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ÉtrangerFraternité Matin / Lundi <strong>11</strong> <strong>juillet</strong> 20<strong>11</strong> 27Sud-Soudan Samedi dernier, le pays a célébré son indépendance en présence de plusieurssommités du monde diplomatique et politique, conduites par le Secrétaire général de l’Onu.L’accès à l’indépendance duSud-Soudan ce 9 <strong>juillet</strong>20<strong>11</strong>, rend effective lavolonté populaire expriméelors du référendum d’autodéterminationorganisé en débutd’année.Après une longue quête de souveraineté,caractérisée par unelutte sanglante contre le régimede Khartoum, les populationsdu Sud-Soudan, (en majoriténon-arabes, chrétiennes et animistes)voient enfin leurs légitimesattentes comblées. Analysedes premiers chantiers du nouvelEtat.Des éléments desatisfaction en cesdébuts sur la scèneinternationale.Il est acquis pour tous les observateursque la communautéinternationale devrait, dans sonensemble, reconnaître très rapidementle jeune Etat. Cela serad’autant plus aisé que laRépublique du Soudan duquel ilse détache a constaté la validitédu scrutin référendaire de janvier20<strong>11</strong> et accepté son verdict.De plus, le large soutien à lasécession (plus de 98%) manifestélors de cette consultation,confère une indiscutable légitimitéau nouvel acteur international.Par ailleurs, l’action d’un gouvernementconduit par SalvaKiir exerçant son autoritédepuis les accords d’autonomie(signés en janvier 2005 àNaivasha, Kenya) et la ratificationd’une Constitution (intérimaire)par l’assemblée législativecomposée de figures représentativesde l’essentiel des forcespolitiques du Sud-Soudan,sont des éléments aussi rassurantspour un Etat qui, bien quenaissant, frappe déjà sa propremonnaie (la Livre soudanaise).Enfin, la présence de SusanRice à la cérémonie de proclamationofficielle de l’indépendancevient souligner le soutiende Washington dans l’exécutiondes grandes manœuvres diplomatiques,ce qui, du reste, est unatout de plus, et non le moindre.Ces bons points n’occultent pasnéanmoins des problématiquesqui, à terme, pourraient mettre àmal la cohabitation entre le nordet le sud.D’évidentes sourcesde différends etde tensions.Le désaccord le plus manifesteentre les deux nouveaux voisinsporte sur la région frontalièred’Abyei qui demeure une entitéadministrative ayant un statutparticulier. La région tamponentre les deux états, regorgeantde richesses pétrolières etconvoitée par l’un et l’autre,demeure une potentielle sourcede discorde que les différentsaccords n’ont pas encore réussià résoudre. Dans la même veine,les concessions gazières etpétrolières étant essentiellementlocalisées au sud, de réelles tensionssont à craindre sur toile defond économique, dans la mesureoù le gouvernement d’Omarel-Béchir se voit amputer d’importantesréserves pétrolièresqui lui procuraient 73% de cesrecettes d’exportations jusqu’àce jour.En outre, il serait illusoire decroire en une parfaite idylleentre deux peuples qui se distinguentfortement autant sur leplan cultuel (islamisation dunord contre chrétienté et animismeavérés au sud) que culturel,avec un attachement à l’arabitépour le nord, tranchant avecles populations du sud composéesd’ethnies négro-africainesdont les Dinkas, Azandès etLuos d’origine nilotique, à lafrontière congolaise.Une autre cause de différendsera certainement la gestion desressources hydrauliques fourniespar le Nil blanc qui prendsa source dans le Sud-Soudan,rendant ainsi la république soudanaisedépendante en ce quiconcerne son approvisionnementen eau.Le 54 e État de l’Union africaine est néJe m’engage devant vous à ceque nous trouvions une paixjuste et durable pour tous».Tel est le serment prononcépar Salva Kiir, Président du54 e Etat de l’Union Africaine(Ua) et 193 e de l’Organisation desNations unies (Onu). C’étaitsamedi dernier, à Juba, devantune foule immense, et en présencede nombreuses sommités dumonde dont Ban Ki-moon, secrétairegénéral de l’Onu et duPrésident Omar el-Béchir, lePrésident du Nord Soudan, toujourssous le coup de mandatsd’arrêts internationaux pourgénocide et crimes contre l’humanité.«Nous respecterons nosengagements vis-à-vis du nouvelEtat. Son succès sera aussi lenôtre», a répondu le voisin dunord. Omar el-Béchir a égalementsaisi la balle au bond, pourappeler à un partenariat sincèreentre les deux Etats, que l’histoirecommune a unis et que l’indépendancea séparés depuis samedi.Il n’a pas hésité à proposerl’aide et l’expertise de son pays Les Soudanais, heureux de l’indépendance de leur pays après 20 ans de guerre de libération, sont venus par milliers, àau Sud- Soudan. Il a salué le nou-l’appel de leur Président, commémorer cet événement. (PHOTO AFP)vel Etat. Avant de reconnaître«qu’un référendum transparent ya été conduit»L’émotion était grande. Des crisde joie et des pleurs fusaient departout. Un moment saisissantlorsque le drapeau a été hissépour la première fois, pour marquerla naissance tant attendue etsouhaitée de l’Etat du Sud-Soudan. Que de millions demorts, dans cette guerre d’unecinquantaine d’années pour lalibération !Mais, que d’intérêts restent à préserver,au-delà des festivitésorganisées avec faste. Et qui nelaissent pas les nouvelles autoritésde Juba indifférentes quant àl’avenir qui se résume en termesde revenus pétroliers, tracé de lafrontière Nord- Sud !Prenant la parole, Ban Ki-moon,le Secrétaire général des Nationsunies, a rappelé qu’Abyei, le Sud-Kordofan et le Nil- Bleu étaientdes questions urgentes à régler.CISSÉ MAMADOUSOURCE : RFIAnalyse - Quelle cohabitation avec le Nord ?Le nouveau Président sud-soudanaisSalva Kiir. (PHOTO AFP)De l’appréciation et la gestionde ces nombreux élémentsconfligènes, dépendra certainementla qualité des rapports devoisinage entre le nord et le sud.Il est toutefois probable que laprésence américaine à Juba etl’appui marqué de Pékin (et deMoscou dans une moindremesure) au régime deKhartoum, contribuent à maintenirun climat d’animositéentre les deux Etats. De fait,l’indépendance proclamée duSud-Soudan offrira une autreoccasion d’assister aux bataillesdiplomatiques entre les puissancesde ce monde, par Etats interposésqui se mènent des guerrespar procuration.<strong>UNE</strong> CONTRIBUTION DEALAIN MENANN-KOUAMÉM.A IN INTERNATIONAL AFFAIRSmenannk@yahoo.comLe globe tourneTCHAD. L’annonce par leSénégal, le 8 <strong>juillet</strong> 20<strong>11</strong>, del’expulsion d’Hissène Habrérépond à l’appel lancé parl’Union africaine lors du sommetde Malabo : soit jugerHabré rapidement, soit l’extradervers un pays prêt à le juger.Dakar n’aura mis que quelquesjours après la fin du sommetpour formaliser le transfertd’Hissène Habré.RDC. Trois jours de deuilnational ont été décidés enRépublique démocratique duCongo pour rendre hommageaux 74 victimes de l’avion de lacompagnie Hewa Bora qui s’estécrasé le 8 <strong>juillet</strong> 20<strong>11</strong>. Le présidentJoseph Kabila s’est renduavec quatre ministres au chevetdes blessés hospitalisés àKisangani.

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