12SociétéRéfugiés ivoiriens Fuyant les combats intenses, des ressortissants du Moyen-Cavallyse sont exilés depuis avril, au pays d’Ellen Johnson-Sirleaf.Ils s’organisent pourregagnerleurpaysFraternité Matin / Lundi <strong>11</strong> <strong>juillet</strong> 20<strong>11</strong>Trois mois après la chute de l’ex-Président Laurent Gbagbo et lafin des hostilités, beaucoupd’Ivoiriens se trouvent encoreau Liberia. Ceux-ci, en majoritéde la région de l’ouest, souhaitentretourner dans leur localité d’origineet se donnent jusqu’au moisd’octobre pour le faire. Le temps,selon eux, que la situation sécuritaires’améliore davantage. Le fait quecertains aient regagné la Côted’Ivoire constitue une source demotivation pour la centaine demilliers encore sur place. Nous noussommes focalisé, lors de notreséjour dans ce pays voisin, sur lesréfugiés vivant dans dix villagesproches de la frontière, à savoir :Zahitwon, Touzon, Gonhitwon,Zrêtwon, Sohotwon, Soaking,Bargbontwon, Todjratwon,Zouèddrou et Tootwon.«Nous voulons retourner dans nosvillages. Nous sommes des déplacésde guerre qui vivons ici au Liberiadans 10 villages depuis un peu plusde quatre mois. Aujourd’hui, onentend à la radio que la situations’est améliorée et que chacun peutretourner chez lui. Il y a eu effectivementparmi nous quelques-unsqui sont retournés au pays. Etdepuis leur retour, ils n’ont pas deproblème. Nous autres qui sommesencore au Liberia, souhaiterionsdonc retourner au pays comme nosamis. Nous demandons au ministreDagobert Banzio, qui est notre fils,et au Premier ministre SoroGuillaume, de bien vouloir faireaccélérer les procédures de notreretour. Nous voulons, si cela estpossible, rentrer à la fin du moisd’octobre. Quelques familles deTinhou sont parties. Il ne reste quenous autres membres de Lmp. Noussommes prêts à revenir si notresécurité peut être garantie dans lesvillages. Aussi, nos maisons ont étébrûlées et nous n’avons ni dispensaire,ni eau courante. Nous voulonségalement des machettes,limes, bottes pour travailler dansnos champs, ainsi que des produitsde traitement. Nous sollicitons enfinde l’aide pour la reconstruction denos villages». Ces propos sont dufédéral Fpi de Bloléquin, DéanJoseph. C’est dire que chacun desréfugiés a hâte de retrouver sa terreUne vue des réfugiés ivoiriens au Liberia. (PHOTO D’ARCHIVES).natale. Mais pas à n’importe quellecondition. Ne pouvant pas vivreéternellement loin de leur pays, cesderniers s’organisent afin de faireentendre leur voix. Ils ont appréciéle récent séjour du ministre Banzioau Liberia qui a tenu à les rassureret les encourager à rentrer. Mais ilssouhaitent des actes forts.Manhan Kéhi Thimoté, planteur àGuiglo, abonde dans le même sens:«D’ici, nous avons déjà tout pardonnéet nous souhaitons que tousceux que nous avons offensés nouspardonnent. Notre seul souci est dereprendre notre travail. C’est pourquoi,nous souhaitons regagner nosvillages avec le concours du gouvernementactuel. Ce qui supposeune assistance pour le transport,une aide alimentaire d’urgence, lareconstruction des villages détruitset un kit minimum de réinstallation.Sans oublier le volet sécurité. Ceuxqui ont des plantations de café et decacao demandent des vivres et produitsphytosanitaires pour la périodede soudure et une indemnisation.Ils souhaitent, en outre, que le gouvernementles prenne en comptedans le recensement des victimes.Enfin, les blessés, veufs, veuves etorphelins de la guerre demandent àl’Etat une prise en charge à leurretour au pays pour refaire leur vie.Celle-ci devrait comprendre un soutienfinancier, médical pour ceuxdes blessés qui continuent de se soignerici au Liberia et une prise encharge scolaire pour les orphelinsscolarisés ou en âge d’aller à l’école».DoléancesDe nombreuses préoccupations queles réfugiés justifient par les difficultésqu’ils traversent dans leurexil. Mme Guéi Marie de Bloléquinest de cet avis : «Il y a cinq moisque nous sommes réfugiés ici auLiberia. Nous avons beaucoup souffert.Mais aujourd’hui, ça va.Puisque nous avons quelques bonnesnouvelles du pays pour laréconciliation des populations,notre seul souhait est le retour detout le monde dans les villages dudépartement de Bloléquin. Depuiscinq mois que nous sommes là, nousne faisons rien. Si nous retrouvonsnos villages, ce sera mieux pournous. Nous demandons au gouvernementde nous aider à retourner».En ce qui concerne la réconciliationqui a cours actuellement, tous yadhèrent. Ils soutiennent donc cetteinitiative du Président de laRépublique, SEM. AlassaneOuattara et du Premier ministre,Soro Kigbafori Guillaume. Carpour eux, c’est le seul chemin quimènera à la paix véritable en Côted’Ivoire. Mieux, ils font des propositionspour sa réussite. Pour MlleOulaï Laurence, élève en classe de4 è au lycée moderne de Toulepleu,qui a perdu des parents, il faut laisserla place à l’amour : «J’ai ététraumatisée. J’ai perdu mon père,qui était gendarme, et mon oncle,policier. La guerre est la pire chosequi puisse exister sur terre. A l’avenir,je pense que les Ivoiriens doiventcultiver l’amour. Nous devonsnous aimer réellement afin de construireun pays encore plus beauqu’avant ». Même le gamin de 9ans, Kahou Pouégnan Romaric,élève au Cm1, ne souhaite plus laguerre. «La guerre n’est pas bonne.J’ai vu à la télé, comment les hommesmouraient en Côte d’Ivoire.Moi je pense que le PrésidentOuattara doit passer dans toutes lesrégions du pays pour réconcilier lespopulations».Golo Théophile, également élève auCm2 (10 ans), prône aussi l’amour:«La guerre me fait penser à la mort,aux enfants qui ne mangent pas, auxmamans qui pleurent, aux papas quisont tués .La guerre est mauvaise.Maintenant que la guerre est terminée,je pense qu’il faut aller à laréconciliation dans tout le pays. Etpuis, il faut s’aimer réellement lesuns, les autres».Quant à Doué Nina Sandrine, 16ans, élève en Tle au lycée deToulepleu, elle garde un souveniramer de cette crise, mais veut croireen un avenir radieux avec lePrésident Ouattara : «Nous avonsdû fuir, dormir en brousse avecnotre maman pour sauver notrepeau. Nous sommes rentrés auLiberia après. C’était affreux, çafaisait peur. Mais depuis quatremois, ce n’est plus qu’un mauvaissouvenir. Mon petit frère, Rodrigue,qui est né au lendemain de notrefuite, a aujourd’hui 5 mois. Laguerre, c’est du passé, laissons-laloin derrière nous. Il faut maintenantreconstruire le pays. Il fautinitier des projets sociaux, les financer,des chantiers doivent sortir deterre. La Côte d’Ivoire doit retrouversa place de pays leader de lasous-région».Un ancien combattant, GueuStéphane (24 ans), souhaite aussique cette page noire de la Côted’Ivoire soit tournée à jamais. «Laguerre est la pire des choses quel’homme ait pu inventer sur cetteterre. J’ai combattu en 2002 et jesais de quoi je parle. Plus jamais jene recommencerai cette expérience;parce que j’ai beaucoup souffert.Seule la paix peut nous sauver, ilfaut que l’on se réconcilie. L’Etatdoit aider les jeunes à se réinsérerdans la vie sociale, créer desemplois, pour qu’ils ne tombentdans le piège des vendeurs d’illusionset des «marchands de guerre»qui se promènent de pays en pays».Quant à Gaya Bertin, 18 ans, élèveen Tle C au lycée de Guiglo, ilregrette que le dialogue n’ait paspris le dessus. «La guerre nous adémontrés à tous que la meilleurearme pour régler les conflits, c’estle dialogue. Nous avons tous souffert,mais on doit se dire : plusjamais ça en Côte d’Ivoire ! Maispour que cela n’arrive plus, je croisque nous devons aimer sincèrementnotre pays. Je voudrais que desdispositions soient prises pourmieux surveiller nos frontières. Ilfaut aussi éviter la corruption».Mais à quoi ces réfugiés passent-ilsleur temps loin de leur pays ? Ilss’adonnent à des petites activitésqui puissent leur permettre de joindreles deux bouts. Dame GanhouMicheline dévoile, d’ailleurs, lasienne : «Malgré toutes ces difficultés,nous essayons de nous adapteren entreprenant des activitésgénératrices de revenus. Cela nouspermet de subvenir à nos petitsbesoins. Ainsi, ma camarade et moi,nous exerçons la coiffure traditionnelle.Nous gagnons au minimum50 dollars libériens. Soit 10.000Fcfa par jour».Quel que soit ce que chacun faitpour subvenir à ces besoins auLiberia, l’envie du retour au paysnatal devient de plus en plus forte.GOUAGNON LÉOPOLDCORRESPONDANT REGIONALSOS DU PÈREATHANASE AKÉ“13 appareilsd’hémodialysebloquésau port”Interview exclusivedu prêtre quientend offrirces équipementsau ministère dela Santé.À lire demain dansFraternitéMatinPARIS CANNES ABIDJAN LIBREVILLE OUAGA10, Rue Paris-Village - Fax : 20 21 91 21 - 01 BP 1206 ABIDJAN 01Groupe AICI International : http://www.aici.fr - E-mail : aici@aviso.ci
SociétéFraternité Matin / Lundi <strong>11</strong> <strong>juillet</strong> 20<strong>11</strong> 13Formation-Emploi Le ministre d’État, ministre de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité, Gilbert Kafana Koné,est allé s’imprégner, vendredi dernier, des difficultés de fonctionnement de l’Institut national de la formation sociale (Infs).7<strong>11</strong> assistants sociaux attendent leurrecrutement à la Fonction publiqueL’Institut national de la formationsociale (Infs) rencontre d’énormesdifficultés qui ont été présentées,vendredi au ministred’Etat, ministre de l’Emploi, desAffaires sociales et de la Solidarité,Kafana Koné. Qui y a effectué unevisite de travail. On dénombre,entre autres, le manque de supportspédagogiques dans les salles declasse, des équipements désuets. Lemanque d’entretien du matériel<strong>info</strong>rmatique, dont sept ordinateurssur 20 sont hors d’usage. Le centremédical a également présenté saliste d’objets manquants : tensiomètres,blouses, draps, etc. Il a surtoutété question, durant les échanges,du chômage des assistantssociaux.Le directeur de l’institut, BambaMamadou, a fait savoir à l’hôte dujour, (qui a été accueilli en fanfare)que l’institut a formé 7<strong>11</strong> assistantssociaux en attente d’être recrutés àla Fonction publique. En 2009, surun effectif de 253 assistants sociauxformés, 100 ont été recrutés dont 50titulaires. En 2010, 153 assistantssociaux titulaires et 126 adjointsformés ont pris part au concours derecrutement en mars 20<strong>11</strong>. Mais ceconcours subit les mesures d’applicationdes dispositions de l’ordonnancedu Président de laRépublique qui annule tous lesLe ministre d’État, Kafana Koné, visite la salle d’<strong>info</strong>rmatique dont vingtordinateurs sont hors d’usage. (PHOTO: SERVICE COMM. DU MINISTÈRE).concours qui se sont déroulésdurant la période du 04 décembre2010 au <strong>11</strong> avril 20<strong>11</strong>. « Ainsi à cejour, le nombre des assistantssociaux, formés et non encorerecrutés, s’élève à 432. Pour cetteannée académique, 279 assistantssociaux finiront leur formation ».Aussi, a-t-il demandé au ministre deprendre en compte cette préoccupationpour rendre opérationnelle lapolitique d’un million d’emploisjeunes prônée par le Président de laRépublique. Le président del’Association des étudiants,Angaman Ehui, a mis l’accent sur leconcours d’entrée à la Fonctionpublique auquel sont soumis lesassistants sociaux. « Un concoursqui ne se justifie pas », selon lui.Vu que les assistants sociaux, leséducateurs préscolaires et les éducateursspécialisés passent ensemblele concours d’entrée à l’Infs. Et cesderniers ne sont pas soumis auconcours d’entrée à la FonctionL’Union musulmane des associationset Ong féminines en Côted’Ivoire (Umaofci) a offert deslots de vêtements et autres à 70victimes de la crise post-électorale,sans distinction d’ethnie, ni dereligion, à la mosquée de la RivieraGolf, samedi. A cette occasion,Hadja Koné Mariam, la présidente,a indiqué que c’est au nom de laréconciliation nationale que sessœurs et elles ont voulu contribuer àpanser des plaies. Pour elle, avantpublique.A propos de « l’accès discriminatoire» à la Fonction publique, leministre d’Etat, Kafana Koné, asouhaité en avoir les explicationsdans les prochains jours avant des’attaquer à ce problème. Il en est demême pour l’accès à l’emploi. « Jeveux savoir si l’objectif principal decette école est de former du personnelpour les besoins de la Fonctionpublique, ou si elle est ouverte surles autres secteurs », s’est-il interrogé.Car le fondement du programmedu Président Ouattara, c’estl’emploi, et particulièrement l’emploides jeunes.Parlant du concours qui s’est déroulédans la période de décembre àavril 20<strong>11</strong>, Kafana Koné a indiquéque c’est une question qui relève dela légitimité républicaine. « Unacte posé par un gouvernement quin’est pas légal est nul et de nul effet.Je crois que de ce point de vue, ilfaut voir comment ce concours peutêtre repris. Si-non, il faudra rendrelégaux tous les actes qui ont étéque cette réconciliation ne soiteffective, des préalables tels que lajustice, la vérité devraient êtreposés. Aussi, tout en notant que lacommunauté musulmane a payé leplus lourd tribut à cette crise, la présidentede l’Union a-t-elle prié Dieuafin que cela ne se reproduise plusjamais en Côte d’Ivoire. Et promisque les femmes musulmanes mettraienttout en œuvre pour arriver àla réconciliation.Le Cheick Al Aïma Boikaryposés, et cela dépasse les compétencesdu ministre que je suis », a-t-ilsouligné. Concernant les conditionsde travail, le ministre d’Etat veuts’appuyer sur l’aide des partenairespour faire ce qui est possible.En attendant des horizons meilleurs.Et pour cela, Kafana Koné veutfaire parrainer l’école par laPremière dame, DominiqueOuattara.SolidaritéLes femmes musulmanes comblent70 victimes de la crise post-électoraleMARIE-ADÈLE DJIDJÉFofana, guide spirituel de l’Islam enCôte d’Ivoire et président duConseil supérieur des imams(Cosim), a félicité l’Umaofci pource don en faveur de personnes endétresse. Il en a profité pour exhorterles uns et les autres à s’inscrirerésolument dans le processus deréconciliation en engageant dans lasincérité le dialogue entre tous lesIvoiriens et tous les politiciens.CISSÉ MAMADOUTypon