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S!l<strong>en</strong>ceN°323Mai20054 €6 FSSantéLes soinspar les abeillesDécroissanceDiminuer notrevouloir d’achatConstitutionVers une Europemilitaire!L’écologieau quotidi<strong>en</strong>


DossierSommaireAlternatives19DécroissanceDiminuer notrevouloir d’achatde François SchneiderConstitution europé<strong>en</strong>neVers une Europemilitaire !24de Tobias Pflüger et Andreas Speck33Les soinspar les abeillesde Bernard Nicollet et Guy ClauxRadio-Ecolo36de Christine et Bruno GuilleminTerre à terre14 Alternatives20 Nucléaire22 Energies26 Politique28 Nord/Sud30 Environnem<strong>en</strong>t32 SantéL’écologieau quotidi<strong>en</strong>de Vinc<strong>en</strong>t Peyretet Mimmo PucciarelliDe quoi être fier !de Françoise ChanialTrouver le chemindu partagede Jocelyn PeyretBrèvesSanté34 Paix34 Société35 Femmes38 Annonces40 Courriers45 LivresVUde l’intérieur...L Y O NEcologieau quotidi<strong>en</strong>Sil<strong>en</strong>ce vous invite à un débat dans ses locauxle v<strong>en</strong>dredi 20 mai, à 18 h autour du thèmede ce dossier. Vous pourrez à cette occasiondécouvrir le numéro de juin.En chantierSous réserve, les prochains dossiers serontconsacrés au voyage au coin de la rue (juin),les alternatives <strong>en</strong> Nord-Pas-de-Calais (été),la désobéissance (septembre)…HandicapésDans l'év<strong>en</strong>tualité d'un dossier sur la question,S!l<strong>en</strong>ce cherche des contacts et des témoignagesde lieux d'accueils pour personneshandicapées adultes ayant des pratiques alternatives.Merci de nous répondre par courrier.Ami-e-s de S!l<strong>en</strong>ceSILENCE N°323 Mai 20052ObiettivoDecrescitaAlors que la version française du livreObjectif décroissance atteint les10 000 exemplaires v<strong>en</strong>dus, uneversion itali<strong>en</strong>ne vi<strong>en</strong>t de paraître.Erratan Dans la "BD du mois" du numéro 321, nousannoncions que le Prix Tournesol était rev<strong>en</strong>uà Manu Larc<strong>en</strong>et pour Le retour à la terre,tome III. Le prix est bi<strong>en</strong> rev<strong>en</strong>u à cet auteurmais pour Le combat ordinaire que nous prés<strong>en</strong>tionségalem<strong>en</strong>t dans cette chronique.n Dans le numéro 322, page 8, une photomontre une maison solaire <strong>en</strong> Ontario… auCanada et non aux Etats-Unis comme indiquépar erreur.Pas d'annoncesde voituresUne petite annonce est parue dans le numéro321… portant sur la v<strong>en</strong>te d'une voiture.Nous avons décidé a posteriori que cettepremière serait aussi une dernière.n 27 juillet - 4 août : r<strong>en</strong>contre d'été. Pour sa quatrième édition, la r<strong>en</strong>contre se ti<strong>en</strong>dra<strong>en</strong> Périgord, du mercredi 27 juillet au jeudi 4 août. Pour part<strong>ici</strong>per, il faut adhérer à l'associationdes Ami-e-s de S!l<strong>en</strong>ce (5 €) ; le prix de la semaine <strong>en</strong> camping, avec trois repaspar jour est de 42 €. La nourriture est végétari<strong>en</strong>ne et biologique. Avec l'inscription(20 juin dernier délai), il est demandé de verser 15 € d'arrhes.Comme l'an passé, cette r<strong>en</strong>contre sera précédée à partir du mercredi 20 juillet par unesemaine de préparation. L'association recherche des bénévoles pouvant aider à l'installation(nettoyage du terrain, aménagem<strong>en</strong>t de douches solaires, montage du chapiteau, etc.). Mercide pr<strong>en</strong>dre contact dès maint<strong>en</strong>ant pour préparer les équipes.La r<strong>en</strong>contre elle-même est gérée par tous, tant du point de vue des tâches communes quedes ateliers où chacun peut faire profiter les autres de ses dons, connaissances, expéri<strong>en</strong>ces.Les Ami-e-s de S!l<strong>en</strong>ce, c/o Flor<strong>en</strong>ce de Luna, 21c, rue Pierre-Brunier, 69300 Caluire.Courriel : flodeluna@tiscali.fr, tél : 03 44 20 24 65 ou 05 58 90 07 81.n Ouest. Suite aux r<strong>en</strong>contres de Brocéliande de l'été 2004 et avant les r<strong>en</strong>contresdes Ami-e-s de S!l<strong>en</strong>ce 2005, des r<strong>en</strong>contres préparatoires sont <strong>en</strong>visagées <strong>en</strong> Bretagneet Pays de Loire. Débats autour des idées de S!l<strong>en</strong>ce : décroissance, non-viol<strong>en</strong>ce, alternatives,végétarisme… Les personnes intéressées pour de tels mom<strong>en</strong>ts de convivialité peuv<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>dre contact avec Alexis et Bleu<strong>en</strong> au 02 97 93 42 92.n C<strong>en</strong>tre-Limousin. Quelques lecteurs et/ou Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ce propos<strong>en</strong>t une r<strong>en</strong>contre auvert (<strong>en</strong>tre Creuse et Indre) pour le week-<strong>en</strong>d des 11 et 12 juin… voir plus. Pour plus dedétails et la mise au point : François et Virginie, tél : 02 54 30 14 50.N° 324 (juin) : clôture des articles et comité de lecture samedi 30 avril à 14 h.Clôture des brèves : mercredi 4 mai à 12 h.N° 325-326 (juillet-août) : clôture des articles et comité de lecture : samedi 28 mai à 14 hClôture des brèves : mardi 31 mai à 12 h.Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéro ont été arrêtées au 6 avril 2005.Bulletin d’abonnem<strong>en</strong>t page 47


LE MOIS DE LASSERPEEditorialAgirlocalem<strong>en</strong>tSi les problèmes écologiques et sociaux doiv<strong>en</strong>t être p<strong>en</strong>sés"globalem<strong>en</strong>t" (au niveau du "globe"), la mise <strong>en</strong>pratique de nos idées, au niveau local, dans notre quotidi<strong>en</strong>est indisp<strong>en</strong>sable pour être crédibles.Les idéologies qui ont marqué le vingtième siècle (le communisme,le fascisme et maint<strong>en</strong>ant le libéralisme) ont montréles dangers évid<strong>en</strong>ts d'att<strong>en</strong>dre un changem<strong>en</strong>t autoritairepar le haut.Agir au quotidi<strong>en</strong>, réfléchir à nos gestes seul, <strong>en</strong> famille, autravail, dans la commune, permet non seulem<strong>en</strong>t d'approcherune plus grande cohér<strong>en</strong>ce de vie, mais aussi d'expérim<strong>en</strong>tersans cesse, dans diverses directions, de faire des erreurs, derev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> arrière quand il le faut, d'ouvrir de nouveaux chemins,d'<strong>en</strong>richir la diversité des alternatives possibles, d'<strong>en</strong>richirles formes de solidarités.Pour les théor<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, la lecture du dossier qui suit, sur lesgestes que font nos lecteurs, peut sembler modeste… commepeuv<strong>en</strong>t sembler modestes de nombreux combats associatifs.Pourtant se changer soi-même doit accompagner la volontéde convaincre les autres. S'exposer, pr<strong>en</strong>dre des risques, c'estplus diff<strong>ici</strong>le que discourir. Mais au mom<strong>en</strong>t où l'élite essaiede nous imposer une constitution à la botte des multinationales,c'est sans doute une démarche plus proche de ce quedevrait être la démocratie.Comme le disait Gandhi : "l'arbre est dans la graine, commela fin dans les moy<strong>en</strong>s". Alors semons…Michel Bernard nSILENCE N°323 Mai 20053


AlternativesL’écologieau quotidi<strong>en</strong>Côté Jardins/ Francis Mainard


Nous poursuivons <strong>ici</strong> la publicationde vos réponses au questionnaire lancé <strong>en</strong> 2003.De quoi pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce de la richessede nos pratiques.La partie sur l’écologie au quotidi<strong>en</strong>du questionnaire était composée dequatre questions appelant desréponses relativem<strong>en</strong>t courtes puis troisautres questions demandant des développem<strong>en</strong>tsplus longs. Les quatre premièresquestions portai<strong>en</strong>t sur les choix qualifiésd’écologiques que les personnes mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> pratique à un niveau individuel (oufamilial), à un niveau collectif, dans leurtravail ou qui sont mis <strong>en</strong> place dans leurcommune. A partir des réponses que nousavons reçues, nous avons préparé destableaux prés<strong>en</strong>tant les choix les pluscités. Nous inscrirons aussi quelquesréponses <strong>en</strong>tières expl<strong>ici</strong>tant ces démarches ou prés<strong>en</strong>tant des points de vueoriginaux.Les tableaux font assez clairem<strong>en</strong>tapparaître les choix écologiques <strong>en</strong> voguequi sont <strong>en</strong> train de se propager à unepartie de plus <strong>en</strong> plus importante de lapopulation et ceux, plus marginaux, quirest<strong>en</strong>t l’œuvre d’écologistes plus "radicaux".Reste qu’il est important de soulignerque tout le monde n’est pas égal faceà la possibilité de faire des choix écologiques: le clivage ruraux/citadins est parexemple bi<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>t : il est <strong>en</strong> effet aussidiff<strong>ici</strong>le de faire du compostage pourquelqu’un-e habitant <strong>en</strong> ville que de nepas utiliser de voitures pour quelqu’un-ehabitant <strong>en</strong> campagne. Par ailleurs, certainescatégorisations ne nous permett<strong>en</strong>tque très partiellem<strong>en</strong>t d’approcher desréalités sûrem<strong>en</strong>t très complexes. Ainsi"consommer du bio", qu’est-ce que çaveut dire ? Acheter une fois de temps <strong>en</strong>temps du pain dans une boulangerie bioou refuser tous produits non certifiés"AB" ? D’ailleurs, consommer du bio àtout prix, est-ce plus ou moins écologiqueque consommer exclusivem<strong>en</strong>t des produitslocaux ? Ainsi on peut s’interrogersur la qualité écologique de certains choixrev<strong>en</strong>diqués. Parler esperanto, est-ce écologique? Rouler au GPL, avec du gazimporté de Russie, est-ce bi<strong>en</strong> écologique?A partir de réponses reçues, nousconstatons comm<strong>en</strong>t il est diff<strong>ici</strong>le d’êtreécologiste à 100% aussi bi<strong>en</strong> individuellem<strong>en</strong>t(parce que nous avons acquis uneconsci<strong>en</strong>ce écologiste, fruit de la culture àlaquelle on s’est ressourcé depuis longtemps)qu’avec nos proches qui n’ont pasfait cette démarche (voir la partie sur lafamille). Il semble que peu de lecteurs etlectrices de S!l<strong>en</strong>ce soi<strong>en</strong>t impliqué-e-sdans des pratiques collectives écologiques: peu de personnes se sont ditesimpliquées dans des Sels (systèmesd'échanges locaux), des achats groupésou des Amap (association pour le mainti<strong>en</strong>de l'agriculture paysanne). Serait-cediff<strong>ici</strong>le de faire des choses dans le domainecollectif hormis s<strong>en</strong>sibiliser, montrerl’exemple (pr<strong>en</strong>dre des autostoppeurs…)ou militer dans un groupe politique ? Leslecteurs et lectrices de S!l<strong>en</strong>ce sont-ilsellesindividualistes ou est-ce le propre del’écologisme de rester dans une sphèreindividualiste ? Il semble évid<strong>en</strong>t quevivre dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t économiqueet social qui ne nous incite pastoujours à faire collectivem<strong>en</strong>t ces gestesne facilite pas la tâche : ainsi dans la partiesur le travail ou la commune, on voit trèsbi<strong>en</strong> les regrets exprimés par certain-e-spar rapport aux structures et aux personnesqui les <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t peu ou pas <strong>en</strong>gagésdans des démarches écologistes.Une fois de plus, il ne faut pas rechercherdans les lignes qui suiv<strong>en</strong>t une explicationexhaustive de ce qu’est l’écologie auquotidi<strong>en</strong>, mais bi<strong>en</strong> plus une approche dece que ce concept représ<strong>en</strong>te dans l’imaginairedes lecteurs et lectrices de S!l<strong>en</strong>ce.Les choix écologiquesau niveau individuel259 personnes ont répondu à cettequestion demandant d’indiquer quelsétai<strong>en</strong>t les choix qualifiés d’écologiquesmis <strong>en</strong> pratique à un niveau individuel.Faire le tri des déchets . . . . . . . . . . . . . .121Consommer du bio . . . . . . . . . . . . . . . . . .117Faire des économies d’énergie . . . . . . . . . .77Réfléchir à sa consommation . . . . . . . . . . .75Se déplacer à vélo . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67Consommer local . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .63Avoir un jardin (bio) . . . . . . . . . . . . . . . . .55Etre végétari<strong>en</strong>-ne (voire végétali<strong>en</strong>-ne) . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41(10)Utiliser la voiture le moins possible . . . . . .40Se déplacer avec les transports <strong>en</strong> commun . . . .37Eviter emballages ou sacs plastiques . . . . .29Faire du recyclage . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27Se déplacer à pied . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26Se chauffer au bois . . . . . . . . . . . . . . . . . .25Boycotter certains produits et les grandessurfaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23Utiliser des ampoules économes . . . . . . . . .22Ne pas avoir de voiture . . . . . . . . . . . . . . .21Utiliser les« énergies r<strong>en</strong>ouvelables » (chauffeeau solaire, panneaux solaires…) . . . . . . . .20Avoir une vie simple . . . . . . . . . . . . . . . . . .20Avoir des élém<strong>en</strong>ts de bio construction . . . .19Réduire au minimum ses déchets . . . . . . . .18Faire de la récupération . . . . . . . . . . . . . . .16Ne pas avoir de télé . . . . . . . . . . . . . . . . . .16Lutter contre les gaspillages . . . . . . . . . . .14Rouler au GPL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12Choisir des vacances différ<strong>en</strong>tes (ne paspr<strong>en</strong>dre l’avion, ni les circuits touristiques…)10Se chauffer le minimum (ou pas du tout) . . .9Ne pas avoir de téléphone portable . . . . . . .7Récupérer l’eau de pluie . . . . . . . . . . . . . . .7Faire des cueillettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4Avoir un compte à la Nef . . . . . . . . . . . . . . .4Avoir des toilettes sèches . . . . . . . . . . . . . . .4Parler espéranto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4Limiter l’utilisation d’appareilsélectroménagers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4"Je me nourris de végétaux et champignonsdéclare fièrem<strong>en</strong>t un jeune programmateur<strong>en</strong> informatique, me déplaceà vélo, <strong>en</strong> train, ou à pieds, cueille des fruits,jette moins de un kg de déchets par mois,n’ai pas de réfrigérateur, de produits vaisselleet de cosmétiques" alors qu’une commerçanteproche de la retraite pointe queson acte personnel "le plus important c'estde n'avoir eu qu'un seul <strong>en</strong>fant". Un saisonniertr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire a, quant à lui, "démissionnéde son poste de v<strong>en</strong>deur agricole pour neplus cautionner les dealers phytosanitaireset essaye un retour à la terre avec la créationd'un troupeau ovin et la location d’unpotager". Se s<strong>en</strong>t-il proche de cet ingénieurde plus de cinquante ans qui "faitdes confitures avec tous les fruits bio du jardinet transforme les tissus usagés <strong>en</strong>sacs…", de cette <strong>en</strong>seignante proche de laretraite qui "essaye de valoriser au mieuxson <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t immédiat, avec la productionde lait de chèvre, l’autonomie <strong>en</strong>eau, le chauffage au bois ou les panneauxphotovoltaïques" ou <strong>en</strong>core de ce reportercinéaste-pépiniéristequi dit avoir une"vie tribale et une alim<strong>en</strong>tation sauvage" ?Au niveau familial…La deuxième question demandait dedire quels étai<strong>en</strong>t les choix écologiques auniveau familial, dans le cas où ils serai<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>ts de ceux de la personne répondantau questionnaire. Cela peut s’expliquerde deux façons. Soit ces choix sontid<strong>en</strong>tiques, soit ils sont plutôt différ<strong>en</strong>tscomme nous le montr<strong>en</strong>t ces quelquesréponses reçues.SILENCE N°3235Mai 2005


AlternativesDR"Ma famille est indiffér<strong>en</strong>te à l'écologiesauf ma mère", déplore un étudiant,rejoint par un chauffeur de plus de quaranteans qui s’attriste "les membres de mafamille ne sont que des moutons, ils suiv<strong>en</strong>tle système" et par cette palefr<strong>en</strong>ière soulignantqu’elle est "et de loin, la plus écolo dela famille". Alors que cette jeune animatrices’amuse de ce que "sa famille estvégétari<strong>en</strong>ne, mais du g<strong>en</strong>re à raffoler deschips et des yaourts sucrés allégés", uningénieur à la retraite annonce lui que "sacopine est une anci<strong>en</strong>ne RPR : on mange <strong>en</strong>compromis. Parfois du bio mais acheté <strong>en</strong>super marché". "J’ai le souci, déclare unegreffière, de transmettre ma prise deconsci<strong>en</strong>ce à mes <strong>en</strong>fants". Cep<strong>en</strong>dant cesderniers sont-ils comme ceux de cetteag<strong>en</strong>te touristique qui "ont <strong>en</strong>core du malà s'afficher volontaires pour l'écologie et àsortir du système de consommation ?".Enfin ce jeune étudiant, qui "apparaîtcomme radical ce qui suscite des t<strong>en</strong>sions",est sûrem<strong>en</strong>t dans le même g<strong>en</strong>re desituation délicate que cette tout aussijeune animatrice qui "fait régulièrem<strong>en</strong>tdes t<strong>en</strong>tatives de dialogue, plus ou moinsabouties"…Au niveau collectifQuelles sont les actions collectivesconcernant l’écologie mises <strong>en</strong> pratiquepar les lecteurs et lectrices de S!l<strong>en</strong>ce ?(154 réponses)Essayer de s<strong>en</strong>sibiliser à l’écologie (discussions,éducation des <strong>en</strong>fants, montrer« l’exemple ») . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38Militer (anti-nucléaire, végétali<strong>en</strong>, promotion duvélo, promotion des énergies r<strong>en</strong>ouvelables, ausein des Verts, part<strong>ici</strong>per à des manifs…) . . .27Faire du covoiturage (ou pr<strong>en</strong>dre des autostoppeur-euses). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26Avoir des pratiques d’<strong>en</strong>traide, de partage(mutuallisation de matériel ou des connaissances,part<strong>ici</strong>pation à un SEL…) . . . . . . .25DRAide à des associations (souti<strong>en</strong> financier,adhésions) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17Faire pression sur des élu-e-s (groupe depression pour tri, pédibus ou méthode HQEhaute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, lobbyinganti-nucléaire) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8Faire du jardinage ou agriculture bio avec ungroupe (amis, scolaire, insertion) . . . . . . . . .7Part<strong>ici</strong>per à une Amap (groupem<strong>en</strong>t producteur-consommateurs). . . . . . . . . . . . . . . . . .4Faire des achats groupés . . . . . . . . . . . . . . .4"L'exemple est une manière éducativecertaine, développe cette infirmière, j'osefaire des remarques à une attitude contraireà mes valeurs" alors que cette accompagnatrice<strong>en</strong> montagne déclare "faire del’écologie relationnelle <strong>en</strong> communiquant defaçon simple et conviviale". Tout le mond<strong>en</strong>’a certes pas les moy<strong>en</strong>s de cet instituteurquarant<strong>en</strong>aire qui "<strong>en</strong> tant qu'adjoint aumaire, a impulsé le développem<strong>en</strong>t HQE, mis<strong>en</strong> place un espace info-énergie et développél’utilisation solaire" ou de cet anci<strong>en</strong> sousdirecteurgénéral de l’Organisation mondialede la santé qui "cherche à influ<strong>en</strong>cerdes parlem<strong>en</strong>taires honnêtes et influ<strong>en</strong>ts".Par contre, l’action de ce phytopatologistequi a "demandé la mise <strong>en</strong> place du tri sélectifaux dernières mun<strong>ici</strong>pales" semble bi<strong>en</strong>plus accessible. Pourquoi pas non pluss’inspirer des actes de ce prof qui "publieun site Internet gratuit pour appr<strong>en</strong>dre àfaire un chauffe eau solaire", de ce "r<strong>en</strong>tier"qui, avec des amis "est <strong>en</strong> train de mettre <strong>en</strong>place un projet de vie sauvage, autour d'unetribu int<strong>en</strong>tionnelle <strong>en</strong> total partage économique"? Ou de ce facteur tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire qui"écrit des articles sur l'auto-production, aidesur des lieux alternatifs, anime des atelierssur l'auto-production, et part<strong>ici</strong>pe à une cantineautogérée…" ?Au travailQuels choix qualifiés écologiquessont réalisés par les lecteurs et lectrices deS!l<strong>en</strong>ce, dans le cadre de leur travail ?(146 réponses)Faire att<strong>en</strong>tion aux déchets (limitation,tri, recyclage divers)...................................85Aucun ........................................................26S<strong>en</strong>sibiliser les collègues ou les personnesfréqu<strong>en</strong>tées ................................................24Réfléchir à sa consommation (faire deséconomies d’énergies, éteindre les veilleuses,limiter les achats…)...................................20Lutter contre les gaspillages .......................17Consommer bio ..........................................14S’y r<strong>en</strong>dre à pied ou à vélo .........................10Consommation équitable(choix de matériaux « éthiques »,commerce équitable) ..................................10Travailler dans l’agriculture biologique..........6Y aller <strong>en</strong> covoiturage ..................................5Se chauffer au bois ......................................4Il y a beaucoup d’exemples de possiblesgestes écologiques selon les typesde travail. Ainsi un radiologue "évite lesexam<strong>en</strong>s inutiles (films de radiographie) <strong>en</strong>expliquant les dangers de rayons" ; unouvrier agricole "cherche à produire moinsmais plus propre" ; un ébéniste "refuse leschantiers au-delà de 100 km, utilise du boislocal et valorise les déchets" ; un mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>déclare ne travailler "qu’<strong>en</strong> acoustique avecdes instrum<strong>en</strong>ts et voix <strong>en</strong> direct sans aucunetechnologie" ; une jeune <strong>en</strong>seignantechercheuse"explique à des élèves ingénieursles <strong>en</strong>jeux écologiques" ; un psychiatre"travaille sans r<strong>en</strong>dez-vous etaccueille gratuitem<strong>en</strong>t les marginaux" ; uneagricultrice quarant<strong>en</strong>aire dit faire deSILENCE N°3236Mai 2005


"l’agriculture bio dynamique par un travailassez manuel et peu de machines" ; unejeune fille annonce que "sa pratique d'étudianteaux beaux-arts lui a fait introduiredes notions de déchets et d’écologie à l'école".Cep<strong>en</strong>dant ce n’est pas toujours possiblede pouvoir mettre <strong>en</strong> pratique sesidéaux dans le cadre du travail. Ainsi cechauffeur travaillant pour une imprimeriedéplore que "ri<strong>en</strong> n'est fait, je me heurte àun mur réactionnaire" tout comme ce professeurqui a "vraim<strong>en</strong>t les mains liées :gaspillage de papier, ordinateur qui ronfletoute la sainte journée…". Si ri<strong>en</strong> ne peutêtre fait, ne devrai<strong>en</strong>t-ils pas s’inspirer desactes de ce psychothérapeute qui a "cesséde travailler à 52 ans pour avoir moins d'arg<strong>en</strong>tet pour vivre mieux" ou de cet anci<strong>en</strong>gérant de compagnie de théâtre qui déclareque "le choix le plus sain que je vi<strong>en</strong>s defaire c'est de démissionner…". Unedémarche à laquelle se joign<strong>en</strong>t quatreautres personnes ayant répondu à notrequestionnaire…Dans la communeQuels sont les choix, qualifiés d’écologiques,que mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pratique lescommunes où habit<strong>en</strong>t les lecteurs et lectricesde S!l<strong>en</strong>ce ? (189 réponses)Mise <strong>en</strong> place du tri des déchets . . . . . . . . .91Aucun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51Bon réseau de transports <strong>en</strong> commun . . . . .31Aménagem<strong>en</strong>t de pistes cyclables . . . . . . . .20Promotion énergies r<strong>en</strong>ouvelables(éoli<strong>en</strong>nes, équipem<strong>en</strong>ts solaires) . . . . . . . . .7Du bio dans lieux de restauration mun<strong>ici</strong>paux(cantines, …) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6Eteindre les lumières publiquesaprès 1 heure du matin . . . . . . . . . . . . . . . .5Réduire la place de la voiture . . . . . . . . . . .5Refus d’installations (usine, OGM,produits toxiques) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5Assainissem<strong>en</strong>t de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . .4Aménagem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(espaces verts, littoral) . . . . . . . . . . . . . . . .4Mise <strong>en</strong> place des pédibus . . . . . . . . . . . . . .3Et vo<strong>ici</strong> d’autres exemples d’actions<strong>en</strong>treprises dans les communes citéesdans le questionnaire. Cela pourrait peutêtredonner des idées à certain-e-s : "distributionde bacs à compostage aux particulierspour diminuer le volume des orduresménagères" ; "charte de non-utilisation debois exotiques, location de vélos, des parkings<strong>en</strong> périphérie près du tramway" ;"prime pour installations solaires, espacesverts sans pest<strong>ici</strong>des" ; "Tréguier, un port,refuse le déchargem<strong>en</strong>t des amonitrates" ;"mise <strong>en</strong> place d’une équipe de travail pourret<strong>en</strong>ir l'eau dans les vallées" ; "études etDRBedzed : logem<strong>en</strong>ts sociaux à Londres,un modèle architectural1) Toits avec jardins, capteurs solaires et v<strong>en</strong>tilation.actions contre le bruit" ; "refus d’une c<strong>en</strong>traleau charbon" ; "alim<strong>en</strong>tation d’originelocale dans les cantines scolaires" ; "Tous !Même avoir une installation photovoltaïqu<strong>en</strong>on justifiée économiquem<strong>en</strong>t". Mais il y aeu aussi une cinquantaine de réponsesdéplorant l’attitude des communes qui nesembl<strong>en</strong>t pas vraim<strong>en</strong>t être préoccupéespar l’écologie ; pour preuve les réponsesde type "reléguer les classes sociales basses,les populations immigrées et les marginauxà la périphérie de la ville !" ; "il n’y a mêmepas de trottoirs dignes de ce nom !" ; "Apeine un pseudo-tri…" ; "Dans l’Aude lamafia socialiste règne <strong>en</strong> maître…" ; "macommune a fait le choix du tourisme àoutrance, avec toutes les conséqu<strong>en</strong>ces polluantesqui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t".Les trois autres questions appelai<strong>en</strong>t desdéveloppem<strong>en</strong>ts plus longs, nous reproduisons<strong>ici</strong> des parties des réponses que nousavons reçues. Première question : quels sontvos actes <strong>en</strong> relation aux questions abordéespar la problématique de la décroissance, dela lutte contre la marchandisation, du commerceéquitable, de l’<strong>en</strong>traide, de la convivialité,de l’autonomie…?Entre analyse…DR2) appartem<strong>en</strong>ts."Mes actes et ceux de ma famille ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tcompte de la décroissance. Quand monmari a comm<strong>en</strong>cé à travailler, j'ai trouvéque nous avions trop d'arg<strong>en</strong>t. Pour l'instantnous économisons pour construire une maison,mais après il est hors de question queles deux travaill<strong>en</strong>t. Nous avons autre choseà faire…" (secrétaire)."Chez moi tout est guidé par l'<strong>en</strong>vie dechanger de société, c'est ma problématiquede vie et je n'ai pas d'autres <strong>en</strong>vies (étudiant)."J'ai l'impression que ces actes converg<strong>en</strong>t<strong>en</strong> faveur d'un changem<strong>en</strong>t de société etque d'une manière ou d'une autre, on yretrouve l'expression à la fois de décroissanceet d'autonomie" (agriculteur)."J'habite dans un village rural et ce quiest sûr, c'est que les paysans ne sont pas écolos.Par contre, la différ<strong>en</strong>ce se voit <strong>en</strong>tre unurbain qui fait construire une grosse villaavec tout ce que cela implique comme pollutionet les ruraux de toujours qui eux sembl<strong>en</strong>têtre naturellem<strong>en</strong>t dans la décroissance,du moins dans la petite consommation"(jeune animatrice).…et pratique"Pour la décroissance : économiesd'énergies, moins de transports, mode de viesimple, énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Pour la luttecontre la marchandisation : local, recyclage,<strong>en</strong>traide, médecines parallèles, énergier<strong>en</strong>ouvelable (…)" (ingénieur retraité)."Je suis <strong>en</strong> temps partiel volontaire, jerefuse d'aller au boulot <strong>en</strong> voiture, je limitemes achats liés à la mode ou au superflu, etne r<strong>en</strong>tre pas dans la culture des cadeaux"(professeur)."Pour la lutte contre la marchandisation: jardin, échanges de services, localem<strong>en</strong>t,créer un collectif local, mais les g<strong>en</strong>ssont trop différ<strong>en</strong>ts. Nous devons terroriserpar l'info avant la catastrophe" (formateur<strong>en</strong> insertion)."J’évite les consommations inutiles, jerépare, recouds et garde le plus longtempspossible, passe régulièrem<strong>en</strong>t à Oxfam solidarity.(...) je vis seul depuis mes 19 ans, j'aimême vécu dans un bâtim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bois, sansélectr<strong>ici</strong>té ni eau" (ouvrier tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire)."Je fais des récups, du jardin bio, desréparations dans le voisinage, je me déplaceà pied, à vélo, <strong>en</strong> train ou <strong>en</strong> stop, énergiesr<strong>en</strong>ouvelables : se fabriquer des équipem<strong>en</strong>ts,lutte contre gaspillage, achats d'occasion,être au moins végétari<strong>en</strong>, achatslocaux" (moniteur dans un c<strong>en</strong>tre social)."Faire des réductions supplém<strong>en</strong>tairesde consommation, tabac, vin, démissionnerdu boulot, part<strong>ici</strong>per à un éco-village"(ouvrier).Mais alors quels serai<strong>en</strong>t les actions etmoy<strong>en</strong>s à mettre <strong>en</strong> place pour r<strong>en</strong>forcercette t<strong>en</strong>dance ?SILENCE N°3237Mai 2005


AlternativesDRS<strong>en</strong>sibilisation"Développer le lectorat de S!l<strong>en</strong>ce audelàdes irréductibles gaulois" (cheminot)."Informer des avantages économiquesdes gestes écologiques sans p<strong>en</strong>ser plus loinque le local ; harceler la grande distribution,faire des campagnes de boycott" (ingénieur)."Il faudrait être visible par des vélos,des composteurs collectifs, des ateliers dansla rue, des portes ouvertes dans lesimmeubles. Il faudrait créer des événem<strong>en</strong>tsfestifs qui font part<strong>ici</strong>per les g<strong>en</strong>s et qui leurdonn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vie d'aller plus loin" (instit etfacteur)."La décroissance à laquelle on ne pourrapas échapper n’est à mon avis pas <strong>en</strong>coreinscrite dans la m<strong>en</strong>talité des g<strong>en</strong>s quidepuis plusieurs siècles ont accepté que leurpropre exist<strong>en</strong>ce soit remplacée par lamachine. (...) Il faudrait donc que l'hommeveuille repr<strong>en</strong>dre sa place (le moi) et qu'ilremette l'autre (la machine) à sa place (...).L'autonomie ne peut se faire que par ler<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t de l'autre (voiture climatisée,divers objets de consommation), par l'acceptationde soi ce qui est toujours un r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>tde soi afin d'être utile pour lesautres" (jeune ouvrier).Comm<strong>en</strong>cerpar se changer"Dans tout changem<strong>en</strong>t, comm<strong>en</strong>cer parsoi et résister à la t<strong>en</strong>tation d'imposer deschangem<strong>en</strong>ts aux autres – blocage garanti! – au contraire cultiver la pati<strong>en</strong>ce et ladétermination (...), être capable de témoignerde son expéri<strong>en</strong>ce et de ses <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tssans culpabiliser les autres (lesJardin pédagogique.DREducation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t."méchants" automobilistes et les "égoïstes"consommateurs de bio et de café équitabledans les supermarchés)" (étudiant)."On pourrait se passer du pétrole dansnos transports" (m<strong>en</strong>uisier)."Se passer du superflu et acheter uniquem<strong>en</strong>tl'indisp<strong>en</strong>sable, regarder peu latélé, ne pas utiliser des transports polluants,réfléchir à la nécessité d'aller toujours plusvite et plus loin" (personnel Atos)."Beaucoup plus de bonnes volontés, demotivation, de courage et d'amour" (guidetouristique)."Il faut faire un travail de réflexion trèsimportant, lié au travail d'information. Ilfaudrait pouvoir disposer d'outils collectifs :r<strong>en</strong>contres, table ronde, colloques, réunions<strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re. Dans une région où vit unnombre significatif de lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce,ces r<strong>en</strong>contres pourrai<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cer…"(instituteur proche de la retraite)."Le premier impératif est de trouvernotre temps, s'approprier notre temps, avecune réduction du temps de travail. Moins detemps salarié : moins de rev<strong>en</strong>us : moins depossibilités d'achat : plus de temps ! Parexemple avec mon compagnon, depuis qu<strong>en</strong>ous travaillons moins nous avons retrouvéla jouissance du faire ! (...)" (infirmière).Puis changerle monde…mais comm<strong>en</strong>t ?"Créer des groupes locaux partout etqu'ils fass<strong>en</strong>t du concret plutôt que de discuter<strong>en</strong>tre militants dans les manifs. Ça veutdire s'échanger les pratiques et les infos etles moy<strong>en</strong>s (ateliers collectifs, biblio communes)mais aussi se sout<strong>en</strong>ir : par deschantiers festifs, des groupes de recherchecollectifs" (instituteur et facteur)."Mutualiser les outils et les expéri<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> utilisant et <strong>en</strong> rassemblant ce qui a déjàété fait, multiplier les groupes locaux, danslesquels on échange des expéri<strong>en</strong>ces et on sesouti<strong>en</strong>t pour changer notre quotidi<strong>en</strong> avecégalem<strong>en</strong>t la possibilité d'aller plus loin pardes actions collectives" (étudiant)."Le deuxième type de moy<strong>en</strong>s consiste àfavoriser notre libération pratique sur tousles plans. Il s'agit de s'<strong>en</strong>gager, de part<strong>ici</strong>perà toutes les initiatives permettant l'indép<strong>en</strong>dance,la résistance et l'émancipationconcrètes vis-à-vis des structures étatiquesou capitalistes et l'émerg<strong>en</strong>ce d'une sociéténouvelle, non autoritaire, déc<strong>en</strong>tralisée,égalitaire et écologiste. L'implication dansdes Sels, des réseaux d'échanges de savoirset de compét<strong>en</strong>ces, des réseaux producteursconsommateursde type Amap, des chantierspart<strong>ici</strong>patifs, des initiatives économiquesautogérées, des zones de gratuité, des jardinscollectifs, des occupations de terres oude bi<strong>en</strong> immobiliers laissés <strong>en</strong> jachère pourraisons spéculatives... vont dans ce s<strong>en</strong>s"(graphiste)."Lutter contre la pub et <strong>en</strong> faire compr<strong>en</strong>dreméfaits, actions originales d'éducationpopulaire, développer les lieux alternatifs,développer des sociétés coopératives,que des groupes qui déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l'écologiepolitique ne fass<strong>en</strong>t pas des concessions àceux qui prôn<strong>en</strong>t la p<strong>en</strong>sée unique" (moniteurdans un c<strong>en</strong>tre social)."Aujourd’hui il y a une inexist<strong>en</strong>ce d'organisationd’actions de communicationsculturelles publiques <strong>en</strong> faveur d'un cadre devie vivable. Si nous voulons continuer à étudiernotre système solaire, notre galaxie,notre cosmos, il va falloir se donner la main.L'occasion, ce sont des espaces publics avecdes actions concrètes organisées : il ne s'agitSILENCE N°3238Mai 2005


DRFabrication collective de confitures.pas de manifs ou de rev<strong>en</strong>dications. Il s'agitd'animations et de rev<strong>en</strong>dications, comme parexemple des pièces de théâtre" (anonyme)."Unir nos forces syndicales ou associatives;l’éclatem<strong>en</strong>t fait la richesse de mouvem<strong>en</strong>tmais aussi sa faiblesse politique"(professeur)."Il est nécessaire que l'action devi<strong>en</strong>neun peu plus collective car nos actes dérisoiresde résistances individuelles sontdécourageants de leur faible efficacité"(v<strong>en</strong>deuse)."Il faut des vraies politiques de développem<strong>en</strong>tdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables, desvraies politiques de vie associatives, abandonnerle transport routier au profit du rail,et mettre <strong>en</strong> place une vraie politique agricole<strong>en</strong> faveur du bio" (ingénieur retraité)."L’écologie ne doit pas dev<strong>en</strong>ir une idéologie"(professeur)."J'ai peur que bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, l'écologie serésume à une bonne consci<strong>en</strong>ce (le commerceéquitable ne remet pas fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> cause l'économie libérale, le développem<strong>en</strong>tdurable est un oxymore) plutôt qu'àune réelle volonté collective ou individuelle,d'inverser le cours des choses. Le bilan estpourtant beaucoup plus grave que ce que lesexperts imaginai<strong>en</strong>t. Pour lutter contre cetétat d'esprit, proche du découragem<strong>en</strong>t, jevois beaucoup de moy<strong>en</strong>s de lutte : se faire<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre par des tracts et manifs. Jouer lescassandres : insister sur les conséqu<strong>en</strong>cesbeaucoup plus graves que ce que l'on veutbi<strong>en</strong> nous faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. Faire compr<strong>en</strong>dreautour de soi que tout ne repose pas sur lesélus et que nous avons un pouvoir individuel :celui d'une consommation responsable. Ilfaut avoir de la ténacité" (ingénieur).Quels sont les obstacles, depuis votr<strong>en</strong>iveau individuel, jusqu’au niveau le pluscollectif ?"Tradition, fric, individualisme, assistanat"(secrétaire)."Cupidité, peur, jalousie, lâcheté, bêtise,individualisme forc<strong>en</strong>é" (guide touristique)."Egoïsme, bêtise, lâcheté de ceux quipeuv<strong>en</strong>t changer les choses, le travail, lepouvoir" (précaire)."Flemme, amour du confort, de notreindividualisme, attachem<strong>en</strong>t à faire des économies.Manque de législation interdisantcertaines matières et certaines pratiques"(instituteur).Obstacles individuels"Les murs dans nos têtes" (ouvrieragricole quarant<strong>en</strong>aire)"Nous ! et notre difficulté à communiquer.Collectivem<strong>en</strong>t, les obstacles paraiss<strong>en</strong>tinsurmontables, par exemple pour cequi est du tri sélectif (...)" (agriculteur)."L’indiffér<strong>en</strong>ce ou la résignation de lapopulation ; la gratuité dans les relationshumaines est rare, ne pas oser s'afficherpleinem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>t, pas mettre des structures<strong>en</strong> conformité avec ses convictions, latimidité, la p<strong>en</strong>sée unique, l’omniprés<strong>en</strong>cedes multinationales et de la pub, la difficultépour beaucoup d'<strong>en</strong>visager une alternativeà société de consommation, le syndromeNimby, la complexité de la législation"(moniteur)."Il faut décoloniser notre p<strong>en</strong>sée. C'estlutter chaque instant contre les médias, lapub, les clichés. Se défaire de la TV (...)Comm<strong>en</strong>t appr<strong>en</strong>dre à débattre (c'est le fondem<strong>en</strong>tde la démocratie, non) ? Donc réappr<strong>en</strong>dreà débattre, s'écouter, créer les conditionsde la démocratie part<strong>ici</strong>pative maisc'est bi<strong>en</strong> diff<strong>ici</strong>le" (infirmière)."D'abord psychologique : la peur de sediffér<strong>en</strong>cier, d'être subversif" (mécan<strong>ici</strong><strong>en</strong>)."Sommes-nous vraim<strong>en</strong>t prêts à changerradicalem<strong>en</strong>t nos façons concrètes d'agiret consommer ? La difficulté est dans ler<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t aux facilités et futilités qu<strong>en</strong>otre adhésion impl<strong>ici</strong>te au système nousoffre <strong>en</strong> comp<strong>en</strong>sations immédiates de nosmanques profonds. Je vois d'énormes résistances<strong>en</strong> moi pour mettre <strong>en</strong> acte concrètem<strong>en</strong>tau quotidi<strong>en</strong> de ma vie les prises deconsci<strong>en</strong>ce déjà faites. Je ress<strong>en</strong>s dans mon<strong>en</strong>tourage <strong>en</strong>core plus de résistances, malgrétoutes les informations dont nous disposons,si nous les recherchons un peu. Le plusurg<strong>en</strong>t c'est de connaître ce qui se fait et cequi marche. Quand elles ne sont pas dansdes milieux très marginaux mais à l'échelled'un quartier ou d'une ville, ça aide, çadevi<strong>en</strong>t quelque chose de moins impossible àfaire" (instituteur proche de la retraite)."Même ceux qui s'<strong>en</strong> déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t (écologistesradicaux ou anarchistes) peuv<strong>en</strong>t parfoismanifester s'<strong>en</strong> sans r<strong>en</strong>dre compte descontradictions flagrantes montrant qu'ils nesont pas totalem<strong>en</strong>t guéris du système libéral.En disant cela, il est important de soulignerque je ne vois pas un "mieux" <strong>en</strong>tre"moi" (cherchant un autre modèle de société)et "les autres" (se complaisant dans lasociété de consommation), car je n'y metspas de jugem<strong>en</strong>ts de valeurs : je p<strong>en</strong>se qu'ilest diff<strong>ici</strong>le pour tout le monde de sortir decette manipulation, comme c'est <strong>en</strong>core diff<strong>ici</strong>lepour moi de voir comm<strong>en</strong>t elle touchepeut-être <strong>en</strong>core certains aspects de ma vieindividuelle. Cela nécessite une véritable etprofonde insurrection des consci<strong>en</strong>ces(Théodore Monod) (...)" (ingénieur)."Le problème majeur est la prise deconsci<strong>en</strong>ce et ça on ne peut pas obliger lesg<strong>en</strong>s à p<strong>en</strong>ser autrem<strong>en</strong>t" (infirmière)."Il y a des changem<strong>en</strong>ts personnels etfamiliaux à opérer, je p<strong>en</strong>se ne pouvoir êtrecrédible dans le s<strong>en</strong>s de la décroissance, oude la simpl<strong>ici</strong>té volontaire que lorsque jemettrai <strong>en</strong> pratique au niveau personnel etfamilial cette p<strong>en</strong>sée" (techn<strong>ici</strong><strong>en</strong> agricole).SILENCE N°3239Mai 2005


AlternativesDR"Je ne suis pas du tout optimiste quant àla diffusion de l'idée de décroissance. Celaveut dire vivre avec moins et cela fait peur.Pourtant, paradoxalem<strong>en</strong>t, ils sont attiréspar une vie plus simple et plus chaleureuse.Mais c'est un rêve qu'ils se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t incapablesde concrétiser par peur de manquer.L'autonomie est ce qui manque le plus auxg<strong>en</strong>s. Ils n'os<strong>en</strong>t même pas savoir de quoi estfait ce qu'ils mang<strong>en</strong>t. Mais comm<strong>en</strong>t êtreautonome <strong>en</strong> ville ? Pour ma part je croisque c'est impossible car l'autonomie comm<strong>en</strong>cepar la production de sa nourriture etse poursuit par la possession de son logem<strong>en</strong>tet le non salariat. (...) Je suis égalem<strong>en</strong>tpessimiste sur l'évolution de l'<strong>en</strong>traideet de la solidarité, car les g<strong>en</strong>s de ma générationsav<strong>en</strong>t de moins <strong>en</strong> moins ce que c'est.Je crois qu'il faudrait une forte baisse dupouvoir d'achat pour que cela change"(secrétaire).Obstacles structurels"Il n'y a pas assez de transports <strong>en</strong> communet de commerces de proximité dans lescampagnes pour pouvoir vivre plus localem<strong>en</strong>t.Cela r<strong>en</strong>forcerait aussi la convivialitéet l'<strong>en</strong>traide" (ingénieur)."Le surcoût du bio, l’impossibilité dechoisir un mode de chauffage <strong>en</strong> location, iln’y a pas de réelle politique <strong>en</strong> faveur du bio,l’ignorance totale des politiques, les idéesreçues selon lesquelles le bonheur passe parle matériel (...), la foutue télé qui abrutit, lepoids des habitudes, le choix de la facilité(...), pour certains produits on n'a plus lechoix, difficulté de s'équiper <strong>en</strong> solaire ouéoli<strong>en</strong> et de construire écolo" (ingénieurretraité)."Il y a un manque d'outil collectif. Noussommes habitués à des outils collectifs quine peuv<strong>en</strong>t pas fonctionner. Jamais à l'écolel'<strong>en</strong>fant n'appr<strong>en</strong>d à travailler avec d'autres,dès la maternelle il est <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce. Iln'existe pas de diplôme qui évalue la capacitéà travailler <strong>en</strong> équipe" (prof).Récupération des eaux de pluie.DRCuiseur solaire... fabriqué avec des CD!"Nous vivons dans une société libéraledu chacun pour soi" (sous-directeur généralde l’Organisation mondiale de la santéretraité)."On me dit tous les jours que je doisavoir un métier pour vivre, ce métier va à100% à l'opposé de mes convictions écologistes.Qu'y puis-je ? Si je dis non, je perdsmon chez moi. Je part<strong>ici</strong>pe à un jardinconvivial mais cela ne remet pas <strong>en</strong> caus<strong>en</strong>otre aliénation, ça nous donne juste deslégumes" (prof)."Il n’y a pas de représ<strong>en</strong>tation politiqueforte de l'idée écologique : à part les petitspartis et associations. Par conséqu<strong>en</strong>t onpeut p<strong>en</strong>ser que la droite ou la gauche c'estpareil et qu'il est inutile de voter. Individuellem<strong>en</strong>tles g<strong>en</strong>s ne croi<strong>en</strong>t pas à l'agriculturebio ou à d'autres mesures, vraisemblablem<strong>en</strong>tparce qu'ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que de toutefaçon la pollution est partout et que l'on nepeut pas rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> arrière (...). Il y a unemanipulation monstrueuse, ne serait-ce qu'àraison de trois heures de télévision par jouret une c<strong>en</strong>taine de messages freudi<strong>en</strong>s.Comm<strong>en</strong>t garder son s<strong>en</strong>s critique face àune telle <strong>en</strong>treprise de décervelem<strong>en</strong>t ou delobotomie cathodique ?" (ingénieur)."C’est la structure même du système.C’est un changem<strong>en</strong>t radical qu'il nous fautespérer aujourd'hui, vu l'urg<strong>en</strong>ce de la situation.Mais comm<strong>en</strong>t faire compr<strong>en</strong>dre auxg<strong>en</strong>s qu'ils ne devrai<strong>en</strong>t pas aller à l'usine lel<strong>en</strong>demain ? Aux t<strong>en</strong>ants de l'économie libéralequ'ils se fourvoi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> continuant àaller tête baissée dans l'impasse de la propriétéprivée, de l'égoïsme et du profit ?Sortir de la logique marchande et la prioritéest un travail de consci<strong>en</strong>tisation énorme vula manipulation des médias" (instituteur)."C’est le système capitaliste avec l'éducationqui <strong>en</strong> découle. Il faut dépasser le stadede militant des pays riches. Il faut créer uneémulation mondiale…" (étudiant).L'espoir fait vivreA travers les réponses des lecteurs etlectrices de S!l<strong>en</strong>ce à propos de l’écologieau quotidi<strong>en</strong>, on peut pointer deuxchoses ess<strong>en</strong>tielles :• la prise de consci<strong>en</strong>ce progressived’une partie de la population de la responsabilitédes hommes et des femmesdans la dégradation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet, donc la propagation tout aussi progressivede certains gestes écologiques,• l’ampleur de la tâche et l’importancedes obstacles (tant individuels que structurels)empêchant que ces gestes se généralis<strong>en</strong>tet ai<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t une incid<strong>en</strong>cesur l’évolution de la planète.Dès lors, pourquoi ne pas prêcher uncertain pessimisme jugeant tout véritablechangem<strong>en</strong>t comme très improbable ?Pourquoi s’obstiner à vanter les méritesdes gestes écologiques quotidi<strong>en</strong>s, r<strong>en</strong>dus"ridicules" par le trop faible nombre depratiquants ? Pourquoi se fatiguer à vouloirfreiner la course <strong>en</strong> avant alors qu’ilsemble impossible de s’arrêter avant lemur ?Car tout d’abord nous gardons <strong>en</strong>corel’espoir que le mur peut être évité, qu’ilpourrait y avoir un demi-tour dans lescomportem<strong>en</strong>ts, permettant de pr<strong>en</strong>dreune direction moins su<strong>ici</strong>daire. Peut-êtrefaudra-t-il une bonne secousse, une gravecrise écologique, pour nous faire pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce de la nécessité de changer ladirection, et quand bi<strong>en</strong> même cette prisede consci<strong>en</strong>ce serait prise, la concrétisationrisque de ne pas être évid<strong>en</strong>te. Maisle changem<strong>en</strong>t pourra se faire d’autantplus facilem<strong>en</strong>t si un nombre importantde personnes le prépar<strong>en</strong>t d’aujourd’huiet diffus<strong>en</strong>t donc les gestes écologiquesdu quotidi<strong>en</strong>.Mais l’ecologisme ne doit certainem<strong>en</strong>tpas, à notre s<strong>en</strong>s, se cantonner dansla seule prét<strong>en</strong>tion de "sauver le monde".Un changem<strong>en</strong>t de direction est tellem<strong>en</strong>timprobable qu’il ne faut pas avoir cetobjectif unique <strong>en</strong> tête et se pr<strong>en</strong>dre pourdes "messies". Les gestes écologiques duquotidi<strong>en</strong> doiv<strong>en</strong>t surtout être considéréscomme une manière pour chacun-e de seréaliser, d’être cohér<strong>en</strong>t avec ses idéaux etnon comme une contrainte énorme maisobligatoire, ou comme un "chemin decroix". Ceci afin que l’écologie ne soit pasl’apanage de prophètes clamant la culpabilitéde l’humanité, mais de pro-fêtesdésirant <strong>en</strong> finir avec la tristesse et la stupiditédes comportem<strong>en</strong>ts anti-écologiques.Vinc<strong>en</strong>t Peyret et Mimmo Pucciarelli nSILENCE N°32310Mai 2005


Ecologie au quotidi<strong>en</strong>Côté JardinsDe quoi être fier !Malgré nos moy<strong>en</strong>s dérisoires, nous avons réussià réinv<strong>en</strong>ter la vie dans tous les domaines !Quel foisonnem<strong>en</strong>t ! Bravo les lecteursde S!l<strong>en</strong>ce ! Pour cultiver, distribuer,cuisiner, transmettre lessavoirs, recycler, vous avez des solutions<strong>en</strong> abondance, toutes respectueuses deshommes et de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Ces actesquotidi<strong>en</strong>s sont plus qu'un catalogue, unmanifeste ou un programme de parti.Notre volonté de réduire les nuisancesinfligées à la planète nous pousseà tout reconsidérer, du pluspetit acte jusqu'à la vision dumonde, et c'est comme çaqu'une nouvelle culture est née !Les Amis de la Terre ontd'emblée part<strong>ici</strong>pé à sa g<strong>en</strong>èse.Je dis donc "nous" <strong>en</strong> associantde façon non limitative les lecteursde S!l<strong>en</strong>ce, les Amis de laTerre et leurs sympathisants.Nous pouvons être fiers de ce que nousavons élaboré collectivem<strong>en</strong>t, contrev<strong>en</strong>ts et marées. En effet, nos moy<strong>en</strong>sétai<strong>en</strong>t et rest<strong>en</strong>t dérisoires comparés auxpoids lourds de la finance, de l'industrie,des médias et de la politique qui ont toutfait pour nous discréditer. Mais, le bons<strong>en</strong>s étant trop visiblem<strong>en</strong>t de notre côté,ils repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant nos mots qui,sans volonté derrière, devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t caricatureset lettres mortes.P<strong>en</strong>dant ce temps, nous mettons <strong>en</strong>œuvre des solutions anci<strong>en</strong>nes ou originales,pour répondre à toutes les circonstancesde la vie. Où comm<strong>en</strong>ce et où finitle quotidi<strong>en</strong> ? A la liste établiepar les lecteurs, j'ajoute lanaissance et la mort. Dansquelle catégorie les placer :familiale ? collective ? Ce quiest nouveau, c'est justem<strong>en</strong>tla chute des barrières artif<strong>ici</strong>elles.Nous avons peu d'<strong>en</strong>fantsmais ils sont chaleureusem<strong>en</strong>taccueillis par le père,prêt à pr<strong>en</strong>dre sa part dansleur éducation et la mère <strong>en</strong>gagée dansl'échange primordial qu'est l'allaitem<strong>en</strong>t...Tous nos actes devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t occasiond'échange, jusqu'à l'autre bout de la vie,dans l'acceptation qu'elle pr<strong>en</strong>ne fin sansacharnem<strong>en</strong>t thérapeutique, et dans leNos rêvesréussiss<strong>en</strong>tà <strong>en</strong>chanterla réalité,dans lasolidarité.retour de notre organisme dans le grandcycle de la nature. Pas de pierre tombalemais un rosier, des cosmos, de la lavande...L'amour trouve d'autres formes.Se réapproprierle temps de tâtonnerEntre ces deux pôles, nous réinv<strong>en</strong>tonsla vie. Nos maisons et nos jardinspactis<strong>en</strong>t avec la terre, l'eau et le soleil.Notre cuisine att<strong>en</strong>tive aux saisons estsainem<strong>en</strong>t savoureuse. Nos marchés sontdes lieux de r<strong>en</strong>contres animées Quandd'autres massifi<strong>en</strong>t et délocalis<strong>en</strong>t la production,nous la voulons à échelle humaine: circuits courts <strong>en</strong>tre producteurs etconsommateurs, artisanat, énergies déc<strong>en</strong>trale-isées.Et nous sommes prêts à partager nosexpéri<strong>en</strong>ces : ce n'est pas sorcier, ça coûteau début mais c'est à la portée d'un voisinage,le tout c'est de se réapproprier letemps de tâtonner. C'est-à-dire, <strong>en</strong> suivantla voie ouverte par les Sel, déconnecterle temps des rapports marchands.Dans nos techniques, l'erreur est permise,avec un peu d'indulg<strong>en</strong>ce et depati<strong>en</strong>ce, elle est réparable. Tout le contrai-SILENCE N°32311Mai 2005


Côté Jardinsre du pari sur la perfection que nous impos<strong>en</strong>tle nucléaire, les OGM et autres délires.Les technocrates et leurs supporters nousaccus<strong>en</strong>t d'être des rêveurs, mais ils le sontau moins autant, sauf que leurs rêves dedomination, d'accaparem<strong>en</strong>t et d'alignem<strong>en</strong>ttourn<strong>en</strong>t au cauchemar planétaire.Nos rêves à nous réussiss<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>chanter laréalité, dans la solidarité. C'est tout demême autre chose !Pour les plaisirs, nous ne dép<strong>en</strong>donspas non plus du supermarché culturel. Lerapport à notre corps est à la fois pluslibre et plus att<strong>en</strong>tif, plus sobre et plusjouissif. Une synergie que les accrocs de laconsommation ont du mal à concevoir, etils ne sont pas au bout de leur perplexité !Plusieurs d'<strong>en</strong>tre nous connaiss<strong>en</strong>t lesbals folk qui illustr<strong>en</strong>t une autre dim<strong>en</strong>sionculturelle : plus on partage le plaisir,plus il s'accroît. Le même rythme <strong>en</strong>traînejeunes et vieux dans une transmissionv<strong>en</strong>ue du fond des âges et sans cesse revivifiée.Le rapport à notre corps est à la foisplus sobre, plus att<strong>en</strong>tif et plus jouissif.Il nous arrive même de rire et de danserdans des circonstances qui soulèv<strong>en</strong>tnotre colère. Je ne suis pas trop d'accordavec l'idée exprimée par l'une des personnes: "nous devons terroriser par l'infoavant la catastrophe". Cela <strong>en</strong>traîne unr<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t des rôles : une pub polluantese pare de tous les attraits et noschoix responsables se profil<strong>en</strong>t sur fondd'effroi. Que ce soit bi<strong>en</strong> clair : le malheurgît sous le clinquant de la démagogie tandisque le bonheur vit <strong>en</strong> nous. Tout lemonde n'a pas le courage de regarder laréalité <strong>en</strong> face.Les pollutions radioactives, génétiques,chimiques, thermiques, électromagnétiques,désorganis<strong>en</strong>t le vivantmais nos irresponsables décideurs et lesmoutons qui les suiv<strong>en</strong>t n'ont pas peur !Il leur suffit de dire "je ne veux pas lesavoir" et ils anesthési<strong>en</strong>t sous un tas defausses valeurs l'instinct de conservationde l'espèce. Ils ont <strong>en</strong> commun avec lesterroristes le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de n'avoir ri<strong>en</strong>à perdre. Nous, nous avons des li<strong>en</strong>s d'affectionet une idée du bonheur àdéf<strong>en</strong>dre, nous y puisons un autre de nosparadoxes : le courage d'avoir peur !Diversité du vivantLe respect pour la diversité demandeune approche qualitative. Comm<strong>en</strong>t traduirerespect de la diversité et choix duqualitatif quand il s'agit de vivre <strong>en</strong>sembleet partager les responsabilités ? Mêmesous label vert ou rouge, les élections massifi<strong>en</strong>tet délocalis<strong>en</strong>t les décisions, etnous, nous voulons décider <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çantà l'échelle du voisinage, <strong>en</strong> p<strong>en</strong>santaux riverains du même fleuve, aux usagersprés<strong>en</strong>ts et futurs de la même planète.Bi<strong>en</strong> sûr que ce n'est pas facile depalabrer avec son voisin, il faudra peutêtreclarifier les grands principes, faireappel à un arbitrage mais c'est illusoire decroire qu'on va pouvoir négliger ce premierniveau : c'est la vie et c'est la démocratiepart<strong>ici</strong>pative dont les associationssont les maillons les plus repérables.Un lecteur dit "il faudrait vivre <strong>en</strong>ermite", je p<strong>en</strong>se au contraire que nos<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts sont plus faciles à t<strong>en</strong>ir ausein d'une association où l'on "frotte sacervelle à celle d'autrui" comme le ditMontaigne.Discussions <strong>en</strong> petits groupes, synthèsesrespectueuses de la diversité dessituations, coordinations capables de fairele tour du monde. Les Amis de la Terreconnaiss<strong>en</strong>t. Les forums sociaux, la ViaCampesina dont fait partie la Confédérationpaysanne, aussi... Des réseaux setiss<strong>en</strong>t aussi par thèmes : Sortir dunucléaire, Vigilance OGM, Réseau actionclimat...Les signataires des accords de Rionous ont donné raison et la loi d'aménagem<strong>en</strong>tdu territoire dite Loi Voynet estune conséqu<strong>en</strong>ce de ces accords. Elle instaurepartout des conseils de développem<strong>en</strong>tdans tous les pays et dans toutes lesagglomérations. Investissons ces nouvellesinstances, prolongem<strong>en</strong>ts naturelsde l'écologie au quotidi<strong>en</strong>...Françoise Chanial nAmis de la Terre, 2b, rue Jules-Ferry,93100 Montreuil-sous-Bois, tél : 01 48 51 32 22.Avec Michel Chanial, l'auteure a part<strong>ici</strong>pé à l'essordes Amis de la Terre. Plusieurs figures de ce mouvem<strong>en</strong>t,né il y a tr<strong>en</strong>te ans, ont bifurqué vers le politiquetandis que ceux qui ont gardé le nom, optai<strong>en</strong>trésolum<strong>en</strong>t pour la voie associative. Leur traverséedu désert s'achève. Des groupes locaux ont résistéaux turbul<strong>en</strong>ces, d'autres naiss<strong>en</strong>t ou r<strong>en</strong>aiss<strong>en</strong>t. LesAmis de la Terre-France repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur place dansle concert international des Fri<strong>en</strong>ds of the Earth,dev<strong>en</strong>u <strong>en</strong>tre temps le premier réseau écologique auniveau planétaire.DRMettre <strong>en</strong> pratique les idées fortesde l'écologie tel est donc le défique les lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce se sontlancé. Une bi<strong>en</strong> belle perspective d'unesociété plus humaine, plus respectueuse del'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et des espèces vivantes.Que d'idées et de principes nécessairesvoire urg<strong>en</strong>ts à mettre <strong>en</strong> place. Que de difficultésau quotidi<strong>en</strong> pour les appliquer, lesfaire partager mais surtout pour les faireconnaître. Car la problématique ess<strong>en</strong>tielleest bi<strong>en</strong> celle-ci : nous sommes tousconcernés et pour sortir du système actuelnous devons développer la solidarité ainsique d'autres modes de production et defonctionnem<strong>en</strong>t.Mais l'idéologie dominante écrasesous son rouleau compresseur (la publ<strong>ici</strong>té,la manipulation de l'information et lesm<strong>en</strong>songes étatiques et industriels, etc.)les alternatives à ce monde qui se mort laqueue et qui va sous peu finir étouffé,auto-consummé par la surconsommationet l'individualisme.Pourtant, que ce soi<strong>en</strong>t les lecteurs deS!l<strong>en</strong>ce ou n'importe quel quidam, les<strong>en</strong>vies sont souv<strong>en</strong>t les mêmes, mais lescolères et les frustrations ne sont pas ress<strong>en</strong>tiesde la même manière ni gérées parles mêmes moy<strong>en</strong>s. Du r<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t sursoi (devant la télé <strong>en</strong>tre autres) à l'ultracommunication,la recherche d'un bi<strong>en</strong>êtrequotidi<strong>en</strong> est notre lot à tous et àtoutes.Pour ce faire la plupart des alternativespeuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>globées dans la philosophiede vie qui est maint<strong>en</strong>ant représ<strong>en</strong>téepar "la décroissance". Qu'elle soitmatérielle ou salariale, les objectifs sontde couper les ponts avec le toujours plus(plus de bi<strong>en</strong>, plus de travail, etc.) pouraccéder à une simpl<strong>ici</strong>té volontaire prônantle bi<strong>en</strong>-être individuel au sein d'unesociété plus humaine, moins individualiste.Opposition <strong>en</strong>tre ces deux désirs ?Non, plutôt une meilleure acceptation etconnaissance de soi pour s'ouvrir au resteSILENCE N°32312Mai 2005


Ecologie au quotidi<strong>en</strong>Trouver le chemin du partageLe Cniid a été soll<strong>ici</strong>té par la revue S!l<strong>en</strong>ce pourréagir aux résultats d'un questionnaire paru dansla revue. Ce qui suit est donc une contribution,au nom du Cniid mais égalem<strong>en</strong>t personnelle àce débat. Des constats, des réponses et un peude polémique sont au cœur de cet article.du monde, pour sortir du cercle infernalde l'abrutissem<strong>en</strong>t et de l'isolem<strong>en</strong>t.Pr<strong>en</strong>dre le temps d'avoir du temps àdép<strong>en</strong>ser pour soi et pour les autres.Plutôt que dép<strong>en</strong>ser son temps à couriraprès le temps et ne connaître que desrapports superf<strong>ici</strong>els et concurr<strong>en</strong>ts.En finir avecla société du jetableJe suis actuellem<strong>en</strong>t salarié au C<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>ational d'information indép<strong>en</strong>dante surles déchets (CNIID). Il s'agit d'une associationqui se bat contre l'incinération desdéchets et qui prône le développem<strong>en</strong>tdes alternatives à la gestion des déchets.Gérer les déchets, me direz-vous, c'est secont<strong>en</strong>ter d'accepter le mode de productionactuel, chercher des voies vertes pourl'industrie et permettre à cette dernière decontinuer à détruire la planète et aliénerles personnes. Cela pourrait être le cas, <strong>en</strong>effet, mais au Cniid, nous ne sommes paspour un monde construit autour du développem<strong>en</strong>tdurable ; nous cherchons àlimiter les dégâts <strong>en</strong> travaillant à la sourcedes problèmes. Nous essayons de fairecompr<strong>en</strong>dre qu'il ne s'agit pas de trier sesdéchets et de les recycler pour sortir del'impasse dans laquelle nous a poussés lacroissance indéfinie de la production dedéchets.Recycler pour recycler sans remettre<strong>en</strong> cause le bi<strong>en</strong>-fondé de la consommationde produits souv<strong>en</strong>t inutiles, jetablesaprès un unique usage, ne constitue pasune solution intéressante. En revancherevoir nos besoins, appr<strong>en</strong>dre à régulernos désirs de consommation et ori<strong>en</strong>ternotre système vers une productionpropre, telle est notre stratégie.Par production propre nous ne voulonssurtout pas donner un chèque <strong>en</strong>blanc à l'industrie. Il s'agirait plutôt decontrôler le mode de production desbi<strong>en</strong>s qui nous sont ess<strong>en</strong>tiels. La productionpropre peut être appliquée à l'agriculturevia le biologique. Mais c'est égalem<strong>en</strong>tobliger l'industrie à fournir desbi<strong>en</strong>s durables qui ne vontpas tomber <strong>en</strong> panne aubout de deux ans, à produiredes bi<strong>en</strong>s qui soi<strong>en</strong>tréparables, réutilisables etdémontables. Il s'agit demettre l'industriel face àses responsabilités <strong>en</strong> luiimposant des règles deproduction qui vont versune décroissance matérielleparallèlem<strong>en</strong>t à unecroissance qualitative :supprimer l'usage de substancestoxiques, produiredes bi<strong>en</strong>s durables et nondes déchets, etc.Pour ce faire la mobilisationdoit être m<strong>en</strong>ée surplusieurs fronts. Cessons de tout att<strong>en</strong>dredu système de production ; nous nousdevons de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main notre quotidi<strong>en</strong>afin de refuser de part<strong>ici</strong>per au pillage de laplanète, à l'extermination des espècesvivantes et à l'exploitation de l'être humain.Pour cela nos actes du quotidi<strong>en</strong> sont la clefd'une société plus juste et viable.Dans le dossier que j'avais écrit pourS!l<strong>en</strong>ce dans le numéro de mars 2003, jedéveloppais déjà une critique de la productionpropre et du recyclage et proposaisdes pistes, par une collecte d'alternatives,que chacun pouvait suivre <strong>en</strong> fonctionde son mode de vie et des ses <strong>en</strong>vies.Il va de soi que notre situation géographiquepersonnelle influe sur nos comportem<strong>en</strong>tsde vie et sur nos possibilitésde décroissance. Mais l'opposition, quirevi<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t dans le monde écologiste,<strong>en</strong>tre la vie à la campagne et celle <strong>en</strong> villeest souv<strong>en</strong>t grossière et déplacée (1). Elleamène un conflit inutile. Il nous faudraitcesser ces querelles de clochers pourRecycler pourrecycler sansremettre <strong>en</strong> causele bi<strong>en</strong>-fondé dela consommationde produitssouv<strong>en</strong>t inutiles,ne constitue pasune solutionintéressante.poser les conditions qui nous permettrontà la ville comme à la campagne dedécroître. Il me semble que les problèmesque nous r<strong>en</strong>controns sont plus liés àl'abrutissem<strong>en</strong>t et à l'<strong>en</strong>doctrinem<strong>en</strong>t culturelet religieux qu'à notre lieu de résid<strong>en</strong>ce.A la ville comme à la campagn<strong>en</strong>ous devons remettre <strong>en</strong> cause nos habitudesalim<strong>en</strong>taires, relationnelles, notrerapport au travail, etc.L'objectif étant de réduire nos impacts<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et nos besoins.L'autofabrication de matériels (comme lesfours solaires) est possible dans les deuxlieux de vie. Il est <strong>en</strong> de même pour laproduction de compost,pour la réutilisation desobjets, pour éviter l'utilisationde la voiture…Dans tous les cas, ils'agit donc de réfléchir ànos actes quotidi<strong>en</strong>s qui,quel que soit le lieu devie, nous permettront depr<strong>en</strong>dre le chemin dupartage et d'un futurvivable pour les espècesvivantes. Et au vu del'<strong>en</strong>semble des expéri<strong>en</strong>cesvécues, des initiatives<strong>en</strong>visagées et dela volonté des lecteurs, ilest clair que les moy<strong>en</strong>ssont <strong>en</strong>tre nos mains. Ilne nous reste plus qu'à informer, formeret donner l'exemple comme le soulign<strong>en</strong>tde nombreux lecteurs. A nous de réussir àfaire sortir ces informations du réseaumilitant dans lequel elles rest<strong>en</strong>t, pourl'instant, plus ou moins <strong>en</strong>fermées. Anous d'agir au quotidi<strong>en</strong> <strong>en</strong> montrant laviabilité et la faisabilité de telles démarches,et l'urg<strong>en</strong>ce de leur mise <strong>en</strong> pratique.Jocelyn Peyret nCniid, C<strong>en</strong>tre national indép<strong>en</strong>dant d'informationsur les déchets, 21, rue Alexandre-Dumas,75011 Paris, tél : 01 55 78 28 60.(1) A ce sujet je conseille la lecture du dossier parudans La Décroissance n°24 concernant le pavillonnairequi explique que l'habitat individuel (qu'il soit sousforme de lotissem<strong>en</strong>t ou de maison à la campagne)génère une consommation accrue d'énergie, de déplacem<strong>en</strong>tset que ce style de vie n'est de toute manièrepas accessible à tout un chacun… par manque deplace. En effet, la campagne si chère à tous et à toutesse retrouverait très rapidem<strong>en</strong>t bétonnée !SILENCE N°32313Mai 2005


AlternativesSiège <strong>en</strong> rotinSur un marché, un type à l'âgeincertain est accroupi à côté d'unsiège <strong>en</strong> rotin. Une dame demandele prix. Sept euros. Flairant labonne affaire, elle demande leprix pour une douzaine de sièges.L'autre hoche la tête sans convictionet dit : c<strong>en</strong>t cinquante euros.Oui, mais cela met chaque siègeplus cher que celui-ci. L'hommeexplique alors : pour celui-ci,j'ai réfléchi,j'ai cherchéet j'ai prisbeaucoupde plaisirà le réaliser.Si je dois <strong>en</strong>faire beaucoup,ça devi<strong>en</strong>draune corvée, c'estpénible de toujoursrecomm<strong>en</strong>cerla même chose.Alors c'estplus cher.B R U X E L L E S / L I L L ECafés tricotouverture d'un café-tricotL' <strong>en</strong> 2003 à New-York arelancé l'intérêt pour le tricotet un café-tricot a ouvert àBruxelles. Tricoter permet defaire quelque chose d'utile tout<strong>en</strong> discutant avec les autres.Pour le mom<strong>en</strong>t, il y a surtoutdes femmes, mais les hommespeuv<strong>en</strong>t se lancer égalem<strong>en</strong>t.Un café-tricot se ti<strong>en</strong>t certainssoirs au Passiflore, rue duBailly, 97, 1050 Bruxelles,tél : 02/538 42 10. Un autreTricot-thé a démarré au Painquotidi<strong>en</strong>, place de Rihour,59000 Lille.Guide desécovillagesUn guide des écovillages estréalisé <strong>en</strong> Allemagne depuisplusieurs années. Il est disponible<strong>en</strong> allemand, <strong>en</strong> anglais et <strong>en</strong>espagnol… mais pas <strong>en</strong> Français.Il rec<strong>en</strong>se plus de 400 expéri<strong>en</strong>cesdans 23 pays.Il est disponible contre 18 €(+ 4 € de port) auprès deOekodorf Sieb<strong>en</strong> Lind<strong>en</strong> 38486Bandau, Allemagne, tél :00 49 39000 90621.Festivalinternationaldes<strong>en</strong>thousiastesde l'hospitalitéHospitality Club est une réseauinternational d'hospitalité fondé<strong>en</strong> 2000 et qui par un systèmed'échanges par internet regroupeaujourd'hui plus de 43 000membres dans 170 pays, dont1500 pour la France. Le principeest l'échange <strong>en</strong>tre cultures aumom<strong>en</strong>t des voyages, <strong>en</strong> dehorsde l'industrie touristique. Pourla première fois, une r<strong>en</strong>contreest organisée <strong>en</strong> France, du 13 au17 juillet à Monnai (dans l'Orne).Cette r<strong>en</strong>contre, organisée par desbénévoles, surtout des jeunes, permettraà tous les artistes qui leveul<strong>en</strong>t de prés<strong>en</strong>ter leur art(musique, cinéma, théâtre, danse,expo…). Pas de culture àconsommer, juste quelque choseà appr<strong>en</strong>dre des autres. Gratuit,mais inscription obligatoireà l'avance surwww.monnai2005.com.Hospitality Club Asso, Pierre-Charles Marais, 61470 Monnai,tél : 06 25 70 19 32.Festivalde la TerreAgriculture biologiqu<strong>en</strong> Consommation d'énergie. Avant l'arrivée de l'agriculturechimique (qui ne remonte qu'à une cinquantained'années), le secteur agricole était producteur d'énergie,à savoir que l'alim<strong>en</strong>tation était un moy<strong>en</strong> de bénéf<strong>ici</strong>erdes apports de l'énergie solaire. Mais avec la consommation des <strong>en</strong>graiset des circuits de distribution de plus <strong>en</strong> plus longs, des emballages perdusde plus <strong>en</strong> plus nombreux, une mécanisation sans cesse accrue…aujourd'hui l'agriculture consomme 50 fois plus d'énergie qu'elle n'<strong>en</strong>rapporte ! L'agriculture biologique permettrait de retrouver un équilibreà condition de revoir <strong>en</strong> parallèle les questions de la distribution,de la mécanisation et des emballages.n Désertification <strong>en</strong> cours.Le taux de matière organiquedans le sol — ce qui r<strong>en</strong>d celui-civivant — est passé au cours desvingt dernières années de 4 à 2 %<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> France. Ce tauxfrôle le zéro dans le bassin parisi<strong>en</strong>où les cultures sont quasim<strong>en</strong>t"hors-sol" : la production nerésulte que de l'apport continu des<strong>en</strong>grais. En cas de crise pétrolièrebrutale et donc de manque d'<strong>en</strong>grais,grosse consommatrice depétrole, la production du bassinparisi<strong>en</strong> s'effondrerait laissant la place à l'amorce d'un désert. Cettesituation est bi<strong>en</strong> connue des agronomes, mais on continue commesi de ri<strong>en</strong> n'était. La situation est <strong>en</strong>core réversible, mais sera forcém<strong>en</strong>tl<strong>en</strong>te : cultures d'<strong>en</strong>grais verts (plantes que l'on <strong>en</strong>fouit avant récolte),cultures associées <strong>en</strong> bio, compostage…n Test Que Choisir ? Dans son numéro de mars, la revue Que choisirprés<strong>en</strong>te une étude sur la prés<strong>en</strong>ce de pest<strong>ici</strong>des dans les salades etles pommes. Parmi les 37 salades analysées, les dix bio ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>taucun pest<strong>ici</strong>de détectable. Parmi les 30 pommes analysées,les 11 bio sont égalem<strong>en</strong>t exemptes de résidus. Ce qui n'est pas le casdes alim<strong>en</strong>ts testés <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance de l'"agriculture raisonnée".n Hérault : biodynamie au jardin. L'association Feuillandrôle proposeun stage sur ce sujet les 7 et 8 mai à Saint-Vinc<strong>en</strong>t-d'Olargues :compost et préparations biodynamiques, utilisation du cal<strong>en</strong>drier dessemis, association et rotation des cultures, tisanes et purins de plantes.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : 04 67 97 00 28.n Prov<strong>en</strong>ce : floraison bio. Les 11 et 12 juin 2005, une cinquantainede producteurs bio ouvriront leur ferme au grand public dans toutela région Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côte-d'-Azur. L'opération Floraison bio estl'occasion pour ces paysans de faire compr<strong>en</strong>dre leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pourla bio, une démarche globale respectueuse de l'Homme et de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.R<strong>en</strong>contres et échanges <strong>en</strong>richissants seront au r<strong>en</strong>dez-vous !R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Bio de Prov<strong>en</strong>ce, Fédération d'agriculture biologique,tél : 04 90 84 03 34.L'association Terralliance a lancéun projet de festival de la Terredu 20 au 26 juin 2005. Avec auprogramme, le lundi, une journéesolidaire avec des collectes pourdiffér<strong>en</strong>tes ONG, le 21 juin, lapart<strong>ici</strong>pation à la fête de lamusique, le 22 juin, une journéepour les <strong>en</strong>fants, le 23 juin, deschantiers de nettoyage, le 24 juin,une journée des arts avec la mise<strong>en</strong> place d'expositions pourle week-<strong>en</strong>d, le samedi 25,un concert dans les capitalesde tous les pays du monde (?),le dimanche, arrivée de voiliersc<strong>en</strong>sés joindre les cinq contin<strong>en</strong>ts(?). Pour <strong>en</strong> savoir plus :Association Terralliance, 116,rue de Char<strong>en</strong>ton, 75012 Paris,tél : 01 49 77 71 30.La NefAssembléegénéraleL'assemblée générale de la Nef,société financière alternative, seti<strong>en</strong>dra à Lyon le 21 mai. Desréunions régionales précéderontcette AG <strong>en</strong>tre le 25 avril et le17 mai. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : La Nef,114, boulevard du 11-Novembre-1918, 69626 Villeurbanne cedex,tél : 08 11 90 11 90.DRSILENCE N°323 Mai 200514


n Suisse : amis de la nature.Du 11 au 15 juillet, r<strong>en</strong>contresdes espérantistes amis de lanature à Grindelvald (canton deBerne). Kultura C<strong>en</strong>tro Esperantista, CP 311, Postiers 27, CH 2301La Chaux-de-Fonds, tél : 41 32 92 67 407.n Opération campus. En début d'année, les jeunes espérantistes ontdiffusé 50.000 mini-cal<strong>en</strong>driers comportant au dos l'ess<strong>en</strong>tiel de lagrammaire de l'espéranto. JEFO, 4 bis, rue de la Cerisaie, 75004Paris, tél : 01 42 78 68 86.n Hérault : cours. Du 18 au 25 mai à Vias, près d'Agde, cours tousniveaux int<strong>en</strong>sifs. Cercle biterrois d'espéranto, Christian Herbette-Rizo, 22, Zale Bousquet, 34310 Montady, tél : 04 67 31 13 18.n Hérault : semaine internationale. Du 20 au 27 août, r<strong>en</strong>contreinternationale à Sète. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Yvette Vierne, 5, rue Docteur-Roux, 34090 Montpellier, tél : 04 67 54 15 43.n Bretagne : neuvièmes r<strong>en</strong>contres de Plouézec. Du 13 au 20août, r<strong>en</strong>contres et vacances. Jean-Pierre Ducloyer, 8, rue deMontauban, 35750 Iff<strong>en</strong>dic, tél : 02 99 09 71 92.P A R I SVoir, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre,agirLes Amis de Tolbiac ont remis <strong>en</strong>activité le cinéma Le Barbizon,une salle à l'abandon depuis 19ans. Ils organis<strong>en</strong>t six jours sur ladécroissance avec projection dedocum<strong>en</strong>taires, de films et dedébats. Au programme :n 27 mai, à 18 h : <strong>en</strong>fants etadolesc<strong>en</strong>ts, cibles des marquesou générations futures.n 28 mai, à 15 h : consommation,des produits trop anodins ?Débat avec Gre<strong>en</strong>peace, ActionConsommation, Slow-food, uneAMAP et une Biocoop, repaséquitable et/ou autogéré. Concertet chansons caustiques;n 29 mai à 15 h : démocratiepart<strong>ici</strong>pative et contrôle citoy<strong>en</strong>face à l'opacité financière.Théâtre avec la pièce Elf,la pompe Afrique. Prés<strong>en</strong>cede conseils de quartiers.n 3 juin à 18 h : travailler autrem<strong>en</strong>t,docum<strong>en</strong>taire sur lescoopératives, débat et concert.n 4 juin à 15 h : habitat et énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, prés<strong>en</strong>tationd'un projet d'éco-Zac à Rungis,avec les Alternatifs et différ<strong>en</strong>tesassociations.n 5 juin à 15 h : Arg<strong>en</strong>t etsolidarités : théâtre avec Sicave,clown capitaliste de PascaleHeinich et débats avec la Nef,le SEL du 13 e , Solidarité nouvellepour le logem<strong>en</strong>t…Cinéma Le Barbizon, 141,rue de Tolbiac, 75013 Paris,www.lebarbizon.org.SEINE-ET-MARNELe son de l'airLe festival musical et éclectiqueLe son de l'air se ti<strong>en</strong>dra le week<strong>en</strong>ddu 28 et 29 mai à La Fertésous-Jouarre: rock, reggae, hiphop,musiques du monde, chanson,techno… En plus de laAlternativesmusique, des stands associatifs,des animations off (fresques,graffiti, jonglages, batucada),marché des artistes. CollectifKalifuda, 25, rue de l'Ormois,77660 Changis-sur-Marne, tél :06 88 31 52 90 Marion.B R E T A G N ERandonnéecyclistevégétali<strong>en</strong>neUne randonnée cycliste végétali<strong>en</strong>neest organisée de Brest àNantes du 30 juin au 6 juillet,avec des étapes au maximum de55 km. Etapes à Châteauneuf-du-Faou, Carhaix, Pontivy, Josselin,Redon et Blain. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :b<strong>ici</strong>klado _veganeca@voila.fr.L O I R E -A T L A N T I Q U EBon appétitDans toute l'Europe, depuisl'époque des gallo-romains,se fabriquait la frênette, boissonferm<strong>en</strong>tée à base de feuilles defrêne. Jusque dans les années 60,avant l'arrivée des sodas américains,cette boisson était courantedans les campagnes. Maraîcherdepuis 1972, Jean-Claude Davida décidé <strong>en</strong> 1996 de remettred'actualité cet anci<strong>en</strong> breuvage.Il est producteur de boissonspétillantes et peu alcooliséescomme la frênette (frêne)et ses petites sœurs, l'ortilletteP A R I SVeggie PrideLa Veggie Pride, fête de lafierté végétari<strong>en</strong>ne et végétali<strong>en</strong>ne,se ti<strong>en</strong>dra cette annéele 21 mai à Paris, à partir de14 h, place Georges-Pompidou(parvis Beaubourg). Elle estsout<strong>en</strong>ue par un grand nombred'associations déf<strong>en</strong>dantles animaux.Voir : www.veggiepride.org.DRDR(ortie), la m<strong>en</strong>thillette (m<strong>en</strong>the),la chanvrette (chanvre) et dupétillant de sureau, à base deplantes sauvages ou cultivées.Il propose aussi des gelées defrêne, d'ortie, de chanvre et defleurs de sureau, du pourpier <strong>en</strong>marinade à utiliser comme condim<strong>en</strong>tainsi que la poudre d'ortie(reminéralisante et bi<strong>en</strong> plus<strong>en</strong>core !).Tout est <strong>en</strong> bio. Bon appétit, LesPlaces, 44450 Saint-Juli<strong>en</strong>-de-Concelles, tél : 02 40 54 16 13.n Suède : toilettes sèches pour tous. Afin de limiter les consommations <strong>en</strong> eau, la commune deTanum, <strong>en</strong> Suède, 12 000 habitants, a interdit depuis janvier 2002, l'installation de toilettes classiquesdans la commune. Lors des nouvelles constructions ou des réhabilitations, il y a obligationd'opter soit pour des toilettes sèches soit pour des toilettes à séparation urine-merde. Depuis cettedate, 500 maisons ont donc dû s'équiper ainsi, la bibliothèque mun<strong>ici</strong>pale et le lycée fonctionn<strong>en</strong>tainsi. Ceux qui ont des toilettes à séparation voi<strong>en</strong>t leurs urines collectées par des agriculteurs quil'utilis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite comme <strong>en</strong>grais. La matière solide est soit évacuée <strong>en</strong>core par le tout-à-l'égout,soit compostée. Un sondage a indiqué que 65 % des utilisateurs sont satisfaits et d'autres villesde Suède sont actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> train d'étudier une réglem<strong>en</strong>tation similaire.n Puy-de-Dôme : toiture <strong>en</strong> bardeaux.Le CPIE, C<strong>en</strong>tre perman<strong>en</strong>t d'initiation à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,de Clermont-Domes, organise le samedi21 mai une journée d'appr<strong>en</strong>tissage pour réaliserdes toitures <strong>en</strong> bardeaux (couverture <strong>en</strong> bois).CPIE Clermont-Dômes, 1, route des Colonies,Habitat sain Theix, 63122 Saint-Gènes-Champanelle,tél : 04 73 87 35 21.n Fêtes <strong>en</strong> toilettes sèches. Il est maint<strong>en</strong>ant possible de louer des toilettes sèchespour les besoins des festivaliers. Vo<strong>ici</strong> quelques adresses à conserver dans un petit coin :• C<strong>en</strong>tre d'animation cantonal, 17700 Surgères, tél : 05 46 07 16 39.• Zicos production, 72150 Le Grand-Lucé, tél : 02 43 40 93 16.• Sarl Marmonier/Pétrone, 38210 Poliénas, tél : 06 07 32 17 63.• L'Atelier blanc, 31520 Ramonville-Saint-Agne, tél : 05 62 73 10 99.DRPasserelle EcoSILENCE N°323 Mai 200515


DRAlternativesL O I R E -A T L A N T I Q U EEcofestivalL'Ecofestival retourne cetteannée à Moisdon-la-Rivière, les23 et 24 juillet sur le thème"vivre bi<strong>en</strong>… simplem<strong>en</strong>t". Il serasuivi d'une université d'été du25 au 27 juillet avec notamm<strong>en</strong>tSophie Rabhi, initiatrice de laFerme des <strong>en</strong>fants et PatrickViveret, auteur de Reconsidérerles richesses. Héol, maison autonome,route de Louisfert, 44520Moisdon-la-Rivière, tél :02 40 07 63 68.DRL’écofestival <strong>en</strong> juin 1997.C O N C O R D I AChantierssolidairesCréée <strong>en</strong> 1950, dans le but dereconstruction et de fraternité<strong>en</strong>tre les peuples, l'associationConcordia (cœur <strong>en</strong>semble <strong>en</strong>grec) continue, à délivrer sonmessage de solidarité sur et àtravers les chantiers internationauxde jeunes bénévoles qu'elleorganise <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec50 associations similaires dans lemonde. En accueillant des jeunesde toutes origines, les chantierspart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à la réalisation deprojets d'intérêt collectif. Ils<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t des valeurs nécessairesà la construction d'une sociétédémocratique, solidaire et pluspart<strong>ici</strong>pative. Concordia est égalem<strong>en</strong>tpart<strong>en</strong>aire du programmeService volontaire europé<strong>en</strong> (18-25 ans). Concordia, 94, GrandeRue, 38830 Saint-Pierred'Allevard,tél : 04 76 45 11 32.S A R T H ETournavetteChristophe Devaivre, constatantle déf<strong>ici</strong>t de transports <strong>en</strong> zonerurale pour les personnes dépourvuesde voitures, a mis <strong>en</strong> placeune société de serviceTournavette qui, dans le cantonde La Chartre-sur-le-Loir, proposeune tournée à l'aide d'un minibuspouvant transporter huit passagers.C'est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t despersonnes âgées qui profit<strong>en</strong>t duservice. Une initiative qui pourraitservir d'exemple pour ceuxqui réfléchiss<strong>en</strong>t à comm<strong>en</strong>t diminuerla voiture à la campagne.Tournavette, 12, rue desCoteaux, 72340 Ponce-sur-le-Loir, tél : 02 43 79 21 24.Y O N N EEcodomainedes GilatsL'Ecodomaine des Gilats proposedes stages : assainissem<strong>en</strong>t deseaux usées par bassins-filtresplantés (25-26 mai), votre projetde maison écologique (15-16juin), construction d'un chauffeeausolaire (15-16 juin), réalisationet montage d'un moteurPantone (4 au 8 juillet).Ecodomaine des Gilats, Jean-LucDelmotte, 89130 Toucy, tél : 0386 44 20 62.L'OutilthéâtreL'association Emerg<strong>en</strong>ce proposedes stages de théâtre pouradultes, avec montage concret depièces, sur une semaine <strong>en</strong> été ou<strong>en</strong> week-<strong>en</strong>d p<strong>en</strong>dant l'année.Emerg<strong>en</strong>ce, 4, impasse Saint-Père, 89470 Moneteau, tél :03 86 40 59 71.H A U T E - V I E N N EChantierconvivialL'association Contrechampsorganise du 1 er au 15 août sonquatrième chantier de bénévolespour la restauration d'une fermefortifiée du 17 e siècle dont elleest locataire pour 99 ans.Contrechamps est une associationagissant pour le développem<strong>en</strong>tlocal <strong>en</strong> Limousin. L'objectif dela restauration est d'ouvrir uneEcotaupiSILENCE N°32316Mai 2005salle de spectacle et par la suiteun lieu d'accueil et d'hébergem<strong>en</strong>t.Le chantier fonctionnele matin p<strong>en</strong>dant quatre heures,l'après-midi, temps libre pourla découverte du Limousin.Hébergem<strong>en</strong>t sur le site, au cœurd'un domaine <strong>en</strong> polycultureélevage <strong>en</strong> agriculture biologique.Contrechamps, Trasrieux, 87460Saint-Juli<strong>en</strong>-le-Petit,tél : 05 55 69 13 18.M A N C H EAprès huit ans passés<strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>neet la naissanced'une fille, Bruno etEsther Lacroix décid<strong>en</strong>tde retourner vivredans leur région d'origine,la Normandie.Abandonnant unesituation financièreaisée, ils cherch<strong>en</strong>talors à vivre plus <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce. Ils découvr<strong>en</strong>t une ferme à l'abandonet suiv<strong>en</strong>t une formation pour la restaurer <strong>en</strong> autoconstruction. Dechantiers de formation <strong>en</strong> chantiers de formation, ils découvr<strong>en</strong>td'autres initiatives, d'autres modes de vie, d'autres aspirations.S'inspirant <strong>en</strong>tre autres de l'expéri<strong>en</strong>ce de la famille Baronnet, <strong>en</strong>Loire-Atlantique et de leur maison autonome, ils décid<strong>en</strong>t de mettre <strong>en</strong>place un gîte écologique aujourd'hui <strong>en</strong> fin de réalisation : chauffe-eausolaire, toilettes à litière biomaîtrisée, phytoépuration, matériaux sains.Le gîte a été conçu de manière pédagogique pour servir égalem<strong>en</strong>td'exemple pour de futurs stages et visites. Chaque pièce permet dedécouvrir des techniques différ<strong>en</strong>tes : <strong>en</strong>duits à la chaux, stucs, <strong>en</strong>duitsà la terre, terre cuite… Ils cré<strong>en</strong>t alors l'association Ecotaupi pouranimer le lieu et <strong>en</strong>courager le plus grand nombre de personnes à vivreautrem<strong>en</strong>t, à s'émanciper du "système". Ecotaupi, Bruno et EstherLacroix, 19, route Sainte-Marguerite, 50290 Bricqueville-sur-Mer,tél : 02 33 50 69 96.Champs libresEcotaupiP A S - D E - C A L A I SColères du prés<strong>en</strong>tS U D - O U E S TTournée detroubadoursL'association Les Char<strong>en</strong>taisesmène des actions culturelles dansle domaine musical. Face au starsystème,elle propose uneémarche <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avecla décroissance : pas dedéplacem<strong>en</strong>ts extravagants,pas de sonorisation dém<strong>en</strong>tielle,pas de publ<strong>ici</strong>tés disp<strong>en</strong>dieuses etpolluantes, pas de téléphone portable,elle favorise l'accès à lamusique pour ceux qui ont depetits budgets et non pour ceuxLancé pour le 1 er mai 2002, <strong>en</strong> réponse à la prés<strong>en</strong>ce du FN audeuxième tour des élections présid<strong>en</strong>tielles, le salon du livre d'expressionpopulaire et de critique sociale Colères du prés<strong>en</strong>t ti<strong>en</strong>drasa quatrième édition à Arras le 30 avril et 1 er mai. 75 auteurs et unetr<strong>en</strong>taine d'éditeurs seront prés<strong>en</strong>ts. Le 30 avril , lectures et r<strong>en</strong>contresdéc<strong>en</strong>tralisées. A Saint-Laur<strong>en</strong>t-Blangy : quartier des nouvelles résid<strong>en</strong>cesautour d’une pièce de théâtre réalisée par les militantes de laCSF et Ricardo Monserrat, à la bibliothèque Vaudry-Fontaine autourde la réalisation d’un livre Saint Laur<strong>en</strong>t Blangy dans la secondeguerre mondiale. A Feuchy autour de la littérature créole. A ArrasOuest avec le dessin de presse. A Dainville la littérature Brésili<strong>en</strong>ne. AGiv<strong>en</strong>chy-<strong>en</strong>-Gohelle, la littérature québécoise. A Oignies la littératured'Amérique Latine. A Noyelle Hénin, sur la littérature africaine. ACarvin, autour de la littérature Kabyle. A Monchy Breton, la littératureKabyle. A Lille, sur le droit au logem<strong>en</strong>t, A Calais, sur le droit aulogem<strong>en</strong>t. Lectures à Lille-Fives, au C<strong>en</strong>tre de dét<strong>en</strong>tion de Bapaume,à la Maison d’Arrêt d’Arras, à l'Hôpital psychiatrique d’Arras, etc.Le 1 er mai, part<strong>ici</strong>pation au défilé syndical puis théâtre, guinguettes,débats sur le thème des cultures du monde. Colères du Prés<strong>en</strong>t, 1 ruedu pont Amoureux, 62000 Arras, tél : 06 89 19 23 88.


qui le font pour consommer. Ellea accueilli p<strong>en</strong>dant deux ans <strong>en</strong>résid<strong>en</strong>ce Les esprits libres qui sedéfiniss<strong>en</strong>t comme faucheursvolontaires d'injustices.Une tournée musicale est organisée<strong>en</strong> juillet, avec seulem<strong>en</strong>t dela traction animale pour allerde village <strong>en</strong> village. Commeles chevaux résid<strong>en</strong>t dans lesPyrénées-Atlantiques, la tournéese fera dans ce départem<strong>en</strong>t.Les Char<strong>en</strong>taises, Sainte-Livrade,82200 Moissac, tél :05 63 04 23 63.G A R DFête auxinv<strong>en</strong>tionsLa biocoop La Fourmi et laCigale organise pour 2006 unefête des inv<strong>en</strong>tions concernantl'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t : idées pratiques,économies… vous pouvez ypart<strong>ici</strong>per. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :La Fourmi et la Cigale, 16,boulevard des Remparts, 30170Saint-Hippolyte-du-Fort,tél : 04 66 77 99 10.H É R A U L TStagesà l'ArcheLa communauté de l'Arche deLanza del Vasto de la Fleyssièrepropose différ<strong>en</strong>ts stages p<strong>en</strong>dantl'été : conflit et médiation,s'<strong>en</strong>traîner pour agir (15 au 21juillet), qi gong et yoga, la voiede la nature (23 au 29 juillet),yoga et randonnées (31 juilletau 5 août), introduction àla calligraphie (31 juilletau 5 août), danse des Balkans(7 au 13 août)…AlternativesR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Communautéde l'Arche, La Fleyssière, 34650Joncels, tél : 04 67 44 40 90.Les joursde la comèteDu 1 er au 15 mai, la caravaneTournesol s'installe à la ferme desBouquets, à La Caunette, <strong>en</strong>treSaint-Pons et Narbonne (D907).La Caravane Tournesol est unsemi-remorque se déployant <strong>en</strong>une scène prés<strong>en</strong>tant des techniquesalternatives : moteur stirling,éoli<strong>en</strong>ne, jardins susp<strong>en</strong>dus,culture de spiruline, moteur fonctionnantà l'huile… P<strong>en</strong>dant cesdeux semaines, différ<strong>en</strong>tes activitéssont organisées : le 3, chantiersolidaire, les 4 et 5, stage plantesméd<strong>ici</strong>nales et comestibles, le 6,initiation au tournage de l'argile,les 7 et 8, prés<strong>en</strong>tation de lacaravane et forum sur lesdéchets, le soit concert, les 9 et10, stage sculpture sur bois,les 11 et 12, fabrication etanimation de marionnettes, 13 et14, stage clown, 14 et 15, comm<strong>en</strong>tpasser un moteur à l'huilede tournesol. Nombre de placeslimités, possibilité campingou chambres d'hôtes.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : 06 31 22 6990 ou 04 68 27 84 35.D R Ô M EC<strong>en</strong>tre agroécologiqueUn projet de c<strong>en</strong>tre agro-écologiqueest <strong>en</strong> gestation à LaRoche-sur-Grâne, au sud deCrest, dans la Drôme. Sur 55hectares, il accueillera familles,groupes, classes intéressés parFêtes, foires, salons(le signe ◊ indique que Sil<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>t)◊ Finistère : foire alternative bio. 30 avril et 1 er mai à Trégunc (sud du départem<strong>en</strong>t).Une c<strong>en</strong>taine d'exposants, éco-habitat, alim<strong>en</strong>taire, plants et graines, artisanat,hygiène de vie, associations. Confér<strong>en</strong>ces avec Jean Aubin sur le thème de la décroissance,François Veillerette sur les pest<strong>ici</strong>des, Sylvie Simon sur les vaccinations.Animations et restauration. PARESSE, Programme alternatif pour une relocalisationde l'économie et une société solidaire et émancipatrice, tél : 02 98 06 58 62ou 02 98 50 02 18.n Rhône : Sana Terra. 30 avril et 1 er mai au château de Boisfranc, à Jarnioux,(8 km à l'ouest de Villefranche-sur-Saône). Marché biologique, commerce équitable,énergies r<strong>en</strong>ouvelables, écohabitat, vannerie, librairie… Samedi soir : repas bioet bal folk. Confér<strong>en</strong>ces, démonstration, dégustation. Ceps et charrues, Thierry Doat,tél : 04 78 68 88 88 et ARDAB, maison des agriculteurs, BP 53, 69530 Brignais,tél : 04 72 31 59 96.n Gard : troisième Bioregard. 1 er mai parc de la mairie à Bouillargues(près de Nîmes), thème de l'année : les vins bio, confér<strong>en</strong>ces de Claude Aubertet Jérôme V<strong>en</strong> der Putt. Nature & Progrès Gard, 23, boulevard Serg<strong>en</strong>t-Triaire,30000 Nîmes, tél : 04 66 64 77 18.◊ Alsace : 24 e foire de Rouffach. 5 au 9 mai, 300 exposants autour des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tspour sauver la planète : bio, santé, protection de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, habitat sain, énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, politique des transports, choix éducatifs, diversité culturelle, relationsNord-Sud, artisanat. 40 confér<strong>en</strong>ces et ateliers autour du thème de l'année : "mode devie, écologie et santé" : textile, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et santé (jeudi 5 à 11h), main basse surl'assurance maladie (5 à 11h), téléphonie mobile, danger (5 à 13h), les brevets contrela santé (5 à 13h), séisme et nucléaire (5 à 15h), vaccinations (5 à 15h), contre l'incinérationdes déchets (5 à 17h), communication non-viol<strong>en</strong>te (5 à 17h), danger deséthers de glycol (v<strong>en</strong>dredi 6 à 11h), la société cancérigène (6 à 13h), réchauffem<strong>en</strong>tclimatique (6 à 13h), table-ronde sur l'impact de notre mode de viesur l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et la santé (6 à 15h), fin du pétrole (6 à 17h), Palestine(samedi 7 et dimanche 8 à 10h), appoint des médecines complém<strong>en</strong>taires (7 à 13h),décroissance (7 à 13h), radioactivité dans nos assiettes (7 à 17h), Respirer, est-cedangereux pour la santé (dimanche 8 à 11h), pest<strong>ici</strong>des <strong>en</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (8 à 13h),<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et productivisme (8 à 15h)… Foire de Rouffach, Chantal et Jean-Pierre Frick, 5, rue de Baer, 68250 Pfaff<strong>en</strong>heim, tél : 03 89 49 62 99.◊ Indre : 4 e Chapitre Nature. 5 au 8 mai, 4 jours de fête autour du livre etde la nature <strong>en</strong> Br<strong>en</strong>ne, au Blanc. FOL36, 23 bd de la Valla, BP77,36002 Chateauroux, tél : 02 54 61 34 68n Cév<strong>en</strong>nes : festival de randonnées. 5 au 8 mai, au départ de nombreusescommunes, randonnées à thème. Maison de la Randonnée, hameau de la plaine,30140 Thoiras, tél : 04 66 61 66 66.◊ Serm<strong>en</strong>tizon (Puy de Dôme) : Poll<strong>en</strong>. 7 et 8 mai: foire écobiologique bisanuelleorganisée par Nature & Progrès, 120 exposants, confér<strong>en</strong>ces et animations, restaurationbio. Contact : tél : 04 73 53 3 47, fax : 04 73 51 21 70.◊ Avignon : 9 e Naturavignon. 7 et 8 mai, au domaine de la Souvine. Thème de l'année: quel <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pour nos <strong>en</strong>fants. Tous les stands propos<strong>en</strong>t une animation :40 ateliers jeunes, 20 ateliers adultes, marché bio et artisanal, spectacle burlesque surles déchets. Av<strong>en</strong>ir, BP 87, 84143 Montfavet cedex 3, tél : 06 76 28 24 57.n Côtes-d'Armor : 2 e fête du jardin. 8 mai, à Belle-Isle-<strong>en</strong>-Terre. Toutes sortesde jardins : social ou d'agrém<strong>en</strong>t, potager ou ludique, mun<strong>ici</strong>pal ou privé. Jardinet conséqu<strong>en</strong>ces sur l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, promotion de la bio, savoir-faire, échanges deplants, découverte des énergies r<strong>en</strong>ouvelables. C<strong>en</strong>tre régional d'initiation à la rivière,22810 Belle-Isle-<strong>en</strong>-Terre, tél : 02 96 43 08 39.n Gard : Trucs et astuces du jardinier. 8 mai, à Saint-Jean-du-Gard. Prés<strong>en</strong>tationSILENCE N°323 Mai 200517de variétés anci<strong>en</strong>nes, ateliers, confér<strong>en</strong>ces, exposition… Dimanches verts,4, av<strong>en</strong>ue de la Résistance, 30270 Saint-Jean-du-Gard, tél : 04 66 85 32 18.n Bouches-du-Rhône : 9 e Forum nature. 14 et 15 mai, au c<strong>en</strong>tre d'Aubagne.Produits bios, énergies r<strong>en</strong>ouvelables, rouler à l'huile de tournesol ou de friture,cosmétiques, habitat sain, artisanat, associations… Entrée libre. Confér<strong>en</strong>ces.Association Minobio, 10, rue des Alliés, 13360 Roquevaire, tél : 04 42 04 45 62.n Hérault : 8 e Printemps de Bouse. 14 et 15 mai à La Vacquerie (plateaudu Larzac), animations, théâtre de rue, jonglerie, musique, thème de l'année :les médecines alternatives (stands et démonstrations). Samedi 14 : table-rondesur la décroissance. Dimanche 15 ; table-ronde sur les médecines alternatives.Thierry, tél : 04 67 59 02 99 ou 06 23 10 62 21.n Ardèche : Ethnoplante. 15 mai à Vinezac. Savoirs de terroirs propose une journéeautour du thème des céréales, de la farine et du pain, objets <strong>en</strong> paille, atelier de toitde chaume, égalem<strong>en</strong>t cuisine de plantes sauvages, teintures végétales, jardinage pourles <strong>en</strong>fants, musique verte… Savoirs de terroirs, Le Miolaure, 07200 Saint-Juli<strong>en</strong>du-Serre,tél : 04 75 37 99 03.◊ Lyon : 7 e festival 6 e contin<strong>en</strong>t. Du 17 au 31 mai dans différ<strong>en</strong>ts lieux avec commeobjectif de promouvoir et valoriser les mixités culturelles. Forum des associations lesamedi 21 mai de 16 h à minuit au Parc de Gerland, Lyon 7e. 6e contin<strong>en</strong>t, 51, rueSaint-Michel, 69007 Lyon, tél : 04 37 28 98 71.n Tarn : 5 e Cinéfeuille. 18 au 24 mai, festival du film jardins et paysages, à Gaillac.Thème de l'année : la nature <strong>en</strong> ville. CPIE des pays tarnais, 4, rue Canavières,résid<strong>en</strong>ce des Cèdres, 81000 Albi, tél : 05 63 47 72 90.◊ Tarn-et-Garonne : 2 e Santé et Bio. 21 et 22 mai à la salle Jean-Moulin,à Castelsarrasin, Le Trèfle Vert, 8, impasse des Acacias, 82100 Castelsarrasin,tél : 05 63 04 91 90.n Creuse : Journées de plantes. 21 et 22 mai, Jardins de la Sédelle, à Crozant.Confér<strong>en</strong>ces de Gilles Clém<strong>en</strong>t, André Eve, Michel Lum<strong>en</strong>. Les Jardins de la Sédelle,BP 1, 23160 Crozant, tél : 05 55 89 83 16.n Savoie : Initiatives d'espoirs. 27 au 29 mai à Tournon, parc de la Tourmotte(près d'Albertville). Festival pour valoriser des initiatives positives : <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,santé, économie, social, humanitaire, culturel. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : 04 79 00 41 46.n Rhône : petit festival des Dindes folles. 27 au 29 mai, à Rivolet, à 11 kmà l'ouest de Villefranche-sur-Saône. une dizaine de spectacles de théâtre, autantde concerts, créations, ateliers pour les grands et les petits. On vi<strong>en</strong>t avec sa t<strong>en</strong>te.Association Hippotoufer, Pierrefilant, 69640 Rivolet, tél : 04 74 67 40 17.n Char<strong>en</strong>te : 5 e fête de l'Ortie. 4 et 5 juin à Dignac (10km d'Angoulême). Thèmede l'année : safran, plantes aromatiques condim<strong>en</strong>taires et méd<strong>ici</strong>nales. Repas gastronomiquesaux orties sur réservation. Confér<strong>en</strong>ce de Jean-Marie Pelt. Amis de lanature et de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, Claude Richon, 16320 Rougnac, tél : 05 45 23 03 64.n Isère : 6 e Nature d'Espace Terre. 5 juin, salle des sports de Saint-Georgesd'Espéranche.Association Espace Terre, chemin de Mélat, 38790 Saint-Georgesd'Espéranche,tél : 04 74 59 04 91.n Haute-Loire : foire bio. 5 juin à Langeac, boulevard Charles-de-Gaulle. Thèmede l'année : jardinage et maraîchage bio. Marché bio, jeux, forum des associations<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et solidarité, confér<strong>en</strong>ces… Haute-Loire biologique, hôtelinterconsulaire, BP 343, 43012 Le Puy-<strong>en</strong>-Velay, tél : 04 71 07 21 19.n Rhône : potager <strong>en</strong> compagnie. 5 juin à Saint-Didier-sous-Riverie, avec marchéde producteurs, confér<strong>en</strong>ces et forums. Christine Dangoin, tél : 04 78 81 84 97.n Rhône : marché bio. 5 juin, au parc nature de Miribel-Jonage, organisé parPlanète Tonique et r<strong>en</strong>ouvelé le premier dimanche de chaque mois. Planète Tonique,chemin de la Bletta, 69120 Vaulx-<strong>en</strong>-Velin, tél : 04 78 80 56 20.


Alternativesla production agro-écologique.Transformation et dégustationseront utilisés comme des activitéséducatives. Les techniquesrespectueuses de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tseront mises <strong>en</strong> œuvre : énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, traitem<strong>en</strong>t deseaux, recyclage des déchets,construction <strong>en</strong> matériaux naturels.Une place toute particulièresera consacrée aux <strong>en</strong>fants. Leprojet devrait comm<strong>en</strong>cer à organiserdes chantiers à partir d'avril2005 : réhabilitation des bâtim<strong>en</strong>ts,mise <strong>en</strong> place d'espacemaraîcher, production des cultures,élevage. Le nombre deplaces dans un premier tempssera limité mais progressivem<strong>en</strong>tl'accueil permettra d'accueillirjusqu'à 400 personnes dans unejournée. Ce projet est porté parTerre et Humanisme, avec PierreRabhi et Michel Val<strong>en</strong>tin. LesAmanins, 26400 La Roche-sur-Grâne, tél : 04 75 61 40 77.Galmier, tél : 04 77 52 58 88.I S È R EMainst<strong>en</strong>duesFrance-AlgérieLe S!l<strong>en</strong>ce spécial Isère, <strong>en</strong>rubrique bibliographie, annonçaitla parution de "Guerre et "guerre"d'Algérie", ouvrage écrit par unanci<strong>en</strong> appelé. Le récit est faitd'un dialogue virtuel <strong>en</strong>tre cejeune Français et un maquisardalgéri<strong>en</strong> dont les carnets de routeavai<strong>en</strong>t été trouvés dans unecache. Le 1 er novembre 2004ces carnets ont été r<strong>en</strong>dusà l'Algérie dans la petite ville deFerdjioua. Cette démarche, bi<strong>en</strong>que lourde de s<strong>en</strong>s, ne devait pasêtre un aboutissem<strong>en</strong>t et c'estdans ce but, qu'à Sass<strong>en</strong>age <strong>en</strong>Isère, s'est créée une associationqui a pour titre Mains t<strong>en</strong>duesFrance-Algérie. Mains t<strong>en</strong>duespar dessus les incompréh<strong>en</strong>sions,les peurs, les racismes et les fanatismes.Mains t<strong>en</strong>dues pour mieuxse connaître, se respecter, quellesque soi<strong>en</strong>t les religions, les philosophiesdes uns et des autres.Mains-t<strong>en</strong>dues France-Algérie,4 bis, square de la Libération,38360 Sass<strong>en</strong>age.L O I R ELa FéecarabineCatherine Souzy, anci<strong>en</strong>ne animatricesocioculturelle, a ouvert àSaint-Galmier un restaurantcalme et artistique : crêperie,assiette bio et tapas accompagn<strong>en</strong>tla visite d'expositions artistiques,possibilité de lire ou dejouer sur place. La Fée carabine,5, rue Mercière, 42330 Saint-R H Ô N EArt G<strong>en</strong>sCréée <strong>en</strong> septembre 2002, l'associationArt G<strong>en</strong>s a pour but devaloriser et recycler des déchetspar une interv<strong>en</strong>tion artistiquegrâce aux solutions et à l'imaginationde chacun. Des ateliersH A U T E - V I E N N EEco-hameaude BusseixUn projet d'éco-hameau est<strong>en</strong> cours de démarrageà Busseix, <strong>en</strong> Haute-Vi<strong>en</strong>ne.Un terrain et une ferme ont étéachetés sous la forme d'une SCI,société civile immobilière. Uncertificat d'urbanisme doit permettred'y construire quatre maisonsneuves avec l'aide du c<strong>en</strong>tred'autoconstruction CR3E duPérigord. Le projet est d'y créerun lieu de vie pour des personnes<strong>en</strong> recherche d'une vie <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ceavec leurs idées, plus harmonieusesur le plan personnel,social et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal.Un lieu d'activité, de r<strong>en</strong>contreset de formations, pour la promotiondes idées et valeurs écologiques.Pour <strong>en</strong> savoir plus : SCIdu Moulin de Busseix, route deBusseix, 87500 Ladignac-le-Long, tél : 05 55 09 39 81.DRDRsont proposés à toute personnedésireuse de développer sa créativité<strong>en</strong> réalisant des objets à partirde matériaux collectés et classésdans la déchétèque. L'idéedirectrice est d'exploiter habilem<strong>en</strong>tles richesses dont nous disposonsplutôt que d'<strong>en</strong> produirede nouvelles. Un cal<strong>en</strong>drier d'expositionsd'artistes fait interv<strong>en</strong>irdes photographes, sculpteurs,designers, peintres et des créateursde mode travaillant dans ledomaine de la récupération, durecyclage et plus globalem<strong>en</strong>t surla mise <strong>en</strong> valeur de la nature.Art G<strong>en</strong>s, 7, rue Bodin, 69001Lyon, tél : 06 64 53 86 75.L Y O NMaison dela par<strong>en</strong>talitéet de lanaissanceUne maison de la par<strong>en</strong>talité etde la naissance vi<strong>en</strong>t de voir lejour à la Croix-Rousse, <strong>en</strong> mars2005. L'idée <strong>en</strong> avait été lancée<strong>en</strong> 2000 et une association LaCause des par<strong>en</strong>ts avait vu le jourpour m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> le projet. LaMaison de la par<strong>en</strong>talité et de lanaissance est lieu d'échange etd'information pour les par<strong>en</strong>ts etfuturs par<strong>en</strong>ts. L'association travaillemaint<strong>en</strong>ant au projet d'unemaison de naissance <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariatavec les hôpitaux de Lyon. LaCause des par<strong>en</strong>ts, 6, rue Jean-Julli<strong>en</strong>, 69004 Lyon, tél : 04 7827 96 08 et 04 74 67 47 64.5 e éditionvivreet consommerautrem<strong>en</strong>t28 et 29 maithème :habiter autrem<strong>en</strong>torganisation :association L’archipel,1 rue Anatole-France35000 R<strong>en</strong>nesTél : 02 23 46 05 06Halle Mart<strong>en</strong>otRENNES<strong>en</strong>trée : 3 €tarif réduit : 1,50 €gratuit - de 16 ansD O R D O G N EHameau de la BrousseLe Hameau de la Brousse vous accueille toute l'année pour vos séjoursou vos stages. Si le lieu se prête bi<strong>en</strong> à ne ri<strong>en</strong> faire, on peut aussipart<strong>ici</strong>per à différ<strong>en</strong>tes activités proposées tout au long de l'année. Du 30avril au 5 mai et du 8 au 13 août 2005, comm<strong>en</strong>t communiquer avec lesesprits de la nature, les arbres, les plantes, les fleurs, les pierres, lessources... avec Christophe Dacier, (tél : 04 90 61 97 43 ou 06 12 19 9141). Du 26 au 30 juillet 2005, taïji quan école Yang sur le thème dudéveloppem<strong>en</strong>t de la force, avec Walter Peretti, (tél : 06 89 02 33 01).Du 31 juillet au 5 août 2005, clown peinture, peinture clown, oser la r<strong>en</strong>contreavec Ludovic de Valon (tél : 01 45 44 48 21) et BéatriceDryepont (tél : 00 32(0) 67 44 48 30). Du 7 au 13 août, ou du 27 aoûtau 2 septembre 2005, aquarelle et carnet de voyage, pr<strong>en</strong>dre le temps deregarder avant de créer, appr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> jouant des formes et des couleurs, traquer l'intime, l'insolite etdécouvrir une région avec le regard émerveillé du peintre, avec Cécile-Alma Filliette (tél : 06 62 25 6335 ou 01 43 79 63 35. Du 14 au 21 août 2005, taïji quan et qi gong chaque matin, massage, étirem<strong>en</strong>tpassif, relaxation, respiration... avec Eric Comte (tél : 02 38 53 73 34), du 22 au 26 août 2005, chantchoral et mouvem<strong>en</strong>t Feld<strong>en</strong>krais, des mouvem<strong>en</strong>ts pour pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce de son corps dans le bi<strong>en</strong>être,avec Claire Berthelin (tél : 01 46 70 82 52) et Michel Delamare (tél : 06 81 98 36 37). Hameaude la Brousse, Hélène Le Cheviller et Michel Gayout, La Brousse, 16410 Sers, tél : 05 45 24 95 72.Marie Clem’sSILENCE N°323 Mai 200518


Diminuer notrevouloir d'achatPour éviter l'effet rebond, il faudra fermer d<strong>en</strong>ombreuses usines, mais si on réussit à partagerla baisse du travail rémunéré de manièreéquitable et que l'on réduit notre "vouloird'achat" total, ce n'est pas un problème.Je vi<strong>en</strong>s de lire les articles de MichelBernard et Serge Latouche sur l'effetrebond (S!l<strong>en</strong>ce n°322). Je suiscont<strong>en</strong>t que cet effet soit reconnu, il est àmon avis c<strong>en</strong>tral dans l'argum<strong>en</strong>tationpour la décroissance. Dommage quandmême que vous n'ayez pas rappelé monarticle dans Objectif décroissance (paruégalem<strong>en</strong>t dans S!l<strong>en</strong>ce n°280) qui estquand même derrière cette réflexion,aujourd'hui disponible sur internet(www.decroissance.org).Comme je l'explique dans les confér<strong>en</strong>ceset dans certains articles la décroissancesout<strong>en</strong>able ne peut, à cause de l'effetrebond, s'épargner une décroissanceéconomique dans les pays industrialisés.En fait on a deux possibilités : soit onaugm<strong>en</strong>te drastiquem<strong>en</strong>t la valeur desressources naturelles ce qui aura poureffet d'<strong>en</strong> priver <strong>en</strong> premier lieu les pluspauvres (ce serait une énorme inflationcompatible alors <strong>en</strong> fait avec une stagnationéconomique), soit on réduit drastiquem<strong>en</strong>tnos capacités d'achat des ressourcesnaturelles par une réduction de lacapacité d'achat des riches, c'est alors unedécroissance économique.Dans tous les cas, on n'y coupe pas, ils'agit bi<strong>en</strong> d'une réduction du pouvoird'achat total, devant bi<strong>en</strong> sûr s'initier parune réduction du "vouloir d'achat". Et là,il ne faut pas perdre de temps, une véritableréflexion doit s'<strong>en</strong>gager dès maint<strong>en</strong>ant.Le développem<strong>en</strong>t de bi<strong>en</strong>s relationnelsn'est pas une solution, outre le faitque l'on transforme des relations sociales<strong>en</strong> les r<strong>en</strong>dant payantes, cela n'empêcherapas le prof de yoga de se construire unepiscine, ni la conc<strong>en</strong>tration des rev<strong>en</strong>us.Le point crucial est que l'efficacité dela production, si elle est réelle, crée automatiquem<strong>en</strong>tune baisse des coûts, quifait que la satisfaction des besoins vitauxpeut se faire pour les personnes exclues,mais cela implique une augm<strong>en</strong>tion de laconsommation totale si on continue depromouvoir une croissance et que l'onréinvestit les quantités économisées dansde nouveaux besoins. Il faudrait donc quela masse monétaire s'ajuste de façon àéviter cet effet rebond.Effet rebondEn évitant les coûts externes, mêmel'agriculture bio génère une baisse descoûts mais pour d'autres qui pourrontalors s'acheter plus. D'une manière ouune autre, le changem<strong>en</strong>t de productionou de consommation s'il est économiseurd'intrants — approche prév<strong>en</strong>tive, laseule valable — doit être accompagnéd'un ajustem<strong>en</strong>t économique qu'il fautbi<strong>en</strong> sûr absolum<strong>en</strong>t faire équitablem<strong>en</strong>t.Ayant aussi travaillé dans le domainedes consommations domestiques <strong>en</strong>Autriche avec le SERI (www.seri.at) et auPortugal, soyons clair, nous avons augm<strong>en</strong>ténos consommations directesdepuis 1960 (viande, voitures, ess<strong>en</strong>ce,électr<strong>ici</strong>té, espaces urbanisés) et nosconsommations indirectes (notamm<strong>en</strong>tpar l'augm<strong>en</strong>tation des "nourriture-km"(food-miles) c'est-à-dire les distanceskilométriques liées aux produits que l'onconsomme.Il s'agit donc aussi bi<strong>en</strong> de réduire nosconsommations directes que de produireautrem<strong>en</strong>t.Nos façons individuelles de consommerpeuv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> sûr agir de fait sur lesdeux aspects. On peut ainsi décider deprivilégier un produit plus local s'il existe.Car si la consommation d'eau de boissonou de yaourt n'a pas changé (ce n'estpas ce qui est important), par contre laconsommation totale d'eau a grimpé, l<strong>en</strong>ombre de voitures a triplé (depuis 1970)et la consommation d'ess<strong>en</strong>ce presquedans la même proportion, la consommationd'électr<strong>ici</strong>té a doublé, la consommationde viande a grimpé même si elle s'eststabilisée depuis, l'utilisation d'énergie adoublé dans les maisons malgré lesénormes améliorations technologiques <strong>en</strong>ce domaine. On fait plus de voyages <strong>en</strong>avion, les maisons sont plus grandes, normalles g<strong>en</strong>s rest<strong>en</strong>t alors que les <strong>en</strong>fantspart<strong>en</strong>t et construis<strong>en</strong>t leurs propres maisons,le nombre d'habitants par maisondiminue alors que les surfaces augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t.Pour ce qui est de la consommationde ressources liée aux produits courants,bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t elle a diminué par unité produitemalgré l'augm<strong>en</strong>tation des distancesde transport. C'est que l'efficacité et leséconomies d'échelle permett<strong>en</strong>t d'économiseraussi. Cela n'a aucun effet positif sile nombre d'unités consommées augm<strong>en</strong>te,ce qui est largem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u par lapub qui nous inv<strong>en</strong>te de nouveauxbesoins.Ceux qui veul<strong>en</strong>t éviter de fermer desusines <strong>en</strong> produisant propre provoquerontfinalem<strong>en</strong>t une augm<strong>en</strong>tation de laconsommation grâce à cet effet rebond.Alors soyons clairs, il faudra fermer d<strong>en</strong>ombreuses usines, pas la peine de raconterdes histoires, mais si on réussit à partagerla baisse du travail rémunéré demanière équitable et que l'on réduit notre"vouloir d'achat" total ce n'est pas un problème.La difficulté étant de faire tout celade manière équilibrée et concertée.Par rapport au début de l'article deMichel Bernard, l'agriculture bio doit sedévelopper mais aux dép<strong>en</strong>s bi<strong>en</strong> sûr del'agriculture chimique. La décroissanc<strong>en</strong>'est pas une décroissance de tout.Certaines activités doiv<strong>en</strong>t croître (commel'activité de S!l<strong>en</strong>ce ou des "décroissants")mais aux dép<strong>en</strong>s d'autres activités plus polluantesqui doiv<strong>en</strong>t décroître d'autant plus.Par rapport à la réponse de SergeLatouche qui écrit "on voit que rev<strong>en</strong>ir àl'empreinte écologique de 1960 n'impliquepas tant de produire moins devaleurs d'usage (eau, vêtem<strong>en</strong>ts, logem<strong>en</strong>ts)que de les produire autrem<strong>en</strong>t", jep<strong>en</strong>se que 1960 n'est pas une référ<strong>en</strong>ce.La consommation, à bi<strong>en</strong> des égards, y est<strong>en</strong>core bi<strong>en</strong> trop élevée pour être partageablepar tous, il faudrait une réductiond'un facteur 10 comme l'annonce depuisquinze ans l'institut Wuppertal avecSchmidt-Bleek qui est repris par nombrede polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s et d'industriels. Par contre,ils croi<strong>en</strong>t pouvoir obt<strong>en</strong>ir cela par unerévolution de l'efficacité seule, l'effetrebond n'étant qu'un petit problème àrésoudre. Ils oubli<strong>en</strong>t que les implicationsde l'effet rebond sont macro-économiques,même si on les explique avec lemicro-économique.De toute manière, nous consommonsbi<strong>en</strong> plus qu'à cette époque (sauf pour cequi est de la nourriture), et y retournerimpliquerait une grosse de diminution d<strong>en</strong>os consommations directes aussi. Enfin,rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> arrière n'est, de toute façon,pas le but de la décroissance.En 1960 on réussissait à vivre presquebi<strong>en</strong> <strong>en</strong> consommant moins de ressources,avec beaucoup moins de développem<strong>en</strong>ttechnologiques. Cela veut direque tout est possible si on mettait nosconnaissances acquises au service d'unedécroissance sout<strong>en</strong>able.François Schneider nColporteur de la décroissance.SILENCE N°323 19Mai 2005


TchernobylNucléair<strong>en</strong> Zone de stockage desdéchets ? Le 30 janvier dernier,le nouveau gouvernem<strong>en</strong>t ukraini<strong>en</strong>a annoncé avoir passé uncontrat avec un consortium composéde l'américain Holtec etdu britannique BNFL pour mettre<strong>en</strong> place dans la zone interdite deTchernobyl un c<strong>en</strong>tre de stockagedes déchets radioactifs… pour lemom<strong>en</strong>t destiné aux déchets prov<strong>en</strong>antdes quinze réacteurs dupays, mais sans doute aussi avecl'idée de pouvoir faire payer cherpour le stockage de déchetsd'autres pays. Voilà une idéelibérale : on peut faire de l'arg<strong>en</strong>tavec n'importe quelle catastrophe !n Liquidateurs mécont<strong>en</strong>ts. Le26 février, un millier de "liquidateurs"de Tchernobyl ont manifestéà Moscou pour protestercontre la réforme sociale <strong>en</strong>cours qui les priverait de mesuresd'accompagnem<strong>en</strong>t dans leurssoins après avoir été irradiés <strong>en</strong>1986 à Tchernobyl. Environ100 000 Russes ont part<strong>ici</strong>péaux opérations de secours àTerchnobyl et plus de 500 000autres personnes v<strong>en</strong>ant desanci<strong>en</strong>nes républiques de l'URSS.Beaucoup sont déjà mortes.n France : poursuitesjud<strong>ici</strong>aires. L'association desmalades de la thyroïde a déposéplus de 500 plaintes contre Xpour m<strong>en</strong>songes au mom<strong>en</strong>t dupassage du nuage de Tchernobyl.Une instruction est <strong>en</strong> cours. Desperquisitions ont eu lieu au siègede ce qui était à l'époque leSCPRI, le Service c<strong>en</strong>tral de protectioncontre les rayonnem<strong>en</strong>tsionisants et dans les ministères <strong>en</strong>2001. Selon un docum<strong>en</strong>t del'instruction communiqué aux victimesle 25 mars, Paul G<strong>en</strong>ty etGilbert Mouthon, deux expertsnommés par le tribunal écriv<strong>en</strong>tque "Le SCPRI avait pleinem<strong>en</strong>tconnaissance du dépassem<strong>en</strong>t,quelquefois très important, desvaleurs de radioactivité (...) dansl'air comme dans la chaîne alim<strong>en</strong>taire"[…] "Les cartes quiont été fournies par le SCPRIsont inexactes dans plusieursdomaines. Un grand nombre devaleurs relevées dans différ<strong>en</strong>tesrégions sont des moy<strong>en</strong>nes alorsqu'il est bi<strong>en</strong> précisé que desvaleurs moy<strong>en</strong>nes n'ont aucunesignification dans ces cas".Une analyse de lait <strong>en</strong> Corse aété retrouvée p<strong>en</strong>dant les perquisitionsde 2001. Elle indiquaitalors plus de 10 000 becquerelspar litre (limite autorisée : 600 !)avec la m<strong>en</strong>tion "à ne pas divulguer".Lors des données publiéespar le SCPRI <strong>en</strong> mai 1986, lapollution au sol <strong>en</strong> Corse étaitchiffrée à 13 bq/m2. Les nouveauxchiffres off<strong>ici</strong>els publiéssous la pression de la CRII-Radsont aujourd'hui de 11 000à 25 000 bq/m 2 .La juge Marie-Odile Bertella-Geffroy a lancé depuis ces perquisitionsune étude épidémiologique<strong>en</strong> Corse où le nombre demalades de la thyroïde est particulièrem<strong>en</strong>télevé. Aucun procèsS O M A L I ELe tsunami remonte les déchetsDRLes tsunamis qui ont frappé l'Asie <strong>en</strong> décembre dernier ont permisde découvrir des déchets radioactifs immergés illégalem<strong>en</strong>t par lespays occid<strong>en</strong>taux le long des côtes de la corne africaine. L'aveu <strong>en</strong> estfait dans un rapport préliminaire du Programme des Nations Uniespour l'Environnem<strong>en</strong>t (le PNUD), publié le 2 mars. Ces déchets ont étédatés comme ayant été immergés dans les années 80 et 90, alorsqu'évidemm<strong>en</strong>t ce g<strong>en</strong>re de pratiques est interdit. Des rumeurs avai<strong>en</strong>tdéjà couru, <strong>en</strong> pleine guerre civile, sur d'év<strong>en</strong>tuelles livraisons dedéchets comme condition pour avoir des armes. Le rapport du PNUDindique que les fûts, bi<strong>en</strong> que réc<strong>en</strong>ts, sont déjà suffisamm<strong>en</strong>t corrodéspour qu'on ne puisse <strong>en</strong> lire le cont<strong>en</strong>u et toujours selon le rapport :"Un nombre important d'individus dans les zones somali<strong>en</strong>nes affectéesse plaint de problèmes de santé inhabituels, y compris de problèmespulmonaires graves et d'infections de la peau".Petite phraseprix élevés du pétrole ont décl<strong>en</strong>ché chez certains augures«Ll'espoir d'une r<strong>en</strong>aissance de l'énergie nucléaire. Mais le faitest que les c<strong>en</strong>trales nucléaires sont tellem<strong>en</strong>t peu r<strong>en</strong>tables que depuisplus de tr<strong>en</strong>te ans aux USA plus aucun réacteur n'a été connecté auréseau et <strong>en</strong> Europe depuis plus de 20 ans. Si <strong>en</strong> Europe, d'<strong>ici</strong> 2010,une nouvelle c<strong>en</strong>trale doit fonctionner <strong>en</strong> Finlande, alors p<strong>en</strong>dant cetemps, <strong>en</strong>tre la décision et sa construction, déjà six c<strong>en</strong>trales allemandeset bi<strong>en</strong> plus d'est-europé<strong>en</strong>nes seront déconnectées du réseau».Jürg<strong>en</strong> Trittin, ministre vert de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Allemagne,Frankfurter Rundschau, 13 janvier 2005.n'est pour le mom<strong>en</strong>t annoncé.n Paris : réunion perturbée.Réunis à Paris, le 14 mars, des"experts" sur le suivi de l'accid<strong>en</strong>tde Tchernobyl ont été copieusem<strong>en</strong>tarrosés de faux sang, œufspourris et lisier par un groupeantinucléaire non-id<strong>en</strong>tifié. Untract laissé sur place explique queces experts ni<strong>en</strong>t inlassablem<strong>en</strong>tles conséqu<strong>en</strong>ces de l'accid<strong>en</strong>t, etmett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avant la nécessité des'habituer à vivre dans les zonescontaminées… ce qui ouvre laporte à la poursuite du nucléaire.Ces experts sont membres de lacommission Sage, Stratégie pourune culture de protection radiologique<strong>en</strong> Europe, animée par leFin dunucléaire<strong>en</strong> France ?Le 25 mars 2005, l'Assemblé<strong>en</strong>ationale a voté dans le cadredu projet de loi d'ori<strong>en</strong>tation surl'énergie un article stipulantnotamm<strong>en</strong>t que "la politique énergétiquefrançaise a quatre objectifsprincipaux [<strong>en</strong> premier] l'indép<strong>en</strong>danceénergétique nationale".Sachant que l'uranium des c<strong>en</strong>tralesnucléaires est 100 %importé, logiquem<strong>en</strong>t les députésdevrai<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant voter l'arrêtdu nucléaire <strong>en</strong> France.C<strong>en</strong>tre d'étude sur l'évaluationde la protection dans le domain<strong>en</strong>ucléaire, off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dantde l'Union europé<strong>en</strong>ne maisdans lequel on retrouve laCogema, EDF, l'Institut de radioprotectionet de sûreté nucléaireet le Commissariat à l'énergieatomique. Pour la majorité de cesexperts, l'ess<strong>en</strong>tiel des maladiesconstatées sur place est provoquépar… le stress après l'accid<strong>en</strong>t etnon par les radioélém<strong>en</strong>ts qui pollu<strong>en</strong>tl'air et la nourriture.D'autres experts prés<strong>en</strong>ts à cetteréunion ont été choqués : <strong>en</strong> particulierles membres de l'institutindép<strong>en</strong>dant Belrad qui <strong>en</strong> collaborationavec la CRII-Rad <strong>en</strong>France, essai<strong>en</strong>t précisém<strong>en</strong>td'obt<strong>en</strong>ir de l'aide pour les deuxmillions de Biélorusses qui viv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core <strong>en</strong> zone contaminée.E C O S S EDéchetssur la plageDRLa c<strong>en</strong>trale de Dounreay, <strong>en</strong> Ecosse.Des déchets hautem<strong>en</strong>t radioactifsprov<strong>en</strong>ant du réacteur derecherche nucléaire de Dounreayà Caithness, <strong>en</strong> Ecosse, ont étéversés dans la mer <strong>en</strong>tre 1960 et1989. Aujourd'hui des particuleshautem<strong>en</strong>t radioactives se retrouv<strong>en</strong>tsur les plages à proximité.L'affaire a révélé que ces déchetsétai<strong>en</strong>t rejetés après avoir étédiluée dans l'eau de mer. HerbyLyalls, un responsable des servicessanitaires, a avoué à lapresse qu'il faisait partie d'uneéquipe d'experts qui avai<strong>en</strong>t déjàdécouvert de tels rejets <strong>en</strong> 1984,mais qu'à l'époque les autoritésavai<strong>en</strong>t décidé d'étouffer l'affairepour ne pas nuire au tourisme.L'Atomic Energy Authority aadmis qu'"au moins plusieurs c<strong>en</strong>tainesde milliers" de particulesde plutonium et d'uranium, <strong>en</strong>vironde la taille d'un grain desable, avai<strong>en</strong>t été libérées dela c<strong>en</strong>trale de Dounreay.(Sunday Times, 6 mars 2005)EPRn EPR : nouvelle plainte. Aprèsle Réseau Sortir du nucléaire quidénonce les aides financièresdéguisées du gouvernem<strong>en</strong>t fran-SILENCE N°323 Mai 200520


N I G E REnquête <strong>en</strong> coursLibération (9 mars 2005) a <strong>en</strong>voyé un journaliste <strong>en</strong>quêter sur lesmines d'uranium d'Areva. Le résultat est significatif : "Avec ses1 600 employés, les deux mines d'uranium exploitées par le françaisAreva à quelques kilomètres de là, font vivre directem<strong>en</strong>t 20 000 personnessur leurs 70 000 habitants. A la maison d'hôte d'Arlit, sur latable de nuit de chaque chambre, une note explique comm<strong>en</strong>t joindrepar téléphone le siège de la Cogema, filiale d'Areva, à Vélizy. Sur lacommode de la salle à manger, traîne un numéro de Fortune, avecAnne Lauvergeon, la présid<strong>en</strong>te d'Areva <strong>en</strong> couverture. A quelques pasde là, dans la salle informatique d'une école, un poster détaille comm<strong>en</strong>tse fabrique l'énergie nucléaire. A l'hôpital privé, sur les murs ducabinet du pédiatre, est épinglé le bateau Areva qui portait les couleursfrançaises lors de la dernière Coupe de l'America" (…) "La situationsanitaire ? Les deux hôpitaux privés d'Akokan et d'Arlit <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tfinancés par Areva, permettrai<strong>en</strong>t à la région d'afficher un tauxd'espérance de vie supérieur à la triste moy<strong>en</strong>ne de 45 ans du Niger.Voilà pour le tableau off<strong>ici</strong>el" (…) "Chaque salarié qui desc<strong>en</strong>d au fonda normalem<strong>en</strong>t l'obligation de fixer à sa ceinture un dosimètre qui<strong>en</strong>registre l'exposition à la radioactivité. Pourtant ce jour-là, [sur quinzevus par le journaliste] au moins trois ouvriers travaill<strong>en</strong>t sans leurdosimètre", [comm<strong>en</strong>taire d'un mineur, qui travaille là depuis six ans]"Depuis que je desc<strong>en</strong>ds au fond, je n'ai jamais r<strong>en</strong>contré une seule foisun médecin pour me t<strong>en</strong>ir informé d'un impact de la radioactivité.Alors le dosimètre, ça ne sert pas à grand-chose" (…) "A la périphéried'Arlit, une dizaine d'échoppes font commerce de ferraille. Il y a là detout. Et surtout des restes des deux mines : tuyaux, barres métalliques,ust<strong>en</strong>siles <strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re..." (…) "Tout le monde semble se moquer desavoir si cette ferraille pourrait ou non être radioactive. «Ce sont les<strong>en</strong>fants qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t nous la v<strong>en</strong>dre. Généralem<strong>en</strong>t, ils vont la déterrerdans le désert», explique un v<strong>en</strong>deur" (…) "Lors de la rapide missionde 2004, l'IRSN [organisme off<strong>ici</strong>el] a pu mesurer, autour de la g<strong>en</strong>darmeried'Akokan, un taux de radioactivité légèrem<strong>en</strong>t au-dessus duseuil normalem<strong>en</strong>t autorisé de 1mSv par an. «La faute à une cheminéede v<strong>en</strong>tilation de la mine qui sort juste à côté de la g<strong>en</strong>darmerie»".çais pour assurer la v<strong>en</strong>te d'unEPR à la Finlande, c'est au tourde la Fédération europé<strong>en</strong>ne desénergies r<strong>en</strong>ouvelables de porterplainte pour non respect desrègles de concurr<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> particulierpar l'attribution de crédits àdes taux privilégiés à la fois parles gouvernem<strong>en</strong>ts françaiset finlandais, mais aussi semblet-ilallemand et suédois.n Privatisation d'Areva repoussée.Les difficultés d'Areva pourconvaincre de l'intérêt d'un réacteurde type EPR et pour <strong>en</strong>assurer le financem<strong>en</strong>t pourrai<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>dre caduque la possibilité deprivatiser la firme. Initialem<strong>en</strong>tprévue pour 2004, cette privatisationest d'ores et déjà repousséeau moins à 2006. La faiblessed'Alstom, autre grand du nucléaireau bord de la faillite, r<strong>en</strong>d leministère de l'Economie prud<strong>en</strong>t.Bur<strong>en</strong> Débat bidon. La "loi Bataille"du 30 décembre 1991 donnaitaux pouvoirs publics 15 ans pourapprofondir les recherches etSILENCE N°323 Mai 200521trouver une solution pour le stockagedes déchets les plus dangereux.Nous sommes donc presqueau bout de ce délai de quinzeans… et aucun progrès n'a étéfait dans ce domaine. Comme uneloi est passée pour instaurer —<strong>en</strong> théorie — plus de démocratie,le gouvernem<strong>en</strong>t n'a trouvéqu'une chose à faire : le 3 mars,il a demandé à la Commissionnationale du débat public d'organiserd'<strong>ici</strong> la fin de l'année une"large concertation". Mais rassurez-vous,pour la largeur, selon lestermes du ministère del'Industrie, elle impliquera "leParlem<strong>en</strong>t et les collectivitéslocales concernées", compr<strong>en</strong>dreceux qui sont déjà achetés par lelobby nucléaire.n Débats transpar<strong>en</strong>ts ? Pourêtre transpar<strong>en</strong>ts, les débats surl'av<strong>en</strong>ir des déchets radioactifsqui s'est t<strong>en</strong>u début février ausein de l'Assemblée nationale,l'ont été sur au moins un point :que ce soit le CEA, Areva ou legouvernem<strong>en</strong>t, ils utilisai<strong>en</strong>t lesmêmes transpar<strong>en</strong>ts pour prés<strong>en</strong>terles données aux élus. Pas dediscordance : industrie, recherche,armée, gouvernem<strong>en</strong>t, mêmecombat !Manipulationsdiversesn Pastilles d'iode. Le gouvernem<strong>en</strong>ta annoncé début mars que90% des populations qui pourrai<strong>en</strong>têtre exposées à un nuageradioactif sont maint<strong>en</strong>ant protégées…après avoir distribué despastilles d'iode dans un rayonde 10 km autour des réacteursnucléaires. Ceci est une escroquerieà plusieurs niveaux : l'accid<strong>en</strong>tde Tchernobyl dont le nuage afait le tour de l'hémisphère norda montré que la radioactivité nes'arrête pas à 10 km de réacteurs.Ensuite les pastilles d'iod<strong>en</strong>e font que saturer la thyroïde,ce qui ne protège que de l'ioderadioactif. Enfin, il faut pr<strong>en</strong>dreces pastilles plusieurs heuresavant l'accid<strong>en</strong>t, ce qui est certespossible si l'on habite loin du lieud'émission du nuage radioactifet sûrem<strong>en</strong>t pas si l'on habitedans un rayon de 10 km.n Accid<strong>en</strong>t nucléaire :m<strong>en</strong>songes off<strong>ici</strong>els. L'IRSN,Institut de radioprotection et desûreté nucléaire, a publié unCD-Rom a destination des élusqui prés<strong>en</strong>te les conséqu<strong>en</strong>cespossibles d'un accid<strong>en</strong>t nucléairedans un réacteur français. Allonsdirectem<strong>en</strong>t à l'accid<strong>en</strong>t le plusgrave : le cœur de la c<strong>en</strong>tralefond, transperce la cuve, obligeNucléaireà relâcher des gaz radioactifspour éviter l'explosion.Résultat selon l'IRSN : il y auraitc<strong>en</strong>t fois moins de radioactivitélibérée que lors de l'accid<strong>en</strong>tde Tchernobyl et à l'arrivée seulem<strong>en</strong>t4 à 11 morts ! De qui semoque-t-on ? L'ONU annonceque le bilan final de l'accid<strong>en</strong>tde Tchernobyl sera d'au moins7 millions de victimes alors queseuls 2% de la radioactivitédu réacteur sont partis dansl'atmosphère.L O I R EFeursmétalr<strong>en</strong>onceLa fonderie Feursmétal avaitdemandé une dérogation pourle recyclage de métaux faiblem<strong>en</strong>tirradiés <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance de laSocatri, une filiale d'Eurodif. Aprèsdeux <strong>en</strong>trevues de la CRII-Rad etdes opposants auprès des ministèresde la santé et de l'écologie, la directiongénérale de la sûreté nucléairea fini par admettre que le projetétait illégal. En effet, des dérogationspour l'usage de matièrescontaminées par la radioactivitén'est possible que pour des expérim<strong>en</strong>tationsou des recherches, ce quin'était pas le cas. Le 4 février, à laveille d'une manifestation organiséepar différ<strong>en</strong>tes associations locales,la direction de Feursmétal a annoncél'annulation de ses demandesd'autorisation. Le 12 février, lamanifestation maint<strong>en</strong>ue a réuni<strong>en</strong>viron 600 personnes. Une pétitiona été remise aux autorités avecplus de 7000 signatures dont cellesde nombreux salariés de l'usine,inquiets pour leur santé.G R E N O B L ECurieuxaccid<strong>en</strong>tLe 4 avril, une viol<strong>en</strong>te détonationsuivie d'un dégagem<strong>en</strong>t defumée a eu lieu dans le domaineuniversitaire sur la commune deGières, près de Gr<strong>en</strong>oble.L'explosion v<strong>en</strong>ait d'un bunkerd'une dizaine de m2 appart<strong>en</strong>antà l'Institut national polytechnique.De petites quantités d'uraniumet de thorium y étai<strong>en</strong>tstockés avec des produits chimiquespérimés. Une vingtaine depersonnes proches au mom<strong>en</strong>tde l'explosion ont été contrôlées…apparemm<strong>en</strong>t, si nuageradioactif et chimique il y a eu, iln'est pas mesurable a posteriori.(Dauphine Libéré, 5 avril 2005)


EnergiesEoli<strong>en</strong>n En hausse de 20%. La capacitéde production des éoli<strong>en</strong>nes aprogressé de 20% dans le monde<strong>en</strong> 2004 pour atteindre 47 317mégawatts dont 34 205 MW<strong>en</strong> Europe. L'Allemagne restele champion mondial du secteur(16 629 MW, 35%) devantl'Espagne (8263 MW, 17%), lesEtats-Unis (6740 MW, 14%).Le Danemark, bi<strong>en</strong> que produisant20% de son électr<strong>ici</strong>té ainsi,rétrograde à la quatrième place(3500 MW, 7%). Suit <strong>en</strong>suitel'Inde (3000 MW).Par contin<strong>en</strong>t, après l'Europe,l'Amérique du Nord totalise 7184MW, l'Asie 4674 MW, l'Océanie560 MW, l'Afrique 225 MW etl'Amérique latine 208 MW.DRFerme éoli<strong>en</strong>ne au Nouveau-Mexique (USA)n France : premier gigawatt<strong>en</strong> 2006. Selon les prévisionsde chantiers annoncés, le premiergigawatt (1000 mégawatts) depuissance installée devrait êtreatteint durant le premiersemestre 2006… Alors quel'objectif fixé pour répondre auxdemandes de l'Europe est de9 à 10 GW <strong>en</strong> 2010.n Larzac : démissions d'élus.La totalité des membres duconseil mun<strong>ici</strong>pal de Lapanousede-Cernonont démissionné le 11mars dernier après l'annonce parle préfet du refus d'autoriser l'implantationde deux éoli<strong>en</strong>nes surla commune. Prétexte au refus :cela nuirait au paysage alors quele site est dans le périmètre d'unév<strong>en</strong>tuel futur parc naturel duLarzac. Les élus protest<strong>en</strong>t <strong>en</strong>disant que les deux éoli<strong>en</strong>nes sontprévues à côté… de l'autoroutequi a déjà complètem<strong>en</strong>t défiguréle site et qu'elles ne sont visiblesque de cette autoroute et desfermes des deux propriétaires dulieu d'implantation. (Midi Libre,12 mars 2005)n Fos-sur-Mer : 91 éoli<strong>en</strong>nes.Le port autonome de Marseillequi dispose de dizaines de kilomètresde littoral au nord deMarseille va y installer 91éoli<strong>en</strong>nes d'<strong>ici</strong> 2007 qui totaliseront126 MW et seront utilisé surle site. Pour r<strong>en</strong>dre le port complètem<strong>en</strong>tautonome, il faudraitatteindre à terme 750 MW.Solair<strong>en</strong> Portugal : record <strong>en</strong> vue. Laplus grande c<strong>en</strong>trale photovoltaïquefait actuellem<strong>en</strong>t 5 MWcet se trouve <strong>en</strong> Allemagne. LePortugal vi<strong>en</strong>t de lancer un chantierdans la vallée de Baldios dasFerrarias, au sud du Pays, pourconstruire une c<strong>en</strong>trale douze foisplus grande : 60 MWc. Elledevrait <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> 2009.DRL'église Saint-Nicolas de Leipzig (4,84 kWc).Dépêchons-nousd'économiser le pétrole !est le titre d'un rapport que vi<strong>en</strong>t de publier fin avril l'Ag<strong>en</strong>ceC' internationale de l'Energie qui dép<strong>en</strong>d de l'OCDE (26 pays lesplus industrialisés) : "Saving oil in a Hurry". L'AIE recommande delancer d'urg<strong>en</strong>ce des plans pour économiser le pétrole car la demanderisque de dépasser l'offre à la prochaine grève ou au prochain att<strong>en</strong>tatet les prix de s'<strong>en</strong>voler. Révélé par le Financial Times dès le 1er avril,le rapport préconise de limiter la vitesse des voitures à 90 km/h sur lesautoroutes, de baisser les prix des transports <strong>en</strong> commun, de limiter letemps de travail et de le transférer autant que possible à dom<strong>ici</strong>le…Et p<strong>en</strong>dant ce temps, on continue à construire des pistes d'aéroports,des autoroutes et des A380 ! L'AIE prépare un autre rapport dont letitre est déjà connu : "Saving electr<strong>ici</strong>ty in a Hurry". Faut-il traduire ?n Allemagne : églises solaires.Les toits d'église offr<strong>en</strong>t degrandes surfaces pour capterl'énergie solaire et elles sont deplus <strong>en</strong> plus nombreuses à profiterde restauration pour installerdes photopiles, comme <strong>ici</strong> à l'égliseSaint-Nicolas de Leipzig (4,84kWc).n Suisse : coopérativesd'achat. Les adresses publiéesFin du gaz ?dans le numéro 322, pour l'achatde matériel pour l'autoconstructionde capteurs solaires, étai<strong>en</strong>tanci<strong>en</strong>nes. Les actuelles sont lessuivantes : Sebasol VD, c/oPascal Cretton, Aloys-Fauquez 6,1018 Lausanne, tél : 00 41 21311 37 42.Solar Support, postfach 812,8051 Frau<strong>en</strong>feld, tél : 00 41 52368 08 05.Si le pétrole v<strong>en</strong>ait à manquer du fait d'un excéd<strong>en</strong>t de la demandepar rapport à la production, les experts nous prédisai<strong>en</strong>t jusqu'àmaint<strong>en</strong>ant que nous aurions <strong>en</strong>core quelques dizaines d'années pournous retourner avec le recours p<strong>en</strong>dant ce temps au gaz.Mais p<strong>en</strong>dant la période de froid, fin février, le prix du pétrole ayantatteint de nouveaux records, de gros industriels ont basculé sur legaz… au mom<strong>en</strong>t même où celui-ci était consommé <strong>en</strong> grande quantitépour le chauffage, provoquant une baisse record des stocks de Gazde France. GDF a dû interv<strong>en</strong>ir pour demander des arrêts de fonctionnem<strong>en</strong>tà plus de deux c<strong>en</strong>ts cli<strong>en</strong>ts industriels.Ceci montre que lorsque le pétrole manquera un peu plus, il ne faudrapas trop compter sur les réserves de gaz… dont le pic de productionpourrait être beaucoup plus tôt qu'annoncé jusqu'à maint<strong>en</strong>ant.DRSILENCE N°323 Mai 200522


EnergiesSolaire 2005A L S A C ELa ville d'Illkirch-Graff<strong>en</strong>stad<strong>en</strong> organise les 21 et 22 mai, à l'Illiade, un salon consacré aux énergiesr<strong>en</strong>ouvelables et aux économies d'énergie. La commune y prés<strong>en</strong>te ses propres réalisations :12 installations solaires thermiques, 13 solaires photovoltaïques, 8 chaufferies bois.Ville d'Illkirch-Graff<strong>en</strong>stad<strong>en</strong>, tél : 03 88 66 80 26, Sylvie Cerf.de 17 étages construites audébut des années 70. Quatre ontété démolies de 1989 à 2004.Les tours restantes sont <strong>en</strong> coursde solarisation, opération m<strong>en</strong>éepar l'OPAC du grand Lyon. Lesinstallations compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur letoit de chaque tour des capteurspour alim<strong>en</strong>ter l'eau chaude etsur une des façades de 20 à 30m2 de cellules photoélectriquesdont le courant est rev<strong>en</strong>du àEDF (59 000 kWh par an prévus).Côté thermique, le solairedoit assurer <strong>en</strong>viron 40 % desbesoins, ce qui représ<strong>en</strong>te unebaisse des charges de 63 eurospour chacun des 727 logem<strong>en</strong>ts.Au total, l'investissem<strong>en</strong>t est de1,7 millions d'euros.DRn Bretagne : jugem<strong>en</strong>t maléclairé ! Le 8 décembre 2004,un couple breton a été condamnéà 1600 € de dommages et intérêtspar le tribunal pour "gêne int<strong>en</strong>se"résultant de la réverbérationdu soleil sur des capteurs solaireset l'obligation d'<strong>en</strong> changerl'ori<strong>en</strong>tation (3000 € de travaux).Thierry Salomon, spécialiste dusolaire est interv<strong>en</strong>u pour dénoncerle manque de savoir des juges :ils sembl<strong>en</strong>t ignorer que la Terretourne et donc l'<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>taussi. En supposant que les plaignantsse trouv<strong>en</strong>t à leur f<strong>en</strong>être,que celle-ci, large de 2m se trouveà 30 mètres des capteurs, ilsne serai<strong>en</strong>t éblouis qu'un quartd'heure par jour… et <strong>en</strong>core pastous les jours puisqu'il faut t<strong>en</strong>ircompte de la hauteur du soleilqui varie dans l'année et des joursde mauvais temps (le ciel étantrarem<strong>en</strong>t bleu longtemps <strong>en</strong>Bretagne). Au total : au maximum,une cinquantaine d'heuresde gène sur les 8760 que dureune année. (Maison écologique,février 2005)n Isère : Photowatt pourraitdélocaliser. L'usine Photowatt àBourgoin-Jallieu, dans l'Isère, estl'une des plus importantes usinesde photopiles <strong>en</strong> Europe, la onzièmedans le monde. Le lieu de sonimplantation avait été choisi pouralim<strong>en</strong>ter la France, l'Italie et laSuisse. Si l'usine connaît unecroissance sout<strong>en</strong>ue (28,5 MWc<strong>en</strong> 2004 contre 17 <strong>en</strong> 2003), ladirection s'interroge sur sonemplacem<strong>en</strong>t : elle exporte 96%de sa production, la France restantdans ce domaine un paysmarginal. Au mom<strong>en</strong>t de s'agrandir,elle <strong>en</strong>visage de s'installerailleurs… plus à l'Est où la maind'œuvreest moins chère, Pologneou Slovaquie. (Libération, 16mars 2005)n Rhône : HLM solaires. LaDarnaise, à Vénissieux, au sud deLyon, comporte <strong>en</strong>core onze toursEconomiede pétroleSelon une étude de l'associationaméricaine Sierra Club, si laconsommation d'ess<strong>en</strong>ce dans lesvéhicules aux Etats-Unis étaitlimitée à 6 litres au c<strong>en</strong>t, celaéconomiserait l'équival<strong>en</strong>t de cequi est importé du Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t.(Libération, 18 mars 2005)C H A M P A G N ECogénérationau marcde raisinAprès les v<strong>en</strong>danges, le marc deraisin est utilisé pour différ<strong>en</strong>tsusages <strong>en</strong> cosmétiques, <strong>en</strong> biocarburants,<strong>en</strong> pharmacie. Il reste<strong>en</strong>suite un "marc épuré" qui estdispersé dans les champs. La distillerieGoyard, à Mareuil-sur-Ay(Marne) se retrouve ainsi chaqueannée avec plus de 113 000tonnes de marc dont l'épandagecoûte cher <strong>en</strong> énergie. Un projetvi<strong>en</strong>t de voir le jour pour le brûler<strong>en</strong> cogénération. La chaleur obt<strong>en</strong>uepermettra d'assurer 80 à85% des besoins de chaleur de ladistillerie et la production d'électr<strong>ici</strong>tésera rev<strong>en</strong>due à EDF. Troisautres distilleries de la régionvont faire de même, avec au totalune production électrique att<strong>en</strong>due<strong>en</strong> 2007 de 300 000 MWhpar an, la consommation de40 000 personnes. (AFP,10 février 2005)France : politique désastreus<strong>en</strong> Baisse des r<strong>en</strong>ouvelables. Nous avons déjà signalé que l'importancedes r<strong>en</strong>ouvelables dans le bilan énergétique français est <strong>en</strong> forte baisse…du fait de la hausse rapide de la consommation : de 18% <strong>en</strong> 1990,nous n'<strong>en</strong> sommes plus qu'à 13,5% aujourd'hui (voir S!l<strong>en</strong>ce n°321).Mais au niveau europé<strong>en</strong>, le résultat n'est pas fameux non plus : de5,6% <strong>en</strong> 2001, nous sommes passés à 5,48% <strong>en</strong> 2003. L'Europe quiavait fixé un objectif de 12% pour 2010 constate aujourd'hui que cetobjectif ne sera sans doute pas atteint. Non seulem<strong>en</strong>t, il faut avoir unepolitique volontaire pour le développem<strong>en</strong>t des énergies r<strong>en</strong>ouvelables,mais il faut aussi mettre <strong>en</strong> place des scénarios de maîtrise des consommationspour que cela ait un s<strong>en</strong>s.n Hausse de la consommation d'électr<strong>ici</strong>té. RTE, réseau de transfertd'électr<strong>ici</strong>té a annoncé qu'<strong>en</strong> 2004, la consommation française avaitaugm<strong>en</strong>té de 2,2% pour atteindre 477,2 milliards de kWh. Selon RTE,cette hausse provi<strong>en</strong>t pour une bonne part de la bureautique et dela multiplication des veilles dans les appareils. La France exporte demoins <strong>en</strong> moins de courant et l'équilibre pourrait interv<strong>en</strong>ir dès 2008.n Changem<strong>en</strong>t de chauffage… électrique. Décidém<strong>en</strong>t, le lobbynucléaire contrôle le gouvernem<strong>en</strong>t. Le 23 mars, le gouvernem<strong>en</strong>tannonce sa volonté de faire des économies d'énergie dans l'habitat etparmi les mesures proposées, un crédit d'impôt de 15% <strong>en</strong> cas de remplacem<strong>en</strong>tde chauffages électriques de plus de 15 ans… par des panneauxradiants électriques ! Autant donner des subv<strong>en</strong>tions aux électr<strong>ici</strong><strong>en</strong>s,ce sera plus simple ! Rappelons qu'un chauffage électrique, mêmemoderne, consomme toujours, à isolation équival<strong>en</strong>te, <strong>en</strong>viron trois foisplus d'énergie qu'un chauffage thermique (gaz par exemple) et coûtedonc trois fois plus cher aux locataires.n Fin du thermique ? EDF continue progressivem<strong>en</strong>t à fermer sesc<strong>en</strong>trales thermiques construites avant 1974 (avant le programm<strong>en</strong>ucléaire) avec comme objectif de ne conserver que 10 000 MW <strong>en</strong>activité pour faire face aux pointes de consommation. Le non r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>tde ces vieilles c<strong>en</strong>trales sera un handicap supplém<strong>en</strong>taires quandsera prise la décision d'arrêter le nucléaire.SILENCE N°323 Mai 200523


Constitution europé<strong>en</strong>neVers une Europe militaire !Si le projet de traité constitutionnel passe,ce sera une victoire pour les lobbies militaristes.DR DREn juillet 2003, la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>neprés<strong>en</strong>tait son projet deConstitution europé<strong>en</strong>ne composéde 260 pages, divisé <strong>en</strong> quatre chapitres etcomplété par différ<strong>en</strong>tes annexes et diversaccords ayant tous un caractère constitutionnel(1). Si cette constitution rassembletous les traités europé<strong>en</strong>s (à l'exceptiond'Euratom) <strong>en</strong> un énorme docum<strong>en</strong>t,ce n'est pas tout.Même la Commission europé<strong>en</strong>ne adû admettre que ce projet, concernantjusqu'aux politiques étrangères et desécurité, "réécrit complètem<strong>en</strong>t le texte originel"." Il r<strong>en</strong>force la politique de déf<strong>en</strong>se etde sécurité et autorise les Etats membres quile veul<strong>en</strong>t à accroître leur capacité d'actiondans un cadre commun" (2).Une europe militaire ?Pour la première fois, l'Union europé<strong>en</strong>neaura expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t la compét<strong>en</strong>cede "définir et de r<strong>en</strong>dre effective une politiqueétrangère et de déf<strong>en</strong>se commune,incluant la construction progressive d'unedéf<strong>en</strong>se commune" (Art I-12 para 4).Inédite aussi la clause de solidarité,demandant que les Etats membres deParade de l’Eurocorps devant le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>de Strasbourg. L’Eurocorps est un embryon d’arméeeuropé<strong>en</strong>ne initiée par la France et l’Allemagne.l'Union "souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sans réserve la politiqueétrangère et de déf<strong>en</strong>se commune dansun esprit de loyauté et de mutuelle solidarité"(Art I-15 para 2).Ce deuxième point peut avoir desérieuses conséqu<strong>en</strong>ces pour les Etats quine sont pas (<strong>en</strong>core) membres de l'OTAN— leur neutralité est mise <strong>en</strong> question <strong>ici</strong>— la Constitution de l'UE pourrait lestransformer de facto <strong>en</strong> membres del'OTAN sans leur <strong>en</strong> donner les droits.Enfin, l'aspect militariste de la Constitutioneuropé<strong>en</strong>ne est l'un — si ce n'est pasle — (nouvel) élém<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral de ce projetayant pour conséqu<strong>en</strong>ce l'impossibilitéfaite à tout Etat membre seul de s'opposerà la politique militaire commune.Le 12 janvier 2005, le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> votait par 500 voix pour et 137contre (40 abst<strong>en</strong>tions) <strong>en</strong> faveur duTraité constitutionnel, dit la Constitution.Bi<strong>en</strong> que ce soit une décision purem<strong>en</strong>tsymbolique vu que le Parlem<strong>en</strong>t n'aaucun pouvoir <strong>en</strong> la matière — la décisionréelle rev<strong>en</strong>ant auxgouvernem<strong>en</strong>ts des Etatsmembres — cela marque unpas important vers l'adoptiondu dit texte (3).Même si la Constitutionest prés<strong>en</strong>tée comme protégeantles droits de l'homme,les aspects les plus significatifssont ailleurs. Ainsi lerapport du député travaillisteRichard Corbett et de sonhomologue de droite, l'espagnolI. M<strong>en</strong>dez de Vigo,promoteurs du oui, précise clairem<strong>en</strong>tque: "les meilleures avancées apportées parla Constitution sont à trouver dans ledomaine spécifique de la politique communede sécurité" (A6 -0070/2004)(1) Lire Michel Bernard, Quelle constitution europé<strong>en</strong>ne? S!l<strong>en</strong>ce n°318/319, janvier 2005, p.86-87.(2) Opinion de la Commission, conformém<strong>en</strong>t à l'article48 du Traité de l'Union europé<strong>en</strong>ne, à la confér<strong>en</strong>cedes représ<strong>en</strong>tants des gouvernem<strong>en</strong>ts des Etatsmembres visant à réviser les traités, 17 septembre 2003.(3) Des groupes parlem<strong>en</strong>taires europé<strong>en</strong>s, seul le groupeLa Gauche unie europé<strong>en</strong>ne/La Gauche verte du Nord(GUE/NGL) a adopté une position claire contre la constitution: http://www2.europarl.eu.int/gue/showPage.jsp.La Constitution marque la militarisationde l'Union eeeeeeuropé<strong>en</strong>ne, emm<strong>en</strong>éepar les trois géants de l'armem<strong>en</strong>t quesont l'Angleterre, l'Allemagne et la France.Laconstitutionnalisationdes armesCe projet est unique du fait de l'aspectspécifique qu'est l'inclusion d'un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tconstitutionnel pour l'armem<strong>en</strong>t : "les Etats membres devront pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> chargel'amélioration progressive de leurs capacitésmilitaires" (Art I-40, para 3).La nouvelle Ag<strong>en</strong>ce europé<strong>en</strong>ne de" Les Etatsmembres devrontpr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> chargel'améliorationprogressive deleurs capacitésmilitaires"(Art I-40, para 3)déf<strong>en</strong>se, établie <strong>en</strong>2004 et dirigée parNick Witney (anci<strong>en</strong>directeur général de lapolitique internationalede sécurité au ministèrede la déf<strong>en</strong>se britannique),s'assureraque les Etats membresrempliss<strong>en</strong>t cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,et s'occuperaaussi "du r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>tde la base technologiqueet industrielle du secteurde la déf<strong>en</strong>se" (Art III -212 para 1). Avecce vocable, l'industrie militaire pourrafaire valoir ses droits constitutionnelspour son souti<strong>en</strong> !Ce traité stipule aussi — et <strong>en</strong>coreune fois, c'est unique pour uneConstitution — que les interv<strong>en</strong>tionsinternationales seront une tâche del'Union europé<strong>en</strong>ne. Les troupes de l'UEseront <strong>en</strong>rôlées dans "les forces combattantespour la gestion des crises, y comprisles processus de pacification et de stabilisationpost conflits" (Art III -210), commeparties pr<strong>en</strong>antes de la guerre contre leSILENCE N°32324Mai 2005


terrorisme. Cela peut alors être décidé parle Conseil des ministres, sans l'implicationde Parlem<strong>en</strong>t national, ni même duParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> (Art I - 40 et Art III -198 para 1) !Le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> sera seulem<strong>en</strong>t"consulté" et t<strong>en</strong>u informé ; il pourraposer des questions mais c'est tout cequ'il y a <strong>en</strong> termes de "démocratie" (ArtI - 40 para 8, III - 205 Para 1 et 2).Et ce n'est pas seulem<strong>en</strong>t de la théorie.Au sommet europé<strong>en</strong> de Thessalonique <strong>en</strong>juin 2003, les chefs d'Etats de l'UE ontvolontiers accueilli le principe de stratégiemilitaire europé<strong>en</strong>ne de Javiar Solana :"En tant qu'Union de 25 pays, dép<strong>en</strong>sant untotal de 160 milliards d'euros pour la déf<strong>en</strong>se,nous devrions, si c'est requis, êtrecapables de sout<strong>en</strong>ir plusieurs opérationssimultaném<strong>en</strong>t. Nous devons développer uneculture stratégique qui puisse nourrir prév<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>tet rapidem<strong>en</strong>t, quand c'estnécessaire, une interv<strong>en</strong>tion forte". "Si nous<strong>en</strong>visageons avec sérieux les nouvellesm<strong>en</strong>aces tout autant que la création deforces mobiles et flexibles, nous devons augm<strong>en</strong>terles ressources militaires" (4).Le Sud, c'est l'<strong>en</strong>nemi…mais n'oublions pasl'EuropeReflétant la doctrine de George W.Bush sur la guerre prév<strong>en</strong>tive, le docum<strong>en</strong>tde Solana continue ainsi "avec lesnouvelles m<strong>en</strong>aces, la première ligne dedéf<strong>en</strong>se sera souv<strong>en</strong>t à l'étranger […] nousdevrons être prêts avant qu'une crise n'éclate".Dans le futur, l'UE — comme lesEtats-Unis — veut être capable d'interv<strong>en</strong>ir,au regard de ses intérêts, quand elleveut et où elle veut. Il n'y a aucune différ<strong>en</strong>cesur le fond <strong>en</strong>tre les USA et l'UE,quant à cette politique guerrière jusqu'auboutiste; seuls les termes quantitatifs diffèr<strong>en</strong>t." […] Agissant <strong>en</strong>semble, l'Union europé<strong>en</strong>neet les Etats-Unis peuv<strong>en</strong>t être uneforce formidable pour le bi<strong>en</strong> dans lemonde". Les analyses qui sous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t ledocum<strong>en</strong>t de Javiar Solana et laConstitution de l'UE voi<strong>en</strong>t le problèmesitué au Sud, dans "les Etats ratés (failedstates)", "le terrorisme international", etc.Il s'agit <strong>ici</strong> de t<strong>en</strong>ter de faire de l'UE laseconde super-puissance, capable d'agiravec ou sans les USA, contre ces pays quim<strong>en</strong>ac<strong>en</strong>t l'ordre capitaliste mondial.La militarisation de l'Europe progressedonc rapidem<strong>en</strong>t. Le 2 décembre 2004,l'Union europé<strong>en</strong>ne a pris le commandem<strong>en</strong>tde la mission militaire <strong>en</strong> Bosniejusque là confiée à l'OTAN (SFOR) etcette opération europé<strong>en</strong>ne nomméeALHTEA est maint<strong>en</strong>ant commandée parle général britannique John Reith. Unemission europé<strong>en</strong>ne de police <strong>en</strong>République démocratique du Congo adébuté <strong>en</strong> janvier 2005 et <strong>en</strong> février 2005,l'UE se préparait aussi pour "une missiond'administration civile, jud<strong>ici</strong>aire et de policeintégrée" <strong>en</strong> Irak pour "contribuer à lareconstruction et à l'émerg<strong>en</strong>ce d'un Irakstable, sécurisé et démocratique" (5).Une europe militaire ? C'est à nousd'éviter, maint<strong>en</strong>ant, que cela n'arrive !Tobias Pflüger et Andreas Speck nTraduction Matt Mahl<strong>en</strong>.T.Pflüger travaille pour le InformationsstelleMilitarisierung de Tübing<strong>en</strong>, Allemagne. Lire sonpapier complet (<strong>en</strong> anglais) sur le site de WRI/IRG àhttp://wri-irg.org/news/2003/eumil-<strong>en</strong>.htmA.Speck fait partie de l'équipe de WRI,l'Internationale des Résistants à la Guerre (IRG)Compilation libre des articles de Tobias Pflügeret d'Andréas Speck : A military constitution for theEU ?, Peace News 2453, Déc.2003/Fév.2004 etA new military Europe, Peace News 2458, Fév.2005.(4) http://ue.eu.int/pressdata/EN/reports/76255.pdf(5) Rapport de la présid<strong>en</strong>ce de la sécurité et de ladéf<strong>en</strong>se europé<strong>en</strong>ne, approuvé par le Conseil europé<strong>en</strong>du 17 décembre 2004.Mahl<strong>en</strong>SILENCE N°32325Mai 2005


PolitiqueI S R A E LLe murdoit tomber !Même si Israël a revu le tracédu mur pour le r<strong>en</strong>dre légal auxyeux de ses propres tribunaux(il est construit à l'intérieur desterres palestini<strong>en</strong>nes), au niveauinternational, ce mur est toujoursconsidéré comme illégal. De nombreusesassociations se sont associéespour m<strong>en</strong>er une campagneinternationale demandant à Israëlde r<strong>en</strong>oncer à sa construction.La campagne est animée <strong>en</strong>France par la plateforme desONG pour la Palestine, 14,passage Dubail, 75010 Paris,tél : 01 40 36 41 46.Constitutioneuropé<strong>en</strong>neC'est non !Dans son introduction(art I-3), le texte de laconstitution précise bi<strong>en</strong> "L'Unionœuvre pour le développem<strong>en</strong>tdurable de l'Europe…". Mais ledéveloppem<strong>en</strong>t durable de quoi ?La suite de la phrase précise"fondé sur une croissance économiqueéquilibrée, sur la stabilitédes prix, une économie sociale demarché hautem<strong>en</strong>t compétitive,qui t<strong>en</strong>d au plein emploi et auprogrès social, et un niveau élevéde protection et d'amélioration dela qualité de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t".Faire du "social" "hautem<strong>en</strong>t compétitif"cela résulte sans douted'un compromis diff<strong>ici</strong>le, mais celane veut ri<strong>en</strong> dire. Quant à la "qualitéde l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t", vous pouvez<strong>en</strong>suite éplucher l'<strong>en</strong>semble dutexte, vous aurez du mal à trouverce que cela peut vouloir dire : onpourrait ainsi produire sans cesseplus (la croissance) sans que celaait des conséqu<strong>en</strong>ces ? Les textesqui parl<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t :transports (III-236 et suivants),l'énergie (III-256 et suivants),l'agriculture (III-225 et suivants)ne parl<strong>en</strong>t des différ<strong>en</strong>ts sujetsque d'un point de vue strictem<strong>en</strong>téconomique. Tous les textes vontdans le même s<strong>en</strong>s : protéger laliberté de commerce, de faire deséchanges, de gagner de l'arg<strong>en</strong>t.C'est donc bi<strong>en</strong> du développem<strong>en</strong>tdurable des grandes fortunes qu'ils'agit. Et on ne pourra plus ri<strong>en</strong>changer <strong>en</strong>suite, sauf unanimitédes 25 Etats.Pour l'Europe, je vote non.DRE S P A G N EPays basqueindép<strong>en</strong>dant ?Le gouvernem<strong>en</strong>t de la régionbasque côté espagnol a adoptéle 30 décembre une motion prônantla négociation avec le gouvernem<strong>en</strong>tespagnol pour que lePays basque soit une "nation libreassociée à l'Etat espagnol". Cettemotion proposée par les Basquesmodérés au pouvoir a bénéf<strong>ici</strong>édu souti<strong>en</strong> de trois des six députésindép<strong>en</strong>dantistes, ce qui asuffi pour la faire accepter. Unsondage indique que 75% deshabitants de la région sont d'accordavec cette volonté de plusgrande indép<strong>en</strong>dance. Le gouvernem<strong>en</strong>tespagnol a estimé quece vote est anticonstitutionnel,mais depuis l'Andalousie, laGal<strong>ici</strong>e et la Catalogne ont adoptéune motion similaire. Devantce contexte politique, l'ETAa annoncé qu'elle susp<strong>en</strong>daittoute action viol<strong>en</strong>te.B E L G I Q U EAnarchismeà la uneLe Mundaneum de Mons a étécréé au dix-neuvième siècle pourfaire la prés<strong>en</strong>tation des connaissancespermettant d'aller vers lapaix dans le monde. Il prés<strong>en</strong>teactuellem<strong>en</strong>t, jusqu'au 12 juin,une exposition L'anarchismeà la une qui prés<strong>en</strong>te l'histoirede ce mouvem<strong>en</strong>t : chronologie,théor<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, actions et campagnes…Différ<strong>en</strong>tes confér<strong>en</strong>cesse ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parallèle.Mundaneum, 76, rue de Nimy,7000 Mons, tél : 065 31 53 43.Public eyeon DavosLes ONG qui manifest<strong>en</strong>t chaqueannée contre le forum de Davos(Suisse) où se réuniss<strong>en</strong>t les principauxpatrons de la planète, ontmis <strong>en</strong> place un "prix" le Publiceye on Davos attribué aux <strong>en</strong>treprisesles plus irresponsables.SILENCE N°323 Mai 200526Petites phrasesvec tout le respect dû au présid<strong>en</strong>t Bush, le monde n’est pas«Acondamné à choisir <strong>en</strong>tre les talibans et le gouvernem<strong>en</strong>t américain.Toute la beauté de la civilisation humaine — notre art, notremusique, notre littérature — est au-delà de ces deux pôles d’idéologiefondam<strong>en</strong>taliste. Les peuples du monde ont aussi peu de chances d’accédertous un jour à la société de consommation qu’ils <strong>en</strong> ont d’embrassertous une seule et même religion. L’<strong>en</strong>jeu n’est pas tant unelutte <strong>en</strong>tre le bi<strong>en</strong> et le mal ou l’islam et le christianisme qu’un problèmed’espace. Il est de savoir comm<strong>en</strong>t s’accommoder de la diversité,comm<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ir l’instinct d’hégémonie — quelle que soit la naturede cette hégémonie, économique, militaire, linguistique, religieuse ouculturelle. Tous les écologistes vous diront à quel point une mono-culturepeut être fragile et dangereuse. Vivre dans un monde hégémonique,c’est comme avoir un gouvernem<strong>en</strong>t sans le contrepoids salutaired’une opposition. Ce n’est ni plus ni moins qu’une sorte de dictature.Cela revi<strong>en</strong>t à mettre le monde sous film plastique pour l’empêcher derespirer. Ce film, un jour ou l’autre, il finira par se déchirer».Arundhaty RoyEcrivaine indi<strong>en</strong>ne.Constitutionn Petite phrase. "P<strong>en</strong>ser, c'est dire non. Remarquez que le signedu oui est d'un homme qui s'<strong>en</strong>dort ; au contraire le réveil secouela tête et dit non". Du philosophe Alain.n Texte intégral. Il a été publié au Journal off<strong>ici</strong>el de l'Union europé<strong>en</strong>nedu 16 décembre 2004. Il est disponible sur internet sur le sitehttp://europa.eu.int/eur-lex. Vous y découvrirez les parties III et IV(70 % du texte) qui manqu<strong>en</strong>t ailleurs.n Pr<strong>en</strong>ez le temps de lire… Mais pas n'importe quoi ! Ainsi, le livred'Olivier Duhamel "La constitution de l'Union europé<strong>en</strong>ne" n'est certespas cher (1,5€) mais ne publie que les deux premières parties du traité.Il <strong>en</strong> est de même pour le site de la Fondation Schuman. Comme d<strong>en</strong>ombreux partisans du "oui", ils évit<strong>en</strong>t soigneusem<strong>en</strong>t de publier latroisième partie très technique où figur<strong>en</strong>t de multiples <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsirréversibles qui nous plongeront dans une Europe du libéralisme total.n Démocratie dévoyée (1). Le texte de prés<strong>en</strong>tation du référ<strong>en</strong>dum,d'une douzaine de pages, qui est prévu pour être <strong>en</strong>voyé avec les bulletinsde vote n'est absolum<strong>en</strong>t pas le texte sur lequel on vote (il faudraitbi<strong>en</strong> plus de pages !). Il ne prés<strong>en</strong>te que les avantages du traité etaucun des argum<strong>en</strong>ts contre ! Cela augure bi<strong>en</strong> de la démocratieeuropé<strong>en</strong>ne.n Démocratie dévoyée (2). Le gouvernem<strong>en</strong>t vous l'a promis : si vousfaites le 0 810 2005 25, vous pouvez recevoir gratuitem<strong>en</strong>t le texte dela constitution… ou presque puisque le texte que vous recevrez ne comporteque 2 des 36 protocoles et aucune de ces fameuses annexes quir<strong>en</strong>ferm<strong>en</strong>t tous les textes désobligeants. Le texte se termine <strong>en</strong> vousinformant que la suite peut être lue sur internet. Tant pis pour la moitiédes électeurs qui n'ont pas accès à internet, de toute façon, les partisansdu "oui" nous l'ont assez répété : nous sommes trop cons pourcompr<strong>en</strong>dre.n Démocratie dévoyée (3). Alors que plus de 80 % des élus appell<strong>en</strong>tà voter pour le oui, depuis le 18 mars, tous les sondages donn<strong>en</strong>tla majorité pour le "non". Réaction du gouvernem<strong>en</strong>t : 800 000 €seront donnés pour soi-disant favoriser le débat politique. Cet arg<strong>en</strong>tsera donné… aux groupes parlem<strong>en</strong>taires de l'Assemblée nationale,groupes évidemm<strong>en</strong>t tous pour le "oui".n Qui bascule pour le "non" ? Le détail des sondages est intéressant :c'est à gauche que l'on constate de plus <strong>en</strong> plus un rejet de laConstitution. Ainsi, le sondage du Parisi<strong>en</strong> du 18 mars indique quel'électorat socialiste est passé de 28% de non à 59%. Mais à droiteaussi, le "oui" recule. A l'UMP, le "non" est passé <strong>en</strong> mars de 12 à 38 %.n Directive Bolkestein susp<strong>en</strong>due. Le non étant dev<strong>en</strong>u majoritaire<strong>en</strong> France, la Commission europé<strong>en</strong>ne a reculé… <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>dant ladirective Bolkestein qui prévoit que l'on peut payer un salarié au tarifde son pays d'origine. Cela montre au moins une chose : plus le nonmonte et plus le libéralisme recule. Voter non, c'est donc voter utile.n Fin des droits de l'homme. Alors que la Constitution française faitexpl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ce à la déclaration des droits de l'homme de 1948qui précise dans son article 13 que "Toute personne a le droit de circulerlibrem<strong>en</strong>t et de choisir sa résid<strong>en</strong>ce à l'intérieur d'un Etat.


DRCette année, le grand prix estrev<strong>en</strong>u à la société KPMG, unesociété d'audit qui a des bureauxdans de nombreux pays et dont lesiège est à Amsterdam. Ce cabinetd'audit explique aux multinationalescomm<strong>en</strong>t payer le moinsd'impôts possible. Comme on estsympa, on vous explique comm<strong>en</strong>tle faire vous-mêmes : si vous êtesproducteur de n'importe quoi <strong>ici</strong>,ouvrez une filiale dans un paradisfiscal (Monaco, Jersey,Liecht<strong>en</strong>stein pour rester <strong>en</strong>Europe), v<strong>en</strong>dez votre productionavec une marge de zéro à cettefiliale. Comme vous exportez,vous ne payez pas la TVA etcomme vous ne faites pasde bénéfices, vous ne payez pasd'autres impôts. Ensuite depuisvotre filiale à zone franche, v<strong>en</strong>dezau prix habituel, vous neserez alors imposable que dans lepays d'origine… donc vous n'<strong>en</strong>payerez pas. Le fisc américain aestimé que ce simple conseil auxmultinationales du pays a <strong>en</strong>traînéune perte pour les USA de85 milliards de dollars.Public eye on Davos a égalem<strong>en</strong>tdonné le prix "droits humains" àla société Dow Chimical quidepuis vingt ans a réussi à ne paspayer un c<strong>en</strong>time de dédommagem<strong>en</strong>taux victimes de l'usine deBhopal <strong>en</strong> Inde. Egalem<strong>en</strong>trécomp<strong>en</strong>sé par le prix "droitsPolitiquedes travailleurs", la chaîne degrands magasins Wall-Mart quidiffuse dans toute l'Amérique duNord des vêtem<strong>en</strong>ts produits àla limite de l'esclavage <strong>en</strong> Asie ou<strong>en</strong> Afrique. Un "prix <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t"revi<strong>en</strong>t à Shell pour sesactivités au Nigeria : alors quela loi du pays interdit de brûlerdu gaz à l'air libre, Shell préfèrepayer des am<strong>en</strong>des et continuerà polluer. Shell pollue la régiondu détroit du Niger depuis 1956.Nestlé a reçu le "prix du public"pour la commercialisation agressivede substituts au lait maternelet le pompage d'eau de sourceillégal au Brésil. (Solidaire,avril 2005)Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le si<strong>en</strong>, et derev<strong>en</strong>ir dans son pays", la Constitution europé<strong>en</strong>ne dit dans son articleIII-267-5 que l'accueil des migrants de doit pas affecter "le droit desEtats membres à fixer les volumes d'<strong>en</strong>trée des ressortissants des paystiers dans le but d'y rechercher un emploi salarié ou non salarié". Fin dudroit d'asile, bonjour au droit d'employer des immigrés quand l'économie<strong>en</strong> a besoin. Le "droit au travail" prévu dans la déclaration des droits del'homme est remplacé par "la liberté de chercher un emploi" (article II-75). Alors que la déclaration de 1948 indique que toute personne"a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bi<strong>en</strong>-êtreet celui de sa famille (…) elle a droit à la sécurité <strong>en</strong> cas de chômage,de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres casde perte de ses moy<strong>en</strong>s de subsistance", la Constitution europé<strong>en</strong>n<strong>en</strong>e prévoir aucune contrainte : pas de rev<strong>en</strong>u minimum, pas de p<strong>en</strong>sion,pas d'allocations de chômage, pas de retraite, pas de notion de salaireminimum… Ce sera le libre marché !n Naufrage des droits sociaux. La directive Bolkestein prévoit queles salariés d'une <strong>en</strong>treprise de l'Union europé<strong>en</strong>ne peuv<strong>en</strong>t être salariésselon les conditions de travail du pays d'origine de l'<strong>en</strong>treprise.Concrètem<strong>en</strong>t, cela se traduit déjà par la multiplication des camions despays de l'Est sur les routes de l'Ouest avec des salaires divisés parquatre. Mais cela ne s'arrêtera pas là. Ainsi, les dockers d'un bateauportant pavillon maltais pourront décharger leur fret dans un port françaisaux conditions sociales de Malte : pas de congés payés, pas de sécuritésociale… Si la Constitution europé<strong>en</strong>ne passe, les Etats devront seplier à "une concurr<strong>en</strong>ce libre et non faussée" et ils ne pourront donc pass'opposer à de telles directives… décidées par la Commission et nonpar les députés.n Liberté <strong>en</strong> péril. "Nul ne peut être privé de sa liberté" nous proposela future constitution sauf… si l'on est un vagabond. Mais qu'est-cequ'un vagabond ? C'est laissé à l'appréciation de chaque Etat !Les écolos, les colporteurs de la décroissance et autres néo-rurauxn'ont qu'à bi<strong>en</strong> se t<strong>en</strong>ir.n Femmes contre la Constitution. De nombreux mouvem<strong>en</strong>ts féministesappell<strong>en</strong>t à voter pour le non. Ces mouvem<strong>en</strong>ts rappell<strong>en</strong>t que jusqu'àmaint<strong>en</strong>ant la parité mise <strong>en</strong> place par l'Europe se fait toujoursà l'avantage… du monde économique comme l'a prouvé la bataille pourle travail de nuit. Alors que celui-ci était interdit pour les femmes dansde nombreux pays, l'Europe a prôné l'égalité <strong>en</strong> l'autorisant pour tous,alors qu'une vraie solution aurait été de l'interdire sauf nécessité à tous.Le texte constitutionnel est de plus <strong>en</strong> retrait sur de nombreusesConstitutions nationales. L'égalité homme-femme n'est pas signalée dansles valeurs qui fond<strong>en</strong>t l'Union mais seulem<strong>en</strong>t dans un article 1-2 surles autres valeurs. Le traité prévoit expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t des inégalités commepar exemple le taux d'emploi qui peut être différ<strong>en</strong>t pour les deux sexes.Les femmes remarqu<strong>en</strong>t que le traité prévoit expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t des budgetsmilitaires (article I-41-3) mais ri<strong>en</strong> pour l'égalité <strong>en</strong>tre hommes etfemmes, l'armée est donc prioritaire. La charte étant purem<strong>en</strong>t économique,la notion d'égalité dans la sphère privée est complètem<strong>en</strong>t abs<strong>en</strong>te.Les droits à l'avortem<strong>en</strong>t, à la contraception, à la libre ori<strong>en</strong>tationsexuelle n'y figur<strong>en</strong>t pas (ce qui est au détrim<strong>en</strong>t de pays répressifscomme la Grèce, la Pologne, l'Irlande, Malte ou Chypre). Si l'articleII-69 prévoit la possibilité de se marier, le droit au divorce n'y figurepas. Si l'article II-65 interdit l'esclavage et la traite des êtres humains,la prostitution n'y est pas incluse, celle-ci étant un "marché" pot<strong>en</strong>tielqui associé avec la liberté de circulation de l'arg<strong>en</strong>t (article III-156et 157) favorise le travail des mafieux. Le droit d'asile défini dans l'articleII-78 ne prévoit pas celui pour viol<strong>en</strong>ces sur les femmes,ou persécution <strong>en</strong> raison du sexe ou de la sexualité.n Travail militaire. "Nul ne peut être astreint à accomplir un travailforcé ou obligatoire" mais le texte précise "n'est pas considéré commeforcé ou obligatoire (…) tout service de caractère militaire ou dans lecas d'objecteurs de consci<strong>en</strong>ce, à un autre service à la place du servicemilitaire obligatoire". Les Etats sont donc libres de faire bosser objecteurset militaires comme ils l'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t. Souv<strong>en</strong>ez-vous qu'<strong>en</strong> France,le service militaire n'a pas été supprimé, mais susp<strong>en</strong>du.n Petits et grands médias. Alors que la quasi-totalité des grandsmédias nous serin<strong>en</strong>t avec le "oui", il est intéressant de noter que dansles petits médias indép<strong>en</strong>dants des multinationales et de l'industriemilitaire, la plupart de nos collègues ont opté pour le non.n Grave dérapage ? Les médias ont qualifié de "grave dérapage" les proposd'H<strong>en</strong>ri Emmanuelli après que celui-ci ait rappelé que les socialistespouvai<strong>en</strong>t se tromper comme cela a été le cas lorsqu'ils ont voté pour legouvernem<strong>en</strong>t Laval <strong>en</strong> 1940 ou pour la guerre <strong>en</strong> Algérie <strong>en</strong> 1956. Maisquand Jacques Chirac traite les partisans du "non" de "cons" ou queRocard les traite d'"analphabètes", là, c'est le juste débat démocratique.n Syndicat : la base pour le non ! La manifestation europé<strong>en</strong>necontre la directive Bolkestein qui prévoit que l'on paie les salariés selonle taux de leur pays d'origine a réuni 60 000 personnes à Bruxelles le19 mars dernier. Mais alors que la Confédération europé<strong>en</strong>ne des syndicats,organisatrice, appelle à voter pour le "oui", la manifestationa largem<strong>en</strong>t appelé à voter pour le "non".n Agriculteurs pour le non. L'agriculture représ<strong>en</strong>te le premier budgetde l'Europe. Les sondages indiqu<strong>en</strong>t que plus de deux agriculteurs surtrois s'apprêt<strong>en</strong>t à voter "non".n Verts : raidissem<strong>en</strong>t. Le conseil national des Verts a adopté le14 mars une motion visant à interdire l'expression des partisans du non.Concrètem<strong>en</strong>t, des Cohn-B<strong>en</strong>dit pourront parader devant les médias etfaire des meetings au côté de l'UDF, les partisans du non se sont vuinterdire d'<strong>en</strong> faire de même avec des socialistes, des communistes oudes altermondialistes. Rappel : <strong>en</strong> 1984, les Verts se sont créés pourfaire de la "politique autrem<strong>en</strong>t".n MEI : pour le non. Chez les Verts, 53% des votants se sont bi<strong>en</strong>exprimés pour le "oui", mais <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte du faible taux de vote,cela fait moins de 25% des 8600 adhér<strong>en</strong>ts. Cela n'empêche pas lesVerts de sout<strong>en</strong>ir le "oui". Au MEI, Mouvem<strong>en</strong>t écologiste indép<strong>en</strong>dant,le "oui" a fait 46 %, le "non" 40 % et le "oui à l'Europe, non à laConstitution" 14 %… Désavouant Antoine Waechter qui avait annoncéque le MEI voterait "oui".n Les Verts non représ<strong>en</strong>tatifs des écologistes. Un sondage parufin mars dans Paris-Match précise l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur du "non"selon les couleurs politiques. Dans l'électorat écologiste, le "non" fait61 %. Les élus Verts sont donc <strong>en</strong> butte non seulem<strong>en</strong>t avec la basede leur mouvem<strong>en</strong>t, mais aussi avec leurs électeurs.SILENCE N°323 Mai 200527


DRN O U V E L L E -C A L É D O N I EIndustrieet choixpolitiquesLe drapeau kanak.PolitiqueLes accords de Nouméa <strong>en</strong> 1998ont mis un terme à des annéesd'affrontem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre indép<strong>en</strong>dantisteset affairistes hexagonaux.Ces accords prévoi<strong>en</strong>t unréfér<strong>en</strong>dum d'autodéterminationpromis par Chirac avant la fin deson mandat. Des règles strictesont été mises <strong>en</strong> place pour éviterles fausses inscriptions sur leslistes électorales.Constitutioneuropé<strong>en</strong>neC'est non !Depuis des années, les écologistes,les altermondialistes,le mouvem<strong>en</strong>t social… se batt<strong>en</strong>tcontre la marchandisation de laplanète. Cela passe par de multiplesmanifestations pour bloquerles accords internationauxcomme le GATT, l'OMC, l'AMI etplus récemm<strong>en</strong>t l'AGCS, Accordgénéral sur le commerce des services.Tous ces textes ont un seulobjectif : démanteler les protectionssociales et r<strong>en</strong>dre commercialisabletout ce qui peut êtreexploité, de l'eau à la sécuritésociale <strong>en</strong> passant par l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t,l'énergie ou les retraites.Cette déferlante libérale n'ayantpas réussi <strong>en</strong> Europe à s'imposer,elle essaie de s'introduire par lebiais du projet de Constitutioneuropé<strong>en</strong>ne qui au lieu de secont<strong>en</strong>ter de définir les modes defonctionnem<strong>en</strong>t d'une démocratieeuropé<strong>en</strong>ne, fixe au contraire desrègles liées au domaine du commerceet de la finance.Accepter le projet actuel deConstitution, c'est de fait accepterles pires recommandations del'OMC, Organisation mondiale ducommerce.Pour l'Europe, je vote non.L'exploitation du minerai de nickelpar une firme canadi<strong>en</strong>ne ausud du pays pourrait toutremettre <strong>en</strong> cause. Le projet quiremonte à 1997 prévoit d'extraire60 000 tonnes pas an.Longtemps gelé pour cause derisques <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux (extractionà l'acide sulfurique), le projeta refait surface fin 2001 etles travaux de construction del'usine principale se poursuiv<strong>en</strong>t.Du 1er au 4 février des militantskanaks ont bloqué l'accès au sitepour dénoncer d'une part lesincertitudes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales(l'usine n'est pas aux normeseuropé<strong>en</strong>nes), mais aussi le projetd'embaucher à l'extérieur plus de700 personnes, <strong>en</strong> contradictionavec les accords de Nouméa.RessourcesanarchistesLe SIA, Syndicat intercorporatifanarchosyndicaliste, vi<strong>en</strong>t depublier un CD Ressources anarchistesqui compr<strong>en</strong>d la reproductionde 4000 images(affiches, photos, dessins) et plusde 600 textes classés par thèmes(par exemple : situationnisme,communisme, sécuritaire, carcéral…).Le CD est disponiblecontre 5 € auprès de SIA, BP257, 14013 Ca<strong>en</strong> cedex.N A N C YEtrond'expressionDepuis quelque temps, lesNancé<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t trouver desdécorations sur les déjectionscanines de la ville : des petitsdrapeaux dont la hampe est uneallumette. Pour celui qui y regardede plus près, les drapeauxreli<strong>en</strong>t la merde à un sujet politique,le drapeau le plus fréqu<strong>en</strong>treprés<strong>en</strong>tant le logo d'un partid'extrême-droite bi<strong>en</strong> connu.Une initiative facilem<strong>en</strong>t reproductible…M A R S E I L L ELuttesprov<strong>en</strong>çalesLe Cira, C<strong>en</strong>tre international derecherches sur l'anarchisme,accueille le 7 mai à 15 h Aléssidell'Umbria pour une confér<strong>en</strong>cedébatsur les luttes populaires <strong>en</strong>Prov<strong>en</strong>ce. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Cira,3, rue Saint-Dominique, 13001Marseille, tél : 04 91 56 24 17.SILENCE N°323 Mai 200528Tsunami r<strong>en</strong>tableEn Thaïlande, les villages de pêcheurs de la presqu'île de Pluketconstituai<strong>en</strong>t un frein au développem<strong>en</strong>t touristique pour les villagesdes compagnies occid<strong>en</strong>tales. Le Tsunami ayant tout nettoyé, les promoteursont profité de l'aubaine pour occuper les lieux et empêcherla reconstruction des villages. Quand les pêcheurs survivants essai<strong>en</strong>tde faire valoir qu'ils ont toujours habité là, les autorités leur demand<strong>en</strong>tde montrer leurs titres de propriété… lesquels n'ont jamais étédélivrés. (Rouge, 31 mars 2005)DRCamps de réfugiés sur une île indi<strong>en</strong>ne.AFRIQUE DU SUDDiamantscontreBushm<strong>en</strong>Les diamants sont résistants !Après avoir r<strong>en</strong>oncé, sous la pressioninternationale, à déplacer lestribus de Bushm<strong>en</strong> qui viv<strong>en</strong>tdans le Kalahari, les compagniesde prospection ne r<strong>en</strong>onc<strong>en</strong>t pas !la compagnie BHP Billiton aainsi organisé une campagne desurvol des terres pour faire desrelevés géologiques. Cette étudedu sous-sol est financée par IFC,une filiale de la Banque mondiale.Survival a lancé une campagnede protestations auprès del'institution financière, <strong>en</strong> souti<strong>en</strong>à celles des groupes locaux, pourdemander que cesse le financem<strong>en</strong>tde ces prospections.Survival International, 45, ruedu Faubourg-du-Temple, 75010Paris, tél : 01 42 41 47 62.C O N G OPollutionmassive àLubumbashiA Lubumbashi, deuxième ville dupays, des analyses d'eau ont montréque 70 % de la populationboit une eau hautem<strong>en</strong>t polluéepar des résidus métalliques.L'usine Somika, Société minièredu Katanga, qui fait de l'hydrométallurgiepour extraire ducuivre et du cobalt est responsablede cette pollution.Onze organisations de déf<strong>en</strong>se desdroits de l'homme ont convaincule gouverneur de la région depr<strong>en</strong>dre des mesures pour délocaliserl'usine, ce qui a été effectivem<strong>en</strong>tdécidé le 29 octobre 2004.Mais la direction de l'usine estprotégée <strong>en</strong> haut lieu et depuis,non seulem<strong>en</strong>t l'usine est toujourslà, mais <strong>en</strong> plus, elle est <strong>en</strong> trainde faire des travaux pours'agrandir. Trois militants dugroupe d'action non-viol<strong>en</strong>ceévangélique sont même attaquésau tribunal pour diffamation parla firme. Dix avocats ont été prévuspour les sout<strong>en</strong>ir et rappelerl'énorme <strong>en</strong>jeu de santé <strong>en</strong> cause.Ils sont sout<strong>en</strong>us <strong>en</strong> France parAgir <strong>en</strong>semble pour les droitsde l'homme, 16, av<strong>en</strong>ueBerthelot, 69007 Lyon,tél : 04 37 37 10 11.DREntrée de l’usine Somika.I L E - D E - F R A N C EHommede maïsHomme de maïs est une associationcréée <strong>en</strong> janvier 2004 qui apour objet la promotion de l'artisanatdes Amérindi<strong>en</strong>s duParaguay. L'association commercialisel'artisanat textile de larégion selon les règles du commerceéquitable. Homme de maïs,9, rue Marceau, 93310Le Pré-Saint-Gervais,tél : 06 18 02 15 95.


Commerce équitabl<strong>en</strong> Concurr<strong>en</strong>ce au sud. Dans le cadre d'une recherche universitaire,Virginie Diaz Pedregal a m<strong>en</strong>é, <strong>en</strong>tre septembre 2003 et février 2004,une <strong>en</strong>quête sur le terrain au Pérou, <strong>en</strong> Equateur et <strong>en</strong> Bolivie, sur lesretombées du commerce équitable, principalem<strong>en</strong>t pour le café. Elle aconstaté que pour les coopératives qui bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de ce mode de commercialisation,il y a bi<strong>en</strong> un retour d'arg<strong>en</strong>t au niveau de la coopérative.Selon les chartes du commerce équitable, cet arg<strong>en</strong>t doit être réinvestidans des activités jugées utiles par tous. Il y a bi<strong>en</strong> un processusdémocratique et un vote pour la destination de cet arg<strong>en</strong>t, mais il existed'énormes écarts <strong>en</strong>tre des dirigeants lettrés et une majorité de producteursillettrés, ce qui ori<strong>en</strong>te fortem<strong>en</strong>t les débats au profit des premiers.Plus gênant, le fait que la demande <strong>en</strong> commerce équitable netouche qu'une faible partie de la population crée une situation d'inégalité<strong>en</strong>tre ceux qui <strong>en</strong> bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t et les autres. Il y a même une concurr<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>tre coopératives impliquées dans le commerce équitable : certainsimportateurs se font verser une commission pour acheter chez lesuns plutôt que chez les autres ! Bref l'équitable, forcém<strong>en</strong>t très partiel,est un facteur d'inégalité au Sud. (Rouge et Vert, 25 mars 2005)n Max Havelaar : dérive totale. La multinationaleDagris est une multinationale agroindustriellefrançaise spécialisée dans la cultureet l'importation du coton. Celle-ci estconnue dans les milieux africains pour avoiraidé, <strong>en</strong> leur temps, de multiples dictateurs àse maint<strong>en</strong>ir au pouvoir (Mali, Sénégal,Cameroun, Niger). Dagris est un instrum<strong>en</strong>tde la politique des affaires étrangères de laFrance pour contrôler notre anci<strong>en</strong> empirecolonial. Actuellem<strong>en</strong>t, nos anci<strong>en</strong>nes colonies,étranglées par la dette, se sont vues obligées,par les institutions financières internationales,de privatiser les sociétés cotonnièrescomme la Sodefitex au Sénégal, la Sofitex auBurkina, la Compagnie mali<strong>en</strong>ne de développem<strong>en</strong>t des textiles au Mali.Dagris essaie de mettre la main sur ces nouvelles sociétés privées.Dagris a égalem<strong>en</strong>t passé des contrats avec le Cirad de Montpellier,C<strong>en</strong>tre de coopération internationale <strong>en</strong> recherche agronomique, pourétudier le développem<strong>en</strong>t du coton transgénique. C'est le même Ciradqui avait été <strong>en</strong>vahi par la Confédération paysanne et des paysansindi<strong>en</strong>s pour dénoncer les recherches sur le riz transgénique.Eh bi<strong>en</strong>, Max Havelaar, qui prét<strong>en</strong>d être un label de promotion du commerceéquitable, vi<strong>en</strong>t de passer un accord de part<strong>en</strong>ariat avec Dagrispour faire la promotion du "coton équitable".Ce n'est finalem<strong>en</strong>t que la suite logique d'une longue dérive puisque lemême Max Havelaar a déjà choisi de promouvoir son commerce dansles grandes surfaces réputées pour leur exploitation des producteursdu monde <strong>en</strong>tier, que son café est distribué dans les MacDo de Suisseou <strong>en</strong>core que sous couvert de son label, il a été essayé un temps d'importerdes fleurs équitables produites <strong>en</strong> Asie du Sud-Est… dans desconditions telles que les femmes — mieux payées grâce au commerceéquitable — pouvai<strong>en</strong>t continuer à être stériles et mourir jeune grâceà l'air des serres chargé de pest<strong>ici</strong>des.Rappelons que la communication de Max Havelaar est confiée à unesociété au joli nom d'Utopie qui est aussi la boîte de communicationdes pires exploiteurs qui se cach<strong>en</strong>t derrière le terme de "développem<strong>en</strong>tdurable".L'accord avec Dagris a reçu le souti<strong>en</strong> du ministère des Affaires étrangèresqui a accordé à Max Havelaar une aide généreuse de 610 000 €.Il a reçu égalem<strong>en</strong>t 500 000 € du C<strong>en</strong>tre pour le développem<strong>en</strong>t del'<strong>en</strong>treprise, une institution de l'Union europé<strong>en</strong>ne. (Politis, 17 mars 2005)n Minga : pour des alternatives économiques. Le réseau Mingaregroupe aujourd'hui plus de 80 magasins ou associations de commerceéquitable qui ne se reconnaiss<strong>en</strong>t plus dans la démarche ambiguë dela plate-forme du commerce équitable.Afin d'essayer de progresser sur cette notion de "commerce équitable",ce réseau lance le projet d'un salon, qui se ti<strong>en</strong>dra du 1 er au 4 octobre,à la Nef, salle de 5000 m 2 , à l'Ile-Saint-D<strong>en</strong>is, <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne.Les 1 er et 2 octobre, le salon sera grand public, les deux derniers jours,il sera réservé aux professionnels. Le réseau Minga espère ainsi lancerpubliquem<strong>en</strong>t le débat sur les modes de distribution au Nord carcomme nous l'avons souv<strong>en</strong>t souligné à S!l<strong>en</strong>ce, si la production estsouv<strong>en</strong>t effectivem<strong>en</strong>t plus équitable, il n'<strong>en</strong> ri<strong>en</strong> des modes de commercialisation<strong>ici</strong>. Minga, 6, rue Arnold-Géraux, 93450 Ile-Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 01 48 09 92 53 Michel Besson.I N D R E - E T - L O I R EBumbaL'association Bumba créée <strong>en</strong>2001, a pour objectif de divulgueret promouvoir la diversité de laculture brésili<strong>en</strong>ne, par la v<strong>en</strong>te deproduits typiques issus du commerceéquitable, la part<strong>ici</strong>pation àdes salons, des festivals, ainsi quepar la diffusion de vidéos et d'exposphotos sur ces thèmes. Ellesouti<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>t la productionet la réalisation du film docum<strong>en</strong>taireLes héritiers du guarana, quimet <strong>en</strong> scène la culture et les traditionsde la production du guaranasauvage natif. AssociationBumba, 12, impasse du 36, rueLamartine, 37000 Tours, tél : 0247 27 41 14.Nord/SudI N D EContre Coca-ColaB A S - R H I NVacheet tournesolVache et Tournesol est unestructure de commerce équitableNord et Sud qui livre à dom<strong>ici</strong>ledans le nord de l'Alsace, aussibi<strong>en</strong> des produits v<strong>en</strong>antd'Artisanat-Sel et d'Artisansdu monde que des produits régionaux(miel, pain et vins bio).Une t<strong>en</strong>tative pour diffuserles produits équitables du Sudet du Nord <strong>en</strong> dehors des circuitsde commercialisation classiques.Vache et tournesol,7, rue du Vignoble, 67160Steinseltz, tél : 06 82 59 83 74Christian Mertz.Déjà expulsé <strong>en</strong> 1977 pour des raisons politiques, Coca-Cola rev<strong>en</strong>u<strong>en</strong> Inde <strong>en</strong> 1993 pourrait de nouveau être expulsé pour desraisons <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales. Coca-Cola et Pepsi-Cola dispos<strong>en</strong>t de 90usines dans le pays qui pomp<strong>en</strong>t de l'eau dans les nappes phréatiques.Chacune pompe <strong>en</strong>tre 1 et 1,5 million de litres par jour. Ceciprovoque la baisse des nappes (de plus de 100 m près de l'usine dePlachimada). Dans la région de Kérala, 260 puits de forage sont àsec et les r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts agricoles ont baissé de 10% sur l'<strong>en</strong>semble dela région. A Jaipur, capitale du Rajasthan, la nappe est passée de 12à 37 mètres depuis l'ouverture d'une usine <strong>en</strong> 1999. En faisant baisserles nappes près des côtes, certaines usines ont provoqué une salinisationdes sols. De plus Coca-Cola <strong>en</strong> offrant ses eaux usées comme<strong>en</strong>grais a provoqué de graves pollutions. Des marches de protestationont été organisées par les syndicats paysans, parfois violemm<strong>en</strong>tréprimées par la police. La mobilisation a été croissante jusqu'au 20janvier dernier où des chaînes humaines ont <strong>en</strong>cerclé de manière nonviol<strong>en</strong>tel'<strong>en</strong>semble des usines du pays.Marche du 26novembre 2004,photos : Amit SrivastavaIndia Ressource C<strong>en</strong>terSILENCE N°323 Mai 200529


DRPillagedes forêtsEnvironnem<strong>en</strong>tLe WWF a publié une étude surles exploitations illégales de boisdans le monde. Le taux de coupesillégales atteint 40 à 44% <strong>en</strong>Amérique du Sud, 33% <strong>en</strong> Asie,27 à 33% <strong>en</strong> Afrique, 5 à 18%<strong>en</strong> Europe ori<strong>en</strong>tale et <strong>en</strong> Russie.Cela correspond pour l'Europe à6 à 9% d'importations illégales.Le WWF recommande d'utiliserdu bois certifié FSC, label créé <strong>en</strong>1996 pour certifier que le boisimporté provi<strong>en</strong>t d'une exploitationgérée d'une manière durable.Les associations de déf<strong>en</strong>se despeuples indigènes dénonc<strong>en</strong>t celabel, expliquant que replanter lesarbres ne comp<strong>en</strong>se <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> labiodiversité du départ et surtoutpousse les peuples de forêts àquitter leur lieu de vie. Ellesdemand<strong>en</strong>t que les bois locauxsoi<strong>en</strong>t utilisés et non plus des boisd'importation.Déchetsn Incinération : Gilly-sur-Isèreréclame réparation. La communede Gilly-sur-Isère (Savoie) aporté plainte il y a trois ans pourmise <strong>en</strong> danger des personnes :l'incinérateur situé sur la communerejetait 12 850 fois trop dedioxines ! Fin mars 2005, le tribunald'Albertville a été dessaisidu dossier au mom<strong>en</strong>t où il devaitse prononcer pour des mises <strong>en</strong>exam<strong>en</strong>. Le dossier part maint<strong>en</strong>antà Marseille, au Pôle desanté publique. Les associationsestim<strong>en</strong>t qu'il s'agit là d'uneméthode destinée à retarder leprocès et ont manifesté p<strong>en</strong>danttout le mois d'avril devant le tribunald'Albertville pour demanderla poursuite sur place del'instruction. ACALP, Mairie,1580, CD 925, 73200 Grignon.n Piles : recyclage défaillant.Selon les données communiquéespar l'Ademe, l'<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueurd'une loi obligeant ceux qui v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tdes piles à les collecter àdes fins de recyclage a provoquéun boom de la collecte : <strong>en</strong>tre2001 et 2002, on est passé de3784 à 6459 tonnes collectées,mais dès 2003, la quantité sestabilise presque à 7258 tonnes.Or cela ne représ<strong>en</strong>te que 28%des 25.790 tonnes de piles v<strong>en</strong>dues,ce qui signifie que le reste(72%) est perdu dans la nature,dans les décharges ou dans lesincinérateurs, ce qui est une sourceimportante de pollution. Or,dans la plupart des cas, les pilesne sont pas utiles : soit elles peuv<strong>en</strong>têtre remplacées par un branchem<strong>en</strong>tsur le secteur (ce qui <strong>en</strong>terme énergétique consommemille fois moins !) soit elles peuv<strong>en</strong>têtre remplacées parEffet de serreDRn Kilimandjaro sans neige. Pour la première fois depuis au moins11 000 ans, le Kilimandjaro, plus haut sommet d'Afrique, n'a plusde neiges éternelles. Le réchauffem<strong>en</strong>t climatique a tout fait fondre.n La Chine perd ses glaciers. Dans les hauteurs de l'Himalaya,la Chine compte plus de 8600 glaciers. Le plus au sud est le glacierYulong dans la province du Yunnan. Depuis 1960, le bord du glaciera reculé de plus de 250 m ce qui s'explique par une hausse moy<strong>en</strong>nedes températures <strong>en</strong> Chine dans le même délai de 0,4 à 1°C selonles régions. Les climatologues du pays estim<strong>en</strong>t qu'<strong>en</strong> 2050, 64% desglaciers auront disparu. (Gre<strong>en</strong>peace, automne 2004)n USA innoc<strong>en</strong>ts ! Mi-mars, les Etats-Unis ont publié une étude surles causes de la pollution chez eux. En pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte qu'ils sontsous les v<strong>en</strong>ts dominants d'ouest, ils ont calculé que 30% des gaz àeffet de serre que l'on mesure sur leur territoire provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faitdu Japon et de la Chine… et donc que cela mine leurs efforts pour être<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t corrects ! Ils ne dis<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> surce qu'ils nous <strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t par-dessus l'Atlantique !n Suisse : délire technologique ! Selon une étude de l'Université deZurich, les glaciers suisses ont perdu 20% de leur masse <strong>en</strong> quinze ans.Parce que certains serv<strong>en</strong>t de pistes de ski pour les riches <strong>en</strong> été, desstations espèr<strong>en</strong>t ral<strong>en</strong>tir la fonte des glaces <strong>en</strong> les recouvrant d'un filmPVC ! Ainsi, 3000 m2 du glacier de Gursch<strong>en</strong> ont été recouverts finavril pour un essai et permettre le ski d'été à la station d'Andermatt.N'y aura-t-il pas un sci<strong>en</strong>tifique pour leur dire que la fabrication duPVC nécessaire à l'opération contribue au réchauffem<strong>en</strong>t climatique !n Ecologiste du mois. "Kyoto n'est qu'un premier pas. Nous devronsaller plus loin : diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serrede l'<strong>en</strong>semble des pays développés d'<strong>ici</strong> 2050". Jacques Chirac,15 février 2005. Et pour cela, le gouvernem<strong>en</strong>t prévoit une baissedu budget du ministère de l'écologie de 3,6 % <strong>en</strong> 2005…n France : économies insuffisantes. Selon l'accord de Kyoto, laFrance ne s'est <strong>en</strong>gagée qu'à maint<strong>en</strong>ir au niveau de 1990 ses émissionsde gaz à effet de serre. Fin 2002, elle avait augm<strong>en</strong>té de 1,4 %, principalem<strong>en</strong>tà cause du développem<strong>en</strong>t rapide des transports par route.ExclusionChaque mois la revue Messages, publiée par le Secours catholique,propose à ses lecteurs de sout<strong>en</strong>ir financièrem<strong>en</strong>t des personnes <strong>en</strong>difficulté. Il s'agit très fréquemm<strong>en</strong>t de chômeurs ayant besoin d'unevoiture d'occasion pour rechercher ou exercer un emploi.A Alès, l'association Entraide et Solidarité, subv<strong>en</strong>tionnée par des collectivitéslocales, loue à très petit prix (5 euros par jour) des voitures(dont certaines se conduis<strong>en</strong>t sans permis) à des chômeurs et personnes<strong>en</strong> situation d'insertion : "la mobilité est le quatrième facteur d'exclusionaprès le logem<strong>en</strong>t, la santé et le travail" explique sa directrice.Le nombre de conducteurs ne possédant ni permis, ni assurance, explose.Ségolène Royal, présid<strong>en</strong>te PS de Poitou-Char<strong>en</strong>tes, a proposé queles régions assum<strong>en</strong>t une partie du coût du permis de conduire pouraider les jeunes à l'obt<strong>en</strong>ir. Le député UMP, Jean-Michel Bertrand,a proposé d'utiliser dans le même but le "rev<strong>en</strong>u" des radars automatiques: selon lui, "l'automobile est dev<strong>en</strong>ue un élém<strong>en</strong>t fondam<strong>en</strong>talde l'intégration sociale des jeunes".Aucune allusion à la pénurie de transport collectif ou à l'insécuritéroutière qu'<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre l'usage obligé de la voiture n'accompagneces deux initiatives.Ainsi un cons<strong>en</strong>sus inquiétant s'établit peu à peu, selon lequel :• la voiture est indisp<strong>en</strong>sable pour pouvoir se r<strong>en</strong>dre à son travail ;• comme l'assurance automobile, le permis de conduire coûte trop cher,il serait même trop diff<strong>ici</strong>le selon certains.Il est exact que, dans bi<strong>en</strong> des situations, non-motorisation rime avecexclusion. Mais faut-il pour autant favoriser l'utilisation de l'automobileavec des fonds publics ? Pire, doit-on r<strong>en</strong>dre le permis plusfacile, au risque de voir augm<strong>en</strong>ter le nombre des accid<strong>en</strong>ts ?Ou comme le propose un irresponsable, autoriser la conduite dès16 ans pour faciliter les déplacem<strong>en</strong>ts des collégi<strong>en</strong>s ?Au lieu de s'<strong>en</strong>foncer dans un tout-automobile ruineux et nuisible socialem<strong>en</strong>tet écologiquem<strong>en</strong>t, il est grand temps d'élargir la couverture d<strong>en</strong>otre territoire par le transport collectif comme le demandait la Loid'ori<strong>en</strong>tation des transports intérieurs du 30 décembre 1982, et dedesservir correctem<strong>en</strong>t les nouvelles zones d'activités.Jean-Marie TisseuilFNAUT,Fédération nationale des associations d'usagers des transports.SILENCE N°323 Mai 200530


des photopiles (comme sur lescalculatrices), soit, et c'est <strong>en</strong>coremoins polluant, par un ressort quise remonte (comme pour lesréveils). Voilà bi<strong>en</strong> un déchetque l'on peut supprimerà la source !Chasseà courreAlors que la chasse à courre vi<strong>en</strong>td'être interdite <strong>en</strong> Grande-Bretagne, elle se pratique toujourspar quelques grandesfamilles riches de France. Le 15janvier 2005, un cerf est ainsiacculé <strong>en</strong> plein village de LaBrévière-Saint-Jean-aux-Bois,dans l'Oise. Deux hommes ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tle cerf p<strong>en</strong>dant qu'un troisièmelui <strong>en</strong>fonce un poignard dansla gorge. Bruno Cardon essaie deprotéger le cerf, craque et lanceune bûche <strong>en</strong> direction desassaillants, la bûche retombesur l'un d'eux. Il se retrouveDRaujourd'hui traîné <strong>en</strong> justicepar la famille de cette personnequi travaille pour Monique deRothschild pour "viol<strong>en</strong>ce, usageet m<strong>en</strong>ace d'une arme". BrunoCardon a reçu le souti<strong>en</strong> d<strong>en</strong>ombreuses associations dedéf<strong>en</strong>se des animaux.Rassemblem<strong>en</strong>t anti-chasse,BP 20, 25270 Levier.Environnem<strong>en</strong>tSorties natur<strong>en</strong> Alsace. Alsace nature fédèrede nombreuses associations dela région et coordonne les sortiesnature. Elle publie un guide d'unec<strong>en</strong>taine de pages repr<strong>en</strong>ant l'<strong>en</strong>sembledes propositions jusqu'àla fin de l'année. On peut luidemander <strong>en</strong> écrivant à : Alsac<strong>en</strong>ature, 8, rue Adèle-Riton,67000 Strasbourg,tél : 03 88 37 07 58.n Drôme. L'association Mille-Traces propose des sorties toutau long de l'année : affût etbivouac castor (nuit du 5 au6 mai), observation nocturne deschauves-souris (nuit du 7 au8 mai), plantes et fleurs sauvagescomestibles (7 mai), sur lestraces du loup du Vercors(8 mai), survivre dans la nature(21 mai)… R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Mille-Traces, Le Casque, 26420Saint-Agnan-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 13 77.C É V E N N E SPlantes<strong>en</strong>vahissantesL'association l'Esperluette organisele 3 mai à 20 h à la mairiede Saint-Hilaire-de-Lavit, uneconfér<strong>en</strong>ce sur les "plantes<strong>en</strong>vahissantes dans les valléescév<strong>en</strong>oles" animée par YvesMaccagno, botaniste du parcnaturel des Cév<strong>en</strong>nes.L'Esperluette, Le Veyrassi,48160 Saint-Hilaire-de-Lavit,tél : 04 66 45 40 06.DRTransportsn Dommages de guerre. Selon une étude conjointe de l'OMS,Organisation mondiale de la santé et de la Banque mondiale, lesaccid<strong>en</strong>ts de la route coût<strong>en</strong>t chaque année 500 milliards d'euros…pour 600 millions de véhicules. Si c'est bon pour la croissance, cela metces dép<strong>en</strong>ses au niveau du budget américain de la déf<strong>en</strong>se.n Londres : succès mitigé pour le péage urbain. Si du point de vuedes embouteillages et de la pollution, le péage urbain mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong>2003 à Londres est un succès, le montage économique se révèle défectueux: le contrôle des <strong>en</strong>trées de la ville coûte cher et le prix des laisser-passerne permet pas comme initialem<strong>en</strong>t prévu de financer lamodernisation des transports <strong>en</strong> commun.n Plus de vélos, moins d'accid<strong>en</strong>ts. Une étude de la Sécurité routièremontre que l'augm<strong>en</strong>tation de l'usage du vélo constaté depuis le milieudes années 90 <strong>en</strong>traîne une baisse du nombre des accid<strong>en</strong>ts.Concrètem<strong>en</strong>t, 0,4% des cyclistes sont tués chaque année contre1,5% pour les deux roues motorisés, 1,3% pour les automobilistes,2,3% pour les piétons (qui sont tués par les autres véhicules bi<strong>en</strong> sûr.Eux ne tu<strong>en</strong>t personne).n Trains de nuit : les fauxargum<strong>en</strong>ts de la SNCF.Actuellem<strong>en</strong>t, la SNCFsupprime les trains de nuit pourtantsi pratiques pour franchirde grandes distances sansfatigue et sans recourir auxavions destructeurs de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Un responsable de laSNCF s'est justifié ainsi :"personne n'a <strong>en</strong>vie de subirles nuisances des trains qui fonc<strong>en</strong>t à 300 km/h à trois heures du matin,les g<strong>en</strong>s ont droit à la tranquillité". Alors chiche, c'est le vrai argum<strong>en</strong>t— et non l'éternelle recherche de profits — qu'att<strong>en</strong>dons-nous pourfermer la nuit les aéroports, les autoroutes et autres grandes artèresurbaines ? (FNAUT, décembre 2004)n Randonnées cyclistes. Si vous voulez passer des vacances écolos,vous pouvez rejoindre les randonnées europé<strong>en</strong>nes qui se déroul<strong>en</strong>t surtoutdans le Nord de l'Europe : Berlin-Varsovie-Vilius, du 8 au 28 août,étapes de 50 à 90 km, arrivée à Berlin par train, retour idem, r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts: Séverin Swiatkowski, tél : 01 47 02 59 81. Compiègne-Paris-Mireille Oria.Tours, du 10 au 21 juillet, pour tous les âges, <strong>en</strong>fants compris, r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts: CyclotransEurope, 32, rue Raymond-Losserand, 75014Paris. Bruxelles-Mer du Nord, sur des Pays-Bas, du 15 au 24 juillet,r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : D<strong>en</strong>ise Maerevoet, rue Jean-Goffaux, 2, B 1450,Chastre, tél : 00 32 1 010 65 66 90.n Ile-de-France : covoiturez. Un groupe d'étudiants comm<strong>en</strong>ce parorganiser un co-voiturage au niveau du campus de Nanterre. Devant lesuccès r<strong>en</strong>contré, ils cré<strong>en</strong>t l'association Voiture & co. Celle-ci, avec uneautre association Respirer, organise <strong>en</strong> 2002, une semaine du covoiturage.Les bons résultats incit<strong>en</strong>t alors à passer à la vitesse supérieure etavec le souti<strong>en</strong> de l'Ademe et de l'Areme (Ag<strong>en</strong>ce régionale de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet de la maîtrise de l'énergie), il lance Covoiturez, une associationqui aide les <strong>en</strong>treprises à mettre <strong>en</strong> place des covoiturages.Covoiturez, 45, boulevard des Bouvets, 92741 Nanterre cedex,tél : 01 49 00 08 88.n Ile-de-France : transports gratuits ? Dans son budget 2005, larégion a voté une <strong>en</strong>veloppe de 50 millions d'euros pour assurer la gratuitédes transports pour les chômeurs et personnes à faibles rev<strong>en</strong>us.La région qui aura la responsabilité des tarifications dès le 1er juilletprochain devrait ainsi ouvrir la voie à la gratuité. (La vie du rail,9 février 2005)n Paris : manifs m<strong>en</strong>suelles. Le premier samedi de chaque mois, r<strong>en</strong>dez-vousà pied, à rollers, à vélo, à 14 h, place du Châtelet. Prochainsr<strong>en</strong>dez-vous : le 7 mai. Le 4 juin, manif unitaire de l'<strong>en</strong>semble des associationsparisi<strong>en</strong>nes anti-voitures. Le 3 juillet, départ <strong>en</strong> train pourrejoindre la marche de la décroissance à Magny-Cours. Pour <strong>en</strong> savoirplus : www.velorution.org.Manif à vélo à Paris : “J’<strong>en</strong> ai pour 2 minutes”.SILENCE N°323 Mai 200531


DRSantéP A R I STourMontparnassepolluéeà l'amianteUn rapport a révélé débutmars que la TourMontparnasse à Paris, plus hautetour d'Europe (210m), r<strong>en</strong>fermede grandes quantités d'amiantem<strong>en</strong>açant la santé des 5000 personnesqui y travaill<strong>en</strong>t. Alorsque l'usage de l'amiante estinterdit depuis 1997, on peut sedemander pourquoi il a fallu plusde sept ans pour établir un teldiagnostic. Yves Contassot,adjoint à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de lamairie, élu vert, a demandé aupréfet de r<strong>en</strong>dre publics les résultatsdes diagnostics obligatoiresfaits sur l'<strong>en</strong>semble des bâtim<strong>en</strong>ts.Actuellem<strong>en</strong>t, l'amiantetue 3000 personnes par an.Mangermoins,vivre vieuxUne étude canadi<strong>en</strong>ne et japonaiseportant sur le régime de 675c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires conclut que pourvivre vieux, il faut manger <strong>en</strong>abondance des fruits et légumesfrais, accompagnés de dérivés dusoja et des algues, manger modérém<strong>en</strong>tdu riz, des pâtes, du poissonmaigre, des légumes secs,manger <strong>en</strong> petite quantité viandemaigre, poisson gras et pain.Eviter au maximum les autresviandes, huiles, gâteaux, chocolat,fromage et noix. Manger beaucoupde fruits et légumes al'avantage de représ<strong>en</strong>ter de fortvolume de nourriture qui provoquela s<strong>en</strong>sation rapide desatiété… sans trop apporter decalories. L'étude montre que lesc<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires mang<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne1800 kcal par jour contre 2300pour un Français, 2500 pour unnord-Américain. (Quatre saisonsdu jardinage, novembre 2004)Téléphonesportablesn Cancers du pauvre, cancersdu riche. Aujourd'hui, les victimesde l'amiante tomb<strong>en</strong>t à raisonde 250 par mois. Ce sontess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des ouvriers.Grippe aviaireJusqu'à maint<strong>en</strong>ant la grippe aviaire observée <strong>en</strong> Asie du Sud-Est nese passait que des volailles aux humains. Les médecins craignai<strong>en</strong>tqu'une mutation permette la transmission directem<strong>en</strong>t d'humain à humaincar alors une épidémie pourrait être rapide et mortelle. Début mars, touteune famille vietnami<strong>en</strong>ne a été contaminée par un de ses membres ce quiindique qu'il existe maint<strong>en</strong>ant un virus transmissible <strong>en</strong>tre humains.L'OMS, Organisation mondiale de la santé, annonce que nous sommes làdans un scénario catastrophe qui pourrait provoquer une épidémie mondialedu fait de la mobilité des g<strong>en</strong>s. Les experts ne sont <strong>en</strong>suite pas d'accordsur le nombre de victimes… mais les chiffres les plus alarmistes del'OMS vont jusqu'à 200 millions de morts humains, sachant qu'il y a déjàeu 100 millions de morts chez les volailles. Entre 1917 et 1919, la grippeespagnole avait fait 40 millions de morts et l'OMS estime que noussommes dans un cas similaire. (Alternative-Santé, mars 2005)Pour la téléphonie mobile, on peutprévoir une meilleure répartition<strong>en</strong>tre les classes de la société. Lesant<strong>en</strong>nes relais étant posées souv<strong>en</strong>tsur les HLM, ce sont lespauvres qui <strong>en</strong> subiront les conséqu<strong>en</strong>ces.Par contre, les richesayant les moy<strong>en</strong>s de parler longtempsdans leur téléphone portabledevrai<strong>en</strong>t aussi bénéf<strong>ici</strong>er desinconvéni<strong>en</strong>ts de cette technique etavoir leur lot de cancers.n Belgique : plus de législation.Magda Aelvoet, anci<strong>en</strong>neministre verte de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,s'était battue pour obt<strong>en</strong>ir unelégislation sur les émissions électromagnétiquesdes téléphones etdes ant<strong>en</strong>nes relais. Mais le lobbydes opérateurs avait bi<strong>en</strong> fait sontravail, obt<strong>en</strong>ant que la limite soitde 20,6 volts par mètre…alors que les études actuellesconseill<strong>en</strong>t de ne pas dépasser0,6 volt par mètre. Des associationsscandalisées avai<strong>en</strong>t attaqué<strong>en</strong> justice et ont obt<strong>en</strong>u gain decause. Le 15 décembre 2004,le Conseil d'Etat a cassé ledécret. Mais depuis le gouvernem<strong>en</strong>tn'a fixé aucune nouvell<strong>en</strong>orme… ce qui arrange bi<strong>en</strong> lesmarchands de cancer. (Nature &Progrès Belgique, mars 2005)H É R A U L TBiosanté 2005Différ<strong>en</strong>tes sociétés et associationsde médecines alternatives seretrouv<strong>en</strong>t le temps d'un congrès,les 21 et 22 mai au palais descongrès de Palavas-les-Flots, prèsde Montpellier. Au programme :les multiples aspects de la maladie; l'importance du psychosomatiqueavec des représ<strong>en</strong>tants dela naturopathie ; santé et immunitéavec l'association Kousmine ;les allergies alim<strong>en</strong>taires ; larecherche Beljanski ; la bio-énergie; la prév<strong>en</strong>tion des cancers…R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : ADEVI,2, rue Saint-Firmin, 34000Montpellier, tél : 04 67 66 41 00.n Pression europé<strong>en</strong>ne. Le lobby pro-OGMpèse de tout son poids sur l'Union europé<strong>en</strong>nepour essayer de lui faire pr<strong>en</strong>dre position contreles moratoires nationaux <strong>en</strong>core <strong>en</strong> place <strong>en</strong>Autriche, France, Grèce, Allemagne et Luxembourg. Pourcela, il passe par l'OMC qui demande à l'Europe de mettre fin à ces<strong>en</strong>traves au commerce. Si la Constitution passe, l'Europe se devrad'appliquer les recommandations de l'OMC.n M<strong>en</strong>ace pour la biodiversité. Une étude m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> Grande-Bretagneavec des comptages précis d'insectes depuis 2003, dans soixante exploitationsagricoles, montre que dans les parcelles de colza cultivées <strong>en</strong>OGM les papillons et les abeilles sont moins nombreuses, ce qui m<strong>en</strong>acela pollinisation des plantes. (Sci<strong>en</strong>ces et Av<strong>en</strong>ir, avril 2005)n Paris : du bio, pas des OGM. Jacques Boutault, seul maire d'arrondissem<strong>en</strong>tVert de la capitale, a non seulem<strong>en</strong>t pris un arrêté pour interdirela prés<strong>en</strong>ce des OGM dans la nourriture des cantines du 2 e arrondissem<strong>en</strong>t,mais il a égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place un processus pour aller versdes repas bio. Actuellem<strong>en</strong>t, 60 % des produits utilisés ont des labelsde qualité dont quelques-uns déjà <strong>en</strong> bio.n Gers : vers un référ<strong>en</strong>dum. Philippe Martin, présid<strong>en</strong>t PS du Conseilgénéral du Gers l'avait promis. Tout est fait pour que ce référ<strong>en</strong>dumpuisse avoir lieu. Légalem<strong>en</strong>t, il faut qu'au moins 10 % de l'électorat ledemande, soit 14 000 personnes. Début mars, 60 000 feuilles de pétitionont été diffusées dans le départem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> mars et avril, plusieursréunions d'information se sont t<strong>en</strong>ues dans le départem<strong>en</strong>t. PhilippeMartin espère ainsi légaliser l'opposition aux OGM après quede nombreux maires ai<strong>en</strong>t vu leurs arrêtés cassés par le gouvernem<strong>en</strong>tau niveau des tribunaux administratifs. Le gouvernem<strong>en</strong>t a attaqué leconseil général et une audi<strong>en</strong>ce a eu lieu devant le tribunal de Paule 22 mars. L'Etat conteste le pouvoir du départem<strong>en</strong>t à organiserun tel référ<strong>en</strong>dum ! Vive la démocratie.n Procès reportés. Les procureurs de la République ayant fait appelde la décision des juges d'accepter de juger l'<strong>en</strong>semble des faucheurs,les procès sont reportés dans l'att<strong>en</strong>te de la décision des cours d'appel.Pour le procès de Toulouse, la cour d'appel se prononcera le 14 avril.Pour le procès de Riom, la cour d'Appel doit donner son avis le 19 mai.Le procès repr<strong>en</strong>dra à Riom le 28 juin.FIMAProcès de Toulouse le 25 mars 2005.n Toulouse : produits retirés. Le 3 avril, une tr<strong>en</strong>taine de faucheursanti-OGM ont m<strong>en</strong>é une opération dans un Géant-Discount de la ville poury retirer des rayons des produits susceptibles de cont<strong>en</strong>ir des OGM. Uneprécéd<strong>en</strong>te opération avait eu lieu à Auchan le 5 février. Huit caddies ontété remplis puis abandonnés <strong>en</strong> fin d'action devant les caisses du magasin.n Brest : manif anti-importation. Près de 500 personnes ont manifestéle 3 avril à Brest devant le siège de l'usine Cargill pour demander àcette société d'arrêter les importations de soja transgénique. La manifestationétait organisée par un collectif "Brest sans OGM" où sont prés<strong>en</strong>tsGre<strong>en</strong>peace, ATTAC, la Confédération paysanne, Agri-bio, le réseauCohér<strong>en</strong>ce, les Verts et l'UDB.FIMASILENCE N°323 Mai 200532


Les soins par les abeillesL'article "Quelle Europe pour les médecines non conv<strong>en</strong>tionnelles ?",paru dans le numéro de janvier 2005 nous fait pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>cede la méconnaissance totale d'une thérapie très anci<strong>en</strong>ne qui connaîtun succès croissant aux USA et pour laquelle la Chine et le Japonsont <strong>en</strong> pointe. Il s'agit de l'apithérapie qui fait appel aux produitsde la ruche dont l'efficacité est prouvée et le coût réduit.Les produits de la ruche ont fait l'objetdepuis une dizaine d'annéesd'études pharmacologiques m<strong>en</strong>éespour l'obt<strong>en</strong>tion de doctorats dans treizeuniversités françaises, au total dix-septthèses, preuve que les propriétés thérapeutiquesdu miel, de la propolis, de lacire et du v<strong>en</strong>in d'abeilles ne laiss<strong>en</strong>t pasle corps médical totalem<strong>en</strong>t indiffér<strong>en</strong>t.Le miel est un excell<strong>en</strong>t cicatrisant :au C<strong>en</strong>tre hospitalier universitaire deLimoges, depuis une vingtaine d'années,le service de chirurgie viscérale qui utilisele miel comme cicatrisant a montré queles plaies chirurgicales ou même les plaiesaccid<strong>en</strong>telles telles qu'une év<strong>en</strong>tration,guériss<strong>en</strong>t nettem<strong>en</strong>t plus vite qu'avec lapharmacopée classique. L'expéri<strong>en</strong>ce aété reprise par quelques autres CHU.La propolis est bi<strong>en</strong> connue pour sespropriétés antibiotiques (elle était utiliséepour l'embaumem<strong>en</strong>t des momies égypti<strong>en</strong>nes).Elle agit sur les bactéries, parfoismieux que les antibiotiques classiques carDRil n'y a pas eu sélection de souches résistantesaux diverses propolis, contrairem<strong>en</strong>tà ce qui s'est passé avec les autresantibiotiques. Elle a aussi des propriétésantivirales et antimycosiques (champignons),même <strong>en</strong> cas de candidose.Le v<strong>en</strong>in d'abeille, dont l'utilisationremonte à l'antiquité (notamm<strong>en</strong>t pour lestraitem<strong>en</strong>ts des rhumatismes) est de plus<strong>en</strong> plus utilisé dans le monde <strong>en</strong>tier dansdes maladies d'aujourd'hui comme la sclérose<strong>en</strong> plaques, le sida, la maladie deParkinson, l'alcoolisme.Pour ce qui concerne la sclérose <strong>en</strong>plaques, on dénombre aux Etats-Unis pasmoins de 60 000 personnes qui se trait<strong>en</strong>tavec le v<strong>en</strong>in d'abeilles ; force est deconstater que cette application reste àl'état embryonnaire <strong>en</strong> France puisqu'oncompte tout juste une grosse c<strong>en</strong>taine depersonnes pour un peu plus de 65 000atteintes de sclérose <strong>en</strong> plaques. Si lespiqûres d'insectes font peur à cause desdouleurs qu'elles <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t, les piqûresd'abeilles utilisées dans l'apipuncture sontr<strong>en</strong>dues presque totalem<strong>en</strong>t indoloresgrâce à une technique de froid.Il convi<strong>en</strong>drait aussi de comparer lecoût de l'apipuncture à celui des traitem<strong>en</strong>tschimiques qui pès<strong>en</strong>t si lourdà la Sécu et qui ne sont généralem<strong>en</strong>t passans effets secondaires !Est-il bon de rappeler que la sclérose<strong>en</strong> plaques a été déclarée <strong>en</strong> France"maladie d'intérêt national" ? (1)DRSantéLe Congrès national d'apiculture quis'est déroulé à M<strong>en</strong>de <strong>en</strong> octobre 2004 aapporté son souti<strong>en</strong> à cette cause nationale,notamm<strong>en</strong>t par la création d'un réseaud'apiculteurs pouvant fournir gracieusem<strong>en</strong>tdes abeilles à des fins thérapeutiques.Un appel a été lancé à tous lesapiculteurs de France pour les inviterà étoffer celui-ci qui compte plus de 140apiculteurs actuellem<strong>en</strong>t, mais irrégulièrem<strong>en</strong>trépartis, avec des départem<strong>en</strong>tsnon couverts. L'esprit de ce réseau est dev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide, <strong>en</strong> fournissant gratuitem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> un premier temps les abeilles nécessairesà la phase de démarrage du traitem<strong>en</strong>tdes malades, puis de fournir uneruchette au moindre coût, pour que lemalade (ou une personne de son <strong>en</strong>tourage)après initiation, puisse effectuer lesprélèvem<strong>en</strong>ts d'abeilles dans la ruchepour pratiquer l'apipuncture.Pour faire partie du réseau de fournisseursd'abeilles ou d'utilisateurs, contactez: jeanmi100@free.fr.On peut lire à ce sujet Ces abeilles quinous guériss<strong>en</strong>t de Roch Domerego (2).Même si on n'est pas concerné par laquestion, on passera de bons mom<strong>en</strong>ts àla lecture des 137 premières pages où l'auteurdécrit comm<strong>en</strong>t il est arrivé à l'apipuncture,la fin traite de questions pratiques.Ajoutons que le poll<strong>en</strong> est un alim<strong>en</strong>texceptionnel, surtout à l'état frais, onpeut lire à ce sujet Ces poll<strong>en</strong>s qui nous soign<strong>en</strong>tde Patrice Percie du Sert (3).Bernard Nicollet et Guy Claux n(1) Source : http://www.apipuncture.fr.(2) Editions Jean-Claude Lattès.(3) Editions Guy Trémadiel.SILENCE N°32333Mai 2005


PaixAnci<strong>en</strong>sappelés<strong>en</strong> Algériecontrela guerreDébut 2004, à l'initiative dequelques "anci<strong>en</strong>s combattants"de la guerre d'Algérie, s'estconstituée l'association desanci<strong>en</strong>s appelés <strong>en</strong> Algérie contrela guerre. Les membres de cetteassociation reverse leur retraited'"anci<strong>en</strong> combattant" qu'il jugeimmorale à un projet allant dansle s<strong>en</strong>s de la paix. Pour leur premièreannée, l'arg<strong>en</strong>t a servi à unconvoi syndical pour les populationsciviles de Tchétchénie. Pour2005, l'arg<strong>en</strong>t ira à un projet depaix <strong>en</strong> Algérie. L'association aégalem<strong>en</strong>t décidé de part<strong>ici</strong>peraux appels pour la reconnaissancede la responsabilité françaisesur les cas de torture p<strong>en</strong>dantla guerre d'Algérie. Les "anci<strong>en</strong>scombattants" qui voudrai<strong>en</strong>trejoindre le mouvem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>dre contact avec Anci<strong>en</strong>sappelés <strong>en</strong> Algérie contre la guerre,Rémi Serres, Istricou, 81140Cahuzac/Vère, tél : 05 63 33 18 10.Des minesqui ne dis<strong>en</strong>tpas leur nomDepuis l'interdiction des mines,armes condamnées car ne faisantpas la distinction <strong>en</strong>tre ciblesciviles et cibles militaires, sontapparues les "sous-munitions" quiont été utilisées au Kosovo(1999), <strong>en</strong> Afghanistan (2001-2002), <strong>en</strong> Irak (2003-2004). Cessous-munitions sont lancés depuisle sol ou par avion et constitu<strong>en</strong>tdes "mini-bombes". Il s'agit d'unBush dégoutn 1500 morts. L'armée US comptait 1514 morts au 15 mars dernier.Du côté iraki<strong>en</strong>, les estimations avanc<strong>en</strong>t déjà plus de 100 000 morts.n Les USA bi<strong>en</strong>tôt seuls ? Après l'Espagne, l'Ukraine, les paysd'Amérique c<strong>en</strong>trale… l'Italie a annoncé le 15 mars dernier son int<strong>en</strong>tionde retirer ses troupes (3000 hommes) à partir de septembre prochain.Ceci fait suite à l'assassinat du responsable des services secretsitali<strong>en</strong>s par les GI's, mais aussi à la forte mobilisation persistante despacifistes itali<strong>en</strong>s. Le 17 mars, Berlusconi, sermonné directem<strong>en</strong>t parGeorge Bush, a fait savoir que ce n'était qu'une int<strong>en</strong>tion, provoquantimmédiatem<strong>en</strong>t la colère de l'opposition qui l'accuse de considérerl'Italie comme une colonie américaine.n Deux ans d'opposition à la guerre. Le mouvem<strong>en</strong>t pour la paixa manifesté <strong>en</strong> nombre pour le deuxième anniversaire de la guerre <strong>en</strong>Irak, le 20 mars dernier. Ils étai<strong>en</strong>t 100 000 à Londres, plusieursdizaines de milliers dans les villes itali<strong>en</strong>nes. Les mots d'ordre étai<strong>en</strong>tles mêmes : une grande majorité de la population est contre la guerre,respectez la démocratie ! D'autres manifestations ont eu lieu auxEtats-Unis, au Canada, <strong>en</strong> Malaisie, <strong>en</strong> Turquie, <strong>en</strong> Egypte, <strong>en</strong> Grèce…détournem<strong>en</strong>t manifeste de l'interdictioncontre les mines car<strong>en</strong>tre 5 et 30% n'explos<strong>en</strong>t pasau contact du sol, contaminant<strong>en</strong>suite les terrains, et elles nefont pas non plus de distinctions<strong>en</strong>tre civils et militaires. Agir <strong>ici</strong>avec Handicap international etl'Observatoire des transfertsd'armem<strong>en</strong>t, lance une campagnejusqu'<strong>en</strong> octobre 2005, pourdemander l'interdiction de leurproduction et commercialisation<strong>en</strong> Europe et que l'Europe lanceun processus pour leur interdictiondans le monde. Agir <strong>ici</strong>, 104,rue Oberkampf, 75011 Paris,tél : 01 56 98 24 40.DRContre lamarchandisationde l'écoleUne circulaire de l'Educationnationale (circulaire n° 2001-053 du 28 mars 2001, publiéeau BOEN n° 14 du 5 avril 2001)intitulée "code de bonne conduitedes interv<strong>en</strong>tions des <strong>en</strong>treprisesI T A L I ERévolte des précairesFin février, se t<strong>en</strong>ait comme chaque année, la semainede la haute-couture à Milan. Parmi les nouveaux, laprés<strong>en</strong>ce de Serpico Naro, jeune styliste anglo-japonaisedevait prés<strong>en</strong>ter une collection de vêtem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tréalisés à base de récupération. Des associations protest<strong>en</strong>talors pour dénoncer les conditions de travail decette styliste qui sous-traiterait à moins de 5€ de l'heure.La police assure alors la protection de son défiléprévu sur un parking. Alors qu'une c<strong>en</strong>taine de personnes essai<strong>en</strong>t de s'approcher,la police a la surprise de découvrir que toutes sont munies d'unlaisser-passer de la styliste… car ce sont eux qui se mett<strong>en</strong>t à défiler aumilieu du gratin de la mode. L'imposture est alors dévoilée devant la presseinternationale : Serpico Naro n'a jamais existé et n'est que l'anagrammede San Precario, le saint Précaire qui multiplie ses apparitions <strong>en</strong> Italiedepuis 2004 pour dénoncer les méfaits du libéralisme. San Precario, qui ades capacités d'omniprés<strong>en</strong>ce dans toute l'Italie, a déjà détourné plusieursmanifestations pour des opérations de réappropriation : la foule <strong>en</strong>tre dansle magasin d'une grande firme et <strong>en</strong>quelques dizaines de secondes emportetout ce qu'elle peut, dénonçant ainsi lepillage de la planète et des humains par lesmultinationales. Les organisateurs du défiléde mode ont expliqué que le coup a étémonté <strong>en</strong> huit jours seulem<strong>en</strong>t avec fauxsite internet, faux clip et vraies invitationsà la presse… laquelle s'est ridiculisée surcette affaire.DR<strong>en</strong> milieu scolaire" autorise despratiques jusqu'alors interdites :activités sponsorisées, publ<strong>ici</strong>tés ,kits et mallettes fournis par desfirmes... Elle autorise de plusles services du ministère del'Education nationale et les établissem<strong>en</strong>tsà conclure des "part<strong>en</strong>ariats"avec des organismes etdes <strong>en</strong>treprises privés. Quatre ansaprès, on retrouve parmi lesSILENCE N°323 Mai 200534part<strong>en</strong>aires désormais off<strong>ici</strong>els del'Education nationale : l'institutde l'<strong>en</strong>treprise (filiale du Medef),le Medef de plusieurs régions, desmarques (publ<strong>ici</strong>té pour "Morgan"organisée par le ministère),Disneyland, des banques, dessociétés de publ<strong>ici</strong>té... Pourdemander l'annulation de cettecirculaire et rev<strong>en</strong>ir à l'interdictiondes <strong>en</strong>treprises dans les établissem<strong>en</strong>tsscolaires, une campagnea été lancée par plusieursorganisations : SUD-Education(fede@sudeducation.org),ATTAC (education@attac.org,tél : 06 14 71 62 34),Publiphobe (tél : 01 41 81 6917), le RAP contact@antipub.net,tél : 01 43 28 39 21).Loi FillonContre-propositionsDes lycé<strong>en</strong>s de Romans, dansla Drôme, nous ont fait parv<strong>en</strong>irune liste de contre-propositionsà la loi Fillion sorties d'un travail<strong>en</strong> commun p<strong>en</strong>dant les journéesde grève. Nous <strong>en</strong> résumons <strong>ici</strong>quelques-unes :n Développer d'autres intellig<strong>en</strong>cesqu'uniquem<strong>en</strong>t celle jugéeutile par le milieu économique :développer les activités artistiqueset manuelles, appr<strong>en</strong>dre à fabriquersoi-même des objets. Pourcela, maint<strong>en</strong>ir des cours le matinet développer des ateliers et desSociétésorties l'après-midi (comme<strong>en</strong> Allemagne et <strong>en</strong> Italie).n Favoriser le travail derecherche individuel et collectif,développer un savoir personnel,plutôt que d'appr<strong>en</strong>dre uniquem<strong>en</strong>tun programme pré-établi.n Diminuer les cours de languespour favoriser à la place les voyageset les échanges linguistiques.n Plutôt que de collaborer avecles forces de police pour assurerla sécurité, donner les moy<strong>en</strong>saux lycé<strong>en</strong>s d'être acteurs de leurmode de scolarité. Cela peutpasser <strong>en</strong>tre autres par le débat<strong>en</strong> début de chaque année d'unrèglem<strong>en</strong>t intérieur qui est <strong>en</strong>suiteadopté par vote. Choisi partous, ce règlem<strong>en</strong>t aurait defortes chances d'être respectéet chacun appr<strong>en</strong>drait au passagece qu'est un débat citoy<strong>en</strong>.n Offrir la possibilité aux élèvesde suivre des cours de niveauxdiffér<strong>en</strong>ts selon les possibilitésde l'élève (comme cela se fait<strong>en</strong> Norvège).n Favoriser les échanges <strong>en</strong>tre<strong>en</strong>seignants et élèves, ce quisuppose des classes aux effectifsréduits (pas plus de vingt élèves).n Favoriser l'appr<strong>en</strong>tissage "poursoi" et r<strong>en</strong>oncer aux systèmes d<strong>en</strong>otation qui ne serv<strong>en</strong>t qu'à indiqueroù l'on <strong>en</strong> est par rapportà un programme ori<strong>en</strong>té vers lesdemandes du milieu économique.Contact : thierry.laverge@free.fr


Ras le boldu ménage !Selon un sondage Ipsos réalisé <strong>en</strong>janvier 2005, 68% des femmes<strong>en</strong> couple dis<strong>en</strong>t avoir déjà <strong>en</strong>visagéde partir quelques jourspour protester contre le fait queleur conjoint n'<strong>en</strong> fait pas assezdans les tâches domestiques ;27% <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t même dele quitter définitivem<strong>en</strong>t. Seules11% des femmes estim<strong>en</strong>t queleur compagnon n'essaie pas dese défiler pour ce g<strong>en</strong>re de travaux.Les jeunes couples font àpeine mieux que les plus âgés :les jeunes aid<strong>en</strong>t plus facilem<strong>en</strong>tpour l'éducation des <strong>en</strong>fants oupréparer les repas, mais rechign<strong>en</strong>ttout autant à passerle balai, nettoyer les toilettes…NonféministeLe 9 mai, journée de l'Europe,sera l'occasion pour laCoordination Féministe pourle Non de rappeler <strong>en</strong> quoila Constitution europé<strong>en</strong>ne estun piège pour les femmes.La Commission Femmes, g<strong>en</strong>reet mondialisation d'Attac avaitorganisé un premier débat <strong>en</strong>février a Paris, auquel avai<strong>en</strong>t étéinvitées toutes les femmes et lesassociations féministes appelantau Non (Réseau féministeRuptures, Initiative FéministeEuropé<strong>en</strong>ne pour le Non, FemmesSolidaires, les Pénélopes). Lesfemmes prés<strong>en</strong>tes ce soir-là ontdécidé de créer une coordinationpour mettre leurs forces <strong>en</strong>commun dans cette campagne.Cette toute réc<strong>en</strong>te coordination<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d montrer que dans le textedu traité constitutionnel, de nombreuxdroits ess<strong>en</strong>tiels pour lesfemmes (notamm<strong>en</strong>t le divorce,la contraception, l'avortem<strong>en</strong>t)ne sont pas reconnus et que sice traité était ratifié il ne feraitque r<strong>en</strong>forcer les inégalités <strong>en</strong>treles hommes et les femmes.Le 9 mai, dans les toutes grandesgares de Paris, la coordinationa décidé d'organiser des distributionsmassives de tracts, de fairedes prises de parole et de susciterdes discussions pour montrerque la politique néolibéralecont<strong>en</strong>ue dans ce traité n'estpas une fatalité.Voter non permettra d'y mettreun coup d'arrêt et créera de nouvellesconditions pour construireune Europe sociale, solidaireet de la paix. Toutes les organisationsféministes <strong>en</strong> faveur du nonet tous les comités d'Attac sontClipgouvernem<strong>en</strong>talSur l'air de "je t'aime, un peu,beaucoup…", le gouvernem<strong>en</strong>ta diffusé un clip qui dénonceles viol<strong>en</strong>ces faites aux femmes.DRSILENCE N°323 Mai 200535invités à part<strong>ici</strong>per à cette journéede mobilisation.• Les Pénélopes, 21, rueVoltaire, 75011 Paris,tél : 01 43 71 09 37 .• ATTAC, Commission femmes,g<strong>en</strong>re et mondialisation, 66-72,rue Marceau, 93100 Montreuilsous-Bois,tél : 01 41 58 17 40.Ni putes, nisoumises, maissubv<strong>en</strong>tionnéesLe budget 2004 de l'associationNi putes, ni soumises, d'un montanttotal de 464 528 euros estess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t assuré… par dessubv<strong>en</strong>tions. Celles-ci assur<strong>en</strong>t<strong>en</strong> effet 87,4 % des ressources.Les adhésions ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>telles que 2,94 % du total pourun millier de personnes.Explication de cela : ce mouvem<strong>en</strong>tqui se veut "ancré dans lescités" est une émanation de SOSRacisme, association elle-mêmechapeautée par le Parti socialiste.Indéniablem<strong>en</strong>t une réussitemédiatique, avec le coupde pouce des élus socialistes.Alors "ni soumises" ?(Alternativeslibertaires, avril 2005)P A R I SDeux manifsLe dimanche 6 mars, une manifestationappelée par Ni put<strong>en</strong>i soumise et du Planning familiala réuni <strong>en</strong>viron 10.000 personnesselon les organisateurs(2600 selon la police). Une autremanifestation a eu lieu le mardi8 mars, cette fois à l'appel ducollectif national pour le droitdes femmes. La scission <strong>en</strong>tre lesdeux appels porte principalem<strong>en</strong>tsur la question du voile, les organisatricesde la première manifestimant que l'on ne peut accepterdes femmes voilées dans lesmanifestations rev<strong>en</strong>diquant pourles droits des femmes.M A R S E I L L ESalariéesdu commerceEnviron 800 personnes ont manifestéà Marseille pour la journéede la femme pour dénoncer lesconditions de travail faites auxv<strong>en</strong>deuses dans les commerces :temps partiel, bas salaire,conditions de travail diff<strong>ici</strong>les…De nombreuses employéesdes grandes surfaces étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tesà l'appel de la CGT.FemmesMarchemondialedes femmesPlus de 30 000 femmes ontpart<strong>ici</strong>pé le 8 mars dernier,à Sao Paulo, au Brésil, à lapremière étape de la Marchemondiale des femmes 2005.Cette marche doit rallier leBurkina Faso après être passédans 53 pays. Elle a pour objectifde promouvoir une "Chartemondiale des femmes" d'inspirationaltermondialiste, dénonçant"le patriarcat comme le systèmed'oppression des femmes et lecapitalisme comme le systèmed'exploitation d'une imm<strong>en</strong>semajorité de femmes et d'hommespar une minorité". La marcheaprès avoir traversé l'Amérique,traversera l'Europe <strong>en</strong> mai etjuin, puis l'Asie <strong>en</strong> juillet pourterminer par l'Afrique <strong>en</strong> septembreoctobre. L'arrivée estprévue à Ouagadougou, auBurkina, le 17 octobre.En France, la marche s'arrêterale week-<strong>en</strong>d du 28 et 29 mai àMarseille pour un grand rassemblem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong>. Au programme :le samedi à partir de 8 h, accueil,de 11h à 15 h : forums sur lesthèmes suivants :• travail, précarité, emploi,• viol<strong>en</strong>ces faites aux femmes,• paix et conflits,• sexualité, avortem<strong>en</strong>t et contraception,santé,• démocratie/pouvoir/égalité :hommes/femmes, une autreEurope est possible.A 16 h, manifestation avec passagerelais de la charte qui arriveradu Pays Basque. A 21 h, concert.Le dimanche, deux forums lematin : espaces jeunes et espacelesbi<strong>en</strong>. L'après-midi : synthèsedes forums et des espaces et passagedu relais de la charte quis'<strong>en</strong> ira vers la Belgique.Collectif 13 Droits des Femmes,7, rue de la Paix, 13001Marseille, tél : 04 91 42 95 92ou 06 03 11 07 38,collectif13droitdesfemmes@wanadoo.fr.Nicole Guidi


Radio EcoloUn lundi matin, froid mais beau, laMaison de Radio France trempeses pieds dans la Seine, un pâlesoleil de février joue un air de vacances,d’autant que les congés scolaires ont s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>tréduit la circulation automobile.Les souriantes armoires à glace du servicede sécurité ayant pu constater qu<strong>en</strong>ous n’avions ri<strong>en</strong> d’intermitt<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>colère, nous sommes admis à gravir lesétages de la grande maison de verre, oùn’<strong>en</strong>tre pas qui veut !Ruth Stegassy nous introduit dans unbureau largem<strong>en</strong>t éclairé dont les baiesdonn<strong>en</strong>t sur la Seine et la tour Eiffel.Qu’une ville peut être belle quand la natureet les hommes uniss<strong>en</strong>t leurs efforts !L’accueil de notre interlocutrice est simpleet direct ; celle-ci nous parle volontiers deson métier mais reste discrète sur son parcourspersonnel ; une constante de sadémarche comme nous aurons l’occasionde nous <strong>en</strong> r<strong>en</strong>dre compte à plusieursreprises. En effet Ruth Stegassy n’a leculte de la personnalité, ni vis-à-vis d’ellemême,ni vis-à-vis des autres. Pourtant unminimum de CV me paraissait bi<strong>en</strong> utilepour compr<strong>en</strong>dre un parcours passablem<strong>en</strong>toriginal. Restait à la soumettre à laquestion.Sil<strong>en</strong>ce : Comm<strong>en</strong>t se retrouve-t-on surles ondes de France culture, un samedimatin de septembre 1999, à parler de problèmesd’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ?Ruth Stegassy : tout d’abord <strong>en</strong> ayantfait de la radio antérieurem<strong>en</strong>t. Bi<strong>en</strong> quemon histoire personnelle ait souv<strong>en</strong>t étéguidée par le hasard, je n’ai pas comm<strong>en</strong>céma carrière à ce mom<strong>en</strong>t-là. A l’origine,une certaine facilité pour les languesétrangères, et des études d’histoirem’avai<strong>en</strong>t conduite à exercer le métier detraductrice. Mais je m’intéressais déjà à laradio, <strong>en</strong> fait aux radios pirates, à l’époque<strong>en</strong> plein essor. Une r<strong>en</strong>contre tout à faitfortuite me permit de part<strong>ici</strong>per à unmagazine culturel pour l’une d’<strong>en</strong>tre elles,de façon bénévole mais <strong>en</strong>thousiaste.Terre à terreChaque samedi matin, Ruth Stegassy animeune émission sur France-Culture, une boufféed'air pur dans un monde de brutes.Quelque temps plus tard une amie m’inviteà ce qui pour moi ressemblait à unegageure : proposer une émission à Franceculture, un travail à la fois d’analyse et deparodie de la littérature de série, <strong>en</strong> particulierpour filles et femmes. Pari gagnéavec, <strong>en</strong> prime la découverte d’une radiooù les émissions étai<strong>en</strong>t des cases ouvertesplutôt que des structures figées. Il n’étaitpas rare que les journalistes tourn<strong>en</strong>t del’une à l’autre d’un jour sur l’autre.Est-ce un nouveau hasard qui vous aam<strong>en</strong>ée à l’écologie ?Pas tout à fait. Dans cette période postsoixante-huit, moi qui avais connu et fréqu<strong>en</strong>tétant de g<strong>en</strong>s <strong>en</strong>gagés dans les mouvem<strong>en</strong>tsféministes, dans les luttes deminorités, je constatais un vide dans lesidées, un essoufflem<strong>en</strong>t des contestations.Je voyais la nature se dégrader, les rapportshumains se dist<strong>en</strong>dre. Heureusem<strong>en</strong>t c’està ce mom<strong>en</strong>t que l’on m’a confié une émissionsur la littérature pour <strong>en</strong>fants, uneoccasion de découvrir de vrais auteurs,att<strong>en</strong>tifs à la réalité de leurs jeunes lecteurs.Parallèlem<strong>en</strong>t et p<strong>en</strong>dant une dizained’années, j’ai eu l’occasion de faire bi<strong>en</strong>d’autres émissions toujours avec autant deplaisir, mais sans répondre à ces questionsde fond que je me posais toujours.Alors ce déclic ?A la suite de quelques émissions d’étéconsacrées aux jardins, la nouvelle directrice,Laure Adler, m’a demandé depr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge une émission sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Mais les jardins c’était unechose, et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t une autre.Heureusem<strong>en</strong>t des amis botanistes installésdans l’Orne, m’ont donné des pistes et,accessoirem<strong>en</strong>t, le nom de l’émissionTerre à terre. Le vrai déclic <strong>en</strong> fait s’estproduit quelques semaines plus tard, auxjournées d’été des Verts, à Lori<strong>en</strong>t <strong>en</strong>1999. A l’écart du battage médiatique, desprojecteurs braqués sur les "stars" du jeupolitique, je découvrais dans les différ<strong>en</strong>tsateliers un bouillonnem<strong>en</strong>t d’idées extraordinaire.Je r<strong>en</strong>contrais <strong>en</strong>fin des g<strong>en</strong>savec qui je parlais le même langage, qui seposai<strong>en</strong>t les mêmes questions que moi etqui, eux, avai<strong>en</strong>t des débuts de réponse,des élém<strong>en</strong>ts de solution.Alors vous avez pris votre carte ?Non, pas du tout. Vous savez, pourfaire mon métier, je suis obligée de garderune distance vis-à-vis de toutes les organisations,politiques, syndicales ou associatives.Mais je me suis toujours s<strong>en</strong>tieconcernée par le sort des minorités, desopprimés, et cela m’aide dans mes recherchesd’informations et de contacts.Ces contacts, ce sont des réseaux <strong>en</strong>interconnexion ?Plus ou moins. Aujourd’hui ce sont lesproblématiques qui s’interconnect<strong>en</strong>t deplus <strong>en</strong> plus. On s’aperçoit que ce qui affectela terre va affecter égalem<strong>en</strong>t l’air, l’eau,etc. De ce fait, ceux qui avai<strong>en</strong>t l’habitudede travailler dans leur coin ont davantaget<strong>en</strong>dance à collaborer. Cep<strong>en</strong>dant sur le ter-Bruno Clém<strong>en</strong>tin.Colloque sur la décroissance à Lyon <strong>en</strong> septembre 2003. Ruth Stegassy anime le débat <strong>en</strong>tre Jacques Grinevald, Silvana de Gleria et Serge Latouche.SILENCE N°32336Mai 2005


Bruno GuillemeinRuth Stegassy : discrète et efficace.rain, dans le quotidi<strong>en</strong> des associations, lacollaboration reste diff<strong>ici</strong>le, du fait mêmede la spécif<strong>ici</strong>té des luttes <strong>en</strong>gagées.C’est avant tout une question de communication,dont on voit qu’elle est parfoisbi<strong>en</strong> diff<strong>ici</strong>le à mettre <strong>en</strong> œuvre, même dansnotre vie personnelle.Absolum<strong>en</strong>t. C’est un problème quel’on a vu s’acc<strong>en</strong>tuer ces dernières années,<strong>en</strong> particulier dans les rapports avec lesmédias. Ce système médiatique s’est accaparéla communication, l’a monopolisée àson seul profit, sans que les g<strong>en</strong>s, mêmedans les associations, ne contest<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>tce mode de fonctionnem<strong>en</strong>t. Voyezles confér<strong>en</strong>ces, les congrès, une ouquelques personnes déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le micro, etne le concèd<strong>en</strong>t à la salle que pour unequestion et fort brièvem<strong>en</strong>t. Tout celaaboutit à des aberrations, comme cette histoired’élèves de lycée qui demandai<strong>en</strong>t àleur prof de philo pourquoi il s’efforçait deles faire réfléchir alors qu’ils n’étai<strong>en</strong>t "ri<strong>en</strong>"et qu’on leur demandait seulem<strong>en</strong>t "d’avoirun métier pour ne plus être à la chargede la société". C’est quasim<strong>en</strong>t une négationde l’individu… C’est cette image qu’ilfaudrait briser. Plus qu’une image d’ailleursil s’agit d’une croyance, presque une foi.Ne croyez-vous pas que ce phénomène estd’autant plus insidieux et efficace, qu’il reposesur la notion de rêve ?Oui, les médias divis<strong>en</strong>t le monde durêve <strong>en</strong> deux parties, la bonne, celle qu’ilsvous propos<strong>en</strong>t, la mauvaise, la vôtre. Vosrêves à vous sont sans relief, sans valeur,donc inutiles. Heureusem<strong>en</strong>t il y a pleinde g<strong>en</strong>s qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t autrem<strong>en</strong>t et agiss<strong>en</strong>t<strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.Comme vous, <strong>en</strong> fait, puisque vous prés<strong>en</strong>tezdes expéri<strong>en</strong>ces extrêmem<strong>en</strong>t diversestelles la lutte biologique, la constructionsaine, les combats pour l’eau, l’empreinteécologique, autant de sujets quisont souv<strong>en</strong>t totalem<strong>en</strong>t ignorés des médiastraditionnels. En outre vous leur laissez letemps de s’exprimer pour prés<strong>en</strong>ter leuractivité, tout <strong>en</strong> posant des questions quimesur<strong>en</strong>t la cohér<strong>en</strong>ce de leurs propos ; ons<strong>en</strong>t derrière tout cela une solide préparation,du vrai travail de journalisme.A propos de travail, et de façon anecdotique,comm<strong>en</strong>t ce générique passablem<strong>en</strong>tsurréaliste a-t-il été composé ?Nathalie Battus, la première chargéede réalisation de l’émission, l’a mis aupoint. Le texte est extrait d’un film deGodard, Soigne ta gauche, il est dit parCatherine Ringer des Rita Mitsuko. Il n’apas vraim<strong>en</strong>t de rapport avec l’écologiemais je continue à apprécier cet étonnantmélange de sons et de paroles qu’a réaliséNathalie.Pour finir, avez-vous <strong>en</strong>visagé de travailleravec une caméra comme vous lefaites avec un micro ?Effectivem<strong>en</strong>t j’aurais très <strong>en</strong>vie detourner des docum<strong>en</strong>taires pour le cinéma,mais les circonstances, jusqu’à prés<strong>en</strong>tne s’y sont pas prêtées. Peut-être unnouveau hasard intervi<strong>en</strong>dra-t-il un jour ?Propos recueillis parChristine et Bruno Guillemin nPour retrouver Ruth Stegassy : France culture,samedi matin 7h, l’écouter ou la réécouter (six dernièresémissions) sur internet (www.radiofrance.fr).Si vous appréciez le travail de RuthStegassy et de ses collaborateurs, n’hésitezpas à écrire à Radio France, Terre à Terre,116, av<strong>en</strong>ue Présid<strong>en</strong>t-K<strong>en</strong>nedy, 75016Paris. Tout courrier favorable est un coupde pouce <strong>en</strong> faveur de la survie d’une espècerare, une belle émission de radio consacréeà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t !SILENCE N°32337Mai 2005


AnnoncesSILENCE N°323 Mai 200538


SILENCE N°323 Mai 200539Annonces


CourrierEncore plus de voitures ?Je vis sur l'Ile Beaulieu, à Nantes. J'ai eu connaissance de nouveaux projetsde ponts. (…) Les ponts sembl<strong>en</strong>t résoudre les problèmes des embouteillages.D'autant que l'on prévoit une augm<strong>en</strong>tation du trafic des voitures,pour le passage de la Loire, de 3% par an. De 1985 à 2000, ce trafica augm<strong>en</strong>té de 44%. (…) De nouveaux ponts, cela "symbolise" la voiture-reine.Celle-ci génère pourtant beaucoup de problèmes : l'individualisme,la pollution (que respir<strong>en</strong>t les bébés <strong>en</strong> poussette au niveau des potsd'échappem<strong>en</strong>t ?)… Différ<strong>en</strong>tes études (dérangeantes) d'experts <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>tdes scénarios apocalyptiques, notamm<strong>en</strong>t climatiques, à cause de notremode de vie ; l'insécurité avec les accid<strong>en</strong>ts et le cortège des blessés et desmorts (la voiture tue plus que les guerres dans le monde), des cancers etdes maladies dus à l'air pollué par les autos : <strong>en</strong>core 6500 à 9000 mortspar an <strong>en</strong> France (et un mort coûte selon l'AFSSE, 140 000 €), sanscompter l'hécatombe des animaux tués ou blessés, les embouteillages, lespertes de temps, les voitures qui se déplac<strong>en</strong>t à la vitesse d'un piéton oud'un cycliste <strong>en</strong> agglomération, la défiguration du cadre de vie (la voitureoccupe par son infrastructure routière, 20% de l'Europe, 30% dans uneville europé<strong>en</strong>ne, 50% dans une ville des USA). En ville, les <strong>en</strong>fants n'ontplus de place pour vivre, ils se "consol<strong>en</strong>t" avec leurs jeux-vidéos. La voiturea marginalisé tous les autres modes de déplacem<strong>en</strong>t, développe la colère,le stress ; la voiture coûte cher : il faut travailler pour conduire etconduire pour travailler (…) la construction d'une voiture est extrêmem<strong>en</strong>tpolluante et nos précieuses matières premières sont dilapidées par sonexploitation débridée. Les déchets s'<strong>en</strong>tass<strong>en</strong>t, le pétrole nous r<strong>en</strong>d dép<strong>en</strong>dants(exemple de la guerre <strong>en</strong> Irak, marées noires…). La liste de l'autoaliénationn'est malheureusem<strong>en</strong>t pas exhaustive.Je travaille à la communauté urbaine de Nantes, <strong>en</strong> voirie, dans le c<strong>en</strong>treville,donc constamm<strong>en</strong>t sur la voie publique. Je suis tous les jours confrontéaux problèmes que suscite la voiture. Mes poumons sont saturés. C'estchacun de nous qui est un peu responsable ! Nous polluons, tuons toute viesur notre planète, <strong>en</strong> faisons de plus <strong>en</strong> plus un désert ! (…) Pourquoidevrais-je souffrir du flot de voitures qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong> dehors de la ville ?N'est-ce pas un peu facile d'apporter ses nuisances et de se retourner tranquillem<strong>en</strong>tdans son pavillon, sa petite propriété bi<strong>en</strong> clôturée. Peut-êtreque ces g<strong>en</strong>s ont les moy<strong>en</strong>s financiers pour vivre ailleurs qu'<strong>en</strong> appartem<strong>en</strong>tou <strong>en</strong> location ou même la santé pour pouvoir se déplacer avec leurvoiture. Est-ce juste ? Où est l'égalité, la solidarité ? (…) Aujourd'hui, onne construit plus les villes pour les humains, mais pour leurs voitures. (…)Sortons de nos schémas désuets, archaïques, d'une autre époque, de l'abs<strong>en</strong>cede perspective à long terme. Nous sommes aujourd'hui dans uneimpasse et nous fonçons droit dans le mur. C'est à la voiture de s'adapter àla ville et non à la ville à s'adapter à la voiture. Il faut arrêterl'auto(im)mobilisme pour aller de l'avant. (…) Le chef indi<strong>en</strong> Seattle a dit<strong>en</strong> 1854 : "La terre n'apparti<strong>en</strong>t pas à l'homme, c'est l'homme qui apparti<strong>en</strong>tà la terre. Toutes les choses sont reliées <strong>en</strong>tre elles comme le sang estle li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les membres d'une même famille". Il y a urg<strong>en</strong>ce à se souv<strong>en</strong>irde ce texte ! Plus nous att<strong>en</strong>dons et plus le "système" se r<strong>en</strong>force, et plus ilsera diff<strong>ici</strong>le d'<strong>en</strong> changer. (…) Il est plus que temps d'<strong>en</strong>gager une reconquêtede l'espace public, développer efficacem<strong>en</strong>t des transports d'intérêtpublic (…) : RER, tram, bus (avec possibilité d'y monter avec un vélo),avec des prix attractifs, des pistes cyclables et pour les rollers, des secteurspiétonniers… faire des parkings aux <strong>en</strong>trées de la ville, restreindreles possibilités d'accès, brider les moteurs, interdire les 4x4 <strong>en</strong> ville, promouvoirle co-achat de véhicules, <strong>en</strong>courager le co-voiturage (…) Au lieude sponsoriser la Formule 1, sponsoriser plutôt des prototypes économescomme le micro-joule de l'école de la Joliverie, près de Nantes (3410 kmparcourus avec un litre d'ess<strong>en</strong>ce) ou des courses de voitures solaires (…).Christian Péchet nLoire-Atlantique.Et les vieux ?Il est absolum<strong>en</strong>t clair et évid<strong>en</strong>t et certainem<strong>en</strong>t exact que beaucoup depersonnes âgées, malades ou affaiblies et que la plupart des handicapés nepeuv<strong>en</strong>t utiliser un vélo. Et quand il pleut ? Et quand il gèle ? Enfin réfléchissezet r<strong>en</strong>dez-vous compte de cette réalité ! (…) Les automobiles sontde moins <strong>en</strong> moins polluantes et de moins <strong>en</strong> moins dangereuses. La voiturerestera un instrum<strong>en</strong>t de liberté, du moins quand on conduit bi<strong>en</strong> (…).Jean-Michel Rieupeyroux nDordogne.Sil<strong>en</strong>ce : il y avait des vieux avant les voitures. Il y <strong>en</strong> a aujourd'hui dansles quatre cinquièmes de la planète où la voiture est l'exception. Ils bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>tde relations sociales qui leur permett<strong>en</strong>t de vivre sans voiture. NousSILENCE N°32340Avertissem<strong>en</strong>t : Nous avons reçu un très grand nombre de lettres ! Nous avons donnéla priorité au débat sur la Constitution europé<strong>en</strong>ne. Mais il y a <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d'autrescourriers, notamm<strong>en</strong>t sur le développem<strong>en</strong>t personnel… Un peu de pati<strong>en</strong>ce !préférons retrouver ces relations sociales, limiter les déplacem<strong>en</strong>ts, et éviterla voiture qui est l'une des premières causes de mortalité et de destructionde la planète.Plus c'est long,moins c'est cherEn réponse à la lettre de Dorothée Fessler "unevie rurale sans bagnole, c'est du rêve sur papierrecyclé" (n°320), je lui signale qu'il y a toujourseu des g<strong>en</strong>s qui ont vécu à la campagne sansvoiture et qui étant nés comme ça ont fini partrouver des solutions. Dont moi-même. (…) Ilme semble que le dossier n'avait pas pour butde critiquer ceux — écolos ou non — qui ontune voiture à la campagne, mais de démontrerla possibilité d'une telle démarche. (…) En cequi me concerne, je dirais seulem<strong>en</strong>t, que pourvoyager, plus c'est long, moins c'est cher et quej'y trouve mon compte (…)Marie-Josèphe Barbarit nMay<strong>en</strong>ne.La voiture pour fuir ?Merci à Francois Schneider pour sa série d'articles "Vivre à la campagnesans voiture". Ses observations et ses analyses ne sont guère contestablesde mon point de vue et les solutions qu'il propose me sembl<strong>en</strong>t résulterd'un sain bon s<strong>en</strong>sJe voudrais cep<strong>en</strong>dant apporter un autre éclairage que lui sur la question"l'habitat écolo sera-t-il à la campagne ?" qui ne me semble pas être unebonne question parce qu'elle débouche immédiatem<strong>en</strong>t sur la stigmatisationdes écolos égoïstes et bagnolards qui fui<strong>en</strong>t les villes, pour ne pas êtreasphyxiés d'une part et parce que c'est pour eux, peut-être plus que pourles autres, le seul moy<strong>en</strong> d'être chez eux, j'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds propriétaires de leurhabitation. Car les écolos se trouv<strong>en</strong>t, me semble-t-il, <strong>en</strong> majorité dans lescouches qui n'ont pas les moy<strong>en</strong>s économiques nécessaires pour l'achatd'un terrain constructible ou d'un appartem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ville pour la bonne raisonqu'ils ont choisi "d'être plutôt qu'avoir" et qu'il serait bi<strong>en</strong> malv<strong>en</strong>u dele leur reprocher puisque la formule est déclinée jusqu'à l'indigestion dansla mouvance alter-écolo. Que leur reste-t-il alors ? Continuer de se faireexploiter <strong>en</strong> payant des loyers exorbitants tout <strong>en</strong> étant privés de la possibilitéde construire ou d'améliorer leur logem<strong>en</strong>t et d'adopter des solutionsécologiques tant au niveau des matériaux que de la gestion des énergies, del'eau et des déchets ? Les écolos qui vont vivre à la campagne le fontparce que c'est la seule possibilité pour eux "d'accéder à la propriété". Ilsfui<strong>en</strong>t eux aussi et pour d'aussi bonnes raisons que les autres. Et il est plusfacile il est vrai de pointer le doigt sur les contradictions de ceux qui s'install<strong>en</strong>tà la campagne quand ils se dis<strong>en</strong>t écolos. Mais ça ne constitue paspour autant un embryon de piste. Le fait de quitter la ville et de ne pas"hésiter à faire 30 km (et souv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> plus hélas !) pour aller travailler"ne peut évidemm<strong>en</strong>t pas passer inaperçu pour l'écolo-pollueur qui esta priori plus consci<strong>en</strong>t que la moy<strong>en</strong>ne des conséqu<strong>en</strong>ces de sa nouvelleattitude. Il le fait la mort dans l'âme et s'il n'évoque pas le problème, c'estparce qu'il n'<strong>en</strong>trevoit pas de solutions et aussi parce que chacun est dansl'urg<strong>en</strong>ce et que l'objectif est presque toujours d'assurer sa survie, d'améliorersa vie à court ou moy<strong>en</strong> terme, parce que tout <strong>en</strong> voulant être écolo,on ne l'est jamais assez évidemm<strong>en</strong>t. Précisons quand même que l'écolocampagnard qui va travailler <strong>en</strong> ville avec sa voiture aura sans doutedavantage t<strong>en</strong>dance à avoir un véhicule "modeste" qui nécessitera beaucoupmoins d'énergie et de matières premières pour sa fabrication et sonutilisation qu'un 4x4 qui devi<strong>en</strong>t la norme. Alors, puisque des écolos continuerontmalgré tout de s'installer à la campagne avec leur(s) voiture(s), nepourrions-nous pas voir <strong>en</strong> quoi cela pourrait aider les modes de vie rurbainsà dev<strong>en</strong>ir des modes de vie cohér<strong>en</strong>ts ?Que peut dev<strong>en</strong>ir un "li<strong>en</strong> alternatif et innovant" tel que le souhaiteFrançois Schneider s'il n'est <strong>en</strong>touré que de résid<strong>en</strong>ts complètem<strong>en</strong>t hermétiquesà sa démarche ? Quelle latitude reste-t-il aux écolos qui ont leuremploi <strong>en</strong> ville et qui malgré cela aspir<strong>en</strong>t toutà fait légitimem<strong>en</strong>t à vivre à la campagne ?Ne peut-on imaginer que ceux-là passeront par une situation intermédiairequi sera d'habiter à la campagne tout <strong>en</strong> continuant à travailler <strong>en</strong> villejusqu'à ce que la situation de leur lieu d'habitation soit telle qu'elle leurpermette de trouver un emploi ou de le créer parce que des lieux commePauliane auront permis le développem<strong>en</strong>t d'une relocalisation de nom-Mai 2005


DRbreuses activités mais aussi parce que ces mêmes rurbains, contribuant àla pér<strong>en</strong>nisation des lieux alternatifs <strong>en</strong> les faisant vivre, notamm<strong>en</strong>t parles approvisionnem<strong>en</strong>ts qu'ils effectueront <strong>ici</strong> plutôtqu'à l'hypermarché du coin ou au supermarché "bio" de la ville la plusproche, devi<strong>en</strong>dront petit à petit ruraux. Ils permettront que des AMAPse cré<strong>en</strong>t, que 1'artisanat se développe, que les services revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t...Ils pourront eux aussi s'intégrer à ce tissu social et alors, seulem<strong>en</strong>t alors,la bagnole reculera.Et n'essayons pas de nous débarrasser du problème <strong>en</strong> appelant des décisionspolitiques qui ferai<strong>en</strong>t soi-disant reculer l'utilisation de la voituresans que l'on crée d'abord les conditions d'une vie déc<strong>en</strong>te donc écologique.François Schneider ne s'<strong>en</strong>gage heureusem<strong>en</strong>t pas dans cette voie et c'estbi<strong>en</strong> ce qui donne une bonne part de crédibilité à son propos.Il n'<strong>en</strong> est pas de même de Madeleine Nutchey qui, dans les pages suivantes,cherche des "dirigeants politiques courageux" (…). Ces hommespolitiques qu'elle att<strong>en</strong>d comme le messie sont-ils différ<strong>en</strong>ts de nous ?Sav<strong>en</strong>t-ils s'autodiscipliner, eux ?Cette question m'amène à formuler une proposition puisque MadeleineNutchey <strong>en</strong> demande : que ceux qui sont au-dessus du lot comme ellesemble l'être elle-même cess<strong>en</strong>t de donner à des polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s timorés toutela responsabilité des décisions dont nous subissons tous les conséqu<strong>en</strong>ces(…).Patrick Urlacher nPuy-de-Dôme.Campagnes sans voiture,ça marche !J'ai quitté Paris il y a quatre ans pour une petite ville de 3000 habitantsdans la Drôme. Et je n'ai pas de voiture. J'ai la chance d'avoir le nécessaireà moins de 5 km de distance et j'ai redécouvert les bi<strong>en</strong>faits de lamarche et du vélo, pour le pain, le marché, les produits locaux, mes activitésde loisirs que j'ai limitées volontairem<strong>en</strong>t à ce qui est proposé localem<strong>en</strong>tet mon travail que j'ai adapté aux besoins locaux.Certes, je ne vais plus au cinéma une fois par semaine, ni au cours de rockou aux confér<strong>en</strong>ces de Nature & Découvertes, mais j'organise des bouffes<strong>en</strong>tre amis, je part<strong>ici</strong>pe aux actions citoy<strong>en</strong>nes du canton et aux diversesanimations proposées par le village.Je me suis inscrite pour un panier légume hebdomadaire chez un agriculteurbio proche de la ville et trouve tout le reste au marché.Quand j'ai besoin de services sortant du cadre villageois, je pr<strong>en</strong>ds le carou organise un co-voiturage pour gagner la ville la plus proche, à 30 km.Ça favorise les r<strong>en</strong>contres et c'est un prétexte à sociabiliser.J'ai fait le choix de payer un loyer un peu plus cher <strong>en</strong> étant dans le c<strong>en</strong>tredu bourg, mais quelle économie je fais sans voiture, ess<strong>en</strong>ce, assurance etgaragiste à payer !Entre autres avantages, je pr<strong>en</strong>ds le soleil, je respire le grand air tous lesjours, je ne m'isole pas dans une cage <strong>en</strong> acier et je r<strong>en</strong>contre des animauxet des hommes, je n'ai pas le souci de l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d'un véhicule, je n'ai pasle souci des choix draconi<strong>en</strong>s à faire <strong>en</strong> ville <strong>en</strong> terme de loisirs !Et évidemm<strong>en</strong>t, je suis plus <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec ma volonté de vivre<strong>en</strong> harmonie au sein de notre mère-Terre.Donc il est possible de vivre sans voiture hors de la ville.Bonne continuation à François.Laur<strong>en</strong>ce Girard nDrôme.Arg<strong>en</strong>t et choix de sociétéL'article sur les finances et la Nef (n°320), me donne l'occasion de mettresur le papier quelques informations et questionnem<strong>en</strong>ts.Je suis persuadé qu'il y a dans le fonctionnem<strong>en</strong>t de l'arg<strong>en</strong>t, outil utiledans notre société, des clefs pour compr<strong>en</strong>dre le pourquoi de la croissance,des problèmes urg<strong>en</strong>ts de notre temps. Ceci est un appel pour que d'autresréfléchiss<strong>en</strong>t seuls ou collectivem<strong>en</strong>t et partag<strong>en</strong>t leurs fruits avec nous.Dans l'article, on dit "c'est grâce à l'épargne que vous déposez sur votrecompte que toutes les banques peuv<strong>en</strong>t prêter de l'arg<strong>en</strong>t pour fabriquerles c<strong>en</strong>trales nucléaires, des usines d'armem<strong>en</strong>t, etc.". Vraim<strong>en</strong>t ? "Lescapitaux", ce sont nos économies ? Et l'Etat, ce n'est pas lui qui "fabrique"l'arg<strong>en</strong>t ? On dit bi<strong>en</strong> que "battre monnaie" est un droit régali<strong>en</strong>… maisaujourd'hui ? Et les banques dans tout ça ? La Banque de France, unebanque privée ? La Banque c<strong>en</strong>trale ?Qui décide d'injecter de l'arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> plus dans le circuit ? Ou d'<strong>en</strong> retirer ?Ce sont des questions vraim<strong>en</strong>t importantes : qu'est-ce qui régit le mondede l'arg<strong>en</strong>t ? La conséqu<strong>en</strong>ce, c'est qu'actuellem<strong>en</strong>t on finance des projetsdestructeurs alors que les projets <strong>en</strong> phase avec la vie dispos<strong>en</strong>t de moy<strong>en</strong>sridicules, surtout de la bonne volonté.L'intérêt de se poser ces questions ? En tirer les conséqu<strong>en</strong>ces pour définirquel autre système financier/monétaire ou alternatif pouvons-nous créer<strong>en</strong>semble ? Basé sur quelles règles ?La société a besoin que soit organisé l'échange des bi<strong>en</strong>s et des services.Et aujourd'hui, nous avons besoin des "affreux" grands financiers pour lafaire fonctionner. Si demain matin, ils annonçai<strong>en</strong>t "la finance détruit laplanète, v<strong>en</strong>ez nous remplacer pour faire mieux", nous serions bi<strong>en</strong> embarrassés! Peut-être certains aurai<strong>en</strong>t des propositions : "moi, je vais installerune économie distributive", un autre "l'arg<strong>en</strong>t corrompt tout, faisons dutroc", un dernier voudrait généraliser les SEL-Temps.Nous pouvons appr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t faire pour nous passer des "requinsde la finance". Ce changem<strong>en</strong>t (sortir du capitalisme, décroissance dans lesfaits, pour tous) ne va pas adv<strong>en</strong>ir tout seul. C'est à nous d'appr<strong>en</strong>dre àbâtir et faire fonctionner nos systèmes monétaires citoy<strong>en</strong>s, démocratiqueset favorables au vivant. Pour relocaliser l'économie, créons des monnaieslocales, retrouvons notre souveraineté sur les règles de circulation del'arg<strong>en</strong>t. Appel à tous les pédagogues connaissant le sujet pour nousy introduire !L'ouvrage De la misère humaine <strong>en</strong> milieu publ<strong>ici</strong>taire du collectifMarcuse explique pourquoi une société capitaliste nécessite une croissanceindéfinie de sa production et consommation, afin de pouvoir toujours augm<strong>en</strong>terla quantité d'arg<strong>en</strong>t possédé individuellem<strong>en</strong>t et collectivem<strong>en</strong>t.L'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t général de l'humanité via les Etats ne cesse d'augm<strong>en</strong>ter.Autant dire que les gouvernem<strong>en</strong>ts sont à la botte des banquiers. Un textede Louis Ev<strong>en</strong> éclaire la situation remarquablem<strong>en</strong>t. Pourquoi un gouvernem<strong>en</strong>ta-t-il besoin de croissance ? En France, la dette de l'Etat représ<strong>en</strong>te<strong>en</strong>viron 60 % du PIB (71 % pour l'Union europé<strong>en</strong>ne, 40 % pour lesEtats-Unis). Le remboursem<strong>en</strong>t de la dette est le deuxième poste budgétaire.Les intérêts augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t tous les ans et il faut donc que les rev<strong>en</strong>us del'Etat augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t aussi (donc pour cela percevoir plus de TVA, doncinciter à la consommation). (…).Nous sommes <strong>en</strong> fait victimes d'un phénomène de "parasitisme" monétairede la part des banques qui prêt<strong>en</strong>t à intérêt de l'arg<strong>en</strong>t qu'elles n'ontd'ailleurs pas et qu'elles cré<strong>en</strong>t virtuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mettant la somme survotre compte.Peut-on p<strong>en</strong>ser autrem<strong>en</strong>t ? Sans taux d'intérêt ? En développant les SEL,systèmes d'échanges locaux, ou le JEU, jeu d'échange universel (…)Thomas Marshall nCôte-d'-Or.Leconte à la NefCourrierAprès votre article incitant les antinucléaires à ouvrir un compte à la Nef(n°320, février 2005), je vous <strong>en</strong>voie une copie des questions que je poseà la Nef après avoir lu dans leur bulletin Vif-Arg<strong>en</strong>t la nomination de M.Leconte, anci<strong>en</strong> salarié du Commissariat àl'énergie atomique, <strong>en</strong> tant que présid<strong>en</strong>t duconseil de surveillance de la Nef."Avec mon épouse, nous avons d'abordcru à une blague et puis nous nous sommesr<strong>en</strong>dus à l'évid<strong>en</strong>ce. Je voudrais doncévoquer quelques valeurs.SILENCE N°32341Mai 2005


CourrierLa transpar<strong>en</strong>ce : le commissariat à l'énergie atomique est une <strong>en</strong>treprisequi a toujours cultivé le secret, les intrigues, les pressions sur les médiaset le copinage avec les politiques. M. Leconte souhaiterait-il sur ses vieuxjours se refaire une virginité <strong>en</strong> <strong>en</strong>dossant le clair costume de la transpar<strong>en</strong>cevéhiculé par la Nef ?Le respect de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t : quand Vif Arg<strong>en</strong>t lui pose la question surl'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, M. Leconte est un peu gêné. On le serait à moins ! Il s'<strong>en</strong>tire <strong>en</strong> disant que ce n'est pas là la spécif<strong>ici</strong>té la plus importante de la Nef.Ah bon, je m'étais donc trompé dès le début. Merci M. Leconte d'avoirremis les choses à leur juste place.La cohér<strong>en</strong>ce : Ecole Waldorf pour les <strong>en</strong>fants, sans doute nourriture bio,quelques bonnes œuvres pour pouvoir se regarder dans la glace et puis,pour payer tout ça, M. Leconte travaille au CEA où il est payé grassem<strong>en</strong>tpour polluer notre Terre pour des milliers d'années. La vie de M. Lecont<strong>en</strong>'est pas un modèle de cohér<strong>en</strong>ce. A moins que la Nef remette <strong>en</strong> causeaussi cela ? Je croyais pourtant que la fin et les moy<strong>en</strong>s étai<strong>en</strong>t liésà la Nef ? Si M. Leconte est <strong>en</strong> recherche de cohér<strong>en</strong>ce, qu'il comm<strong>en</strong>ceà r<strong>en</strong>ier son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pro-nucléaire.En conclusion, et sauf démission de M. Leconte dans les jours qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t,je vous prie de pr<strong>en</strong>dre note que je ne suis plus correspondantà partir de ce jour (…) Mes amitiés à ceux qui partag<strong>en</strong>t ma déception".Christophe Reveillé nMaine-et-Loire.Loup dans la bergerieJe suis bi<strong>en</strong> cont<strong>en</strong>te de lire un article sur la Nef car j'ai reçu récemm<strong>en</strong>tleur bulletin Vif-Arg<strong>en</strong>t dont je suis depuis peu sociétaire après plusieursannées d'hésitation. J'y ai lu l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Philippe Leconte, nouveauprésid<strong>en</strong>t du "conseil de surveillance" de la Nef : "anci<strong>en</strong> phys<strong>ici</strong><strong>en</strong> duCEA" "co-fondateur d'un cercle d'étude sur l'énergie nucléaire" qui a écritun livre pédagogique sur le sujet, "directeur des programmes de recherchepour la gestion des déchets radioactifs", "il n'y a pas de vérité sans un lieuoù elle peut être contredite".Qu'<strong>en</strong> p<strong>en</strong>se Michel Bernard, jeûneur pour Vivre sans nucléaire, qui écritl'article sur la Nef dans Sil<strong>en</strong>ce, et les Sil<strong>en</strong>cieux <strong>en</strong> général ?Moi, j'ai vaguem<strong>en</strong>t l'impression que le loup est dans la bergerie (…).Catherine Reymond nHaute-Garonne.Vo<strong>ici</strong> la réponse <strong>en</strong>voyée par Philippe Leconteà Christophe Réveillé.Je compr<strong>en</strong>ds votre surprise de découvrir dans l<strong>en</strong>ouveau présid<strong>en</strong>t du conseil de surveillance de laNef une personne qui a exercé une profession quivous semble incompatible avec un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tdans la Nef.C'est une question à laquelle j'ai longuem<strong>en</strong>t réfléchiavant d'accepter de pr<strong>en</strong>dre cette responsabilitésachant bi<strong>en</strong> qu'elle pouvait poser un problèmeà certains des sociétaires de la Nef. J'<strong>en</strong> ai parléavec le conseil de surveillance avant qu'il ne mecoopte et m'élise présid<strong>en</strong>t. Ensuite, j'ai t<strong>en</strong>u à ceque les sociétaires de la Nef connaiss<strong>en</strong>t mon li<strong>en</strong>professionnel avec le Commissariat à l'énergie atomique et puiss<strong>en</strong>t m'accorderleur confiance au mom<strong>en</strong>t du vote de l'assemblée générale du 21mai prochain, quand il leur sera demandé de ratifier cette cooptationcomme le prévoi<strong>en</strong>t les statuts de notre société.Vous souhaitez connaître ma position <strong>en</strong> ce qui concerne l'énergie nucléaire.Pour moi, ce n'est pas une énergie d'av<strong>en</strong>ir parce qu'elle a trop d'impactssociétaux (excès de c<strong>en</strong>tralisation, contraintes de sûreté nécessitantune importante surveillance, avec, notamm<strong>en</strong>t, l'aide constante de la forcepublique…). Il faudra donc, dans l'av<strong>en</strong>ir, investir des efforts considérablespour modifier nos comportem<strong>en</strong>ts et nos modes d'approvisionnem<strong>en</strong>t énergétiques.Ces efforts devront prov<strong>en</strong>ir de toutes les composantes de la société etpour avancer, je ne crois pas que la solution consiste à exclure ceux qui, àvos yeux, ont eu le tort de travailler sur l'énergie nucléaire. Au contraire,nous devrons appr<strong>en</strong>dre à accepter la diversité des points de vue deshommes de bonne volonté et travailler tous <strong>en</strong>semble, avec ceux aussi quifont avancer les choses par des recherches sur la gestion des déchets radioactifs.En conclusion de votre message, vous manifestez un tel dépit que vousm<strong>en</strong>acez de "déconstruire" la Nef. Là, je p<strong>en</strong>se que vous allez trop loin.Faites connaître votre désapprobation, pourquoi pas ? Mais pr<strong>en</strong>ez év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tla peine de vous r<strong>en</strong>seigner un peu plus sur celui que vouscondamnez sans appel. Et ne détruisez pas une Nef qui ne vous apparti<strong>en</strong>tpas (vous n'<strong>en</strong> avez même jamais été sociétaire !). Elle vaut plus que noshistoires respectives.Bi<strong>en</strong> cordialem<strong>en</strong>t,Philippe Leconte.Sil<strong>en</strong>ce : le journal off<strong>ici</strong>el du 6 juillet 2004, nous appr<strong>en</strong>d que PhilippeLeconte, anci<strong>en</strong> directeur du programme de recherche de gestion desdéchets au CEA est nommé membre du conseil sci<strong>en</strong>tifique de l'IRSN,Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (12 membres). Lequela publié début 2005 un CD-Rom diffusé auprès de toutes les communes,prés<strong>en</strong>tant les risques <strong>en</strong> cas d'accid<strong>en</strong>t nucléaire <strong>en</strong> France. Au pire,selon l'IRSN, un tel accid<strong>en</strong>t ferait… de 4 à 11 morts ! Voir page 21.Fin du pétroleJe vi<strong>en</strong>s de relire l'excell<strong>en</strong>t article d'Yves Cochet que nous avonsdéjà vu et fait circuler sur internet. Je suis étonné par les réactionsque vous publiez.Tout d'abord celle de Madeleine Nutchey "cinquante ans pour tout remplacerpar les énergies r<strong>en</strong>ouvelables…". Ceci laisse supposer qu'il suffit dese retrousser les manches, de se mettre au boulot et les énergies r<strong>en</strong>ouvelablesvont remplacer le pétrole. C'est seulem<strong>en</strong>t une question de moy<strong>en</strong>s.Malheureusem<strong>en</strong>t, des g<strong>en</strong>s sérieux ont montré que ces énergies douces ontun pot<strong>en</strong>tiel au mieux égal à 40% de nos besoins actuels. Si beaucoup delecteurs de S!l<strong>en</strong>ce sav<strong>en</strong>t cela et qu'il faudra faire beaucoup d'économieset dev<strong>en</strong>ir sobre, beaucoup de g<strong>en</strong>s p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core que l'on trouvera unesubstitution au pétrole. Laisser croire cela une seconde est une graveerreur. Ri<strong>en</strong> ne le remplacera sauf à tomber dans de graves dérives.Par exemple, les biocarburants, seuls capables de se substituer au pétroleactuellem<strong>en</strong>t, représ<strong>en</strong>teront au mieux 5 à 10% de nos besoins actuels.Manger ou conduire, il faudra choisir.La réaction de Michel Bernard me surpr<strong>en</strong>d <strong>en</strong>core plus. Il voit dans cetarticle l'énième annonce d'une fin du capitalisme. Si ce n'était que cela, ceserait une bonne nouvelle, mais à mes yeux, il s'agit de l'annonce de la find'une civilisation à laquelle ont adhéré la gauche et la droite et toute lacivilisation dite occid<strong>en</strong>tale : la société où tout est possible grâce à uneénergie abondante et peu chère.Malheureusem<strong>en</strong>t, la fin du pétrole et du gaz, c'est la fin d'une énergiede stock. A partir de là, il faudra produire notre énergie à partir de ce quinous arrive chaque année sur Terre, c'est-à-dire le rayonnem<strong>en</strong>t solaire plusquelques bricoles comme la géothermie et un peu le nucléaire. Ce ne seraplus notre capacité à extraire une richesse du sol qui sera la limite, ceseront les lois de la thermodynamique qui, elles, sont indépassables.Nous allons vers des ruptures : la rupture énergétique, la rupture climatiqueet d'autres <strong>en</strong>core. Si le capitalisme voulait se donner une chance derécupérer une fois de plus la situation à son profit, il devrait ant<strong>ici</strong>per lechoc <strong>en</strong> réagissant vite et fort, or il n'<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d pas le chemin. Mais c'estaussi parce que nous, citoy<strong>en</strong>s souv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>us des consommateurs aveugléset abreuvés par cette société, sommes incapables de voir le choc arriveret restons dans notre certitude de la civilisation protectrice toute puissantequi va bi<strong>en</strong> nous trouver une solution.Cet article est d'une lucidité qui fait peur évidemm<strong>en</strong>t et ce que j'<strong>en</strong>reti<strong>en</strong>s, c'est que nous atteignons les limites physiques d'un monde. C'estla première fois que l'humanité se trouve dans cette situation, ce n'est plusun problème purem<strong>en</strong>t politique, cela touche au s<strong>en</strong>s de la vie, à la placede l'homme sur la Terre…Je trouve vos réactions légères et rapides pour un article de cette trempe.Freddy Le Saux nHaute-Vi<strong>en</strong>ne.Société post-pétroleEn réaction aux réactions sur l'article d'Yves Cochet (n°320). Bi<strong>en</strong> sûrque l'homme va s'adapter, mais par défaut. Dans les 60 000 dernièresannées, l'homme s'est adapté aux glaciations, à la désertification duSahara, aux guerres, aux dictatures, à la surpopulation, à Tchernobyl,à la mondialisation… mais à quels prix ?Espérer dans les facultés d'adaptation de l'espèce humaine pour passerdu "tout pétrole ou presque" à l'"après-pétrole", pourquoi pas ?Mais si je dois travailler deux heures pour acheter l'énergie nécessairepour me r<strong>en</strong>dre au village, je préfère y aller à pied ! Si pour produire lecarburant nécessaire, nous devons cultiver p<strong>en</strong>dant un siècle du colzaSILENCE N°32342Mai 2005


transgénique sur toutes les terres cultivables, alors adieu patates, céréales,veaux, vaches, cochons, manioc et bananes !Nous vivons dans un monde schizophrène : déni de la réalité et comportem<strong>en</strong>tparadoxal, la nécessité de s'adapter au plus vite dont parle MadeleineNutchey va se heurter à l'incrédulité, pour ne pas dire la naïveté d'unegrande masse de citoy<strong>en</strong>s, plus ou moins immatures ou infantilisés.(…) Je p<strong>en</strong>se comme Michel Bernard que le système capitaliste est adaptable: les Etats-Unis qui font partie des plus gros extracteurs de pétroleont investi des milliards <strong>en</strong> Sibérie (où se trouv<strong>en</strong>t les plus grossesréserves) et ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de planter une banderille au Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t. Ilspeuv<strong>en</strong>t donc rassurer leur "parano-chewing-gun". Tout va bi<strong>en</strong>, ils aurontdu pétrole plus que les autres, plus longtemps que les autres et ils pourront<strong>en</strong> rev<strong>en</strong>dre aux autres selon les lois de l'offre et de la demande.Si tout pouvait aller bi<strong>en</strong> pour un nombre de plus <strong>en</strong> plus restreint pour lesautres, la frugalité de Pierre Rabhi et la sobriété d'Yves Cochet pourrai<strong>en</strong>têtre un programme de l'adaptation : plus question de manger <strong>en</strong> Francedes sauces mises <strong>en</strong> boite <strong>en</strong> S<strong>ici</strong>le à partir de tomates produites aux Pays-Bas (je n'inv<strong>en</strong>te pas). Les problèmes vont se poser non pas dans cinquanteans, mais dès que la demande de pétrole va être supérieure à l'offre…c'est-à-dire très bi<strong>en</strong>tôt. Dix pour c<strong>en</strong>t de transports <strong>en</strong> moins et c'est lacrise : infrastructures des routes et autoroutes, pneus, métallurgie, câblesélectriques, garages, assurances, péages, taxes, emploi, Etat…Il me semble donc très important de ne pas minimiser le choc car l'étraveva <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre un sacré coup !Pour s'adapter au mieux, il est important d'ant<strong>ici</strong>per et dans ce domaine,la France qui n'a pas de pétrole n'a pas non plus d'idées. La France abeaucoup de v<strong>en</strong>t mais pas d'éoli<strong>en</strong>ne, beaucoup de marées mais pas d'hydroli<strong>en</strong>ne,beaucoup de cours d'eau, mais plus de microc<strong>en</strong>trales, beaucoupde forêts, mais peu de bois-énergie, peu de cogénération, peu d'architecturebioclimatique. Pourquoi la France qui n'a pas d'uranium croit dans l<strong>en</strong>ucléaire ? Comportem<strong>en</strong>t paradoxal et déni de la réalité ! Au fait,l'Airbus A380, il fonctionne à l'uranium ou à la vapeur ?Alain Cochet nPuy-de-Dôme.Pourquoi je voterai ouiau projet de TCED’abord parce qu’il m’est diff<strong>ici</strong>le d’imaginer moins démocratique que lestraités actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vigueur (celui de Nice <strong>en</strong> particulier) et qui ontcontribué à nous plonger dans la panade ultra libérale dans laquelle nousnous débattons. Contribuer seulem<strong>en</strong>t car, et c’est le point le plus importantà mes yeux je crois que le principal problème se situe plus sûrem<strong>en</strong>tau niveau de la politique, et <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce à la prés<strong>en</strong>ce actuelle <strong>en</strong>Europe de gouvernem<strong>en</strong>ts majoritairem<strong>en</strong>t de droite. Comme le disaitrécemm<strong>en</strong>t un interlocuteur de R. Stegassy dans l’émission Terre à Terre :« La Colombie possède l’une des constitutions les plus démocratiques dumonde, et voyez ce qui s’y passe… ». L’outil a <strong>en</strong> effet moins d’importanceque la main de l’ouvrier qui s’<strong>en</strong> sert.Dire oui pour moi, c’est un peu comme le pari de Pascal, je ne peux pasêtre perdant. En aucun point le texte du TCE n’est <strong>en</strong> retrait, du point devue démocratique, par rapport à la situation actuelle (pas diff<strong>ici</strong>le, il estvrai). Le texte proposé pour éloigné qu’il soit de mes idées conti<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dantquelques avancées que les membres de la société civile qui ont part<strong>ici</strong>péà son élaboration sont parv<strong>en</strong>us à arracher. Ceci me laisse espérer quesi, un jour, la majorité europé<strong>en</strong>ne se trouvait à gauche, ces dispositionspermettrai<strong>en</strong>t alors des applications conformes à nos aspirations.SILENCE N°32343Mai 2005CourrierDire non, c'est remettre aux cal<strong>en</strong>des grecques un TCE à notre goût (maisquel goût ?), car les forces néolibérales se satisferai<strong>en</strong>t alors sans douted'un xième traité à l'élaboration duquel personne à part eux ne seraitplus convié.Dire non, c'est <strong>en</strong>fin repousser l'espoir qu'une mobilisation d'un nombresuffisant de citoy<strong>en</strong>s puisse un jour faire adopter les am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts qu<strong>en</strong>ous souhaiterions, car ri<strong>en</strong> n'est "gravé dans le marbre", pas plus dans leTCE que dans les traités actuels.Bruno Guillemin nOise.Les contorsions de LipietzAinsi, Lipietz vote oui au traité constitutionnel parce qu'il a voté non auxprécéd<strong>en</strong>ts traités. Il vote oui, parce que celui-ci serait un peu moins libéralque les textes précéd<strong>en</strong>ts.Osons un parallèle. Comme moi, Alain Lipietz a toujours été opposé auxc<strong>en</strong>trales nucléaires, quelle soit graphite-gaz (filière française aujourd'huià l'arrêt) ou PWR (toutes celles <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t). L'EPR arrive : indéniablem<strong>en</strong>tavec sa double <strong>en</strong>ceinte de confinem<strong>en</strong>t, il devrait un peu mieuxrésister à un accid<strong>en</strong>t majeur, avec une nouvelle technique de chargem<strong>en</strong>t,il aura un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t légèrem<strong>en</strong>t meilleur… par contre il produira toujoursautant de déchets.Alors Alain Lipietz est-il pour l'EPR parce que contre les c<strong>en</strong>tralesnucléaires ? Moi, je suis globalem<strong>en</strong>t contre le nucléaire de même que jesuis contre les traités qui produis<strong>en</strong>t toujours autant de déchets libéraux.Pourquoi voter nonau référ<strong>en</strong>dum ?Michel BernardRhône.Je suis consterné <strong>en</strong> ce jour par la manipulation médiatique sur toutes leschaînes de TV, et sur les grandes radios, qui donn<strong>en</strong>t majoritairem<strong>en</strong>t laparole à des déf<strong>en</strong>seurs du oui pour le projet de constitution europé<strong>en</strong>ne,atterré par la bassesse des argum<strong>en</strong>ts employés, qui vis<strong>en</strong>t tous à décridibiliserles 52% de citoy<strong>en</strong>s responsables qui veul<strong>en</strong>t voter non, à les manipulerpar la peur, à les culpabiliser, à les faire passer pour des inconsci<strong>en</strong>ts,des colériques, ou des imbéciles. J'espère que les consci<strong>en</strong>ces individuellessont aujourd'hui assez éveillées pour qu'une majorité de citoy<strong>en</strong>s ne soi<strong>en</strong>tpas dupes de ce matraquage informatif.Aujourd'hui, <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Europe, dans des pays qui se dis<strong>en</strong>t démocratiques,c'est-à-dire où le pouvoir serait dét<strong>en</strong>u et exercé par le peuple, doucem<strong>en</strong>t,insidieusem<strong>en</strong>t, nous glissons vers la dictature. Mettez une gr<strong>en</strong>ouilledans l'eau bouillante, elle aura un sursaut désespéré et sortira, brûléepeut-être, mais vivante. Mettez-là dans l'eau tiède et chauffez doucem<strong>en</strong>t,à un mom<strong>en</strong>t elle sera anesthésiée, amollie, et incapable de réagir :elle mourra ébouillantée.Les conquêtes sociales de nos aînés, exploités par les riches et les puissants,et payées parfois au prix du sang, de la sueur, des larmes, sont peuà peu balayées par des législateurs et des technocrates au service desriches et des puissants, formatés par eux, et si éloignés des peuples qu'ilsn'<strong>en</strong> perçoiv<strong>en</strong>t plus les cris. Nos services publics, si mal <strong>en</strong> point, y sontgravem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acés. Notre pouvoir d'interv<strong>en</strong>tion sur les modificationspossibles de ce texte, quasim<strong>en</strong>t nul.Une lecture att<strong>en</strong>tive et éclairée tant par l'intuition que par la raison desprincipaux articles de ce texte, et des comm<strong>en</strong>taires qui <strong>en</strong> sont faits <strong>ici</strong> oulà, permet de percevoir que le projet de constitution europé<strong>en</strong>ne est bel etbi<strong>en</strong> celui des riches et des puissants, dissimulé derrière de belles int<strong>en</strong>tionspseudo sociales et écologiques. Les véritables int<strong>en</strong>tions de ceux qui l'ontimpulsée et /ou manipulée : mettre <strong>en</strong>core un peu plus les peuples sous lecontrôle des puissances de l'arg<strong>en</strong>t, permettre de continuer l'exploitationéhontée des peuples et de la terre, jusqu'à si il le faut la réduction drastiquede la quantité de population sur la planète, comme conclusionlogique du système. Nombreux sont ceux et celles qui le souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t,de bonne foi. Pour moi, ce sont eux/elles qui sont aveuglé(e)s et manipulé(e)sà leur insu.Ce projet vise à maint<strong>en</strong>ir le statu quo du modèle capitaliste libéral mondialisé,sous l'influ<strong>en</strong>ce majeure du modèle des Etats-Unis d'Amérique, etceci sur la base de la croyance dominante qui continue à nous y être imposée,à droite comme pour une fraction importante de la gauche (la "majorité"du parti socialiste). Croyance dogmatique selon laquelle la croissanceéconomique, la reprise de la consommation, la libre concurr<strong>en</strong>ce, serai<strong>en</strong>tles seuls facteurs possibles d'équilibre et de cohésion sociale. La réaliténous démontre le contraire jour après jour... Les lobbys des multinatio-


Courriernales décupl<strong>en</strong>t leurs pouvoirs, leurs influ<strong>en</strong>ces sur le politique, leurs bénéfices,<strong>en</strong> s'achetant au prix fort les services de sci<strong>en</strong>tifiques, juristes, technocratesde la finance et de l'économie, partis politiques, hommes d'Etat.Aucune ne crée d'emplois chez nous, car cela diminuerait leurs marges.Au contraire, elles lic<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>t à tour de bras, <strong>ici</strong> pour aller mieux exploiterlà-bas. Et les hommes, les animaux, la planète, vont de plus <strong>en</strong> plus mal.Ce sont des forces de division et de destruction qui sont à l'œuvre.Du pouvoir d'achat de qui parle-t-on ? de celui des 20% de riches dontnous faisons partie, qui continu<strong>en</strong>t à dominer et exploiter les 80% depauvres ? Cette croyance <strong>en</strong> la croissance économique comme seul facteurde salut s'appuie sur une consci<strong>en</strong>ce de manque et de séparation <strong>en</strong>tre lesêtres, elle vise à maint<strong>en</strong>ir les mécanismes de domination et de soumissionbasés sur les peurs.Aussi voter non pour moi, ce n'est pas dire non à l'Europe, ni dire nonà la Constitution, c'est dire non à la caricature de constitution quel'on nous propose, et au projet de société qu'elle sous-t<strong>en</strong>d.Une constitution planétaire, voilà ce que nous appelons de nos vœux.Rédigeons <strong>en</strong>semble un texte fondateur dans lequel tous les peuples seretrouv<strong>en</strong>t, qui favorise l'émerg<strong>en</strong>ce d'une société humaniste mondiale,libérée de la peur du manque, et basée sur la croyance de l'abondance pourtous, de l'interdép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>tre les personnes, les peuples, les espèces,la biosphère et la planète. Fondé sur l'intérêt vital que nous avons tousà coopérer, sur le développem<strong>en</strong>t de notre pouvoir d'aimer, plutôt qu'à rester<strong>en</strong> compétition les uns avec les autres. L'Europe pourrait, devrait être,une étape sur ce chemin de vie, alors que le projet actuel nous emmènesur un chemin mortifère. Refondons le projet de constitution europé<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> s'appuyant sur ces nouvelles valeurs. Nous voulons une nouvelle civilisationqui place le mainti<strong>en</strong> de la vie, et le développem<strong>en</strong>t harmonieux detoutes ses formes, y compris l'être humain, au c<strong>en</strong>tre de son projet. Quiprône la coopération, le respect, la cohabitation fraternelle, l'ouverturedes consci<strong>en</strong>ces, la croissance des êtres, la force de l'amour. Car la civilisationactuelle nous <strong>en</strong>traîne avec elle à sa perte.Qui exerce notre pouvoir de citoy<strong>en</strong> à notre place ? Aller dans ce s<strong>en</strong>ssuppose de repr<strong>en</strong>dre chacun(e) notre pouvoir individuel, d'ouvrir notreconsci<strong>en</strong>ce pour augm<strong>en</strong>ter notre discernem<strong>en</strong>t, d'accepter de regardercette réalité diff<strong>ici</strong>le <strong>en</strong> face, et de nous unir, de pr<strong>en</strong>dre avec d'autres lesmoy<strong>en</strong>s pour amorcer les changem<strong>en</strong>ts nécessaires, <strong>en</strong> nous, autour d<strong>en</strong>ous, par la p<strong>en</strong>sée, la parole et les actes que nous pouvons poser, depuisnotre quotidi<strong>en</strong> jusqu'au politique planétaire. Nous avons ce pouvoir,à nous de le repr<strong>en</strong>dre.François Fagnot nNord.Pour l'Europe, je vote nonAlain Lipietz et beaucoup de partisans du oui de "gauche" à la "constitution",mépris<strong>en</strong>t l'aspiration des peuples à une vraie constitution, d'uneEurope démocratique. Cet appel était pourtant déjà cont<strong>en</strong>u dans les manifestationscontre le traité de Nice et dans les Forums sociaux europé<strong>en</strong>s.Le texte de "constitution" pour lequel nous sommes appelés à voter n'<strong>en</strong> acure. Il n'a pas été rédigé par des représ<strong>en</strong>tants ayant reçu un mandatpopulaire pour cela. Les députés, même europé<strong>en</strong>s comme Alain Lipietz,n'ont aucun mandat du peuple pour rédiger une constitution.Alain Lipietz dans son courrier (Sil<strong>en</strong>ce n°322), fait une lecture partielledu texte de 448 articles, répartis <strong>en</strong> quatre grandes rubriques. La premièremet clairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avant le principe d'économie de marché et de concurr<strong>en</strong>celibre et non faussée (I-3-2), article qui sert de référ<strong>en</strong>ce dans lesautres rubriques. La deuxième, intitulée "charte des droits fondam<strong>en</strong>taux"définit théoriquem<strong>en</strong>t des droits sociaux et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux mais "sansaucune compét<strong>en</strong>ce ni aucune tâche nouvelle pour l'Union" (II-111) etavec de fortes limitations avec l'article II-112. Quant à la troisièmerubrique, elle définit les politiques (libérales !) de l'Union. C'est la pluslongue et la plus précise. Les libéraux n'assum<strong>en</strong>t pas leur politique ; ilsprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t cette "constitution" sans parler de la partie III ou <strong>en</strong> laminimisant. Or, ces politiques libérales serai<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>les à remettre <strong>en</strong>cause du fait de la partie IV (dispositions générales et finales), les procéduresde révision nécessitant toutes l'unanimité des Etats membres, queces procédures soi<strong>en</strong>t ordinaires (IV-443), simplifiées (IV-444) ou supersimplifiées(IV-445). Il n'y a aucun recours prévu, donc pas de révision <strong>en</strong>continu. Comm<strong>en</strong>t Alain Lipietz fait-il pour affirmer cela ?Quant au droit de pétition, mis <strong>en</strong> avant par Alain Lipietz, c'est une mauvaisefarce, comme l'explique l'article de Sil<strong>en</strong>ce (p.21, n°322). Malgrétoutes nos pétitions contre la malbouffe, les OGM, les brevets, le nucléaire,tous ces fléaux pourrai<strong>en</strong>t sévir <strong>en</strong>core plus longtemps avec le secoursde cette "constitution".(…) Comm<strong>en</strong>t peut-on affirmer que ce texte protège les services publicsalors qu'il ne parle que de "services économiques d'intérêt général" et surtoutque la libéralisation des services négociée au sein de l'Organisationmondiale du commerce, est protégée par les articles III-314 et III-315.Quant à la co-décision, que ce soit au niveau <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal ou social,elle est strictem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>cadrée (III-233). Les mesures <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales nedoiv<strong>en</strong>t pas perturber l'économie est-il précisé au paragraphe 2. Quant auxmesures de protection sociale qui peuv<strong>en</strong>t, selon Alain Lipietz, être prises àla majorité qualifiée, elles n'ont qu'une valeur consultative (III-217).Si le oui l'emportait, ce texte graverait l'ultralibéralisme dans le marbre dela loi. Si le non l'emporte, ce ne sera ni un séisme, ni le retour irréversibleà Nice, ce traité qui sera caduc <strong>en</strong> 2009. Le non sera l'opportunité d'écrire,un jour, une vraie constitution par des g<strong>en</strong>s mandatés, avec de vraiesclauses sociales et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales, <strong>en</strong> s'appuyant sur des exig<strong>en</strong>ces formuléespar des associations comme ATTAC et par des part<strong>ici</strong>pants auxforums sociaux. Voilà qui réconcilierait l'Europe et le citoy<strong>en</strong> qui, aprèsvingt ans d'ultralibéralisme <strong>en</strong> Europe, boude les urnes. Ceci profite à l'extrême-droite.Ceux qui parmi les militants et les élus de gauche voteront non, que ce soit<strong>en</strong> accord ou pas avec leur direction, feront un véritable geste pour ladémocratie <strong>en</strong> Europe. J'aime l'Europe sociale, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale et démocratique,alors je voterai non !Christian David nMilitant d'ATTAC et du Mouvem<strong>en</strong>t pour une alternative non-viol<strong>en</strong>te.Rhône.EspérantoCe courrier pour vous remercier de me faciliter la tâche. Deux de mes principalesactions militantes sont la promotion de S!l<strong>en</strong>ce et de l'espéranto.Avec cet excell<strong>en</strong>t numéro de mars, je fais une pierre deux coups. Car pourpromouvoir ma revue préférée, je ne me balade jamais dans Paris et sarégion sans avoir S!l<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> main. Sur les quais de métro, dans le train debanlieue qui me traîne au turbin, ost<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t je lis S!l<strong>en</strong>ce.Hélas, je me s<strong>en</strong>s très seul. Je n'ai pas <strong>en</strong>core eu la joie de croiser un autrefou, une autre folle. Les lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce serai<strong>en</strong>t-ils aussi passifs ; secont<strong>en</strong>tant de lire la revue cachés sous leur drap éclairés d'une bougie ?(att<strong>en</strong>tion très dangereux). Allez je fais un pari. Que chaque lecteur trouveun nouvel abonné et <strong>en</strong> fin d'année nous serons le double ! Et si jamais jevous croise avec S!l<strong>en</strong>ce à la main, je vous offre un abonnem<strong>en</strong>t d'un an !Jean-Pierre Travers nEssonne.OrdinateursLe premier paragraphe de l'article sur Bureautique et économies d'énergie(n°320) me semble une déclinaison du discours sur "le progrès qu'onn'arrête pas". Ainsi, à propos des ordinateurs, "il est diff<strong>ici</strong>le de remettre<strong>en</strong> cause leur intérêt lorsqu'ils sont utilisés intelligemm<strong>en</strong>t", ils "offr<strong>en</strong>tles services courants dont on ne pourrait plus guère se passer"…Ce paragraphe est une succession d'affirmations floues justifiant l'utilisationde l'ordinateur.L'ordinateur est un des fleurons du système productiviste actuel et de lacroissance anti-conviviale. Le choix d'utiliser un ordinateur apparti<strong>en</strong>tà chacun. Il aurait été plus intéressant de publier un article permettant defaire ce choix <strong>en</strong> consci<strong>en</strong>ce plutôt que de prés<strong>en</strong>ter de savantes étudesstatistiques de consommation d'énergie pour <strong>en</strong> arriver à la conclusion :utilisez des ordinateurs, on ne peut plus faire autrem<strong>en</strong>t.Faites un peu att<strong>en</strong>tion.Thaddée Comby nLandes.Sil<strong>en</strong>ce : les 86 premiers numéros de Sil<strong>en</strong>ce (soit les quatre premièresannées, <strong>en</strong> sortant tous les quinze jours sur 28 pages) ont été réalisés sansordinateur. C'est donc possible… mais très contraignant. Aujourd'hui,nous disposons de trois ordinateurs pour le réaliser… tous prov<strong>en</strong>antd'une multinationale ! Contradictions et compromis…NanotechnologiesPour alim<strong>en</strong>ter le débat sur les nanotechnologies (S!l<strong>en</strong>ce n°321), je vousjoins un dossier sur le rôle de ces nanotechnologies dans le domainedes énergies r<strong>en</strong>ouvelables : elles sont aujourd'hui utilisées par exemplepour l'application <strong>en</strong> couche fine du sil<strong>ici</strong>um par l'industrie photovoltaïque.Jacques Adam nHaute-Loire.SILENCE N°323 Mai 200544


Les bruitsde l'éoli<strong>en</strong>Sous la directiond'Yves-Bruno CivelEd. Systèmes solaires(146, rue de l'Université,75007 Paris)2004 - 52 pages - 16 €Les opposants à l'éoli<strong>en</strong> sont-ilssérieux ? En tout cas, ils excell<strong>en</strong>tà faire courir les rumeurs lesplus idiotes : tous les moy<strong>en</strong>s sontbons pour bloquer le développem<strong>en</strong>tdes éoli<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> France. Cepetit livre, fort agréable, rec<strong>en</strong>se35 rumeurs <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dues par lesindustriels du domaine, par lesreprés<strong>en</strong>tants de l'Ademe et parles associations faisant la promotiondes énergies r<strong>en</strong>ouvelables.La brièveté de l'ouvrage a quandmême ses limites quand il estaffirmé qu'il n'existe pas d'étudesB . DBlack, blanc, beurLes folles annéesde l'intégrationLarbi Mechkour et FaridBoudjellalEd. Tartamudo2004 - 96 p. - 15 €Deux parties dans cet ouvrage.En ouverture, une suite d'histoires de6 à 8 pages se passant dans le milieubeur dans les années 80, alors que lemouvem<strong>en</strong>t des "jeunes de deuxième génération" donne lieu à de multiplesactions politiques. Cette partie, très vivante, presque musicale estun vrai délice. Les auteurs mêl<strong>en</strong>t allègrem<strong>en</strong>t l'ambiance des contesori<strong>en</strong>taux avec la réalité d'aujourd'hui. La suite est une reprise dela série Aziz bricolo parue à l'époque dans Pif-Gadget. Cela s'adresseà un jeune public et aurait pu faire l'objet d'un album séparé. MB.Les damnésde NanterreChantal MontellierEd. D<strong>en</strong>oël Graphic2005 - 88 p - 20 €Le 4 octobre 1994, Flor<strong>en</strong>ce Rayet Audry Maupin, deux jeunessquatters parisi<strong>en</strong>s, t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de volerdes armes à des pol<strong>ici</strong>ers, l'affairese termine par un bain de sang quifacilite alors les volontés sécuritairesde la droite au pouvoir (loisPasqua). Chantal Montellier, dontles BD sont toujours très <strong>en</strong>gagées,mène une <strong>en</strong>quête, dix ans après, pour montrer que ce bain de sang n'asans doute pas été un hasard. Les squats et le milieu autonome étai<strong>en</strong>talors infiltrés par la police qui ne pouvait ignorer ce qui se préparait.Chantal Montellier rappelle que celui qui a fourni les fusils pour attaquerle poste de police de Pantin l'a fait sous son vrai nom et s'<strong>en</strong> estbi<strong>en</strong> tiré, preuve qu'il était <strong>en</strong> cheville avec les autorités. Dessin percutantet mise <strong>en</strong> couleur viol<strong>en</strong>te (ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t du rouge) dénonc<strong>en</strong>tla force du capitalisme à détruire tout espoir de rébellion. MB.probantes sur les champs électromagnétiquesprovoqués par leslignes à haute t<strong>en</strong>sion… parcontre la comparaison est juste<strong>en</strong>tre le voltage d'une éoli<strong>en</strong>ne(700 volts pour une 1,5 MW)et une ligne à haute t<strong>en</strong>sion(jusqu'à 400 000 volts).Le danger des chutes des pales ?45SILENCE N°323 Mai 2005(6 <strong>en</strong> France pour le mom<strong>en</strong>t) :aucune victime pour le mom<strong>en</strong>tdans le monde avec plus de30 000 éoli<strong>en</strong>nes. Plein de bonsargum<strong>en</strong>ts pour convaincre del'utilité des éoli<strong>en</strong>nes. MB.GrainesgerméesValérie CupillardEd. La Plage (34200 Sète)2005 - 120 p. - 18 €La germination d'une graine <strong>en</strong>modifie sa valeur nutritive. Celleciaugm<strong>en</strong>te considérablem<strong>en</strong>t. Lagermination des graines permetde valoriser au mieux céréales etlégumineuses. En plus, cela permetde les manger crues, ce qui<strong>en</strong> conserve toutes les composantes.Ce livre de recettes est unoutil pour appr<strong>en</strong>dre à faire soimêmeses graines germées, maisaussi son jus d'herbe, et propose<strong>en</strong>suite de multiples recettesrichem<strong>en</strong>t illustrées. Un régal !MB.Par delàle féminismeEdith SizooEd. Charles-Léopold Mayer2004 - 180 p. - 15 €Profitant de la richesse desgrands rassemblem<strong>en</strong>ts internationauxde femmes, l'auteureessaie <strong>ici</strong> de montrer les différ<strong>en</strong>tesapproches perceptiblesdans les mouvem<strong>en</strong>ts de femmeset d'<strong>en</strong> dégager les points communs.Parmi les différ<strong>en</strong>ces, ell<strong>en</strong>ote une coupure Nord-Sud asseznette. "Le féminisme qui émergede l'Afrique est clairem<strong>en</strong>t hétérosexuel,pronataliste et traitedes questions de survie et de pouvoir"[p.22]. Les exig<strong>en</strong>ces desfemmes y sont plus clairem<strong>en</strong>tpolitiques avec la rev<strong>en</strong>dicationdes droits à la santé, à l'éducation,au travail rémunéré. Desmouvem<strong>en</strong>ts de femmes du Suds'étonn<strong>en</strong>t des "préoccupations deLivresriches" des femmes du Nord etrefus<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t une littératureoccid<strong>en</strong>tale qui place leurs culturesdans une sorte de "sousdéveloppem<strong>en</strong>t".L'autre grandecoupure qui traverse ce mouvem<strong>en</strong>test la croyance ou non à ladiffér<strong>en</strong>ce des sexes. "Dans lesillage de Simone de Beauvoir[…] l'id<strong>en</strong>tité sexuée n'est qu'uneffet des rapports sociaux et ilfaut donc construire une sociétéoù la différ<strong>en</strong>ce sexuelle n'a plusd'importance" [p.45]. Alors quepour d'autres la capacité physiquede reproduction <strong>en</strong>traîneune différ<strong>en</strong>ce de fait qui ne peutconduire qu'à "une citoy<strong>en</strong>netésexuellem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ciée oùchaque sexe sera traité différemm<strong>en</strong>t"[p.45]. Les premières correspondantaux féministes "degauche", d'inspiration marxiste,et leurs principes ont été mis àl'essai dans les pays de l'Est, sousle communisme, avec des plus etdes moins. La deuxième t<strong>en</strong>dancese r<strong>en</strong>contre plus dans l'écoféminisme,l'écologie et les culturesdu Sud.Il y a d'autres différ<strong>en</strong>ces d'approche,<strong>en</strong>tre autres aussi par lesdiffér<strong>en</strong>ces culturelles liées auxreligions dominantes. Les grandesreligions monothéistes sont toutespratriarcales, ce qui a conduit,surtout <strong>en</strong> Occid<strong>en</strong>t, de nombreuxmouvem<strong>en</strong>ts de femmes à rejeterla religion. La spiritualité est souv<strong>en</strong>tmieux vécue dans les autresrégions du monde. On pourra citéles approches ori<strong>en</strong>tales liées auyin et au yang, deux figures quis'interpénètr<strong>en</strong>t et s'influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tmutuellem<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t perçuescomme le masculin et le féminin.Là la spiritualité n'est pas hiérarchiqueet donc plus conciliableavec une approche féministe.L'auteure prés<strong>en</strong>te bi<strong>en</strong> lesauteures de l'écoféminisme(Vandana Shiva, Maria Mies…)qui font un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre "la p<strong>en</strong>séeéconomique du toujours plus […]la p<strong>en</strong>sée que la nature est subordonnéeà l'humain […] les rapportsde pouvoir et les colonisations"[p.76.77]. A l'opposé desécoféministes qui lutt<strong>en</strong>t contre le"développem<strong>en</strong>t" qui <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d toutmonétariser, il existe un mouvem<strong>en</strong>tmarxiste qui, lui, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dfaire <strong>en</strong>trer toutes les activitésdans les indicateurs économiques.Après ces diverg<strong>en</strong>ces, l'auteurecherche ce qui réunit les femmes :l'amour de la vie, qu'au lieu dehiérarchiser, il faut rééquilibrer,l'importance du corps, la nécessitéde relier la sphère publique etla sphère privée… Les femmessont fortem<strong>en</strong>t impliquées dansles mouvem<strong>en</strong>ts de paix : "Lesexpéri<strong>en</strong>ces qu'ont vécues les


Livresfemmes à travers leur subordinationau pouvoir masculin […] lesont r<strong>en</strong>dues particulièrem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>siblesaux problèmes de la résolutiondes conflits <strong>en</strong> dehors dufoyer" [p.127]. Les femmes ontune grande capacité d'empathie,sav<strong>en</strong>t privilégier l'horizontalité etl'informel dans les rapports auxautres. Elles ont une culture dela relation. Dans une dernièrepartie, l'auteure cherche si l'onpeut retrouver cela dans d'autrescultures. C'est le cas dans d<strong>en</strong>ombreux peuples ayant une culturedite "traditionnelles", maisaussi ce que l'on peut s<strong>en</strong>tir dansles t<strong>en</strong>tatives de fonctionnem<strong>en</strong>tde mouvem<strong>en</strong>ts comme les écologistesou les altermondialistes.Un livre qui ouvre plein de sujetsà réflexion. MB.Les dépossédésRevue MarginalesLes Billardes,04300 Forcalquier2004 - 252 p. - 20 €Revue de littérature critique,Marginales prés<strong>en</strong>te dans sonnuméro d'hiver une sélection detextes autour du thème des vagabonds,SDF, clochard et simpleschômeurs… Un bon travail derecherche avec des reprises detextes de Louise Michel, GastonCouté, George Orwell, RosaLuxembourg… le tout illustrépar le travail effectué par Mahl<strong>en</strong>pour une expo à Forcalquier.Quelques textes théoriques sontpar contre moins intéressants.Le rapprochem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre destextes contemporains et ceuxde la crise des années 30 nousinterrog<strong>en</strong>t… quand on se souvi<strong>en</strong>tde ce qui a suivi. FV.Le complex<strong>en</strong>ucléaireBruno BarrillotEd. Observatoiredes armes nucléaires etRéseau Sortir du nucléaire2005 - 144 p. - 10 €C . D .Longtempsnous noussommescouchés tardBistanclaqueAssociation La Voisine(26, rue R<strong>en</strong>é-Leynaud,69001 Lyon)2004 - 14 titres15 € + 3 € de portLe groupe musical lyonnais, Bistanclaque nous propose un lot dechansons à textes sur la libéralisation des marchés, sur la fuite <strong>en</strong>avant de la société, sur le rejet de la sagesse des vieux (Car les anci<strong>en</strong>s/ On les camoufle bi<strong>en</strong> / On construit des maisons pour eux / Que leursourire généreux / N'irradie pas l'espace / Ne laisse pas la place / Al'<strong>en</strong>vie de se poser / De réfléchir et de se causer), un pamphlet contrele maire "de gauche" de Lyon, surnommé <strong>ici</strong> Berlus-Collomb (On sedisait que la gauche ce serait pas pire que la droite / Mais on avaitbi<strong>en</strong> tort car cette gauche est très adroite) et quelques chansonsd'amour. R<strong>en</strong>aud Pierre, à la composition, accordéon et tambourin,Eric Ksouri à l'accordéon et aux basses, se moqu<strong>en</strong>t allègrem<strong>en</strong>t destravers de notre société et le sommet est atteint avec leur descriptionsans pitié de la société de consommation (Sacro sainte nouveauté /Que la religion des marchands / Doit sans cesse réinv<strong>en</strong>ter/ Pour quel'on ne devi<strong>en</strong>ne pas méchants). Ils nous propos<strong>en</strong>t avec une belle énergieune révolte joyeuse comme on la r<strong>en</strong>contre parfois dans le quartierde la Croix-Rousse. Quartier où historiquem<strong>en</strong>t les canuts ontsu m<strong>en</strong>er la révolte, les bistanclaques étant le nom donnéaux métiers à tisser. MB.L'auteur, spécialiste de cesquestions, montre les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>trele nucléaire dit "civil" et l<strong>en</strong>ucléaire militaire ; ceci afin demettre fin au mythe de l'"atomepour la paix" soigneusem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u au niveau internationalpar l'AIEA et <strong>en</strong> France, <strong>en</strong>treautres, par la mouvance communiste.Au mom<strong>en</strong>t où se r<strong>en</strong>égociele traité de non-prolifération, ilest toujours bon de rappeler queles nouveaux possesseurs de labombe ont tous comm<strong>en</strong>cé parproduire de la matière fissile dansdes réacteurs nucléaires, toujoursprés<strong>en</strong>tés comme "civil".Le livre rappelle que les li<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tre l'armée et le nucléaire sontnombreux et pas seulem<strong>en</strong>t auniveau des réacteurs. Ainsi, l'arméeréprime dès 1947 une révolteà Madagascar pour conserverla possibilité d'y extraire de l'uranium.Ce sont les essaisnucléaires pour la bombe qui serv<strong>en</strong>tà mettre au point les premiersréacteurs producteurs dechaleur transformée <strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>té.Ce sont <strong>en</strong>core les militairesqui depuis cinquante ans mèn<strong>en</strong>tles recherches sur la fission et c<strong>en</strong>'est donc pas un hasard si le siteproposé pour l'év<strong>en</strong>tuel futur Iterest Cadarache, dans les Bouchesdu-Rhône: un site militaire.En France, l'interface <strong>en</strong>tre civilet militaire est représ<strong>en</strong>té par leCEA, Commissariat à l'énergieatomique. Créé dès la fin de laguerre, il est dirigé par FrédéricJoliot-Curie, communiste et parRaoul Dautry, anci<strong>en</strong> ministreà l'armem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant la guerre.Quand Frédéric Joliot-Curieannonce son int<strong>en</strong>tion de refuserde travailler pour la bombe,il est vite écarté… tout commeles ministres communistes dela coalition gouvernem<strong>en</strong>tale.Les premiers réacteurs de lafilière graphite-gaz servirontà produire du plutonium pourR O M A NPays à v<strong>en</strong>dreAndré Bucher2005 - 204 p. - 19 €André Bucher, après deux romans ruraux ayant r<strong>en</strong>contré unsuccès certain (Le pays qui vi<strong>en</strong>t de loin, 2003 et Le cabaret desoiseaux, 2004), comm<strong>en</strong>ce avec cet ouvrage la publication d'unetrilogie écrite antérieurem<strong>en</strong>t que l'on pourrait classer dans le "polarrural". Avec l'arrivée de l'autoroute A45 à Sisteron, les investisseursdécouvr<strong>en</strong>t la vallée du Jabron : deux projets s'affront<strong>en</strong>t, une déchargeet un complexe touristique. Le héros de l'ouvrage, ayant— commel'auteur — fait le retour à la terre, complète ses rev<strong>en</strong>us avec sonanci<strong>en</strong> métier : <strong>en</strong>quêteur privé. Là, il découvre vite que derrière lesdeux projets prévus sur sa commune, il y a des gros sous qui fluctu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre la famille du maire de Sisteron et le milieu marseillaise. Il y aaussi une revue écolo La souris verte (qui a réellem<strong>en</strong>t existé, maispas aux dates du roman), des mœurs <strong>en</strong>core légères (après 68 et avantle Sida). Bref, des embrouilles tout au long du récit. André Bucher nousrégale dans les descriptions de nature et du métier d'agriculteur (cequ'il est) ; il n'hésite pas à glisser des mom<strong>en</strong>ts surréalistes au milieude tout ça, créant sans cesse des déséquilibres dans la narration.La chute est trop conv<strong>en</strong>ue. MB.assurer les besoins du développem<strong>en</strong>tde la bombe.P<strong>en</strong>dant toutes ces années, dessci<strong>en</strong>tifiques essaieront de tirerle nucléaire vers le civil, maisl'armée veillera à toujours lesgarder sous son contrôle. EDF estde fait contrôlé <strong>en</strong> amont et <strong>en</strong>aval par le CEA et l'armée trouvetoujours de nouvelles applicationsdu nucléaire : utilisation desdéchets pour faire des bombessales, utilisation de l'uraniumdit appauvri pour faire des munitions…Le "secret déf<strong>en</strong>se" est<strong>en</strong>core là pour éviter que l'onconnaisse les conséqu<strong>en</strong>ces sanitairesde la manipulation desproduits radioactifs et des expéri<strong>en</strong>cesdiverses dont les essaisnucléaires.Un livre percutant pour <strong>en</strong>terrerune bonne fois pour toute l'idéed'un nucléaire dit civil. MB.Nous avons égalem<strong>en</strong>t reçun La bourse du travail de Lyon,Daniel Rappe, éd. ACL, BP 1186,69202 Lyon cedex 1, 2004, 222 p.15 €. Dans une période où n’existai<strong>en</strong>tni système étatique de placem<strong>en</strong>t,ni formation professionnelleréglem<strong>en</strong>tée, ni assurances sociales,les Bourses du travail ont mis <strong>en</strong>place des services ess<strong>en</strong>tiels pour lapopulation ouvrière <strong>en</strong> termesd’emploi, de formation professionnelle,de santé mais aussi d’éducationet de culture. Elles fur<strong>en</strong>t aussides c<strong>en</strong>tres de résistance, de rev<strong>en</strong>dicationet d’action ouvrière. Ennarrant l'histoire de la Bourse deLyon, l'auteur donne des pistespour un "autre socialisme".n Max Stirner, Victor Rousine,Daniel Guérin, Rudy Rocher, éd.Libertaires (35, allée de l'Angle,Chaucre, 17190 Saint-Georgesd'Oléron),2004, 80 p. 8 €. Troistextes d'analyse de la p<strong>en</strong>sée deMax Stirner, p<strong>en</strong>seur del'anarchisme individualiste.SILENCE N°323 Mai 200546


) Courriers :9 rue Dum<strong>en</strong>ge, F 69317 Lyon Cedex 04& Comptabilité - Abonnem<strong>en</strong>ts :04 74 07 08 68 le mardi04 78 39 55 33 le jeudi& Rédaction : 04 78 39 55 33 le mercredi& Stands, correspondants :04 78 39 55 33 le v<strong>en</strong>dredi& Dépositaires : 04 77 63 00 65) Virem<strong>en</strong>ts bancaires :CCP 550 39 Y LYON) Distribution <strong>en</strong> Belgique :Brabant-Ecologie - Route de R<strong>en</strong>ipont, 33B - 1380 Ohain - Tél / fax : 02 633 10 48CCP 000 15 19 365 54) Distribution <strong>en</strong> Suisse :Contratom CP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4Imprimé sur papier 100 % recycléblanchi sans chlore par Atelier 26 - LoriolTél : 04 75 85 51 00Les textes sont sous la responsabilitéde leurs auteurs. Les brèves sont des résumésdes informations que l’on nous communique.La reproduction des textes est autorisée,sauf avis contraire, sous réserve d’<strong>en</strong> indiquerla source et le nom des auteurs(photos et dessins non compris)N° de commission paritaire : 64946N°ISSN 0756-2640Date de parution : 2 ème trimestre 2005Tirage : 7 700 exEditeur : Association Sil<strong>en</strong>cePrésid<strong>en</strong>t : Xavier SérédineVice-présid<strong>en</strong>t : Jacques CaclinTrésorière : Myriam CognardSecrétaire : Madeleine NutcheyRÉALISATION DE LA REVUEDirectrice de publication :Madeleine NutcheySecrétaires de rédaction :Michel Bernard et Michel JarruGestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel JarruMaquette et publ<strong>ici</strong>té : Patrice FarineStands, lieux de dépôts : Dorothée FesslerRédaction:Michel Bernard, AlexandreEsteban, Dorothée Fessler, Alain-Claude Galtié,R<strong>en</strong>é Hamm, Madeleine Nutchey, JocelynPeyret, Sylviane Poul<strong>en</strong>ard, MimmoPucciarelli, Francis VergierConseillers sci<strong>en</strong>tifiques: Roger Bernard,Richard Grantham, Jacques Grinevald,H<strong>en</strong>ri Persat, André PicotDessinateurs : Altho, Lasserpe, Mahl<strong>en</strong>Correcteurs : Raymond Vignal,Françoise WeitéEt pour ce numéro : Nathalie Berriauet Côté Jardins, Christiane Bess<strong>en</strong>ay,Françoise Chanial, Guy Claux, BrunoClém<strong>en</strong>tin, Marguerite Descamps,Passerelle Eco, Flor<strong>en</strong>ce De Luna,Fima, Thierry Folliard, Michel Guérin,Nicole Guidi, Bruno Guillemin, ChristineGuillemin, Matt Mahl<strong>en</strong>, Vinc<strong>en</strong>t Martin,Paulette Mazoyer, Bernard Nicollet, MireilleOria, Vinc<strong>en</strong>t Peyret, Tobias Pflüger, ReineRosset, Andreas Speck, François Schneider,Jean-Marie Tisseuil, Myriam Travostino,Bernard ValetteCouverture : Francis Mainard /Côté JardinsNuméros régionauxn 218 AlsaceFess<strong>en</strong>heim. Projet Alter Alsace. Lutterbach.Imagination au pouvoir. Alsace Nature. Steiner.Bilinguisme . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,8 €n 272-273 RhôneCroix-Rousse. La Du<strong>en</strong>de. Le Bastringue.Cabiria. La Gryphe. Bioclima tique. RéseauSanté. Radio-Canut. Hommes viol<strong>en</strong>ts . 6 €n 285-286 IsèreSuperphénix. Moulin Guitare. 400 couverts.MNEI. Jardin alpin. Lo Parvi. P’tit vélo. Terrevivante. Encre Rage . . . . . . . . . . . . . 6 €n 291-292 AquitaineTerre de Jor. Champ d’action. Démos. Iskatola.Abbadia. Nola-Nohika. Maison des femmes.Azimuts. Boussac. Utopia. . . . . . . . . . 6 €n 298-299 Franche-ComtéCirque Plume. Eau secours ! TGV. Jardins deCocagne. La Fraternelle. La Batailleuse.Biolopin. Spirale. Pochon magique. MaisonVoisine. Convivialité . . . . . . . . . . . . . 6 €n 305-306 Bouches-du-Rhôneet VaucluseCours Juli<strong>en</strong>. Loubatas. Ecoforum. Jardins del’Espérance. Ilotopie. Mille babords, Ballonrouge. CIRA. Longo Maï. GERES. Graines devie. Pic Noir . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 €n 312-313 Poitou-Char<strong>en</strong>tesLes maisons de Béruges. Déf<strong>en</strong>se du maraispoitevin. Kvinpetalo, un c<strong>en</strong>tre esperantiste.La Tambouille. Le hameau de la Brousse.Maison du MER 17. . . . . . . . . . . . . 6 €Suisseje règle un total de :NOMPrénomAdresseCode postalBon de commandeAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles.Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (frais de port <strong>en</strong> sus).n 318-319 Drôme / Ardèche.Terre et humanisme. Tofoulie. Le loup. Jeûneet randonnée. La CRII-Rad. Naître à la maison.Jardins solidaires . . . . . . . . . . . . 6 €Autres numérosn 284 Jeûner et sortie du nucléaireDéveloppem<strong>en</strong>t : de la pauvreté à la misère.Ecovillages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 289 Un monde écolo possible ?Croissance des associations. Sud et pest<strong>ici</strong>des.Mauvais garçons . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 290 Ne pas oublier le trainService public et gratuité. Micro-hydraulique.Cosmétiques pseudo-naturels. . . . . . . . 4 €n 294 Enfance <strong>en</strong> collectifProstitution. Trucs bioclimatiques . . . . . 4 €n 300 Nos lecteurs ont du tal<strong>en</strong>t40 pages réalisées par les lecteurs… . . 4 €n 301 La face cachée des vaccinsCommunauté ? Eoli<strong>en</strong>nes. Indép<strong>en</strong>dance dela Nef . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 304 Toujours sexistes ?Société de frugalité. Auto-déstructuration.Nucléaire : secret déf<strong>en</strong>se. . . . . . . . . . 4 €n 307 EcocitésCarole Poliquin. Féminisme. Grands corpsd’Etat. Entraide. . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 310 Nature politique de l’écologieAgribio et circuits courts. Les trois SEL de lavie. Le jeûne de Louis lecoin . . . . . . . . 4 €Les frais de port sont de 2 € pour un ex n , 3 € pour 2 ex n , 4 € pour 3 ex et plus n .n Annuaire de la presse alternative, édition 2004, 8 pages, plus de 400 adresses, 4 € (port compris)Abonnem<strong>en</strong>tAtt<strong>en</strong>tion ! Du fait de la parution de numéros doubles, 12 numéros ne correspond<strong>en</strong>t pas à un an.France métropolitain<strong>en</strong> Découverte 1ère année 6 n° 15 €n Particulier 12 n° 40 €n Institution 12 n° 80 €n Souti<strong>en</strong> 12 n° 50 € et +n Petit futé 24 n° 65 €n Groupés par 3 ex 3 x 12 n° 100 €n Groupés par 5 ex 5 x 12 n° 150 €n Petit budget 12 n° 25 €n Découverte 1ère année 6 n° 25 FSn Particulier 12 n° 60 FSAutres pays et Dom-tomn Découverte 1ère année 6 n° 22 €n Particulier 12 n° 45 €n Institution 12 n°a 90 €n Souti<strong>en</strong> 12 n° 50 € et +n Petit futé 24 n° 70 €n Petit budget 12 n° 40 €n 311 OGM Viol<strong>en</strong>ce marchandeJeûne sortir du nucléaire. SEL : échec économique,réussite sociale. . . . . . . . . . . . 4 €n 314 Le réseau REPASCroissance/décroissance. SEL : de la monnaieau temps comme mode d’échange. . . . . 4 €n 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin. OGM :faucheurs volontaires . . . . . . . . . . . . 4 €n 316 Réflexions fêtesVivre sans nucléaire : après le jeûne. Nord/Sud :les prix du sang. Agriculture bio . . . . . 4 €n 317 Vivre à la campagnesans voiture ?Nord/Sud : Vaccins et colonialisme. SEL :Analyses internes ou récupération . . . . . 4 €n 320 Ecologie et culturesalternativesDécroissance : Pétrole et géologie politique.Finances : Imaginer une banque transpar<strong>en</strong>te.Bureautique et économies d’énergie . . . . 4 €n 321 Est-ce paix l’espéranto ?Développem<strong>en</strong>t personnel : <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>tpour qui ? Société : Autour des nanotechnologies.Energies : Atelier solidaire . . . . . . 4 €n 322 Décroissance <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>tEnergies : Acceptabilité de l’électr<strong>ici</strong>té verte.Alternatives : A fleur de terre. Culture : Pourle libre accès à la culture . . . . . . . . . . 4 €Sil<strong>en</strong>ce diffuse une cinquantained’ouvrages par correspondance.Envoi du catalogue contreune <strong>en</strong>veloppe timbrée.VilleFrance : Règlem<strong>en</strong>t à Sil<strong>en</strong>ce, 9, rueDum<strong>en</strong>ge, 69317 Lyon cedex 04Belgique : Règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, Route de R<strong>en</strong>ipont, 33,B - 1380 OhainSuisse : Règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8


LivresJ'att<strong>en</strong>dsune maisonLe livre de l'habitatécologiqueFrançois DesombreEd. La Pierre Verte(Maison du jardinier,81500 Garrigues)2005 - 504 p. - 22 €François Desombre était déjà lerédacteur du Guide de l'habitatécologique publié <strong>en</strong> 2003 auxéditions du Fraysse, dont il arepris l'ess<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong> l'<strong>en</strong>richissant<strong>en</strong>core. Un format deux fois plusgrand et une pagination revuepermet toutefois d'<strong>en</strong> limiter cettefois la pagination ! Beaucoup derécits personnels, de trucs dechantiers et un copieux carnetd'adresses <strong>en</strong> fin d'ouvrage pourtrouver aussi bi<strong>en</strong> l'architecte queles fournisseurs dont vous avezbesoin. Il manque toutefois uneréflexion sur les limites de l'habitatindividuel et dispersé quicoûte cher <strong>en</strong> matériaux et coûtsexternes (voies d'accès, voitures,voir conduites d'eau, électr<strong>ici</strong>té…).MB.StopLaur<strong>en</strong>t de Bartillatet Simon RetallackEd. Le Seuil2003 - 455 p. - 34 €Fastueux dans sa prés<strong>en</strong>tation,Stop fait tout d'abord p<strong>en</strong>ser auxouvrages de luxe que l'on offre(ou s'offre) dans les grandesoccasions. Il surpr<strong>en</strong>d donc parcet aspect dans le monde plutôtmodeste et papier recyclé del'écologie… Mais att<strong>en</strong>tion auxpréjugés, il faut le lire pour <strong>en</strong>parler. Et l'on se r<strong>en</strong>d compte trèsrapidem<strong>en</strong>t qu'il s'agit d'une sorted'<strong>en</strong>cyclopédie, ou tout au moinsd'un rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t presque completdes problèmes planétairesavec photos spl<strong>en</strong>dides à l'appui.Il est donc très intéressant <strong>en</strong>tant qu'ouvrage de référ<strong>en</strong>ce.Il comporte d'excell<strong>en</strong>ts chapitres,tel celui concernant lesdéchets. Les auteurs s'alarm<strong>en</strong>tà juste titre de l'augm<strong>en</strong>tationprogrammée du nombre desincinérateurs dans le monde,avec pour conséqu<strong>en</strong>ce une montéecatastrophique des taux dedioxines et furanes. Très bonnespages égalem<strong>en</strong>t à propos desessais nucléaires et des victimesqu'ils ont <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées, trop longtempsoubliées. Sur l'eau, et sousle titre "Laisser les fleuves etles rivières aux rivières", belleanalyse aussi.Les pages dédiées à l'"étrangearithmétique d'un monde"démontr<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t l'outranced'une surproduction qui est <strong>en</strong>grande partie jetée et non pasconsommée (aux Etats-Unis,43,5 tonnes de nourriture sur uneproduction totale de 161,5 millionssont ainsi perdues). Aprèsavoir appauvri les sols et pollué…Dans le même esprit, j'ai aussiapprécié le texte de David Kort<strong>en</strong>(ce livre comporte beaucoup depages de différ<strong>en</strong>ts auteurs) surles grandes <strong>en</strong>treprises "programméespour détruire" et la dénonciationdes pratiques deMonsanto et consorts, qualifiéesde coercition et violation de laliberté. Les auteurs <strong>en</strong>courag<strong>en</strong>tvivem<strong>en</strong>t consommateurs et gouvernem<strong>en</strong>tsà refuser les OGMcomme le fait l'Autriche.Mais tous nos soucis écologiquesordinaires ne serai<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> faceà un nouveau danger, la "mélassegrise" ou la "mélasse verte".Sci<strong>en</strong>ce-fiction ? Pas sûr, cesexpressions désign<strong>en</strong>t les conséqu<strong>en</strong>cesd'une erreur de manipulationpossible dans le domainedes nanotechnologies et alors là,adieu la vie !On peut émettre de petites critiquesévidemm<strong>en</strong>t, par exemplep. 81 à propos de la voiture, onnous parle du remplacem<strong>en</strong>tproche du moteur à combustionpar la pile à combustible <strong>en</strong> affirmantque le seul rejet sera de lavapeur d'eau, sans se poser desquestions sur ceux qui serai<strong>en</strong>tinduits par la fabricationde l'hydrogène.Mais ma conclusion rejoint ma premièreimpression : bel ouvrage deréfér<strong>en</strong>ce à offrir ou s'offrir. MN.SILENCE N°323 48 Mai 2005L E FILM D U M O I SLe cauchemarde DarwinHubert SauperSaga Film2005 - 1h47mnhistoire pourrait être celle deL' n'importe quelle usine dansn'importe quel pays du monde oùla soif de profit va jusqu'au sacrifice— sale et simple — de la maind'œuvreet à la déstructurationglobale, la destruction totale del'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (naturel, social,économique…). Et si cela prédomineévidemm<strong>en</strong>t dans les pays pauvres, n'oublions pas que ce phénomène,intrinsèque au capitalisme, n'épargne pas des <strong>en</strong>fants, desfemmes et nombre d'hommes du sous-prolétariat des pays dit riches.Un maillon, <strong>en</strong> l'occurr<strong>en</strong>ce ce super prédateur qu'est la perche du Nilv<strong>en</strong>u d'un seau versé un jour par un chercheur, risque là de couperla chaîne des espèces et de tuer l'homme, d'éliminer toute vie. HubertSauper [déjà auteur de Kisangani Diary, loin du Rwanda (1998),Seuls avec nos histoires (2000)] montre la folie rationnelle de notremonde et aborde un <strong>en</strong>semble étourdissant de questions (travail, pauvreté,prostitution, sida, armem<strong>en</strong>t, famine, éducation, drogues, écologie,rôle de la religion, colonialisme, relations internationales…).Cette œuvre, qu'on pourrait aussi titrer UE, FMI et World Bank,ces criminels charitables ou Requiem pour le développem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong>coreMonde à l'<strong>en</strong>vers et Mort à l'<strong>en</strong>droit, aborde l'<strong>en</strong>semble des facettesd'une situation tout aussi inextricablem<strong>en</strong>t complexe qu'implacablem<strong>en</strong>tsimple avec une maestria radicale et un respect merveilleux. Sauper,avec des yeux pleins de larmes et le désespoir de la raison, avec aucœur la rage et l'insondable tristesse, nous adresse pourtant une imagejuste, ni floue, ni folle. Il nous donne un film d'une humanité aussiincroyablem<strong>en</strong>t résistante et belle que les chants et le courage desfemmes, que les mots et les regards sincères des hommes, que les couleursvives de Jonathan, <strong>en</strong>fant-peintre parmi les <strong>en</strong>fants des rues.Ce n'est plus ri<strong>en</strong> que de dire que la réalité dépasse la fiction quandle fataliste c'est la vie! est troqué par son fade et total cond<strong>en</strong>sé :c'est le business. Quand, remplaçant son prédécesseur découpé à coupsde machette, un gardi<strong>en</strong> armé d'un arc et de flèches empoisonnéesgarde une usine moderne pour un dollar, et remarque, dans un sourire,au sein de ce conflit économique sans pitié, que tout le monde<strong>ici</strong> espère la guerre pour avoir un job bi<strong>en</strong> payé… Quand un graffitidit Etre pauvre, c'est comme être vieux et que le gadget vulgairede l'<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur, cette truite sur un cadre de bois qui remue laqueue comme un chi<strong>en</strong>, chante et semble lui répondre mécaniquem<strong>en</strong>tDon't worry, be happy !D'une honnêteté puissante, d'une pertin<strong>en</strong>ce aiguë, d'une distance s<strong>en</strong>sible,ce docum<strong>en</strong>taire étourdissant et formidable ne laisse même pas decôté une esthétique simple et savante qui contribue à servir son sujet età rapprocher <strong>en</strong>core le spectateur de ce qu'il voit. Dans ce chaos qu'estLe cauchemar de Darwin, Hubert Sauper s'efface et laisse chaqueinterlocuteur — plus ou moins consci<strong>en</strong>t, bourreau et victime à la fois— dévoiler son monde et ce monde. Une pure prouesse !Matt Mahl<strong>en</strong>.DR

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