14le curieuxSCIENCES POLITIQUESD’après la BnF, il y eut un retirage à la date de 1624, sans doute la remise en vente des exemplaires non écoulés, avec unnouveau titre. Puis les autres éditions sont des reprints modernes. Seule la Bibliothèque de Grenoble signale un exemplaireà la date de 1628, mais on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une mauvaise transcription.Bien avant les travaux de l’abbé de Saint-Pierre, l’ouvrage qui prend son titre du conseiller du roi Pyrrhus (Cynéas, présentépar Plutarque comme le modèle des hommes d’Etat cherchant la paix) forme un plaidoyer éloquent contre le recours à laguerre et en faveur du règlement arbitré des conflits internationaux. C’est en même temps un argumentaire en faveur de lalibre circulation des biens (d’où la liaison faite avec la « liberté du commerce » dès le titre), en liaison avec des instrumentséconomiques communs (monnaie commune ; système unifié des poids et mesures, intervention étatique dans le domaineéconomique). Or, il est couramment admis que le lien étroit entre ces deux aspects -, pacifisme et libéralisme (ou étatisme)économique -, est un acquis du XIXe siècle. La réflexion développée par La Croix est donc manifestement en avance d’un,voire de deux siècles sur l’idéologie ambiante, ce qui est sans doute l’explication de l’extrême rareté de l’ouvrage : tropétranger à la pensée de l’époque, il a probablement été considéré comme un ensemble de divagations semblables à cellesdes « fous littéraires » des XIXe et XXe siècles, et conséquemment laissé dans l’oubli. La pensée « montante » est alorscelle exprimée par son presque-contemporain Jean Bodin (1529-1596) et ses émules les « Politiques » : et elle fait de lasouveraineté exclusive des Etats ou des princes la pierre angulaire de toute construction politique durable. Ce qui lui valutà l’époque discrédit, lui confère évidemment aujourd’hui une valeur d’anticipation assez fascinante, dans la mesure où laréalisation de ses intuitions n’a commencée à voir le jour qu’avec le XXe siècle (Société des Nations, monnaie unique dansun espace non unifié politiquement, interventionnisme économique accru, etc.), et encore fort imparfaitement.En même temps, comme nombre de précurseurs, La Croix n’est pas un météore surgi de nulle part, et ses thèses s’enracinentdans la réalité de son temps : ainsi, c’est son christianisme profond et sérieux qui forme la racine de son pacifisme radical ; lapaix est la valeur suprême des rapports entre les hommes, parce que c’est le don même de Dieu, garanti par le Christ (« Pacemdo vobis, pacem meam do vobis »). Mais prendre cet impératif, facile à lire uniquement dans l’ordre spirituel, comme unappel à régir réellement le temporel des nations, voilà qui est novateur, surtout dans la mesure où sont imaginés un ordreinternational stable fondé sur la recherche de la paix, ainsi qu’une organisation permanente censée la garantir. Le lieu et lemode de cette conférence des princes sont définis : elle doit se tenir à Venise, ou dans un autre Etat de petite dimension, etréunir les souverains eux-mêmes ou du moins leurs délégués : tous les motifs et prétextes de conflits doivent leur être soumis.Le problème de l’inclusion des peuples non chrétiens, censés portés à la conflictualité permanente (Turcs, « Tartares »), dansle système général est également explicitement évoqué.L’auteur lui-même (1590 ? - 1648 ?) est quasiment un inconnu : on le suppose religieux, mais c’est plus une conjecturequ’une certitude.Cf. INED 1252. - Louis-Lucas (Pierre) : Un plan de paix générale et de liberté au XVIIe siècle (P., Tenin, 1919).74- MAISTRE (Joseph de). Essai sur le principe générateur des constitutions politiques et des autresinstitutions humaines. Paris, Société typographique, 1814, in-8, [2]-X-104 pp., demi-veau blond, dos lisseorné de caissons à semis dorés, tranches citron (reliure de l’époque). Bel exemplaire. (B304). 1.000 €Deuxième édition, peu commune, de cet essai politique, rédigé en 1809, au plus creux de l’existence de Maistre, ministrede Sardaigne en Russie, sans moyens et sans appointements, et qui a connu une première sortie en 1810 à l’adresse de Saint-Pétersbourg, rarissime. Il sera ensuite très souvent annexé aux rééditions des Considérations. C’est que les idées développéesici complètent dans un sens plus raisonné ce que le titre le plus célèbre du comte peut avoir de vaticinant.Relié avec 10 autres pièces sur la situation politique de la Restauration, émanant d’auteurs légitimistes :I. SAINT-MORYS (Etienne Bourgevin Vialart de) : Aperçus sur la politique de l’Europe, et sur l’administration intérieurede la France. Paris, L.-G. Michaud, Delaunay et Dentu, février 1815, 106-[2] pp.II. GOUIN (Nicolas-Louis) : Projet de pompe funèbre, qui doit être célébrée en France le 21 janvier de chaqueannée ; imprimé par Le Normant en 1797, et distribué dans Paris et dans tout le royaume. Paris, 1816, 20 pp.III. LEMERCIER (Népomucène-Louis) : Réflexions d’un Français, sur une partie factieuse de l’armée française. Paris,J.-G. Dentu, août 1815, 32 pp.IV. [DAMPMARTIN (Anne-Henri Cabet de) :] Lettre à messieurs de la Chambre des Députés, sur l’éducation publiqueet sur le choix des instituteurs. Paris, 1815, 56 pp.V. <strong>DU</strong>GAS DES VARENNES (Antoine-Marie-Charles) : Sur l’état actuel de la législation et de l’administration des minesen France. Mémoire concernant la proposition faite à ce sujet. [Paris], Hocquet, s.d. [1816], 60 pp.VI. DIGOINE <strong>DU</strong> PALAIS (Alphonse de) : Quelques réflexions sur la situation de la France, et sur la Charte. [Paris], LeNormant, s.d. [1815], 24 pp.VII. LE BOUVIER DESMORTIERS (Urbain-René-Thomas) : Examen de la Charte constitutionnelle de 1814. Paris,Delaunay, 1815, 51 pp.VIII. [MESSEY (Louis-François-Antoine-Nicolas de) :] Mes souhaits pour l’année 1816. Paris, Le Normant, 1815, 24 pp.IX. BEVY (Charles de) : Unique origine des Rois de France, tous issus d’une même dynastie ; ouvrage utile aux vraisFrançais, et à tous ceux qui aiment la vérité, dans lequel on a joint des réflexions sur le philosophisme et sur le rétablissementde l’autel et du trône. Paris, Vauquelin, 1814, 32 pp. - X. Réflexions et voeux d’un électeur du département de l’Aisne, surla loi des élections. Aux Pairs de France. Paris, J.-G. Dentu, 1817, 21 pp.75- MUEL (Léon). Gouvernements, ministères et constitutions de la France de 1789 à 1895. Précis <strong>historique</strong>des révolutions, des crises ministérielles et gouvernementales, et des changements de constitutions dela France depuis 1789 jusqu’en 1890 (...) Avec une lettre-préface de M. E. Boulanger. 5e édition. Paris,Guillaumin, 1895, fort in-8, X-557-144-4 pp., 12 portraits, tableau dépl., index, demi-vélin ivoire, dos lisse,filets dorés, couv. cons. (reliure de l’époque). Bon exemplaire. (B375). 100 €
37, rue Saint-André-des-Arts, Paris (6 è ) 15ÉCONOMIE - FINANCES76- [RABAUT SAINT-ETIENNE]. Considérations sur les intérêts du Tiers-Etat, adressées au peuple desprovinces. Par un propriétaire Foncier. En Languedoc, 1788, in-8, 80 pp., bradel papier marbré (reliuremoderne). (97). 200 €« Nouvelle édition, revue et corrigée ».Jean-Paul Rabaut Saint-Etienne fut élu aux États-Généraux par le Tiers-État du bailliage de la sénéchaussée de Nîmes. À laveille de la tenue de cette assemblée, il se livre dans cet ouvrage à une réflexion préliminaire sur les idées de Loi, de Nationet de Représentation. Il en arrive à la conclusion que le Tiers-État doit être aussi représentatif que les deux autres ordres etceci dans l’intérêt du roi comme dans celui de l’intérêt général.D’un ton modéré, il analyse les privilèges de la noblesse en distinguant privilège d’illustration et privilège d’exemption. Laseconde catégorie est, pour Rabaut, à proscrire car source d’inégalité face à la loi commune.77- Le SÉNAT de l’Empire français. Documents <strong>historique</strong>s sur les membres du premier grand corps del’état. Sous la direction de M. L. Tisseron. Paris, Dentu et chez le directeur, s.d., (1860), 2 tomes en 1 vol.gr. in-8, 360 pp. et 352 pp., index, demi-chagrin vert, dos à nerfs, couv. cons. (reliure moderne). Dos passé.Rousseurs, parfois fortes. (B310). 500 €78- VILLETARD (E.). Histoire de l’Internationale. Fondation de l’Internationale. son organisation. Seschefs réels. Ses théories. Abolition de la propriété, etc. Paris, Garnier Frères, 1872, in-12, 392 pp., broché.Couverture défraîchie. (Ret). 70 €ÉCONOMIE - FINANCES79- ADMINISTRATION des Finances de la République Française, en l’an 8 et en l’an 9. Paris, Imp. de laRépublique, an X, in-4, 99 pp., 3 tableaux dépl., basane fauve, dos lisse orné, roulette en encadrement sur lesplats, coupes et intérieurs guillochés, tranches dorées (rel. de l’époque). Qqs épid. Bon exemplaire. (B386).400 €Relié à la suite:- ADMINISTRATION des Finances de la République Française, an 10. A Paris, Imp. de la République, an XI, 108 pp.- COMPTES généraux du Trésor Public. Recettes et dépenses pendant l’an X. A Paris, Imp. de la République, an XI, 33 pp.- COMPTE général des recettes et dépenses faites par la Caisse centrale du Trésor Public, à Paris, pendant l’an X. A Paris,Imp. de la République, an XI, paginé 35 à 101.- COMPTE des dépenses ordonnancées pour le service des sept ministères pendant l’an X, sur les crédits ouverts pourl’exercice de l’an X et années antérieures. A Paris, Imp. de la République, an XI, 77 pp.80- ADMINISTRATION des Finances de la République Française. An 12. Paris, Imp. de la République, anXIII-(1805), in-4, 144 pp., basane fauve, dos lisse orné, roulette en encadrement sur les plats, coupes etintérieurs guillochés, tranches dorées (rel. de l’époque). Qqs épid. Bon exemplaire. (B386). 400 €Relié à la suite:- COMPTES généraux du Trésor Public. Recettes et dépenses pendant l’an XII. A Paris, Imp. de la République, an XIII,135 pp.- COMPTE des dépenses ordonnancées pour le service des sept ministères pendant l’an X, sur les crédits ouverts pourl’exercice de l’an XII et années antérieures. A Paris, Imp. de la République, an XIII, 129 pp.81- ADMINISTRATION des Finances de la République Française. An XI. Paris, Imp. de la République, anXII, in-4, 136 pp., basane fauve, dos lisse orné, roulette en encadrement sur les plats, coupes et intérieursguillochés, tranches dorées (rel. de l’époque). Reliure noircie, manques aux coiffes, mors supérieur fendu.(B386). 200 €Relié à la suite:- COMPTES généraux du Trésor Public. Recettes et dépenses pendant l’an XI. A Paris, Imp. de la République, an XII, 95 pp.- COMPTE des dépenses ordonnancées pour le service des sept ministères pendant l’an X, sur les crédits ouverts pourl’exercice de l’an XI et années antérieures. A Paris, Imp. de la République, an XII, 100 pp. Page de titre détachée.82- ALMANACH du Commerce de Paris, des départements de la France et des principales villes du monde.De J. de La Tynna, continué et mis dans un meilleur ordre par S. Bottin. Année 1829. XXXIIe année dela publication, XIe de la continuation par l’éditeur actuel. Paris, Au Bureau de l’Almanach du Commerce,s.d., fort in-8, CCCXXXVI-943 pp., demi-basane verte maroquinée, dos lisse, filets dorés (rel. de l’époque).Mors supérieur ouvert sur la moitié du volume. (B385). 300 €
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