16 ORATIO PRO ARCHIA.PLAIDOYER POUR ARCHIAS. 17memoriam flagitare ; et, quum habeas amplissimi viri religionem,integerrimi municipii jusjurandum fidemque, ea,quæ depravari nullo modo possunt, repudiare ; tabulas,quas idem dicis solere corrumpi, desiderare.9. At domicilium Romæ non habuit, is qui, tot annisante civitatem datam, sedem omnium rerum ac fortunarumsuarum Romæ collocavit ? At non est professus. Imovero iis tabulis professus quæ solæ ex illa professione, collegioqueprætorum obtinent publicarum tabularum auctoritatem.V. Nam quum Appii tabulæ negligentius asservatæ dicerentur,Gabinii, quandiu incolumis fuit, levitas, postdamnationem calamitas, omnem tabularum fidem resignasset,Metellus, homo sanissimus modestissimusqueomnium, tanta diligentia fuit, ut ad L. Lentulum prætoremet ad judices venerit . . . . . . . . . . . . . . . .et, tandis que tu as la garantie d’un personnage du plus grandpoids, la foi et le serment d’une ville irréprochable, de rejeter cespreuves, qui ne peuvent être falsifiées en aucune manière, pourréclamer des registres qui, de ton propre aveu, le sont tous les jours.9. Mais Archias n’était pas domicilié à Rome, lui qui, tantd’années avant la loi de Silvanus, avait établi à Rome toute sa fortuneet toutes ses eérances ? Mais il n’a pas fait sa déclaration.Au contraire, il l’a faite dans les registres qui, de tous les registresdes préteurs de cette époque, sont seuls regardés comme authentiques.V. En effet, tandis que ceux d’Appius passaient pour être tenusavec trop de négligence ; tandis que la légèreté de Gabinius, tantqu’il fut en place, et son malheur après sa condamnation, avaientenlevé aux siens toute autorité, Métellus, le plus vertueux et le plusscrupuleux de tous les hommes, apporta tant de soin à cette affaire,qu’il vint trouver le préteur L. Lentulus et les juges pour leur direqu’une flagitarememoriam litterarum ;et, quum habeasreligionemviri amplissimi,jusjurandum, fidemquemunicipii integerrimi,repudiare ea,quæ possunt depravarinullo modo ;desiderare tabulas,quas idem dicissolere corrumpi.9. At is non habuitdomicilium Romæ,qui, tot annisante civitatem datam,collocavit Romæsedemomnium suarum rerumac fortunarum ?At non est professus.Imo vero professusiis tabulisquæ solæex illa professione,collegioque prætorum,obtinent auoritatemtabularum publicarum.V. Namquum tabulæ Appiidicerentur asservatænegligentius,levitas Gabinii,quandiu fuit incolumis,calamitaspost damnationem,resignasset omnem fidemtabularum,Metellus,homo sanissimusmodestissimusqueomnium,fuit tanta diligentia,ut veneritad prætorem L. Lentulumet ad judices,de demander-instammentle témoignage des lettres ;et, quand tu peux avoirla religion (la garantie)d’un personnage d’un-très grand-poids,le serment et la foid’un municipe très intègre,il est ridicule de rejeter ces preuves,qui ne peuvent être falsifiéesen aucune manière ;de demander des registres,que toi-même tu disavoir-coutume d’être altérés.9. Mais lui (Archias) n’eut pasde domicile à Rome,lui qui, pendant tant d’annéesavant le droit-de-cité donné,plaça à Romele siègede toutes ses affaireset de tous ses intérêts ?Mais il n’a pas déclaré.Mais bien plus il a fait-sa-déclarationsur ces registresqui seulsd’après cette déclaration,et le collège des préteurs d’alors,obtiennent l’autoritéde registres publics.V. Carcomme les registres d’Appiusétaient dits être conservésplus négligemment qu’il ne fallait,comme la légèreté de Gabinius,tant qu’il fut conservé,et son malheuraprès sa condamnation,eût enlevé toute la confiancede ses registres,Métellus,l’homme le plus vertueuxet le plus modestede tous,fut d’une si grande exaitudequ’il vintchez le préteur L. Lentuluset chez les juges,
18 ORATIO PRO ARCHIA.PLAIDOYER POUR ARCHIAS. 19et unius nominis litura se commotum esse dixerit. Hisigitur tabulis nullam lituram in nomen A. Licinii videtis.10. Quæ quum ita sint, quid est quod de ejus civitatedubitetis, præsertim quum aliis quoque in civitatibus fueritadscriptus ? Etenim, quum mediocribus multis, et autnulla, aut humili aliqua arte præditis gratuito civitatem inGræcia homines impertiebantur, Rheginos credo, aut Locrenses,aut Neapolitanos, aut Tarentinos, quod scenicisartificibus largiri solebant, id huic summa ingenii præditogloria, noluisse ? Quid ? quum ceteri, non modo post civitatemdatam, sed etiam post legem Papiam a, aliquo modoin eorum municipiorum tabulas irrepserint, hic, qui neutitur quidem illis, in quibus est scriptus, quod semper seHeracleensem esse voluit, rejicietur ?11. Census nostros requiris scilicet. Est enim obscurum,proximis censoribus, hunc cum clarissimo imperatore,L. Lucullo, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .rature qui se trouvait sur un nom lui donnait de l’inquiétude. Or,dans ces registres, il n’y a point de rature sur le nom de Licinius.10. Après des faits si positifs, quelle raison de douter de son droit,surtout quand on le voit inscrit dans plusieurs autres villes ? En effet,quand un grand nombre d’hommes d’un mérite médiocre, sansprofession ou qui n’en avaient que de peu honorables, obtenaientsans effort dans la grande Grèce le titre de citoyen, puis-je croireque Rhége, Locres, Naples ou Tarente, aient refusé à un poëte d’untalent si élevé et si brillant une faveur qu’elles accordaient à descomédiens ? Quoi ! tandis que les autres, non seulement après la loide Silvanus, mais encore après la loi Papia, se sont glissés, on ne saitcomment, dans les registres de ces villes municipales, Archias, quine fait pas usage du titre qu’il possède dans quelques-unes, parcequ’il a toujours voulu appartenir exclusivement à Héraclée, serarepoussé et privé de son droit ?11. Mais tu réclames les tables du cens : comme s’il était douteuxque, sous les derniers censeurs, Archias était à l’armée avec l’illustreet dixeritse esse commotumlitura unius nominis.Igitur his tabulisvidetis nullam lituramin nomen A. Licinii.10. Quum quæ sint ita,quid estquod dubitetisde civitate ejus,præsertimquum fuerit adscriptusin aliis civitatibus quoque ?Etenim, quum in Græciahomines impertiebanturcivitatem gratuitomultis mediocribus,et præditisaut nulla arte,aut aliqua humili,credo Rheginos,aut Locrenses,aut Neapolitanos,aut Tarentinosnoluisse largirihuic præditosumma gloria ingenii,id quod solebantartificibus scenicis.Quid ? quum ceteri,non modopost civitatem datam,sed etiampost legem Papiam,irrepserint aliquo modoin tabulaseorum municipiorum,hic rejicietur,qui ne utitur quidem illis,in quibus est scriptus,quod voluit semperse esse Heracleensem ?10. Scilicetrequiris nostros census.Est enim obscurum,proximis censoribus,hunc fuisse apud exercitumet leur ditsoi être émude la rature d’un-seul nom.Ainsi sur ces registresvous ne voyez aucune raturesur le nom d’A. Licinius.11. Puisque ces choses sont ainsiquelle raison existepour que vous doutiezde la qualité-de-citoyen de lui,surtoutpuisqu’il a été inscritdans d’autres villes aussi ?En effet, quand dans la grande Grèceles hommes accordaientle titre-de-citoyen gratuitementà beaucoup d’hommes médiocres,et doués (occupés)ou de nulle profession,ou de quelque profession basse,je crois les habitants de-Rhége,ou ceux de-Locres,ou ceux de-Naples,ou ceux de-Tarenten’avoir pas-voulu accorderà celui-ci douéd’une très grande gloire de talent,ce qu’ils avaient-coutume d’accorderà des artistes scéniques.Quoi ? lorsque les autres,non-seulementaprès le titre-de-citoyen donné,mais encoreaprès la loi Papia,se sont glissés de quelque manièredans les registresde ces municipes,celui-ci sera rejeté,lui qui ne se sert pas même de ceux,sur lesquels il est inscrit,parce qu’il a voulu toujourslui être citoyen d’-Héraclée ?11. Sans doutetu demandes nos recensements.Il est en effet obscur,sous les derniers censeurs,celui-ci avoir été à l’armée