16SociétéFraternité Matin / Lundi <strong>11</strong> <strong>juillet</strong> 20<strong>11</strong>Insalubrité Dans plusieurs communes d’Abidjan, d’épaisses colonnes de fumées noires, issues de vieux pneumatiquesen feux, s’élèvent régulièrement dans le ciel, polluant l’atmosphère. Pourtant, des dispositions légales interdisent cette pratique.Quand les pneus tuent l’environnement et... les hommesÀla descente du pont DeGaulle, en allant àTreichville par le boulevardNanan Yamousso, des tas depneus usés sont perceptibles.« Fréquemment, on voit des gensbrûler des pneus ici, quand ils enont trop », fait remarquer MmeSunday, vendeuse de marchandisesdiverses. De part et d’autre dela voie, des vulcanisateurs et vendeursde pneus de seconde main,se partagent l’espace. Tous les100 m, l’on voit des pneus usés. «Il y a longtemps que nous travaillonsdans ce secteur », ditIbé John, un jeune Yoruba qui ahérité le métier de vulcanisateurde son père. Le magasin de lafamille de Ibé John est tellementplein de pneus que le trottoir peutservir d’entrepôt sans gêner personne.Quelques mètres plus loin,à l’avenue 13, trois pneus superposésdevant un box annoncent laprésence d’un réparateur depneus. Ces pneus superposés nesont jamais rangés dans le magasin.« Nous les avons mis devantpour dire aux gens qu’il y a unvulcanisateur ici», dit Ablo, malgréla griffe «votre vulganisateur»(l’orthographe importe peuchez Ablo) et le numéro de téléphonedu maître des lieux quel’on peut lire sur la porte en tôledudit magasin. Dans le carré de lamairie de Treichville, précisémenten face du Palais de la culture,des pneus usés jonchent lestrottoirs. «Un camion vientramasser les pneus que l’on n’utiliseplus, mais je ne sais vraimentpas où il va les décharger», confie Radji Mouky (hésitantavant de donner son accord pourêtre cité dans cette enquête). Aquelque dix mètres de là, despneus annoncent la présence d’unautre vulcanisateur. De l’autrecôté de la rue, devant l’entréeL’organisation du commerce des pneus d’occasion et des vulcanisateurs s’impose dans le cadre de la mise enœuvre de la politique de salubrité. (PHOTO: COULIBALY ABDOULAYE)principale du Palais de la culture,une vingtaine de pneus sont poséssur le trottoir. «C’est un de mespatrons qui m’a demandé de lesplacer là pour empêcher les automobilistesde stationner devant lepalais avec le risque d’obstruerle passage au niveau du portailde l’édifice qui a subi, à l’instarde plusieurs institutions, les affresde la crise post-électorale »,explique le vigile des lieux. Enfait, les responsables du Palais dela culture les utilisent, « en attendantles moyens conventionnelsd’interdiction de stationnement». « Pour éviter que les gens stationnentdans le désordre devantnotre institution, nous avons voulonsparer au plus pressé, en utilisantles pneus qui étaient stockésnon loin de nous. Pendant lacrise, les jeunes s’en servaientpour ériger des barrages dans leHUAWEI TECHNOLOGIES COTE D’IVOIREHuawei Technologies Cote d’Ivoire est unefiliale de HUAWEI TECHNOLOGIES, l’une desmulti-nationales, leaders mondiaux dans lepourvoiement de solutions en matière de Réseautélécom, de services et de terminaux. Nos produitset solutions ont été déployés dans plus 140 payset servent 45 des 50 premiers operateursmondiaux de Télécoms aussi bien que le tiers(1/3) de la population mondiale.En 2010, le chiffre d’affaire de HUAWEI TECHNO-LOGIES a atteint les 28 milliards de (US) dollarset à ce jour elle compte plus de <strong>11</strong>0 000 employésd’environs 150 nationalités à travers le mondeentier. Pour renforcer son effectif Huawei côted’Ivoire recrute :1 - Poste : Core Network Manager (04)Profil : Ingénieur en Télécommunications (BAC+4/5)AVIS DE RECRUTEMENT DE :quartier. Après la guerre, ces barragesdémolis, les pneus ont étéabandonnés dans la nature »,explique le directeur technique duPalais de la culture, M. EhounouAngo Honoré.…des pneus usés pourériger des barragesavec 03 ans d’expérience entant que core network/ Anglais exigé.2 - Poste : Maintenance Manager (03)Profil : Ingénieur en Maintenance Réseaux (BAC+4/5)avec 08 ans d’expérience en télécoms dont 5 annéesen qualité d’ingénieur en maintenance réseaux.Anglais exigé.3 - Poste : Contract Manager (02)Profil : Ingénieur (BAC+4/5) en commerce international/ Finance / droit3 années d’expérience avec Anglais commelangue de travail.CV et lettres de motivation à :fossou.valentin@huawei.com ou marie.laure@huawei.comContact +225 04 00 66 61 / 20 22 27 48Délais de rigueur : 15 <strong>juillet</strong> 20<strong>11</strong> à 18 H 00.Les pneus usés qui pullulent dansles rues, polluant l’environnement,doivent aussi leur existenceaux nombreux barrages anarchiquesque les forces de l’ordreérigeaient dans la ville d’Abidjan.« Par manque de moyensconventionnels, nous n’avionssouvent pas d’autre choix qued’ériger les barrages avec despneus », reconnaît un agent de lapolice nationale optant pour l’anonymat,en poste au corridord’Anyama. A ce poste de police,les balises peintes en rouge blancleur servent à signaler leur présenceen ces lieux. Elles sont poséesde part et d’autre de la chaussée etséparées par des herses que lespoliciers tirent pour laisser ou bloquerle passage des véhicules. Endehors de ces barrages, lesIvoiriens ont eu souvent droit àcertains inopinés érigés par desgroupements socio-professionnelsen signe de protestation ou demanifestation de leur mécontentementen vue de revendiquer unmieux-être. Pendant la crise postélectorale,les pneus usés, étals decommerçants, briques et barres defer étaient beaucoup utilisés pourériger des barrages d’autodéfensedans les quartiers d’Abidjan.Après la crise, ils ont été abandonnésdans les rues, polluantl’environnement, donc causant unproblème de salubrité publique.L’organisation de ce secteur d’activité(vente de pneus) et des vulcanisateurss’impose pour ainsicontribuer à la mise en œuvre dela politique de salubrité.“ L’article 125 ’’ : l’usagedes pneus pour brûler vifdes supposés rebellesLa crise post-électorale a permisd’enrichir le lexique des Ivoiriens.Parmi les nouvelles expressionsutilisées, figure en bonne place «l’article 125 ». « Quand les milicienssuspectaient une personne,celle-ci était soumise à un interrogatoirepour décliner son identité,sa région d’origine. Quelquefois,la seule évocation de son nompouvait suffit pour qu’on la laissepartir ou qu’on la soumette à l’article125, c’est-à-dire que l’onpaye du pétrole à 100 F et uneboîte d’allumette à 25 F. On versele pétrole sur un pneu usé et on ymet le feu avec la personne inculpéedéjà ligotée ou agonisante »,explique Koné, un chauffeur de «gbaka », sur la ligne Adjamé-Yopougon. Une fois que tout estconsumé, il ne reste que les os dela personne brûlée et les fils de ferdu pneu. Ce genre de spectacleshorribles, les Ivoiriens en ont étésouvent témoins, au cours de lacrise post-électorale. La détériorationdes chaussées trouve enpartie son origine ou causes dansle brûlage de pneus sur les grandesartères dans les communes dela ville d’Abidjan.Dans tous les cas, cette méthodeou l’abandon des pneus dans lanature sont des sources de pollutionde l’environnement (pollutionphysique et atmosphérique).Une solution devra donc été trouvéepar les autorités pour endébarrasser la ville.Et pourtant le recyclagedes pneus usés existe,la loi aussiLa collecte et le recyclage despneus par le biais du réemploi, durechapage, de leur utilisation pourles travaux publics, des travaux deremblaiement, constituent desactivités très prisées dans les paysdéveloppés et soumises à unelégislation spécifique. Ce quin’est pas le cas dans les pays duSud, particulièrement en Côted’Ivoire où une société dirigéepar un ressortissant du Liban s’adonnaitau rechapage des pneus àDaloa. « L’importation des pneusrechapés a certainement noyécette possibilité de récupérationet de revalorisation des pneumatiquesau plan local », note RadjiMouky. Les décrets d’applicationde certaines dispositions contenuesdans le code de l’environnement(Loi n° 96-766 du 3 octobre1996 portant Code de l’environnement)devront être pris par leChef de l’Etat.GERMAINE BONIRédaction internetwww.<strong>fratmat</strong>.<strong>info</strong>,votre site préféré,pour l’actualité continue.4 grandes éditions d’<strong>info</strong>rmationpar jour: <strong>11</strong>h; 14h; 16h; 20hDes flash <strong>info</strong>s en bande déroulantepour vous tenir <strong>info</strong>rmés en temps réel.Connectez-vous et restez-y.La rédaction internetde Fraternité Matin est à votre service.
CultureFraternité Matin / Lundi <strong>11</strong> <strong>juillet</strong> 20<strong>11</strong>17Comédie musicale Le cinéma « La Fontaine » de Sococé a servi, récemment, de lieu de représentationde « L’homme qui avait des étoiles dans les yeux ».D’autres yeux pourregarderles aveuglesQuand l’éclairage assuré parFrancky du Palais de la culturetire de la pénombre lascène, c’est un écran lumineuxprojetant une histoirequ’il est donné de voir. C’est l’histoired’un jeune homme, ferronnierde son état, témoin d’un accident.Une femme et son bébé sontcoincés dans une voiture.Altruiste, le ferronnier scie levéhicule pour les libérer. Il s’yinvestit au mépris de tout, à telleenseigne que la poudre de fer et lesoufre atteignent ses yeux. Puis,plus rien. L’écran troque sa luminositécontre un parfait noir. Plusrien, sauf des voix que nos oreillesattentives écoutent. Des voix affoléesqui disent leur désarroi,déroutant le spectateur désireux decomprendre.Au bout d’un instant qui paraîtinterminable, le noir se laisser perforerpar une toute petite phrase :Anicet Ba Duéanena, un nonvoyantqui voit grand.Rentrée littéraire Nei / Ceda“ Célébrerles hommes de culture,décrypterleurs œuvres et s’en inspirer ”«Imaginez un instant que vousviviez dans le noir». Voici en substancel’astuce trouvée par O’ES :4216 (Opération Esaie Chapitre 42Verset 16), la structure artistiquecréée par la chanteuse Santé etmatrice de cette comédie musicalepour tenir lieu de prologue.Sur scène, le ferronnier altruistecampé par Ba Duéanena Anicet(non- voyant et élève en classe de1 ère A2 au Lycée municipal PierreGadié de Yopougon) va entamerun parcours de résistant. Il résisteà la raillerie des «méchants»,poursuit son apprentissage du noir.A ses côtés, heureusement, sonépouse interprétée par CinthyaZeli. Elle le soutient par son petitcommerce (attiéké), de précieuxconseils, des galvanisations quivont payer, car bien qu’ayantrenoncé à tout, au soin de l’incompétentDr Zoé notamment, leferronnier va s’inscrire à unconcours de confection de meublesd’où il sort lauréat avec enprime un chèque de 5 millions quiréussit à lui donner le goût à la vieet une belle vue sur son potentiel.ALEX KIPRÉSéance de dédicace interactive entre les auteurs Fatym Kaba (Séduction àla Mandingue) et Nestor Dakaud (Rayons dans la nuit).PHOTO: COULIBALY ABDOULAYEDu beau monde, il y en avait,mercredi dernier, à la salleFélix Houphouët-Boigny duDistrict d’Abidjan, à l’occasionde la rentrée littéraire20<strong>11</strong> des éditions Nei et Ceda.Placée sous le parrainage deMaurice Bandaman, ministre de laCulture et de la Francophonie, luimêmecélèbre écrivain, Grand Prixlittéraire d’Afrique noire, de l’écurieNei/Ceda, cette cérémonie futune célébration de la conjonctiongagnante entre éditeurs et écrivains,et, par ricochet, toute lachaîne du livre.Représentant le ministre et en sonnom, le directeur des Arts et de laCulture, Kossonou Paul-Marie,dira: «Il faut célébrer les hommesde culture, décrypter leurs œuvreset s’en inspirer».Une façon pour lui de reconnaître«le professionnalisme, la richessedu catalogue et le rayonnementdans le monde francophone de Neiet Ceda et de leurs auteurs».Bien plus, à partir du moment où, àl’en croire, «le livre est le véhiculede la culture ivoirienne», M.Kossonou a annoncé que le ministreBandaman travaille à l’édictiond’une loi «en adjuvant du dynamismedu secteur du livre».Toutes choses qui feront dire auxPdg et Dg du consortiumNei/Ceda, Venance Kacou et GuyLambin, par la voix du second:«C’est une grande chance que d’avoirun écrivain comme ministre».Cette rentrée littéraire fut l’occasionpour les deux plus anciennesmaisons d’édition du pays de présenterleurs nouvelles cuvées d’auteursémergents et d’autres quiconfirment leur talent. Notammentles auteurs et oeuvres suivantes:Inna Hampâté Bâ (La potionmagique) ; Claire Porquet (Cri dedouleur) ; Fatym Kaba (Séductionà la Mandingue) ; MaudLafourtière (La flèche de Cupidon); Anibié Nestor Dakaud (Rayonsdans la nuit) ; Maurice Koué (Del’épargne à la création d’entreprise); Innocent Boho (Mon singe ale vertige) et Luisiano N’Dohou(Je l’aime… Pas nous !).Par ailleurs, M. Lambin en a profitépour annoncer une seconde rentrée,sous peu, avec des écrivainsde renom, au nombre desquelsVenance Konan.REMI COULIBALYtypon