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Témoignage de Lisette Baldensperger

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TémoignagesLes incorporés <strong>de</strong> force face à leur <strong>de</strong>stintrain et gagner ainsi une journée <strong>de</strong> perm.Mais sa permission débutant à minuit, leFeldwebel Kühner l’a signalé et Meyn a faitfusiller ce soldat pour désertion!Vers la libérationA partir <strong>de</strong> novembre 1944, il n’y avait plus<strong>de</strong> courrier entre l’Alsace et l’Allemagne.Mais le pasteur <strong>de</strong> Guebwiller connaissait <strong>de</strong>ssoldats allemands, non nazis, qui assistaientau culte. Ces <strong>de</strong>rniers servaient <strong>de</strong> boîtes auxlettres. Mon père les connaissait aussi et ilslui permettaient d’envoyer <strong>de</strong>s lettres par laFeldpost (poste militaire); un camara<strong>de</strong> ducollège, hospitalisé au Lazaret d’Ingolstadt,recevait du courrier <strong>de</strong> la même manière.Quand les soldats ont dû se replier, l’un d’entreeux a dit à mon père d’écrire un billetpour moi. C’est donc par l’intermédiaire <strong>de</strong>ce gars, originaire <strong>de</strong> Lorrach, que j’ai eu <strong>de</strong>snouvelles <strong>de</strong> l’Alsace (3 février 1945). Ce soldatm’avait écrit qu’ils avaient quitté Guebwillersans combattre, car les Français étaientarrivés avec une masse <strong>de</strong> chars. Il répétait enfait l’explication officielle <strong>de</strong>s Allemandspour expliquer leur repli.Mon père a été mobilisé pour creuser <strong>de</strong>s fossésanti-chars (Schanzen) à Winkel, le long<strong>de</strong> la frontière suisse. Si un gars du groupe(Schanzgruppe) avait un membre <strong>de</strong> safamille dans l’Armée alleman<strong>de</strong>, il avait ledroit <strong>de</strong> quitter son travail pour voir sonWehrmachtsangehöriger. C’est grâce à ça quemon père m’a vue à Guebwiller du 7 au 14novembre. Lorsque Mulhouse a été libérée, iln’est évi<strong>de</strong>mment pas retourné au Schanzgruppe.Début février 1945, mon père est allé àWinkel en vélo et il s’est arrangé pour donnerune lettre à un douanier suisse pour fairecroire que l’expéditeur était un apiculteurd’Alschwill, près <strong>de</strong> Bâle. Dans cette lettre, ilme faisait comprendre que Guebwiller avaitété épargnée tout en faisant croire qu’il parlaitd’Alschwill et qu’il écrivait <strong>de</strong>puis laSuisse. J’ai montré cette lettre qui venait <strong>de</strong>Suisse au capitaine Kietz - qui n’était pas unnazi - pour obtenir une carte (que je possédaisen fait <strong>de</strong>puis la fin du mois <strong>de</strong> septembre1944!) qui me permettait d’écrire àl’étranger („Kontrollkarte für <strong>de</strong>n Auslands-18

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