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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne - Lecteurs.com

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Guil<strong>la</strong>ume le Conquérant, n’ayant rien à redouter <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Br<strong>et</strong>agne</strong>, dontle nouveau souverain ne songeait qu’à se faire <strong>de</strong>s amis, l’envoya prier<strong>de</strong> lui prêter son assistance pour s’emparer <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne d’Angl<strong>et</strong>erre.Hoël lui donna <strong>de</strong>s fantassins <strong>et</strong> <strong>de</strong>s cavaliers <strong>com</strong>mandés par <strong>la</strong> plusbril<strong>la</strong>nte noblesse <strong>de</strong> <strong>Br<strong>et</strong>agne</strong> : son propre fils, A<strong>la</strong>in Fergent, l’héritierprésomptif <strong>de</strong> son duché, menait au <strong>com</strong>bat <strong>de</strong> Hasting l’une <strong>de</strong>s troisdivisions qui <strong>com</strong>posaient l’armée <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume. Le Normand reconnutses services en lui donnant <strong>de</strong>s terres considérables, <strong>et</strong> tous les seigneursbr<strong>et</strong>ons qui s’étaient distingués furent ré<strong>com</strong>pensés par <strong>la</strong> concession <strong>de</strong>grands fiefs, dont le conquérant fit insérer les titres dans un livre ouchartrier général, nommé le Domesday Book.Hoël V étant mort le 10 avril 1084, A<strong>la</strong>in Fergent, l’aîné <strong>de</strong> ses enfants,lui succéda.Suivant <strong>la</strong> coutume <strong>de</strong> ce temps, les voisins d’A<strong>la</strong>in VI mirent son courageà l’épreuve, mais sans résultat pour eux. Guil<strong>la</strong>ume le Conquérant,admirant sa valeur, offrit son amitié au duc <strong>de</strong> <strong>Br<strong>et</strong>agne</strong>, <strong>et</strong> lui proposamême <strong>la</strong> main <strong>de</strong> sa fille Constance. A<strong>la</strong>in, honoré d’une si glorieuse alliance,n’eut gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> refuser : <strong>la</strong> duchesse entra en <strong>Br<strong>et</strong>agne</strong>, aux acc<strong>la</strong>mationsdu peuple, qui regardait ce mariage <strong>com</strong>me un gage <strong>de</strong> paix <strong>et</strong><strong>de</strong> prospérité. Mais, après quatre années d’union, Constance mourutsans enfants, suivant à peu <strong>de</strong> distance son redoutable père.La fin du XI e siècle fut signalée par <strong>de</strong>s maux infinis, résultats <strong>de</strong>s querellesinsensées qui s’élevaient entre les princes <strong>et</strong> qui accab<strong>la</strong>ient lespeuples. Un tremblement <strong>de</strong> terre épouvanta tous les esprits, <strong>et</strong> leur enleval’énergie nécessaire pour remédier à l’excès <strong>de</strong> <strong>la</strong> misère publique.On regarda <strong>la</strong> fin du mon<strong>de</strong> <strong>com</strong>me prochaine ; ou se pressa <strong>de</strong> toutesparts dans les églises ; on fit <strong>de</strong> riches donations aux monastères. Lesriches vou<strong>la</strong>ient mourir en habit <strong>de</strong> religion, <strong>et</strong> leurs femmes sous levoile <strong>de</strong>s recluses. Beaucoup <strong>de</strong> cultivateurs abandonnèrent les travaux<strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne ; <strong>et</strong>, après un été humi<strong>de</strong> <strong>et</strong> orageux, le peu <strong>de</strong> semenceque l’on avait confié à <strong>la</strong> terre ayant manqué, une dis<strong>et</strong>te générale se déc<strong>la</strong>raen France, en <strong>Br<strong>et</strong>agne</strong>, en Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> dans presque toutel’Europe. Les couvents avaient <strong>de</strong> très-gran<strong>de</strong>s provisions, qu’ils distribuèrentavec générosité, ou qu’ils vendirent à bas prix ; mais ces ressourcesune fois épuisées, les familles même les plus aisées se virent livréesaux horreurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> famine. Une ma<strong>la</strong>die contagieuse qui se déc<strong>la</strong>ravint ajouter à ces causes <strong>de</strong> désespoir : il fal<strong>la</strong>it, <strong>com</strong>me au temps <strong>de</strong> David,périr, ou par le g<strong>la</strong>ive, ou par <strong>la</strong> faim, ou par le fléau <strong>de</strong> <strong>la</strong> peste.« Que <strong>de</strong> <strong>la</strong>rmes furent répandues ! s’écrie un vieil historien ; que <strong>de</strong> gémissementss’élevèrent au ciel ! Que <strong>de</strong> liens brisés sur <strong>la</strong> terre donnèrent43

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