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Témoignage de Lisette Baldensperger

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TémoignagesLes incorporés <strong>de</strong> force face à leur <strong>de</strong>stindu sanatorium «Solisana» <strong>de</strong> Guebwiller, quim’a établi un certificat médical indiquantque je souffrais d’un effondrement nerveux,ce qui n’était pas loin <strong>de</strong> la vérité. Je ne pouvaisdonc pas être <strong>de</strong> retour à temps. Le 7, unmé<strong>de</strong>cin militaire, le docteur Porstmann, aécrit à la MOF Schlott que j’étais souffrante.La réaction ne s’est pas fait attendre. Un télégramme,daté du 13 septembre et signé <strong>de</strong> laMOF Schlott (mais commandité par laGestapo qui se méfiait), me rappelait à l’ordre:„Sofort zurueckkommen sonst Dienstfluechtig“(«Retour immédiat ou désertion»).Télégramme et lettre ont été envoyés à laMOF Schlott pour lui assurer que je n’étaispas entrain <strong>de</strong> déserter!La situation <strong>de</strong>vient dangereuseQuand j’ai été <strong>de</strong> retour au camp (fin septembre1944), la cheftaine m’a fait payer letélégramme et a maintenu son accusation <strong>de</strong>désertion. Je lui ai rétorqué: «Je ne suis pasdéserteur, puisque je ne suis pas alleman<strong>de</strong>.- Mais si, vous êtes alleman<strong>de</strong>!- Non! Et je peux vous le prouver!».J’ai alors sorti mon billet <strong>de</strong> train (daté du3 septembre 1944) sur lequel figure „Strassburg(els.) Bhf. (Ausl.).“, soit «Strasbourg(Alsace) Gare...», mais, ne sachant pas ce quesignifiait „Ausl.“, j’ai soutenu que cette abréviationsignifiait „Ausland“, «Etranger».Là-<strong>de</strong>ssus, elle a lancé qu’elle savait que jen’avais pas l’intention <strong>de</strong> revenir, car j’avaisdit à ma camara<strong>de</strong> Emmi que, si je ne revenaispas, elle <strong>de</strong>vait me renvoyer mes affaires.La «camara<strong>de</strong>» <strong>de</strong>s Sudètes l’avait entendu etm’avait immédiatement dénoncé.Mais l’affaire ne s’arrête pas là. FrauleinSchlott me dit: «Si vous pouvez me montrerle billet, je vous crois». Je sors dans le couloir,seule. Theresa, une Bavaroise qui avait eu lacuisse arrachée lors du bombar<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>Schleissheim (elle se trouvait à côté <strong>de</strong> cellequi <strong>de</strong>vait la vie au soldat qui s’était couchésur elle) me glisse: «Si j’avais été toi, je neserai pas revenue!» avant d’ajouter que c’étaitla Tscheschenkopf qui m’avait dénoncée. J’aidonc donné le billet. Avec les Allemands, ilfallait toujours cracher plus haut qu’eux.Schlott me dit alors: «Permettez-moi <strong>de</strong>transmettre ce billet à la responsable <strong>de</strong> toutela Bavière» ajoutant, perfi<strong>de</strong>: «Vous ne14

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