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Ce qu'ils en disent - JIQHS

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1) (Re)Voir l’ess<strong>en</strong>tiel : se réapproprier la dim<strong>en</strong>sion RHOù l’on voit que les démarches qualité/sécurité, qu’elles soi<strong>en</strong>t empiriques ou sci<strong>en</strong>tifiques,r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t les exig<strong>en</strong>ces « ressources humaines »… Elles ont intégré les questionsd’éthique et de bi<strong>en</strong>traitance, elles devront <strong>en</strong> outre intégrer le critère d’effici<strong>en</strong>ce locale etglobale, ainsi que celui de la qualité de vie des professionnels. On avance souv<strong>en</strong>tl’argum<strong>en</strong>t de la situation financière ou morale : on fait avec le budget disponible ou suite àla pression du CHSCT. Erreur : il faut le faire d’abord pour des raisons sci<strong>en</strong>tifiques. On a vu,lors de ces <strong>JIQHS</strong> 2012, qu’il existe de nombreuses pistes pratiques, méconnues,insuffisamm<strong>en</strong>t déployées. <strong>Ce</strong> sera un combat stratégique : le soin, l’économique et l’humainne sont pas à opposer mais à relier !<strong>Ce</strong> sont les pati<strong>en</strong>ts qui le dis<strong>en</strong>tEn séance plénière, Pascal DUFOUR, directeur des soins, de la qualité et de la gestion desrisques, CH H<strong>en</strong>ri Ey, Eure & Loire, prés<strong>en</strong>te son interv<strong>en</strong>tion sur le thème : « Et si onpr<strong>en</strong>ait vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte la parole des usagers ? »Les palmarès médiatiques compar<strong>en</strong>t utilem<strong>en</strong>t les structures hospitalières. Mais ilsdévelopp<strong>en</strong>t la marchandisation de la santé. Or il existe une corrélation non marchande<strong>en</strong>tre le bi<strong>en</strong>-être au travail des professionnels, leur motivation et la qualité et la sécurité dessoins. L’étude prés<strong>en</strong>tée id<strong>en</strong>tifie un « cercle vertueux systémique » : l’attractivité d’unétablissem<strong>en</strong>t de santé est liée à l’attractivité des professionnels et à la qualité et à lasécurité des soins disp<strong>en</strong>sés. Il est mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce grâce à un outil de mesure etd’évaluation d’attractivité d’un établissem<strong>en</strong>t, le score EQAR, construit <strong>en</strong> intégrant desindicateurs relatifs aux champs de l’Environnem<strong>en</strong>t, de la Qualité et de la sécurité des soins,de l’Activité et de la performance et des Ressources humaines. <strong>Ce</strong> score, testé surMédecine, Chirurgie et Obstétrique (MCO), repr<strong>en</strong>d une partie des indicateurs de l’ANAPtout <strong>en</strong> intégrant ceux id<strong>en</strong>tifiés par les usagers. Résultat de leurs att<strong>en</strong>tes : « Des soins dequalité et sécurisés réalisés par des professionnels compét<strong>en</strong>ts, aimables et <strong>en</strong> nombresuffisant, l’<strong>en</strong>semble devant contribuer à optimiser la santé de la population ». Relisez bi<strong>en</strong>ce scoop : les ressources humaines, pour les usagers, sont le principal facteur d'attractivité !n°1 : « Un personnel qualifié et <strong>en</strong> nombre suffisant » = 100%n°2 : « Des professionnels aimables et accueillants » = 94%Loin derrière on trouve :n°8 : « Valorisé par la HAS pour la qualité et la sécurité des soins » = 65%n°14 : « Qui fait partie des classem<strong>en</strong>ts réalisés par la presse » = 29%Voilà un travail qui remet les idées <strong>en</strong> place ! Inspirons-<strong>en</strong> nous tous.Le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre qualité des soins et qualité de vie au travail est évid<strong>en</strong>t. Pourtant lesaméliorations et le changem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général n'apport<strong>en</strong>t pas que des solutions, ils <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>taussi du stress. Les nouvelles obligations impos<strong>en</strong>t aux CHSCT de se prononcer sur lestress et la qualité de vie au travail, <strong>en</strong> annexe du docum<strong>en</strong>t unique. Qu'est-ce qu'unegestion des RH de qualité du point de vue des salariés ? Voici des pistes remarquables pourprogresser.Stressé dès les études <strong>en</strong> médecinePeut-on relier le stress initial des étudiants <strong>en</strong> médecine au futur burn out des médecins? LeDr Donata MARRA, psychiatre GHU Pitié-Salpêtrière, présid<strong>en</strong>te du bureau-interfaceprofesseurs-étudiants de la faculté de médecine Pierre et Marie Curie, Paris, rappelle l’étudeSESMAT (2003) : taux élevés de burn-out, d’abandon de la profession, de besoin d’unsouti<strong>en</strong> psychologique, de la peur de l’erreur, de suicides. Les études de médecine sontdifficiles : charge de travail, durée, exam<strong>en</strong>s et concours, sans oublier le stress lié à lapratique de la médecine. Plusieurs études internationales indiqu<strong>en</strong>t une préval<strong>en</strong>ce nonnégligeable de troubles anxio-dépressifs concernant jusqu’à 30% des étudiants.« L’expéri<strong>en</strong>ce acquise dans notre Faculté par la mise <strong>en</strong> place d’un Bureau-Interface-Professeur-Etudiant (BIPE) dont l’un des objectifs est la détection, l’évaluation et l’ori<strong>en</strong>tationdes étudiants <strong>en</strong> difficulté confirme la nécessité de mettre <strong>en</strong> place, comme pour less<strong>en</strong>iors, des structures dédiées. Comme leurs aînés, les étudiants consult<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>tRisques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 2/21


• Valoriser les réalisations de l’établissem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t celles r<strong>en</strong>forçant la maîtriseles risques, le managem<strong>en</strong>t de l’établissem<strong>en</strong>t et des secteurs d’activité, la continuitéde la démarche d’amélioration de la qualité, les approches c<strong>en</strong>trées sur le pati<strong>en</strong>t• Intégrer les indicateurs du Plan Hôpital Numérique dans la certification (sans surcroîtde travail, ces indicateurs HN faisant déjà l’objet d’une remontée annuelle via lesCPOM)François BERARD, Chef du service certification des établissem<strong>en</strong>ts de santé – HAS, et le DrPatrick NACHIN, Expert Visiteur – HAS poursuiv<strong>en</strong>t le dialogue avec la salle : la visite decertification se distinguera par deux innovations.• La méthode du pati<strong>en</strong>t traceur (préparation et conduite de l’évaluation sur la base dedossiers réels : les pati<strong>en</strong>ts sont choisis par les experts-visiteurs <strong>en</strong> concertation avecl'équipe, ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des situations cliniques complexes et se trouv<strong>en</strong>t prochesde la sortie)• Les audits des trois types de processus (pilotage et managem<strong>en</strong>t, prise <strong>en</strong> chargedes pati<strong>en</strong>ts, supports)Enfin plusieurs modalités de préparation seront possibles :• L’autoévaluation à partir du manuel,• Une autre type de démarche d’amélioration permettant la satisfaction aux att<strong>en</strong>tes dela certification le jour de la visite (les innovations sont permises, à partir du mom<strong>en</strong>toù elles amélior<strong>en</strong>t les résultats),• Les projets de structuration des parcours dans les secteurs d’activité,• L’utilisation des deux nouvelles méthodes de visite pour se préparer (pati<strong>en</strong>t traceuret audits de processus)Les participants profit<strong>en</strong>t du retour d’expéri<strong>en</strong>ce de Nassera CHEVALIER, RQ du CHd’Arg<strong>en</strong>teuil. Au cours des échanges, on note :• L’importance des PEP• L’illusion de l’allègem<strong>en</strong>t de la visite, même avec un périmètre restreint• La nécessaire liste des élém<strong>en</strong>ts de preuve• Le côté pratique incontestable de SARA• La i-certification : disponibilité et très bon accueil même si l’accompagnem<strong>en</strong>t est peupersonnalisé.Pr<strong>en</strong>ds ma place de pati<strong>en</strong>t : vivre l'expéri<strong>en</strong>ce du parcours pati<strong>en</strong>t et aiderl'établissem<strong>en</strong>t à progresser [Trophée FHP]Aux Etats Unis, un programme de Shadowing, qu'on pourrait traduire par « suivre le pati<strong>en</strong>tcomme son ombre », consiste à faire faire aux Internes le parcours du pati<strong>en</strong>t <strong>en</strong> le suivantpas à pas, puis <strong>en</strong> retirer des actions d'amélioration collective autant que des <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tspersonnels. Mais cette idée a déjà son application <strong>en</strong> France.En France, Corinne FAU, directrice et Nathalie CHAINE, cadre de santé, du CRRF L’EauVive, c<strong>en</strong>tre de rééducation et réadaptation fonctionnelles, dans les Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce, ont développé un programme original, né de l’implication de deux anci<strong>en</strong>s pati<strong>en</strong>tsdu c<strong>en</strong>tre, qui vise à mieux cerner les att<strong>en</strong>tes et les besoins des malades. P<strong>en</strong>dant 24H,des professionnels de santé volontaires se mett<strong>en</strong>t à la place des pati<strong>en</strong>ts et suiv<strong>en</strong>t leparcours complet : de l’admission à la prise <strong>en</strong> charge rééducative, <strong>en</strong> passant par les bilansde santé et la mise <strong>en</strong> place de toutes les aides techniques et humaines liées à la pathologiechoisie. Un résultat de ce test a montré, par exemple que le flux d'informations que le pati<strong>en</strong>treçoit est ... indigeste ! En pr<strong>en</strong>ant la place du pati<strong>en</strong>t, le professionnel met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce desproblèmes internes souv<strong>en</strong>t simples et peu coûteux à résoudre. Une sorte d'audit innovant,préfigurateur de la logique du pati<strong>en</strong>t traceur grâce auquel les professionnels découvr<strong>en</strong>t...« Ils ont découvert l'<strong>en</strong>droit du décor ! » résume un directeur, visiblem<strong>en</strong>t intéressé pas laformule. Plusieurs fois récomp<strong>en</strong>sé, le projet fait aujourd'hui figure de modèle. Une bonneidée pratique... qui ne demande qu'à faire école.Dynamique du signalem<strong>en</strong>t externe des INL’interv<strong>en</strong>tion du Pr Christian RABAUD, PUPH, CCLIN-Est, et du Dr M. Matthieu LLORENS,CHR de Metz Thionville, avec l'INVS ont effectué un exposé pédagogique et complet où l’onvoit bi<strong>en</strong> que la qualité, la sécurité et l’hygiène emprunt<strong>en</strong>t les mêmes concepts etconcour<strong>en</strong>t au déploiem<strong>en</strong>t d’un même éco-système global et cohér<strong>en</strong>t. Depuis fin 2011, leRisques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 7/21


La sécurité médicam<strong>en</strong>teuse et DM : <strong>en</strong>core beaucoup à appr<strong>en</strong>dreAvec plusieurs ateliers et séances découvertes, les <strong>JIQHS</strong> 2012 ont proposé tout un cursuspédagogique et sci<strong>en</strong>tifique sur ce thème. Il a permis aux participants d’actualiser leursconnaissances dans un délai court, de suivre un conc<strong>en</strong>tré de retours d’expéri<strong>en</strong>ces, dedialoguer avec les établissem<strong>en</strong>ts francophones, la HAS et l’ANAP. Le succès de cedispositif a incité le comité sci<strong>en</strong>tifique à structurer les <strong>JIQHS</strong> 2013 sur ce modèle. <strong>Ce</strong>lles-ciproposeront <strong>en</strong> effet six cursus pédagogico-sci<strong>en</strong>tifiques complets au lieu d’une mosaïqued’ateliers couvrant tous les sujets.Construire un référ<strong>en</strong>tiel europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> pharmacie hospitalièreJacques DOUCHAMPS et Marie-Cécile COPEE, pharmaci<strong>en</strong>s du CHU de Charleroi et RémyCOLOMP, pharmaci<strong>en</strong> du CHU de Nice ont comparé les référ<strong>en</strong>tiels SFPC (France), RQPH(Suisse) et MAEIA (Belge). On a pu ainsi repérer leurs points forts respectifs et leurcomplém<strong>en</strong>tarité pratique dans la perspective utile d’un modèle global commun de lapharmacie hospitalière, perspective qui donnerait une base solide à la coopération desdiffér<strong>en</strong>tes activités pharmaceutiques francophones.Cartographier les risques<strong>Ce</strong>tte cartographie des risques est dev<strong>en</strong>ue une condition déterminante de la sécurisation dela chaine du médicam<strong>en</strong>t. Pour Natacha HURET, du CHS T. Roussel, à Montesson (78) etSophie GARCELON, responsable de l'activité conseil à la SHAM, l'apport méthodologiqueassure rigueur et efficacité d'une part, mais aussi dialogue et pédagogie d'autre part. « J’aibi<strong>en</strong> apprécié le retour d’expéri<strong>en</strong>ce car <strong>en</strong> cours de démarche, une visite d'inspection a étéimposée par l'ARS. On a vu comm<strong>en</strong>t la cartographie et les actions de sécurisation qu'elleinduit ont apporté de la sérénité au cours de l’audit des tutelles. C’est rassurant ! » révèle unétudiant qualité gestion des risques. En clair, avec la cartographie, non seulem<strong>en</strong>t on aréduit les risques mais on dédramatise aussi l'inspection !Déclarer et traiter régulièrem<strong>en</strong>tDepuis trois ans, on passe <strong>en</strong> revue tous les types de cas possibles et on <strong>en</strong> choisit un oudeux qu'on traite de façon pratique, témoigne Françoise DECROZALS, pharmaci<strong>en</strong>, del’Institut d'oncologie Sainte-Catherine (ESPIC), à Avignon. Le CREX valide de nouvellesactions et certains cas sont r<strong>en</strong>voyés <strong>en</strong> RMM. L'ambiance est bonne : c'est « hyperimportant » ajoute-t-elle. « Il faut rester vigilant à ne jamais pointer la faute sur telle personneou tel service. » Y vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t médecins, soignants, préparateurs, aides-soignants,pharmaci<strong>en</strong>s, bref tous les corps de métier. Nous y recevons toujours des invités. Le reculsur les problèmes facilite la prise de consci<strong>en</strong>ce des phénomènes qui conduis<strong>en</strong>t à l'erreurou à des événem<strong>en</strong>ts indésirables. <strong>Ce</strong>la nous aide à nous réorganiser, à modifier lesapplications informatiques, à changer les protocoles, à décider de nouvelles formations. « Ilsne sont pas restés cloisonnés : tout le circuit du médicam<strong>en</strong>t y est passé : le matériel, leschimio, la douleur, la prescription, l'administration, etc. Peu à peu, ils tomb<strong>en</strong>t sur desélém<strong>en</strong>ts restés invisibles. Par exemple, la programmation de la pompe à morphine. ». Leservice qualité les aide beaucoup. Il diffuse une information crédible aux chefs de service« C'est pour cela que les g<strong>en</strong>s continu<strong>en</strong>t de s'y investir ! » lance un participant. <strong>Ce</strong>rtes, ondoit sûrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core « sous-déclarer » mais nous <strong>en</strong> sommes tout de même à 30 par mois.témoigne Charlotte MEYRIEUX, responsable qualité / risques. On construit collectivem<strong>en</strong>td'une culture de l'erreur dans la durée. Les check-lists fonctionn<strong>en</strong>t mieux. Collectivem<strong>en</strong>t,nous produisons un travail vraim<strong>en</strong>t utile. En clair, avec ce type de CREX m<strong>en</strong>suel, ondédramatise l'erreur !Se focaliser sur les principaux risques médicam<strong>en</strong>teuxEn Touraine, l'OMEDIT <strong>Ce</strong>ntre s'est positionné comme une cellule d'appui, une ressourcepour mutualiser les expéri<strong>en</strong>ces mais aussi comme un guide qui conduit ses randonneurs…vers les sommets. Il aide les établissem<strong>en</strong>ts (MCO, SSR, HAD, Santé m<strong>en</strong>tale, EHPAD) àmettre <strong>en</strong> place les trois composantes clés d'une sécurisation médicam<strong>en</strong>teuse progressive,globale, maîtrisée.- avec des outils pratiques sur le terrain, simples, opérationnels, efficaces- avec des formations action qui dot<strong>en</strong>t les acteurs de compét<strong>en</strong>ces clés pour avoir desrésultats et être reconnus <strong>en</strong> interne- avec l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t institutionnel dans une approche globale et pér<strong>en</strong>ne, formalisé dans une"politique du médicam<strong>en</strong>t".Risques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 10/21


Au cours des formations actions (13 sessions de formation = 300 professionnels fortem<strong>en</strong>timpliqués), les établissem<strong>en</strong>ts mutualis<strong>en</strong>t leurs expéri<strong>en</strong>ces et dynamis<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dechacun. Mary-Christine LANOUE, coordonnateur : on se conc<strong>en</strong>tre sur l’ess<strong>en</strong>tiel : lesmédicam<strong>en</strong>ts à risques, l’<strong>en</strong>fant, le pati<strong>en</strong>t âgé, les injectables, les chimiothérapies,l’anesthésie. Le dialogue avec la salle se prolonge sur la boîte à outils (exemple de politiqued’amélioration de la qualité de la prise <strong>en</strong> charge médicam<strong>en</strong>teuse du pati<strong>en</strong>t, Aide àl’élaboration d’une liste de médicam<strong>en</strong>ts à risque, Guide pour les Bonnes Pratiques dePrescription Médicam<strong>en</strong>teuse pour pati<strong>en</strong>t hospitalisé, sortant ou vu <strong>en</strong> consultation externe,le tout disponible sur www.omedit-c<strong>en</strong>tre.fr). En clair, <strong>en</strong>semble on a dédramatisé les<strong>en</strong>jeux !Sécuriser les dispositifs médicauxNous ne m<strong>en</strong>tionnerons ici que les points clés du très riche atelier sur les DM :Majid TALLA, manager, ANAP, prés<strong>en</strong>te l’outil Inter Diag Dispositifs Médicaux : pour unevision globale des risques notamm<strong>en</strong>t ceux liés aux DM ordinaires, largem<strong>en</strong>t diffusés etinsuffisamm<strong>en</strong>t maîtrisés.Dominique THIVEAUD, Euro-Pharmat et CHU de Toulouse, prés<strong>en</strong>te la démarche poursécuriser et optimiser le circuit des DMI, dispositifs médicaux implantables.Josseline BERTRAND-BARAT, responsable des matériovigilances, CHU de Bordeaux,prés<strong>en</strong>te une vigilance active, animée par des référ<strong>en</strong>ts sur le terrain et structurée,notamm<strong>en</strong>t pour les DM à risques avec l’exemple de la perfusion mal faite.Jean-Patrick SALES, directeur délégué, HAS, prés<strong>en</strong>te le nouveau cadre réglem<strong>en</strong>taire quipousse à une surveillance active des DM.Améliorer a priori la prescriptionComm<strong>en</strong>t optimiser la prise de décision thérapeutique pour les médicam<strong>en</strong>ts à forte valeurajoutée ? Comm<strong>en</strong>t faciliter l’accès aux recommandations et les intégrer dans la pratique ?Voici la prés<strong>en</strong>tation de dix ans de travail, par Christian GUILLAUDIN, pharmaci<strong>en</strong> du CHd'Ag<strong>en</strong>. On se focalisera sur les ordonnances nominatives docum<strong>en</strong>tées, c'est-à-direargum<strong>en</strong>tées qui constitu<strong>en</strong>t un progrès indéniable. « Je vais m’<strong>en</strong> inspirer, car c’est facile àimplanter : les prescripteurs coch<strong>en</strong>t des items, ils évit<strong>en</strong>t des risques d’erreur et l’applicationassocie automatiquem<strong>en</strong>t le guide de la posologie. Un bon nombre de cas sont complexes !<strong>Ce</strong>tte check-list apporte une véritable aide instantanée aux médecins et aux soignants » Eneffet, ajoute l’interv<strong>en</strong>ant, elles cumul<strong>en</strong>t les approches éducatives et restrictives. Ladémarche a permis égalem<strong>en</strong>t de faire des fiches de bon usage partagées <strong>en</strong>treprescripteurs et soignants : <strong>en</strong> médicam<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> exam<strong>en</strong>s spécialisés, <strong>en</strong> surveillance despati<strong>en</strong>ts. Des économies notables ont été obt<strong>en</strong>ues par exemple sur les pansem<strong>en</strong>ts) ! Descas spécifiques sont égalem<strong>en</strong>t mieux traités, comme les escarres ou le sous-usage decertains médicam<strong>en</strong>ts, etc. Tous les travaux sont <strong>en</strong> ligne sur www.pharmacie-ch-ag<strong>en</strong>.com :une mine de connaissances avec ses revues de bonnes pratiques cliniques, sesordonnances nominatives guidées, ses EPP, ses processus qualité.Améliorer a posteriori la prescriptionLes ordonnances constitu<strong>en</strong>t a posteriori un gisem<strong>en</strong>t de progrès considérable. Parce qu'ilexiste un risque invisible et que nous pouvons de mieux <strong>en</strong> mieux le cerner, dans le respectdes principes de la connaissance du risque et des erreurs, dans le respect du principe de lanon recherche de coupable. Le travail prés<strong>en</strong>té par le Dr Fabrice LAGRANGE, présid<strong>en</strong>t duCLIN, CH La Charité sur Loire, EPSM Pierre-Lôo, MAS et IME de La Charité, a fait l'objetd'une bourse nationale et <strong>en</strong> a été lauréat <strong>en</strong> 2006.Dans le cadre d’un circuit informatisé du médicam<strong>en</strong>t, on a mis <strong>en</strong> place la gestionélectronique des ordonnances. Nous extrayons des données nouvelles fort méconnues surles risques et l'iatrogénie de la prescription. Par exemple, pour 1000 pati<strong>en</strong>ts ayant tellecaractéristique, on mesure le taux d'ordonnances insuffisamm<strong>en</strong>t sécurisées au regard desbonnes pratiques cliniques. <strong>Ce</strong>la ouvre le dialogue. Les médecins s'interrog<strong>en</strong>t, questionn<strong>en</strong>tla pharmacie et reçoiv<strong>en</strong>t les réponses à leur requête. La pharmacie leur produit telindicateur qui pour eux a du s<strong>en</strong>s : il a un véritable intérêt médical et soignant.Conséqu<strong>en</strong>ce : les prescripteurs demand<strong>en</strong>t de nouvelles requêtes et <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t ainsil'amélioration continue.Eviter la routine et le risque : l'administration du médicam<strong>en</strong>t,Risques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 11/21


L'administration du médicam<strong>en</strong>t conjugue la routine et le risque. Pour la fiabiliser, quelquesprincipes ont été formulés dans le guide de la HAS. Quel est le chemin qui conduit à lamaîtrise collective de ces principes ?Stéphanie CLAVEL, pharmaci<strong>en</strong>, CH de Chartes, et Yasmine SAMI, HAS, pilote du guide surl'administration du médicam<strong>en</strong>t, sont parties de l’expéri<strong>en</strong>ce de terrain. Un bon exemple vautmieux qu'un long discours. Il y a <strong>en</strong>core peu, voici ce que l’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dait : « avant de vouloirfaire un audit sur l’administration des médicam<strong>en</strong>ts, ayez déjà une disp<strong>en</strong>sationpharmaceutique sans erreur ! » Après avoir rappelé les règles de sécurisation del'administration du médicam<strong>en</strong>t, le binôme a surtout dialogué avec la salle sur les idéespratiques pour que chaque établissem<strong>en</strong>t trouve sa voie, compte t<strong>en</strong>u de sa culture, de sesprofessionnels et de ses pati<strong>en</strong>ts, comme <strong>en</strong> ce qui concerne LE gros problème desmédicam<strong>en</strong>ts injectables. « Avec les exemples, c’est concret ! dit <strong>en</strong> sortant un cadre desanté de l’AP-HP. On voit qu’on vit les mêmes problèmes » « Et moi ça m’a rassuré, luirépond sa voisine, qui la connaît visiblem<strong>en</strong>t de longue date : car ça permet de sortir dupiège dans lesquels nous sommes tombés… partir des décisionnaires pour aller vers leterrain. Les solutions, on va les faire v<strong>en</strong>ir petit à petit, de façon participative, avec lessoignants. »Enfin, partager les progrès et afficher les leçons d’expéri<strong>en</strong>cesPlusieurs posters avai<strong>en</strong>t été sélectionnés par le comité sci<strong>en</strong>tifique. Ils ont été exposés, ontprêté à discussion et à échanges. Les sujets couvrai<strong>en</strong>t un large champ, traitant des CREX,de la cartographie, de la conciliation, de la préparation de chimiothérapies, del’administration du médicam<strong>en</strong>t, l’analyse des ordonnances, etc.Mais que fait l’informatique ? Un virage fondam<strong>en</strong>tal à intégrerLaetitia MESSNER, chef de la Mission des Systèmes d'Information de l'Offre de Soins,DGOS, responsable du plan national hôpital numérique, Anne-Alexandra BABU, chargée demission à la MSIOS, Ariane PIANA-ROGEZ, ASIP Santé et Nafissa ABDELMOUMENE,Chef de projet, Service Développem<strong>en</strong>t de la certification, HAS ont tour à tour prés<strong>en</strong>té etrépondu aux jeux de questions <strong>en</strong> plénière, <strong>en</strong> atelier et <strong>en</strong> découverte sur la toute nouvelleori<strong>en</strong>tation nationale.EnjeuxNous découvrons maint<strong>en</strong>ant une étape importante au sein d'une longue histoire : celle desrelations <strong>en</strong>tre SIH, qualité/sécurité et performance. La démonstration sci<strong>en</strong>tifique que « plusde SIH = plus de service médical r<strong>en</strong>du » n'est pas toujours probantes : ce sera l’objet d’undes sous-projets du Plan National Numérique. L’hétérogénéité du parc informatique, desinfrastructures et des applications fait courir des risques nouveaux : ceux de l<strong>en</strong>teur d’accèsaux données, de défaillance, d’erreurs <strong>en</strong> série, de redondance des actes, d’incapacité, decoordination des parcours de soin et de coopération. Les dysfonctionnem<strong>en</strong>ts d’une chainedéconnectée sont quotidi<strong>en</strong>s. Pourtant, tout le monde s<strong>en</strong>t que des progrès importantsdoiv<strong>en</strong>t/peuv<strong>en</strong>t être faits rapidem<strong>en</strong>t et que leur incid<strong>en</strong>ce sur la qualité et la sécurité sauteaux yeux. Mais lesquels ?Les directions QGR ne se frott<strong>en</strong>t pas ou peu à ce sujet alors que des problèmes récurr<strong>en</strong>tsde « SI » sont portés à la connaissance de la HAS au travers des certifications, comme lesdifficultés d’accès, la non traçabilité, la perte d’informations, la lourdeur et le manqued’ergonomie des applications : ils sont un indice pratique considérable des <strong>en</strong>jeux. Ortechniquem<strong>en</strong>t, on ne peut pas traiter ces problèmes indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t les uns des autres.« La HAS a <strong>en</strong>fin pris la mesure des <strong>en</strong>jeux. Ça va aider » affirme un gestionnaire de risqueassocié aux soins, oreillette branchée et iphone <strong>en</strong> bandoulière. La HAS a pris le parti desconclusions nationales du Plan Hôpital Numérique. Dès la fin 2013, lors des audits decertifications par les Experts-Visiteurs, il sera vérifié que l'établissem<strong>en</strong>t monte <strong>en</strong> puissanceau travers des indicateurs inscrits dans ce Plan Hôpital Numérique. <strong>Ce</strong> sont des indicateursprécis, d’usage réel : exemple, le taux de séjours disposant d’un plan de soins informatiséalim<strong>en</strong>té par l’<strong>en</strong>semble des prescriptions.La progression selon les indicateurs du Plan National Numérique : une dim<strong>en</strong>sioness<strong>en</strong>tielle des futures certificationsEn 2014, les critères modifiés seront intégrés au nouveau manuel de certification. Enatt<strong>en</strong>dant, voici les critères impactés : le système d’information et sa sécurité ; l'accueil dupati<strong>en</strong>t, son id<strong>en</strong>tification, et la confid<strong>en</strong>tialité des informations ; les indicateurs et tableauxRisques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 12/21


de bord ; le projet de soins personnalisé ; le dossier du pati<strong>en</strong>t ; la prise <strong>en</strong> chargemédicam<strong>en</strong>teuse ; les exam<strong>en</strong>s de laboratoire et d’imagerie ; la programmation du blocopératoire. Les points clés touch<strong>en</strong>t aussi des élém<strong>en</strong>ts transversaux comme la fiabilité,l'accessibilité, l’interopérabilité, la traçabilité, et l'id<strong>en</strong>titovigilance numérique.Après l'intégration des logiques de bonnes pratiques cliniques, de managem<strong>en</strong>t etd'amélioration continue, et de développem<strong>en</strong>t durable, la certification intégrera égalem<strong>en</strong>tdes critères démontrant l’atteinte d’un socle de performances numériques, véritables« PREP », Pratiques et Résultats Exigibles Prioritaires. <strong>Ce</strong>s points clés contribu<strong>en</strong>t aussi auxconditions de travail des professionnels. « Mais, si j’ai bi<strong>en</strong> compris, le SIH devra désormaissuivre une logique d'amélioration continue. Si la fonction QGR doit <strong>en</strong> plus s’investir dans cedomaine, ce n’est pas gagné » interpelle un participant. « <strong>Ce</strong> n’est pas plus compliqué quepour un problème au bloc ! » répond un autre, « c’est à notre portée et d’ailleurs on le faitdéjà avec le signalem<strong>en</strong>t des événem<strong>en</strong>ts indésirables ! »L’échange et le partage de données de santéLe DMP est un service de partage des données de santé c<strong>en</strong>tré sur le pati<strong>en</strong>t et sonparcours de soins (exemple : liaison médecin traitant, EHPAD, hôpital ou clinique). Commela Messagerie Sécurisée de Santé, il doit être désormais considéré comme uneinfrastructure de base. Pourtant, mi 2012, seuls 150 000 DMP avai<strong>en</strong>t été créés dans toutela France et 120 établissem<strong>en</strong>ts l’utilisai<strong>en</strong>t ainsi que 3 500 professionnels de santé libéraux.C'est bi<strong>en</strong> trop peu ! Or les quatre étapes de la création sécurisée d'un DMP (recueil ducons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, création du dossier, activation du compte pati<strong>en</strong>t et transmission desdonnées de connexion) se fait aujourd'hui <strong>en</strong> quelques minutes. Les établissem<strong>en</strong>ts ont doncun rôle crucial de diffuseur. Autre outil de base, la CPS (carte professionnel de santé) : il fautégalem<strong>en</strong>t faciliter son déploiem<strong>en</strong>t à l’hôpital. Voici une aide : le kit de communication àdisposition des établissem<strong>en</strong>ts de santé.Le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t de la conduite des projets transversesBeaucoup de projets informatiques se heurt<strong>en</strong>t aux mille écueils placés sur leur route. Toutle monde est perdant, y compris l’éditeur. Mettre tout le monde d’accord, c’est impossible,dit-on. Et pourtant le Dr Nicolas HOUDRE, chef de projet et urg<strong>en</strong>tiste, Frédéric ANDRE(DSIO) et Eti<strong>en</strong>ne COUSEIN (pharmaci<strong>en</strong>) l’ont fait. La réussite de ce projet informatique auCH de Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes est un véritable cas d’école. Il a été mis <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t par quatreroues motrices : l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de la direction vers l’hôpital « zéro papier », la conduite deprojet par un médecin connu de tous, l’implication de la direction informatique commefonction support, la relation avec l’éditeur informatique <strong>Ce</strong>rner (Mill<strong>en</strong>ium). Réussir le projet,réussir l'informatique, réussir le changem<strong>en</strong>t dans les temps. <strong>Ce</strong> sont les tTrois exig<strong>en</strong>ces dequalité de départ. La dynamique collective garantit des résultats indiscutables à l’arrivée :• résultats cliniques considérables, mesurés <strong>en</strong> termes de qualité et de sécurité,• résultats humains peu communs, notamm<strong>en</strong>t avec un déploiem<strong>en</strong>t du projet plusrapide que prévu (et bi<strong>en</strong> plus rapide que dans la plupart des projets hospitaliers)• résultats informatiques exceptionnels, mesurés avec un score de 6 sur 7 sur l’échelleHIMSS. Il n’y a que 3 établissem<strong>en</strong>ts au niveau 7 dans le monde.Le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des outilsL'informatisation et les usages numériques compt<strong>en</strong>t dans la qualité et la sécurité du servicemédical r<strong>en</strong>du par le CH de Douai, dont on rappelle qu'il est dev<strong>en</strong>u premier au classem<strong>en</strong>t2012 du Figaro Magazine dans la catégorie hôpitaux publics de plus de 300 lits. PhilippeHUDDLESTONE, directeur informatique, prés<strong>en</strong>te le terminal multimédia. Il a été d'abordp<strong>en</strong>sé et déployé pour les résid<strong>en</strong>ts et leur relation avec leurs familles qui est au c<strong>en</strong>tre duprojet d’établissem<strong>en</strong>t. « Mais ça sert aussi la qualité, ça réduit certains risques et ça r<strong>en</strong>dservice aux professionnels. En plus, c’est ludique ! Même moi, j’apprécierais » s’exclame uncadre de santé avec humour. Voici <strong>en</strong> effet un projet unique de li<strong>en</strong> social [trophée de la Nuitdu Grand Âge, trophée Ruralitic] : les chambres sont équipées d’un terminal multimédia,simple d’utilisation, permettant au résid<strong>en</strong>t de se distraire, de travailler sa mémoire, decommuniquer avec sa famille, ses aidants et les professionnels de santé. Il facilite égalem<strong>en</strong>tle travail des professionnels.Risques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 13/21


<strong>Ce</strong>tte année, la HAS a publié le vadémécum de la gestion des risques : 40 pagesess<strong>en</strong>tielles et de très nombreuses fiches pratiques. La gestion des risques est une fille del'analyse systémique des organisations. Le risque est intrinsèque à la nature del'organisation. Les grands facteurs émergeant du risque sont au niveau des choixstratégiques, puis <strong>en</strong> dessous au niveau de la coordination et du pilotage des activités et<strong>en</strong>core <strong>en</strong> dessous au niveau opérationnel. Encore trop rares sont les directeurs qui voi<strong>en</strong>t laQualité et la Gestion des Risques comme un outil de managem<strong>en</strong>t global et cohér<strong>en</strong>t, dont ladirection générale est le pivot. Beaucoup d’<strong>en</strong>tre eux la confi<strong>en</strong>t à une direction techniquedéléguée, la DQGR.Or les niveaux de performance et de sécurité sont collectifs dans tous les typesd'établissem<strong>en</strong>ts. C'est pourquoi le guide de la HAS inclut notamm<strong>en</strong>t 8 pages pour les chefsd'établissem<strong>en</strong>ts et les présid<strong>en</strong>ts de CME. Les analyses des événem<strong>en</strong>ts graves lemontr<strong>en</strong>t invariablem<strong>en</strong>t : les causes profondes, celles de 4e ou 5e niveaux relèv<strong>en</strong>tprincipalem<strong>en</strong>t du facteur humain, managérial et organisationnel.Depuis une déc<strong>en</strong>nie, l'analyse de Shortell fait référ<strong>en</strong>ce. La maîtrise du risque systémiquesuppose d'investir quatre champs : le champ stratégique (avec la gouvernance légitime pourvalider les analyses globales, les ori<strong>en</strong>tations, les budgets, les niveaux d'exig<strong>en</strong>ce de lafeuille de route), le champ culturel (avec les principes de la culture qualité et sécurité), lechamp structurel (avec l'organisation des responsabilités managériales et des expertises) , lechamp méthodologique (avec les outils et les démarches). Chaque champ participe aurisque et à la sécurité globale. Mais cette analyse n’indique pas comm<strong>en</strong>t s’y pr<strong>en</strong>dre pourprogresser.- Mieux vaut que les quatre champs soi<strong>en</strong>t effectivem<strong>en</strong>t investis plutôt que certains soi<strong>en</strong>tforts et d'autres faibles. Là-dessus, que fait la direction ?- Mieux vaut quelques outils, principes et raisonnem<strong>en</strong>ts déployés à grande échelle sur leterrain plutôt que des outils complexes <strong>en</strong>tre les mains de supers experts cloisonnés. Làdessus,que fait la direction QGR ?Gérer la simplification !Joëlle MAGNANI, Directrice de la Gestion des Risques, Qualité et Développem<strong>en</strong>t Durabledu groupe Médi-Part<strong>en</strong>aires, témoigne du passage à la pratique. Concrètem<strong>en</strong>t, il faut viserdes outils à usage élevé, visant à "bi<strong>en</strong> faire" voire "très bi<strong>en</strong> faire" les fondam<strong>en</strong>taux dans80% des situations courantes.- <strong>Ce</strong>la suppose des outils et des approches bi<strong>en</strong> adaptées au terrain, donc bi<strong>en</strong> conçus,délivrés lors de formations actions très pratiques, partout, avec tous. <strong>Ce</strong>ci est très exigeant,notamm<strong>en</strong>t dans la mise <strong>en</strong> œuvre et dans l'obt<strong>en</strong>tion de résultats ciblés.- <strong>Ce</strong>la suppose une bonne diffusion des moy<strong>en</strong>s, un bon déploiem<strong>en</strong>t des compét<strong>en</strong>ces, unbon <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t collectif. <strong>Ce</strong>ci est très managérial et très organisationnel, notamm<strong>en</strong>tauprès de et avec l'<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t de proximité, dans tous les métiers de l'hôpital.<strong>Ce</strong>tte vision relativem<strong>en</strong>t simple et pratique est corroborée dans la littérature par lesmultiples analyses des établissem<strong>en</strong>ts avancés sur le chemin de la qualité et de la sécurité.Elle nous évite de complexifier le traitem<strong>en</strong>t des situations-problèmes. Elle implique tout lemonde. Elle suppose que la fonction QGR• fabrique son propre « couteau suisse » avec ses élém<strong>en</strong>ts de base, approprié àl’établissem<strong>en</strong>t ou au groupe, et le diffuse vigoureusem<strong>en</strong>t à grande échelle.• facilite la progression collective sur l'échelle de maturité, dans la durée (« p<strong>en</strong>ser etagir <strong>en</strong>semble »).La simplification vi<strong>en</strong>t de la juste utilisation des bons outils dans une approche globale etsystémique. « Nous le constatons, nous dev<strong>en</strong>ons davantage pro-actifs, exposel’interv<strong>en</strong>ante <strong>en</strong> apportant des exemples, et nous comm<strong>en</strong>çons à avoir des raisonnem<strong>en</strong>tsintégrés. Les résultats sont meilleurs, plus rapides, plus durables. L'approche du risque etdes dangers d'une part, l'approche de la qualité et de ses opportunités d'autre part sontprogressivem<strong>en</strong>t intégrées à notre culture, à tous les niveaux ainsi que dans nos modes defonctionnem<strong>en</strong>t et de prise de décision. » Le traitem<strong>en</strong>t des situations problèmes est souv<strong>en</strong>tsimplifié, mais pas toujours (la réalité n'est pas simple), mais il est nettem<strong>en</strong>t plus fluide etplus efficace. « Nous aussi, nous avons procédés comme ça, mais moins systématiquem<strong>en</strong>t,dit un gestionnaire de risque associé aux soins. C’est la bonne direction. Chez eux, laquestion maint<strong>en</strong>ant est moins celle des outils et des démarches que celle du niveau deRisques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 15/21


qualité/sécurité à atteindre. Autrem<strong>en</strong>t dit, franchir un niveau de maturité et de sécuritésupérieurs. J’aimerais bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> arriver-là dans deux ans ! »Simuler le risque, c’est bon pour le professionnel et bon pour le pati<strong>en</strong>tLes <strong>JIQHS</strong> ont sout<strong>en</strong>u les techniques de simulation <strong>en</strong> santé. Grâce au rapport Granry/Mollon sait qu’elle devrait être davantage intégrée dans de nombreux programmes de formation.Les domaines d’application sont variés : <strong>en</strong> équipe ou seul, sur des mannequins pour desgestes techniques ou <strong>en</strong> salle de formation (<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t à la consultation, à la RMM, àpratiquem<strong>en</strong>t tout le champ de l’éducation thérapeutique). La simulation couvre un champmajeur du progrès : pour appr<strong>en</strong>dre le facteur humain et les savoir-faire et savoir-être dansles procédures interactives complexes, grâce à une « approche concrète et empirique decas » avec l’appui pédagogique de s<strong>en</strong>iors. P<strong>en</strong>sons à la modélisation de situations àrisques mal maîtrisées (ex: organisation du transfert de nouveau né). Les interactions <strong>en</strong>treprofessionnels se multipli<strong>en</strong>t, le nombre de pati<strong>en</strong>ts fragiles ou vulnérables augm<strong>en</strong>te, leseffets de certaines annonces port<strong>en</strong>t sur des vies <strong>en</strong>tières (maladie chronique, maladie rare,certains EIG, la perte d'une chance unique).On découvre l'interdép<strong>en</strong>dance soigné-soignant, non comme un problème, mais comme unesolution : bonne nouvelle pour nous tous qui mettons l'humain au cœur de nos valeurs et d<strong>en</strong>os <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts personnels. Mais ce n’est pas spontané, cela s’appr<strong>en</strong>d. Heureusem<strong>en</strong>t,c’est un appr<strong>en</strong>tissage qui passe bi<strong>en</strong> : les professionnels le plébiscit<strong>en</strong>t. Dans ce but, lasimulation peut être promue via des coopérations <strong>en</strong>tre établissem<strong>en</strong>ts, via des platesformescommunes, grâce à des compét<strong>en</strong>ces de formateurs mutualisées, via des études decas proches de la réalité et élaborées de façon neutre. Ainsi, nous pouvons nous rapprochernettem<strong>en</strong>t plus de cet idéal « Jamais la première fois sur un pati<strong>en</strong>t ». « Je trouve que lasimulation est particulièrem<strong>en</strong>t instructive dans les situations graves et à risques. Enétablissem<strong>en</strong>t, on est servi ! L’évolution accroît le nombre de telles situations ».L’exemple prés<strong>en</strong>té par Soizic VERBORG, ingénieur qualité, a obt<strong>en</strong>u le Grand Prix 2012ANFH : il aborde les quatre temps du dispositif d’annonce <strong>en</strong> cancérologie (temps médical,temps soignant, accès aux soins de supports, interface avec la ville). Que souhait<strong>en</strong>t lespati<strong>en</strong>ts (hélas, cela concerne 1000 cas nouveaux par jour) : « être informé d’une façonrelationnelle et non pas d’une façon distanciée ». La simulation travaille les principalessituations (annonce initiale, de rechute, de proposition de soins palliatifs), elle organise ledébriefing, réalisé par un médecin expert et une psychologue, elle poursuit par des apportsthéoriques, <strong>en</strong>fin elle guide la progression ultérieure, notamm<strong>en</strong>t avec la maîtrise de laméthode de Buckman. Dans le cadre du DPC, le professionnel bénéficie de 3 séances desimulation de difficulté croissante sur une durée de 2 ans. Nous faisons beaucoup d’actionscuratives, avec la simulation, nous voici dans l’action prév<strong>en</strong>tive. Le champ est vaste !Visual hospital : pour une qualité/sécurité prév<strong>en</strong>tive bi<strong>en</strong> visibleExemple 1 : La préparation de la sortie, dans beaucoup de cas, est plus compliquée qu’onl’imagine : il faut coordonner les ordonnances, le bon de sortie, le r<strong>en</strong>dez-vous de suivi. Surun tableau blanc affiché au mur, proprem<strong>en</strong>t rubriqué et structuré, la secrétaire met à jour aufil de l’eau le signal visuel qui décl<strong>en</strong>che une action (rouge : à prévoir ; jaune : <strong>en</strong> cours ; vert: réalisé ; bleu : pati<strong>en</strong>t sorti). « C’est tout bête, mais il fallait y p<strong>en</strong>ser », dit un cadre desanté. L’affichage <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce et la dim<strong>en</strong>sion du tableau transform<strong>en</strong>t le casse-tête de lasecrétaire <strong>en</strong> un exercice collectif, sans aucun accroissem<strong>en</strong>t de travail pour personne : lamise <strong>en</strong> place du managem<strong>en</strong>t visuel permet de nous coordonner les uns, les autres. Ellepermet de réduire les « loupés » et d’accélérer la prise <strong>en</strong> charge des pati<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>trants. Maiselle nécessite une bonne compréh<strong>en</strong>sion et une implication minimum de la part de tous.Exemple 2 : Les dispositifs médicaux stériles peuv<strong>en</strong>t être conservés sur une durée précise,au-delà de laquelle, le processus de stérilisation doit être r<strong>en</strong>ouvelé. Quelles sont les boîtespour lesquelles la stérilisation doit être r<strong>en</strong>ouvelée ? En général, c’est invisible au premiercoup d’œil. L’approche visuelle, appose des étiquettes de couleur sur les boîtes. « D’accord,c’est mieux, ça facilite le travail, ça le r<strong>en</strong>d plus rapide, plus sûr. Mais La signalétiqueopérationnelle, peut-on appeler ça une démarche qualité ? » interroge une participante. Uneréponse vi<strong>en</strong>t de la salle : « Dans notre clinique, on a comm<strong>en</strong>cé dans deux services. Enpratique, les défauts sont r<strong>en</strong>dus visibles : cela facilite la surveillance et décl<strong>en</strong>che l’actioncorrectrice. Les professionnels ne veul<strong>en</strong>t par rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> arrière. » Stéphanie AFTIMOS,Risques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 16/21


expert chez GEH, appuie le propos <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>ant l’exemple : au-delà de telle date, toutes lesétiquettes « rouges » signal<strong>en</strong>t des périmés. Un seul regard suffit à juger l’ampleur duproblème. Ça réduit le risque, ça réduit le temps de travail.Exemple 3 : Quels sont les DM qui me manqu<strong>en</strong>t ? En quelle quantité ? Qui va passer lacommande ? Avec l’approche visuelle, la couleur du bac id<strong>en</strong>tifie le type de dispositif médical(bleu = respiratoire, rouge = veineux, jaune = pansem<strong>en</strong>t, …) ; l’étiquette m<strong>en</strong>tionne le nomusuel, le nom <strong>en</strong> catalogue, les quantités de réapprovisionnem<strong>en</strong>t ; le double bac décl<strong>en</strong>chela commande (le plein sert de stock, le vide sert de décl<strong>en</strong>cheur). Comme sur la route, levisuel informe les automobilistes de différ<strong>en</strong>tes façons : passive (je dois moi-même m’activerpour savoir), suggestive (je reçois des indications sur les actions possibles), active, voireagressive (je suis alerté sur l’action à faire sans délai). En pratique, que voit-on : les rupturesde stock DM sont rares, le temps de commande est écourté, le rempotage des chariotss’accélère, le risque d’erreur baisse… et l’IDE peut se rec<strong>en</strong>trer sur la relation au pati<strong>en</strong>t.Exemple 4 : que faire devant le boîtier de contrôle des fluides et gaz ? Avec le managem<strong>en</strong>tvisuel, un <strong>en</strong>cart autour du boîtier, façon mode opératoire, indique l’image des voyants <strong>en</strong>situation normale et la procédure à suivre <strong>en</strong> cas de signal lumineux rouge ou clignotant.L’hôpital visuel est dev<strong>en</strong>u un standard dans les établissem<strong>en</strong>ts avancés. Il r<strong>en</strong>d possible ladélégation sécurisée de certaines tâches et facilite la surveillance continue sans baisse devigilance. Un outil de managem<strong>en</strong>t collaboratif qui permet au quotidi<strong>en</strong>, de fiabiliser le notretravail et nous alerter sans effort <strong>en</strong> r<strong>en</strong>dant les défauts « visibles ».Soyons fiers de nos améliorations, affichons-lesNous nous sommes demandé, il y a deux ans, comm<strong>en</strong>t passer des EPP, démarche induitepar la certification, à une démarche motivée de l’intérieur ? Nécessairem<strong>en</strong>t, elle devait êtrecommunicante et valorisante. Audrey MIEGE prés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> image des actions de l’Hôpitald’Instruction des Armées à Brest : nous faisons des EPP, il faut que ça s’affiche ! Les EPPsont pertin<strong>en</strong>tes, certes, mais il faut que les posters soi<strong>en</strong>t beaux et communicants. « Nousobt<strong>en</strong>ons des progrès, il faut que ça se voie dans les unités et dans les lieux fréqu<strong>en</strong>tés parles usagers (CRUQPC, salles d’att<strong>en</strong>tes). <strong>Ce</strong>la complète la communication qualité(qualifichette, site intranet, journée qualité, réunion « territoire »). Et on organise deuxsessions par an de validation des DPC /EPP, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le CHU de Brest, avec unedizaine de prés<strong>en</strong>tations par session. Ça nous prépare aux <strong>JIQHS</strong> », ajoute-t-elle avec unepointe de malice. On valorise avec la délivrance des certificats pour les médicaux et lesparamédicaux. Nous privilégions la rétro-information du terrain vers le terrain. Ainsi, on ainversé le raisonnem<strong>en</strong>t : le poster n'est pas une communication affichée pour les congrèsqu'on recycle <strong>en</strong> retour dans les couloirs. La communication affichée est d'emblée p<strong>en</strong>séeavec le terrain, pour le terrain, de façon sci<strong>en</strong>tifique et communicante : alors on peut larecycler dans les congrès. Le public a plébiscité plusieurs posters prés<strong>en</strong>tés au village des<strong>JIQHS</strong> par l’HIA et jury des posters ne s’est pas trompé : l’HIA a reçu le prix spécial <strong>JIQHS</strong>2012.4) Apport de la santé aux démarches qualité/risquesNos démarches <strong>en</strong> qualité/sécurité s’inspir<strong>en</strong>t de l’industrie. En de nombreux points, celle-cireste très <strong>en</strong> avance. On ignore que la santé <strong>en</strong>richit <strong>en</strong> retour le savoir sci<strong>en</strong>tifique etpratique. L’an passé, on avait découvert la médecine narrative. La notion de deuxièmevictime, le signalem<strong>en</strong>t externe des événem<strong>en</strong>ts indésirables <strong>en</strong> sont deux illustrations cetteannée. La troisième touche la communication. Les formateurs <strong>en</strong> communicationgagnerai<strong>en</strong>t à s’inspirer des apports suivants. Comm<strong>en</strong>t personnaliser int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t etrespectueusem<strong>en</strong>t la relation au pati<strong>en</strong>t ? Le faire participer activem<strong>en</strong>t aux étapes du soin ?Se r<strong>en</strong>dre totalem<strong>en</strong>t disponible pour lui ? C’est le cœur du sujet du colloque singulier à lasituation d’aidant. Souv<strong>en</strong>t le pati<strong>en</strong>t arrive stressé, ses c<strong>en</strong>tres d'intérêt nous échapp<strong>en</strong>t, iln'est pas disponible ni à l'écoute.Envisageons une expéri<strong>en</strong>ce d'att<strong>en</strong>tion totale du pati<strong>en</strong>t. Une de ces expéri<strong>en</strong>ces quichange fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t la communication avec lui et ouvre à une communicationthérapeutique nouvelle. Initialem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> nous formant à l'hypnose, le but était d’explorer d<strong>en</strong>ouvelles formes de prise <strong>en</strong> charge <strong>en</strong> anesthésie, témoigne le Dr Imelda SCHWARTZ-HAENEL, anesthésiste réanimateur aux Hospices Civils de Colmar. « Puis, cetteRisques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 17/21


transformation nous a gagnés : notre écoute du pati<strong>en</strong>t a changé, le dialogue s'estapprofondi, la conversation et la tournure des phrases elles-mêmes se sont modifiées.Aujourd'hui, nous ne le quittons plus d'une semelle. Il se s<strong>en</strong>t auth<strong>en</strong>tiquem<strong>en</strong>t accompagné.Pour lui ça change tout. Il <strong>en</strong> est touché, il <strong>en</strong> exprime sa très grande satisfaction. Le plusincroyable, c'est que nous sommes nous-mêmes transformés par l'approche. » Comme lemontre le Dr Claude VIROT, de la Société Internationale d'Hypnose, il s’agit d’améliorernotre façon de vivre et de travailler au quotidi<strong>en</strong>. C’est notre communication qui devi<strong>en</strong>tthérapeutiquem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>traitante. » Et l’interv<strong>en</strong>ante conclut : « Même après des années, onréactive avec chaque pati<strong>en</strong>t la source première : on sait pourquoi on a choisi notre métier! »Et si les qualitici<strong>en</strong>s et gestionnaires de risques s’inspirai<strong>en</strong>t davantage des métiers de lasanté, de leur apport original à la qualité et à la sécurité, et se plaçai<strong>en</strong>t davantage sous lesigne du qualitatif ?5) Tour d’horizonIl manquera beaucoup à ce compte-r<strong>en</strong>du si nous ne signalons pas pour mémoire d<strong>en</strong>ombreux autres retours d’expéri<strong>en</strong>ces ou thèmes exploratoires. La séance plénière dedialogue direct avec la HAS, tout d’abord : pas de diaporama et, <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce, unéchange ouvert avec le Pr Jean-Luc HAROUSSEAU, présid<strong>en</strong>t du collège, et DominiqueMAIGNE, directeur.Les apports de la sociologie : Didier IDJADI, professeur à l'université, interv<strong>en</strong>ant au CNAMet à L'Ecole c<strong>en</strong>trale, abordant les t<strong>en</strong>dances qui ajout<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus de pratiquescollectives à l'exercice individuel et Christian MOREL, expliquant l’émerg<strong>en</strong>ce des décisionsabsurdes.Les apports de la psychologie du travail : Anne-Sophie NYSSEN, professeur d’Ergonomiecognitive et Interv<strong>en</strong>tions au travail, de l'Université de Liège, Belgique, exposant la nécessitéd’équilibrer les règles et le dialogue pour améliorer la confiance mutuelle et la sécurité.Les modes de collaboration innovants avec les usagers et RU : au CHU de Lille, quiprés<strong>en</strong>te les bi<strong>en</strong>faits de son jury citoy<strong>en</strong>, au <strong>Ce</strong>ntre de SSR / EHPAD "La Chimotaie",MGEN (Cugand, 85), qui prés<strong>en</strong>te les bi<strong>en</strong>faits de ses réunions de progrès avec sespati<strong>en</strong>ts. Les pratiques vertueuses du développem<strong>en</strong>t durable sur le sujet de la qualité de vieau travail.Sur la gestion des risques, l’étude de la FORAP et celle de l’AFQHO ont montré lesévolutions <strong>en</strong> cours et esquissé celles à v<strong>en</strong>ir.Les ateliers sur le parcours de soin et sur le pati<strong>en</strong>t âgé ont mis <strong>en</strong> avant de bellesinnovations du terrain : <strong>en</strong> plein révolution, cet axe thématique sera c<strong>en</strong>tral lors des <strong>JIQHS</strong>2013.L’atelier sur l’innovation paramédicale a montré <strong>en</strong>core une fois la relation directe dessoignants avec l’amélioration continue et le rôle moteur des cadres de santé dans laconduite du changem<strong>en</strong>t et la maîtrise des outils qualité/sécurité.Dans un atelier sur la relation aux pati<strong>en</strong>ts, le témoignage du CHU de Sétif (Algérie) illustracette dynamique au sein de la francophonie.Le retour d’expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> lean managem<strong>en</strong>t du CHU de Gr<strong>en</strong>oble a passionné une sallecomble de même que les témoignages de réorganisation humaine aux urg<strong>en</strong>ces du CHU deClermont-Ferrand, <strong>en</strong> médecine ambulatoire aux Hospices Civils de Lyon, <strong>en</strong> chirurgie àl’hôpital Saint-Antoine et <strong>en</strong> consultation à l’Institut Gustave Roussy.Le Pr Jacques FABRY a expliqué comm<strong>en</strong>t réussir sa publication dans les revuessci<strong>en</strong>tifiques ou plus élargies.Avec des exemples pleins d’humour, Julie RENAHY, linguiste, nous a initiés à quelquesmoy<strong>en</strong>s incroyables au service d'une gestion docum<strong>en</strong>taire bi<strong>en</strong> plus communicante.L’atelier sur l’art de débriefer fut l’occasion de croiser les expéri<strong>en</strong>ces des sapeurs pompiersde Paris, celle d’un expert <strong>en</strong> managem<strong>en</strong>t d’équipe et celle d’une sophrologue.Enfin, et il faudrait, y consacrer un article complet, le Québec fut à l’honneur et nous avonspu partager la vision avancée du Dr Michèle de GUISE dont la fonction de direction recouvrela Qualité, la Promotion de la santé (des professionnels) et de l'Expéri<strong>en</strong>ce du pati<strong>en</strong>t.Risques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 18/21


Evoquons <strong>en</strong>fin, la naissance d’AFQUARIS, dont Isam Khay assure la présid<strong>en</strong>ce depuisson lancem<strong>en</strong>t officiel, lors de son premier congrès, à Marrakech, <strong>en</strong> janvier 2013.Quelle certification idéale à l’horizon 2020 ?Un atelier de prospective <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec la HAS« C’était très stimulant et d’un bon niveau. Je le recommande vivem<strong>en</strong>t » dit unparticipant.Pour la troisième fois aux <strong>JIQHS</strong>, des ateliers ont promu de nouvelles méthodes de travailcollaboratif. Il s’agissait cette année, <strong>en</strong> suivant la méthode du diagramme des affinités,de répondre à une question ouverte sur un sujet complexe et d’intérêt général. D’abordrépartis <strong>en</strong> trois sous-groupes, les participants ont <strong>en</strong>suite prés<strong>en</strong>tés <strong>en</strong>semble leurspréconisations à la HAS. C’était une bonne façon d’exprimer des att<strong>en</strong>tes fortes <strong>en</strong> pleinediscussions sur le cont<strong>en</strong>u de la future V2014. La restitution des conclusions a eu lieu surplace, devant Thomas LE LUDEC (représ<strong>en</strong>té par François BERARD) Directeur del’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.Les participants indiqu<strong>en</strong>t des modalités et des usages pratiques cibles, <strong>en</strong> 2020. Ils <strong>en</strong>reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ceux les plus indisp<strong>en</strong>sables. Le détail correspond à un cahier des chargesstratégique pour définir, conduire et réussir la certification dans nos établissem<strong>en</strong>ts. Puisils et <strong>en</strong> tir<strong>en</strong>t les élém<strong>en</strong>ts de synthèses. En voici une synthèse :• LA GOUVERNANCE COUVRE TOUT LE SECTEUR, LE SANITAIRE ET LE SOCIALSONT ASSOCIÉS, LA CERTIFICATION ÉVALUE LA PRISE EN CHARGE GLOBALE DUPATIENT, ELLE REPOSE SUR UN CONSENSUS DE TOUS LES ACTEURS, PATIENTSINCLUS• LE LIEN VILLE / HOPITAL EST CERTIFIÉE, LA CERTIFICATION CONCERNEL’ENSEMBLE DU PARCOURS DE SANTÉ, ELLE FAIT PROGRESSER LESPRATIQUES, ELLE MESURE, ELLE REGULE, ELLE EST AU MEME NIVEAU QUEL’EPRD DANS LA STRATEGIE, ELLE EST CONNECTÉE AUX PRIORITÉS DURABLES• ON A SIMPLIFIE LA DÉMARCHE CELLE-CI EST INTÉGRÉE ET CONTINUE, LESMOYENS ET LE BUDGET QUALITÉ SONT COHÉRENTS AVEC LES EXIGENCES ETLES NÉCESSITÉS• LA CERTIFICATION EST LE REFLET RÉEL DES PRATIQUES, LE RESSENTI ESTPOSITIF, LA DÉMARCHE EST ADAPTÉE AUX ATTENTES DES PROFESSIONNELS,ELLE EST APPRENANTE, LA CERTIFICATION PRIVILÉGIE LES INDICATEURS DEPRATIQUE CLINIQUE ET DE SATISFACTION PATIENT, ON DISPOSE DE BASES DEDONNÉES « EPP » CENTRALISÉES, CONSULTABLES (POUR LE BENCHMARKING)• LES SOINS SONT TOUS PERTINENTS ET INDISPENSABLES, MEILLEURE PRISE ENCHARGE THERAPEUTIQUE, MEILLEURE ÉCOUTE DES FAMILLESLes préconisations détaillées sont téléchargeables sur www.jiqhs.fr* Remerciem<strong>en</strong>t particulier aux animateurs : Gilbert Mounier, Dr François Pernin et Laur<strong>en</strong>t Dufourtdu cabinet Reor qui les ont animés bénévolem<strong>en</strong>t.Risques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 19/21


Prix <strong>JIQHS</strong> 2012 des posters (communications sci<strong>en</strong>tifiques affichées)En part<strong>en</strong>ariat avec Risques et QualitéEn catégorie Mieux soigner <strong>en</strong>semble• Prix du jury : « Les transmissions orales <strong>en</strong> unité de soins palliatifs», Maisonmédicale Jeanne Garnier (Paris), contact : Marie-Carm<strong>en</strong> HEBRAIL (maria.hebrail@free.fr)• Prix du public : « La prév<strong>en</strong>tion des chutes), CH de Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes, contact : Dr FannyHEQUET (Hequet-f@ch-val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes.fr)• Autre poster nominé : « Évaluation de la douleur chez la personne âgée», CH deVal<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes, contact : Dr Géraldine GOMEZ (sec-pole6@ch-val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes.fr)En catégorie Mieux progresser <strong>en</strong>semble• Prix du jury : « Vers un label « bi<strong>en</strong> vivre <strong>en</strong> EHPAD » avec l’EHPADOMÈTRE», GCSHelpam. Ardèche, contact : Marc MOULAIRE (moulaire@orange.fr)• Prix du public : «Bi<strong>en</strong>traitance <strong>en</strong> imagerie ». hôpital Lariboisière, Paris, contact : NicoleRENOUF (Nicole.r<strong>en</strong>ouf@lrb.aphp.fr)• Autres posters nominés : « Améliorer le tri des DASRI», HIA Legouest-Metz, contact :Ny Tiana GERBIER (qualite@hia-legouest.fr) ; « Écoute cli<strong>en</strong>t <strong>en</strong> stérilisation-Recueillir, analyser et traiter les réclamations », CHR d’Orléans, contact : HélèneCHARLOT (hel<strong>en</strong>e.charlot@chr-orleans.fr)Hors catégorie Prix spécial <strong>JIQHS</strong> 2013• Pour sa dynamique interne des posters au service de la qualité et de la sécurité, HIAClermont-Tonnerre, Brest. Contact : capitaine Audrey MIEGE(audrey.miege@sante.def<strong>en</strong>se.gouv.fr)Bilan global des posters : 40 posters sci<strong>en</strong>tifiques prés<strong>en</strong>tés, couvrant tous les champs de laqualité, des risques et de la bi<strong>en</strong>traitance, incluant certification, ISO, EPP, managem<strong>en</strong>t etinnovations sur le terrain. Un <strong>en</strong>semble qui illustre la diversité des innovations du terrain <strong>en</strong>matière de qualité et de sécurité ! Les résumés sont publiés sur le site www.jiqhs.frProchaines <strong>JIQHS</strong>Lundi 25 et mardi 26 novembre 2013Paris, La VilletteRisques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 20/21


Sigles :ABM : Ag<strong>en</strong>ce de BioMédecineASN : Autorité de Sûreté NucléaireAFQUARIS :AFSSAPS : Ag<strong>en</strong>ce Française de SécuritéSanitaire des Produits de Santé dev<strong>en</strong>ueANSMANAP : ag<strong>en</strong>ce nationale d’appui à laperformanceANESM : ag<strong>en</strong>ce nationale de l’évaluationdu secteur social et médico-socialANSM : ag<strong>en</strong>ce nationale de la sécuritédes médicam<strong>en</strong>tsASIP : l’Ag<strong>en</strong>ce des systèmesd’information partagés de santéCHT : communauté hospitalière deterritoireCPS : carte professionnel de santéCREX : cellule de retour d’expéri<strong>en</strong>ceCRUQPC : Commissions des relationsavec les Usagers et de la Qualité de laPrise <strong>en</strong> ChargeDARES : Direction de l’Animation de laRecherche, des Etudes et des StatistiquesDIM : Départem<strong>en</strong>t d’information médicaleDM : dispositif médicalDMP : dossier médical personnelDPC/APP : développem<strong>en</strong>t professionnelcontinu / amélioration des pratiquesprofessionnellesDSSIS : Délégation de la stratégie dessystèmes d'information <strong>en</strong> santé (ministèrede la santé)EI(G) : Evénem<strong>en</strong>t indésirable (grave)EFQM : European Foundation for QualityManagem<strong>en</strong>tEMRAM: Electronic Medical RecordAdoption ModelEOH : Equipe opérationnelle d’hygièneE/APP : Evaluation/Amélioration desPratiques ProfessionnellesETP : Education thérapeutique du pati<strong>en</strong>tGCS : Groupem<strong>en</strong>t de coopérationsanitaireHAD : Hospitalisation à domicileHAS : Haute Autorité de SantéHIMSS Analytics : Health InformationManagem<strong>en</strong>t Systems Society(association)MSIOS, Mission des Systèmesd'Information de l'Offre de SoinsIFAQ : Incitation de financière àl’amélioration de la qualitéIPAQSS : Indicateurs pour l'améliorationde la qualité et de la sécurité des soinsLBM : Laboratoire de biologie médicaleMCO : médecine, chirurgie, obstétriqueQGR : Qualité et gestion des risquesPDCA : plan do, check, act, composant lesquatre cadrans de la roue de E. Deming,dite roue de l’amélioration continuePEC : Prise <strong>en</strong> chargePEP : pratique exigible prioritaireRCP : réunion de concertationpluridisciplinaireRMM : Revue de morbidité mortalitéRU : Représ<strong>en</strong>tant des usagersSIH : Système d’information hospitalierSSR : soins de suite et de réadaptationV2010 : Référ<strong>en</strong>tiel de certification desétablissem<strong>en</strong>ts de soins par la HASapplicable depuis 2010V2014 : même référ<strong>en</strong>tiel, mais avec desmodalités différ<strong>en</strong>tes d’audit par lesexperts visiteurs, applicable à partir de2014Risques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes <strong>JIQHS</strong> » 21/21

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