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Témoignage de Lisette Baldensperger

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TémoignagesLes incorporés <strong>de</strong> force face à leur <strong>de</strong>stinPortrait <strong>de</strong> radiotélégraphistes extrait <strong>de</strong> Arbeitsmai<strong>de</strong>nin Altbayern. (Coll. Bal<strong>de</strong>nsperger)pour cause: il signalait le débarquement <strong>de</strong>l’ennemi!Le 6 juin 1944, les filles, qui sortaient <strong>de</strong> leurservice <strong>de</strong> nuit à 7 heures du matin, medirent qu’il se passait quelque chose du côté<strong>de</strong> la Normandie. J’ai mis mon écouteur surles oreilles et, ayant entendu la confirmationdu Débarquement allié - je crois que c’étaitle chiffre 848 -, j’ai eu envie <strong>de</strong> hurler «Dr.Gustav!!» sans toutefois laisser transparaîtrema joie! Le Feldwebel sarrois a aussitôt prévenule chef <strong>de</strong> compagnie Kietz et ils ontpris l’écouteur. J’ai été la première àSchleissheim à apprendre la nouvelle duDébarquement et ce fut une joie <strong>de</strong> savoirque les Allemands l’apprirent <strong>de</strong> la bouched’une Alsacienne!Bombar<strong>de</strong>ments à SchleissheimLes 19 et 31 juillet 1944, la ville <strong>de</strong>Schleissheim subit <strong>de</strong> terribles bombar<strong>de</strong>ments<strong>de</strong> cinq vagues <strong>de</strong> 1000 avions. Ilsdurèrent cinq heures. Si l’aéroport était lacible <strong>de</strong>s Alliés, les civils furent égalementtouchés: six maisons furent détruites et 20personnes trouvèrent la mort au cours <strong>de</strong> cesattaques (informations confirmées par lemaire d’Oberschleissheim dans une lettre du7.2.1983). Parmi les victimes figuraient <strong>de</strong>ux<strong>de</strong> mes camara<strong>de</strong>s: l’une fut décapitée et l’autreeut les poumons éclatés. Une autre a eu lavie sauve car, dans la forêt, un soldat s’étaitcouché sur elle et c’est lui qui a pris les éclatsd’obus. Vous savez, à cette époque, on étaitdans un tel état moral qu’on n’avait pas peur<strong>de</strong> mourir. On acceptait la mort sans toutefoisla souhaiter: nous étions tellement fatiguésqu’on l’envisageait comme un moyen <strong>de</strong>se reposer, <strong>de</strong> dormir enfin.Le 20 juillet 1944, <strong>de</strong>s prisonniers du camp<strong>de</strong> Dachau ont été réquisitionnés pourremettre <strong>de</strong>s tuiles sur les toits <strong>de</strong>s casernes.J’étais avec Emmi Lubos, née Kroher. J’aijoué avec un harmonica ou une flûte l’air <strong>de</strong>«La Marseillaise». Un <strong>de</strong>s prisonniers <strong>de</strong>Dachau m’a salué du haut du toit d’un«Bonjour, ma<strong>de</strong>moiselle!». J’ai fait semblant<strong>de</strong> rien, espérant que ma camara<strong>de</strong> alleman<strong>de</strong>n’avait rien remarqué: il était interditd’avoir <strong>de</strong>s contacts avec <strong>de</strong>s captifs. A magran<strong>de</strong> surprise, ce n’est que bien après laguerre qu’elle m’a rappelé cet épiso<strong>de</strong>. C’était8

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