«Même si le droit des femmes à la participation politiquedevrait être le cadre directeur du programme, la définitiondu contexte politique aidera à identifier les pointsd’entrée les plus efficaces.La plupart des démocraties actuelles ont unsystème politique présidentiel, parlementaireou hybride. Dans les systèmes présidentiels ilpeut y avoir différents partis dominants dansles branches exécutive et législative, avec desélections séparées pour les deux. Une étude despays des Amériques où prédominent lessystèmes présidentiels a permis de constaterque les élections présidentielles absorbent laplupart des ressources des partis et candidats.La plupart des fonds sont destinés aux candidatsou à leur cercle d’initiés, plutôt qu’à lastructure formelle du parti.Dans les systèmes parlementaires où un seulparti occupe la majorité à l’assemblée législativeet nomme aussi le premier ministre, la disciplinedu parti peut être plus stricte et lepouvoir politique plus concentré au sein d’uneseule entité politique.2. SYSTEMES ELECTORAUXLes systèmes électoraux appartiennent à troisprincipales catégories : à la majorité des voix,représentation proportionnelle et mixte. Lessystèmes majoritaires ont tendance aussi bien àENCADRE 3. REPUBLIQUE DOMINICAINE :LES LOIS SUR LES QUOTAS SE HEURTENTAUX LISTES OUVERTESLa République dominicaine a approuvé un quota de 33 pourcent de femmes dans les deux Chambres du Congrès et lesconseils municipaux. Toutefois, le Tribunal électoral a ensuiteremplacé le système de listes bloquées par un système delistes ouvertes avec des voix préférentielles. Comme les candidatshommes, les femmes devaient mener des campagnescoûteuses pour obtenir des voix dans leurs districts, rendantinefficaces les lois sur les quotas. La représentation desfemmes à la chambre basse a plus que doublé depuis 1990,mais en 2005 elle avait tout juste dépassé 17 pour cent. A lachambre haute, les femmes détenaient environ 6 pour centdes sièges. .renforcer quelques partis qu’à mettre enévidence la visibilité des candidats individuels,ce qui peut rendre les campagnes plus coûteuses.Par exemple, aux Etats-Unis, où ce type desystème existe, les campagnes dépensentbeaucoup pour la couverture médiatique. Entre1990 et 2000, les coûts totaux pour les candidatsà l’assemblée législative nationale ont doublé,dépassant US$560 millions (InternationalIDEA 2003).Les systèmes de représentation proportionnelle(dits de « RP ») se basent généralement sur deslistes de candidats établies par les partis, où lapart de sièges législatifs d’un parti est plusou moins proportionnelle à sa part des voixnationales. Les systèmes de RP peuvent réduireles coûts pour les candidats individuels lorsqueles partis politiques se chargent de lacampagne. A ce titre, ils sont jugés favorablesaux femmes qui se heurtent à des obstaclespour se procurer des fonds. Toutefois, certainssystèmes de RP favorisent plus que d’autres lareprésentation des femmes, comme ceuxgarantissant un nombre élevé de sièges pardistrict. Plus de sièges à l’assemblée législativenationale et moins de districts peuvent tousdeux contribuer à une augmentation dunombre de sièges par district (Matland 2005).Les systèmes de RP à liste ouverte peuventconstituer des obstacles en termes de financementétant donné que les candidats doivententrer en lice dans leurs districts (cf. encadré 3).Les systèmes électoraux à plusieurs toursaugmentent automatiquement les coûts, toutcomme ceux qui permettent un long délaiavant le scrutin.3. PARTIS POLITIQUESSi certains pays interdisent les partis politiques,la pratique la plus courante c’est que différentesconfigurations de partis politiques se fassent«Source: OAS 20031 4 | L E F I N A N C E M E N T É L E C TO R A L P O U R P R O M O U V O I R L A PA R T I C I PAT I O N P O L I T I Q U E D E S F E M M E S :U N G U I D E D E S O U T I E N D U P N U D
3 . H I S T O R I Q U E S U R L E S F E M M E S E T L E F I N A N C E M E N T É L E C T O R A L D A N S L E S P R O G R A M M E S D U P N U D | 1 5concurrence au sein d’un système électoral. Ilsconstituent les principales voies de consolidationde la représentation politique et souvent decollecte et de distribution de fonds électoraux.La plupart des démocraties ont au moins deuxpartis. Certaines ont un seul parti au sein duqueldes comités électoraux ou factions exprimentdifférents intérêts. Le problème qui se pose dansles démocraties naissantes est la proliférationde partis—atteignant parfois des centaines.Ces derniers peuvent absorber et répartir lesressources, sans forcément présenter de gainsen termes d’efficacité ou de représentation.Les systèmes ayant des élections au sein despartis peuvent générer des demandes deressources supplémentaires.4. DRESSER LE TABLEAU DUPAYSAGE POLITIQUELes informations de base pour la conceptiond’un programme de financement comprennentles éléments suivants : savoir dans quellephase du cycle d’élections se trouve un payset comprendre la répartition actuelle despouvoirs, y compris les partis représentés àl’assemblée législative, ceux qui occupent despostes de direction importants et ceux ayantdes liens étroits avec des intérêts puissantsdu secteur privé.Il est aussi essentiel de comprendre les questionsayant une incidence sur les pratiques et laculture de gouvernance. Depuis combien de tempsle pays est-il une démocratie? Y a-t-il des lacunesmajeures dans la capacité de gouvernance ?Dans quelle mesure le pouvoir politique est-ilcentralisé ? La corruption est-elle envahissante? Est-il possible de mener un débat politiqueanimé et progressiste ? Les groupes de lasociété civile sont-ils actifs et bien reçus ? Lesmédias sont-ils des chiens de garde ou degentils toutous ? Quelle est la perceptionpublique de l’efficacité du gouvernement ?Différentes questions peuvent entrer en jeuau niveau local et national. Des considérationssupplémentaires s’appliqueront aux pays en crise,que ce soit suite à un conflit, à des contrainteséconomiques extrêmes ou à une catastrophenaturelle. Par exemple, les Etats post-conflit ontfourni l’occasion pour une réforme politiquevigoureuse, y compris par le biais d’initiativesayant augmenté la participation politique desfemmes. Toutefois, la partialité peut aussi sévirdans ces situations, nécessitant des manœuvreshabiles pour éviter d’accroître l’instabilité.Le financement électoral est une questionparticulièrement sensible car il consomme del’argent (souvent rare) (pour plus d’informationsse rapporter à la Section 3 sur ce que lePNUD peut et ne peut pas faire).5. L’ETAT DE L’ECONOMIELa santé économique a une incidence sur laquantité et les sources de financement électoral.Les pays les plus riches risquent d’avoir uneplus grande capacité pour des programmesde financement public (voir Fonds publics etprivés à la page 17). Le financement privéarrive plus facilement dans le cas d’un secteurprivé fonctionnant relativement bien. D’autresquestions concernent les activités économiquesinformelles ou illicites, qui contribuent parfoisde manière considérable à certaines économies.Au Guyana, par exemple, un flot d’argentprovenant du trafic de stupéfiants de laColombie et d’autres pays voisins d’Amériquelatine serait en train d’accroître la concurrencepour le pouvoir politique (Bryan et Baer 2005).