12.07.2015 Views

Projet de film documentaire en stéréoscopie ... - Philip Beesley

Projet de film documentaire en stéréoscopie ... - Philip Beesley

Projet de film documentaire en stéréoscopie ... - Philip Beesley

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

34 inspiration inspiration 35Événem<strong>en</strong>t décl<strong>en</strong>cheurT<strong>en</strong>dre la main<strong>Beesley</strong> et la re-sépulture.L’expéri<strong>en</strong>ce au mont Palatin est déterminantepour <strong>Beesley</strong>. Elle amène l’artisteà considérer un sacrifice rituel <strong>en</strong>face à face. Elle le force à voir la contradictionqui rési<strong>de</strong> dans le fait <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dreune vie pour assurer le bi<strong>en</strong>-être <strong>de</strong>la communauté. Elle souligne le paradoxed’infliger la mort pour assurer lafertilité et la survie.Au niveau personnel, la r<strong>en</strong>contre avecla sépulture rituelle d’un bébé inspire <strong>de</strong>l’empathie, suscite l’impulsion <strong>de</strong> t<strong>en</strong>drela main vers une jeune vie sacrifiéesur l’autel <strong>de</strong> la cité, l’autel <strong>de</strong> l’architecture,<strong>en</strong> quelque sorte.Annoncée, dès sa conception à Rome,comme une forme <strong>de</strong> témoignage à cefils premier-né, l’œuvre <strong>de</strong> <strong>Beesley</strong> aévolué pour <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir un acte <strong>de</strong> réparation,une forme <strong>de</strong> re-sépulture artistiqueet architecturale.Cela a m<strong>en</strong>é l’artiste à interroger la natureparadoxale <strong>de</strong> ce site <strong>de</strong> sépultureperturbé. Il se pose la question suivante,fondam<strong>en</strong>tale pour sa quête artistiqueet sa réflexion sur l’av<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> l’architecture: quel matériau serait appropriépour couvrir un tel <strong>en</strong>droit ?Au départ, sa réponse a été d’imaginer<strong>de</strong>s manières <strong>de</strong> construire du terrain,<strong>de</strong> couvrir rituellem<strong>en</strong>t et métaphoriquem<strong>en</strong>tl’<strong>en</strong>fant et la tombe. En t<strong>en</strong>tant<strong>de</strong> répondre à la question, dansl’espoir <strong>de</strong> recouvrir le site, <strong>Beesley</strong> selance dans une longue investigation <strong>de</strong>la nature du sol, sol qui, nous le verronsbi<strong>en</strong>, inspirera et donnera forme à sontravail pour la déc<strong>en</strong>nie à v<strong>en</strong>ir.N.B : Avec le <strong>film</strong>, nous voudrons voir dans le sol. Nous voudrons voir dans le sang et même dans la cellule sanguine. L’imagerie <strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong> ces espaceset structures microscopiques (<strong>de</strong>s nano-architectures <strong>en</strong> quelque sorte) constitue quelques-unes <strong>de</strong>s référ<strong>en</strong>ces visuelles et thématiques quialim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’œuvre <strong>de</strong> <strong>Beesley</strong>.Événem<strong>en</strong>t décl<strong>en</strong>cheurCanes léchant le sang <strong>de</strong> Taurus sacrifié, peinture murale ~ 150 av. JCGrotte mithriaque sous le Palazzo Barberini, RomeSang humain sous le microscopeRi<strong>en</strong> ne se perd<strong>Beesley</strong> et le cycle sacré.L’expéri<strong>en</strong>ce souligne le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre lesflui<strong>de</strong>s et la fertilité, comm<strong>en</strong>t le sol estcapable <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s richesses parceque – et seulem<strong>en</strong>t parce que – il estcombiné à <strong>de</strong> l’eau.Dans le cas du site du mont Palatin,symboliquem<strong>en</strong>t, le déversem<strong>en</strong>t d’unautre liqui<strong>de</strong>, le sang, est une manifestationd’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, une manière <strong>de</strong>sanctifier le li<strong>en</strong> avec la terre et le sitesur lequel la ville se construit.C’est une sépulture dans la terre.Par définition, la terre porte la vie : elleest le lieu <strong>de</strong> la fertilité et <strong>de</strong> la croissance.Chez les créatures vivantes, du sanget d’autres flui<strong>de</strong>s coul<strong>en</strong>t au cœur<strong>de</strong> l’organisme biologique, <strong>en</strong> son sein.Dans le rituel, le sang est répandu surle sol, et ils se combin<strong>en</strong>t. Dans la mort,le sol absorbe la vie : dans le lieu <strong>de</strong> sépultureet <strong>de</strong> décomposition. Le corpsretourne à la terre, reconstituant <strong>en</strong>partie ses capacités nutritives. Ainsi,<strong>de</strong> manière symbolique et organique, lesang fertilise la terre et vice versa. Lerituel romain anci<strong>en</strong> célèbre le cycle dusang à la terre et <strong>de</strong> la terre au sang.Profondém<strong>en</strong>t marqué par cette exhumation,<strong>Beesley</strong> explore et interprète<strong>de</strong>puis lors cette notion <strong>de</strong> cyclesacré.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!