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n°30 - sept 2003 - Orsay

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4VIVRE À ORSAY k portraitkcahier des sciencesVIVRE À ORSAY5Jacques Schwartz :11 ans au service du ConcordeJacques SchwartzLe pilote qui a effectué la plus longuecarrière à Air France est Orcéen :du Junker 52 en passant par lesConstellations, DC3, DC4, Caravelle,Boeing et enfin au Concorde.Retour sur une carrière exceptionnelle.Engagé à 17 ans en 1940 dans l'armée de l'air,Jacques Schwartz part pour l’Algérie. Passé l’épisodede Mers-el-Kébir, il s’envole vers les Etats-Unis prendre ses premières leçons pour être pilote dechasse.A 19 ans, il devient instructeur pour ses camaradesarrivés de France. A la fin de la guerre, il entre à AirFrance. Il y restera 40 ans !Junker 52, Constellation, DC3, DC4,Languedoc (quadrimoteur dont leprototype est resté caché pendant laguerre) : tels ont été les premiersavions pilotés par Jacques Schwartz.Puis ce fut la Caravelle « avion merveilleux,bien supérieur au Boeing 707 »,précise-t-il.Pendant que le projet Concorde avancetant en France qu’au Royaume-Uni, c’estl’aventure du Boeing 707 sur lequel ileffectuera plus de 5500 heures à traversPilote à Air France,en 1946les continents, en changeant régulièrementd'équipage afin de toujours garderl'esprit en éveil : « Il n'y a rien de plus dangereuxque la routine, affirme-t-il. Un pilotedoit rester vigilant, savoir réagir avec la plus grande célérité ».Tout naturellement, il devient Commandant de bordsur le Boeing 747 et effectue encore des milliersd'heures de vol vers d'innombrables destinations. En1975, Jacques Schwartz et 5 autres pilotes d'AirFrance, renforçant ainsi les équipes de l'Aérospatiale,participent aux derniers essais des vols d'endurancependant lesquels les capacités de Concorde sontéprouvées au maximum. Puis pendant 6 mois, il estinstructeur à Toulouse, préparant ses collègues auxsubtilités de l'avion supersonique.Avec passion, Jacques Schwartz se souvient des onzeannées suivantes : être aux commandes de Concordec'est vivre trois expériences au lieu d'une : le vol subsonique,le vol supersonique qui demande au piloted'autres réflexes et une vigilance accrue et le vol transonique.Avec un clin d'œil, il compare « le Boeing 747à un splendide camion américain, au regard duquel leConcorde serait une voiture de formule 1 ». PiloterConcorde… c'est retrouver des sensations de pilote dechasse, ajoute-t-il avec un brin de nostalgie.Le premier vol commercial à bord de Concorde a lieule 1er janvier 1976. A bord, Jacques Schwartz aaccueilli et mené à bon port chefs d'état et personnalitésles plus diverses, gardant en mémoire une réserveinépuisable d'anecdotes. 1946-1986, une magnifiquecarrière s'achève au-delà de la vitesse du son, après avoirdébuté aux commandes d'avions à hélices.Que dire de la fin de Concorde ?Le pilote se souvient avec tristesse de l'accident deGonesse. Il s'est presque senti "trompé" ! Un tel faisceaude circonstance pour en arriver à cette catastrophe! L'inimaginable était advenu ! Puis il y a eu le11 <strong>sept</strong>embre 2001 et la désaffection pour les volstransatlantiques, la crainte du terrorisme… « La fin deConcorde, conclut-il, obéit à une certaine logique… etc'est normal ! ».En feuilletant ses carnets de bord où sont consignéstous les vols effectués notamment sur Concorde, escaleaprès escale, il évoque simplement les rencontresétonnantes, les images exceptionnelles d'une autrevision du monde ! Mais par-dessus tout il garde intacteet contagieuse la passion de son métier… celle desgrands aventuriers.«Pour l’inauguration d’EPCOT, le Disneyland du futur, en1982, deux exemplaires du Concorde, atterissant simultanément.Je pilotais celui d’Air France.»LAu revoir Lure,bienvenue à SOLEILe laboratoire pour l’utilisation durayonnement électromagnétique(LURE) d’<strong>Orsay</strong> a été ce qu’onappelle un grand équipementscientifique d’infrastructure. Il a rassembléune famille d’instruments(accélérateur, anneaux de stockage,onduleurs, lignes de lumière, postesexpérimentaux) mis à contributionpour repousser toujours plus loin leslimites de la connaissance, dans ungrand nombre de disciplines scientifiques.Il a surtout constitué unéquipement collectif, ensemble demachines et de technologies enévolution constante, partagées pardes chercheurs de toutes disciplinesvenant de laboratoires différents.Pendant 30 ans, LURE a produit durayonnement électromagnétiquedisposant de propriétés très particulières(brillance, longueur d’onde,polarisation) pour l’analyse nondestructive de la matière. Cerayonnement couvre toute lagamme des longueurs d’onde, del’infrarouge qui permet d’étudier laréactivité des molécules, auxrayons X durs seuls susceptibles desonder les structures atomiques,en passant par les rayons X tendreset autres rayons ultraviolets, adaptésà l’étude des propriétés électroniqueset magnétiques de lamatière.Les recherches ont couvert lesdomaines de la physique, de lachimie, de la biologie, dessciences de l’environnement, de lamédecine…Les meilleures histoires ayant une fin,LURE doit aujourd’hui passer letémoin au synchrotron SOLEIL, enconstruction à Saint-Aubin, et quiporte jusque dans son nom la paternitéet l’expertise des «Lurons» :Source Optimisée de Lumièred’Énergie Intermédiaire de Lure.Alors, quel bilan pourLure, et quel destin pourles équipements ?■ en 1976, mise en service de lapremière chambre à rotation pourl’enregistrement des diagrammesde diffraction en cristallographiebiologique ;■ en 1984, mise en service des premiersdétecteurs du type chambreà fil, conçues par Georges Charpak,prix Nobel de physique 1992 ;■ conduite d’expériences déterminantesen bio-cristallographie deMax Perutz, prix Nobel de chimie1962 ;■ résolution de la structure de laxylose-imunase p, protéine jusqu’alorsinconnue, en 1985 ;■ rôle pionnier dans la mise aupoint des onduleurs adaptés auxsynchrotrons de 3 ème génération(SOLEIL) et aux lasers à électronslibres ;■ contribution à la mise au pointdes pots catalytiques, auxrecherches sur le stockage magnétiquede l’information et sur l’optimisationdes piles à combustible.Mais le relais étant assuré, lesmachines doivent s’arrêter. Le programmede démantèlement encours, prévu pour s’achever en fin2004, obéit à trois préoccupations :sécurité, patrimoine, coopération.Toutes les machines devront êtredémontées en respectant les protocolesde sécurité imposés parleur état. Les infrastructures et leterrain rendus à l’Université serontpréalablement et rigoureusementdécontaminés, dépollués, nettoyés.L’anneau de collision d’<strong>Orsay</strong> (ACO),une des toutes premières machinesde LURE, est aujourd’hui inscrit à l’inventairesupplémentaire des monumentshistoriques. Il constitue un élémentde référence du patrimoinescientifique orcéen, géré par uneassociation créée à cette fin. ACOrécupèrera quelques structuresremarquables de LURE pour lamémoire et l’édification des générationsactuelles et futures.Les instruments mis en œuvre à LUREn’étant pas, loin s’en faut, obsolètes,un certain nombre d’entre eux serontréutilisés à SOLEIL ; la machineSUPERACO devrait être transférée àl’Université de Cracovie, en Pologne ;d’autres machines récentes et encoreperformantes prendront le chemin duCentre de rayonnement synchrotrond’Indore, dans le centre de l’Inde.Ainsi, jusqu’au terme de son existence,LURE aura-t-il servi sa vocationd’outil de partage de laconnaissance scientifique, de lienentre chercheurs, au-delà des frontières.C’est pourquoi la municipalitétient à rendre ici, au nom desOrcéens, un hommage mérité aux360 Lurons aujourd’hui dirigés parAbderrahmane Tadjeddine.Bienvenue à Soleil,pour la poursuitede l’avenir !Synchrotron Soleil, l’Orme desMerisiers, St-Aubin BP 4891192 Gif-sur-Yvette cedexTél : 01 69 35 90 00www.synchrotron-soleil.fr

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