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CAHIER TECHNIQUE - Carie du Blé - ITAB

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<strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong><strong>Carie</strong> <strong>du</strong> BléAgir avant qu’il ne soit trop tardLa carie commune <strong>du</strong> blé (Tilletia caries ou Tilletia foetida) était unemaladie courante jusqu’aux années cinquante. La pratique dedésinfection des semences par lutte chimique l’a ré<strong>du</strong>ite à un état debruit de fond. Aujourd’hui la maladie est en nette recrudescence,particulièrement en agriculture biologique, sans doute en lien, d’une part,avec l’obligation d’utilisation de semences biologiques donc non traitéeschimiquement et, d’autre part, avec le fait que les agriculteurs neconnaissent plus cette maladie et ne prennent pas à temps lesprécautions qui s’imposent. Le pouvoir de propagation de la maladie estextrêmement important, ce qui en fait un risque majeur en agriculturebiologique. Le blé tendre est concerné, mais également ses apparentés,à des degrés divers : épeautre, engrain, blé <strong>du</strong>r, triticale. La vigilance àl’égard de la culture des céréales biologiques s’impose.L’objet de ce document est de faire le point sur les connaissances actuellessur la carie, sur les précautions à prendre pour éviter sa propagation et surles pistes de recherche actuellement explorées pour la maîtriser.Grain carié.ARDEAR Rhône-AlpesGrains boutés (grains sains contaminés pardes spores de carie à la surface).ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétalle «sulfatage» de la semence (immersiondans une solution diluée de sulfatede cuivre), pour protéger le blé de lacarie : il a observé que les spores issuesdes grains cariés ne germent pas biendans de l’eau distillée provenant d’unrécipient en cuivre, et que des paysansconnus pour leurs champs sans cariechaulent leurs semences dans des paniersen cuivre. A l’époque, observerdes parcelles cariées à 50% était, semble-t-il,courant et, jusqu’aux annéescinquante, la carie était considéréecomme la principale maladie <strong>du</strong> blé.UN PEU D’HISTOIRE…Les Anciens avaient remarqué que certainsorganes végétaux pouvaientsouffrir d'altérations profondes et putrides.Sous le nom de « caries », lenaturaliste latin Pline l'Ancien (23-79)décrit à la fois les cavités qui se formentdans le tronc des arbres et lapourriture qui détruit les semences descéréales. Vers le milieu <strong>du</strong> XVIIIe siècle,le naturaliste Du Tillet étudie laredoutable carie <strong>du</strong> blé en Picardie ; ilpréconise le lavage et le «chaulage» desÉpi de blé présentant une atteinte de carie.grains (enrobage au lait de chaux) pourlutter contre le mal ; le traitement a uneefficacité très limitée... Au début <strong>du</strong>XIXe siècle, Bénédict Prévost conseilleFouchard - INRABIOLOGIE, SYMPTOMES,PROPAGATION DE LA CARIE● PrésentationLes caries sont des maladies largementrépan<strong>du</strong>es, provoquées par des champignonsbasidiomycètes de la famille desTillétiacées appartenant au genre Tilletia.Dans nos régions, les espèces de cettefamille n'attaquent que des graminéeset la carie est connue depuis l'antiquitécomme altération ou maladie <strong>du</strong> blé. Lesautres cultures de céréales (épeautre, engrain– ou petit épeautre –, orge,


triticale…) sont plus ou moins affectéesaussi il convient de ne pas lesnégliger. L’avoine par contre ne seraitpas atteinte par la carie.Visuellement, selon l'aspect des planteson distingue deux types de caries :la carie commune et la carie naine,cette dernière s’extériorisant par unnanisme prononcé. En France, Tilletiacaries et, en de moindres mesuresTilletia foetida, sont les espèces decarie commune les plus fréquemmentretrouvées sur céréales. Le tableau 1résume les espèces de carie citéesdans la littérature, présentes en Franceou d’autres pays.Enfin, quelques autres caries existentaussi sur les graminées sauvages(exemple : T. walkeri sur ray-grass),L'avoine ne serait pas atteinte par la carie.<strong>ITAB</strong>mais elles ne sont pas censées attaquerle blé naturellement.A noter que des analyses de séquencede gènes et des comparaisons de plasmidesprésents dans le mycéliumont montré la grande parenté destrois espèces T. caries, T. foetida etT. controversa. Des études ont établiune possibilité d’hybridation entreT. caries et T. controversa et entreT. caries et T. foetida. De plus, il existeplusieurs races physiologiques à l’intérieurde chaque espèce de carie,liées au grand potentiel d’adaptation<strong>du</strong> genre Tilletia qui contourne assezvite les résistances variétales.Ceci expliquerait les différences devirulence observées suivant l’origine,donc la race, de la carie.Tableau 1 - Les espèces de caries sont multiples et répan<strong>du</strong>es dans tous les pays (liste indicative)Nom<strong>Carie</strong>s se trouvant en France• <strong>Carie</strong> communeTilletia caries (syn. Tilletia tritici)• <strong>Carie</strong> communeTilletia foetida(syn. Tilletia laevis)• <strong>Carie</strong> naineTilletia controversa(syn. Tilletia brevifaciens)Zones de prédilectionRégions tempérées. Fréquente sur l’ensemble<strong>du</strong> territoire français.Parasite de climat chaud qui se trouve surtouten zone méditerranéenne, mais on l’observejusque dans le nord, de façon éparse.Parasite des pays froids qui s’observe trèsrarement, localisé dans les zones d’altitudemoyenne régulièrement enneigées.Conséquences, commentairesGrains cariés qui en éclatant contaminent les grainssains et le sol.Grains cariés et nanisme prononcé des plantes.Les grains, <strong>du</strong>rs, n’éclatent pas, mais les débriscontaminent le sol.<strong>Carie</strong>s ne se trouvant pas en France mais dans des pays plus ou moins proches et qui peuvent inquiéter• <strong>Carie</strong> de KarnalTilletia indica(syn. Neovossia indica)• <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> seigleTilletia secalis• <strong>Carie</strong> de l’orgeTilletia Pancicii• <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> rizTilletia horridaDu nord <strong>du</strong> Moyen-Orient à l’Inde, et danscertains pays d’Amérique centrale.Fréquemment observée en Europe centrale eten Europe de l’est ; affecte aussi le triticale.Sur orge en Europe centrale.Sur riz en Extrême-Orient, en Asie <strong>du</strong> sud-estet en Amérique.Baisse importante <strong>du</strong> rendement et de la qualité desrécoltes. Pas de moyen de lutte efficace par le traitementde semences : parasite de quarantaine en France.Très proche de T. caries(ou un pathotype de cette espèce)Très proche de T. caries(ou un pathotype de cette espèce)● Les symptômes chez le bléLes blés atteints de carie communepassent pratiquement inaperçusavant l'épiaison. Il faut observer attentivementla végétation pourdétecter un léger raccourcissementdes plantes, accompagné par uneaugmentation <strong>du</strong> tallage avec desbrins mous, des épis grêles ou stériles,abaissant le nombre de tigesépiées par pied. Bien que souvent faible,le raccourcissement est fonctiondes races de T. caries et de la variétéatteinte. Il peut parfois dépasser 30%avec diminution <strong>du</strong> nombre d'entrenoeuds.T. foetida semble moinsaffecter les plantes.À l'épiaison, les symptômes sont bienétablis et selon les variétés une colorationbleu-verdâtre (glauque) peutmarquer les feuilles et les gaines. Surles épis cette coloration glauque estplus visible.Les épis cariés épient un peu avantles plantes saines, mais gardent pluslongtemps leur coloration vert glauqueet semblent présenter un retardau moment de la maturation. Cettecoloration est présente sur toutes lesparties de l'épi et se manifeste plusparticulièrement sur le rachis et labase des glumes.L’épi carié est déformé par rapportà l’épi sain et souvent différent enlongueur (il est la plupart <strong>du</strong> tempsplus court mais selon les conditions,il peut aussi être plus long). Au début,les glumes sont plaquées sur le rachiset l'épi semble aplati. Au fur età mesure <strong>du</strong> développement <strong>du</strong> parasite,les glumes se redressent ets'écartent anormalement pour finir2 <strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé


Chambre d’Agriculture de Seine-et-MarneFigure 1 - Le cycle de la carie commune <strong>du</strong> blé(source : ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal)Grains cariés.par donner à l'épi un aspect ébouriffécaractéristique qui laisseapercevoir les grains malades.Pratiquement tous les grains de l'épisont atteints.Le mycélium <strong>du</strong> champignon atteintles ovaires et les remplace. Sous lepéricarpe, le mycélium croît à la placedes cellules <strong>du</strong> grain qui prend uneteinte olivâtre. Les grains cariés sontplus courts et plus arrondis que lesgrains sains. Le mycélium qui remplitle grain se fragmente en sporesrondes (teliospores) qui brunissentet foncent. À la récolte les grains cariéssont très légers, trapus à la base,bruns gris et ridés, leur sillon est àpeine visible. Ils s'écrasent à la moindrepression en libérant unepoussière de spores noires qui vacontaminer les grains sains et le solau battage.Epi carié à gauche avec aspect ébouriffé,les grains gonflés écartant les glumelles, etépi sain à droite.ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal● Le cycle <strong>du</strong> champignonLes spores représentent la phase deconservation et de dissémination <strong>du</strong>champignon.Au moment des semis d’automne, lesconditions de température et d’humidité<strong>du</strong> sol sont souvent réuniespour provoquer la germination desspores : T.caries germe entre 2° et 29°Cavec un optimum à 11°C ; l'optimumd'humidité des sols est compris entre40 et 50% de leur pouvoir de rétentionen eau ; un pH légèrement alcalin estfavorable. T. foetida germe avec unEpi carié à gauche, plus petit et de couleurbleutée par rapport à un épi sain, à droite.ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétaloptimum de température comprisentre 15 et 20°C.Les spores pénètrent alors dans le coléoptilede la céréale avant la levée (lecoléoptile est l’étui qui protège l’apexcaulinaire et les jeunes feuilles).Une fois l’infection accomplie, lechampignon progresse à l’intérieurdes tissus de la plante pour ensuitecontaminer l’ébauche de l’épi et plusparticulièrement les fleurs dès leurformation, puis envahir l’ovaire pourenfin pro<strong>du</strong>ire une masse de spores.Les autres organes de l’épi tels que lesglumes, les glumelles et le rachis nesont pas atteints.C’est à partir <strong>du</strong> stade « deux feuilles »que le blé devient résistant : à ce stade,le mycélium ne peut plus pénétrer laplantule dont les parois sont tropépaisses. L'infection ressemble doncà une course entre la plante et leparasite, les températures en déterminantl'issue. Le parasite doitaccumuler une certaine somme detempératures pour germer et des températuresfraîches sont plus favorablesà la germination <strong>du</strong> parasite qu'à lacroissance des plantes. Plus le tempsqui sépare le semis <strong>du</strong> stade deuxfeuilles sera long, plus le risque seraélevé. Les semis tardifs sont toujoursplus contaminés que les semis précocesd'automne ou les semis deprintemps. Un semis profond est aussiun facteur de risque supplémentaire.<strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé3


Spores de Tilletia caries sur grain bouté.● Mode de propagationUn grain carié peut contenir jusqu’àneuf millions de spores. Au battage,les grains des épis cariés libèrent cesspores qui viennent contaminer lesgrains des épis sains et le sol qui asupporté cette récolte cariée. Si lacontamination des grains sains dépasse6 000 à 8 000 spores, les grainsprennent une teinte noirâtre au niveaude la brosse et <strong>du</strong> sillon. Ce sontdes grains boutés qui peuvent porterplusieurs centaines de milliers despores.Les spores peuvent être aussi disséminéespar le vent sur plusieursTaux d'épis cariésà la récolte N+1 (%)80604020061,8 %1%épis cariés66,8 %2.5 %épis cariésARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétalcentaines de mètres, et être ainsi àl’origine de la pollution des parcellesvoisines. Les moissonneusesbatteusesparticipent aussi à la disséminationdes spores, ainsi quetoute surface ayant été en contactavec des grains cariés (sacs, cellulesde stockage, etc.).La contamination portée par les semencesconstitue la voie la plusdirecte, à l'origine des infestationsles plus massives. En effet ce transportlocalise les spores au contact <strong>du</strong>coléoptile lors de son émergence àla surface <strong>du</strong> sol. A noter que les sporesà la surface de la semence ysurvivront plus longtemps que la semenceelle-même ; des étudesanciennes montrent qu'au sec dansles greniers T. caries peut survivredouze ans !Lorsque des spores sont présentesdans le sol, la contamination est plusFigure 2 - Incidence <strong>du</strong> nombre d'épis cariés à la récolte sur le taux decontamination l'année suivante - Blé tendre (source : ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal)Nombre de sporespar g de grain à la récolte N+1Taux initial de contamination à la récolte NA retenirLa carie commune (Tilletia caries et, en de moindres mesures, Tilletiafoetida) est actuellement en recrudescence en France, particulièrementen agriculture biologique. La contamination, par la semence oupar le sol, a lieu lors des semis d’automne, avant le stade 2 feuilles.La levée rapide de la culture, des semis précoces et superficiels,aideront à limiter l’infestation.72,3 %5 %épis cariés76,5 %10 %épis cariés20 000 00015 000 00010 000 0005 000 0000difficile – mais le risque est réel –, lescontacts étant moins importantsentre spores et semences (donc entrespores après germination et coléoptiles).Des études récentes montrentque les spores peuvent se conserverdans le sol pendant au moins cinqans pour T. caries. Elles germent à lafaveur d’épisodes climatiques humides,en fonction des températuresrespectives de chaque espèce ; lestock de spores s’épuise alors progressivement.Les étés secsconserveraient ainsi un plus grandnombre de spores prêtes à provoquerdes contaminations enautomne. A noter que les sols tassésgênent la germination de T.caries carl'oxygène est nécessaire.● Un très grand pouvoir de contaminationLa carie se caractérise par son très fortpouvoir de propagation ; c’est d’ailleursce qui la rend particulièrementinquiétante en agriculture biologique: son expansion peut être trèslarge si aucune précaution n’est prise.Une expérimentation réalisée parARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal lors de lacampagne 2002/2003 a permis de lamettre en évidence, à partir <strong>du</strong> pourcentaged’épis cariés dans uneparcelle l’année N, le risque courupar l’agriculteur en l’absence de traitementde semence, l’année suivanteN+1 (figure 2). Un très faible taux decontamination initial, par exemple1% d’épis cariés, peut se tra<strong>du</strong>ire l’annéesuivante (après utilisation de larécolte comme semences) par un niveaud’attaque se situant à 61,8%d’épis ! L’expérimentation est à relativisersuivant les conditions deculture et la virulence de la race decarie concernée, mais elle exprimele fort potentiel de contaminationde la maladie.4 <strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé


Epi carié.LES CONSEQUENCESDE LA PRESENCE DE CARIECOMMUNELa carie commune peut avoir de lourdesincidences sur la quantité etsurtout la qualité de la récolte, surl’état sanitaire des parcelles de l’exploitationet même sur leurenvironnement. Plus le taux decontamination sera élevé, plus lesconséquences seront fortes.D’un point de vue quantitatif, le rendementtotal d’une parcelle peut êtreplus ou moins pénalisé, en lien avecle taux de grains cariés (ils s’écrasentau battage).En termes de qualité, très peu d’épiscariés (on parle de 0,1%) peuventsuffire à dégager une odeur de poissonpourri (odeur <strong>du</strong>e à la présencede triméthylamine) qui rend le grainimpropre à la commercialisation. Lesspores ne sont a priori pas toxiques,mais l’odeur se transmettant à la farine,il est clair que la meunerie refuseles lots. Côté alimentation animale,les lots malodorants sont refusés,outre des raisons sanitaires évidentes,par peur de baisse de l’appétence.Attention, l’absence d’odeur ne signifiepas l’absence de spores ; si laprésence de carie est avérée, les lotssont refusés pour raisons sanitaireset pour limiter la propagation de lamaladie.Chambre d’Agriculture de Seine-et-MarneEn pro<strong>du</strong>ction de semences, la présencede carie est évidemmentrédhibitoire, quel que soit le taux decontamination. La filière, consciente<strong>du</strong> problème, a décidé de proposer unemodification <strong>du</strong> règlement techniquerelatif à la pro<strong>du</strong>ction, au contrôle et àla certification des semences pour que,dès la récolte 2007, une norme sanitairestricte (zéro présence de spore decarie) soit mise en œuvre pour les lotsdestinés à être commercialisés non traités.Il s’agit de garantir que les lots desemences certifiées sont indemnes decarie.A retenirLa contamination d’un lot à larécolte le rend impropre à lacommercialisation et à l’utilisationen semences. La parcellerécoltée (potentiellement lesparcelles voisines) et le matérielutilisé réclament la plus grandevigilance car ils sont très certainementcontaminés.COMMENT DÉTECTER LAPRÉSENCE DE CARIE ?● Les signes de reconnaissanceUn œil avisé pourra détecter la présencedes épis cariés dans un champau moment <strong>du</strong> remplissage <strong>du</strong> grainpar la couleur vert foncé des glumeset glumelles, ainsi que par l’aspect«ébouriffé» caractéristique des épistouchés (les épillets s’écartent <strong>du</strong>rachis).Mais c’est le plus souvent au moment<strong>du</strong> battage que l’on détecte la carie :seul le contenu <strong>du</strong> grain est transforméen une masse poudreuse noirâtre etmalodorante, les spores <strong>du</strong> champignon; les grains cariés (de couleurdifférente, plus ronds, avec une ébauchede sillon sur leur face dorsale,appelés également balles sporifères)sont fragiles et éclatent facilementsous pression, notamment à la récolte.Un nuage noir au battage est caractéristiquede blés fortement cariés.Autre signe de reconnaissance à la récolte: l’odeur de poisson pourridégagée par les spores. Attention cependant,les observations sur le terrainmontre que celle-ci n’est pas systématique(liée à la variabilité des espèceset des races physiologiques de caries),notamment en cas de contaminationmodérée. Dans ce cas, malgré l’absenced’odeur, les risques decontamination pour les campagnessuivantes sont présents et très importants,soit par utilisation des grains ensemence fermière, soit par le sol.Au moindre doute, la recherche degrains cariés est donc préconisée.Une première approche peut être réaliséeà la ferme par la « méthode <strong>du</strong>seau » (voir encadré). Mais seule unerecherche de spores en laboratoire,peu onéreuse, apportera des certitudessur le niveau de contamination,et donc sur les mesures à prendre enconséquence.● Méthode de détection de lacarie en laboratoireLa détection de la carie sur céréalesest effectuée soit par filtration et récupérationdes spores par lavage <strong>du</strong>filtre, soit par prélèvements de l’eaude lavage des semences ; l’analyse estréalisée sur 50 grammes de semences(environ 1000 grains). Dans les deuxcas, les semences sont agitées dans del’eau additionnée d’un mouillant pourmettre les spores en suspension.L’observation au microscope permetensuite d’identifier l’espèce de carieTest simple pour estimer la présence de grains cariés dans un lotMettre 5 kg de céréales dans un seau rempli d’eau. Brasser et récupérer les grains qui surnagent.Répéter ce brassage jusqu’à ce qu’aucun grain ne remonte à la surface. Observerensuite un par un les grains surnageant récupérés et déterminer s’ils sont cariés ou non(grains bombés remplis de poussière noire).Attention, cette technique permet de détecter des grains cariés, mais pas une contaminationexogène (rési<strong>du</strong>s de spores issus d’un silo mal nettoyé, de la moissonneuse batteuse, etc.).Ce test peut suffire en cas de pro<strong>du</strong>ction de céréales de consommation. En cas de pro<strong>du</strong>ctionde semences, une analyse complémentaire en laboratoire est indispensable.<strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé5


Tilletia cariesTilletia foetidaTilletia controversaSNES et T. Matsumoto and T. Bell, Laboratory Guide To SMUT FUNGI<strong>Carie</strong> <strong>du</strong> blé. Symptômes sur épis : épi sainet épis malades.Bondoux - INRAEpi carié.Chambre d’Agriculture de Seine-et-MarneARVALIS-Institut <strong>du</strong> végétalLes spores des Tilletia sont caractéristiqueset permettent leur identification.Grains boutés plus ou moins contaminés ; témoin sain à droite.suivant la taille et la forme des spores(voir photos) et de compter le nombrede spores.La méthode par prélèvements est celleutilisée par la Station Nationale d’Essaisde Semences (SNES) : dix prélèvementssont effectués et placés sur un hématimètre(quadrillage) pour déterminerau microscope la concentration enspores par millilitre de solution. Laconcentration moyenne des dix prélèvementsest alors convertie ennombre de spores par gramme de semence,puis en nombre de spores pargrain. Avec cette méthode, le seuil dedétection est de cinq spores par grain.Il est difficile de donner une correspondanceentre pourcentage d’épiscariés et nombre de spores comptéespar grain. Ce dernier est en effet trèsvariable selon :r le nombre de spores initialementpro<strong>du</strong>it par chaque grain carié (la taille<strong>du</strong> grain notamment peut jouer ; l’ordrede grandeur est de plusieursmillions) ;r les conditions climatiques lors <strong>du</strong>battage (humidité, vent…) ;r la variété, qui influence la taille <strong>du</strong>grain et la forme <strong>du</strong> sillon, et donc laréceptivité <strong>du</strong> grain.Atitred’exemple, voici une mesure réaliséepar ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal lorsde suivi d’essais en parcelle cariée :730 spores par grain ont été mesuréespour une contamination à hauteur de1,5% d’épis cariés. Or il faut rappelerque 1% d’épis cariés à la récolte suffisentpour obtenir une contaminationde l’ordre de 60% d’épis cariés à la campagnesuivante si la récolte est utiliséeen semences (Source ARVALIS-Institut<strong>du</strong> Végétal).A titre d’information, des recherchesmenées en Allemagne concluent quedès le seuil de 5 à 10 spores par grain,la maladie est transmissible par les semencespour les variétés les plussensibles si aucune précaution n’estprise ; au-delà de 20 spores par grain,le risque de transmission par les semencesest très élevé quelle que soitla variété ; des mesures doivent doncêtre prises dès 5 spores par grain (autrementdit au seuil de détection…).A retenirLa détection de la moindrecontamination de carie estd’autant plus importante qu’ellepermettra d’éviter des taux bienplus élevés les campagnes suivantes(par le sol ou lasemence), aux conséquencesdésastreuses.6 <strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé


LES MOYENS DE LUTTE● Les précautions à prendre à larécolte- Récolter la parcelle cariée en dernier.- À la récolte, faire tourner le cylindre(batteur) à basse vitesse et en ouvrantle contre-batteur, de manière à minimiserle nombre de balles sporifèresqui éclatent pendant la récolte ; fairefonctionner les ventilateurs de nettoyageà haute vitesse afin de soufflerautant de balles sporifères et de sporesde carie vers l’arrière de lamoissonneuse-batteuse.- Après la récolte et les manipulations,nettoyer soigneusement toutle matériel (a priori brossage et lavageà l’eau sont relativementefficaces, en veillant à ne pas vidern’importe où l’eau de lavage).- Incinérer les récoltes contaminées.Les lots cariés, non commercialisables,doivent être détruits (incinération).Néanmoins, en cas de contaminationtrès légère, il est toujours possible denettoyer voire laver les lots contaminés,ce qui peut être coûteux etfastidieux, mais cela peut permettrede « récupérer » une récolte, surtouten cas de valorisation à la ferme enconsommation animale (et non pourêtre semée).Le grain carié, plus léger, part bien àl'aspiration avec un nettoyeur séparateur.Plusieurs passages peuventêtre nécessaires. Le peu d'écart detaille entre les grains cariés et noncariés rend par contre très difficileun tri avec des grilles.Le brossage des grains (par exempleavec une brosse à blé de moulin) permetde diminuer la quantité despores présentes (bien laver la brosseensuite).Enfin le lavage des grains à l’eau esttrès efficace : les balles sporifères quisurnagent sont retirées ; les sporesaccrochées au grain partent avecl'eau. Attention à ne pas vider n’importeoù l’eau de lavage. La conditionest de pouvoir faire sécher les grainscorrectement ; la démarche est donca priori réservée à de petites quantités.Il est aussi possible de les utiliserimmédiatement (à noter alors qu'unblé trempé dans l'eau et égoutté à lasuite prend environ deux pointsd'humidité).Ce choix reste cependant risqué etnécessite un maximum de précautions.Le principe de destructiond’une récolte cariée reste la préconisationde base pour assurer lesrécoltes suivantes.En cas de contamination significative,la destruction sur pied estrecommandée, afin d’éviter la disséminationdes spores au battage :le brûlage sur pied (qui nécessite uneautorisation préfectorale), malgré laperturbation pour le fonctionnement<strong>du</strong> sol, est clairement à envisager(précédé d’un fauchage s’il provoquepeu de poussière et donc dedissémination des spores).F. MercierA qui s’adresserpour réaliserune analyse ?Aspect ébouriffé de l'épi carié.Pour une analyse en laboratoire, il estdemandé d’une centaine de grammes à unkilogramme de semences. Veillez à ce quel’échantillon envoyé soit le plus représentatifpossible de la parcelle récoltée ou <strong>du</strong> lotstocké ; multipliez pour cela les points deprélèvement, en nettoyant les outils de prélèvementà chaque fois.TARIFS (indicatifs) : de l’ordre de 50 à75 ¤ HT.QUELQUES LABORATOIRES pouvanteffectuer des recherches de carie(liste indicative, non exhaustive)NB : les laboratoires sont à contacter pour lesmodalités pratiques.r Au niveau national : Station Nationaled’Essais de Semences, Beaucouzé (49)Tél. : 02 41 22 58 21 ou 02 41 22 58 24.r Au niveau régional (Fédérations régionalesde défense contre les organismes nuisiblesdes cultures) :- FREDEC Midi-Pyrénées, CastanetTolozan (31) Tél. : 05 62 19 22 30.- FREDON Centre, Clinique des Plantes,Saint Jean de Braye (45)Tél. : 02 38 70 11 74 (sur demande).(…)A la récolte, la vigilance est de rigueur.<strong>ITAB</strong>r Au niveau de laboratoires publics ou privés :Laboratoire Régional de Protection desVégétaux Nord Pas de Calais, Loos enGohelle (62) - Tél. : 03 21 08 62 70 (surdemande).(…)<strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé7


parables. A noter qu’une piste existeaussi <strong>du</strong> côté de la lutte biologique,avec la bactérie <strong>du</strong> sol Pseudomonaschlororaphis, utilisée en conventionneldans le nord de l’Europe et en Italiecontre plusieurs parasites dont la cariecommune.L’efficacité de l’ensemble des traitementspotentiellement utilisables enagriculture biologique, pour lesquelsnous avons des références, est cependantinsuffisante pour assurerune désinfection totale : ils permettentde diminuer la pression de lacarie, pas de l’éliminer. Etant donnéle pouvoir de multiplication de lacarie, l’utilisation de ces pro<strong>du</strong>its doitse limiter à une application sur semencessaines, et notamment en casde doute sur la présence de cariedans un sol (par exemple lorsque lesol a été contaminé plusieurs annéesauparavant, et que l’on veut y réimplanterun blé).Pour une mise en œuvre à la ferme,l’intérêt technico-économique deces techniques reste de plus à démontrer(y compris pour le Tillecur,Exemple d’efficacité de pro<strong>du</strong>its de traitementRésultats d’essais de Tillecur sur blé tendre, ARVALIS-Institut <strong>du</strong>Végétal, campagnes 2001 à 2003.Des essais ont été menés d’une part sur sols contaminés artificiellement (à raison de1 g/m2 de sol, dilué dans <strong>du</strong> sable), d’autre part sur semences contaminées artificiellement(à raison de 2 g de spores/kg de semences). L’utilisation de Tillecur en enrobage desemence pour les parcelles contaminées a permis une diminution de la pression de la carie.Dans le cas des semences contaminées, l’efficacité est bonne (seulement 0,4% d’épiscariés contre 10% pour le témoin) ; elle est néanmoins insuffisante pour éradiquer en totalitéla maladie étant donné son fort pouvoir de propagation.Efficacité <strong>du</strong> TILLECUR sur blé tendre4 essais en sol contaminé / 4 essais en semences contaminées (Campagnes 2001 à 2003)12 Épis cariés (%)108642Témoin non traitéTillecur 1,3 kg/q5,11%2,79%10,02%0,4%0Sol contaminé Semences contaminéesNB : Le Tillecur est distribué en France par Semences de l’Est (51), téléphone : 03 26 85 55 33,www.semest.com ; prix indicatif : 15 e/kg, compter 1,3 kg/quintal de semences à traiter.Tableau 2 - Présentation de techniques expérimentées en traitement de semences contre la carie commune <strong>du</strong> blé(source : Borgen A., Kristensen L., Nielsen B., http://orgprints.org/)Technique expérimentaleLavage des grains avec un laveurà brosse (400 mm de diamètre),précédé d’un pré-lavage.Nettoyeur-séparateur à courant d’airsuivi d’un brossage.Traitements par la chaleur (eau chaudeou bien air humide chaud).Traitement à l’eau chaude.Stérilisation de la surface des grains :combinaison de vapeur et d’ultrasons.Enrobage avec de la poudre de lait.Enrobage avec de la farine de moutardejaune (Brassica hirta syn. Sinapis alba),30g/kg de semences.Enrobage avec de l’acide acétique,20 ml/kg de semences.Efficacité mesurée dans les conditionsde l’expérimentation99, 8 % des spores ont été éliminées <strong>du</strong> lot traité.Ré<strong>du</strong>ction de 99,8% de la carie, sans ré<strong>du</strong>ire la vigueur degermination. (de 230 000 spores/ gramme à 1356-2067spores).Effet négatif sur la germination et techniquetrès longue.La carie peut être ré<strong>du</strong>ite de 95% par un traitement avecde l’eau chaude avec les combinaisons 50°C-3mn jusqu’à65°C-3mn sans ré<strong>du</strong>ire la vigueur de germination.Avec cet équipement la carie commune est éliminée aubout de 4 secondes sur le blé et sur l’épeautre au boutde 8 secondes, sans affecter la germination (pas deprécision sur le niveau d’élimination).Contrôle en partie de la carie commune, mais les fortesdoses qui sont efficaces affectent la germination.Témoin : 27,1% de plantes infectées ; traité : 0,4% deplantes infectées (après une contamination artificielledes semences à 5g de spores/kg de grains). Germinationnon affectée.Ré<strong>du</strong>ction de la fréquence de la maladie de 91,5 à96,2%, sans affecter la germination.CommentairesIntéressant pour éviter l’incinération d’un lot destinéà l’alimentation <strong>du</strong> bétail.L’air permet d’éliminer les grains cariés plus légerset les brosses enlèvent les spores qui se trouvent surles grains.Le problème est le coût <strong>du</strong> séchage des grains.L’ultrason crée une fluctuation des molécules d’airdans la cuve contenant les grains et par conséquentfavorise l’accès de la vapeur chaude à la surface de lagraine.La poudre de lait avant le semis sert desource de nutriments pour les microorganismes<strong>du</strong> sol ou de la surface de la graine qui sontdes antagonistes <strong>du</strong> pathogène Tilletia.Ces recherches sont probablement en lien avec laformulation <strong>du</strong> Tillecur.<strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé9


infectée, bien qu’à des niveaux trèsfaibles (voir encadré). Ceci est certainementlié à la multiplicité des racesphysiologiques de carie et à leur capacitéd’adaptation à de nouvellesvariétés.Les variétés dites anciennes ne montreraientpas de tolérance particulière,à l’exception des blés poulards qui auraientun très bon niveau de résistance.L’évaluation des variétés vis-à-vis decette maladie est stratégique pourl’agriculture biologique qui ne disposepas de méthode de luttetotalement efficace. Elle est cependantdifficile, car on constate uneinteraction entre le comportementdes variétés et les essais (conditionsde milieux : sol, climat et éventuellementtypes de carie). Ainsi lesvariétés se classent différemmentselon les lieux (voir encadrés sur lesrésultats d’essais). Un réseau multilocalest mis en place en 2007 auniveau européen pour tester dansdes conditions diverses un panel devariétés.L’espèce triticale a un bon niveaude résistance à la carieSur triticale, ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal a réalisé en 2005 un essai pour étudier la réponsevariétale dans le cas d’une contamination par le sol. Sur les 24 variétés de triticale comparéesdans le cadre de cet essai, une seule variété (Timbo) a présenté quelques épis cariés,à un taux très faible (0,06% d’épis cariés), alors que la variété blé tendre sensible (témoin)con<strong>du</strong>isait à un taux de 25,9% d’épis cariés. Des essais menés par l’INRA de Grignon en1996 et le GEVES n’ont pas détecté de carie sur triticale.Ces résultats confirment la plus grande résistance de cette espèce vis-à-vis de la carie, cequi en fait une alternative intéressante pour le retour d’une céréale après quelques annéessur une parcelle contaminée.<strong>ITAB</strong>qui a un coût), la question de l’homologationse posant par ailleurs.Combinées avec des techniques mécaniques(brossage, …) et un choixde variétés peu sensibles, certainesd’entre elles permettront peut-être,à l’avenir, d’éliminer tout risque desemer des grains contaminés. Un importanttravail de recherche reste àmener en ce domaine.● Sensibilité à la carie : des réponsesvariétales très diversesIl existe des différences importantesde comportement des variétés et desespèces de céréales vis-à-vis de lacarie commune. Le problème est queles variétés tolérantes ne correspondentpas toujours aux attentes <strong>du</strong>marché de l’agriculture biologiqueou à ses conditions de mise en culture.Par exemple, Crousty, unevariété de blé tendre qui montre untrès bon niveau de résistance à lacarie, est un blé biscuitier.A noter que même une variété notéecomme très résistante peut présenterdes symptômes, comme l’indique lesrésultats présentés ci-contre. Demême, une espèce réputée tolérantecomme le triticale peut parfois êtreLes espèces et les variétés ont des comportementstrès variables face à la carie.<strong>ITAB</strong>10 <strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé


EssaisDes essais de variétés en situation de contaminationartificielle sont menés depuis 2001 parARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal.Depuis six ans, ARVALIS réalise chaque année un essai pour étudierle comportement de quelques variétés vis-à-vis de la carie. Le typede contamination peut varier, par le sol ou la semence.Le graphique ci-dessous présente les résultats des six essais pourles variétés présentes dans au moins trois essais, en pourcentaged’épis contaminés.Crousty est régulièrement la variété la moins sensible (0,2% d’épiscontaminés en moyenne sur les six essais).Levis apparait comme peu sensible (confirmé par les essais suisses).Apache l’est un peu plus. Les différences sont faibles entreles autres variétés.CROUSTY (6)LEVIS (3)APACHE (6)SOISSONS (3)ORPIC (3)CEZANNE(3)CAPHORN(4)RENAN (4)LONA (5)ISENGRAIN (4)0% 5% 10% 15% 20%Pourcentage d’épis contaminés ; résultats de six essais con<strong>du</strong>itspar ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal en situation contaminéeA retenirLa combinaison de plusieursméthodes de contrôle, aucunen’étant efficace à 100%, reste lameilleure démarche pourenrayer la propagation de lacarie. En plus de facteurs agronomiquesfavorables (rotationlongue, conditions de levéerapide), la recherche de la résistancevariétale (ou d’uneespèce plus tolérante) combinéeau traitement des semencesest alors préconisée.La recherche se doit de poursuivreses efforts pour fournir auxagriculteurs des éléments d’aideà la décision dans ce domaine.EssaisRésultats de neuf essais con<strong>du</strong>its par les stationsde recherche Suisse de Reckenholz (FAL) etChangins (RAC).Pendant trois ans, sur trois lieux différents, une vingtaine de variétésont été évaluées après contamination artificielle des semences.Levis est la variété la moins touchée, mais le taux d’attaque estquand même de 11,4 % d’épis cariés en moyenne.Il convient de souligner qu’une grande variabilité entre les résultatsd’essais a été constatée. Si Levis est toujours parmi les quatrevariétés les moins sensibles et Batis la plus sensible, d’autresvariétés sont beaucoup plus irrégulières. Ainsi Ritmo peut varierde la première place (variété la moins touchée) à l’avant dernière,Soissons de la deuxième à la quatorzièmeLEVISTITLISARINARITMOSOISSONSTAMAROLONACAPOISENGRAINRENANLUDWIGRUNALBATIS0% 10% 20% 30% 40% 50%Pourcentage d’épis contaminés ; résultats pour une partie desvariétés de neuf essais con<strong>du</strong>its en Suisse en situation contaminée(FAL et RAC)<strong>ITAB</strong><strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé 11


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