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La réhabilitation des mines et carrières à ciel ouvert - Bois et forêts ...

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12BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)DOSSIERRESTORATION / REHABILITATINGToujours en Nouvelle-Calédonie,il existe <strong>des</strong> plantes hyperaccumulatricesde nickel comme Geissois pruinosa,Argophyllum laxum, Baloghiaalternifolia, Phyllanthus aeneus,Agathea deplanchi <strong>et</strong> Hybanthuscaledonicus, dont la teneur en nickelde la masse sêche varie de 0,1 <strong>à</strong> 0,9 %(Brooks <strong>et</strong> al., 1998). Elles pourraientêtre utilisées pour décontaminerle sol par phyto-extraction.Quand la croissance <strong>des</strong> plantesest inhibée par les résidus miniers, ilest possible d’apporter du compostpour réduire la toxicité. Uneexpérimentation sur une anciennemine de plomb <strong>et</strong> de zinc, en Chine, <strong>à</strong>Shaoguan, a montré que les apportsde compost comme matériel de c<strong>ouvert</strong>ure,<strong>et</strong> d’effluents comme amendement,ont <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s positifs sur lacroissance de la légumineuse Stylosanthesguianensis (<strong>La</strong>n <strong>et</strong> al., 1998).Restauration de la forêt riveraine <strong>à</strong>Montejo la Vega (Ségovie, Espagne).Restoration of riparian forest at Montejola Vega (Segovia, Spain).Photo WWF, avec l’aimable autorisationde <strong>La</strong>farge/WWF.Le choix <strong>des</strong> espècesPuisque les sols <strong>à</strong> restaurer ontsouvent <strong>des</strong> propriétés physiques <strong>et</strong>chimiques anormales, seules lesplantes adaptées <strong>à</strong> ces contraintespeuvent les coloniser. Ces espècesseront essentiellement <strong>des</strong> plantesmycorhizées <strong>et</strong>/ou fixatrices d’azote,comme nous l’avons déj<strong>à</strong> vu. C’est lastratégie employée en Malaisie, dansles <strong>mines</strong> d’étain (Ang <strong>La</strong>i, 1986). Lechoix <strong>des</strong> espèces peut aussi se portersur les espèces pionnières <strong>à</strong> croissancerapide, particulièrement cellesqui sont connues pour leur capacité <strong>à</strong>s’établir <strong>et</strong> croître sur les sites dégradés,comme Acacia mangium dans leszones colonisées par Imperata sp.(Parrotta <strong>et</strong> al., 1997).Au Brésil, <strong>des</strong> technologies ontété développées par l’Embrapa (organismebrésilien de recherche agronomique),fondées sur l’installation delégumineuses nodulées <strong>et</strong> mycorhizées,utilisables sans sol de c<strong>ouvert</strong>ureni compost. <strong>La</strong> priorité est donnée auxespèces indigènes, comme Mimosacaesalpiniifolia, M. scabrella, M. acutistipula,Pseudosamanea saman <strong>et</strong> Enterolobiumcontorsiliquum.En Nouvelle-Calédonie, les travauxsur les espèces indigènes ontpermis d’obtenir en pépinière, pargermination de graines ou par bouturage,<strong>des</strong> plants d’une quarantained’espèces, la plupart endémiques duterritoire, pouvant convenir <strong>à</strong> différentstypes de substrat minier(Jaffre, Pell<strong>et</strong>ier, 1992). On trouveles espèces potentiellement utilisablespour la revégétalisation parmiles cypéracées, les myrtacées, lesprotéacées <strong>et</strong> les casuarinacées(Jaffre, Rigault, 1991).Pour la revégétalisation <strong>des</strong>sites miniers de Nauru, dans lePacifique, un proj<strong>et</strong> pilote expérimentala été proposé en 1992 par le Cirad<strong>et</strong> le BRGM (Bureau <strong>des</strong> recherchesgéologiques <strong>et</strong> minières), afin dem<strong>et</strong>tre au point <strong>des</strong> techniques de<strong>réhabilitation</strong>. Les propositions enmatière de plantation étaient fondéessur les espèces locales pour reconstituerla forêt originelle de l’île, tellesque Calophyllum inophyllum, Cordiasubcordata, Terminalia catappa <strong>et</strong>Adenanthera pavonina (une légumineuse)(Friou <strong>et</strong> al., 1992). Desespèces exotiques <strong>à</strong> croissance rapideavaient aussi été sélectionnées, enplus <strong>des</strong> espèces locales, pour leurcapacité <strong>à</strong> couvrir rapidement le sol, <strong>à</strong>fixer l’azote <strong>et</strong> <strong>à</strong> reconstituer une formationforestière favorable <strong>à</strong> la croissance<strong>des</strong> espèces locales de secondegénération. Il s’agissait de légumineuses(acacias <strong>et</strong> gliricidias) <strong>et</strong> decasuarinacées (Casuarina sp., Gymnostomasp.) préalablement inoculées(Friou <strong>et</strong> al., 1992).Les espèces exotiques sont, onle voit, souvent utilisées de façoncomplémentaire aux espèces indigènes; au Brésil, <strong>des</strong> espèces introduitesont aussi été utilisées. À cepropos, sur plusieurs sites, les acaciasont montré le meilleur comportement.Les espèces exotiques sontparfois aussi utilisées en cas d’échec<strong>des</strong> espèces locales. En Sierra Leone,la compagnie Sieromco voulait réhabiliterles sites exploités <strong>et</strong> les airesde dépôt <strong>des</strong> rej<strong>et</strong>s de lavage de labauxite. Dans un premier temps, on afavorisé la recolonisation par la floreindigène <strong>et</strong> <strong>des</strong> tentatives ont étéfaites pour y ajouter <strong>des</strong> plantationsde citrus. Globalement, comme lesrésultats n’ont pas été <strong>à</strong> la hauteur deceux attendus, un nouveau programmede revégétalisation <strong>des</strong>déblais a été entrepris. De nombreusesespèces d’herbacées <strong>et</strong> deligneux ont été testées. Parmi lesvariétés introduites, on trouvePaspalum plicatulum, une herbacéed’Amérique centrale, utile quand lesol de c<strong>ouvert</strong>ure est minimal <strong>et</strong> quela zone est sensible <strong>à</strong> l’érosion, <strong>et</strong>Acacia leptocarpa. Elles se sont bienadaptées, sont tolérantes au feu <strong>et</strong> nesont pas envahissantes (Kargbo <strong>et</strong>al., 1994).

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