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Pourquoi deux femmes ? C’était <strong>le</strong> minimum de personnages nécessairepour créer une dia<strong>le</strong>ctique visuel<strong>le</strong> et jouer sur l’effet derépétition et de reprise. Puis, j’aime bien filmer des femmes ; de<strong>le</strong>ur plasticité, du croisement de <strong>le</strong>urs silhouettes, devait naître- sans que je <strong>le</strong> sache encore à ce stade du projet - du sens.J’ai épuré à l’extrême mon univers. Dans Le Départ d’Eurydice, onvoit <strong>le</strong>s rues, l’atmosphère de l’époque : c’est quasiment un filmsociologique. Lucy en miroir se passe dans un monde sans temps etsans repères (un no man’s land), hors de tout. Il n’y a que l’essentiel: deux femmes. Deux femmes pour créer <strong>le</strong> monde : des plansde visages, de corps vêtus d’une certaine manière ; <strong>le</strong>s mimiqueset <strong>le</strong>s poses créent <strong>au</strong>ssi du sens. La plasticité des apparencesen somme !Pour articu<strong>le</strong>r et concrétiser mon projet, j’ai fait un rapide tourd’horizon, d’abord mental, de mon fonds cinéphilique. Chaque foisqu’un titre me venait à l’esprit, je <strong>le</strong> revoyais en VHS (j’ai unecol<strong>le</strong>ction phénoména<strong>le</strong> de cassettes chez moi). Rapidement, L’Annéedernière à Marienbad d’Alain Resnais, m’orienta vers la voix(<strong>le</strong>s voix) envisagée(s) en tant que ciment fédérateur entre <strong>le</strong>sdiverses données (encore éparses, mais proches du maelström departicu<strong>le</strong>s propre à toute « précréation poétique ») : la questionde la mémoire, <strong>au</strong>ssi, très forte chez Resnais, m’a interpellé. Maculture cinéphi<strong>le</strong> me donnerait référents et repères ; sans quel’ensemb<strong>le</strong> soit une manière de remake de quelque œuvre que cesoit.Il s’agit, pour moi, de trouver un positionnement des corps quipermette de développer une gestuel<strong>le</strong> dans laquel<strong>le</strong> s’encastreraientdes dialogues que <strong>le</strong> son direct ne peut restituer dans <strong>le</strong>urrichesse (Marti disait <strong>au</strong> sujet du Super 8 : «On ne peut fairede son direct, ce qui oblige <strong>le</strong> cinéaste à faire preuve d’invention»).Le fait, <strong>au</strong>ssi, que <strong>le</strong>s deux « actantes », Élodie Imbe<strong>au</strong>et Anne-Sophie Brabant ne soient pas des actrices professionnel<strong>le</strong>sa favorisé mon projet (3). La maladresse apparente des femmesillustre mieux ce monde fait d’hésitations et de mélange de souvenirs(culturels et personnels) qui est <strong>le</strong> mien.Visuel…Parti d’un magma indistinct de particu<strong>le</strong>s anarchiques, mon projeta pu s’organiser et se concevoir après l’accord des deux femmes,en septembre 2002, de participer <strong>au</strong> futur film. El<strong>le</strong>s représentaient,avec <strong>le</strong> lieu choisi – une zone précise du parc d’OthelloVilgard qui comprenait un banc –, <strong>le</strong>s premiers éléments concretsqui m’ont permis de donner corps, langage et substance <strong>au</strong>x élémentsdésordonnes, préconscients, qui trottaient jusque-là dansma tête.

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