SYNTHESE DES DEBATS DE L'ATELIER 4 La notion de ...

Outre une éthique démocratique essentielle que tout le monde ici partage, il est aussi questiond’une efficacité de l’action publique.Aujourd’hui une action publique qui ne trouve pas le soutien dans le corps social est àabandonner.De plus en plus, on ne pourra plus construire des actions sans qu’elles soient au préalablecomprises et ayant une forme de soutien, d’acceptation dans la société civile. On ne pourraplus gouverner autrement.Le fait que la décision soit un processus donne les opportunités pour que l’intervention descitoyens ait du sens et du pouvoir. On va au-delà de la simple consultation ou concertation surdes décisions déjà prises. La construction de la décision implique une compétence citoyenne.Je terminerais sur la question à la mode de la gouvernance.C’est un terme anglais qui provient du français mais qui est né d’un mouvement de penséesd’intellectuels anglo-saxon.Ce terme de gouvernance s’appuie sur le fait que la façon degouverner les sociétés est profondément transformée. Cette transformation nécessite uneréflexion sur le pilotage des sociétés complexes. Ces intellectuels ont donc imaginé à partirdes exemples marins un autre pilotage tout en s’inspirant de l’expérience du moyen anglaisavec le partage du pouvoir entre des communautés.Comme pour le développement durable, il y a beaucoup d’interprétations autour de cettenotion. Il est important de savoir de quoi on parle.Moi je parlerais de gouvernance démocratique car il existe des gouvernances technocratiques(ces dernières formant même la conception dominante).L’idée de gouvernance correspond à une image connue : celle du triangle. Une décisions’élabore sous forme de triangle. Au sommet, l’Etat au sens large assurant lareprésentation politique, bref les décideurs. Dans une autre pointe du triangle on trouvele marché et les entreprises qui sont dans la décision et dans les faits en général. Letroisième, je crois que ça doit être la société civile pour les raisons que j’ai indiquées, ycompris l’efficacité des politiques publiques.Ceci dit, les logiques des acteurs représentant les trois pointes sont différentes :-La logique de l’Etat c’est d’abord la gestion-Pour le marché il y a une logique de profit-Pour la société civile sa logique profonde est culturelle et repose dans les valeurs. Lesvaleurs ne sont pas exclusivement dans la société civile mais ces dernières fondent sadémarche.Réfléchir ensemble avec ces logiques différentes est important pour la qualité de ladécision. C’est cela que nous appelons « réfléchir de nouveau ».Il ne s’agit pas de revenir sur les acquis de la révolution française ou de la conceptiongrecque de la démocratie, mais il est nécessaire de se reposer quelques questions defonds. Peut-être que l’expression de la souveraineté populaire doit être réfléchie et qu’ilfaut imaginer une souveraineté complexe.La souveraineté s’exprime à travers l’élection mais également de manière différentes etavec d’autres légitimités.Et aujourd’hui si on reste sur un raisonnement simpliste on sera à côté des évolutions denotre société, creusant un peu plus le fossé entre l’action publique et politique.4