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SYNTHESE DES DEBATS DE L'ATELIER 4 La notion de ...

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<strong>SYNTHESE</strong> <strong><strong>DE</strong>S</strong> <strong><strong>DE</strong>BATS</strong> <strong>DE</strong> L’ATELIER 4<strong>La</strong> <strong>notion</strong> <strong>de</strong> participationpar Gilbert CONIL 11) Rappel <strong>de</strong>s objectifsDébat entre citoyens, associations, élus et professionnels sur la <strong>notion</strong> <strong>de</strong> participation :• les métho<strong>de</strong>s employées• les champs d’action• Quel sens donne-t-on à la participation ?• Quelles sont les capacités <strong>de</strong>s différents acteurs publics et privés à participer ?• Y a t il <strong>de</strong>s bonnes pratiques ?2) Démarche pédagogique utilisée dans l’atelierDébattre <strong>de</strong> la participation en faisant <strong>de</strong> la participationDans un aménagement <strong>de</strong> la salle, en cohérence avec les objectifs <strong>de</strong> l’atelier, nous avonsutilisé 3 types <strong>de</strong> ressources :• Expertises repérées (<strong>La</strong>urent Sochard, Ateliers <strong>de</strong> la gouvernance) ;• Expertises convoquées (énoncés vidéo d’une durée <strong>de</strong> 15 secon<strong>de</strong>s à quelquesminutes) ;• Expressions <strong>de</strong>s personnes présentes dans la salle.Cette démarche a permis <strong>de</strong> constater que sur les 70 personnes participant à cet atelier, 80 %ont pris la parole au moins une fois.Nous remarquons également que le film diffusé en plénière avant le début <strong>de</strong>s ateliers a étévivement débattu. Des avis forts contrastés ont pu être exprimé. Il se dégage 2 types <strong>de</strong>positionnements: soit <strong>de</strong>s personnes qui ne comprennent pas le sens donné à cette diffusion etexpriment une gêne, soit <strong>de</strong>s personnes disant « enfin on parle <strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong>s situationsvécues, <strong>de</strong> la difficulté d’exercer ce métier ».3) Intervention <strong>de</strong> <strong>La</strong>urent SochardResponsable <strong>de</strong> formation ENACT d’Angers, formateur <strong>de</strong> fonctionnaires territoriaux,<strong>La</strong>urent Sochard a proposé un regard critique et vivifiant sur la participation. Il nous a rappelépar exemple que la participation <strong>de</strong>s minorités est essentielle à la démocratie, et a proposé <strong>de</strong>spistes <strong>de</strong> travail :• Clarifier avec les élus les intentions, les finalités, les objectifs <strong>de</strong> la démarcheparticipative ;• Veiller à associer toutes les forces vives, y compris les sans voix, les exclus(un chômeur est une force vive, a quelque chose à dire) ;• Faire <strong>de</strong>s diagnostics ensemble avec <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s vivantes ;• Introduire du tiers et <strong>de</strong>s tiers dans les démarches ;• Ai<strong>de</strong>r les animateurs à se professionnaliser car ils sont les véritables pivotsentre la société civile et les élus ?.4) Ateliers <strong>de</strong> la Gouvernance1 Analyste <strong>de</strong> situation et gérant <strong>de</strong> la société entreimages www.entreimages.com ; gilbert.conil@entreimages.com


Afin <strong>de</strong> faciliter l’intégration <strong>de</strong>s habitants dans la gouvernance locale par un développement<strong>de</strong> connaissances et <strong>de</strong> compétences spécifiques à leur territoire et au service d’undéveloppement responsable, un groupe <strong>de</strong> recherche issu <strong>de</strong> l'expérience <strong>de</strong> démocratieparticipative du Grand Lyon a imaginé "les Ateliers <strong>de</strong> la Gouvernance " au service <strong>de</strong> troisobjectifs :• Participer à la démarche <strong>de</strong> Développement durable dans le champ <strong>de</strong>s projets publics.• Contribuer à l'élaboration d'une culture commune du changement pour un développementplus responsable, dans une gouvernance partagée avec les institutions.• Conquérir une légitimité citoyenne <strong>de</strong>s Conseils <strong>de</strong> Développement par les institutionsadministratives et politiques territoriales.5) Éléments remarquables durant les débatsLes participants ont fait état <strong>de</strong>s multiples difficultés pour « faire participer », parce qu’il n’ya pas <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> parole facile, qu’impliquer les habitants est un exercice délicat où le résultatn’est jamais définitivement acquis.Un participant a fait la différence entre la musculation et la démocratie. Dans le premier cas,on <strong>de</strong>vient plus musclé, dans le <strong>de</strong>uxième, <strong>de</strong>vient-on automatiquement plus démocrate si onfait <strong>de</strong> la participation ?Nous avons noté les interventions <strong>de</strong> la CAF et d’un directeur <strong>de</strong> Centre social qui nous arappelé que l’urgence <strong>de</strong>s situations sociales est difficilement compatible avec le temps dudébat, le temps <strong>de</strong>s institutions.Plusieurs personnes ont exprimé avec force la nécessité <strong>de</strong> repartir du quotidien, <strong>de</strong> ce qui estvécu.On a pu entendre que les membres <strong>de</strong>s conseils <strong>de</strong> développement sont <strong>de</strong> « nouveauxreprésentants » et notamment cette intervention étonnante « Je suis une notable, c’est vrai.Mais cela ne m’empêche pas d’être représentative ».6) Sur la qualité <strong>de</strong>s débatsIl est important <strong>de</strong> remarquer la qualité <strong>de</strong>s débats et les prises <strong>de</strong> position souventcontradictoires. On peut attribuer cela à la difficulté <strong>de</strong> mettre en œuvre l’exercice <strong>de</strong> ladémocratie.On peut retenir une <strong>de</strong> ces contradictions.On ne peut à la fois avoir un espace <strong>de</strong> débat ouvert, avec le désordre <strong>de</strong> la pensée qui s’yexprime, et un lieu <strong>de</strong> construction, <strong>de</strong> formalisation, qui débouche sur <strong>de</strong>s avancées repérées.En conclusion. Nous avons pu voir combien les vécus sont hétérogènes.Certains ont 5 ou 10 ans d’expérience, d’autres viennent <strong>de</strong> se constituer.L’essentiel n’est-il pas que les <strong>de</strong>rniers arrivés puissent profiter <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong>s plusanciens ?Un <strong>de</strong>s mérites <strong>de</strong> cet atelier a été <strong>de</strong> proposer un échange <strong>de</strong> pratiques, très formateur (pasuniquement d’ailleurs pour ceux qui ont le moins d’expérience !).Lieux qui font cruellement défaut à tous les niveaux : local et régional, comme national eteuropéen.


Intervention en assemblée plénière du vendredi 13 octobre 2006.Serge <strong>DE</strong>PAQUIT 1A propos <strong>de</strong>s restitutions <strong>de</strong>s ateliers 3 et 4sur les pratiques <strong>de</strong> démocratie participative en Europe et la <strong>notion</strong> <strong>de</strong> participationprésentées par Françoise Barlier 2 et Gilbert ConilQuand dans l’atelier 3 on pose la question du dialogue avant la décision, je crois qu’onpourrait ajouter que le dialogue est peut-être plus important que la décision elle-même.Derrière ce raisonnement se pose une question fondamentale dont je vais essayer <strong>de</strong> parlertout à l’heure.Beaucoup d’autres points ont été soulevés, dont l’expertise citoyenne ou l’expertise d’usagesur laquelle à l’A<strong>DE</strong>LS nous travaillons beaucoup.Même si je n’aurai probablement pas le temps <strong>de</strong> le traiter, l’atelier 4 a posé la question<strong>de</strong>s espaces ouverts, ou savoir comment créer un espace public.Je crois, qu’il convient <strong>de</strong> réduire les incompréhensions pour arriver au véritable « dissensus »et pas forcément au consensus. Le « dissensus » 3 est aussi producteur <strong>de</strong> sens à condition <strong>de</strong>parler <strong>de</strong> la même chose, contrairement à ce que l’on nous fait croire dans notre culture duconsensus.A titre d’exemple, dans le budget participatif brésilien les gens sont en face <strong>de</strong> la décision carils sont en face du pouvoir. Si, au début, les gens (souvent pauvres) veulent tout, peu à peu ilss’orientent vers le concret et perçoivent clairement qu’ils doivent tenir compte <strong>de</strong>s réalités(financières notamment). Cette démarche forme les gens et fait naître <strong>de</strong> la citoyenneté. Dansce cas, nous sommes dans autre chose que <strong>de</strong> la démocratie <strong>de</strong>s sondages .Mon association se veut avant tout dans la pratique et tient à être présente dans les conseils <strong>de</strong>quartiers mais aussi dans d’autres dispositifs, tels que les budgets participatifs, les conseils <strong>de</strong>développement…Ceci dit, nous ne pensons pas à l’A<strong>DE</strong>LS que la multiplication <strong>de</strong>sdispositifs puisse permettre <strong>de</strong> résoudre une véritable question <strong>de</strong> fond qui se pose ànous…Comment est-ce qu’on va faire pour que les citoyens se mobilisent ?En terme <strong>de</strong> sens, on peut se poser <strong>de</strong>s questions sur l’avenir <strong>de</strong> la démocratie. Depuis lesgrecs à la démocratie directe il y a toute une histoire et une évolution. <strong>La</strong> question qui se poseest <strong>de</strong> savoir si aujourd’hui nous ne sommes pas parvenu à un point d’inflexion <strong>de</strong> ladémocratie s’expliquant simplement dans le fait que notre mon<strong>de</strong> change. De plus lesnécessités politiques sont là.Pour être plus explicite, je crois que la crise <strong>de</strong> la représentation politique et du rapport <strong>de</strong>scitoyens à l’action publique est très profon<strong>de</strong>. D’où ce constat fait par une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> laFondation <strong>de</strong>s Sciences Politiques. Si vous prenez la montée <strong>de</strong> l’abstention (i<strong>de</strong>m pour lesvotes d’évasion, <strong>de</strong> protestations…) en vous référant à une base stable que sont les années70 ,on constate, en partant <strong>de</strong> cette base, que sur toutes les élections (à part les cantonales quiont une évolution différente) l’abstention a doublé. Cette <strong>de</strong>rnière touche toutes les couches<strong>de</strong> la population mais particulièrement les couches populaires.Bien qu’on l’enten<strong>de</strong> souvent, il ne s’agit pas là d’une singularité française.1Vice-Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Association pour la Démocratie et l’Education Locale et Sociale ( A<strong>DE</strong>LS )a<strong>de</strong>ls@a<strong>de</strong>ls.org2Vice-Prési<strong>de</strong>nte du Conseil <strong>de</strong> Développement <strong>de</strong> PMCA et du Pays Plaine du Roussillon,membre du Collège Vie Collective ; b.francoise1@libertysurf.fr;3 Opposition d’idées1


Si on compare l’abstention dans les différents pays européens, on constate que la France sesitue au milieu. Il s’agit d’un phénomène général en Europe qui épargne un ou <strong>de</strong>ux paysseulement. Cela touche également d’autres pays tels que le Japon ou les Etats-Unis.Nous sommes en face d’un phénomène profond qui touche l’ensemble <strong>de</strong>s sociétés mo<strong>de</strong>rnesque l’on ne peut pas résoudre facilement.Après les élections <strong>de</strong> 2002 ont été mise en avant la proximité et l’écoute pour pallierl’abstention. C’est vrai que ces <strong>de</strong>ux points sont importants, mais il s’agit en partie <strong>de</strong>raccourcis politiques. Je crois qu’il faut se poser <strong>de</strong>s questions plus profon<strong>de</strong>s que ça, nous nesommes pas en face d’un petit phénomène.Pour ma part je vois trois sources majeures à ce <strong>de</strong>rnier :1. Le citoyen ne voit plus en quoi la politique permet d’agir sur l’avenir. Pendant lestrente glorieuses, il y avait <strong>de</strong>s idéologies aussi bien dans les courants <strong>de</strong> droite ou <strong>de</strong>gauche. Ces idéologies visaient un changement <strong>de</strong> société, une France plusgran<strong>de</strong>…Mais tout cela a volé en éclat et que nous reste-t-il ?Les sociétés mo<strong>de</strong>rnes ne savent plus comment agir sur l’avenir, comment doit-onconstruire la politique face à cette situation ?2. Il y a un facteur social. Je crois qu’il y a un rapport fort entre la crise sociale et la crisedémocratique. Quand je pense aux événements <strong>de</strong> novembre et au CPE ce rapport mesemble visible.Nous sommes dans une société largement différente <strong>de</strong>s « trente glorieuses ». Danscette société, on ne vivait pas forcément mieux mais il y avait une forte expansion. Parexemple, si vous prenez le salaire d’un employé ce <strong>de</strong>rnier doublait en 20 ans avec unehausse moyenne <strong>de</strong> 3,5% par an. Aujourd’hui, la même chose se réalise sur 140 ans.Nous sommes dans une société dans laquelle l’ascenseur social est bloqué.Nous avons souvent l’impression que nous sommes dans une société en pleineaccélération grâce aux progrès scientifiques, à la communication en temps réel, lamondialisation… Mais sur le plan social nous sommes plus dans une stagnation.Nous sommes dans une société d’incertitu<strong>de</strong> où l’avenir n’est plus lisible et cela esttrès différent <strong>de</strong> la société du risque. En effet, le risque se mutualise. A titred’exemple, nous disposons <strong>de</strong> l’assurance sociale, <strong>de</strong> l’assurance auto. Sur <strong>de</strong>squestions qui surgissent avec du risque, l’on peut donc mener <strong>de</strong>s luttes sociales,syndicales pour créer une mutualisation.Par contre l’incertitu<strong>de</strong> ne se mutualise pas. Je crois qu’une partie <strong>de</strong> la crise syndicaleest liée à cette donnée là.Personnellement je pense que les jeunes générations ont très bien intégrée cela.L’imaginaire collectif est profondément modifié par le contexte général. Quandj’évoquais que la politique n’est plus perçue comme un moyen d’agir sur l’avenir celase manifeste par exemple dans la montée <strong>de</strong> l’abstention. Si je vais voter, est-ce quecela a du sens pour que je vive mieux et pour que mes enfants vivent mieux ? Est-ceque cela a du sens ?Cela ressort essentiellement dans les couches populaires où on est le plus confronté àces problèmes.3. Aujourd’hui, nous sommes en face d’un éclatement <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> la décision. Nousavons beaucoup débattu <strong>de</strong> cela durant ces rencontres.2


Dans les échelles territoriales, comme on l’a entendu tout à l’heure, si on prendl’exemple d’un militant écologique local, il connaît son maire mais 80% <strong>de</strong> laréglementation vient <strong>de</strong> Bruxelles. Cela n’est pas vrai seulement pour l’écologie.Le problème est que si ce même militant ne comprend pas tout ce qui se passe à côté,il va être à côté <strong>de</strong> la plaque et continuer à faire sa petite popote hors du coup. Or onva <strong>de</strong> plus en plus dans cette direction.<strong>La</strong> prise <strong>de</strong> décision se fera <strong>de</strong> plus dans <strong>de</strong>s niveaux intercommunaux. Nous àl’A<strong>DE</strong>LS , nous sommes pour ces niveaux que l’on juge pertinents. Nous sommeségalement favorables à l’élection mais à condition d’être pru<strong>de</strong>nt sur la façon <strong>de</strong> gérerles municipalités.Si on élit les élus communautaires, cela signifie qu’il y aura également un changementau sein <strong>de</strong> la municipalité locale dont la fonction sera une sorte <strong>de</strong> « passeur ». Il fautpenser « intercommunalités et municipalités » ensemble pour aller vers une évolution.Le grand problème <strong>de</strong> l’éclatement <strong>de</strong> la décision est <strong>de</strong> savoir comment on construit<strong>de</strong> la citoyenneté dans ces échelles territoriales.Il est impossible <strong>de</strong> construire <strong>de</strong> la citoyenneté avec la seule idéologie <strong>de</strong> laproximité. Etre près les uns <strong>de</strong>s autres est un élément important, mais il est dangereux<strong>de</strong> croire que le citoyen ne s’intéresse qu’à ce qui se passe <strong>de</strong>vant sa porte. Même lesconseils <strong>de</strong> quartiers sont intéressés par la question globale comme les transports, oules hôpitaux.<strong>La</strong> gran<strong>de</strong> question politique est <strong>de</strong> savoir comment on construit <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> rapport<strong>de</strong> citoyens à l’action publique qui ne doivent pas être la copie <strong>de</strong> ce qui se fait déjà auniveau municipal. En effet, à cette échelle le rapport <strong>de</strong>s citoyens est différent.Si on ne répond pas à ces questions, il y a un risque majeur que la crise <strong>de</strong> lareprésentation politique s’intègre à cet échelonnement.Si c’est le cas, on aura en France 50 ou 100 barons qui vont survoler <strong>de</strong>sagglomérations importantes s’éloignant ainsi du rapport avec les citoyens. Même sil’éloignement en lui-même n’est pas forcément un obstacle, il faut se mettre à penserautrement.C’est pour cela qu’il est nécessaire <strong>de</strong> repenser le contenu du contrat démocratique.Il ne s’agit pas <strong>de</strong> remettre en cause l’élection. A l’heure actuelle les choses sont pluscomplexes que <strong>de</strong> savoir si on doit voter tous les 5 ans pour sanctionner l’actionpublique. Non, je crois que le rapport au citoyen doit se construire tous les jours.Comment faire pour que le citoyen s’implique ?Le nœud <strong>de</strong> la question est dans la société d’aujourd’hui. Souvent les gens s’opposent. <strong>La</strong>démocratie, c’est également le fait <strong>de</strong> pouvoir dire non. Mais, il ne suffit pas d’être dans lenon ou l’opposition, il s’agit <strong>de</strong> construire tout en comprenant que les choses ne sont pasforcément contradictoires. Pour que le citoyen s’implique, il faut que ce <strong>de</strong>rnier ait unpouvoir.Comment peut-on donner du pouvoir au citoyen ?De nos jours une décision est un processus qui fait appel à une pluralité <strong>de</strong> savoirs, <strong>de</strong>compétences et <strong>de</strong> légitimités.<strong>La</strong> légitimité <strong>de</strong> l’élection est essentielle et mon propos au fond vise à redonner du sens à lareprésentation politique. Il est important <strong>de</strong> se rappeler que d’autres légitimités existent (lessyndicats, les associations ont une légitimité) et qu’il faut sortir d’une façon arithmétique etétroite <strong>de</strong> raisonner. Par exemple, si on reste cloisonner on ne fera rien avec le mon<strong>de</strong>associatif, or ce <strong>de</strong>rnier apporte <strong>de</strong>s choses.3


Outre une éthique démocratique essentielle que tout le mon<strong>de</strong> ici partage, il est aussi questiond’une efficacité <strong>de</strong> l’action publique.Aujourd’hui une action publique qui ne trouve pas le soutien dans le corps social est àabandonner.De plus en plus, on ne pourra plus construire <strong>de</strong>s actions sans qu’elles soient au préalablecomprises et ayant une forme <strong>de</strong> soutien, d’acceptation dans la société civile. On ne pourraplus gouverner autrement.Le fait que la décision soit un processus donne les opportunités pour que l’intervention <strong>de</strong>scitoyens ait du sens et du pouvoir. On va au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la simple consultation ou concertation sur<strong>de</strong>s décisions déjà prises. <strong>La</strong> construction <strong>de</strong> la décision implique une compétence citoyenne.Je terminerais sur la question à la mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> la gouvernance.C’est un terme anglais qui provient du français mais qui est né d’un mouvement <strong>de</strong> penséesd’intellectuels anglo-saxon.Ce terme <strong>de</strong> gouvernance s’appuie sur le fait que la façon <strong>de</strong>gouverner les sociétés est profondément transformée. Cette transformation nécessite uneréflexion sur le pilotage <strong>de</strong>s sociétés complexes. Ces intellectuels ont donc imaginé à partir<strong>de</strong>s exemples marins un autre pilotage tout en s’inspirant <strong>de</strong> l’expérience du moyen anglaisavec le partage du pouvoir entre <strong>de</strong>s communautés.Comme pour le développement durable, il y a beaucoup d’interprétations autour <strong>de</strong> cette<strong>notion</strong>. Il est important <strong>de</strong> savoir <strong>de</strong> quoi on parle.Moi je parlerais <strong>de</strong> gouvernance démocratique car il existe <strong>de</strong>s gouvernances technocratiques(ces <strong>de</strong>rnières formant même la conception dominante).L’idée <strong>de</strong> gouvernance correspond à une image connue : celle du triangle. Une décisions’élabore sous forme <strong>de</strong> triangle. Au sommet, l’Etat au sens large assurant lareprésentation politique, bref les déci<strong>de</strong>urs. Dans une autre pointe du triangle on trouvele marché et les entreprises qui sont dans la décision et dans les faits en général. Letroisième, je crois que ça doit être la société civile pour les raisons que j’ai indiquées, ycompris l’efficacité <strong>de</strong>s politiques publiques.Ceci dit, les logiques <strong>de</strong>s acteurs représentant les trois pointes sont différentes :-<strong>La</strong> logique <strong>de</strong> l’Etat c’est d’abord la gestion-Pour le marché il y a une logique <strong>de</strong> profit-Pour la société civile sa logique profon<strong>de</strong> est culturelle et repose dans les valeurs. Lesvaleurs ne sont pas exclusivement dans la société civile mais ces <strong>de</strong>rnières fon<strong>de</strong>nt sadémarche.Réfléchir ensemble avec ces logiques différentes est important pour la qualité <strong>de</strong> ladécision. C’est cela que nous appelons « réfléchir <strong>de</strong> nouveau ».Il ne s’agit pas <strong>de</strong> revenir sur les acquis <strong>de</strong> la révolution française ou <strong>de</strong> la conceptiongrecque <strong>de</strong> la démocratie, mais il est nécessaire <strong>de</strong> se reposer quelques questions <strong>de</strong>fonds. Peut-être que l’expression <strong>de</strong> la souveraineté populaire doit être réfléchie et qu’ilfaut imaginer une souveraineté complexe.<strong>La</strong> souveraineté s’exprime à travers l’élection mais également <strong>de</strong> manière différentes etavec d’autres légitimités.Et aujourd’hui si on reste sur un raisonnement simpliste on sera à côté <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong>notre société, creusant un peu plus le fossé entre l’action publique et politique.4

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