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5. Introduction à la couche limite turbulente De ... - wwwdfr - Ensta

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<strong>5.</strong> <strong>Introduction</strong> à <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> <strong>turbulente</strong><strong>De</strong> manière implicite, nous n'avons jusqu'à présent parlé que d'"écoulement <strong>la</strong>minaire"(Laminar Flow). Une définition de l'Écoulement Laminaire serait par exemple, dans le casde l'écoulement de Poiseuille (c.f. PC 3), de dire que le fluide s'écoule en "<strong>la</strong>melles"concentriques (c'est <strong>la</strong> définition de Schlichting page 11), u ne dépend que de r, mais ils'agit plus d'une observation que d'une vraie définition. Une définition simplette seraitalors de dire que l'on appelle solution <strong>la</strong>minaire toute solution des équations de NavierStokes stationnaires. Par extension, on peut introduire le temps; une solution de NavierStokes instationnaire (avec le terme ∂/∂t) sera <strong>la</strong>minaire si elle ne varie pas trop vite enespace et en temps...Car c'est bien là une des caractéristiques visibles des écoulements turbulents: leursvariations brusques.Avant d'étudier les écoulements turbulents, que dans un premier temps nous définironscomme "rapidement" variables expliquons en deux mots comment un écoulementstationnaire est destabilisé puis comme il devient turbulent...Reprenons Landau & Lifshitz (1989) (§26) et citons le: il convient de remarquer que "toutproblème concernant l'écoulement de fluide visqueux dans des conditions stationnairesdonnées doit posséder, ne serait ce qu'en principe, une solution stationnaire exacte deséquations de l'hydrodynamique" (ce qui n'est pas encore prouvé mathématiquement en3D, c.f. le prix C<strong>la</strong>y). "Or certaines de ces solutions même si elles sont exactes, ne sontpas vérifiées dans <strong>la</strong> Nature" (N majuscule). "Les écoulements" (sous entendu,<strong>la</strong>minaires) "qui existent dans <strong>la</strong> Nature doivent être stables: de petites perturbations qui yprennent naissance doivent s'atténuer au cours du temps."- <strong>5.</strong>1 -


<strong>5.</strong>1. Notions de "stabilité hydrodynamique"Avant donc d'en venir à un écoulement paraissant totalement désorganisé posonsquelques notions de stabilité. Partant d'un écoulement <strong>la</strong>minaire stationnaire donné, onconstruit des paramètres de contrôle (qui sont en fait des nombres sans dimensionscomme le nombre de Reynolds).Un exemple adapté à <strong>la</strong> thermique est celui de "Rayleigh Bénard" (dont nous avons déjàparlé): une certaine épaisseur de fluide au repos est chauffée à sa base et refroidie à <strong>la</strong>surface. La solution "<strong>la</strong>minaire" (solution de "base") est <strong>la</strong> solution de conduction pure: <strong>la</strong>température varie linéairement, <strong>la</strong> vitesse est nulle!!! Cependantr, on observe l'apparitionde rouleaux qui détruisent cet état de base lorsque l'écart de température dépasse uncertain seuil. C'est ce que l'on appelle <strong>la</strong> perte de stabilité: les perturbations ne sont plusatténuées et ont modifié l'écoulement ce qui mène à une nouvelle solution.La première étape consiste donc, après avoir posé les équations (ici Navier Stokes avecapproximation de Boussinesq), à adimensionner les équations et trouver les paramètres decontrôle: dans le cas de "Rayleigh Bénard" ce sera le nombre de Rayleigh qui vientnaturellement:gα∆T L3R a = .νκLa méthode consiste à rechercher de petites perturbations sous <strong>la</strong> forme:u = u 0 + ε U(y) e ikx-iωt .C'est ce que l'on appelle <strong>la</strong> décomposition en modes propres. La forme exponentiellevient de l'invariance par trans<strong>la</strong>tion du problème de base de solution u 0 (dans le cas de RBc'est 0). Les équations sont linéarisées autour de cette solution de base u 0 , ε est un petitparamètre arbitraire qui ne sert qu'à linéariser. On cherche <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion de dispersion k(R a )et ω(R a ), telle que U(y) puisse vérifier les conditions aux <strong>limite</strong>s. On discute ensuite, à kréel fixé le signe de <strong>la</strong> partie imaginaire de ω tel qu'il y ait amplification en temps...Une fois que <strong>la</strong> valeur du paramètre critique a été obtenue (par une théorie oul'expérience), il y a encore des zones d'ombre! Au delà du seuil, les perturbations sontamplifiées, et de manière schématique (premières éditions du Landau §27, depuis lesrésultats portant sur les systèmes dynamiques ont c<strong>la</strong>rifié cette intuition), on peut dire quede plus en plus de fréquences apparaissent, l'ordre de grandeur des distances surlesquelles varie l'écoulement devient de plus en plus petit. "Pour R>Rc, le flot devient deplus en plus compliqué et on le désigne sous le nom d'écoulement turbulent pour ledistinguer de l'écoulement <strong>la</strong>minaire qui est régulier dans ce sens que le fluide s'écoulepour ainsi dire par <strong>couche</strong>s ayant des vitesses différentes". Le passage de l'état <strong>la</strong>minaire à- <strong>5.</strong>2 -


l'état turbulent est ce que l'on appelle <strong>la</strong> "transition"... Ce champ de recherche est unediscipline à part entière de <strong>la</strong> mécanique des fluides.Cette première étape est en fait théorique (difficile à maîtriser, ou plutôt "contrôler"). Iln'est pas rare que <strong>la</strong> transition <strong>turbulente</strong> soit imposée (en mettant, par exemple, unebande rugueuse sur <strong>la</strong> paroi dès le bord d'attaque!), on est alors sûr d'être en régimeturbulent tout le long de l'aile (ce qui augmente le C f , en revanche on y gagne car ledécollement de <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> est plus difficile); on a volontairement dégradé le dispositifphysique pour se p<strong>la</strong>cer dans une configuration que l'on sait à peu près calculer!!! <strong>De</strong>toutes façons les écoulements industriels sont en général turbulents.Il faut dire un mot sur <strong>la</strong> différence entre le Chaos et <strong>la</strong> Turbulence. Ici encore le motChaos n'a pas de définition simple, si ce n'est qu'il est employé pour les systèmesdynamiques (qui ont un nombre fini de degrés de liberté, en revanche NS a un nombreinfini de degrés de liberté).Au final, une définition précise de <strong>la</strong> turbulence est donc difficile à donner (Tennekes &Lumley (1978) page 1), on peut cependant faire un catalogue:-l'état turbulent est caractérisé par des variations rapides irrégulières et aléatoires de <strong>la</strong>vitesse-les mé<strong>la</strong>nges sont importants et plus rapidement faits que par <strong>la</strong> diffusivité habituelle.-le nombre de Reynolds est grand-l'écoulement est 3D, il est rotationnel.-l'énergie est dégradée: les écoulements turbulents dissipent l'énergie.-les échelles mises en jeux ne sont pas celles des échanges molécu<strong>la</strong>ire (le cadre de <strong>la</strong>mécanique des milieux continus reste va<strong>la</strong>ble)-les caractéristiques sont les mêmes pour tous les fluides (gaz ou liquides), <strong>la</strong> turbulencen'est pas une propriété du fluide mais seulement un régime particulier.- <strong>5.</strong>3 -


<strong>5.</strong>2. Observations expérimentales:Ci dessous, on observe (Encyclopaedia Britannica) des images instantanées d'une <strong>couche</strong><strong>limite</strong> <strong>turbulente</strong> (le profil est obtenu par émission de fumée, les images sont des négatifs):elles sont très chahutées. Mais si on les superpose toutes, on obtient un profil moyen.figure quelques profils instantanés de vitesse.figure superposition: profil moyen.<strong>5.</strong>3. Équations de Reynolds<strong>5.</strong>3.0. L'impossibilité du calcul completLa puissance de calcul grandissante des ordinateurs nous <strong>la</strong>isse penser qu'il suffirait derésoudre les équations de Navier Stokes directement. Estimons donc ici l'ordre degrandeur du nombre de points à utiliser pour faire un calcul d'un écoulement 3D à <strong>la</strong>vitesse U 0 autour d'un objet de taille L.L'idée est d'imposer une énergie constante: U 0 2 /L qui sera constante à toutes les échelles(conservation de l'énergie) et dissipée aux échelles ultimes λ et u, telles que uλ/ν=1.U 0 2 /L = u 2 /λ, avec u = ν/λ, donc, avec R=U 0 L/ν:(λ/L) = R -3/4- <strong>5.</strong>4 -


est le rapport entre <strong>la</strong> plus petite échelle et <strong>la</strong> plus grande pour capter les phénomènesturbulents. Le calcul 3D demande un nombre de mailles au moins égal à (R -3/4 ) -3En l'an 2000, 10 10 6 points font un mois de temps de calcul (en France au max on a 210 6 points, aux US 60 10 6 points pour un calcul plus raisonnable en temps de calcul),ça fait un Re=10 28/9 =1300 au maximum pour une simu<strong>la</strong>tion directe!!!On voit donc que l'on est encore loin du compte pour prédire l'écoulement autour d'unavion.en trichant en 2001 on est à 2 10 6 points et Re=15000Airbus Re=10 6 10 8 taille de maille 1µmprévu pour 2080, le calcul autour de l'avion complet!<strong>5.</strong>3.1. Le problème de <strong>la</strong> moyenneLe premier problème est <strong>la</strong> définition d'une moyenne, en effet les variations sont troprapides pour être décrites finement en temps et en espace: on va donc ne s'intéresser qu'à<strong>la</strong> moyenne de <strong>la</strong> vitesse. Les détails de <strong>la</strong> vitesse sont perdus; on ne va essayer de nedécrire que l'évolution du champ moyen. La moyenne d'ensemble est <strong>la</strong> plus satisfaisantethéoriquement; on fait n fois l'écoulement et on moyenne l'ensemble des réalisations: = 1 n Σ u i(r,t).Même si elle est indispensable théoriquement, dans certains cas on lui préférera uneformu<strong>la</strong>tion sur une réalisation qui met en jeux des moyennes spatiales et temporelles. Onpeut donc aussi en général écrire cette moyenne sous <strong>la</strong> forme d'un produit de convolutionavec une fonction de poids G positive de moyenne égale à 1 (condition de normalisation):+∞ = ∫ f(r-r',t-t')G(r',t')dr'dt'.-∞En pratique, il est plus judicieux, de faire une moyenne temporelle (G est une fonctionporte en temps): = 1 Tt+Tt∫ u(x,y,t)dt.Bien entendu, T (<strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur de <strong>la</strong> porte) ne sera ni trop grande ni trop petite! Ensuite, dèsque <strong>la</strong> défintion de <strong>la</strong> moyenne est fixée, on peut décomposer en une partie fluctuante etune valeur moyenne:u = +u' ...on posera souvent =U, et on remarquera que


= ∫dx< ∂f∂x > = ∂∂x , = ∂ etc.∂t = ≠ <strong>5.</strong>3.2. Équations de ReynoldsC<strong>la</strong>ssiquement (Reynolds 1895), on moyenne les équations de Navier Stokes (écritesavec <strong>la</strong> convention d'Einstein):< ∂u i-=0> avec u i = +u i ' devient ∂+ ∂ = < ∂∂x j(u i u j ) >< ∂∂x j(+u j '+u i '+u j 'u i ')> = ∂∂x j() + 0 + 0 +∂∂x j()après manipu<strong>la</strong>tions on obtient l'équation moyenne (ou équations de Reynolds ou encore"RANS: Reynolds Average Navier Stokes)ρ ddt= - ∂ + ∂ (µ ∂- ρ).∂x i ∂x j ∂x jOn a fait apparaître le terme que l'on appelle terme de tension <strong>turbulente</strong>: -ρ.L'interprétation de ce tenseur est le transport de quantité de mouvement par lesfluctuations de vitesse.Le problème n'est pas résolu pour autant car , qui met en jeu des corré<strong>la</strong>tionsdoubles, n'est pas connu, c'est un terme "supplémentaire" le terme de tension deReynolds. On peut envisager d'étudier les corré<strong>la</strong>tions doubles: mais on fait apparaître descorré<strong>la</strong>tions triples! On a en fait une hiérarchie infinie d'équations. Ce que l'on va faire- <strong>5.</strong>6 -


(beaucoup plus loin) c'est une "fermeture" qui relie les corré<strong>la</strong>tions doubles auxmoyennes simples.<strong>5.</strong>3.3. Ordres de grandeurs re<strong>la</strong>tifsAuparavant interprétons ce nouveau terme : les échanges de quantité demouvement et de chaleur se font habituellement par convection et diffusion, grosso modo:par les termes c<strong>la</strong>ssiques:(ρcu ∂T∂x et k ∂2 T) ou (ρc∂T∂x2 ∂t et k ∂2 T∂x 2 )le rapport des deux (diffusion/ convection) est l'inverse du nombre de Péclet (soit1/(PrR), avec R nombre de Reynolds, donc environ aussi 1/R pour un gaz dont le Prandtlest d'ordre un). En effet, le temps caractéristique associé au processus de diffusion estL 2 /ν, le temps associé au dép<strong>la</strong>cement convectif est lui L/U (et (L/U)/(L 2 /ν)=1/R). Laturbulence permet un autre échange: par <strong>la</strong> fluctuation de vitesse u'. Le tempscaractéristique associé est L/u'. Le rapport de ces deux temps est (au Prandtl près d'ordreun):(L/u')(ν/L 2 ) = 1 R'Le nombre de Reynolds R' (construit sur u') d'un écoulement turbulent peut êtreinterprété comme le rapport du temps de <strong>la</strong> turbulence au temps construit avec <strong>la</strong> diffusionmolécu<strong>la</strong>ire. Les temps caractéristiques de <strong>la</strong> turbulence sont très courts. Ce point de vueest plus judicieux que de considérer R comme le rapport des termes d'inertie et des termesvisqueux.Il y a donc deux nombres de Reynolds: le c<strong>la</strong>ssique R construit avec <strong>la</strong> vitesse U 0 , et unnouveau R' construit avec <strong>la</strong> fluctuation de vitesse, bien entendu R>>1 et R'>>1.Continuant, l'ordre de grandeur du terme ρc divisé par ρcu ∂ est u'L (en∂xsupposant que les fluctuations de T ~ variations de T). u'L est homogène à une viscosité.C'est que l'on appelle l'"eddy viscosity" ou "viscosité <strong>turbulente</strong>". Le rapport de <strong>la</strong>viscosité <strong>la</strong>minaire à cette "viscosité <strong>turbulente</strong>" est en fait le nombre de Reynolds R'(construit sur u'):R' = u'Lν = u'U 0R.À <strong>la</strong> fin de ce paragraphe, on a l'ordre de grandeur de ,j . Il est R' fois plus grandque µu i,jj . La viscosité molécu<strong>la</strong>ire est donc négligeable dans les écoulements turbulents,du moins, loin des parois.- <strong>5.</strong>7 -


<strong>5.</strong>4. Couche <strong>limite</strong> <strong>turbulente</strong><strong>5.</strong>4.1. Observations expérimentales:Par exemple, dans le cas d'une p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne, on mesure au fil chaud le profil de vitesse.A un nombre de Reynolds d'environ 10 5 , on est dans <strong>la</strong> région de "transition", on peutdonc avoir ou le régime <strong>la</strong>minaire (B<strong>la</strong>sius, si on veille à ne pas perturber l'écoulement),ou le régime turbulent (si on a perturbé assez fortement <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong>). Comme déjàobservé plus haut, <strong>la</strong> vitesse varie beaucoup en fonction du temps, <strong>la</strong> moyenne a <strong>la</strong> formesuivante:u/U0<strong>la</strong>minaireturbulentfigure profil <strong>la</strong>minaire et turbulent en unités de <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> (0.99).yOn a représenté ci dessus <strong>la</strong> vitesse moyenne /U 0 dans le cas turbulent comparée à <strong>la</strong>vitesse <strong>la</strong>minaire de B<strong>la</strong>sius au même Reynolds 10 5 . Pour y/δ=.05 on a encore /U 0environ égal à 0.5, on a l'impression que le fluide glisse sur <strong>la</strong> paroi, que le profil estmoins écarté du mur.Une autre caractéristique importante que l'on peut tracer est le frottement moyen à <strong>la</strong>paroi, on voit qu'il varie fortement lorsque l'on passe d'un écoulement <strong>la</strong>minaire à unécoulement turbulent. Le frottement diminue ensuite graduellement. Un écoulementturbulent frotte plus qu'un écoulement <strong>la</strong>minaire.- <strong>5.</strong>8 -


CfTurbulentB<strong>la</strong>sius"transition"6 7log Refigure Le coefficient de frottement Cf (avec Cf =(µ∂u/∂y)/(ρ 0 U 0 2 /2)) de p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne, ilvarie fortement pour, le passage d'une courbe à l'autre dépend de <strong>la</strong> réalisation (Re entre10 5 et 10 7 ).On peut aussi tracer les moyennes des carrés des fluctuations (valeurs "r.m.s." à R~10 6 ).0.1- 1.5 10^-30yfigure allure typique des fluctuations.à gauche de haut en bas 1/2 /U 0 et 1/2 , 1/2 sont de même ordre de grandeur près de<strong>la</strong> paroi (environ 10% de U 0 2 ). On note aussi que -/k (où k= 1 2


<strong>5.</strong>4.2. ÉquationsMême s'il y a toujours un effet 3D, nous supposerons que l'écoulement reste p<strong>la</strong>n.On cherche ici à caractériser l'évolution de <strong>la</strong> <strong>couche</strong> pariétale dans <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> vitesseévoule de U 0 à 0.U0u'U0lLfigure vue artistique d'une <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> <strong>turbulente</strong>.Si une <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> évolue sur une distance L, elle s'épaissit de l, inconnu; puisque <strong>la</strong>vitesse varie de 0 à U 0 , sur l'épaisseur de <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong>, les termes ∂/∂y seront doncprépondérants. Nous effectuons donc une prise de moyenne des équations de NS avecl'optique "<strong>couche</strong> <strong>limite</strong>" (les dérivées transverses vont être importantes par rapport auxdérivées longitudinales).ρ ∂ = - ∂ + ∂ (µ ∂- ρ).∂x j ∂x i ∂x j ∂x jEn fait plusieurs <strong>couche</strong>s vont apparaître, elles dépendent de l'ordre de grandeur re<strong>la</strong>tif de:∂∂y (ν ∂ - )∂yPar définition on note u τ2 (ou u ∗ 2 ) l'ordre de grandeur de -. Les termes tels queµ∂ 2 /∂y 2 sont d'ordre R -1 ρU 0 2 /l 2 et sont donc à comparer à u τ 2 /l 2 .On voit donc tout de suite que <strong>la</strong> moindre dégénérescence hâtive ne marche pas du premiercoup! Il va falloir introduire plusieurs <strong>couche</strong>s (plusieurs l) pour tenir compte de <strong>la</strong>contribution re<strong>la</strong>tive de chacun de ces termes.- <strong>5.</strong>10 -


<strong>De</strong> manière abusive nous gardons les dimensions dans les équations et nous écrivons lestermes que nous allons retenir:- incompressibilité:- quantité de mouvement :∂∂x + ∂∂ + ∂x ∂y = -0= -∂ = 0.∂y∂ρ∂x + ∂∂y ( ν ∂ - ) + etc.∂y∂ρ∂y + ∂∂y ( ν ∂∂y -


que c'est <strong>la</strong> viscosité qui contre <strong>la</strong> turbulence. La somme des deux termes du RHS reste àpeu près constante. Une manière empirique de le dire est que sinon on aurait uneaccélération importante dans <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong>... Une manière plus asymptotique est dedire qu'il existe une échelle δ + telle que l'on puisse garder ces deux termes. On part doncdu principe que:ν ∂ - = constante.∂yAppelons cette constante τ p /ρ. Très près de <strong>la</strong> paroi est négligeable (peu defluctuations autour de 0: adhérence à <strong>la</strong> paroi), et on donc, pour y petit mesuré dansl'échelle δ + , elle même petite:τ p =µ ∂ => loi linéaire.∂yLe frottement conserve sa valeur à <strong>la</strong> paroi. (τ p /ρ) est homogène à [U 0 2 ], on définit u τ àpartir de (τ p /ρ). u τ est appelé l'intensité de <strong>la</strong> turbulence et définie par:u τ =√(τ p /ρ)=U 0 √(C f /2)où τ p est <strong>la</strong> valeur du fottement à <strong>la</strong> paroi, (1/2)C f u τ2 est une notation équivalente pourτ p . <strong>De</strong> même u + ou u * sont des notations équivalentes à u τ que l'on trouve dans <strong>la</strong>littérature.Si on pose:u τ =√(τ p /ρ), U + =/u τ , y + =yu τ /ν=y/δ + ./u τ = u τ y/ν, ou U + = y +on constate que <strong>la</strong> vitesse (sans dimensions) est linéaire, avec les échelles choisies on aproportion simple: U + = y + , pour y + →0. L'épaisseur de cette <strong>couche</strong> est donc mesuréepar δ + = L/(Ru τ ):u τ= u τyνC'est ce que l'on appelle <strong>la</strong> "sous <strong>couche</strong> visqueuse".Plus loin de <strong>la</strong> paroi ν ∂ devient plus faible, et décroît. La zone linéaire du profil de∂yvitesse s'étend jusqu'à y + ~ 7. On note qu'en <strong>la</strong>minaire l'échelle conduisant à <strong>la</strong>dégénérescence du profil en droite est quelconque, mais plus petite que LR -1/2 .<strong>5.</strong>4.<strong>5.</strong> -> région logEnsuite, il existe une nouvelle région (toujours à l'échelle δ + ) qui va faire une premièretransition entre ce comportement linéaire et <strong>la</strong> valeur 1.- <strong>5.</strong>12 -


10.11-y/δτµ∂/∂y10 20y+figure dessin de τ/τ p en fonction de <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> paroi.On a u τ y et ν comme paramètres. Loin de <strong>la</strong> paroi (mais toujours à l'échelle ν/u τ ) ν n'aplus d'influence: <strong>la</strong> turbulence écrase <strong>la</strong> viscosité <strong>la</strong>minaire. L'ordre de grandeur de∂/∂y par analyse dimensionnelle est simplement:∂∂y ~O()O(y)=κ −1 u τ /yavec κ coefficient ad hoc (constante de K'arm'an), donc si on intègre ∂∂y ~ κ−1 u τ /y ,il apparaît:/u τ = κ −1 Log(u τ y/ν) + C soit u + =κ −1 Log(y + ) + C.Expérimentalement les valeurs sont: C~5 κ=0.41:/u τ = 2.4 Log(u τ y/ν) + 5 ou /u τ = <strong>5.</strong>6 log 10 (u τ y/ν) + <strong>5.</strong>C'est <strong>la</strong> région de "Loi log de paroi". Elle est va<strong>la</strong>ble pour 20< y + <strong>couche</strong> de défautOn se p<strong>la</strong>ce encore plus loin de <strong>la</strong> paroi. Soit δ l'épaisseur de <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> (encoreinconnue pour l'instant). <strong>De</strong> nombreuses expériences des années 50 (C<strong>la</strong>user 56), onmontré que que l'on pouvait faire "tomber" toutes les courbes sur une seule en traçant:(-U 0 )/u τ = f(y/δ .99 ).gardons pour l'instant uniquement l'idée d'une forme "déficitaire", et posons: = U 0 + ε U 0 (-F(x,ȳ))dans cette <strong>couche</strong> <strong>la</strong> vitesse est une légère perturbation ε (inconnue, mais que l'on varetrouver égale à u τ /U 0 ) de <strong>la</strong> vitesse extérieure, et ȳ=y/δ. On va effectuer le raccord despentes pour ȳ au voisinage de 0 avec <strong>la</strong> <strong>couche</strong> précédente pour y+ grand:ε U 0 (-dF/dȳ δ-1 ) = κ −1 u τ y +−1 δ +-1ε U 0 (-dF/dȳ ) = κ−1 u τ ( ȳ−1 )ε est donc bien u τ /U 0 . On en déduit le comportement près de <strong>la</strong> paroi à l'échelle δ (ȳ→0): =U 0 + u τ (κ −1 Log( y/δ) + C')- <strong>5.</strong>13 -


en pratique: - U 0u τ= <strong>5.</strong>6 log 10 ( y/δ) -2.5Mais on a aussi une information supplémentaire: le raccord des vitesses avec <strong>la</strong> <strong>couche</strong>Log (i.e. y + →∞): = κ −1 u τ Log(y/δ + ) + C,donc par différence (ou raccord dans une région intermédiaire) on a:u τ Log( δδ +) ~ U 0Le dernier ingrédient est le raccord de vitesse transverse entre <strong>la</strong> région extérieure etprincipale. Dans <strong>la</strong> région de <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> <strong>la</strong> vitesse transverse est d'ordre δU 0 /L. Al'extérieur elle est d'ordre u τ (car à l'extérieur de <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> <strong>la</strong> turbulence est <strong>la</strong>même dans toutes les directions). Donc, u τ /U 0 =δ/L d'où:u τ 1uU~ 0Log(( u ou puisque R>>1 : τ 1τU) 2 U~R)0 Log(R)0Ces dernières re<strong>la</strong>tion ont été écrites avec les ordres de grandeur, mais si on conserve lesconstantes empiriques C, C' et κ on en déduit <strong>la</strong> forme "pratique" liant le coefficient defrottement u τ /U 0 = √(C f /2), le nombre de Reynolds et l'épaisseur de <strong>couche</strong> <strong>limite</strong>:√ 2 C f= <strong>5.</strong>6 log 10 (R δ L √C f2 ) +2.4Cette re<strong>la</strong>tion "marche bien" pour des valeurs aérodynamiques. Il en existe une versionplus simple dénomée formule de B<strong>la</strong>sius qui a l'avantage d'être explicite et de bienrecouper <strong>la</strong> précédente (c.f. PC "Poiseuille turbulent"):C f = 0.0456 Re δ -1/4 .C'est dans cette région que l'on écrit aussi une "loi de sil<strong>la</strong>ge" complètement empiriquetout simplement sous <strong>la</strong> forme: = u τκ Log(yu τν ) + C + Π κ W(y δ )avec les valeurs suivantes de Coles 56 et C<strong>la</strong>user 56 tirées de nombreuses campagnes demesures et qui marchent bien:<strong>5.</strong>4.7. En résumé:C=4.9 κ=0.41 Π=0.51 et W(y/δ)=2sin 2 ( πy2δ )À nombre de Reynolds infini, le petit paramètre est ε=<strong>limite</strong> <strong>turbulente</strong> est:1log(R), et <strong>la</strong> forme de <strong>la</strong> <strong>couche</strong>- <strong>5.</strong>14 -


y/LD.L.20L.L.D.L.1 / Log(R)10L.L.1/Log(R)W.L.5 20 100W.L.Log(R)/Ru/U 01 / Log(R)fig. Profil de vitesse <strong>turbulente</strong>fig. En abscisse u τ y/ν, en ordonnée u/u τ(échelles log).DL: defect <strong>la</strong>yerLL log <strong>la</strong>yerWL wall <strong>la</strong>yerSur les images suivantes, extraites de C<strong>la</strong>user 56, sont reportées différentes expériencesmontrant le profil universel déficitaire et les lois linéaire et logarithmique.figure profil universel déficitaire.- <strong>5.</strong>15 -


figure Loi linéaire et loi Log obtenues par compi<strong>la</strong>tion de différentes expériences.On voit:i) <strong>la</strong> portion de loi de paroi <strong>la</strong>minaire (W.L.): /u τ = u τ y/ν,ii) <strong>la</strong> droite u/u τ =1/0.41 Log(u τ y/ν) + 5 de <strong>la</strong> région (L.L.),iii) région déficitaire (D.L.).Un écoulement turbulent au dessus d'une p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne se décompose donc en:- une <strong>couche</strong> de fluide parfait, y mesuré par L(External Potential flow)- une <strong>couche</strong> intérieure (Outer Layer or <strong>De</strong>fect Layer), elle est caractérisée par sa loi desil<strong>la</strong>ge (<strong>la</strong>w of wake)u=U 0 +u τ F(y/δ,x/L) → U 0 + u τκavec u τ /U 0 ~1/log(R) et y mesuré par δ~L/log(R).Le 1515 de <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> <strong>turbulente</strong> est:Log(y/δ) pour y/δ→0√ 2 C f= <strong>5.</strong>6 log 10 (Reδ √ C f2 ) +2.4- une <strong>couche</strong> de paroi (Wall Layer) sous <strong>couche</strong> visqueuse, avec sa loi de paroi (<strong>la</strong>w ofthe wall)y mesuré par δ + ~L Log(R)/Ru=u τ U + (y/δ + ,x/L) → u τκ Log(y/δ+ ) pour y/δ + →∞<strong>la</strong> forme u τκ Log(y/δ+ ) + u τ C est va<strong>la</strong>ble pour 30


- valeurs typiques en aéronautiqueu + ~1/log(R)~0.05δ 1 ~ (1/5) δδ 2 ~1/50 δ<strong>5.</strong>4.8. Viscosité <strong>turbulente</strong>-Longueur de mé<strong>la</strong>nge<strong>5.</strong>4.8.1. Re<strong>la</strong>tion de fermeture de PrandtlNous venons de voir une description de <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> mais nous n'avons toujours pasvu comment <strong>la</strong> calculer explicitement: le terme de tension de Reynolds, dont l'ordre degrandeur u τ2 qui nous a servi de petit paramètre n'est toujours pas connu. Il faut pourl'estimer un modèle numérique. Le modèle le plus simple à envisager est fondé sur desidées de dimensions: on ferme les équations en faisant apparaître une viscosité <strong>turbulente</strong>(eddy viscosity)- = ν t ∂∂y .Cette forme est en fait directement inspirée des équations constitutives de <strong>la</strong> mécaniquedes fluides: en effet à une quantité dont on fait le bi<strong>la</strong>n, on associe un flux proportionne<strong>la</strong>u gradient de cette quantité (par ex. pour un bi<strong>la</strong>n d'énergie c p T, on associe <strong>la</strong> loi deFourier -k∇T). Comme pour <strong>la</strong> "vraie" viscosité (ou viscosité molécu<strong>la</strong>ire) ν t esthomogène à une vitesse fois une longueur.Comment trouver l'expression de ν t ? Il faut trouver une vitesse et une longueurjudicieuses. Par exemple dans le cas d'un jet on va prendre <strong>la</strong> vitesse au centre du jet, et <strong>la</strong><strong>la</strong>rgeur du jet, le produit sera ν t !Ici, dans le cas de <strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong>, il est plus judicieux de prendre <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> paroicomme longueur (y! et on met un coefficient χ) et <strong>la</strong> vitesse sera y ∂∂y :ν t = l 2 ⎮ ∂∂y⎮ avec l = κ y.* près de <strong>la</strong> paroi, là où:∂∂y (ν ∂ - )=0∂yon substitue avec l'expression retenue et on a:∂∂y (ν ∂∂y - κ2 y 2 ( ∂∂y )2 ) =0qui devient∂ 2=0, donc <strong>la</strong> loi linéaire est retrouvée.∂y2 *loin de <strong>la</strong> paroi le frottement reste constant, le frottement <strong>la</strong>minaire est négligeable:- <strong>5.</strong>17 -


ρκ 2 y y ∂∂y ∂∂y ~ - µ ∂∂y + τ p donc y ( ∂∂y ) ~ τ p 1/2ρ 1/2 κ<strong>la</strong> loi logarithmique est récupérée par ce modèle simpliste.<strong>5.</strong>4.8.2. Re<strong>la</strong>tion de fermeture de type Cebeci SmithCette idée de Prandtl du début du siècle a ensuite été modifiée dans les années 60/70 demanière à saturer <strong>la</strong> longueur de mé<strong>la</strong>nge (Van Driest, Cebecci Smith...). On décompose<strong>la</strong> <strong>couche</strong> <strong>limite</strong> en deux régions, une région où:l = κ y (1- e -y+/A+ ); A + =26.κ=0.41, y + =u τ y/νavec pour u τ <strong>la</strong> valeur du frottement à <strong>la</strong> paroi (<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion est implicite) puis, dans uneseconde région, on sature complètement (bien entendu ν t est continue):ν t = l 2 ⎮ ∂∂y ⎮= 0.0168 U 0δ 1 .La quantité δ 1 est l'épaisseur de dép<strong>la</strong>cement. Loin de <strong>la</strong> paroi, on utilise <strong>la</strong> vitesseextérieure et l'épaisseur de <strong>couche</strong> <strong>limite</strong>. Ce sont des modèles à "zéro équation". Ils sontbien adaptés à l'aérodynamique.- <strong>5.</strong>18 -


<strong>5.</strong><strong>5.</strong> Le modèle k ε (1972)<strong>5.</strong><strong>5.</strong>1 Modèle à équations de transport: k epsilonLes modélisations précédentes sont locales (on dit aussi à zéro équations!!!), ici on raffine<strong>la</strong> description en tenant compte du transport de <strong>la</strong> viscosité tourbillonnaire: ν t va varier.On pourrait n'introduire qu'une équation de transport, il s'agit du "modèle k"(. Mais cemodèle est assez limité, c'est pour ce<strong>la</strong> que l'on introduit deux équations de transport enplus des équations de Navier Stokes, il s'agit du "modèle k epsilon".Ce<strong>la</strong> va permettre de traiter des écoulements paraboliques (de type mé<strong>la</strong>nge de jets) ou desproblèmes elliptiques (avec diffusion dans toutes les directions).Rappelons les équations de Navier Stokes moyennées On pose =U i ),∂U i∂x i= 0.∂ρU i U i = - ∂ + ∂ (µ ∂U i- ρ).∂x j ∂x i ∂x j ∂x jComme nous l'avons déjà dit, il faut "modéliser" le tenseur de Reynolds.Pour ce<strong>la</strong> il faut introduire une quantité importante: l'énergie cinétique des fluctuations kdéfinie à partir de <strong>la</strong> trace du tenseur de Reynolds,k = 1 2 et du transport de <strong>la</strong> contrainte visqueuse - 2 ν . Ce sont des termes quiredistribuent l'énergie.Le terme P est un terme de production de turbulence (il apparaît avec un signe moins dansl'équation de transport de l'énergie cinétique moyenne U i 22, qui n'est pas écrite ici).C'estun transfert d'énergie entre l'écoulement moyen (terme S ij ) et l'écoulement fluctuant(terme ). Contrairement à ce que <strong>la</strong>isse penser <strong>la</strong> présence du signe "-", ce termeest positif dans le cadre choisi (voir remarque plus loin).- <strong>5.</strong>19 -


Le terme -ε est le terme de (pseudo) dissipation visqueuse, il est toujours négatif. Il s'écritaussi:ε= ν< ∂u' i∂x j∂u'j∂x i>.Toujours par manipu<strong>la</strong>tions de Navier Stokes et prise de moyenne (on ne confondra pasles dérivées par rapport à l'indice k et k!!!), on peut obtenir l'équation exacte de transportpour ε:ρU i∂ε∂x i= - 2µU i,k ( + )- 2 µ- 2 ν∂ i - 2 ρ ν 2 -2 µ U i,kj + µ ε ,jj .L'idée du modèle k-ε est que l'on peut construire à partir de ces quantités une "viscosité<strong>turbulente</strong>" (on reste toujours avec les idées de <strong>la</strong> longueur de mé<strong>la</strong>nge):ν t = c µ k2ε .En effet il faut construire une longueur et une vitesse, k 1/2 est le choix évident de vitesse,et ε est homogène à une vitesse au cube par une longueur, l'échelle de longueur est donck 3/2 /ε. Un peu par analogie avec <strong>la</strong> loi de comportement Newtonienne, on écrira que leterme à modéliser, qui intervient dans un flux d'une loi de bi<strong>la</strong>n, est proportionnel aupremier gradient de <strong>la</strong> quantité dont on fait le bi<strong>la</strong>n:- ( - 2 3 δ ij k ) = ν t ( ∂U i∂x+ ∂U jj ∂x- 2 i 3 δ ∂U jij∂x ) jOn consultera <strong>la</strong> littérature pour avoir tous les détails. Par exemple pour l'équation detransport de k, on garde -ε on garde P = -S ij = - ∂U i∂x k(on vérifie alorsque P est bien positif); mais on modélise <strong>la</strong> partie du flux 1 ρ + 1 2


Les constantes sont obtenues en étudiant des "cas simples" et en vérifiant que l'onretrouve certaines lois expérimentales.<strong>5.</strong><strong>5.</strong>2 conditions aux <strong>limite</strong>s.Près de <strong>la</strong> paroi, les hypothèses introduites ne sont plus convenables. Physiquement ondevrait retrouver les lois log. Pour les réintroduire on engraisse le profil sur lequel on faitle calcul d'une épaisseur y p . On dit que sous cette épaisseur <strong>la</strong> vitesse suit <strong>la</strong> loi log tandisqu'au dessus de cette frontière artificielle, <strong>la</strong> vitesse est solution des équations du systèmek ε. On raboutte les deux en disant que pour le système k ε:- <strong>la</strong> vitesse normale (notée U n ) est nulle sur le profil engraissé,- <strong>la</strong> vitesse tangentielle (notée U t ) est donnée par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (issue de <strong>la</strong> loi logarithmiquede paroi: √ 2 C= <strong>5.</strong>6 log 10 (R δ f L √C f2) +2.4) et où est n est <strong>la</strong> coordonnée normale à <strong>la</strong> paroi:U t(ν ∂U t /∂n) 1/2 = κ-1 yLog( p+ 2.4.(ν∂U t /∂n) 1/2)Cette re<strong>la</strong>tion est implicite en ∂ n U t , d'où un certain ralentissement dans les calculs. Il fautdeplus vérifier que l'on est bien dans <strong>la</strong> région log (où 20


avec sur les parois engraissées d'une épaisseur y p limitant le fluide:U tU n = 0,(ν ∂U t /∂n) 1/2 = κ-1 yLog( p(ν∂U t /∂n) 1/2) + 2.4 où 20 < y p√(ν ∂U t /∂n)


<strong>5.</strong>6. Autres exemples c<strong>la</strong>ssiques:Couette, le tuyau, le sil<strong>la</strong>ge, le jet, le panache, les <strong>couche</strong>s <strong>limite</strong>s d'équilibre, <strong>la</strong> <strong>couche</strong>de mé<strong>la</strong>nge...figure <strong>la</strong> forme du jet est a peu près indépendante du nombre de Reynolds.figure L'ouverture (y/x) du jet est constante.- <strong>5.</strong>23 -


<strong>5.</strong>7. Application à <strong>la</strong> thermique.<strong>5.</strong>7.1 lois de paroiNous seront assez brefs, et nous n'examinons ici que le cas de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne dans unécoulement uniforme incompressible, à coefficients constants. Le problème dynamiqueest donc découplé du problème thermique, et nous l'avons étudié plus haut. L'équation de<strong>la</strong> chaleur devient: ∂∂ + ∂x ∂y = ∂∂y ( k ∂ - ) + etc.ρc p ∂yBien entendu, par analogie avec les fermetures visqueuses, on définira un nombre dePrandt turbulent tel que:- = ν tP rt∂∂y .Une approximation usuelle est de prendre P rt =0.8<strong>5.</strong> On peut définir une température defriction:T τ = - /(ρc p u τ ) et définir θ + = -T wT τ.On peut mettre en évidence un profil de température universel:- avec une région linéaire (pour y +


avec:puis en s'éloignantavec P t le nombre de Prandtl turbulent:qui est vite égal à 0.91.A + =26, B + =35, κ=0.41, κ Τ =0.44 y + =u τ y/να t = 0.0168 U 0 δ 1 P t -1 .P t = κ κ Τ(1- e -y+/A+ )(1- e -y+/B+ )7.7.3.4 Modèle k εCette loi logarithmique précédente servira de loi de paroi dans le cadre de <strong>la</strong> résolution parles équations de transport k- ε. L'équation supplémentaire est écrite sous <strong>la</strong> forme (avec henthalpie du fluide, k f est ici <strong>la</strong> constante de <strong>la</strong> loi de Fourier):∂(ρh)U i = ∂ ((k f (1 + Pr t -1 ) ∂h ∂p) + U i - - ρ ∂U i.∂x i ∂x j ∂x j ∂x i ∂x j- <strong>5.</strong>25 -


<strong>5.</strong>8. RésuméPour R>10 5 l'écoulement est turbulent sur une p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne. On retiendra l'allure duprofil de vitesse et ses trois <strong>couche</strong>s (linéaire/ logarithmique/ de défaut).La résolution passe ensuite par un processus de moyenne et une modélisation pour <strong>la</strong>fermeture du système:- modélisation à zéro équation: longueur de mé<strong>la</strong>nge- modélisations intégrales: utilisation de profils expérimentaux (chapitre suivant et PC 6)- méthode k-ε (<strong>la</strong> plus utilisée en pratique)- méthode Large Eddy Simu<strong>la</strong>tion.<strong>5.</strong>9. BibliographieJ. Cousteix (1989): "Turbulence et <strong>couche</strong> <strong>limite</strong>", ed Cepadues.T. Cebeci & J. Cousteix (1999) "Modeling and computation of boundary <strong>la</strong>yer flows",Springer.H. Gersten & H. Herwig (1992) "Strömungsmechanik" Ed. Viewig.Ha Minh Hieu (1991) "Physique et modélisation de <strong>la</strong> turbulence en écoulement de fluides",école de printemps de MFN, Aussois 91.L. Landau & E. Lifshitz (1989) "Mécanique des fluides" ed MIR.Mohammadi & O. Pironneau (1994)"Analysis of the k-ε turbulence model", Wiley & Masson.J. Piquet (1983): "La turbulence et sa modélisation" ENSTA.R. Schistel (1993) "Modélisation et simu<strong>la</strong>tion des écoulements turbulents".Schlichting (1987) "Boundary <strong>la</strong>yer theory" Mac Graw Hill.H.Tennekes & J.L Lumley (1978): "A first course in turbulence" MIT Press."Turbulence" Encyclopaedia Britannica (cassette vidéo).C5urb 6 décembre 2004-- <strong>5.</strong>26 -

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