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Lutter contre la précarité énergétique dans le ... - Ville de Montreuil

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La <strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong>2 vue par <strong>le</strong>s ménagesANALYSE ET CARACTÉRISTIQUES DES MÉNAGES TOUCHÉS PARLA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUEISOLDE DEVALIÈRE, SOCIOLOGUE CHERCHEUR AU LABORATOIRE « SERVICES, PROCESSET INNOVATIONS » DU DÉPARTEMENT ÉCONOMIE ET SCIENCES HUMAINES DU CSTB<strong>de</strong>s ménages en <strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong>se base sur <strong>de</strong>ux indicateurs,L’analyse<strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> repérage. La définitionanglo-saxonne <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong> est unedéfinition c<strong>la</strong>ssique, mais je lui ai préféré une autreapproche : cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’inconfort thermique.Ce travail, réalisé en col<strong>la</strong>boration avec PierretteBriant, statisticienne à l’Insee, est parti <strong>de</strong>s répondants<strong>de</strong> l’enquête nationa<strong>le</strong> logement (ENL) à <strong>la</strong> question :« Avez-vous eu froid <strong>dans</strong> votre logement au cours <strong>de</strong>l’hiver <strong>de</strong>rnier ? Et si oui, pour quel<strong>le</strong>s raisons ? ». Noussommes donc partis <strong>de</strong> <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>précarité</strong><strong>énergétique</strong> qui concerne l’insatis faction <strong>de</strong> besoinsélémentaires d’énergie pour <strong>de</strong>ux raisons inscrites<strong>dans</strong> <strong>la</strong> loi Grenel<strong>le</strong> II : <strong>de</strong>s ressources trop faib<strong>le</strong>s etou <strong>de</strong>s conditions d’habitat insatisfaisantes.Notons que cette définition ne fait pas mention <strong>de</strong>scoûts croissants <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>puis l’ouverture dumarché <strong>de</strong> l’énergie à <strong>la</strong> concurrence, ni <strong>de</strong>s usages<strong>de</strong>s ménages qui peuvent être inappropriés et qui permettraient<strong>de</strong> justifier <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>sensibilisation sur <strong>le</strong>s gestes économes. Ce sont pourtant<strong>de</strong>ux causes supplémentaires du phénomène.QUI SONT CES MÉNAGES EN SITUATIONDE PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE ?Nos travaux <strong>de</strong> recherche sur <strong>le</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> repérageà l’étranger 5 nous ont permis <strong>de</strong> distinguer <strong>de</strong>uxtypes <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s.La première dite métho<strong>de</strong> objective nous vient duRoyaume-Uni. Est réputé « fuel poor » tout ménagequi consacre plus <strong>de</strong> 10 % <strong>de</strong> son revenu à atteindreun niveau <strong>de</strong> cha<strong>le</strong>ur approprié compte tenu <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong> son logement et du nombre d’occupants.Ce ratio est <strong>le</strong> rapport entre une dépensed’énergie estimée, <strong>le</strong> prix courant <strong>de</strong>s énergies et unrevenu bien défini.La <strong>de</strong>uxième dite métho<strong>de</strong> subjective se réfèreaux déc<strong>la</strong>rations <strong>de</strong>s ménages sur <strong>le</strong>ur capacité àse chauffer, <strong>le</strong>ur capacité à payer pour accé<strong>de</strong>r à unconfort thermique ou <strong>le</strong>ur satisfaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température<strong>de</strong> <strong>le</strong>ur logement.Une étu<strong>de</strong> ang<strong>la</strong>ise a montré que 29 % <strong>de</strong>s ménagesétaient en situation <strong>de</strong> <strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong> dèslors qu’on agrège <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s. Cette étu<strong>de</strong> aété <strong>le</strong> point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> mes recherches à partir <strong>de</strong>l’ENL 2006.Près <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié du 1 er quarti<strong>le</strong> dépense plus <strong>de</strong> 10 %d’énergie, ce qui veut dire que pour accé<strong>de</strong>r au confortthermique ces ménages chauffent <strong>le</strong>ur logement <strong>de</strong>façon excessive puisque <strong>le</strong> taux moyen français est<strong>de</strong> 5,5 %, ce qui signifie que ces surconsommationspermettent <strong>de</strong> compenser un habitat déperditif oudont l’équipement <strong>de</strong> chauffage est insuffisant. Carlorsqu’on <strong>le</strong> croise avec <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration du froid, cesménages ont aussi plus froid que <strong>la</strong> moyenne.Mais <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> cet indicateur est qu’il est trèssensib<strong>le</strong> au niveau <strong>de</strong>s ressources. Moins on a <strong>de</strong> ressources,plus <strong>le</strong> taux d’effort <strong>énergétique</strong> est é<strong>le</strong>vé,nous <strong>le</strong> verrons <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s graphiques suivants.Il ne tient pas compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> tail<strong>le</strong> du ménage (plus onest nombreux, plus on consomme) ni <strong>de</strong>s caractéristiques<strong>de</strong> l’habitat (<strong>la</strong> surface est une donnée importante)ni <strong>de</strong>s dépenses en chauffage col<strong>le</strong>ctif.L’Insee lui préfère <strong>le</strong> taux d’effort <strong>énergétique</strong> corrigéqui est fondé sur <strong>le</strong>s moyennes <strong>de</strong> taux d’effort<strong>énergétique</strong> par catégories <strong>de</strong> ménages et qui tientcompte <strong>de</strong>s dépenses en chauffage col<strong>le</strong>ctif.La statisticienne a contrôlé cet exposé avec <strong>le</strong>s températuresextérieures et <strong>le</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>slogements.5Devalière, Isol<strong>de</strong>, Analyse <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong>, <strong>de</strong> ses modalités <strong>de</strong> traitementen France et à l’étranger, rapport <strong>de</strong> recherche CSTB, 2009, 64 pages.20

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