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origines et causes du mal dans des societes non-occidentales

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corps indivi<strong>du</strong>el est pourtant ce qu'elle dénomme uneréalité à dimensions sociales, parmi lesquelles lescirconstances, le contexte organisationnel <strong>et</strong> relationnelde la <strong>mal</strong>adie maisaussiSeSconséquences.Elle n'a jamais cessé de l'être.P<strong>et</strong>ite remarque qui, si elle est dispensable pour monpropos, est nécessaire pour tenter d'en finir avec lesstéréotypes <strong>et</strong> raccourcis douteux: je cite Sindzingreparce qu'elle stipule que l'attribution <strong>du</strong> <strong>mal</strong> à uneextériorité <strong>dans</strong> les sociétés traditionnelles ne signifiepas disculpation totale. La victime d'un <strong>mal</strong> peut être àl'origine de l'activité <strong>des</strong> instances exogènes. On peutde la sorte désigner ceux qui présentent <strong>des</strong> traits oucomportements socialement réprouvés, précise-t-elle.La dimension sociale de la <strong>mal</strong>adie chez nous, c'est laresponsabilité qu'on fait porter aux cigar<strong>et</strong>tiers, auxmédecins, ... Vis-à-vis de ces derniers, le procès qui estallé le plus loin est celui dont la revendication étaitdommages<strong>et</strong> intérêts au bénéfice d'un handicapé pourl'avoir laissé vivre. Dangereuses pratiques que celles quis'y assimilent car elles contestent tout ce qui nousrestede limites.Si la biomédecine vise autant que toute médecine àl'efficacité, bien qu'elle table sur une de ses formesparticulières, il est de l'intérêt de ses promoteurs d<strong>et</strong>enir compte de la dimension sociale de la <strong>mal</strong>adie car,les héritiers de la pensée scientifique le savent, onpense ici qu'une variable ignorée est une variable quiaura <strong>des</strong> conséquences qu'on ne pourra appréhendercorrectement. Encore faut-il que les eff<strong>et</strong>s déclenchésleur importent, sans quoi ils ne prendront pas c<strong>et</strong>tedimension en compte.Ceci dit, même si les médecines alternatives ont dû sebattre pour exister, les farouches défenseurs de labiomédecine qui pensaient ne jamais avoir à céder leurmonopole ont eux dû se rendre à l'évidence qu'ellesrépondent à unedemande.Il va sans dire que la dimension sociale ne se résume pasau registre de la causalité.C<strong>et</strong>te dimension de la <strong>mal</strong>adie, justement <strong>dans</strong> sonaspect institutionnel de mise en ordre, se laisseentrevoir <strong>dans</strong> ces sociétés, ainsi que le relèveSindzingre.déviance". En cela, <strong>et</strong> une boucle sera bouclée, lesmédecins ne se distinguent pas <strong>des</strong> soignants <strong>des</strong>sociétés orales, en ce qu'ils stigmatisent <strong>des</strong> <strong>mal</strong>adies<strong>et</strong> ce faisant, ceux qui en sont atteints. Ainsi, alors quela médecine a fait voeu d'exclure le "social" de la<strong>mal</strong>adie, il resurgit là oùelle ne l'attendait pcs."Chez nous,la dimension sociale est difficilement visible.Seulement, sans la chercher, en ce sens qu'elle estmontrée, qu'elle est source de pratiques <strong>et</strong>représentations sociétales, celle mise en évidence parles anthropologues <strong>dans</strong> d'autres sociétés m'amèneimmanquablement à constater que penser la <strong>mal</strong>adie <strong>et</strong>en aval la mort est difficile pour les Occidentaux.Economie de pensée de la mort caractérise l'Occident<strong>et</strong> en son sein la biomédecine. Et à la fois, on ahorriblement conscience de notre mort. Notre tempsest compté: nousvoulonsaller vite.ConclusionLa <strong>mal</strong>adie demeure toujours un événement <strong>mal</strong>heureuxqui exige une interprétation qui n'est jamais seulementindivi<strong>du</strong>elle, mais est partagée par le groupe social <strong>du</strong><strong>mal</strong>ade,signale Augé.La <strong>mal</strong>adie peut transformer aussi bien une identitépersonnelle que sociale. Les pratiques médicales <strong>des</strong>sociétés orales servent à la penser, leurs thérapiesétant l'occasion d'un échange au travers <strong>du</strong>quel <strong>des</strong>éléments de leur histoire, de leur cosmologie, de leurplace <strong>dans</strong> la société, ...seront ainsi repensés.Serait-ce à cause d'elle (/a mort) qu'on ne pense pastrop, le moins possible en termes sociaux la <strong>mal</strong>adie?Celle-ci est ici fort une affaire indivi<strong>du</strong>elle ramenée aubiologique.Il est compréhensible qu'une mort solitudinale fassepeur. Eux, ils la relient aux ancêtres. Eux, ce sont lesmembres <strong>des</strong> sociétés orales évoquées.Des sociétés <strong>occidentales</strong>, nous pouvons suivre lasuggestion presqu'implicite d'Augé de repérer lesmanques, les silences, les paradoxes à l'analyse <strong>des</strong>médecines <strong>des</strong> sociétés orales.Notre rapport à la mort n'est pas le moins profond <strong>des</strong>domainesà questionner.De plus, quand on apprend que de nombreux symptômesexistent en permanence <strong>dans</strong> une population 'nor<strong>mal</strong>e'sans donner lieu à une <strong>mal</strong>adie, on en dé<strong>du</strong>it avecHerzlich que "le savoir médical est donc plus qu'unelecture, il est unprocessus de construction de la <strong>mal</strong>adieen tant quesituation socialement marquée <strong>du</strong> signe de la" La mort est toujours bonne à penser pour les autres Ilconstate Augé au suj<strong>et</strong> <strong>des</strong> sociétés orales où il a vécu.Peut-être est-ce parce qu'elles ont plus de <strong>mal</strong> àl'éviter, fait que discerne Sindzingre, qu'elles lapensent davantage?10 Les Cahiers de Prospective Jeunesse - Vol. 6 - n° 2 - 2ème trim. 01•

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