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ActuFormation des maîtresCompagnonnage ou professionnalisation?Les décisions àvenir sur lesmasters et lesconcours doiventassurer uneformation professionnelledequalité.Enseignants maîtres formateurs:quel devenir?L’existence des PEIMF, à la fois praticiens et formateurs,est une spécificité de la formation des enseignantsdu premier degré. Le risque de leur disparitionavec la réforme de la formation des maîtres etla disparition d’une réelle formation professionnellefait courir le danger d’un éloignement encore plusgrand entre la formation et le terrain. Quelle seraleur place dans la nouvelle architecture de la formation?En septembre 2010, les enseignants admis auconcours seront immédiatement mis « en situationd’enseignement à temps plein avec l’aide etle soutien de professeurs expérimentés », ce quisignifie qu’ils n’auront reçu aucune formationprofessionnelle en dehors de leur cursus! C’estavec le recrutement au niveau master, le pointprincipal de la réforme de la formation des enseignants,annoncée par le président de laRépublique le 2 juin, suivie par un communiquédu Conseil des ministres. Cette réforme annoncéesans concertation etdans la précipitationaura des effets dès cetterentrée puisque les étudiantsdoivent s’inscriredans des cursus quin’existent pas encore !Dès le début la communautééducative s’estémue du risque de disparitionde formationprofessionnelle (voirFSC n° 315). Le manque de référence auxIUFM, dont on sait qu’ils doivent évoluer, estsymbolique d’une conception qui vise à privilégierles formations disciplinaires et qui va àl’encontre de ce qui se passe dans les pays européens.Aucune des questions importantes sur lescontenus des masters et des concours n’est tranchée.Les IUFM et les universités devront dansl’urgence réfléchir sur des sujets dont la complexitésemble échapper au ministre. La FSU ademandé immédiatement l’ouverture de négociations,en défendant l’idée de préserver uneformation professionnelle de qualité, parce que« le métier d’enseignant est un métier qui s’apprend».Les syndicats de la FSU font partie des 500 signatairesqui ont lancé un appel « pour une formationdes enseignants de haut niveau dans desIUFM rénovés » et qui appellent à l’organisationd’États généraux de la formation le 4 octobre àla Sorbonne. En tout état de cause, il est urgentde prendre sérieusement le temps de la réflexion!Daniel LabaquèrePatrick Baranger: « préserver la formation professionnelle »12Quelle est votre réaction après les annoncesministérielles sur la formation?Des réunions sont programmées à larentrée pour discuter du contenu desmasters et des concours. Notre préoccupationactuelle est de préserver uneformation professionnelle de qualité.Nous sommes attachés au master maisnous aurions préféré que le recrutementpar concours précède la formation,comme c’est le cas pour les ingénieurs ou les médecins.Quels écueils les masters devront-ils éviter?Ils devront comporter une réelle formation professionnelle maisaussi prendre en compte les étudiants qui seront diplômés mais quine réussiront pas le concours et donc offrir une ouverture professionnelleplus large. Concernant le premier degré, il faudra tenircompte des difficultés actuelles rencontrées lors de la création delicences pluridisciplinaires. Avec un effet important d’appel d’air,elles peuvent fragiliser certaines filières traditionnelles et créer desfilières ghetto. Le montage des formations pour le premier degrésera extrêmement complexe. Le référentiel de compétences doitrester un point d’appui.Les décisions qui seront prises quant au concours serontPatrickBaranger estprésident de laConférence desdirecteursd’IUFM(CDIUFM)importantes…En effet, il faudra absolument qu’il soitbien plus professionnalisé dans sesépreuves qu’il n’était auparavant. Noussavons bien ce qu’induit le dispositif terminalsur la formation en amont. C’estdonc une condition essentielle pour préserverune formation professionnelle.Le ministre a annoncé qu’après la réussiteau concours, les enseignants n’auraient qu’une formationpar compagnonnage, avec un enseignant expérimenté. Qu’enpensez-vous?Si le compagnonnage n’est a priori pas à rejeter, nous avons de sérieusesréticences. Tout d’abord ce modèle suppose une cultureprofessionnelle unifiée, c’est-à-dire que les enseignants partagentles mêmes valeurs et les mêmes pratiques. C’est loin d’être le cas,comme le montrent les débats actuels. Le compagnonnage supposeaussi de travailler ensemble, et non l’un après l’autre, ce qui malgréles injonctions de travail en équipe ne correspond pas à la culturede l’école. Il serait aussi important de voir plusieurs pratiqueset plusieurs maîtres. Enfin, à l’heure où l’on sait qu’il faudras’adapter encore plus aux mutations sociales, évoluer et s’engagerdans la voie de l’innovation, on ne peut pas prendre le risque degénérer une reproduction des pratiques à l’identique.

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