travers l’intégration de ces différents programmes dans les stratégies de croissance accélérée etde développement durable.Les PANA doivent être soutenus par une vision commune et partagée au niveau de l’Afrique del’Ouest pour tirer le maximum de profit des nombreuses initiatives (fonds d’adaptation, partage etéchange des bonnes pratiques en matière d’atténuation et d’adaptation).• Faibles expériences et capacités limitées pour accéder aux marchés de carbone :L’Afrique de l’Ouest et le Tchad ont un rôle très limité sur les marchés du MDP comme sur lesmarchés volontaires du carbone. En 2009, l’Afrique ne représentait que 1,89% du nombre totaldes projets du MDP et du volume total de transactions de gré à gré sur le marché volontaire 6contre 74,07% pour l’Asie-Pacifique et 23,47% pour l’Amérique Latine et les Caraïbes. Les 47%des projets de l’Afrique sont en Afrique du Sud. La situation n’a guère changé, car en octobre2010, sur 2449 projets MDP enregistrés à travers le monde, 45 sont en Afrique, soit moins de 2%et 2 en Afrique de l’Ouest. Dans la sous-région, il n’y a aucun projet MDP de grande enverguremême dans les secteurs importants pour l’Afrique comme ceux du boisement/reboisementpourtant éligibles sur les marchés réglementés et volontaires. Les rares projets volontaires sontde petite taille et de portée très limitée. Le présent programme contribuera à accroître l’accès despays de la sous-région aux marchés du MDP comme sur les marchés volontaires du carbone. Eneffet, des opportunités existent notamment, le fort potentiel d’atténuation des gaz à effet de serredans les secteurs de l’agriculture, la foresterie et autres utilisations des terres (AFOLU), laréduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation REDD et REDD+ et l’énergierurale (domestique). Le renforcement des institutions nationales et des cadres africains en chargedu MDP, combiné à la levée des obstacles au développement de projets MDP en Afrique,l’accompagnement (coaching) des porteurs des projets, faciliterait l’amélioration de l’accès del’Afrique de l’Ouest au marchés réglementés ou volontaires du carbone• La méconnaissance et la faible valorisation des « solutions à faible émission de carbone etde résilience vis-à-vis du climat » : La problématique des changements climatiques n’est pasnouvelle dans l’espace CILSS. Elle était abordée plus sous l’angle de la lutte contre les effets dela sécheresse qui a été à l’origine de la création du CILSS. C’est ainsi que dans l’ensemble despays membres du CILSS, différents projets et programmes ont été mis en œuvre par diversacteurs et ont permis d’amortir en partie les chocs de la variabilité climatique tout en améliorantles moyens de subsistance des producteurs. Ces bonnes pratiques, si elles deviennent plusaccessibles, peuvent contribuer à renforcer la résilience des populations et des écosystèmesvulnérables.Par ailleurs, le lien entre adaptation, atténuation et les politiques économiques ne sont passuffisamment argumentés. Il en de même des interactions entre changements climatiques et laprévalence des maladies des cultures et son impact sur la production agricole, qui ne sont pasbien connues. La collaboration entre chercheurs, praticiens et décideurs, venant de backgroundset disciplines différents est nécessaire en vue de trouver des solutions viables.Le présent programme contribuera à lever cette barrière par des actions complémentaires decapitalisation, et l’adoption des Nouvelles Technologies d’Informations et de communicationappropriées pour partager et diffuser efficacement les connaissances et les pratiques actuellespermettant une amélioration des connaissances et des compétences des acteurs.• Les capacités limitées des représentants de l’Afrique de l’Ouest dans les négociationsinternationales sur les changements climatiques : La plupart des pays de l’Afrique de l’Ouestet du CILSS ont en commun des défis environnementaux similaires. La méconnaissance decertains mécanismes et rouages de négociation, l’absence d'une masse critique suffisante depersonnes ressources pour favoriser au niveau des négociations sur le régime post Kyoto desaccords pour un meilleur accès à la finance carbone de l’Afrique, et pour des accords sur le MDP,le REDD et le REDD+ limitent fortement leur capacité de négociation lors des grandes rencontresinternationales sur les changements climatiques. De ce fait, les résultats obtenus lors de cesnégociations sont en deçà de leurs attentes. C’est ainsi que dans la perspective des négociationsdu climat (COP et régime post Kyoto), l’Afrique avait dégagé une position commune dans laquelleelle accorde une priorité absolue à l’adaptation et ensuite à l’atténuation des CC. Toutefois, la6 KAEERE A. B., 2009 - document de travail N°1: Les enjeux de la 15ième Conférence des Parties pour l’AfriqueACCA/IRDC/DFID. 19 pagesDescript-e3b_action_GCCA_CILSS_ 09 12 1010
position africaine à propos des négociations sur le climat n’est pas toujours fondée sur desarguments scientifiques et techniques. Le projet s’attaque directement à ces faiblesses par sonaction complémentaire de renforcement des capacités de négociation et de lobbying de la sousrégion.ComplémentaritésCe programme vient en complément à plusieurs autres initiatives nationales, sous-régionales,continentales et internationales en cours en matière de changements climatiques. Tous les pays del’espace de la CEDEAO et du CILSS ont signé et ratifié la Convention sur les <strong>Change</strong>mentsClimatiques. Dans le cadre de ces accords, l’adaptation est reconnue comme un enjeu majeur etl’intérêt pour cette thématique se manifeste de manière complémentaire à travers de nombreusesinitiatives.• Complémentarités avec les initiatives au sein du Système CILSSDans son Programme de travail 2009-2013, le CILSS a fait mention de sa vision face au changementclimatique. En effet, il considère le «réchauffement climatique comme une menace qui risqued’accélérer les phénomènes de sécheresses ou d’inondations selon les zones, une diminution desressources en eau, une baisse des rendements agricoles, une recrudescence des maladies descultures ». Toutefois, il convient de mentionner que le CILSS, de par son mandat a conduit, depuis sacréation, de nombreuses initiatives en matière de lutte contre les effets négatifs de la variabilitéclimatique. Les nombreux acquis dans ce domaine font qu’aujourd’hui, le CILSS est au cœur denombreuses initiatives dans le domaine des CC. Parmi ceux-ci, on peut citer : le programme (2009-2010) de Surveillance de l’Environnement pour le DéveloppementDurable (AMESD) de l’UA financé dans le cadre du 9ème FED, mis en œuvre par laCEDEAO/CILSS pour l’Afrique de l’Ouest et exécuté par le CRA ; le Programme (2010- 2015) Régional de gestion durable des terres et d’adaptation auxchangements climatiques au Sahel et en Afrique de l’Ouest (FSTP, V3), financé par la DCI-Alimentation de la CE; le Programme (2010-2012) ClimDev Africa de la <strong>Commission</strong> Economique des NationsUnies pour l’Afrique et la <strong>Commission</strong> de l’Union Africaine pour le renforcement descapacités du CRA en tant que centre régional d’étude sur le climat ; l’hébergement au CRA de la base de données miroir du programme AnalyseMultidisciplinaire de la Mousson Africaine (AMMA), le projet de formation diplômante type Mastère professionnel en CC et développementdurable à l’attention des cadres de l’espace CILSS/CEDEAO dont la rentrée est prévuepour le premier trimestre de 2011 etc. le Projet Intégration de l’adaptation au changement climatique dans les secteurs del’agriculture et de l’eau en Afrique de l’Ouest en cours de négociation, financementFFEM/MAELa mise en œuvre synergique de ces différentes initiatives s’impose pour renforcer lescomplémentarités et éviter les chevauchements en vue d’une meilleure utilisation des ressourceshumaines et financières disponibles. Elle se fera à travers :- les outils de planification élaborés par le CILSS notamment le Plan d’Opération Annuel(POA) incluant le Schéma Programmatique,- une analyse approfondie des interrelations existantes et la pratique de la gestiontransversale des projets.Ainsi, i) des ateliers inter sites de lancement ou de sensibilisation sur les projets (en cours ou à venir)seront organisés afin d’assurer une meilleure compréhension des enjeux et une implication de tousles acteurs du système CILSS. ii) D’ores et déjà, le projet s’appuiera sur les acquis du projetCILSS/ACDI en matière de renforcement des capacités du CILSS et des pays membres pour laDescript-e3b_action_GCCA_CILSS_ 09 12 1011