(…) il existe unecatégorie <strong>de</strong> ménagesque l’on ne peutpas repérer par<strong>le</strong>ur niveau <strong>de</strong> dépense,ou <strong>le</strong>ur difficultéà payer <strong>le</strong>urs factures,ce sont <strong>le</strong>s ménagesqui ne se chauffenttout simp<strong>le</strong>ment pas.à payer <strong>le</strong>urs factures, ce sont <strong>le</strong>s ménages qui nese chauffent tout simp<strong>le</strong>ment pas. Nous en avonsjustement découvert, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation sur <strong>le</strong> siteJu<strong>le</strong>s-Verne, qui fonctionnent en chauffage é<strong>le</strong>ctriqueindividuel. Nous avons été un peu choqués, lorsquenous avons présenté <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s travaux que nousproposions, et l’effet qu’ils <strong>de</strong>vraient avoir sur <strong>le</strong>s facturesindividuel<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriques, d’entendre <strong>de</strong>s locatairesnous répondre qu’« ils ne risquaient pas <strong>de</strong> voir<strong>le</strong>urs factures diminuer, puisque <strong>de</strong> toute façon,chez eux, <strong>le</strong> chauffage n’était jamais branché ! ».Pour rebondir sur ce qui a été présenté précé<strong>de</strong>mment,eux sont bien en situation <strong>de</strong> <strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong>,mais néanmoins, <strong>le</strong>urs dépenses <strong>énergétique</strong>sne représentent a priori pas 10 % <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs revenus.Ceci étant dit, il existe bien <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> <strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong>qui conduisent à <strong>de</strong>s difficultés financières,mais nous <strong>le</strong>s appréhendons par un traitement plus<strong>la</strong>rge que <strong>la</strong> seu<strong>le</strong> question <strong>énergétique</strong>. Le pointd’entrée est celui <strong>de</strong>s famil<strong>le</strong>s en situation d’impayés<strong>de</strong> loyers, qui sont suivies par nos conseillères socia<strong>le</strong>s.Si nous n’avons pas encore mis en p<strong>la</strong>ce d’approchesocia<strong>le</strong> généra<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>précarité</strong><strong>énergétique</strong>, nous réfléchissons aujourd’hui, en col<strong>la</strong>borationavec MVE, à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> démarchesspécifiques sur certains sites qui s’y prêtent plusparticulièrement.+EN SAVOIRPLUSQU’EST-CE QUE LE DPE ?Depuis <strong>le</strong> 1 er juil<strong>le</strong>t 2007, un DPE doit être réalisé en cas <strong>de</strong> location d’un logement ou d’unimmeub<strong>le</strong> à usage principal d’habitation. Lorsque <strong>le</strong> logement loué est situé <strong>dans</strong> un immeub<strong>le</strong>col<strong>le</strong>ctif, <strong>le</strong> DPE ne concerne que <strong>le</strong>s parties privatives du lot. Le DPE décrit <strong>le</strong> bâtimentou <strong>le</strong> logement et ses équipements <strong>de</strong> chauffage, <strong>de</strong> production d’eau chau<strong>de</strong> sanitaire, <strong>de</strong>refroidissement, <strong>de</strong> venti<strong>la</strong>tion, ainsi que <strong>le</strong>s conditions <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur utilisation.Il indique suivant <strong>le</strong>s cas, soit <strong>la</strong> quantité d’énergie effectivement consommée (sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>re<strong>le</strong>vés <strong>de</strong> consommations d’énergie), soit <strong>la</strong> consommation d’énergie estimée pour uneutilisation standardisée du bâtiment ou du logement. Deux étiquettes c<strong>la</strong>ssent <strong>le</strong> logementou <strong>le</strong> bâtiment, en fonction <strong>de</strong> sa performance <strong>énergétique</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> gaz àeffet <strong>de</strong> serre émise. Le diagnostic est accompagné <strong>de</strong> conseils <strong>de</strong> bon usage et <strong>de</strong> bonnegestion du logement ou du bâtiment et <strong>de</strong> ses équipements, ainsi que <strong>de</strong> recommandations<strong>de</strong> travaux <strong>de</strong>stinées à inciter <strong>le</strong> propriétaire à améliorer <strong>la</strong> performance <strong>énergétique</strong>.24
Assemblée plénièreLes focus thématiquesLA RÉGIE DE QUARTIER, ACTEUR DE TERRAIN DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIREPHILIPPE DAUZAN, CHARGÉ DE LA MISSION DÉVELOPPEMENT DURABLE AU COMITÉNATIONAL DE LIAISON DES RÉGIES DE QUARTIER (CNLRQ)Le Comité national <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong>s régies <strong>de</strong>quartier est un réseau <strong>de</strong> l’économie socia<strong>le</strong>et solidaire qui regroupe 140 régies <strong>de</strong> quartieret <strong>de</strong> territoire sur l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> France dontune à <strong>Montreuil</strong>. Le cœur d’une régie <strong>de</strong> quartierest qu’el<strong>le</strong> fédère en son sein <strong>le</strong>s associations, <strong>le</strong>scol<strong>le</strong>ctivités loca<strong>le</strong>s et territoria<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s bail<strong>le</strong>urssociaux, mais aussi et surtout <strong>le</strong>s habitants. Cesont <strong>de</strong>s structures qui sont au service <strong>de</strong>s habitants.Les habitants sont usagers <strong>de</strong>s services rendus par<strong>la</strong> régie, bénéficiaires <strong>de</strong>s emplois ouverts par <strong>la</strong>régie et en même temps acteurs du projet régie.Une régie <strong>de</strong> quartier est une structure <strong>de</strong>ce qu’on appel<strong>le</strong> <strong>le</strong> « tiers-secteur »,à mi-chemin entre <strong>le</strong>s activitésmarchan<strong>de</strong>s et <strong>le</strong>s activités nonmarchan<strong>de</strong>s.La régie réalise<strong>de</strong>s prestations marchan<strong>de</strong>savec <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités loca<strong>le</strong>set <strong>le</strong>s bail<strong>le</strong>urs sociaux,<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> valorisation,d’entretien, <strong>de</strong>maintenance du territoire,<strong>de</strong> peinture, d’entretien<strong>de</strong>s espaces verts… Nousdéveloppons en mêmetemps <strong>de</strong>s activités non marchan<strong>de</strong>spour répondre auxbesoins mal ou non satisfaitssur <strong>le</strong> territoire. Un <strong>de</strong> ces besoinsconcerne <strong>la</strong> <strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong>.Nous avons initié un projet national au seindu réseau, cofinancé par nos partenaires que sontl’Agence <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong>l’énergie (A<strong>de</strong>me), <strong>la</strong> Fondation Abbé-Pierre, Gaz <strong>de</strong>France, <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations (CDC),<strong>la</strong> fondation Macif et <strong>le</strong>s USH.Les raisons <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong> sont bienévi<strong>de</strong>mment <strong>le</strong> coût croissant <strong>de</strong>s énergies, <strong>la</strong>mauvaise qualité thermique <strong>de</strong>s logements, maisaussi et surtout <strong>la</strong> progression du chômage, <strong>la</strong>progression <strong>de</strong> <strong>la</strong> paupérisation <strong>de</strong>s habitants. Ilse trouve que <strong>le</strong>s Régies <strong>de</strong> Quartier et <strong>le</strong>s RégiesNous sommes convaincusque <strong>le</strong>s habitants <strong>de</strong>s quartierssavent quel<strong>le</strong> personnene se chauffe pas ou n’a pas<strong>le</strong>s moyens <strong>de</strong> se chauffer.Le maître mot <strong>de</strong> ce projet estbien <strong>de</strong> mettre <strong>le</strong>s habitantsau cœur du projet.<strong>de</strong> Territoire touchent <strong>de</strong>s personnes en situation <strong>de</strong><strong>précarité</strong> <strong>énergétique</strong> et sont concernées au premierchef par cette question.Ce qu’on analyse sur nos territoires est que <strong>le</strong>shabitants <strong>de</strong>s quartiers popu<strong>la</strong>ires vont subir àcourt et à moyen terme d’autres types d’exclusionque <strong>le</strong>s exclusions c<strong>la</strong>ssiques : exclusion environnementa<strong>le</strong>,exclusion financière, exclusion géographique,mais aussi l’exclusion emploi/formation.Ces territoires sont très touchés par <strong>le</strong> chômage <strong>de</strong>masse. Nous savons que, <strong>de</strong>main, <strong>la</strong> reconversion<strong>de</strong>s emplois issus <strong>de</strong>s énergies fossi<strong>le</strong>s vaposer problème et sera diffici<strong>le</strong> à mettreen p<strong>la</strong>ce.Il existe éga<strong>le</strong>ment l’exclusiontechnologique qui est trèssouvent liée à une exclusionfi nancière. Tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>n’a pas <strong>le</strong>s moyens <strong>de</strong> s’offrirune machine à <strong>la</strong>verc<strong>la</strong>sse A, c<strong>la</strong>sse A +, quicoûte en général beaucoupplus cher qu’unemachine à <strong>la</strong>ver c<strong>la</strong>ssique.Les personnes mo<strong>de</strong>stess’orientent vers du matérield’occasion, du matériel quiconsomme énormément.Face à ces situations, <strong>le</strong> CNLRQ aréfléchi à son action au sein <strong>de</strong>s quartierset auprès <strong>de</strong>s habitants. Une démarcheen trois étapes a été proposée.La première est <strong>la</strong> participation effective <strong>de</strong>s habitantsà <strong>la</strong> co-construction <strong>de</strong> réponses sur <strong>le</strong>s problématiquesenvironnementa<strong>le</strong>s. Demain, <strong>le</strong>s personnesprécarisées et exclues vont subir encore plus durement<strong>le</strong>s problématiques environnementa<strong>le</strong>s.La <strong>de</strong>uxième est s’inscrire <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s programmes<strong>de</strong> rénovation <strong>énergétique</strong> et créer <strong>de</strong>s emplois,en faisant en sorte que ces emplois soient pris et dirigésvers <strong>le</strong>s habitants.25