />
étudiants peuvent également bénéficier<br />
du programme Erasmus entreprise qui<br />
leur permet de partir faire un stage à<br />
l’étranger.<br />
Erasmus pour les enseignants<br />
et le personnel administratif<br />
Mais les étudiants ne sont pas les seuls<br />
à bénéficier de ce programme : les enseignants<br />
et les personnels administratifs<br />
des universités peuvent également partir<br />
à l’étranger avec Erasmus. « C’est<br />
intéressant pour les professeurs qui<br />
s’occupent des contrats pédagogiques<br />
des étudiants d’aller intervenir dans les<br />
universités d’accueil », explique Mar<br />
Roig Ripoll. Chaque année une douzaine<br />
d’enseignants de l’Université Montpellier<br />
2 se laissent tenter par l’aventure.<br />
Depuis 1997, 250 000 professeurs et<br />
autres membres du personnel de l'enseignement<br />
supérieur sont partis grâce à<br />
Erasmus. �<br />
L’ÉCOLE DE L’AUTONOMIE<br />
Samuel Ginot est<br />
étudiant en Master<br />
PPP, Paléontologie,<br />
Paléobiologie,<br />
Phylogénie. Après<br />
avoir étudié la<br />
biologie pendant<br />
2 ans à l’Université<br />
Montpellier 2, Samuel<br />
a eu envie de « bouger<br />
un peu ». Direction l’Angleterre grâce<br />
au programme Erasmus. « J’ai fait ma<br />
troisième année de licence à l’université<br />
de Bristol, c’était une super expérience ».<br />
À son arrivée, Samuel trouve rapidement<br />
un appartement en colocation grâce aux<br />
annonces mises à sa disposition par<br />
l’université d’accueil. Il conserve sa bourse<br />
du CROUS et reçoit en plus une bourse<br />
Erasmus de 800 euros pour l’année.<br />
Pour Samuel, c’est l’apprentissage de<br />
l’autonomie : « jusque là je vivais chez<br />
mes parents, cette expérience m’a permis<br />
d’être indépendant tout en restant dans un<br />
cadre scolaire rassurant ». Une autonomie<br />
que Samuel a également retrouvée dans<br />
ses études : « les méthodes de travail<br />
à l’université sont très différentes en<br />
Angleterre, il y a moins d’heures de cours<br />
mais beaucoup plus de travail personnel,<br />
j’ai dû apprendre à étudier autrement<br />
et aujourd’hui je sais mieux faire des<br />
recherches et travailler en autonomie ».<br />
Autre avantage : « j’ai boosté mon niveau<br />
d’anglais ». Autant d’atouts pour la<br />
poursuite des études de Samuel qui se<br />
destine à une carrière de paléontologue.<br />
17<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
Innovation<br />
Avec<br />
AxLR<br />
COMMENT valoriser la recherche<br />
en Languedoc-Roussillon,<br />
sensibiliser les chercheurs au<br />
monde économique et mieux détecter<br />
les inventions dans les laboratoires ?<br />
Grâce à AxLR, la Société d’Accélération<br />
de Transfert de Technologie dont<br />
l’Université Montpellier 2 est partenaire.<br />
Bonne nouvelle pour la recherche en<br />
Languedoc-Roussillon : le projet de<br />
Société d’Accélération de Transfert de<br />
Technologie (SATT) déposé par l’Université<br />
Montpellier 2 a été retenu par le<br />
jury dans le cadre des Investissement<br />
d’avenir. La SATT nommée AxLR a été<br />
crée le 1 er août <strong>2012</strong> à Montpellier par<br />
l’État, les universités et les organismes<br />
de recherche présents en Languedoc-<br />
Roussillon.<br />
18<br />
18 1<br />
N°4 N° N 4 - 12 1 12.<strong>2012</strong><br />
.2 .201 01 0 2<br />
la recherche<br />
en Languedoc-Roussillon<br />
passe à la vitesse supérieure<br />
Pourquoi le gouvernement soutient-il la<br />
création de ces structures de valorisation<br />
de la recherche ? Parce que si la France<br />
dispose d'une excellente recherche fondamentale,<br />
elle peine encore à traduire<br />
ses découvertes en applications industrielles<br />
: alors qu'elle se situe au 6 e rang<br />
mondial pour les publications, elle ne<br />
figure qu'au 12 e rang mondial pour le<br />
nombre de brevets internationaux déposés<br />
selon l’Office européen des brevets.<br />
Pour améliorer le transfert de technologies,<br />
le gouvernement a décidé la création<br />
d'un nombre limité de SATT.<br />
Leur mission : assurer la maturation des<br />
projets issus des établissements de<br />
recherche pour en faciliter la diffusion<br />
dans le milieu socio-économique, contribuer<br />
à la protection des résultats de la<br />
recherche, notamment en assurant les<br />
dépôts de brevets, favoriser les transferts<br />
de technologies à l'industrie ou encore<br />
aider à la création de start-up.<br />
La région la plus pluridisciplinaire<br />
En Languedoc-Roussillon, la SATT dénommée<br />
AxLR a comme périmètre la<br />
région et comprend onze actionnaires : les<br />
cinq universités (UM1, <strong>UM2</strong>, UM3, UPVD,<br />
UNîmes), deux grandes écoles (Montpellier<br />
SupAgro, ENSCM) et quatre organismes<br />
de recherche (CNRS, INSERM,<br />
IRSTEA, IRD). Le périmètre d’activité de<br />
la SATT couvre une centaine d’unités de<br />
recherche représentant 4 750 chercheurs,<br />
enseignants-chercheurs et personnels<br />
de recherche (ingénieurs, doctorants,<br />
post-doc).
« En nous rapprochant des équipes de<br />
recherche actives en Languedoc-Roussillon,<br />
nous allons évaluer le potentiel de<br />
développement économique des projets<br />
pour l’industrie régionale et nationale »,<br />
explique Philippe Nérin, le président de<br />
la SATT. « Par rapport aux autres SATT,<br />
la spécificité du Languedoc-Roussillon est<br />
d’être la région la plus pluridisciplinaire »,<br />
complète-t-il.<br />
AxLR dispose d’un capital de 1 million<br />
d’euro et sera au total dotée de 45 millions<br />
d’euro sur dix ans par le programme<br />
d’Investissements d’Avenir. Ce montant<br />
sera complété par un fonds régional de<br />
5 millions d’euros sur trois ans financé par<br />
la Région, l’Agglomération de Montpellier<br />
et le Fonds Européen de Développement<br />
Régional. « Ce capital nous permettra de<br />
financer les projets issus des établissements<br />
de recherche pour les porter du<br />
stade préliminaire à celui de prototypes<br />
ou de démonstrateurs technologiques »,<br />
explique Philippe Nérin.<br />
Repositionner<br />
l’économie de la région<br />
AxLR s’occupera de l’ensemble de la<br />
chaîne de valorisation, depuis la sensibilisation<br />
et la détection dans les laboratoires,<br />
jusqu’à l’incubation de start-up.<br />
Elle assurera également la promotion<br />
vers les entreprises et aura en charge<br />
� De gauche à droite : Régis Ferron (IRD),<br />
Ghislaine Gibello (CNRS), Jacques Moret (DRRT),<br />
Matthieu Martel (UPVD), Elisabeth Viola (CDC),<br />
Jacques Mercier (UM1), Christian Perigaud (<strong>UM2</strong>),<br />
Sébastien Massart (Direccte), Françoise Guetron-<br />
Gouaze (OSEO), François Pierrot (CNRS).<br />
la promotion et l’accès pour les tiers<br />
aux plateformes technologiques et<br />
grands équipements régionaux. Avantage<br />
pour les chercheurs : un meilleur<br />
accompagnement dans l'ensemble des<br />
démarches de valorisation tels que dépôt<br />
de brevet ou création d'entreprise.<br />
Un atout aussi pour les entreprises qui<br />
bénéficieront d'un interlocuteur leur<br />
proposant un bouquet complet de technologies<br />
et compétences développées<br />
au sein des laboratoires de recherche.<br />
« J’ai déjà identifié une trentaine de<br />
projets, dans divers secteurs tels que les<br />
énergies renouvelables, le médicament,<br />
la chimie, la science des matériaux, les<br />
capteurs… Nous en sélectionnerons<br />
entre 10 et 15 par an. Nous allons travailler<br />
avec les réseaux que j’ai développés<br />
depuis 20 ans, principalement dans les<br />
pays d’Europe de l’Est, aux États-Unis, et<br />
au Japon », précise le président d’AxLR.<br />
La SATT travaillera en étroite collaboration<br />
avec les acteurs locaux du soutien<br />
à l’innovation, notamment Transferts LR,<br />
l’association de transfert de technologie<br />
dédiée aux entreprises, mise en place<br />
par l’État et la Région en 2005. Elle<br />
s’appuiera également sur les structures<br />
d’accompagnement à la création d’entreprises<br />
comme le Business Innovation<br />
Centre de Montpellier Agglomération,<br />
classé 1 ère pépinière mondiale en 2007<br />
par l’association internationale des pépinières,<br />
et le réseau Synersud qui fédère<br />
18 pépinières d’entreprises en région.<br />
« Nous devons développer une forte<br />
capacité à rassembler les acteurs de la<br />
recherche, et à constituer une expertise<br />
industrielle, souligne Philippe Nérin.<br />
L’enjeu, c’est de trouver les grands<br />
projets structurants qui, dans dix ans,<br />
aideront à repositionner l’économie de<br />
la région et de la France ». �<br />
AxLR va travailler<br />
avec les réseaux<br />
principalement<br />
dans les pays<br />
d’Europe de l’Est,<br />
aux États-Unis, et<br />
au Japon<br />
Philippe Nérin<br />
président d’AxLR<br />
19<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
20<br />
Formation<br />
Inventer les objets<br />
intelligents de demain<br />
MÉCONNUS du grand public,<br />
ils jouent un rôle clef dans<br />
notre quotidien. Les «<br />
Systèmes Embarqués » sont l’objet<br />
d’une nouvelle formation d’ingénieur<br />
par apprentissage proposée par<br />
Polytech Montpellier.<br />
Ils sont parmi nous. De la minuterie de<br />
votre four à Curiosity, le robot qui explore<br />
le sol de Mars, ces serviteurs high tech des<br />
temps modernes se rencontrent partout :<br />
dans les produits grands publics, appareils<br />
photos ou téléphones portables, mais aussi<br />
dans toutes les branches de l’industrie.<br />
Répondre aux attentes<br />
des industriels et des étudiants<br />
« Les systèmes embarqués ? Ils sont au<br />
cœur des enjeux de société ». C’est le<br />
constat de Laurent Latorre, responsable<br />
de la nouvelle formation dispensée à<br />
Polytech. Une formation qui répond à<br />
une double évidence : « le tissu industriel<br />
régional est en quête de compétences. Il<br />
y a donc une forte demande du marché<br />
de l’emploi, mais aussi de la part des étudiants<br />
: la formation par apprentissage,<br />
c’est la voie directe vers une première<br />
embauche. Surtout dans des domaines<br />
aussi porteurs… »<br />
Pour mener à bien ce projet, il aura fallu<br />
deux années de travail avec le Centre de<br />
Formation des Apprentis, en partenariat<br />
avec de nombreux industriels – une<br />
trentaine d’entreprises, pour la plupart<br />
régionales – et le soutien des syndicats<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
de branches au niveau national. « Il nous<br />
faut désormais répondre aux besoins des<br />
industriels qui nous ont fait confiance,<br />
poursuit Laurent Latorre. Et bien sûr satisfaire<br />
les attentes de nos étudiants ».<br />
Former des acteurs clefs<br />
dans l’économie de demain<br />
Habilitée par la Commission du Titre d’Ingénieur<br />
(CTI), la nouvelle formation forme<br />
en trois ans des ingénieurs généralistes,<br />
et leur propose une spécialisation dans la<br />
conception, le développement et la mise<br />
en œuvre de systèmes électroniques ou de<br />
dispositifs d’informatique industrielle. Formation<br />
par apprentissage, elle est rythmée<br />
par l’alternance entre 15 jours à l’école et<br />
15 jours passés au sein d’une entreprise.<br />
� Les 12 apprentis de la première promo "systèmes embarqués"<br />
Depuis septembre, les douze apprentis<br />
de la première promo découvrent ainsi<br />
le monde de l’entreprise par la grande<br />
porte, au sein de grands groupes industriels<br />
(Eurocopter, Safran) ou au service<br />
d’entreprises régionales représentant<br />
des secteurs d’activités variés (santé,<br />
domotique, multimédia…). Ils expérimentent<br />
une formule qui fait rimer alternance<br />
avec excellence… et exigence :<br />
autant d’heures de cours qu’un étudiant<br />
classique, et en prime un gros volume de<br />
travail en entreprise. Avec à l’arrivée, une<br />
ambition affichée : devenir les architectes<br />
des futurs objets intelligents, mais aussi<br />
« des acteurs clefs dans l’innovation des<br />
entreprises et dans l’économie de demain<br />
». �
Des masters-ingénieurs énieurs<br />
experts formés<br />
à la Faculté des sciences iences<br />
AVEC son nouveau cursus de<br />
master en ingénierie (CMI), la<br />
faculté des sciences propose un<br />
enseignement renforcé dispensé en lien<br />
étroit avec l'industrie et la recherche.<br />
Objectif : former en 5 ans des Masters-<br />
ingénieurs experts en innovation<br />
technologique.<br />
Peut-on se préparer au métier de masters-ingénieurs<br />
en passant par la case<br />
université ? C'est désormais possible à<br />
la Faculté des sciences de l'Université<br />
Montpellier 2 grâce au nouveau cursus<br />
nommé CMI dispensé depuis la rentrée<br />
<strong>2012</strong>. Pourquoi choisir de former des<br />
masters-ingénieurs au sein de la faculté ?<br />
« L'intérêt est d'occuper une niche de métier<br />
délaissée par les écoles d'ingénieurs<br />
classiques et où il y a pourtant d'importants<br />
besoins au niveau national », répond<br />
Christian Jay-Allemand, responsable de<br />
ce nouveau cursus. Beaucoup d'étudiants<br />
issus de ces écoles s'orientent en<br />
effet vers le management, le marketing<br />
ou encore la gestion au détriment du<br />
secteur de l'innovation technologique. Un<br />
vide comblé grâce à ce nouveau cursus<br />
proposé par une dizaine d'universités en<br />
France, dont l'Université Montpellier 2.<br />
Une formation<br />
pluridisciplinaire<br />
de pointe<br />
Au programme : un<br />
enseignement renforcé<br />
proposé à tous les candidats<br />
dès la première année<br />
de licence. Avec 50 heures<br />
de cours supplémentaires<br />
par semestre, les étudiants<br />
qui choisissent ce cursus reçoivent<br />
un enseignement plus<br />
intensif notamment en sciences<br />
humaines et sociales. Dès la deuxième<br />
année les étudiants les plus<br />
motivés qui continuent dans ce parcours<br />
seront immergés dans le monde<br />
de la recherche grâce à un couplage<br />
étroit de l'enseignement avec les laboratoires<br />
de recherche et les partenaires<br />
industriels. « Les étudiants sont amenés<br />
à réaliser des projets innovants sur 2 ou<br />
3 ans dans les entreprises », précise<br />
Christian Jay-Allemand. À la clé : un<br />
diplôme de master labellisé CMI mais<br />
également un réel atout pour décrocher<br />
un travail grâce aux partenariats<br />
et aux réseaux développés pendant la<br />
formation.<br />
1 CURSUS, 6 SPÉCIALITÉS<br />
Le cursus CMI propose 6 spécialités sur des domaines innovants :<br />
� Chimie<br />
� Physique<br />
� Biotechnologies<br />
� Capteurs Optoélectroniques Hyperfréquences<br />
� Mécanique<br />
� Informatique<br />
Les futurs « ingénieurs-experts » trouveront<br />
des débouchés sur des postes<br />
d'ingénieur recherche et développement,<br />
chef de projet innovant ou encore ingénieur<br />
en expérimentation ou en production.<br />
« Ce cursus répond à une réelle<br />
demande sociale et économique pour<br />
optimiser le domaine de l'innovation,<br />
souligne Christian Jay-Allemand. C'est<br />
aussi un moyen efficace de remettre les<br />
étudiants au cœur du monde du travail et<br />
de redonner à l'université toute la place<br />
qu'elle mérite socialement et économiquement<br />
». �<br />
Responsables CMI à l’Université Montpellier 2<br />
� Bernard Orsal, orsal@opto.univ-montp2.fr<br />
� Christian Jay-Allemand,<br />
christian.jay-allemand@univ-montp2.fr<br />
� Gilles Halbout, gilles.halbout@univ-montp2.fr<br />
21<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
22<br />
Composantes<br />
Polytech Montpellier<br />
vous offre la mer à boire<br />
PPEUT-ON changer l’eau de<br />
mer en eau potable ? Oui, grâce<br />
au dessalement. Différents<br />
procédés existent pour la transformer<br />
en eau douce mais ils consomment<br />
beaucoup d’énergie. Un prototype d’un<br />
genre nouveau a été installé à Polytech<br />
Montpellier.<br />
56 millions de mètres cubes. C’est le<br />
volume d’eau dessalée produit par jour à<br />
travers le monde, soit environ 1,5 % de<br />
la production mondiale d’eau potable.<br />
Pourquoi transformer l’eau salée en eau<br />
douce ? Parce que l’eau de mer est la<br />
seule ressource de nombreux pays côtiers.<br />
C’est notamment le cas de nos voisins<br />
espagnols qui utilisent cette technologie<br />
à grande échelle : à Barcelone, un tiers<br />
de l’eau douce qui alimente les habitants<br />
provient du dessalement de l’eau de mer.<br />
Le dessalement s’appuie sur deux principes<br />
physiques majeurs : la filtration<br />
(osmose inverse) et la distillation. La première<br />
consiste à faire passer l’eau à travers<br />
des membranes denses (perméabilité<br />
sélective) qui retiennent les éléments<br />
dissouts, la deuxième consiste à chauffer<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong><br />
l’eau pour l’évaporer, puis à la condenser<br />
afi n de récupérer une eau dépourvue de<br />
sel. « Mais si le dessalement se présente<br />
comme une alternative à la pénurie d’eau,<br />
des efforts importants restent à faire pour<br />
l’inscrire dans un contexte de développement<br />
durable », explique Marc Héran,<br />
enseignant en Sciences et Technologies<br />
de l’Eau à Polytech Montpellier. Les<br />
moyens mis en œuvre pour éliminer le sel<br />
(ou plutôt pour extraire de l’eau douce)<br />
sont en effet très gourmands en énergie,<br />
soit pour appliquer une pression permettant<br />
à l’eau de traverser les membranes<br />
dans le cas de l’osmose inverse, soit<br />
pour chauffer l’eau afi n de provoquer son<br />
évaporation dans le cas de la distillation.<br />
Utiliser l’énergie solaire<br />
Pour réduire la consommation en énergie<br />
des procédés de dessalement, un<br />
prototype innovant utilisant le procédé<br />
Dunetec * développé par la société<br />
Montpellier Engineering a été installé à<br />
l’Université Montpellier 2. Son principe :<br />
chauffer l’eau grâce à des panneaux<br />
solaires thermiques afi n de produire de la<br />
vapeur dans une colonne d’évaporation<br />
Avec Dunetec © , il sera possible de fournir<br />
de l'eau potable de qualité à un coût sans<br />
équivalent sur le marché, de façon totalement<br />
écologique<br />
Laurent Trémel<br />
président de Montpellier Engineering<br />
« basse température ». La vapeur produite<br />
est ensuite transportée dans une<br />
colonne froide où elle est condensée au<br />
contact de parois froides qui serviront<br />
aussi au préchauffage initial de l’eau.<br />
Les sels restent du côté « évaporateur »<br />
du système, alors que l’eau produite est<br />
collectée du côté du « condenseur ». Son<br />
avantage : un procédé respectueux de<br />
l’environnement qui permet le dessalement<br />
en n’utilisant que le rayonnement<br />
solaire comme source d’énergie.<br />
Afi n de vérifi er le fonctionnement de<br />
cette technologie innovante, les premiers<br />
essais vont être réalisés à la rentrée<br />
<strong>2012</strong> par les étudiants. « Ce prototype<br />
servira pour les projets industriels<br />
de fi n d’étude des élèves ingénieurs en<br />
Sciences et Technologie de l’Eau mais<br />
représente également un terrain d’expérimentation<br />
inédit pour nos étudiants en<br />
Mécaniques et Interactions (analyse thermodynamique)<br />
ou en étude des matériaux<br />
(transfert de chaleur et précipitation des<br />
sels) », précise Marc Héran. Ces essais<br />
pourront ensuite être supportés par des<br />
fonds d’aide à l’innovation et par le volet<br />
formation du labex NUMEV. �<br />
… www.dunetec.com<br />
* Dunetec © : “Sun to desalinate water”
Publications<br />
Publications<br />
Une membrane dynamique capable de s'auto-réparer<br />
Des chercheurs de l'Institut européen des membranes (CNRS/ENSCM/Université Montpellier 2),<br />
en collaboration avec l'Institut de chimie radicalaire, ont développé la première membrane<br />
dynamique pour la filtration de l'eau en s'inspirant des membranes cellulaires. En fonction<br />
de la pression de l'eau, celle-ci peut ajuster de façon autonome la taille de ses pores. Autre<br />
atout : elle est capable de s'auto-réparer en cas de défaillance, ce qui augmente sa durée<br />
de vie et renforce la sécurité sanitaire du produit filtré. Ces recherches ont été publiées dans<br />
la revue Angewandte Chemie.<br />
…Dynamic Interactive Membranes with Pressure-Driven Tunable Porosity and Self-Healing Ability.<br />
Prashant Tyagi, André Deratani, Denis Bouyer, Didier Cot, Valérie Gence, Mihail Barboiu, Trang N. T. Phan,<br />
Denis Bertin, Didier Gigmes, Damien Quemener. Angewandte Chemie. <strong>2012</strong> Jul 16<br />
Contrôler la croissance et la texture d’un polycristal modèle<br />
Les propriétés mécaniques macroscopiques de la plupart des métaux et céramiques sont<br />
déterminées par la taille et l’organisation des grains cristallins qui les composent. Pour<br />
comprendre les mécanismes mis en jeu, des physiciens du Laboratoire Charles Coulomb de<br />
Montpellier (L2C – CNRS / Université Montpellier 2) ont élaboré un cristal modèle à base de<br />
polymère et de nanoparticules dont la texture peut être finement contrôlée. Ce travail publié<br />
dans la revue Soft Matter devrait permettre d’obtenir de nouvelles informations résolues dans<br />
l’espace et dans le temps sur la déformation de polycristaux sous contrainte mécanique.<br />
…Grain refinement and partitioning of impurities in the grain boundaries of a colloidal polycrystal,<br />
N. Ghofraniha, E. Tamborini, J. Oberdisse, L. Cipelletti et L. Ramos, Soft Matter, 8, 6214-6219 (<strong>2012</strong>).<br />
Le figuier mâle imite l’odeur de la femelle<br />
Une équipe dirigée par des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive<br />
(CNRS/Universités de Montpellier 1, 2, 3/Université de Nîmes/Montpellier SupAgro/Cirad/<br />
EPHE/IRD/Inra) vient de mettre en évidence un cas de mimétisme chimique particulièrement<br />
élaboré chez le figuier méditerranéen. Les guêpes qui pollinisent cette espèce n'ayant rien<br />
à gagner à visiter les arbres femelles, les arbres mâles modifient l'odeur qu'ils émettent, de<br />
manière à ce que les insectes ne puissent pas distinguer les sexes. Une étude publiée dans<br />
Ecology Letters.<br />
…Evidence for intersexual chemical mimicry in a dioecious plant, Catherine C. L. Soler, Magali Proffit,<br />
Jean-Marie Bessière, Martine Hossaert-McKey & Bertrand Schatz, Ecology Letters, sept <strong>2012</strong><br />
Comment les racines des plantes se ramifient<br />
Les racines des plantes croissent et se ramifient constamment pour explorer le sol, à la<br />
recherche d'eau et de nutriments. Une équipe du Laboratoire de biochimie et physiologie<br />
moléculaire des plantes de Montpellier (CNRS/Inra/Université Montpellier 2 / Montpellier<br />
SupAgro), en collaboration avec des chercheurs anglais et allemands, a décrit un mécanisme<br />
qui, grâce à une hormone végétale et aux protéines régulant le passage de l'eau, permet<br />
l'émergence des racines secondaires. Ces résultats permettent d'envisager une optimisation<br />
de la croissance des racines de plantes.<br />
…Auxin regulates aquaporin function to facilitate lateral root emergence - Benjamin Péret, Guowei Li,<br />
Jin Zhao, Leah R. Band, Ute Voß, Olivier Postaire, Doan-Trung Luu, Olivier Da Ines, Ilda Casimiro, Mikael<br />
Lucas, Darren M. Wells, Laure Lazzerini, Philippe Nacry, John R. King, Oliver E. Jensen,<br />
Anton R. Schäffner, Christophe Maurel and Malcolm J. Bennett Nature Cell Biology, 16 sept <strong>2012</strong><br />
23<br />
N°4 - 12.<strong>2012</strong>
@UMONTP2<br />
Université Montpellier 2 SCIENCES ET TECHNIQUES<br />
MONTPELLIER | LANGUEDOC-ROUSSILLON | SUD DE FRANCE<br />
PLACE EUGÈNE BATAILLON - 34095 MONTPELLIER CEDEX 5 - FRANCE<br />
www.univ-montp2.fr