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Femmes & VIH pays Sud - Médecins du Monde

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Traitement antirétroviral et relations hommes-femmes au CamerounContexte : l’expérience <strong>du</strong> traitementLes récits concernant le vécu des effets biologiques <strong>du</strong> traitement, évoqués entermes d’efficacité, ne rapportent pas de spécificités et les perceptions globales<strong>du</strong> traitement semblent similaires chez les hommes et les femmes. De même,hommes et femmes rapportent les mêmes facteurs qui influent sur l’adhésion oulimitent l’observance. En revanche, les effets secondaires <strong>du</strong> traitement semblentperçus différemment. Après trois ans de traitement, les hommes déclarent, pourla plupart, des manifestations diverses qu’ils attribuent au traitement ; mais ilsen parlent peu aux médecins, disant que ces symptômes sont gênants mais nonstigmatisants. Les femmes déclarent les mêmes symptômes et quelques-unesse plaignent des perturbations dans le cycle menstruel, de fatigue ou de malaiseet, surtout, de lipo-atrophies. Elles attribuent ces symptômes au traitement, carleur médecin leur en a souvent déjà parlé. Si les lipo-atrophies, que certainesfemmes décrivent comme un « muscle qui a fon<strong>du</strong> », sont la principale inquiétudedes femmes, les hommes ne semblent les évoquer que parce qu’ils en ont étéinformés, sans les percevoir pour eux-mêmes. Ainsi, à la seule évocation deseffets <strong>du</strong> traitement antirétroviral, on remarque une différence dans la manièredont les femmes évoquent le fait qu’elles en ont parlé avec leur médecin, avantmême que les troubles ne soient éprouvés, ce que ne rapportent pas leshommes.Résultats : genre et socialisation <strong>du</strong> traitementLa socialisation <strong>du</strong> traitement dans l’espace familialDes stratégies d’information des proches marquées par les rapports sociauxde sexeTous les patients interrogés ont parlé de la question de leur traitement avec uneou plusieurs personnes de leur entourage, déjà au courant de leur séropositivité 6 .Il s’agit essentiellement des membres de leur famille, de proches, pour la majoritédes patients (père, mère, enfant, frère, sœur, parfois un oncle). Trois personnesmariées (deux hommes et une femme) ont abordé cette question avec leurconjoint. Cinq patients (trois hommes et deux femmes) ont parlé de leur traitementà l’ensemble de la famille, qui inclut les parents, les frères et sœurs et lescollatéraux. Ces cinq patients se caractérisent par leur absence de charges familiales.Les autres personnes enquêtées ont ciblé les personnes à qui elles ontparlé <strong>du</strong> traitement : ce sont principalement ceux qui les soutiennent financièrement(pour la maladie ou dans d’autres circonstances, telles que les études).Il apparaît que les patients (hommes et femmes) disent plus facilement qu’ilsprennent un traitement à des femmes : les aînées, principalement les mères, lestantes et les sœurs, et les filles de leur entourage. Les propos d’une jeune veuvede 32 ans qui déclare : « J’ai choisi ma mère parce qu’elle reste ma seule intime »illustrent le fait que le décès des hommes de l’entourage, fréquent chez les personnesenquêtées, se combine à la nature de la relation établie avec les femmespour expliquer ce trait.6 Dans l’enquête réalisée par Marcellin et coll, dans le cadre de l’évaluation de l’accès décentraliséau traitement <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> au Cameroun, enquête Anrs EVAL-Cameroun, en 2009, 73,8 % des 1 370 personnesinterrogées avaient révélé leur statut à au moins une personne de leur entourage [7].45

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