A ¡-IL'ør)ewtwne úe tø eawmwwieøtûow seiewtùfùqweeui aurait pu croire qu'une thèse <strong>de</strong> chimi€ puisse mener directemenl au statut <strong>de</strong> journaliste scientifique ?pmbablemcnt pas ¡roi ...¡urqu'á ""que I'on me propose ãe prendre en main L'Actuqlllé Chlmlque (la revue mensuelle <strong>de</strong> laSociété Françiise <strong>de</strong> Chimie ; si, ¡e suis stre qui b"au"oup d'entre vous la connaissent car j'ai la liste <strong>de</strong>s abonnés sous lesyeu* t lour tcs autres. faites un toúr à la bibliotirèque), et, pour couronner le tout, dans un joli bure¿u au cceur du quartier latin'Autant vous dire quej'ai dit oui aussitôt.Aux personnes qui me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nr <strong>de</strong>s conseils pour suivre cette voie, j'ai du mal à etre objective car pour moi, lachance y a été pour beauioup : après avoir sourenu ma thàse en décembre 1999 dans le laboratoire <strong>de</strong> RMN biolog¡quc d¡rigéput l"uí-Cruua" BELOEIL, entourée <strong>de</strong> collègues qui sonr <strong>de</strong>venues <strong>de</strong>s amies, j'entrepris <strong>de</strong> trouver un_Poste <strong>de</strong> chercheuràans I'indusrrie, en RMN, pas facile ... Dansle même temps. j'ai rcprésenté une maison d'édition (EÞP sciences. basée auxUlis) lors <strong>de</strong> manifestarioni scienrifiques (dans <strong>de</strong>s endroiti trÁs plaisants : Balcelone, Montreux . .) C'est à la fin d'une <strong>de</strong>ces missions que I'on me proposa ce poste. EDP Sciences venait <strong>de</strong> signer un contrat avec lâ Société Frsnçaise <strong>de</strong> chimie etcherchair une þersonne ayànt un bagaie <strong>de</strong> chimie suffisant (donc uneihèse) pour pouvoir discuter avec le rédacteur en chef.le comité <strong>de</strong> rédacdon er les auteurs, tlout en ayant un avis sur les anicles publiés (même si ceux-ci passent entte les mains <strong>de</strong>rapponeu¡s spécialistes dcs différents domaines, très vastes, <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong>s chimistes)À Ia suite <strong>de</strong>s rencontres que j'ai pu faire, j'ai constaté que si la plupart <strong>de</strong>s journalistes travaillant pour <strong>de</strong>s revuesscientifiques son(, dans leur ma.¡oriié, ães scientifiqucs (beaucoup onl une thèse), ils n'ont pas suivi, par contre. <strong>de</strong> formationcomplémenraire. Bref, s'il n'est pas rrès facile d'¡ntégrer cette voie. la mission n'est pas impossible non plus !Comm€nt décrir€ mon trâvail ? En tait, €n <strong>de</strong>hors du stress <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière minute inhérent au "bouclage" dc chaqucnuméro, On pourrait Croire qu'Une cenaine routine s'installe numéro après numéro maiS c'est, bien au contraire, toujoursdifférent et i'on ne s'cnnuie ¡amais. Le journal est divisé cn <strong>de</strong>ux panies : les articles scientifiques et la partie (chau<strong>de</strong>".regroupant routes les <strong>info</strong>rmations générales, lcs agendas <strong>de</strong> manifestations, les revues <strong>de</strong> livres ...Comm€nçons par lå prßmière : au tout début, il nous faut donc <strong>de</strong>s arìicles. Avec le rédacteur en chef el le comité<strong>de</strong> rédaction (qui só r¿unlr tous les ùois mois), nous cherchons <strong>de</strong>s sujets qui puissent intéresser nore lectorat, puis nous nouschargeons <strong>de</strong> ¿onþcter les auteurs potenticls. Cela sc fait aussi souvent à I'occasion <strong>de</strong> rencontres dans <strong>de</strong>s congrès, et nousavon's également <strong>de</strong> plus en plus dè propositions sponunées. La <strong>de</strong>uxième étape, à réception <strong>de</strong> I'alticle, est d'en faire unelccturc r;pi<strong>de</strong> pour v'oir si ""ioruir norti ligne rédácdonnelle et <strong>de</strong> trouver un rapporteur' Après âccord <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, il fautprévoir la date <strong>de</strong> parution (les sommaires ães numéros - que I'on essaie d'équilibrer pour quc chaguc lecteur s'y retror¡ve -étant prcparés <strong>de</strong>ux mois à l'avance), le relire et le pléparer pour le maquettiste'pour la partle , il y a un travail <strong>de</strong> resherche, <strong>de</strong> rédaction et <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s <strong>info</strong>rmations. Plusieurspistes : les conférences et communiqués <strong>de</strong> presse qui arrivent à la rédaction, Internet, les jou¡naux (e lis /CSd /r¡lo tous lesmois !), les lecteurs eux-mêmes ...Évì<strong>de</strong>mmenr, je ne suis pas seule à gérer tout cela : il y a toutc une équipe composée d'une part <strong>de</strong> bénévoles (lerédacteur en chef, les membres du comité <strong>de</strong> Èdaction et cert¡ins chef <strong>de</strong> rubriques), et l'équipe <strong>de</strong> r¿daction, plus tout ce quiest lié directement à EDP Sciences (markeling, publicité, fabrication' administration ) Pour en savoir plus' vous pouvezvisirer le sitc <strong>de</strong> la SFC lwww.sfc.frì, rubriqul L'Actualité Chinique (qui <strong>de</strong>vrait <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus en plus comPlet). et celuid'EDP Sciences (www.edpsciences.org).Il faul aussi gérer les relalions avec I'imprimeur. suivre le budget, le marketing 'ce qui me plaît beaucoup dans mon travail, c'est <strong>de</strong> rester en contact avec la chimie en apprenanl tous les jours dcnouvelles choses dans <strong>de</strong>s domaines très différents, et d'avoir lû chance <strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>s gens passionnés et passionnanls.Depuisunane¡<strong>de</strong>miquej'aiintégrélafonction<strong>de</strong>rédactriceenchefadjointe'j'éprouvetoujoufslemêmeenrhousiasme à suivre I'évolution <strong>de</strong> ia re"ue,-ies remarques positives qu'en fonl les lecteurs (même s'il y a ptrfois quelquesloupés) et la renommée que la revue esr en train d'acquérir. tant au niveÂu <strong>de</strong>s organismes publics et universitaires que <strong>de</strong> celuidu secteur industriel. Deux regrets toutefois : le pr".i", le manque <strong>de</strong> temps pour mener à bien tous mes proJets ; le sccond"rtesl <strong>de</strong> ne pas auoir eu encore-le plaisir <strong>de</strong> publier un article émanant <strong>de</strong> I'ICSN . Regret bientôt diss¡pé caf Bernard BADETet Jamal OUAZZANI nous ont concocré un numéro spécial (chimie enzymatique' qui sera publié en juillet 2002 J'espèrequ'il sera le premier d'une longue série !À bientôt dans nos colonnesSéverlne Bléneaubleneau @edpsciences.org
JTJHøîuen le ß fe QyéúecFini le docrorat (Équipe Sam Zard), diptôme en poche, je pars très vite. en ple¡n é1é. effectuer un postdoc dans unautre mon<strong>de</strong>, le Canada. Le jour <strong>de</strong> mon a¡rivée, ma montre indique encore I'heure <strong>de</strong> la Françe. En quittant I'aé¡oPort' lasensation est immédiate :je viens <strong>de</strong> pénétrer dans une autre dimension.Le professeur, responsable <strong>de</strong> mon postdoc. m'a longtemps attendu à I'aéroport. En 20 minules <strong>de</strong> voiture. nous voilàdéjà "rendus" sur le campus <strong>de</strong> I'Universiré. Il m'a réservé une chambre. à titre temporaire. dans la rési<strong>de</strong>nce universitaire pourmc dépanner. Cette rési<strong>de</strong>nce est bien équipée : on y vrenr <strong>de</strong> tous les coins du mon<strong>de</strong>. C'est ainsi que beaucoup d'américainset <strong>de</strong> canadiens anglophonÊs prof¡tent <strong>de</strong> l'été pour venir y apprcndre le TrançaisAprès un week-end <strong>de</strong> repos, je vais, dès lundi, au labo pour mon premier jour <strong>de</strong> postdoc. L'environnement est trèsdifférent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Gif : <strong>de</strong>puis la couleur du labo (paillasse <strong>de</strong> couleur noire), agit¿teur américain, glace en gros morceaux.bien carrés ... jusqu'au français qui esr le français "québeçois'. À midi, comrne à Gif, je cherche la cantine pour le déjeuner(qu'on appelle ici le "dîner"). À ccne heurc, je constate que tout le mon<strong>de</strong> sort sa "bouffe" <strong>de</strong> sa "boîte à dîner" et déjeune dansle bur€au ou quelque pan dans le bâtiment. Je vais donc tout seul à la cantine (le repas, plutôt une sorte <strong>de</strong> casse-croûte) : Iesplats y sonr simples, le prix, le même que les casse-croûte, ailleurs. C'est peuFêtre la raison pour laquelle, ici. on ne mange pasà lâ cantine. Sinon, elle est accessible à chacun, pas besoin <strong>de</strong> carte spéci¡Ile pour les personnes <strong>de</strong> I'Université. C'en est fini dubon déjeune¡ <strong>de</strong> Gif ! Pour moi, ccla fait, désormais, parti€ du passé. Les jours suivants se déroulenl sans problème, jem'efforce <strong>de</strong> parler français à la façon québeçoise, c'est-à-dirc un mélange <strong>de</strong> français et d'anglais, comme le pratiquent lesQuébeçois ! Calculer le montant <strong>de</strong> la taxe que je dois payer avant d'acheter quelque chose IAprès la très belle saison cstivale, voici l'hiver €t le début <strong>de</strong> l'cnfer. De déccmbre à mars, la température oscillegénéralement enrre -tO"C et -20'C. Tout est gelé, lâ neige atteint un mètre <strong>de</strong> haut environ, En hiver, le travail le plus fatigantest le déneigemenr. ll s'effecrue, tous les jours, rrès rôt le matin jusqu'à la nuit, sans a¡rêt (heureusement ce n'est Pas moi quim'en occupe !). Bien sûr, le froid exp¡ique <strong>de</strong>s sports très populaires au Québec tels que le ski. le pâtinage et les motoncigcs.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cela. d'autres activités existent : le "magasinage", une promena<strong>de</strong> dans un centre commercial, c'est un plaisir enhiver, du moins est-ce plus agréable que <strong>de</strong> rester à la maison toute lajournée.Au cours <strong>de</strong> mon premier hiver, j'ai eu la chance <strong>de</strong> pafliciper au Carnaval <strong>de</strong> Québec en tant que bénévole. C esl leplus grand évènement <strong>de</strong> l'hiver, à Québec : il a lieu cn févricr. La "cabane à sucre" (dîner dansant tetraçant la vie <strong>de</strong>s premlersarrivants français), les sculp(ures sur neige, spectacles qui ont fait le tour du mon<strong>de</strong>. danses et défilé québéçois Quel hiverbien rempli ! Sans oublier la découvene approfondie du Québec.Mon posrdoc, prévu initirlement pour un an. n'était pas terminé que je fus très "chanceux" d'être recruté en qualité <strong>de</strong>chimiste, par une sociéré pharmac€utique. OMEGA, dont ¡es activités couvrent la recherche et la production <strong>de</strong> produitschimiques à l'échelle industrielle. Donc, fini le postdoc !Et <strong>de</strong>puis, plus d'heures supplémentaires I le travailest à heure fixe.On ne travaille plus sur <strong>de</strong>s milligrammes <strong>de</strong> produit, mais au minimum sur le gramme I la chromatographie surcolonne n'est plus Ie moyen le plus commun pour purifier un produ¡t, distillation et cristallisation ont, désormais, un rôleprépondéranr. Ça change, mais ça relre roujours <strong>de</strong> la chimie. Le trava¡l est aussi <strong>de</strong>venu plus complexe, mais pas du point <strong>de</strong>vuc chimique. Les tâches s'effectuent davantage en équipe, on doh gérer le prix <strong>de</strong>s produits, on insGure une politique <strong>de</strong> justeéquilibre entre différents projets. On ne discute Plus seulement Chimie mais également Affaires.En <strong>de</strong>hors du travail, on a moins <strong>de</strong> congés qu'en France : jamais cinq semaines <strong>de</strong> vacances annuelles payées ! Pas<strong>de</strong> trente-cinq heures non plus !Toujours quarante heures par semaine. Mais la vie reste toujours belle, car il n'y a pas <strong>de</strong> stressau travail.J'écris les choses comme je les Íessens en espéranl que celt pourra renseigner lectrices et lecteursA b¡entôt !haiwenzhang@omegachem.comicsu ìnio : Bulleti itúenrc d'itlfonn.ttioù <strong>de</strong> ['lns¡itut <strong>de</strong> Chiuie <strong>de</strong>s Substances Naturelles,la Terrasse, 91198 Gíf-sur-Yve¡te CEDEX. Té1.:01.ó9.82.30.30' Télécopie:01.ó9.07 72 47Pì. J.-Y. Llrlleht t ¿. Ré¿lacteur : Mue F. Hoë|, tél 0!.69.82.30.61, e.nail ; Francoíse Hoel@icstr'cnts-gif ft'C.N.R.S., Avenue tleDirecteur
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