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Le 1er salon de l - Association des Surintendants de Golf du Québec

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DES PROBIOTIQUES POUR LE GAZON?PROTECTION ET FERTILISATIONBIOLOGIQUES PAR LES RHIZOBACTÉRIESPar Marc Sirois, Ph. D.Professeur <strong>de</strong> microbiologieUniversité <strong>du</strong> Québec à Trois-Rivièreset Jean-Marc Juteau, Ph.D.MicrobiologisteAbnatura<strong>Le</strong>s rhizobactéries PGPRBien qu’il puisse apparaître comme révolutionnaire,le concept <strong>de</strong> rhizobactéries promotrices <strong>de</strong>croissance <strong>de</strong>s plantes ou PGPR (Plant Growth-Promoting Rhizobacteria) existe <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong>30 ans. La rhizosphère est une zone entourant lesracines <strong>de</strong>s plantes où se déroule toute une séried’interactions entre une plante, <strong>de</strong>s micro-organismeset le sol lui-même. Cet environnementparticulier supporte une microflore microbiennequi inclut autant <strong>de</strong>s micro-organismes bénéfiquesque pathogènes et qui exerce une influenceimportante sur la croissance et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>scultures végétales.Ainsi, parmi tous les micro-organismes <strong>de</strong> larhizosphère, les PGPR représentent un groupe<strong>de</strong> bactéries saprophytes (inoffensives, à l’inverse<strong>de</strong>s bactéries désignées parasites) qui colonise larhizosphère (d’où la désignation rhizobactéries) etcontribue à la croissance et la santé <strong>de</strong>s plantes.Dans le sol, les rhizobactéries sont plus nombreusesdans le voisinage <strong>de</strong>s racines grâce à<strong>de</strong>s métabolites sécrétés par ces <strong>de</strong>rnières, servant<strong>de</strong> nutriments aux bactéries. Ainsi, au cours<strong>de</strong> l’évolution, il apparaît que les plantes et lesPGPR ont développé une relation étroite qui sertleurs intérêts mutuels! En plus d’être capables <strong>de</strong>se nourrir à partir <strong>de</strong>s exsudats <strong>de</strong> racines, lesPGPR doivent aussi être capables <strong>de</strong> s’y fixer afind’exercer leurs effets positifs pour la plante.L’éventail <strong>de</strong>s effets bénéfiques <strong>de</strong>s rhizobactériesPGPR s’est élargi dans les <strong>de</strong>rnières années.Nous savons maintenant que les PGPR peuventexercer leurs actions bénéfiques <strong>de</strong> plusieurs façons:• Colonisation compétitive : les PGPR peuventcoloniser la surface <strong>de</strong>s racines, empêchantainsi d’autres micro-organismes pathogènesd’infecter la plante. En agissant ainsi, lesPGPR imitent les bactéries qui habitent nosintestins et qui jouent un rôle <strong>de</strong> protection enoccupant l’espace et en ré<strong>du</strong>isant les nutriments(nourriture) disponibles pour d’éventuelspathogènes;• Antagonisme par la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> moléculesantimicrobiennes : plusieurs PGPR pro<strong>du</strong>isentune ou même plusieurs molécules activescontre différentes bactéries et champignons.Certaines <strong>de</strong> ces molécules sont <strong>de</strong>véritables antibiotiques et sont <strong>de</strong>s acteursimportants dans l’action anti-phytopathogènes;• In<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> l’immunité : récemment, <strong>de</strong>nombreux travaux scientifiques ont démontréque certaines PGPR pouvaient stimuler lesystème immunitaire <strong>de</strong>s plantes et leur permettreune résistance contre certains virus,champignons et même bactéries pathogènes.<strong>Le</strong> phénomène est désigné ISR (In<strong>du</strong>cedSystemic Resistance) ou résistance systémiquein<strong>du</strong>ite;• Augmentation <strong>de</strong> la biodisponibilité <strong>de</strong> certainséléments essentiels : par exemple, certainesPGPR pro<strong>du</strong>isent <strong>de</strong>s sidérophorespermettant la chélation <strong>du</strong> fer pour être ensuiteabsorbé par la plante ou une enzyme <strong>de</strong>type phytase permettant la solubilisation <strong>de</strong>sphosphates;• Fixation d’azote atmosphérique : certainesPGPR, autres que les rhizobiums chez leslégumineuses, sont capables <strong>de</strong> fixer l’azoteatmosphérique et le transformer en azote organique,alors utilisable par les plantes;• Pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> phytohormones : <strong>de</strong>s hormones<strong>de</strong> types auxines et gibbérellines peuventêtre pro<strong>du</strong>ites par certaines PGPR, activantainsi directement la croissance <strong>de</strong>s plantes;• Ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> stress : certaines PGPR pro<strong>du</strong>isentl’enzyme ACC déaminase qui facilite ledéveloppement <strong>de</strong>s plantes en ré<strong>du</strong>isant leurpro<strong>du</strong>ction d’éthylène. <strong>Le</strong>s PGPR pro<strong>du</strong>isantcet enzyme peuvent ainsi soulager la plante<strong>de</strong> plusieurs stress causés par <strong>de</strong>s infections,l’absorption <strong>de</strong> métaux lourds, une salinitéélevée et même la sécheresse.L’ensemble <strong>de</strong> ces propriétés fait <strong>de</strong>s PGPR unealternative biologique et écologique intéressanteà considérer par rapport aux différents pro<strong>du</strong>itschimiques <strong>de</strong> synthèse existants, en particulierdans le cadre d’un plan <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>sPour les terrains <strong>de</strong> golfDepuis quelques années, un nombre restreint <strong>de</strong>biofertilisants ou biofongici<strong>de</strong>s à base <strong>de</strong> rhizobactériesPGPR pour les golfs et les terrainssportifs a été mis sur le marché, en particulier auxÉ.-U. A et en Europe. Ces pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong>meurenttoutefois peu disponibles sur le marché canadien.Par exemple, le pro<strong>du</strong>it Rhapsody d’Agraquest,consistant en une formulation <strong>de</strong> spores <strong>de</strong> Bacillus,est homologué au Canada pour la rhizoctonie,l’anthracnose et la sclérotiniose. <strong>Le</strong> biofongici<strong>de</strong>Companion <strong>de</strong> Growth Pro<strong>du</strong>cts, disponibleaux É.-U. A., est composé <strong>de</strong> la même souche<strong>de</strong> Bacillus que le Kodiak <strong>de</strong> Bayer utilisé commeinoculant <strong>de</strong> graines en agriculture. <strong>Le</strong>banonTurfoffre aux É.-U. A. les biofertilisants Roots qui sontcomposés <strong>de</strong> plusieurs espèces <strong>de</strong> Bacillus.Plus récemment, la compagnie Abnatura <strong>de</strong>Trois-Rivières a développé, à partir <strong>de</strong> ses recher-32 Printemps 2011

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