AFRIQUE DE L’ESTET AUSTRALEL’Afrique de l’Est et australe compte deplus en plus d’<strong>enfants</strong> ne bénéficiantpas d’une prise en charge parentale,beaucoup ayant perdu un ou deuxparents à cause du SIDA. Dans cetterégion, le mariage des <strong>enfants</strong>, letravail des <strong>enfants</strong> et <strong>les</strong> violencessexistes affectent de très nombreuxjeunes, de même que <strong>les</strong> mutilationsgénita<strong>les</strong> féminines et l’excision(MGF/E) exécutées dans certains pays,bien que la prévalence de cettepratique décline lentement.On estime qu’en Afrique de l’Est et australe, le nombre d’<strong>enfants</strong>de moins de 18 ans ayant perdu un ou deux parents, toutes causesconfondues, est passé de 21,1 millions en 2001 à 24,9 millions en2007, et que 8,7 millions d’entre eux ont perdu un ou deux parentsà cause du SIDA 42 . Dans quatre pays d’Afrique australe (Afriquedu Sud, Lesotho, Swaziland et Zimbabwe), plus d’un quart des<strong>enfants</strong> de moins de 15 ans vivent sans parents; en Namibie, cetteproportion atteint plus d’un tiers 43 .En Afrique subsaharienne, la tradition du placement informel des<strong>enfants</strong>, via la prise en charge par la famille élargie, est devenueun mécanisme salutaire essentiel <strong>pour</strong> faire face à la mortalitéadulte accrue due au SIDA ou autre. Mais <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> communautésatteignent leurs limites et le nombre d’orphelinats et defoyers d’<strong>enfants</strong> augmente à une vitesse alarmante. Le maintiendes <strong>enfants</strong> dans <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> est encouragé par des stratégiesnationa<strong>les</strong> de protection sociale qui luttent contre la pauvreté et<strong>les</strong> nombreux autres effets du VIH et du SIDA. Sur <strong>les</strong> 22 pays dela région, 16 ont fait des progrès dans le développement d’un pland’action national <strong>pour</strong> répondre aux besoins des <strong>enfants</strong> ne bénéficiantpas de prise en charge parentale, et ces plans concernenttous <strong>les</strong> orphelins et <strong>enfants</strong> vulnérab<strong>les</strong>, y compris ceux affectéspar le SIDA 44 .Entre 2001 et 2007, le nombre d’orphelins aaugmenté en Afrique de l’Est et australe, ainsiqu’en Afrique de l’Ouest et centrale.Nombre estimatif d’<strong>enfants</strong> de moins de 18 ans ayant perdu un oudeux parents, toutes causes confondues, en millions4030202001200520072223202425213532303838371076 698 810 1090Moyen-Orient etAfrique duNordECO/CEIAmériquelatine etCaraïbesAfrique del’Ouest etcentraleAfrique del’Est etaustraleAsie del’Est etPacifiqueAsie duSudSource : estimations non publiées de l’ONUSIDA, 2008.24 Progrès <strong>pour</strong> <strong>les</strong> <strong>enfants</strong>
L’Afrique de l’Est et australe compte la plus faibleproportion d’<strong>enfants</strong> enregistrés et <strong>les</strong> plus grandsécarts entre <strong>les</strong> niveaux d’enregistrement des naissancesPourcentage d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans enregistrésL’Afrique de l’Est et australe est la région qui enregistre la plusforte proportion d’<strong>enfants</strong> âgés de 5 à 14 ans qui travaillent :36 %. Toutefois, derrière cette moyenne régionale, se cachent degrandes différences dans le taux de travail des <strong>enfants</strong> par pays,de 9 % au Swaziland à 53 % en Éthiopie.ComoresRwandaAfrique du SudMadagascarZimbabweNamibieBurundiBotswana5860678382787574En moyenne, des progrès ont été réalisés vers l’abandon de laMGF/excision dans la région. Dans l’ensemble, <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> et <strong>les</strong>jeunes femmes sont de moins en moins susceptib<strong>les</strong> que <strong>les</strong>femmes plus âgées de subir des mutilations génita<strong>les</strong> ou l’excision,et <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> risquent beaucoup moins que leurs mères d’êtreexcisées. Fin 2008, l’Afrique du Sud, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenyaet la République-Unie de Tanzanie ont adopté des lois érigeantla MGF/excision en crime, mais dans aucun de ces pays cettelégislation n’a donné lieu à des arrestations ou des <strong>pour</strong>suites 46 .KenyaAfrique de l’Est et australeSwazilandAngolaLesotho3230292648L’Afrique de l’Est et australe vit régulièrement des situationsd’urgence, notamment des guerres et des conflits civils, dessécheresses, des cyclones, des inondations et des épidémies, quiexposent souvent <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> à de plus grands risques de violencesphysiques et sexuel<strong>les</strong>, d’exploitation et de maltraitance 47 .OugandaZambie 10République-Unie de Tanzanie 8Éthiopie 7Somalie 321La prévalence de la MGF/excision enAfrique de l’Est et australe a baisséPourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans ayant été excisées,par groupe d’âge0 %20 %40 %60 %80 %100 %60 %Note : <strong>les</strong> données <strong>pour</strong> le Kenya, l’Afrique du Sud et la République-Unie de Tanzanie necorrespondent pas à la définition standard.Source : enquêtes en grappes à indicateurs multip<strong>les</strong>, enquêtes démographiques etsanitaires et données vita<strong>les</strong> sur l’enregistrement, 2000-2007.40 %5252504744403420 %L’enregistrement des naissances est particulièrement important<strong>pour</strong> <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> vulnérab<strong>les</strong>, y compris ceux qui sont affectéspar le SIDA. Les <strong>enfants</strong> ne bénéficiant pas de prise en chargeparentale, par exemple, peuvent avoir besoin de vérifier leursdroits de propriété <strong>pour</strong> s’assurer un moyen de subsistance. Or,l’Afrique de l’Est et australe affiche le plus faible taux d’enregistrementdes naissances du monde, à savoir 32 %. Elle connaîtégalement <strong>les</strong> plus grandes différences de niveaux d’enregistrementdes naissances entre <strong>les</strong> pays, d’à peine 3 % en Somalie à83 % aux Comores.0 %45-49 ans40-44 ans35-39 ans30-34 ans25-29 ans20-24 ans15-19 ansNote : ces <strong>pour</strong>centages représentent une moyenne pondérée <strong>pour</strong> six des sept paysde la région où <strong>les</strong> MGF/E sont pratiquées par au moins 1 % de la population.Source : enquêtes en grappes à indicateurs multip<strong>les</strong>, enquêtes démographiques etsanitaires et autres enquêtes nationa<strong>les</strong>, 2002-2006.Le nombre de mariages d’<strong>enfants</strong> est élevé dans la région, <strong>les</strong>estimations indiquant que 36 % des femmes de 20 à 24 ans sesont mariées ou mises en union avant l’âge de 18 ans, ce quireprésente 6,5 millions de femmes. Au Malawi et au Mozambique,au moins la moitié des femmes de 20 à 24 ans se sont mariéesou mises en union avant l’âge de 18 ans. Une étude récente surle mariage des <strong>enfants</strong> menée dans deux pays de la région, leKenya et la Zambie, montre que <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> mariées ont un tauxde prévalence du VIH plus élevé que <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> non mariéessexuellement actives 45 .Un bilan de la protection de l’enfant25