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La Lettre de la franchise - Simon Associés

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LIBRE PROPOSEntrée en vigueur du dispositif <strong>de</strong> <strong>la</strong> question prioritaire <strong>de</strong> constitutionnalité(Loi n°2009-1523 du 10 décembre 2009, JO 11/12/2009)Depuis le 23 juillet 2008 (L. constit. n° 2008-724), toutjusticiable peut, à l’occasion d’un litige soumis à unejuridiction judiciaire ou administrative, saisir le Conseilconstitutionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> conformité d’une loi promulguée auxdroits et libertés à valeur constitutionnelle. Deux cents ansaprès le célèbre arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong>s Etats-Unis,« Marbury c/Madison », <strong>la</strong> France se dote donc d’unsystème <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> constitutionnalité « a posteriori »,lequel vient se juxtaposer au contrôle <strong>de</strong> constitutionnalité« à <strong>la</strong> française », contrôle « a priori », efficace mais dontles limites sont soulignées <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années.les formations d’ores et déjà organisées pour sensibiliser lesmagistrats et les avocats à ce nouveau corpus procédural. <strong>La</strong>multiplication <strong>de</strong>s textes en <strong>la</strong> matière s’explique par <strong>la</strong>nécessité pour les acteurs <strong>de</strong> ce dispositif <strong>de</strong> trouver le cadreprocédural le plus adapté pour répondre (2) à cebouleversement institutionnel qu’est <strong>la</strong> QPC (1).1/ Une révolution constitutionnellea/ Un dispositif attendu<strong>La</strong> réforme constitutionnelle <strong>de</strong> 2008 est sur ce point uneréelle révolution tant sur le p<strong>la</strong>n juridique et constitutionnelque sur le p<strong>la</strong>n procédural. Les pouvoirs publics ontd’ailleurs mis plus d’un an et <strong>de</strong>mi pour é<strong>la</strong>borer le cadreprocédural <strong>de</strong> ce nouveau texte constitutionnel. C’est eneffet, le 10 décembre 2009, que le légis<strong>la</strong>teur a par une loiorganique institué <strong>la</strong> désormais célèbre Question Prioritaire<strong>de</strong> Constitutionnalité (QPC) et son régime procédural.L’ensemble du dispositif est entré en vigueur le 1 er mars<strong>de</strong>rnier.Jusqu’à l’introduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> QPC, le seul système <strong>de</strong> contrôle<strong>de</strong> constitutionnalité était en France, un contrôle « a priori »puisque <strong>la</strong> conformité <strong>de</strong>s lois françaises à <strong>la</strong> constitution estexaminée avant leur promulgation. Pour cette même raison,il s’agit d’un contrôle abstrait puisque le Conseilconstitutionnel ne contrôle pas <strong>la</strong> constitutionnalité àl’occasion d’un cas d’espèce qu’il doit trancher. Ce système,institué en 1958, n’a cessé d’évoluer grâce aux réformesconstitutionnelles et surtout à <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce innovante etambitieuse du Conseil constitutionnel.Pour se préparer à cette échéance, toutes les Hautesinstances <strong>de</strong> l’Etat ont, durant ces trois <strong>de</strong>rniers mois,déployé tous leurs efforts pour accueillir cette véritable« bombe » institutionnelle. Le Gouvernement, tout d’abord,a en effet publié, à quelques jours d’intervalle, pas moins <strong>de</strong>trois textes différents dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en applicationdu dispositif <strong>de</strong> <strong>la</strong> QPC. Les <strong>de</strong>ux premiers sont <strong>de</strong>ux décretsdu même jour, l’un précisant les règles procéduralesapplicables à <strong>la</strong> question prioritaire <strong>de</strong> constitutionnalité etle second, sur <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> juridictionnelle en cas<strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> ce nouveau dispositif (D. n°2010-148et 2010-149 du 16/02/2010). Quant au troisième, il s’agitd’une circu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chancellerie rappe<strong>la</strong>nt aux chefs <strong>de</strong>sCours, l’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> QPC et présentant les conditionsprocédurales <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme. Les juridictions n’ont paséchappé à ce mouvement national. Les sages <strong>de</strong> <strong>la</strong> rueMontpensier ont à leur tour é<strong>la</strong>boré un règlement intérieurdéterminant <strong>la</strong> procédure à suivre au sein du Conseilconstitutionnel pour les QPC, sans compter les conférences<strong>de</strong> presse organisées par ce <strong>de</strong>rnier et le Conseil d’Etat etToutefois et ce <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années, certains ontdénoncé les limites <strong>de</strong> ce système qui ne permet pas <strong>de</strong>garantir totalement <strong>la</strong> primauté <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution sur leslois. En effet, le contrôle <strong>de</strong> constitutionnalité est facultatifpour les lois ordinaires. Or, dans un système <strong>de</strong> contrôle apriori, si <strong>la</strong> loi n’a pas été soumise au contrôle <strong>de</strong>constitutionnalité avant sa promulgation, elle ne pourra plusl’être par <strong>la</strong> suite. En conséquence, <strong>de</strong>s lois contraires à <strong>la</strong>constitution peuvent entrer en vigueur, faute d’avoir étésoumises avant leur promulgation au contrôle du Conseilconstitutionnel. De même, certaines lois qui n’apparaissentpas en soi inconstitutionnelles avant leur promulgation,peuvent le <strong>de</strong>venir lorsqu’elles sont appliquées à un casconcret. Or, dans un système <strong>de</strong> contrôle a priori, ces lois,une fois promulguées, ne peuvent plus être neutralisées.Alors que les systèmes anglo-saxons basés sur un contrôleconcret, a posteriori, et par voie d’exception, le permettent.Les constitutionnalistes ont donc appelé <strong>de</strong> leurs vœuxl’introduction <strong>de</strong> ce modèle en France. Leurs souhaitssemblent donc avoir été entendus.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mars 2010– Page 2

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