Projet de film documentaire en stéréoscopie ... - Philip Beesley

46 PROPOSITION PROPOSITION 47Cellules du cerveauobservées au microscopeUn flacon protocelluleen contexteLa réponse de l’artisteLa réponse de l’artisteLa lumièrede la penséeBeesley et le modèle d’une idée.Plus souvent qu’autrement, l’œuvre estprésentée dans l’obscurité, en partiepour minimiser la présence de l’espaced’accueil, mais surtout pour mettre envaleur le rôle de la lumière. Dans cetteexpérience immersive, la lumière agitcomme une métaphore de la vie, maisaussi de l’énergie et de la pensée. Uneévocation du cerveau…L’esprit y est imaginé comme le sited’archivage d’un vaste terrain d’expériencesoù il génère sa propre bouclede rétro-information (feedback). Il traiteun monde d’expériences, réelles etimaginées, et en retour, par le canaldes sens, il est reconfiguré par ce qu’ilperçoit.Quelle est alors la forme d’une pensée? Les idées ont-elles des formes ?Où se logent-elles dans le cerveau ?Pouvons-nous imaginer la forme queprendrait la trace d’une pensée dansla matière grise ?On peut concevoir l’œuvre de Beesleycomme le modèle d’une idée, unereprésentation de la pensée. C’est untravail qui incarne des concepts et leurdonne une forme.Il cherche à faire voir l’incompréhensible.Évidemment, ce faisant, il soulèveune série de questions. Mais est-cequ’à sa manière, il ne se représenteraitpas, lui-même, aussi, sous formed’interrogation ?Penser DANS l’œUVRe,l’eSPAce en tant quemétaphoreBeesley et son œuvre poly-forme.L’œuvre est finalement la métaphored’une vaste palette de phénomènesqui ont inspiré sa création au fil desannées. La lecture et l’interprétationde ce que nous percevons doivent sefaire par couches multiples. Ainsi, àdécoder ce qu’on voit, il pourrait s’agiraussi bien d’un échantillon de sol sousmicroscope que d’une mer de cellulesou même de la structure du sang. Avecson réseau de formes de vie synthétiséessuspendues et ses réactionschimiques localisées, l’œuvre suggèreaussi des états gazeux, les cieux oumême la virtuelle Noosphère, un nuage,ou une forêt de gènes. Elle pourraitfinalement rassembler toutes cesdimensions pour les combiner en unemême entité hybride.Comme dans la nature, le tout infini estsuggéré dans chaque élément fini.L’œuvre est un rappel constant dujeu hyperbolique des échelles, desnano-dimensions jusqu’à l’échelleplanétaire et au-delà.La poésie multiplie sa résonnance, audelàde ses puissances évocatrices évidentes.Totalement nouvelle, mais aussi marquéepar une familiarité rassurante, elles’affirme, dans toute sa beauté et sonétrangeté. Ce n’est pas tout à fait unespace… mais c’est bien plus qu’un objet.Il s’agit à la fois d’art… et de recherchefondamentale.